_______________________________________________
BIBILOGRAPHIE utilisée pour cette page et commentée :
Langues :
·
« Recherches
sur le développement historique du grec » ; Jean Psichari ; Paris 1892 ; Bibliothèque électronique Gallica ; en pdf.
Téléchargeable : clic
·
« Les
présocratiques » ; Y. et O. Battistini ; Les
intégrales de philo Nathan 1990.
·
« Démocrite,
grains de poussières dans un rayon de soleil » ; Jean
Salem ; Vrin
1996.
·
« Vie et œuvre
de Démocrite : les bases de la théorie atomique » (en grec) imprimé à
Thessalonique 2004 : www.zitros.gr
·
« Les
avatars du vide » ; Heinz Wizmann ;
éditions Hermann ; Paris 2010.
·
« Les débuts de la
philosophie: des premiers penseurs grecs à Socrate » (André Laks et
Glenn W. Most) Ouvertures bilingues. Fayard novembre 2016
Outils mathématiques
en linguistique :
·
Langage, transformations syntaxiques et analyse mathématique, etc…
=> analyses formalisées et traductions informatiques : Cf. Travaux de Zellig S. Harris (1909 –
1992) comme « La langue et l’information » (paru en 1988 ; mais
traduction en français seulement en 2007) : clic
·
Pour l’application au grec : Thèse de doctorat ; « Le lexique-grammaire des verbes
du grec moderne » Anastasia Yannacopoulou (2005) : clic
Linguistique
pure :
·
« Cours de linguistique générale » de Ferdinand de Saussure
·
« Six leçons
sur le son et le sens » de Roman
Jacobson.
Sujets
culturels connexes :
§
« La
nature et les Grecs » recueil de cours donnés par Erwin Schrödinger en
1948 à Dublin puis de nouveau à Londres ; Les Belles Lettres ; Paris 2O14.
§
« Du démon de
Socrate, 1836 » du docteur F.
Lélut (livre
numérique gratuit) : clic
(cité dans
la présente page web ; le mot démon n’a pas le sens de
diabolique mais de divinité)
[La
recherche d’un mot, dans tout un livre paru il y a presque deux siècles,
devient immédiate : un prodige de la technique, (à l’heure des
reconnaissances faciales, par les caméras, dans les gares)]
§
« Un saint est
né » 1975, de Naguib Mahfouz,
dans le recueil « hiqayat haratina » (« histoires de
notre quartier ») (transformation de la vie après un rêve)
§
« Némésis médicale » 1974 par Ivan Illich ; actualisation par l’auteur en 1999 : clic .
Travaux qui alimentent toujours nos réflexions mais ici, accords et désaccords :
je trouve
que ses réflexions reposent sur des présupposés ; A l'époque qui arrive, la
première question qui va s'imposer de plus en plus est « qu'est-ce qu'un homme ? »
Jusqu’ici, on n’a commencé à aborder la question qu’en
prenant le sujet à l'envers, c’est-à-dire par « tout ce qui concerne les droits et/ou les
interdits de tuer la chose ».
On ne pourra répondre à la question des origines qu’en en
décentrant le sujet.
Ivan
Illich parle
de la disparition du sujet : J’y vois davantage la métamorphose des
repérages, la disparition de concepts au profit d’autres, etc. cf. infra.
Je ne parlerais justement pas comme lui du « gouffre qui existe entre le somatique et le
mathématique » Pour moi, les mathématiques, les calculs probabilistes, etc. font
partie de nos signifiants constitutifs et que nous transmettons.
Sur
les rêves :
·
Tout le monde connaît de nom Sigmund
Freud et
ses trois livres à partir desquels il fonde la théorisation de l’inconscient :
« La science des
rêve », « le mot d’esprit » et « psychopathologie de la vie
quotidienne »
Beaucoup moins cités sont des petits textes courts souvent
très intéressants, sur des sujets précis, tels
« Quelques
notes additionnelle à l’interprétation des rêves dans son ensemble » (NB toujours se
méfier des traductions qui changent souvent un mot pour un autre) dans lequel Freud traite de « la question de la responsabilité du rêveur
dans son rêve »,
et en quoi elle n’a aucune valeur juridique - aussi immorale puisse-t-elle
paraître ; puis de « la
question de la télépathie » – que Freud ne rejette pas - assortie d’exemples
précis et expliqués.
On y aperçoit alors là un Freud beaucoup plus ouvert que celui que rapporterait volontiers
une image stéréotypée régulièrement reproduite, de représentant guindé de la
haute société viennoise du XX ème siècle débutant.
·
Il faut tout autant citer dans une direction toute différente les travaux
neuro-biologiques purs – en particulier Electro-Encéphalo-Graphiques
- dont l’un des plus remarquables acteurs a été Michel Jouvet à Lyon : clic
Il se dit Yungien, non freudien ;
Mais je crois qu’il en mal saisi les différents (eux-mêmes aussi peut-être)
pour des raisons de lecture : d’un côté Jouvet rapporte avec beaucoup de précisions de fines observations
de Freud, mais d’un autre, il me
semble qu’il lui fait dire des choses qu’il n’a jamais dites (ou bien peut-être
Freud a-t-il évolué dans le
temps ?)
A la relecture, je m’efforcerai de rapporter les propos de Jouvet sur Freud : [ … ].
·
Ce dont ni Freud ni Jouvet ne parlent – il me semble -
c’est non pas de la mémoire qui mène au rêve – mais de la mémoire du
rêve ; qui suit le rêve.
Quand je me
réveille, il arrive que je me souvienne bien d’un rêve, mais son souvenir
s’estompe en général très vite, mis à part certains cas très particuliers de
grande valeur théorique.
En revanche, si je lis l’heure à la pendule à ce moment là,
je ne l’oublie pas durant quelques jours, même si je n’y prête pas grande
attention. Ce souvenir ne s’estompe pas de suite, et il s’inscrit bien dans ce
qu’on appelle « la
mémoire à court terme » et qui se construit dans le « circuit de Papez », ce que l’on sait depuis
plus d’un demi-siècle. Si on m’interroge, je pourrai m’en souvenir le
lendemain, alors qu’un rêve habituel - en un sens beaucoup plus fondamental
pour moi - sera en général déjà oublié. Pourquoi ? Comment ?
Le « refoulement » nous dira Freud ! Certes, mais cela ne dit absolument pas comment ça
marche physiologiquement : Personne n’en a jamais rien dit.
Ainsi, il est probable que les structures qui supportent ;
1)
La mémoire du rêve ;
2)
La mémoire à court terme
3)
La mémoire à long terme – sont de nature très différente, même si dans
tous les cas elles sont responsables d’une projection corticale dont
l’activation trahit la connexion.
Mais il y a aussi de particulier cet état de semi-confusion
« entre rêve et réalité » - de superposition de ces informations
discordantes
- qui ne dure guère, et qui ne se
produit absolument pas lorsque l’on juxtapose la mémoire à court terme et la
mémoire à long terme.
Sur
le sommeil : Travaux neurophysiologiques (ici
sur le sommeil physiologique et non pas l’anesthésie générale) :
Jean
Michel Jouvet : Beaucoup de travaux, peu d’écrits spécialisés, mais
d’intéressantes (et faciles à lire) mémoires publiées en 2013 (Editions Odile
Jacob).
Jouvet
a découvert
le Sommeil Paradoxal (par sérendipité , dit-il) en lisant les
enregistrements d’activation rapide de l’électroencéphalogramme (EEG)
généralement 4 fois 15 minutes par nuitée, contrairement au ralentissement des
ondes durant tout le reste du sommeil.
Durant ces phases on observe des mouvements oculaires rapides + atonie musculaire
extrême + érection (on connaissait déjà la
crampe du matin)
et c’est là que Jouvet place les rêves et
d’autres fonctions neuronales importantes. Et ce faisant, il sort le rêve du sommeil.
Contrairement à ce que disent ceux qui ne le comprennent
pas, ces découvertes qui ouvrent beaucoup de portes et encore d’autres
interrogations, ne contredisent pas les acquis de Freud sur l’inconscient et les rêves, lesquels Jouvet n’interprète pas car il fait de la neuro-physiologie.
D’ailleurs la psychanalyse est bien autre chose qu’une
interprétation, plutôt à bannir – mais évitons de nous perdre ici !
Freud,
lui, ne
s ‘est jamais dégagé de ses premiers travaux de neurophysiologie (sur la cocaïne,
l’hypnose, etc.) et il les imagine premiers dans un processus d’engendrement
des fonctions mentales parmi lesquelles il y a le rêve.
IL installe ainsi finalement l’aporie de la page web
précédente : Si chaque un occupe un monde, comment se
rencontrent-ils ?
Cependant, par son travail remarquable, il a fait émerger la
psychanalyse.
Mais dans celle-ci, il dit qu’il « s’est toujours heurté » à ce qu’il nomme « le roc biologique », et qu’il n’a jamais pu dépasser « le nombril du rêve »
Pourtant pour moi, ce roc
biologique
pourrait être un écran à la façon de l’écran du fétichiste, voire d’un écran
comme tous les écrans, c’est-à-dire « un cache » : en étendant ma main, je saisis le cercle de
lumière qui était sur le sol l’instant d’avant.
La vision de Yung permet sans doute
d’échapper à l’aporie sus-dite.
Et si l’on inverse les propos, et que le rêve engendre la
biologie, ou mieux, s’il se « superpose » au sens physique
moderne du mot, tout le problème s’évanouit .
Les travaux de Jouvet
n’excluent aucune façon de considérer ces choses.
Le rêve reste un état dont on peut déplacer le champ, et
c’est le pas que Michel Jouvet peut franchit en isolant
ce qu’il nomme « le
sommeil paradoxal », car en réalité, il sort complètement le rêve du sommeil.
(Cf. la chanson de Nizar
Qabbani dans
ma page « présentations » Clic : l’objet de
cette chanson se limite métaphoriquement à l’amour, mais lequel engage toute la
vie du malheureux héros)
Si je comprends bien, la fonction que Jouvet attribue au rêve est celle d’un
« tri » opérationnel, ce
qui pourrait nous amener à penser que « l’oubli du rêve », que jusqu’ici on a plutôt déploré, fait en réalité
partie de sa fonction-même.
Notons aussi que là où Jouvet
rejoint Freud et Yung, c’est quand – dès qu’il y a la racine « phy » comme dans « physique » ou « physiologie » - c’est tout un écosystème qui est impliqué – et ici l’écosystème n’est
pas seulement individuel – ou plus exactement les repères administratifs de
l’individualité n’existent plus – il est l’univers entier.
Jouvet dit que c’est à partir des rêves que les
anciens ont élaboré leurs conceptions des
« au-delà » que regagnent les âmes quand elles quittent les corps, lors
de chaque rêve ou après la mort.
Pourtant… C’est
quand même comme ça ; même si « au
paradis des amours » les amants ne se rencontrent pas… : A chacun son « ciel » et son « δαίμων » au sens socratique
du terme.
|
Tableau de F. Goya :
El sueno de la razon
produce monstruos
A l’heure du rêve, « le sommeil de la raison produit des monstres »
comme Francisco
Goya l’a
si bien montré à travers ses peintures :
|
Mine de rien :
J’espère surtout que les travaux de Michel Jouvet ne seront pas détournés
de leur pureté originelle, car les fantômes de l’inquisition n’ont jamais cessé
de hanter la médecine (d’où le « serment d’Hippocrate ») :
Lu dans LE
MONDE / 29.06.2017 à 10h39 :
Titre « Comment faire pour se souvenir de ses rêves ? »
par Sylvie Chayette :
Développement « Certaines personnes
rêvent plus que d’autres, comment expliquer cette injustice ? »
Mon avis : Je pense qu’elle voulait dire
« différence !
FIN DU PROLOGUE
________________________________________________
LES AJOUTS progressifs à MA
PAGE : irréguliers et datés,
positionnées de telle sorte que les plus récents sont les plus hauts dans la
page,
En attendant une mise en page plus expressive pour un lecteur (ce
qui est à la fois très long et prématuré).
Octobre 2017
Alors même que
j’écrivais les lignes qui suivent, j’apprends la triste nouvelle :
LE REVE :
Michel
Jouvet nous a livré en 2016 un livre nommé « Le sommeil, la conscience et
l’éveil »
Dès la première
page, il interprète une fresque de la grotte de Lascaux (ayant 30.000 ans) « la scène du puits », très connue mais
toujours énigmatique jusqu’à présent pour nos contemporains.
Tout en ayant
l’air de trouver sans avoir cherché – ce qu’il appelle sa « serendipité »
- Michel Jouvet nous
explique que la scène représente un dormeur, rêvant en phase de sommeil
paradoxal puisqu’il est en érection –
et dont l’esprit représenté par les oiseaux ici, vagabonde sur le thème de la
chasse au bison.
C’est la très
belle introduction d’un ouvrage sur le rêve.
L’explication,
pour inattendue qu’elle soit, serait alors celle d‘un savoir très ancien tombé
dans l’oubli depuis ce temps reculé.
Pour lui le rêve
est à l’origine de la croyance en un détachement possible de l’âme qui
quitterait le corps lors des rêves.
|
Scène du puits
de la grotte de Lascaux.
Pour Michel
Jouvet y apparaissent alors :
Un homme
endormi, rêvant puisqu’il est en érection
2
oiseaux (tête du rêveur + tête du propulseur)
2
états symbolisant la connexion de l’esprit du rêveur avec le vagabondage de
son rêve
un
bison aux entrailles ouvertes, image du désir accompli dans le rêve.
Le songe serait
alors celui de la mise à mort du bison et la peinture suivrait une
théorisation.
|
Mais :
A à la
réception du message :
·
On pourrait
aussi admettre qu’aucun signifiant n’a jamais de valeur propre en lui-même et
que faute de connaître les codes d’un langage, toute interprétation d’un
message ne peut que s’alimenter des codes de celui qui le reçoit. Qu’en est-il
ici exactement ?
·
En
linguistique et ailleurs, on parle de « traits significatifs »,
dans une langue, dans un texte, ou tout ouvrage, alors que d’autres « traits »
n’ont aucune importance eu égard au
champ spécifié. Par exemple un accent étranger, eu égard à l’énonciation d’un
théorème en mathématiques, etc. : Quels sont dans cette fresque ces 2
catégories de traits et dans quel espace de validité ?
·
Quelques fois
des erreurs de datation, etc.
Enfin, dès
l’envoi :
- Il y a des sources d’erreurs tels
« artefacts et parasites , un
canular, un faux » : Qu’en est-il à chaque fois ? (Cf. débats autour du « Suaire
de Turin », etc.)
Les codes
culturels :
Il est déjà
difficile de partager les émotions de gens d’il y a 3000 ans, comme les Grecs
anciens, qui ne partageaient pas du tout nos concepts culturels actuels, qui ne
partageaient rien qui ressemblât de près ou de loin à nos catégories
mentales, en ces temps homériques,
Leroy Gourhan nous a largement mis en garde sur
l’interprétation des fouilles, de la mise en terre des morts, qui ne signifient
nullement a priori une croyance en un dieu, etc.
Alors pour ce
qu’il en est des Cro-magnons ou des Néandertaliens…
Par exemple, chez
les héros de l’Iliade, on ne
trouve rien qui puisse se rapprocher en quoi que ce soit de notre conception de
« l’individu » : le héros grec est toujours qualifié par
une caractéristique de son corps ou de son esprit, un attribut quelconque, ou
l’une de ses vertus - et il n’est rien sans la référence unitaire par rapport à
laquelle on le situe, en général un groupe : Achille aux pieds
légers, etc.
Il en va de même
de nous-même à ceci près que « l’unité est un être humain » –
laquelle n’est d’ailleurs valable que dans le champ précisé d’un défilé étroit
de représentations signifiantes qui constituent ce qu’on appelle pour
l’occasion l’observateur.
En Europe
au moins, « la catégorie de l’individu » est récente.
Si la langue
grecque contemporaine a adopté le mot « to atomo », c’est
qu’elle ne disposait d’aucun autre auparavant.
De même – on le
reverra infra, « la volonté » n’existait pas chez les
Grecs anciens : Aucun mot, rien : Le verbe Bouleuô
signifiait délibérer ; Bouleusis, la délibération ; Bouleuterion, le
lieu ou l’on délibère ou un tribunal ; Aujourd’hui la Boulè (Vouli),
c’est le conseil, le Parlement.
Comment alors
« deviner » dans ces conditions, ce qu’ont bien pu éprouver
des gens qui avaient – il y a 30 000 ans - des catégories mentales si
différentes des nôtres ?
Au total, avec
quelques arguments forts, on ne peut alors qu ‘avancer une appréciation
plombée « d’un pourcentage de forte probabilité ».
On pourrait
continuer…
On pourrait
surtout revenir à notre interrogation : Qu’est-ce au juste qu’une communication
entre 2 choses ou 2 êtres ?
HIPPOCRATE :
Quelques pages
plus loin, Michel jouvet cite le traité d’Hippocrate sur
« le mal sacré » ( l’épilepsie) (mais en français).
Ecoutons-le le présenter :
p.p. 24 –
25 :
« La localisation, à l'intérieur de
l'organisme (et pas seulement dans le cerveau), d'organes responsables de
l'éveil - et secondairement de la « conscience » - n'a pas été facile, et c'est
une longue histoire qui a duré presque une vingtaine de siècles et qu'il est
passionnant de résumer.
Curieusement, un génie, à qui nous devons faire une
place à part, avait deviné, il y a plus de vingt siècles, où se trouvait l'organe
qui commandait à la fois l'éveil et la conscience.
C'est Hippocrate de Cos (né en 460 avant
J.-C., l'année où Périclès prit le pouvoir à Athènes).
La légende raconte qu'Hippocrate était
descendant d'Hercule (du côté maternel) et d'Asclépiade (du côté
paternel).
Hippocrate nous a laissé de
nombreux livres.
L'un des plus connus s'intitule « La
Maladie sacrée ».
Dans ce livre, où il est question de l'épilepsie, Hippocrate
démontre à la fois son sens de l'observation et son esprit critique.
Il reconnaît qu'une lésion cérébrale peut entraîner
une paralysie du côté opposé et il enseigne que l'épilepsie n'est pas une
« maladie sacrée » :
lui attribuer une cause divine n'est qu'un signe de l'ignorance de
l'homme - mais qu'elle a des causes naturelles.
Très en avance sur son temps, Hippocrate fut
le premier à enseigner que
Voici la traduction que rapporte Michel Jouvet
et dont je vais discuter les mots « éveillé » et
« volonté » :
|
[
c’est Hippocrate qui parle] : « le
cerveau est l'organe le plus puissant du corps humain, qui puise sa force dans
l'air que l'on respire. [...] Les yeux, les oreilles, la langue, les mains et
les pieds sont commandés par le cerveau. Donc j'affirme que le cerveau
éveillé est l'interprète de notre volonté. Il y a encore des gens qui pensent
que le cœur est l'organe avec lequel nous pensons, nous ressentons le plaisir,
la douleur ou l'anxiété, mais cela est faux »
Reconnaissons
donc la priorité et la puissance du grand Hippocrate car si on remplace
le mot « air » par « oxygène » dans le paragraphe
précédent, on ne peut qu'être admiratif devant son extraordinaire génie -
d'autant plus que, plus tard, Aristote (384-322 avant J.-C.) enseignait
que le cœur était le siège de l'esprit, tandis que le cerveau ne servait qu'à
refroidir le sang.
Souvenons-nous aussi qu'il a fallu ensuite mille
années pour que Vésale (1514_1564) reconnaisse le rôle du cœur dans la
circulation et du cerveau dans nos actes et nos idées… »
Mon attention a
alors été attirée par les termes traduits à partir du texte d’Hippocrate :
A) Donc
j'affirme que le cerveau éveillé est l'interprète de notre volonté.
|
car :
D’une part, si le cerveau a justement pour fonction
de connecter toutes les sensations et fonctions de tous les organes de notre
organisme – et même au-delà ; pour cela, « l’éveil »
n’est pas nécessaire.
Et d’autre part, je ne sache pas que le mot « volonté » ait existé chez les Grecs anciens au sens
où nous l’entendons aujourd’hui, particularité qui est d’ailleurs liée à la
remarque précédente sur la valeur de l’ensemble des pièces de l’organisme pour
le cerveau, et les Grecs de l’Iliade ne semblent pas avoir eu la
conscience d’une unité de l’individu.
Quant à
l’expression « cerveau éveillé » elle résonne pour moi bien
davantage comme l’appréhension d’un « un cerveau de laboratoire »,
que comme le langage d’un médecin de l’Antiquité devant un organe in vivo, même si mal connu.
J’ai donc voulu
retrouver les mots du texte original d’Hippocrate, et aussi en
particulier celui traduit ici par « interprète »
J’ai donc cherché
et j’ai trouvé sur internet un site qui met en ligne des textes bilingues de
l’antiquité gréco-latine ; clic
(http://remacle.org/bloodwolf/erudits/Hippocrate/maladiesacree.htm).
Ce texte d’Hippocrate
semble reconnu comme authentique, et il ne mentionne rien qui puisse être
traduit par éveillé : il dit « ton
enkephalon », c’est tout. Et ne laisse aucune place pour y
introduire un mot comme « éveillé »
Je pense que la traduction ici s’écarte trop du texte grec connu.
Même Littré commettait
cette erreur en traduisant « ton en-kephalon » (au neutre) par « cerveau »
puisque le mot signifie rigoureusement
« en-céphale », mot que nous avons
parfaitement adopté, et qui contient aussi le cervelet, etc.
Si on voulait
« disséquer » davantage le mot « en-céphale »,
on irait jusqu’à dire en français
« ce qui est dans la tête » et il serait du coup beaucoup trop « traduit
donc trahi » : Lorsque Galien parle avec les mots que nous
avons adoptés, il faut en profiter pour les conserver, même si le texte de Galien
a , à l’évidence, vieilli.
Jouvet a travaillé à partir de découvertes électro-encéphalographiques sur les
rapports entre les états neuronaux (selon leur état pharmacologique) et les
états ide l’individu 1] constatés, de veille/sommeil ; 2)
inférés de conscience/absence ? (cf. absences épileptiques – et, en
plus, Galien parle ici de l’épilepsie) ; 3) et/ou supposés de rêves et
REM/absence de rêves].
Il introduit alors
ici ses propres précisions.
J’en reproduis
ci-dessous tout le [paragraphe 17] du « traité de la maladie sacrée », mais je
commence d’abord par la phrase qui est le nœud de la théorie :
Texte
original d'Hippocrate en présentation bilingue « De la maladie sacrée »
« Péri Hiéris Nousou » clic
B) [17]
Διὸ φημὶ τὸν
ἐγκέφαλον
εἶναι τὸν
ἑρμηνεύοντα
τὴν ξύνεσιν.
|
1.
Les
mots « ἑρμηνεύοντα »
et « ξύνεσιν »
correspondent
bien à la traduction présentée par Michel Jouvet tout en allant
même plus loin sémantiquement dans le même sens fonctionnel.
2.
Par
contre, le mot « éveillé »
n’y figure pas, et, à mon avis, c’est
tant mieux, parce qu’il n’est pas nécessaire. Les
textes originaux sont peut-être différents.
3.
Le
premier mot : « ermèneuonta »
me semble être le participe présent au pluriel neutre de « erméneuô » qui signifie bien
« interpréter ;
exprimer en paroles » (cf. herméneutique).
4.
Le
second, « Xunésis
» est la
forme attique de « sunésis » qui signifie d’abord « jonction, connexion [de 2 bras
de rivières] ; et de là éventuellement intelligence, voire conscience » ici à l’accusatif (COD
de interpréter) mais au singulier, ce qui renvoie déjà à la conception d’une
unification - là où nous dirions « les connexions » - d’un
individu ; et pourquoi pas d’une intelligence… Mais le Hippocrate emploie
ici un article défini.
Plus on polit la traduction,
plus on s’écarte du – ou des – sens de l’original : Règle de la lectio
difficilior – lecture la plus difficile - qui en philologie est
généralement la plus vraie.
5.
Une
traduction plus proche du mot à mot donnerait donc : « C’est pourquoi je dis que l’encéphale est [les choses
qui] interprètent la connexion (ou
l’intelligence) » ou plus simplement mais moins subtilement :
C)
Mot à mot : « L’encéphale est l’interprète de
la connexion ».
|
Je n’y vois aucune apparition d’un mot
désignant « la volonté » au sens moderne.
Mais « synésis » est un
singulier ce qui permet de choisir un mot français au singulier aussi et le mot
intelligence pourrait faire l’affaire si on savait ce qu’il veut dire.
Et
je serais surpris que Hippocrate ait privilégié le mot intelligence
dans le sens du rationalisme dans lequel nous l’employons
habituellement.
Je
serais tenté d’y voir une image comparable à ce que sont les unités
centrales de nos ordinateurs auxquelles parviennent tous les périphériques,
mais en y ajoutant aussi en quelque sorte des périphériques émotionnels
car Hippocrate ne négligeait jamais cette part de l’homme ni des
animaux.
Hippocrate ne connaissait ni les neurones ni les
synapses – il faut en tenir compte.
Le
sage Hippocrate – ici dans une optique foncièrement matérialiste,
comme on dit - c’est son but - nous met
en garde contre les égarements de l’interprétation (avis aux
psychologues) : car cela implique : « On
connecte ce qu’il y a [s-e : et rien d’autre] » Cf. l’aphorisme de sagesse
grecque : « Μηδέν άγαν, rien de trop »
(Si
le précepte « Μηδέν άγαν » existe, c’est que l’inflation n’est pas chose nouvelle, mais si
les adeptes de la connectique gadgeto-cratique - comme des amulettes
- pouvaient en prendre de la graine, nos ordinateurs en seraient
plus transparents)
Voici le paragraphe [17] en entier, suivi
de la traduction par de E. Littré ; 1849. Je rends ici hommage au travail de mise en
ligne :
|
|
[17] Διὸ
φημὶ τὸν
ἐγκέφαλον
εἶναι τὸν
ἑρμηνεύοντα
τὴν ξύνεσιν.
Αἱ δὲ φρένες
ἄλλως οὔνομα
ἔχουσι τῇ
τύχῃ
κεκτημένον
καὶ τῷ νόμῳ, τῷ
δ´ ἐόντι οὒκ,
οὐδὲ τῇ φύσει,
οὐδὲ οἶδα
ἔγωγε τίνα
δύναμιν
ἔχουσιν αἱ
φρένες ὥστε
φρονέειν τε
καὶ νοέειν,
πλὴν εἴ τι ὥνθρωπος
ὑπερχαρείη ἐξ
ἀδοκήτου ἢ
ἀνιηθείη, πηδῶσι
καὶ ἅλσιν
παρέχουσιν
ὑπὸ
λεπτότητος
καὶ ὅτι
ἀνατέτανται μάλιστα
ἐν τῷ σώματι,
καὶ κοιλίην
οὐκ ἔχουσι
πρὸς ἣν
δέξονται ἢ
ἀγαθὸν ἢ
κακὸν
προσπῖπτον,
ἀλλ´ ὑπ´ ἀμφοτέρων
τούτων
τεθορύβηνται
διὰ τὴν
ἀσθενείην τῆς
φύσιος· ἐπεὶ
αἰσθάνονταί
γε οὐδενὸς πρότερον
τῶν ἐν τῷ
σώματι ἐόντων,
ἀλλὰ μάτην
τοῦτο τὸ
οὔνομα ἔχουσι
καὶ τὴν
αἰτίην, ὥσπερ
τὰ πρὸς τῇ
καρδίῃ ἅπερ
ὦτα καλέεται,
οὐδὲν ἐς τὴν
ἀκοὴν
ξυμβαλλόμενα.
Λέγουσι δέ
τινες ὡς
φρονέομεν τῇ
καρδίῃ καὶ τὸ
ἀνιώμενον
τοῦτό ἐστι
καὶ τὸ
φροντίζον· τὸ
δὲ οὐχ οὕτως ἔχει,
ἀλλὰ σπᾶται
μὲν ὥσπερ αἱ
φρένες καὶ
μᾶλλον διὰ
ταύτας τὰς
αἰτίας· ἐξ
ἅπαντος γὰρ
τοῦ σώματος
φλέβες ἐς αὐτὴν
συντείνουσι,
καὶ
ξυγκλείσασα
ἔχει ὥστε αἰσθάνεσθαι,
ἤν τις πόνος ἢ
τάσις γίνηται
τῷ ἀνθρώπῳ·
ἀνάγκη γὰρ
καὶ ἀνιώμενον
φρίσσειν τὸ
σῶμα καὶ
συντείνεσθαι,
καὶ
ὑπερχαίροντα
τὸ αὐτὸ τοῦτο
πάσχειν·
διότι ἡ καρδίη
αἰσθάνεταί τε
μάλιστα καὶ αἱ
φρένες. Τῆς
μέντοι
φρονήσιος
οὐδετέρῳ
μέτεστιν, ἀλλὰ
πάντων
τουτέων ὁ
ἐγκέφαλος
αἴτιός ἐστιν·
ὥσπερ οὖν καὶ
τῆς φρονήσιος
τοῦ ἠέρος
πρῶτος
αἰσθάνεται
τῶν ἐν τῷ
σώματι
ἐνεόντων, οὕτω
καὶ ἤν τις
μεταβολὴ
ἰσχυροτέρη
γένηται ἐν τῷ
ἠέρι ὑπὸ τῶν
ὡρέων, καὶ
αὐτὸς ἑωυτοῦ
διάφορος
γίνηται ὁ ἠὴρ,
ὁ ἐγκέφαλος
πρῶτος
αἰσθάνεται·
διὸ καὶ τὰ
νουσήματα ἐς
αὐτὸν
ἐμπίπτειν
φημὶ ὀξύτατα
καὶ μέγιστα
καὶ
θανατωδέστατα
καὶ δυσκριτώτατα
τοῖσιν
ἀπείροισιν.
|
[17]
Je dis donc que le cerveau est l'interprète de l'intelligence. Mais le phren
(diaphragme) a un nom (de g-phroneoh, penser) qu'il doit au hasard et
à l'usage, mais non à la réalité et à la nature. Je ne vois pas en effet
quelle influence il a pour la pensée et l'intelligence. A la vérité, quand on
éprouve à l'improviste un excès de joie ou de chagrin, il tressaille et cause
des soubresauts; mais cela tient à son peu d'épaisseur et à ce que dans le
corps il est le plus étendu en largeur. Il n'a point de cavité où il puisse
recevoir le bien ou le mal qui survient ; mais il est troublé par l'une et
l'autre de ces passions à cause de la faiblesse de sa nature. Il ne ressent
rien avant les autres parties du corps, et c'est en vain qu'il a un tel nom
et une telle attribution, comme cet appendice du cœur qu'on appelle oreille
et qui ne contribue en rien à l'ouïe. Quelques-uns disent que nous pensons
par le cœur, et que cet organe est ce qui éprouve le chagrin et les soucis;
il n'en est rien. Le cœur se contracte comme le diaphragme et davantage
encore pour ces causes-ci : des veines se rendent de tout le corps au cœur,
et il les ferme, de sorte qu'il se ressent de tout travail, de toute tension
qui arrive à l'individu. En effet, nécessairement, dans l'état de chagrin, le
corps a le frisson et se contracte; il en est de même dans l'excès de la
joie. De tout cela le cœur et le diaphragme se ressentent le plus. Toutefois
ni l'un ni l'autre n'a part à l'intelligence; C’est le cerveau qui est la
cause de tout ce que j'ai indiqué. Donc, de même que, avant toute autre
partie du corps, il reçoit l'impression de l'intelligence qui provient de
l'air, de même, s'il arrive quelque changement notable dans l'air par l'effet
des saisons et que l'air devienne différent de lui-même, le cerveau le
premier en reçoit l'impression. Aussi je maintiens que le cerveau est exposé
aux maladies les plus aiguës, les plus considérables, les plus dangereuses et
de la crise la plus difficile pour les médecins inexpérimentés.
|
Tout
est vraiment très intéressant pour notre propos dans ce chapitre d’Hippocrate
sur « le mal sacré » d’ailleurs célèbre à juste titre.
Il y
parle de la folie et des délires, sur un mode d’ailleurs assez léger, car il en
parle surtout dans ce contexte d’états aigus – plus ou moins proches pour lui
de l’épilepsie – et cela existe en effet - et le temps n’était d’ailleurs pas
encore venu d’interner « les mal pensants ». D’ailleurs le mot
épilepsie n’est pas pour lui le nom d’une maladie, mais désigne
seulement la soudaineté d’une attaque, comme en rend compte le mot
lui-même.
Il remarque aussi que les chèvres
sont très volontiers soumises à des crises d’épilepsie. Je ne sais si cela est
un caractère propre à la chèvre – comme son caprice - ou dépendait de
conditions hic et nunc, voire de l’alimentation.
Toute
la lecture d’Hippocrate laisse apercevoir, à côté de tout ce que la
médecine a gagné depuis lui en moyens d’analyses sophistiqués, combien sont
profitables en médecine l’observation directe et sans écran, le contact direct
avec bêtes et gens et toute la nature.
Hippocrate ira jusqu’à l’élargissement contextuel et/ou
conceptuel des situations, mais ne s’exprimera toujours que dans le cadre de la
solide théorie des 4 éléments et c’est ainsi qu’il imaginera les causes de
« la mélancholie = la bile noire » – dont il inventera, sinon
l’état, du moins le terme et la cause, avancée par lui mais fausse, pour
satisfaire à la symétrie que le 4 ème organe, la rate aurait secrété une 4 ème
humeur, la bile noire, qui n’a jamais existé.
La croix géométrique est remarquable,
formée par l’encéphale, le cœur, le foie et la rate, secrétant eux-mêmes 4
humeurs, dont 2 sèches et deux humides, etc.
mais on préférera ici avec Blaise Pascal se méfier « des
belles paroles pour la rhétorique comme des fausses fenêtres pour la symétrie »
Ainsi
aussi, si Hippocrate découvre et décrit des fonctionnements du cerveau,
des attaques, des délires, des remèdes, il reste très loin de la psychanalyse –
dont Sophocle au contraire, son aîné d’une génération, est, mais en tant
que dramaturge, beaucoup plus proche.
L’un n’exclue pas
l’autre, bien au contraire, et pourtant rien ne remplacerait la connaissance de
soi-même, au sens socratique, mais assurément aussi au sens de
l’impossible !
_________________________________________
Juillet 2017
Introduction
(début du moins) :
A priori, en suivant la plupart des
emplois et de ses sous-entendus de notre vocabulaire habituel, parler de
« la physique des signifiants » pourrait presque ressembler à
un oxymore, tant il est coutumier de rattacher le mot « physique »
à ce qui se rapporterait une certaine « matière inerte »,
en opposition à ce que serait la « matière vivante »
Pourtant,
comme on le verra, à notre avis, il n’en est rien.
Ce qui ne veut pas dire que l’affaire
soit limpide, bien au contraire.
Si
notre propos est de rattacher dans leur complète totalité « la physique »
et « la médecine », nos mêmes interrogations les traversent
toutes deux, et pour tout dire, notre ignorance semble en être un trait
constitutif fondamental, au point qu’on pourrait peut-être s’interroger sur le
pourquoi même de cette impossibilité de savoir ou comprendre.
Peut-être
est-ce le génie de la psychanalyse, d’avoir remarqué la présence de
l’inconscient, d’abord, puis de l’avoir considéré comme un instrument, voire un
organe, ensuite, utile, au même titre qu’un bras ou une jambe.
Et
ces remarques valent partout.
Souvent,
on opposerait, sans vraiment le dire, « la physique (mécanique,
relativiste, quantique) » comme propre aux choses, à « la physiologie » comme
propre au vivant, à « l’éthologie, à la médecine » – et c’est bien à tort
– en faisant peut-être une exception – devenue alors incompréhensible –
lorsqu’on en arrive à « la biologie », peut-être parce que le
mot est grec, qu’il évoque des concepts devenus trop spécifiés d’études – in
vitro – en laboratoire et sous microscope ou autres instruments - pour être
réputés « vivants » et pouvant possiblement avoir une âme…
Qu’est-ce
à dire au juste ?
L’âme
– pourtant mot issu de ses
signifiants latins de « l’animal » et de
« l’animé » - se referme alors sur ses mystères dans un
« immatériel » que l’on a du mal à concevoir comme de
« l’existant »
On
se perd alors très vite dans des séries entières de mots, parmi lesquels on ne
sait plus lesquels opposer aux autres : « virtuel ;
réel ; concret ; abstrait ; etc. » et on ne s’en sort
qu’en cloisonnant leurs domaines supposés, tout en prétendant rechercher la
simplification, voire l’unification.
Faute
d’y parvenir, on recourt alors aux mots grecs, mais l’obscurité y demeure tout
en y devenant plus opaque encore, emplie de contradictions : « l’âme »
devient « psyché », et « psyché » à son tour
est confié à une « médecine » qui en devient
« psychiatrie », et, du coup, rejoint bien ce qu’on appelle
« matérialité » avec force contraintes et violences
« physiques », etc.
(Sautons
ici la « psychanalyse » pour y revenir ensuite : tout
autant qu’en psychiatrie, c’est le préfixe « psy- » qui m’est
devenu insupportable, non pas parce qu’il est partout, mais parce qu’il ne veut
rien dire, ne désigne rien, ni du plein ni du vide, ni même du rien… mais tout
et rien, n’importe quoi – et bien sûr, ne sert à rien) )
Il
n’y est plus alors question « d’immatériel » dans aucun traité
reconnu où s’appose avec confusion « le médical » à « l’administratif » :
On ne voit en effet aucune contradiction à parler « d’individu
schizophrène » lorsque là serait justement l’oxymore si on prêtait un
tant soit peu attention aux sens reconnus des mots qu’on emploie :
Ø
« in-dividu »
veut dire « in-divisé », soit « to a-tomo » en grec d’aujourd’hui,
Ø
tandis que
« schizo-phrène » veut dire « esprit (phren =
coeur-poumons-diaphragme) divisé », en grec à usage médical.
Là
aussi « l’âme » a disparue du vocabulaire et
« l’esprit » reste un mystère aussi grand que celui des
battements spontanés d’un « cœur » - prélevé, dénervé, isolé et perfusé, dans
un cristallisoir de laboratoire – qui continue de battre… auquel on attribue
aujourd’hui la cause des battements aux impulsions électriques envoyés par
lesdits « nœuds sinusaux » logés dans ses cloisons internes….
adressés à ses fibres musculaires.
C’est
quand même pas mal ! Les
cellules transforment le sérum glucosé en courant électrique …
-
« Présentez un morceau de sucre à votre Zoé électrique et elle viendra
le croquer pour recharger ses batteries ! »
On
a alors pensé que pour qu’il y ait vie, il fallait que le cœur batte !
Mais
on ne peut parler « du cœur » ainsi, sitôt que l’on élargit un
peu notre vision du monde : il y a aussi des animaux sans cœur (bactéries )
et les plantes !
Et
« phren », à l’origine ce n’est pas du tout « un
esprit fantôme » : c’est d’abord « le siège de l’humeur
et des émotions », de « la thymie » ;
comme en français on dit « avoir la pèche ! », (ce qui
est probablement une traduction de l’espagnol (ou de l’italien ou de quelque chose comme çà). :
« Tener el pecho » ; « el pecho », c’est « la
poitrine » ; « tiens toi droit » se dit ;
« saca el pecho », « sort ta poitrine », « bombe le
torse! »)
Rien
d’immatériel en tout cela.
Quant
au second terme de notre titre, le signifiant, on ne saurait mieux en
parler que Jacques Lacan qui a passé sa vie à le faire : citons-le
dans « Les Ecrits » (1966) : =>
Juin 2017 :
In : Le
modèle JANUS (du nom du dieu qui regarde à la fois vers le passé et vers
le futur) de Jean Pierre Petit ; 22 nov 2016 ; en pdf p.43 du pdf téléchargeable gratuitement :
Le savant au
chapeau pointu est l’ami de JP Petit, le mathématicien Jean Marie
Souriau (1922-2012)
|
|
Mai 2017 :
En réalité, « Quod dirimi non possit », « ce qui ne peut être séparé », c’est le signifiant
lui-même, (noter la confusion dans le « de natura deorum »), qui désigne l’ensemble de ce qu’il évoque/rassemble.
Il permet : (cf. S.R.I.) d’imaginer ces éléments – au
risque de se tromper comme toujours dès que l’on imagine.
C’est aussi ce qui fait
les pièges des symboles mathématiques et des nominations : Ces pièges
peuvent tromper et on peut même, par eux, vouloir tromper volontairement.
Ces
symboles, on peut aussi
·
les
imaginer sans garant du réalisable ;
·
ou
les réaliser sans garant de l’imaginable.
Comparer
les assemblages courants :
|
« L’homme et Dieu »
|
Démocrite
|
« Les
atomes et le vide »
|
Platon
|
« Œdipe
tyran » le
su et le non-su
|
cf. sujet toujours actuel : la question de la prohibition de
l’inceste dans les codes français.
|
Freud
|
Conscient
– inconscient
|
Dieu
= reliquat non symbolisé des parents
|
Gaétan
Gontran de Clérambault (disparu suicidé)
|
« L’automatisme
mental »
|
En clinique :
|
·
« Docteur,
on me prend mon image ! »
·
« Tout
ce que je pense passe à la télévision ! »
·
« Je
vais m’enfermer aux toilettes ! »
·
« J’ai
entendu un appel au secours qui sortait de la cuvette ! »
·
Etc.
|
Lacan
|
« Sujet
(barré) - lieu de l‘Autre
|
Et dans la conformation du sujet, il y a aussi s1,
s2, a, et dans la
théorisation Symbolique, Réel, Imaginaire, triple est le Un, et c’est la conformation
« borroméenne » du nouage des 3 qui témoigne du « nom-du-père ».
|
« Syndrome
de Cotard »
|
Mélancolie, négation d’organes, éternité :
|
En
clinique :
|
·
« Docteur,
je me suis suicidé, et c’est encore pire »
|
Georges
Brassens : La traîtresse : Clic
|
« J'en
appelle à la mort, je l'attends sans frayeur, Je n' tiens plus à la vie, je cherche un fossoyeur
… »
|
Physique : Après avoir été célèbre il y a
quelques décennies pour ses B.D. de vulgarisation scientifique :
« Les aventures de Lanturlu », Jean Pierre Petit, désormais jeté
aux gémonies pour son opposition au « projet ITER » et autres
prises de position « scientifiquement non correctes » qu’il
explique d’ailleurs dans d’autres écrits, s’est décidé à vulgariser
directement ses travaux au moyen d’une série suivie de You-tube.
Il ne faut pas se priver d’écouter les séquences : l’une des plus
récentes : https://www.youtube.com/watch?v=Icd79yHAwTM&feature=youtu.be
|
« Big
Brother »
|
De
même que pour expliquer l’isotropie de la vitesse de la lumière, Einstein
s’est débarrassé d’un élément embarrassant de la théorisation de la physique
d’alors, l’éther,
ici,
pour expliquer la communication des sujets entre eux (Ic1 et Ic2
de la page précédente) il est bien tentant de supprimer toute substance (un mot
exact manque) existant entre ces deux Ic, sans que pour autant cela ne
les empêche d’être tantôt séparés, tantôt communicants : la notion de
barrière, de limite mesurable, alors tomberait :
Einstein
et physique
quantique
|
Photon (départ
et arrivée)
|
Pas
d’interface, pas d’éther
|
Etats
corpusculaire ou ondulatoire des photons (diffraction : alternance de
lumière et d’obscurité
|
Freud
|
« a1
a2 a3 » dans Ic1 =>
« a1
a2 a3 » dans Ic2
|
Pas de
barrière entre Ic1 et Ic2
|
Etats
d’échange ou de non-communication de 2 types : séparation ou
intrication :
Non communication
|
Originelle (cf. absence ou forclusion)
|
Ou secondaire et intrication latente (phénomènes para normaux)
|
Echange
|
Echange d’objets
|
Diffractions (alternance des contrôles de C par Ic)
|
|
On a
longtemps cru pouvoir opposer physique à psychique, l’un étant fait de matière et
l’autre
d’immatériel, mais cette conception n’a mené à rien.
C’est la
notion même du concept de
matière dans son sens commun actuel qui est sans issue.
On ne
pourra peut-être opposer
la matière à
l’anti-matière qu’en sortant de nos définitions infécondes.
La
matière n’est peut-être qu’un fantasme, ou même qu’un mot, mais qu’on repousse
maintenant à
des années lumières, plus au-loin, s’il se peut, que la « mater »
qui lui en a donné son nom : la « materia » du Bing Bang !
Mars 2017
Sécable et non sécable :
Voilà
une notion qui aura fait couler beaucoup d’encre et non sans raisons -
essentiellement querelle de mots – (mais les mots ont de l’intérêt) :
En
psychanalyse parce qu’on mélange « la
castration chirurgicale » avec ce que les psychanalystes ont appelé « castration et complexe de castration » en utilisant le
même mot, mais ici concernant « la
constitution du sujet » par ce qui le constitue, et dont la « clé de voûte » est en gros subsumée par ce que Lacan appelle « les
noms du père ».
A y regarder de près – ce mot recouvre :
·
« d’un
côté une coupure » car la notion engage « l’individu »
comme tel et le sépare donc des autres individus du groupe ;
·
et « d’autre
part un collage » car elle lie les éléments constitutifs du sujet.
D’autres
mots auraient pu être choisis et peu importe, sinon que dès lors que les
repères ou une langue est choisie, le choix, comme tout choix, implique des
contraintes :
Par
exemple si l’on a choisi de parler une langue, on ne peut pas en mélanger les
mots avec ceux d’une autre langue car les mêmes mots y auront une signification
différente : c’est ici l’environnement (comme « un champ » en physique) qui décide du sens du
mot :
·
si l’on choisit de parler grec, « mia » signifie « une »
·
mais si l’on choisit de parler espagnol, « mia » signifie « la mienne »
·
si l’on choisit de parler arabe « mia » signifie « cent ».
En
mathématique, le choix des unités, etc. engage de la même façon.
Si
l’unité de longueur choisie est
« un » (mètre par exemple) on ne peut pas la couper avec des ciseaux exactement en 3,
car les morceaux devraient avoir 33, 333333… cm ce qui n’est pas possible.
Par
contre si on choisit une autre unité de longueur qui comporte exactement 3
sous-divisions unitaires , la division en 3 morceaux devient possible, mais
alors ce sont d’autres coupures qu’on ne pourra plus réaliser exactement :
Il existe toujours « des
contraintes » dès
qu’un ensemble est déterminé – (à moins de découvrir un nouveau système
mathématique qui puisse s’affranchir de cette contrainte) .
En physique, tout le monde sait bien que le mot
« atome » a été mal choisi pour 2 raisons : L’une est la
signification fausse qu’on a prêté au mot : en grec « a-tomos »
ne signifie pas nécessairement « insécable », mais d’abord
« non coupé » : Ce premier sens est parfaitement attesté
en Grèce ancienne.
Cependant le mot
aurait pourtant en fait sa place dans de l’atome en dehors des moment où
l’atome est divisé, divisions dont on décrit plusieurs aspects.
Mais il n’empêche
que « en tant que signifiant », « le mot atome », lui est indivisible comme
tel, car si l’on en extrait le « a » d’un côté, et le « tome »
de l’autre, il n’y a plus de « mot atome » du tout.
Ainsi, que ce soit
en physique, en mathématique ou en linguistique, c’est le destin d’un
signifiant d’être indivisible pour garder son statut et sa fonction de
signifiant dans le langage (parlé, écrit, visuel, tactile, etc.) : Si on
découpe le signifiant « Louis XIV » en « Louis »
et en « XIV », on obtient deux autres signifiants, mais
on perd Louis XIV.
En résumé, le
signifiant est indivisible par essence, comme tel, dans sa fonction de
représentant du signifié – (ce qui ne s’oppose en rien au « glissement
de sens » qu’on appelle « glissement du signifié sous la barre
du signifiant »)
D’autre part ce
qui ne peut pas être appréhendé par des signifiants – de quelque nature qu’ils
soient - ne peut pas être su (ce qui ne
veut pas dire forcément que ce « su » soit « conscient »
ou « vrai »)
Comme il existe
toujours une inadéquation constitutionnelle d’exactitude entre un signifiant et
le signifié qu’on en infère, les lois régissant sciences et langage sont donc
ici les mêmes : une phrase et une équation ont exactement le même statut ;
mais l’un n’est jamais réductible à l’autre, sinon approximativement – comme il
en va de toute traduction de langue.
La rigueur de
l’exactitude n’existerait que dans la pure transmission du code.
Le fait même que
le signifiant soit fixé (comme un code), pour être transmissible, introduit
toujours une part de subjectivité dans la réception du message que
contient le code, même si le receveur reçoit parfaitement le code.
L’écart, aussi
infime soit-t-il entre le signifiant (le code) et le signifié (le message),
laisse toujours un place d’indétermination qui est fonction du receveur.
Et le même « principe
d’indétermination » (en physique quantique, nous pensons bien sûr
à Heisenberg) y joue le même rôle structural essentiel : un
signifiant peut se transmettre, mais ce faisant, il reste dans « le
champ » qui lui permet d’être transmis, et du même coup l’empêche
« d’atteindre universellement » la saisie exacte de l’objet
qu’il veut désigner.
Toute
détermination « locale » engendre donc ipso facto à la
fois
·
la
possibilité d’une transmission
·
et celle d’un
malentendu « à distance », dont les plus banaux en sont ce
qu’on appelle des querelles de noms, des querelles de mots.
Il y a un agent
spécialisé exclusivement dans les coupures et les collages, c’est l’opérateur
qu’on appelle « le temps ». Quel rapport entretient-il avec
les constructions administratives que nous avons énoncées ?
Avec ses morceaux,
on fait « des durées » : de quel type de réalité
s’agit-il au juste ?
Il intervient
fondamentalement « quand » on passe « d’un état à un autre »,
non seulement de la veille au sommeil, mais même d’une seconde à l’autre.
IL en résulte tous
ces états : ceux que l’on trouve bien réussis, et d’autres déclarés
inconvenants, pourtant quelquefois intéressants, mais qu’on fait volontiers
passer en psychiatrie : « cachez ce sein que l’on ne saurait
voir ! ».
Sans temps local,
on obtiendrait beaucoup d’états superposés. Les chronologies seraient rompues.
Il n’y aurait plus de synchronies ; plus de diachronies ; plus de
causalités : il n’y aurait plus d’avant ni d’après, etc.
Il y a quelque
mystère à ce que Einstein qui a tant élaboré l’espace-temps ait déclaré
lors de la mort de son ami Michel Besso que « le temps est une
formidable illusion ».
________________________________________________________________
Fin
Février 2017
Actuellement,
je cristallise la question qui me préoccupe d’une façon qui, me semble-t-il n’a
jamais été posée : c’est à dire que d’une décoction chimique surgissent
des signifiants ou inversement.
En réalité, la
question est sans cesse formulée depuis toujours, mais dans un seul sens :
« On ne voit que ce qu’on veut voir, etc. » :
Mentalement, le signifiant engendre la chose.
Mais inverser le
propos consisterait à trouver une chose qui engendre un signfiant,
et alors il faudrait trouver le point de départ de La Chose
C’est en tous
points la même question que celle du Big bang.
Qu’est-ce donc
qu’une chose si elle n’est pas signifiée ?
virtuelle pure,
donc ; sans apparence.
L’intérêt de la
notion de signifiant, c’est de ne pas se limiter à « une chose
=> qui parle », ni à quoi que ce soit : ni lettre, ni parole,
ni langage, etc.
Qu’est-ce qui
pourrait bien pu produire du signifiant ?
Le
signifiant est il le produit d’un auto-engendrement ?
Chimique
et physique ont désormais – on le sait – le même sens profond : c’est
maintenant le vieux mot « physique » qui est devenu d’un
emploi difficile – trompeur à l’occasion - du fait du poly-sémantisme qu’il a
acquis au fil de son age .
Et ma formulation
rejoint une question bien actuelle : qu’est-ce au juste que le virtuel (en
principe de l’existant non révélé – ce qui peut relever d’une foule de
causes) et qu’est-ce que le réel ?
Officiellement
tout ce qui est reconnu comme existant en ce monde est classé. Il y a même « l’état des choses »
« l’état X » ou
« état Y », etc.
Ainsi, on dit que
quelqu’un « dort » ou qu’il est « réveillé ».
On connaît même
depuis très longtemps des substances qui font dormir, et d’autres qui
réveillent, comme la caféine.
On considère que
l’organisme fait spontanément à peu près la même chose en induisant nos rythmes
de veille et de sommeil, au moyen de neuro-médiateurs, etc.
Les travaux de
neuro-physiologistes de grandes valeurs humaines et scientifiques, Henri
Laborit, Michel Jouvet, etc, ont apporté beaucoup sur nombre de
sujets, comme l’anesthésie générale, et
même, des activations cérébrales classées en
phases, rapportées à des rêves, etc. mais justement, de tels travaux ne
sortent plus jamais de leur lit bien assigné : j’y arrive
Au total, rien
n’étonne de ces travaux - qui font progresser « La Science »,
laquelle, tel un grand et bel arbre, croît et se ramifie : Mais on ne
s’étonne en rien de ce qui, familier, est appelé par nous naturel, comme que
l’on dorme allongé, etc. Telle est, dit-on,
la physiologie « normale »
Mais tout ce qui
sort de notre classement dans la catégorie du « normal » est
rarement considéré autrement que comme devant devoir être combattu – à
juste titre sans doute : tel le somnambulisme, les délires hallucinatoires,
etc. et « La Science »
a bien des réticences à descendre de son grand arbre.
Il faut dire aussi
les conséquences considérables en neuro-sciences des coups de freins qui ont
été imposés à la recherche il y a déjà plus d’un demi-siècle, par les interdits
opposés aux travaux de recherches, même à visées thérapeutiques, sur des
substances qui passaient à l’époque rapidement dans le domaine des
toxicomanies.
On pense ici, par
exemple, aux travaux d’Albert Hofmann (1906 - 2008) qui découvrit
dans les années 1938 – 1943 le lysergamide
- qu’il appela alors « psycho-vitamine » - mais popularisé par
les toxicomanes sous les simples noms « d’acide » ou
de « L.S.D. », et qui fut responsable d’accidents
d’autant plus graves que l’information sur les produits faisait défaut.
Bien d’autres
produits furent expérimentés, mais sur
lesquels l’information n’est autorisée que depuis peu et toujours
parcimonieusement.
Pourtant justement,
ces produits sont du plus haut intérêt : en ce domaine les anomalies
induites méritent de retenir toute notre attention.
Et, dans la vie
courante, on oublie toujours que quand on dort, en général on rêve, et que
quand on rêve, le rêveur est dans des dispositions particulières par rapport à
son état civil, ses coordonnées temporo-spatiales etc. qui présentent un
intérêt double :
·
pour le
rêveur lui-même, dans une optique psychanalytique,
·
et pour tout
le monde en ce que nous appelons banalement « l’existence ».
Et, sitôt qu’on
est bien réveillé, que l’on sort des brumes matinales et que l’on boit son
café, ou que l’on sort plus ou moins aisément d’expériences oniroïdes – dont il
serait tout à fait exclu de faire la promotion d’un usage sauvage - on est censé
retrouver son état civil « habituel », ce qui d’ailleurs n’est
jamais exactement le cas – à moins que ce ne soit l’inverse.
Plusieurs choses
me semblent ici dignes de retenir l’attention eu égard au présent sujet que
nous traitons, et dont on ne parle que peu, ou jamais, bien qu’elles soient
pourtant quotidiennes :
1.
D’abord
la séparation radicale entre ces 2 états de sommeil et d’éveil
2.
Ensuite
que certaines substances chimiques ont un effet de « décollage »,
de « dispersion » sur tous les signifiants de notre état civil : on les appelle des somnifères.
(cf.
boutade : « tous les problèmes sont solubles dans l’alcool »)
Rappel
ici de ce qui est devenu notre langage pour transcrire la notion
psychanalytique de « la castration » : nos premières
considérations se trouvent maintenant en bas de page (en barre d’outils,
cliquer sur « rechercher mot ») : « castration symbolique
» vue comme « collage » et non « clivage ».
Et
que d’autres au contraire, on un effet de « recollage »
très rapide : On
retrouve son nom , la date, le lieu (ce qui n’est pas toujours immédiat) :
ce sont des substances de réveil, et elles s’accompagnent – d’un coup ou
progressivement - de l’oubli de l’immense majorité des rêves qui ont animé le
sommeil de nos nuits.
Que
la nature des phénomènes ne soit d’origine chimique ne s’oppose en rien aux
questions du refoulement, des découvertes freudiennes, etc.
Enfin,
il demeure tout de même beaucoup de communications entre la veille et le
sommeil (états hypnagogiques), entre le conscient et l’inconscient, etc.
3.
Ensuite,
ce qui est non moins étonnant, c’est que lorsqu’un fonctionnement mental passe
d’un état virtuel (on dit
justement qu’il est en sommeil) à un état de fonctionnement réel, il
change complètement de nature, comme c’est le cas lorsque l’on passe du
rêve à ladite « réalité partagée » : Il n’est pas à
proprement parler habituel, dans les passages de quelque chose d’un état
virtuel à un état réel en physique classique, comme par exemple en
informatique, en optique, etc. que la chose change de nature.
Une
telle propriété est au contraire banale en
physique quantique.
4.
En
ce qui concerne les délimitations :
Comment se fait-il qu’une herbe à partir de laquelle nous avons fait une
infusion, herbe des champs qui n’a, a priori, rien à voir avec nous (ce
qui est évidemment faux), que cette infusion composée de molécules chimiques
que nous avons bues, dissolve - en nous endormant - notre perception de toute
notre existence, de notre vécu éveillé en notre « état civil »,
opère collages et décollages, fabrique des associations qui nous semblent
imprévisibles et échapper à tout contrôle possible, pour nous faire entrer dans
un monde chimérique, mais qui lui nous concerne de très près et même souvent
répétitivement – au contraire de cette plante bue en infusion qui nous
semblait étrangère ?
On
pense ici aux états intriqués quantiques
Le
sommeil est aussi un moment où le mot liberté n’a plus aucun sens : notre
liberté y est-elle totale ou inexistante ?
Quoiqu’il en soit,
dans ces conditions, les signifiants se présentent à peu près comme des
particules, qui, virtuelles, peuvent dans certaines conditions devenir
réelles, mais en subissant du même coup cette extraordinaire métamorphose
dont chacun est le témoin tous les matins.
Qui est alors ce
« chacun » ? Peu
importe ici, dans la mesure où ce que je souligne ici comme extraordinaire,
c’est la métamorphose.
Les signifiants
deviennent alors différemment organisés (et/ou organisants), en tant qu’objets
ou autres formules.
Et alors cette
verveine qui pousse dans les près - et
qui avait a priori pour nous tout d’une chose étrangère, manifeste alors
un rapport très fort avec nous – puisqu’elle va jusqu’à nous
transformer totalement : ses effets apaisants et hypnogènes sont si
surprenants que notre mental, lui, « s’éveille à un monde sur lequel
nous n’avons plus la moindre prise »,
en même temps et au même titre que « nous nous endormons »
[cette syntaxe française, médio-passive, est ici intéressante :
« qui endort qui ? » ; et c’est le « en
- » (déictique d’espace ? de manière ?) qui suffit
à transformer un verbe intransitif en verbe transitif pour transporter le
dormeur vers les infinis pascaliens : il n’est plus alors « ni
comme être ni en un lieu » sujet d’un « je suis »
à la Descartes ou Charlie, mais d’un « je me suis »,
à ceci près qu’il n’y a plus ni « je » ni « me »
ni « suis ».
Notons aussi comme
faits importants que :
·
les effets
chimiques d’un produit ne sont les mêmes ni pour tout le monde, ni à n’importe
quel moment ;
·
L’importance
de l’environnement
·
et jusqu’à
l’effet bien connu depuis toujours en médecine des paroles de vérité sur les
maladies.
Au total, je crois
que pour y comprendre quelque chose, il faut faire complètement table rase de
notre façon traditionnelle de penser le mental ; de celle qu’on a voulu nous apprendre – si difficilement !
5. Pour ce qu’il en est des considérations
physiques plus traditionnelles de la physique quantique (elle a tout de
même 100 ans), on remarquera qu’un organisme comme « un corps humain » (son cerveau est
loin d’être seul à modifier ses états) rentre dans le cadre des corps que l’on
appelle « macroscopiques » (ce qui ne veut
pas dire grand chose), mais que les évènements mentaux sont réputés déterminés
par des fonctions qui se déroulent à la fois à cette « échelle macroscopique (pour de la physique) », (parmi 5 à 10
milliards de neurones, communiquant tous abondamment entre eux, noyés dans une
masse de névroglie de 1, 5 kg pour ce qu’il en est du seul cerveau), mais
simultanément animés par des « évènements
particulaires »
qui eux se déroulent dans les plus petites dimensions connues
(photoniques (champs électriques), champs magnétiques, etc.) Le principe de décohérence est inapplicable en raison de la cohérence
de la raison qui suit :
6.
La plus
exceptionnelle particularité de ces
évènements particulaires chez le vivant, est évidemment leur survenues
non-aléatoires – comme le démontre la moindre explication
psychanalytique ; si particulière à l’humain ; dont certains
étendent aussi l’emploi aux animaux domestiqués ; mais que nul ne songe encore
à étendre à des bâtons de chaise.
Ainsi,
pourrait-on apercevoir dans le mental humain un alliage particulier, alliant
·
des lois fondamentales de la physique quantique
·
à des lois de déterminations non probabilistes ?
·
la question
se ramène toujours à celle de « détermination/indétermination »:
les changements d’états ne sont-ils que d’apparentes illusions ?
Et comment
appliquer le principe de superposition sans le conjuguer à l’indéterminisme
d’Heisenberg ?
A moins que…
Si la
communication est corrélée au principe
d’indétermination, l’apparition d’une détermination (comme en
apportent les rigueurs de la psychanalyse) met fin ipso facto à toute communication
(en état superposé) et alors, en même temps que la superposition
s’évanouit, je retrouve du même coup à la fois mes déterminants propres
et ma solitude existentielle : plus rien ne répond :
Etats et principes
alternants comme suit :
1
|
communication
|
ó
|
superposition
|
ó
|
indétermination
|
2
|
détermination
|
ó
|
dé-communication
|
ó
|
solitude existentielle
|
Ici 2 voies de
recherche :
·
les fentes
de Young ne seraient-elles
pas aussi la matrice métaphorique d’une fonction mentale « à
éclipses » ?
·
et
« L’alternance d’états »
le plus simple paradigme de la fonction temporelle ?
______________________________________
En voici Février
2017
J’ai
trouvé sur internet un texte en pdf (
aisément téléchargeable) et que je n’ai pas encore lu en entier, mais dont je
reproduis la photo d’un extrait.
Cet
extrait a pour moi l’intérêt d’alimenter un débat qui est le mien.
Bien
que je pense très différemment de l’auteur sur tout ce qu’il appelle « la conscience humaine ».
En
voici l’extrait que j’évoque :
J’ai souligné en rouge ce que je crois être
le cœur du passage :
Je
ne perds pas de vue l’origine de mes présentes recherches (exprimées page web précédente) qui sont de mettre en évidence « le mécanisme de la communication entre deux
êtres humains »
Peut-être
ensuite pourrons-nous poursuivre et étendre davantage les conclusions de ce travail
limité – comme la chose me paraît de plus en plus envisageable.
La
question – peut-être la plus fallacieuse - d’où découlent bon nombre de celles
qui restent sans réponse est : « Qu’est-ce que la matière ? » ou seulement :
« Que peut-on entendre par
cette idée dans certains cas ? »
La
matière qui apparut longtemps la plus subtile et la plus mystérieuse aux
savants, est celle de « l’éther ».
[Le grec ancien
avait 2 mots pour désigner « l’air » :
·
« aer »
pour « l’air d’en-bas » que nous respirons,
·
et « ether »
pour désigner « l’air d’en-haut » des espaces lointains.
Cet « air
d’en-bas » respiré était censé être nécessaire à la vie par « la
fraîcheur » renouvelée qu’il apportait aux corps vivants.
On ignorait
« l’oxygène » découvert par Lavoisier il y a 200 ans,
mais on s’était bien aperçu que le manque d’air entraînait rapidement la mort.
Du fait du besoin
d’équilibre (« homeo-stasie ») des « gaz du sang »
de notre corps, on continue à parler « d’hyper-capnie » (qui
signifie seulement « excès de gaz ») pour désigner ce qui est
en réalité autant un manque d’oxygène qu’un excès de « gaz
carbonique » (= « CO2 » =
« di-oxyde d’oxy-gène » ; Léger il fait des
bulles dans « le champagne ») .
Cet excès n’est
que relatif, le CO2 étant lui-même nécessaire à la vie comme
puissant stimulant des centres respiratoires.
Toutes ces façons
de parler ont exactement la même « signification/utilité » -
chimiquement parlant – mais c’est dans le sang que l’on dose aujourd’hui
couramment les 2 gaz que sont : O2 et CO2 , car en
réalité ce sont nos cellules animales qui ont, à divers titres, besoin
d’oxygène, et les molécules d’oxygène leur sont apportées par « l’hémo-globine »
(de « aima-aimatos » = « sang » en grec)
globuline qui leur arrive lorsqu’elle est rouge (Hb-O2),
venue des poumons, via les « artères pulmonaires ».
« Artère »
est un autre mot dérivé de « aer » car autrefois on croyait
les artères chargées de véhiculer « l’air » puisque du fait de
leur rigidité - relativement aux veines - on les découvrait toujours vides et
creuses sur les cadavres.
Ce va-et-vient
incessant de la circulation pulmonaire, dite « petite circulation »
a été découvert par Ibn Nafis
bien avant l’oxygène et rapporté en France par le Valencien
Miguel Servet douloureusement brûlé à Genève sur un bûcher humide
par la Sainte Inquisition, par l’entremise de Calvin qui lui
avait livré son hôte.
J’aimerais bien
arrêter d’écrire sitôt que je suppose que Wikipédia pourrait prendre la
relève J,
mais je signale ici la douloureuse histoire parce qu’un travail de
recherche historique reste à faire, personne ne sachant comment Miguel
Servet avait eu connaissance des travaux du Syrien musulman Ibn Nafis.
J’en parle en une
autre page. La dissection humaine était alors interdite par l’Eglise.]
Comme il arrive
quelquefois, le mot désignant « l’air frais » allait un peu
plus loin que l’objet qu’il désignait et participait aussi de la fonction
vitale attribuée à la chose puisque cet « air frais » était
nommé « psuchros », de la famille du mot « psuchè »,
ce dernier mot ayant connu le long destin que l’on sait, en changeant
complètement de sens au cours des âges ; en commençant par « la
vie » ; en continuant par « la survie » du
spectre après la mort (cf. La « Nekuia » dans l’Odyssée) ;
en continuant par « l’âme » qui sera jugée après la mort chez
les chrétiens (subsumant simultanément plusieurs concepts parmi ceux des
croyances égyptiennes) ; pour en arriver à tous les composés confus dans
lesquels il rentre aujourd’hui comme préfixe banalisé, et il faut bien dire,
beaucoup trop « passe-partout »
Ether et principe
de superposition : Il semble bien que dans le cas qui nous occupe, malgré que les
théorisations actuelles les rangent dans des chapitres différents de la
physique, le « principe
de superposition » (fondamental à la théorie
quantique,
comme l’explique Paul Dirac ) apporte du même coup
une solution à la question de « l’éther
» (ou
« quinte essence » (« penta oussia » d’Aristote)
– ou de bien
des solutions de continuité entre deux formes/formations/fonctionnalités, comme
c’est le cas entre les deux inconscients de notre exemple de la page précédente
(« Ic1 » et « Ic2 »).
[On
sait que Einstein en avait balayé
l’existence d’un revers de main pour ce qu’il en était de sa forme dite « éther luminifère ».
La
question n’est pourtant pas épuisée puisqu’il n’a pas pour autant été mis fin à
toutes les autres questions qui persistent autour de ce qu’on subsume encore
sous la vague appellation de « vide ».
Il n’est pas
d’ailleurs impossible que les questions de « l’expansion infinie de
l’espace-temps », de la raréfaction des molécules dans la « substance
intermédiaire » intergalactique et celle du « vide qui
n’est pas vide » ne puissent également être expliquées par – ou du
moins obéir aux applications de -
« le principe de superposition » qui serait alors
décidément « plutôt bien » universel.
Quoiqu’il en soit,
le principe de superposition permet peut-être un autre balayage d’un
autre revers de main – « au sujet de l’inconscient » :
Tout
de même que ce principe même le fait échapper à toute représentation picturale,
il échappe aussi aux descriptions verbales, et même beaucoup d’algébriques,
d’où l’extrême difficulté d’en parler.]
Dans
notre cas particulier, j’ai pris en compte les travaux de Freud, qui ont l’intérêt de considérer justement que le mental de l’être humain
(mot que je préfère décidément à psychisme – lequel est devenu pour
moi sans signification) ne se résume pas du tout à sa conscience.
Bien au contraire,
l’essentiel du mental échappe à la conscience individuelle (aussi
imperceptiblement que les battements du cœur ou la respiration)
En
suivant Freud (et bien d’autres),
toute communication consciente implique
la participation obligée de l’Inconscient, lequel peut aussi se manifester sans participation
consciente (par ex. dans le lapsus
linguae)
Je
me suis donc posé la question : Comment « l’Inconscient 1 » pouvait-il donc
entrer en relation avec « l’Inconscient
2 » ?
Et
c’est alors que je me suis tourné vers ce qui m’a, petit à petit, semblé être
la plus simple explication possible – et qui me semble même maintenant couler de source comme une évidence – à
savoir « le principe de
la superposition d’états », maintenant bien connu des physiciens.
Les arguments en
sont multiples :
·
les
superpositions d’états temporo-spatiaux originaux et innombrables au cours des
rêves durant le sommeil, rêves
libérés des censures diurnes et qui paraîtraient
complètement aberrants à toute conscience bien formatée ; (point important
ces superpositions à n dimensions ne sont pas représentables sur un
dessin)
·
Le fait que,
hors la vie hypnique, ce principe de superposition paraisse tout
particulièrement applicable aux « expériences » au cours
desquelles la personne paraît en grande partie quasiment dépossédée de sa
conscience habituelle, « dépersonnalisée », dit-on :
o
états
amoureux au premier chef ;
o
expérience de
la relation transférentielle durant une psychanalyse,
o
le phénomène
dit « des médiums »,
o
les
expériences toxiques ou hallucinatoires aussi,
§
au cours de
§
– ou sans – ce qu’on appelle banalement
« maladies mentales », etc.
·
Et puis il y
a peut-être des « états de vacuité mentale », de
« néant idéique », que la mémoire ne retiendrait pas :
Lorsque quelqu’un nous dit : « je n’ai pensé à rien »,
« je n’ai rêvé de rien », pourquoi ne pas le
croire plutôt que de murmurer : « hum ! il a tout
oublié » ?
·
Enfin l’oubli
lui-même – même quand il laisse des traces à partir desquelles la remémoration
peut faire réapparaître diverses manifestations - ne pourrait-il pas être
« un état de néantité » d’une « même chose
également en un autre état » question que la physique
quantique invite tout naturellement à poser ?
Bref, on touche à
l’indénombrable.
J’en rapprocherais
bien entendu la révélation de « l’équation de Schroedinger »,
au cours de ce qu’il a lui-même appelé « un épisode amoureux fulgurant
et tardif » comme se plait à le rappeler le physicien Etienne Klein dans ses succulents
enseignements, puisque, comme je viens
de le dire, je considère l’état amoureux comme un prototype-même de la
dépossession de sa propre conscience d’individu socialisé et – en ses grands
moments – une superposition de parts de deux inconscients, et même souvent
accompagnée de modifications de parts de la personnalité habituelle qui en
résultent, ce qui est bien connu depuis toujours.
Ainsi, finalement,
l’Inconscient obéirait de la façon la plus banale et la plus générale aux lois
de la physique quantique, alors qu’ou contraire, la conscience ne serait
que le bien fragile résultat d’un polissage social, celui qui impose
l’existence (« l’ex-sistence » disait le psychanalyste Jacques
Lacan) – de « l’in-dividu »
- (qui rime comme un participe passé en français) – comme résultat d’une
« opération d’individualisation » – en général à partir de
« l’acte d’état civil », laquelle individualisation ne demande qu’à trébucher à la première
occasion, comme chacun sait !
On
pourrait braver « la
culture officielle » - qui, même changeante, est par définition dogmatique et consensuelle - en disant
qu’elle-même, ainsi et de même que « la conscience de soi », sont « des
états exceptionnels » et non le contraire, de la même façon que « la géométrie euclidienne » n’est qu’un cas
exceptionnel, déduit de quelques axiomes (eux-mêmes représentatifs de la
culture de l’époque *) , parmi beaucoup d’autres
géométries possibles, plus banales, plus générales et incluant l’euclidienne –
déduites d’autres axiomes, aujourd’hui couramment utilisées.
_____________________
[* « O tempora o mores ! » Aujourd’hui le premier physicien venu
pourrait sourire si un maçon lui déclarait qu’il a construit deux murs d’une
maison bien parallèles, sous prétexte qu’il a utilisé un fil à plomb ; car
en réalité le fil à plomb pointe vers le centre de la terre (et ce n’est là
encore q’une approximation) et les deux murs forment un « V », grâce
à quoi justement ils tiennent bien debout !
Et j’imagine un
sourire bienveillant d’Einstein au vu de la pendule que j’ai acquise,
dont la synchronisation électro-commandée depuis Francfort ignore
superbement le temps mis par l’information pour me parvenir à la vitesse de la
lumière à l’endroit où je l’ai placée. Evidement si je l’emportais aussi à la
vitesse de la lumière, j’arriverais en retard à tous mes rendez-vous !]
_____________________
Tout ceci repose en
des termes nouveaux toutes les questions qui furent les nôtres en psychiatrie –
tout en asseyant plus fortement encore notre exigence d’indépendance :
Le « sujet de la médecine mentale »
est avant tout constitué de signifiants – la plupart non sus et à l’insu du
sujet, son dépositaire.
Aucune identité
univoque, aucune personnalité simple, aucune responsabilité, aucune moralité,
etc. ne pourraient y être décelés car ses quanta de signifiants ne sont
pas ordonnés à l’aune de ces concepts.
En tant que véritable médecine, la médecine que l’on dit
mentale - c’est à dire plus qu’une médecine qui serait arbitrairement tronquée
par limitation arbitraire à ce qu’on appelle le « somatique »
(« to soma » = « le cadavre » en grec, comme « corpse » en anglais) - relève exclusivement du particulier, et ne
peut être entrevue que dans un rapport aménagé et soumis, et en dernière
analyse, en « termes de vie » et « de physique »
aux sens premiers de ces termes.
Elle n’a aucune
place ni dans les lois, ni dans nos prétoires, pas plus que le « tuberculome
verruqueux du prosecteur de Laennec » ou la « méningite à
purpura fulminans ».
Si on rencontrait
dans nos lois des précisions sur ce qu’on appelle « être humain »,
ce serait déjà pas mal, parce qu’au train où vont les greffes, on en aura
bientôt besoin.
Mais on a préféré
légiférer d’abord sur l’avortement, c’était plus facile.
Et si on contemple
le droit dans sa longue durée, depuis l’Antiquité par exemple - ce qui
n’est pas dénué d’intérêt - on s’aperçoit malheureusement que la « nature
animale » de l’homme – pour ne pas dire « animée »,
sans même aller jusqu’à chercher à parler de son « âme » (<=
« anima ») - se réduit par
exclusion comme une peau de
chagrin : ce qu’il en restera pourrait bien finir par éclater d’infatuation,
comme « la grenouille de la fable » de La Fontaine .
Cf. Antigone
à Créon : « Et si je te semble
avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé »
A l’inverse, « le représentant juridiciarisé qu’en est
« l’individu sujet du droit » a, lui, pleinement sa place
dans les tribunaux, dans l’expression attendue, même – et surtout si - sa
parole n’est pas celle de « l’homme-type », considéré comme
modèle standard accessible à tous, et pour cette raison plutôt arasé vers le
bas.
Ainsi, c’est
précisément son interpellation par l’ordre de la loi, qui permet à ce sujet
d’accéder à une « majorité juridique »
- qui n’a pas nécessairement lieu d’être confondue avec la « maturité sexuelle ».
Que la justice
soit « juste » est une autre question, qui n’a rien à voir
avec la médecine .
Elle n’est en définitive rien d’autre que la recherche du meilleur accord de
toutes les parties ; d’où sa nécessité de cohérence, et j’ai expliqué
ailleurs comment et pourquoi on n’a pu que diviniser Maât.
Ces
deux catégories étant ainsi repérées,
aussi étrangères l’une à l’autre que le sont le soleil et la lune, la seconde,
celle de « l’homme du droit civique » – pour nous, « l’homme
redondant des droits de l’Homme » - devient d’autant plus
difficile à saisir que cet homme – dont la représentation n’a jamais cessé
d’évoluer - est de plus en plus difficile à cerner par ses capacités.
L’apparition des
mécanisations, robotisations, neuronalisations de nos ordinateurs (qui
nous dépassent déjà très facilement en nombre d’opérations) est certainement un
aspect important de la difficulté.
Aristote et son « zoon logoticon »
(« animal éloquent et/ou raisonnant ») sont totalement
hors-jeu – si tant est qu’il ait été dedans un jour - (seul le « zoon »
était à retenir - mais
malheureusement il est à craindre que des deux mots il soit celui qui durera le
moins - et le « Hayawan mantiqiy » (« animal
articulant » de « nataqa » = « articuler en parlant
») qu’en a tiré Farabi était un peu mieux ciblé) – puisque
aujourd’hui la moindre machine écoute, raisonne et répond, et les enfants
auxquels nous avons donné le jour ne sortent plus des champs fécondés de Cérès…
ni les animaux ne sont plus ceux du Panchatantra.
Mais ce n’est pas
une raison pour faire appel à des réputés psychologues ou psychiatres pour leur
demander d’apporter leur éclairage, car ce qu’ils pourraient apporter ne
pourrait être que les échos particuliers de myriades de mondes tous étrangers
au propos demandé.
Janvier 2017
1.
Les
sensations :
Toujours mentales
(dans la présente distinction sensations/mouvements, on ne fait
que suivre la traditionnelle distinction des « sens » ;
(ici sens au sens de direction, mais c’est
le même mot que sens au sens de perception ou
sens au sens de signification : on
tourne donc toujours en rond autour des 3 sens du mot sens, mais
c’est par là-même que le 3 devient 4) ; directions donc, dans des
informations animales (particulièrement neurologiques) qu’on retrouve dans nos
classifications anatomiques et physiologiques de la vie de
relation (équivalentes à réception/expression ; mais on
pourrait en retenir bien d’autres).
[en attente : LES rires et LES
raisons dans l’antiquité : Démocrite et Hippocrate ; Freud
(Witz = le mot d’esprit).
De même que ce qui est raison pour
l’un ne l’est pas pour l’autre, ce qui est drôle pour l’un ne l’est pas
pour l’autre.]
2.
Les
mouvements :
Toujours relatifs et/ou relationnels :
a)
le plus simple d’entre eux : La translation :
Son appréhension nécessite la
représentation d’un lieu et d’un corrélat du lieu (objet relatif
à ce lieu). D’autres mots sont possibles mais reviennent toujours à cette
dualité (ajouté à la signification, ce 2 devient 3 et l’union des 3 apporte le
4).
b)
Tout déplacement :
Il n’est pas possible d’imaginer, de
symboliser, d’exprimer, de calculer un déplacement sans signifiants (lexical,
sémantique, littéral ou mathématisé) signifiant le déplacement.
On peut différencier un trajet avec
mouvement apparent (avec changement de référentiel) d’un trajet sans mouvement apparent (sans changement de
référentiel).
Et pointer la relativité de l’énoncé selon
que :
L’interprétation d’un énoncé peut changer en fonction de la présence ou non d’une
particule dans un repère contextuel
Ou ne pas changer en fonction de la
présence ou non d’une particule dans un autre repère contextuel :
Comparer les couples phrases :
« Georges
prend le train à Paris et lit le journal [jusqu’] à Milan »
« Georges
prend le train à Paris et lit le journal [] à Milan » => Le sens est
totalement différent
avec
« Georges
transporte la caisse [jusqu’] à l’entrepôt »
« Georges
transporte la caisse [] à l’entrepôt » => le sens ne change pas
(Exemples empruntés à la thèse d’Anastasia
Yannacopoulou (clic =>
1.3.2 : Le critère de déplacement spatio-temporel ; 1.3.2.1 : La
notion de trajet ; page 40 note 34.)
0n retrouve donc « mathématisée par
le langage » la physique
relativiste galiléenne (« Dans un système clos uniformément accéléré le
mouvement est comme rien ») car dans le premier couple, on passe d’un
système de repère à un autre ; alors que dans le second, on conserve un
unique système de repérage (cf. équivalence « noms du père-repèrages »).
D’où l’on peut conclure que les
signifiants et les signes mathématiques jouent ici le même rôle :
Qu’est-ce donc qu’un « système mathématique », sinon un
système de « messages encodés » - à l’égal de « toute chaîne de signifiants », et
donc capable d’engendrer « d’autres messages » dans le même
« système de codes » ?
Et les « codes adoptés et/ou imaginables »
sont indénombrables, bien que tous ne soient pas appropriés aux mêmes
expressions, ni non plus en usage.
D’où viennent ces codes ? On évoquera
ici les célèbres « lois éternelles » rappelées par Antigone
au jugement de Créon, lequel
la fera enterrer vivante : cf. note 4 clic.
Malheureusement – si l’on peut dire – on ne
peut opérer ce genre d’assimilation que chaque fois sous les auspices du
nouveau facteur (au sens de « modulo ») ici celui du « sens »,
lequel introduit toujours chaque fois un « forçage »
(une ré-interprétation) de chaque signifiant, dont le sens est forcément
contextuel ; (Il en va de même en
mathématiques lorsque 2+2 = 4 ou 2+2 = 2 selon le modulo)
Car en l’absence de prise en compte de
référentiel (par exemple « sens ») on ne peut jamais opérer
aucun rapprochement, ni échanger d’information du tout.
Or ce référentiel (sens ou autre) est
lui-même déjà l’introduction de présupposés supposés partagés.
L’étape suivante serait la mise en rapport
de la sensation et du mouvement, dont l’assimilation coïnciderait alors avec la
réalisation du « Un » par excellence.
Décembre 2016
Galilée a été le fondateur de la physique relativiste (sans en
avoir jamais prononcé le mot) : son expression à ce propos est bien
connue : « Le mouvement est comme rien » :
A - La trajectoire du mouvement d’un objet
dépend du système référentiel :
1. Un marin, à quai, laisse tomber une pierre
dans l’eau : elle tombe verticalement (oublions ici que pourtant la
surface de la terre tourne à grande vitesse par rapport au pied du soleil, mais
on peut considérer que le quai est immobile par rapport à l’eau : ce n’est
qu’une approximation).
2. Un marin à bord d’un voilier laisse tomber
une pierre du haut du mat : la pierre tombe encore verticalement, cette
fois au pied du mât, quelle que soit la vitesse du voilier, si la vitesse du
voiliers est uniformément accélérée, même dans un référentiel « terre ».
3. Le marin resté à quai verra par contre la pierre tomber du mât du voilier selon une
trajectoire courbe.
Mais qu’en est-il
du passage d’un référentiel à l’autre, d’une part pour un 3ème marin
en situation de « voyeur », mais surtout pour la
pierre : comment la pierre peut-elle se situer dans deux référentiels à la
fois qui n’on rien à voir entre eux, au cours de ce qui pour elle, peut même
aller jusqu’à l’absence totale de tout déplacement ? Des équations de
transformations répondent à ces questions.
B - A la page précédente, nous avons deux
systèmes de référentiels :
1. un objet C1 dans un système Ic1
2. un objet C2 dans un système Ic2
3. et un paquet de signifiants (« structurés
comme un langage ») afin de passer de C1 à C2 (considérés comme deux
formations étrangères l’une à l’autre) doit passer par Ic1 puis Ic2 (sous forme
de sons, ou de tout autre support, même peut-être pour une part inconnus) qui
alors deviennent une interface un moment partagée.
Qu’en est-il du
passage de Ic1 à Ic2 pour ce paquet de signifiants ?
Il n’est pas
habituel d’assimiler les paquets de signifiants à des corps solides comme le
sont une pierre, un atome, une particule de physique élémentaire. Pourtant il
devient intéressant de voir les physiciens en prise avec de nouvelles
redéfinitions - à vrai dire de concepts
ayant tout aussi bien déjà pu être envisagés par l’homme des cavernes
dont nous n’avons aucune raison de penser qu’il en savait moins que nous sur
l’essence des choses.
Et nous sommes
fort tentés de formuler l’hypothèse que certaines lois physiques sont très
probablement communes à ces deux situations A et B.
La physique, est
une, science de la nature, science de la vie .
C – Le
passage Ic1 => Ic2 a été hasardé par Lacan grâce à ses
représentations par des lettres s1, s2, a, etc. mais jamais mathématisé. On
peut certainement aller beaucoup plus avant.
D – Mais toute
particule élémentaire aussi est susceptible de changer sans cesse de
référentiels, au gré ou selon, le seul qui soit reconnu (seul reconnu, à tort
ou à raison) capable de les définir – subjectivement – c’est –à-dire
l’observateur.
E – Illustration :
changements de systèmes référentiels pour les
signifiants
Prenons un exemple concret qui nous fera
comprendre une partie de cette question de changements de systèmes référentiels.
Il va sans dire que ce qui est valable entre
deux individus (rendus plus ou moins indivis-individus par et en ce qu’ils sont
« signifiés ») est du même ordre que ce qui se passe en
l’individu lui-même, entre « le sujet conscient » et « celui
de son inconscient » ou entre « tous les autres de ses
sous-groupes » qui se délient durant ses états oniriques ou
confusionnels par exemple :
Exemple : Monsieur A est souvent sur le quai du port et voit
souvent passer Monsieur B qui se rend sur un bateau de pêche, qui semble être
le sien et avec lequel il se rend en mer.
Il y a aussi un 3 ème personnage qui les
regarde tous les deux, mais il n’interviendra pas ici. Il les surveille ;
c’est grâce à sa famille de personnages que messieurs A et B ont étés nommés et
Monsieur C se porte ici.
Après quelque temps, Monsieur A et Monsieur B
se connaissent bien de visu, mais tout le reste n’est que supposition,
et d’une certaine façon le restera, mais selon une autre approche :
L’un et l’autre finissent par se dire «
Bonjour ». Puis Monsieur B continue son chemin et repart en mer, puis
il oublie la rencontre, et se livre à la pêche et à ses rêveries.
Puis les coquilles de chacun finissent par
s’entre ouvrir de plus en plus et les bonjours se transforment en
conversations, puis en libations au café du port, etc.
Monsieur A
dit qu’il a ouvert une agence sur le port, qu’il est marié, qu’il a une
famille, etc.
Monsieur B de même et les relations s’animent,
se réchauffent et se multiplient.
Il y a des grands moments d’échanges, et même
des mélanges de personnalités, de tics empruntés à l’insu de celui qui les
adopte, de manières de s’exprimer, etc.
Les échanges sont authentiques et
profonds ; mais aussi loin qu’ils puissent aller, il n’y a jamais
coïncidence exacte entre les systèmes référentiels de chacun ; jamais
aucun ne peut avoir les yeux de l’autre dans ce monde d’individus.
Et cette impossibilité radicale de se mettre
dans la peau de l’autre est tout autant ce qui alimente les plus vives passions
des hommes.
Et cela serait aussi vrai en cas de dite
maladie mentale déclarée.
Chacun voit l’autre avec son ou ses systèmes
référentiels propres, exactement comme dans les énoncés précédents, chacun
voyait tomber la pierre à ses propres
pieds :
On peut s’en approcher, on peut avoir envie
d’être à la place de l’autre, de se mettre à la place de l’autre, la relation
peut être amoureuse, délirante, transférentielle, mais jamais l’exacte
substitution ne se peut : il y a toujours un petit décalage, aussi infime
soit-il, qui fait que la pierre du voisin dessinera toujours une trajectoire
(symboliquement) un peu courbe… et qu’on pourra toujours par quelque mégarde la
recevoir (symboliquement) sur son pied.
Chacun voit l’autre par rapport au monde dans
lequel il est lui-même irrémédiablement assigné – momentanément ici - mais ce
pourrait être la même chose dans d’autres dimensions que temporelles, dans un
monde à n dimensions, voire dans n mondes différents ; et il n’existe
aucun critère permettant de dire qu’il n’y a qu’un seul monde et le bon.
Bien plus, tel l’homme de l’ascenseur
d’Einstein, celui qui est dans un monde donné, n’a aucun moyen d’en prendre
conscience sans appel à une indication extérieure, telle qu’il pourrait
l’obtenir de situations exceptionnelles telles la psychanalyse , et l’on
explique alors pourquoi une demande authentique engageant toute la personne est
si importante pour y parvenir.
Enfin, il serait difficile de ne pas ajouter
ici un mot touchant à la morale : Tout le monde se plaint maintenant que les
gens sont de plus en plus individualistes, égoïstes, égocentriques.
C’est probablement vrai, mais induit ;
d’une certaine façon, imposé.
Tel est le prix à payer notre sociabilité
ontologique, laquelle, à la différence de celle des animaux est une
nécessité générique : Telle est notre espace programmé de
liberté ; celui d’un choix sous menace de couperet, écho de nos misérables
incomplétudes.
Ce sera « ça ou rien » :
ce qui permet du même coup de clore l’alternative : « libre
arbitre ou pas libre arbitre » : certes nous avons un choix, mais
c’est le seul : « to be or not to be » !
Voilà le choix.
(cf.
aussi la fable de Platon sur les premiers hommes hermaphrodites
que les dieux ont coupé en deux parts irrémédiablement condamnés à chercher
leur moitié pour s’y réunir)
C’est sans doute aussi ce qu’il faut entendre
chez Aristote (qui a quelquefois aussi proféré quelques vérités) dans sa
définition de l’homme comme « zoon politicon », mal traduit
par « animal politique » : l’homme ne peut « qu’être
sociable ou ne pas être ».
Mais c’est aussi être lucide que de mesurer
notre égocentrisme constitutionnel et être sociable que de le contenir.
L’égocentrisme imposé, tyrannique est
constitutif de l’individu comme tel : il en est le plus pur témoignage
d’une opération aboutie, qui condamne toute la vie de l’homme à se dérouler
dans la tension de l’aporie d’un dipôle : celui d’un irrémédiable « égocentrisme
sociable »…
Car ce n’est pas l’égocentrisme qui fait
l’individu ; Mais c’est au contraire l’individualisation qui a
construit l’individu, et qui, ce
faisant, lui a assigné les repérages incorporés dans la construction de ce
qu’on appelle son ego.
C’’est donc là « son moi », lieu
d’échanges plus ou moins « harmonieux », modulable
assurément, mais marque centrale – personnelle et non plus générique - dans ce
processus qui produira le statut même d’individu ( à l’état de veille,
répétons-le, et même de vigilance, pour ne pas dire plus encore d’auto
surveillance, même si devenue automatisée, elle passe habituellement inaperçue).
Il est de son genre d’être personnalisé.
Ce qui ne veut pas dire ineffaçable, comme on
le voit au cours d’expériences diverses de dépersonnalisation, qu’on appelle
pathologiques.
Les rares états de superpositions ou d’échanges
que notre exemple a voulu faire surgir ne sont que des « adoptions
d’éléments » de référentiels d’un alter ego, de « points
de vue », comme on dit, mais pas davantage.
Et il ne serait pas trop de dire :
« et dont 90% de la matière échangée s’échange d’inconscient à
inconscient », si la chose était mesurable.
Quant à Monsieur C, il contemple les effets
d’une individualisation toujours relativement fragile, et à durée
déterminée.
Tout ceci n’est qu’une petite métaphore.
Novembre 2016
1) Feu le psychanalyste jacques Lacan
donnait une représentation du « Réel » grâce à l’image du
nouage du nœud boroméen, dans lequel les 3 « ronds de ficelle »
représenteraient : « le Symbolique, le Réel et l’Imaginaire ».
La seule définition
qu’il donnait alors du Réel, est que, noué boroméennement au Symbolique
et à l’Imaginaire, l’ensemble fait 3.
C’est donc un
triplet
Le Réel y
figure alors comme une abstraction de la Réalité : Dans la
topologie lacanienne, le Réel est une fonction continue (rond de
ficelle, noué).
La Réalité, elle,
n’a jamais été définie jusqu’à ce jour : Le mot n’existe que
tardivement dans des langues anciennes comme le grec et le latin :
Dans le cas de Démocrite,
fait essentiel, nous ne possédons actuellement pas une ligne de lui transmise
directement, et son univers ne nous est pas plus familier que ne l’était celui
des pharaons avant Champollion, même si nous en avons quelque peu hérité, quand
bien même ce serait à notre insu.
A notre avis, un
approfondissement de l’Indo-logie, tant de l’Inde ancienne que de
l’Inde contemporaine d’ailleurs sont prometteurs, en valorisation des
liens antiques de la Grèce avec voisins et parents naturels que sont les mondes
indiens et persans, tant pour la langue que dans les travaux savants qui n’ont
probablement jamais connu de rupture.
Les transmissions
indirectes de l’expression démocritéenne, elles, sont innombrables,
mais, bien souvent, réinterprétées, et ne peuvent que gagner à être comprises
sans anachronisme si cela se peut.
A partir des textes,
la recherche de l’authenticité peut prendre 2 directions :
Dans les fragments
des rapporteurs, chercher les phrases qui reviennent souvent chez des
rapporteurs de lignées différentes et sans liens de filiation. Alors, lorsque
les textes diffèrent significativement, et défient les préjugés, parfois la
compréhension, c’est en général la « lecture la plus difficile »
qui est la plus fidèle, parmi les différentes retranscriptions des copistes,
conformément à la loi philologique de la « lectio difficilior » (c’est
en général la même chose en psychanalyse !)
On peut aussi de
temps en temps s’abstraire des phrases pour retenir des mots, des emplois, des
tournures, manifestement authentiquement forgés . Dans ce cas, sorti des
phrases, le mot seul peut avoir un intérêt. C’est ce que les physiciens avaient
trop hâtivement cru découvrir avec le mot « atome ».
Par contre, nous
sommes tentés d’accorder beaucoup d’intérêt à la façon dont Démocrite a traité
nos concepts de « réalité » ou « des réalités » :
Certains auteurs
anciens s’accordent à dire que, pour parler de « réalité », Démocrite
se démarquerait en utilisant le mot « eteos »
: Ainsi, selon Sextius Empiricus ; ou selon Eléments
hippocratiques N° A 49, pour signifier « dans la réalité »,
Démocrite prendrait le datif féminin « eteiè »
(comme un adverbe), à côté de
« to eteon » pour « Réel » (au neutre) ;
etc.
Il semble que plus
tard, Sextus Empiricus notamment, réemploiera ce mot à la place de
« a-lètheia » ( = « vérité » ), (lequel est
en grec une négation : mot à mot : « non-oubli »)
(cf. Le Léthè aux Enfers ;
cf. Lamartine : « le calme du Léthè »)
En physique, la
Réalité pourrait être virtuelle si se démarquant ainsi du Réel,
mot antinomique de virtuel - à moins qu’elle ne puisse s’y trouver
occasionnellement confondue ? - concrète (si non abstraite)
et discontinue (dès lors qu’on peut en nommer les éléments, cf.
infra). On a bien sûr ici l’impression
ici de manier un vocabulaire dont la portée nous échappe, tout autant que celle
d’équations difficiles : c’est sans doute la loi du genre sitôt que
quelque chose se révèle comme ne nous étant pas familier.
Finalement, tout
cela pourrait-il être autre chose que vocabulaire et équations ?
On peut trouver
d’autres triplets, aptes à d’autres opérations :
2) Par exemple les « idées indivises »
de Démocrite, composées de « rhusmos », « tropè »
et « diathigè » (termes traduits par Heinz Wizmann
(« Les avatars du vide » ; éditions Hermann ; Paris
2010) par « rythme », « tournure » et « toucher
traversant » ; et que nous appelons infra « calligraphie
d’écriture », en relation avec le contexte textuel de l’élaboration
démocritéenne, qui les rattache manifestement au tracé des lettres dans la
dynamique de l’écriture du langage)
Démocrite aurait-il
pu alors penser en cela « aux mathématiques », dont on sait
précisément que, bien que les signes n’en soient qu’une représentation, aucun
cerveau humain ne pourrait aller bien loi en la matière sans eux ?
Au sens actuel du mot, certainement pas pour la bonne raison que
les mathématiques n’existaient pas encore en tant que tels comme science
isolée, et que de plus il semble qu’aucun signe particulier n’existait pour les
calculs.
Ce n’est que très
progressivement que ceux-ci apparurent, et bien après les premiers signes
transcrivant les son ou les idées du langage, « pense-bêtes »
toujours maladroits et seulement plus ou moins appropriés - comme ils le sont
restés d’ailleurs - destinés, tel un nœud fait à son mouchoir – à soulager la
mémoire pour la conservation des mots.
Le moment de
l’apparition des premiers mots écrits définit ce que l’on appelle « les
temps historiques », par opposition à « la préhistoire ».
Les premiers mots
écrits semblent avoir été des mots indiquant la filiation, du type : « X
fils de Y », etc.
Autrement dit, on ne
peut qu’y voir une conjuration de l’oubli et même de la mort, fait symbolique
hautement significatif, mais qu’il faut se garder d’interpréter trop rapidement
comme « un fait religieux » ou plus précisément d’une « croyance
en un dieu », comme ce fut aussi le cas lors de la découverte que l’on
enterrait les morts : signe d’une volonté de conservation assurément,
mais, précisément sans plus d ‘écriture, on ne saurait en dire davantage
(cf. à ce propos les mises en gardes dans les livres de Leroi- Gourhan 1911-1986).
« Mathema »
en grec signifie tout simplement « le savoir ».
Mais précisément,
c’est ce qui fait tout l’intérêt de se poser la question à propos du dire de Démocrite :
Les mathématiques étaient, en somme, pour lui partie de la pensée tout court,
et leur outil n’en était rien d’autre que la commune écriture. L’outil n’en est
pourtant pas moins nécessaire, au même titre que le marteau est l’outil du
forgeron.
Et d’une certaine
façon, cet outil qu’est l’écriture est devenu au fil des temps indispensable à
l’homme, ou plus exactement l’homme est devenu « addict » à
l’écriture, ce par quoi il a transformé le monde.
Et qui plus est -
souvenons-nous – les premières apparitions de l’écriture, n’ont-elles pas surgi
aux fins d’opérations de comptages, de comptages d’animaux comme on le voit sur
les dessins qui accompagnent ce qu’on ne sait pas lire, peut-être à propos de
vente et d’achat, ce que l’on ne saurait dire puisque, parmi les plus anciennes
écritures auxquelles nous faisons allusions, celle de Mohenjo Daro, par
exemple, dans la Vallée de l’Indus, aujourd’hui au Pakistan, ne
sont toujours pas déchiffrées.
Portons ici
connaissance en note de bas de page d’un fait contraire à ce que beaucoup
supposent : l’évolution certaine de l’abstrait vers le
concret dans la langue grecque, et non l’inverse histoire de la langue
grecque (cf. aussi clic). Il semble
en avoir été de même dans toutes les langues.
Ainsi, dès le départ
(au sens « d’archè »
non chronologique), la langue elle-même pourrait être perçue comme une « superposition
», et même une « superposition de groupes » (idées
atomiques et écriture) dans laquelle l’adjectif démocritéen « in-divis »
pourrait y prendre le sens et la valeur « d’intrication ».
Propriétés intriquées
|
« rhusmos » ;
« rythme »
|
« tropè » ;
« tournure »
|
« diathigè ;
« toucher traversant »
|
Ecriture
|
oui
|
oui
|
oui
|
Idées atomiques
|
oui
|
oui
|
oui
|
3)
Les
triplets « signifiant/barre/signifié ;
4)
sujet/idée/objet ;
etc.
On pourrait les appeler des «
triplets de réalité , de réalisation, de matérialisation, etc. », en
donnant chaque fois des aspects de sens différents à ces mots étranges.
Ils deviennent alors aptes à construire des
mondes en nombres illimités, que l’on peut tenter d’écrire sous forme de
fonctions mathématiques sur lesquelles on pourrait opérer : « compter
sur ses doigts » ne serait-il pas déjà un paradigme d’écriture ?
Une conjonction est-elle possible entre ces
triplets ?
Notons ici que « des doublets » à
« deux dimensions » sont aptes aux réflexions d’images, et « les lignes à une dimension »
à la représentation d’irréalités pures, ce qu’a déjà noté Platon.
Mais pour lier ces triplets ensembles, pour
assembler ces entités, pour en faire des « mondes d’échanges »,
des « aires d’échanges », il semble bien que la présence d’un
4ème terme s’impose obligatoirement, lequel ne peut être autre qu’une « détermination
dans un langage ; une nomination ».
1)
La
saisie, la construction ou la connaissance de tout énoncé est de nature
législative : C’est le groupe des idées atomiques.
Mais, ce qui prend corps à partir de
l’énoncé, n’en suit pas nécessairement l’injonction.
Dans notre culture, la question de la
divisibilité tient une place toute particulière : Le « Un » a
une dimension prospective dont la seule approche résonne comme un vœux que
l’on pourrait qualifier de sacré : « Uni-versus » ne signifie
pas « Un », mais « tourné vers « le
Un ». Les psychanalystes
voient dans le « Un » l’expression d’une dimension phallique.
A l’inverse « dia-bolos »,
le diable est défini comme « le grand diviseur ». Puis,
à coté de ces étonnantes formulations, nous ne voyons aucune incohérence dans
le fait de croire que nous possédons un psychisme, qui serait pensé comme
immatériel, voire qui serait peut-être promis à une immortalité de béatitude,
que l’on dit être situé dans un au-delà appelé Ciel, et auquel on oppose
un corps dit physique, ce dernier
étant, lui, particulièrement chéri par les proclamés « matérialistes ».
Et cette division « psychique-physique »
ne choque personne…
En contrepartie de ces curiosités, en
vérité des plus étranges, on ne cesse de dire que les conceptions de la
physique quantique sont, elles, « contre-intuitives », défient
nos perceptions, etc…
Ne pourrions-nous pas aussi être enclins
à penser tout simplement le contraire,
voire à ne rien penser du tout ?
2)
Face aux
énonciations, ce qui n’est pas conséquence de la dénomination, garde une
part de non-appréhendable existentielle : c’est le domaine de « la
biologie » et de la physique, dont la réalité ne peut que nous
échapper – même infinitésimalement – dans nos découvertes, ou les manipulations
que nous en faisons, lesquelles restent à jamais séparées du mot qui s’en
décolle aussi axiomatiquement que se formulent les indéterminations d’Heisenberg.
C’est le groupe du grand vide « mega kenon ».
3)
Aussi,
« le « quelque chose » ne vaut pas plus que le « non -
quelque chose » ; « mè mallon to den è to mèden einai ».
On comprend donc que c’est seulement au
prix de l’énonciation d’un ordonnancement préalable dans un champ défini
d’opérations possibles, que l’on peut alors appliquer la « table
d’opération » scolaire, comportant les 4 opérations traditionnelles.
Dans d’autres cas, c’est seulement le
principe de superposition qui est applicable, parce qu’aucune catégorie ne
l’enferme sur quoi que ce soit, et ce serait un cas beaucoup plus général,
permettant d’opérer sur l’hétérogène, voire sur le vide.
Dire cela ouvre des portes depuis longtemps
fermées par une subversion de présupposés, de préjugés, dénoncés mais en vain
par Héraclite, Leucippe et Démocrite.
Mais on sait maintenant que la physique
aristotélicienne est un aperçu grossier et subjectif de notre monde, celui de
Protagoras (il ne retient que les perceptions) et que son aire de validité et
sa précision sont moindres que celles de la physique quantique. Pour cela elle
est dite fausse, ce qui pose la question de ce que serait une physique
« vraie », et comme on voudrait pouvoir dire,
« objective », ce qui repose la question des statuts de sujet et
d’objet.
Le « roc biologique » sur
lequel Freud disait s’être toujours heurté ne serait alors rien d’autre
que ce cas le plus général, insaisissable par sa méthodologie, laquelle se
limite à l’appréhension des signifiants et de leurs effets.
Ce « roc biologique »
n’est plus alors ni un roc sur lequel on se brise, ni un océan dans lequel on
se noie, mais l’insaisissable même, par un langage toujours inadéquat, toujours
imprécis à nommer même les conséquences de ce qu’il a lui-même créé, et jusqu’à
la radicale absence qui résultera de ce que Lacan a théorisé sous
l’appellation de « forclusion du nom du père ».
Dans ces conditions, on s’étonnera moins
que la vielle physique aristotélicienne reste totalement étrangère aux concepts
freudiens et à leurs opérations dans la simplicité d’une désillusion qui
résonnerait plutôt comme une certaine frustration.
Ni Héraclite ni Démocrite ne
se trompaient sans doute en faisant naître les idées indivises de comme une
calligraphie du vide.
Mais cette calligraphie en elle-même et par
elle-même est vide de langage.
Comme telle pour un langage, cette
calligraphie est vaine et vide.
Et Démocrite ne semble apercevoir
nulle part dans son processus d’atomisation la séparation existentielle « du nommé et du non-nommé ».
J’aimerais bien le vérifier dans ses
fragments originaux en grec (publiés récemment à Harvard).
C’est peut-être pourquoi ni Platon ni Aristote ne purent (en choisissant
2 directions opposées), hériter d’une esquisse qui malgré l’étendue de sa
vision, restait avortée.
Puis les esquisses suivantes masquèrent
durablement « l’inaccessible » du sceau d’opacités de plus en
plus savantes.
Où en sommes nous aujourd’hui, éblouis par
de très brillantes réalisations dans un monde que nous sommes parfaitement
incapables de saisir et de nommer ?
Que l’échelle de ces réalités soit
nano-métrique ou giga-métrique, qu’est-ce que cela change, dans un espace-temps
désormais déclaré soumis et appréhendable seulement en passant sous les arcanes
d’une divine constante qui enferme le sens de tout chiffrage ou déchiffrage du
« cosmos » dans un triptyque qui se referme sur lui-même, sans
temps et sans dimension : « c = d/t
, t = d/c et d =
c.t , dans laquelle chacun des 3 éléments repose sur les 2 autres ?
On vivrait donc toujours sous la chape
d’une axiomatique dont la lumière et ses vieux dieux d’éclairs et de feu
(Mazda, Zeus (prononcer Zdeus) sont les grands paradigmes .
Novembre 2016 :
LE VOCABULAIRE « SUJET-OBJET »
Il est maintenant connu, reconnu et même
compris, pourquoi et comment le mot « atome » a été
utilisé en contre-sens par les physiciens : En réalité, « le mot
atome » est « un nom », et « ce qu’il est » est
« autre chose » (NB : une chose ne put être que
« autre »).
On continue d’utiliser le nom de cette
façon, ce qui nécessite simplement de pas chercher à comprendre le sens du mot,
ce qui n’est pas trop difficile.
Mais l’important n’est pas vraiment
là : Il est dans le rapport du sujet à l’objet, où le quiproquo est quasi
omniprésent.
Le contre-sens est en effet le même dans ce
qu’on pourrait appeler « la relation « sujet-objet » que
dans la relation « mot atome/chose atome » : dans un halo
d’égarement partagé il est devenu culturellement compris depuis la philosophie
des lumières que « le sujet » est « un homme libre », alors
que c’est le contraire du sens du mot « sujet », et on en fait
découler que « l’objet » serait « une chose vile et
inerte », dévalorisée.
Cela découle d’un phénomène purement
culturel de révolte et de renversement des valeurs qu’il est inutile de
développer ici.
L’important est que le sens physique des
mots comme opérateurs est exactement l’inverse de ce qu’en entend
aujourd’hui le langage courant : qu’il soit homme ou pas homme, le
sujet est ce qui est assujetti - privé de liberté.
Au contraire l’objet
est, pour le dire vite, « un électron libre ».
Et ce n’est qu’en rétablissant le sens des
mots, qui sont les mêmes en sociologie qu’en physique, qu’on peut comprendre ce
qui est toujours qualifié de « contre intuitif » en physique
quantique :
Dans l’opération d’observation, le sujet de
l’observation, l’observateur, est assujetti à l’objet de l’observation, par
exemple un photon.
Le sujet qui croyait avoir la maîtrise de
l’objet en a l’esprit dérouté.
Rien de contre-intuitif pourtant, à ce que
le photon soit libre (dans son espace de liberté ?) et que l’observateur
qui croyait lui que la liberté ne pouvait être que de son côté, en soit
dérouté : Il croyait avoir apprivoisé le monde et il redécouvre qu’il lui
est assujetti.
La question pascalienne du libre arbitre,
celle du jansénisme de Pascal, et jusqu’à celle du « pari »
[qui d’ailleurs est déjà exprimée dans les mêmes termes – c’est curieux - par Abou a’la el Ma’ari] reviennent
donc sous les feux de l’actualité.
Dans la relation « sujet –objet »,
c’est bien évidemment le sujet qui est assujetti à l’objet.
Octobre 2016 :
La
non-connaissance est « fondamentale à la connaissance ».
Quelles que soient les formulations
(verbale, écrites, autres), la connaissance passe toujours par des
formulations.
D’une certaine façon, elles ont toutes
quelque chose de comique, parce que bancales, incomplètes, boiteuses, malgré
notre aspiration à la symétrie.
C’est un épiphénomène obligé (comme une
particule nécessaire au bilan énergétique) important (« ridere humanum
est » « le rire est le propre de l’homme »).
la connaissance ne peut se passer de
formulations (de soi à soi, ou de l’un à l’autre).
En mathématiques les formulations les plus
radicales sont les axiomes. On peut chercher à les purifier, à en repousser
l’essence jusqu’à l’infini, mais on se heurte toujours à un infini impossible à
atteindre (dont Pascal écrivait la probabilité nulle = 1/l’infini), car on peut
dès lors gloser sur tout, sauf sur l’axiome lui-même, aussi petit que l’on
cherche à le définir.
Les physiciens parlent « d’éléments » :
Qu’est-ce qu’un élément ? Comment un élément pourrait-il être distingué
s’il n’était pas « par
ailleurs » défini ? Le vocabulaire se cherche toujours,
s’enrichit, mais n’est jamais en parfaite adéquation avec son objet.
Et chaque livre de physique donne sa propre
définition de la physique. ; pour nous c’est la science de la vie, bien
qu’elle ne l’explique pas.
On peut y voir « la science de la
vie » dans son sens le plus général, « bios » étant
plutôt réservé aux « sciences animales et végétales », et
« zoon » aux seules « sciences animales » y
compris l’humain, en principe.
En général on lit que la physique est « la science de la matière »
(ce qui est plus restrictif que la vie) bien que même là, elle soit incapable
d’expliquer de quoi il s’agit.
« L’objet » (de telle ou
telle expérience, passée, présente ou à venir) ne peut être considéré que par
le sujet qui expérimente.
Mais on peut aussi inverser les
désignations ; mais même en les rapprochant, on ne peut jamais faire
coïncider « objet » et « sujet ».
L’image du miroir s’impose : le miroir
produit une image inversée qu’on appelle spéculaire.
Deux miroirs peuvent indéfiniment se
renvoyer l’image, chaque fois inversée, toujours envers de l’envers, chaque
« objet » devenant alors à son tour « sujet »
et inversement - bien que les termes consacrés en optique soient « image
réelle » et « image virtuelle »… ce n’est toujours
qu’une question de référentiel.
Qu’est-ce qu’un objet ? Qu’est-ce
qu’un sujet ? Ce sont là les 2 termes minimaux conditionnels et
ineffaçables à toute existence.
L’un s’impose chaque fois à l’autre comme
le couperet d’un « a priori », mais seul un terme tiers peut y
mettre un terme – arbitrant et peut-être toujours arbitraire si le mot qui
donne sens a un sens.
Un seul signe pourrait remplacer les
milliards de relations qu’implique « le principe de décohérence ».
En physique quantique, la prévisibilité
d’une nouvelle particule en est encore une manifeste confirmation.
Toute existence est radicalement le produit
d’une implacable opération tyrannique.
Bienheureuse tyrannie peut-être, mais tous
les « a priori » ont aussi une face maléfique ;
particulièrement en médecine :
La phrase de Roger Bacon « homo
naturae non nisi parendo imperat » note, loin de
pouvoir servir de guide – sinon seulement d’un appel à la prudence - pose la
question comme une aporie : Il est clair que si le médecin applique ses
préjugés au lieu de se soumettre chaque fois à la nature, il ne peut
qu’échouer ; mais comment obéir à la nature, et comment s’y soumettre,
puisqu’elle est inconnaissable par nature du fait de sa nature de devenir, de
futur (c’est le sens du mot ),
et donc de sa non-prévisibilité (c’est le sens que nous donnons toujours au
mot : il est peut-être fallacieux),
de sa non-connaissabilité fondamentale : dans tous les cas par
définition, car peut-on connaître l’inexistant ?
De la même façon - sans invoquer de
maléfice – toutes les civilisations semblent s’être posées la question :
comment un enfant parvient-il à comprendre les mots ? Quel est le langage
primordial ? Les expérimentations autour de ces questions se sont toujours
soldées par des résultats dramatiques.
A ce sujet, on suivra avec intérêt le livre
du médecin Itard, rendant compte de ses efforts pour apprendre le
langage à « l’enfant sauvage de l’Aveyron ». Celui-ci ne
survit pas plus que très peu d’années après son transfert à Paris.
On tourne en rond et l’on ne pourrait pas
faire autrement.
Ce n’est pas parce qu’une chose est
indicible en mots, mais écrivable en équations, que le diptyque s’efface.
Par exemple, certes la physique quantique
est impicturable, non représentable en images, mais les signifiants des
désignations n’en peuvent jamais être absents – et perturbant – aussi
délicats soient-ils.
Un objet ne peut jamais s’objectiver
lui-même ; pas plus qu’une perception ne peut se percevoir elle-même.
L’expression familière « cela n’a
aucun sens » est ici largement détrônée : l’impossibilité n’a rien
à voir avec le sens.
Octobre 2016 :
Pour la traduction de « è idea
atomos » , mot pour mot : « l’idée atomique »,
il y a 2 choses à dire :
1.
A-tomos (adjectif) , signifie « non coupé ».
point
barre .
Et
évidemment, si la chose est coupée, elle n’est plus la même .
Mais l’affaire est négligée par le langage
administratif, par exemple après un passage des administrés chez le dentiste.
Pour l’administration,
« l’individu » reste le même, même s’il en ressort édenté : d’où
ce qui suit :
Il est essentiel de savoir que « to atomo » maintenant substantif
neutre , en grec contemporain , signifie « l’individu, la
personne » : L’idée a donné naissance à la chose et
simultanément au langage administratif qui
la désigne, utilisable dès lors
par l’administration pour désigner la chose dans son champ propre,
administratif pur ;
c’est à dire aussi bien en tant que « cadavre : [« soma »
(ou « corps » en anglais (prononcer « korpsss »),
que d’être vivant :
ð
Acte de
naissance, de mariage, de divorce, de décès sont des paradigmes du langage
administratif.
ð
Que ledit
« individu » soit mort ou vif n’est pas son problème car pour elle,
les échanges de l’individu avec le monde extérieur ne font pas partie de
lui : elle les dénie purement et simplement. Ce n’est pas son affaire.
Elle enregistre un mariage entre 2 individus (morts ou vfs, simple question de
droit). Puis la naissance d’un troisième individu « issu des liens du
mariage » ; comment ce bébé a-t-il été fait ? Ce n’est pas
son affaire. L’administration n’a jamais été apte à saisir les échanges entre
les éléments biologiques qu’elle appelle « l’environnement » :
elle n’est pas faite pour ça. Et tout va bien.
ð
Il y a des
indivisions, il y a des indivisés, il y a des individus.
ð
Il suffit de
croire que « c’est comme ça » : on ne nous en demande pas
plus.
2.
Pour comprendre le mot « idea » du grec, que certains (qui se disent « matérialistes ??????? »)
s’acharnent à traduire par « aspect » ou même « corps »,
il faut faire un peu de « biologie », et dans cette
biologie, de la « phylogénèse » - laquelle est « résumée
en accéléré » (si ce mot « accéléré » a un
sens) dans « l’embryogenèse »
de l’être humain. :
C’est au fruit qu’on reconnaît la graine
dit le proverbe.
Mais ici l’idée est « la graine »,
qui a donné naissance à la chose
« l’individu », lequel est lié d’origine au langage, et même dans notre « façon de voir les
choses », dans nos yeux, puisqu’on
a bien l’impression de voir des individus.
« L’homme a plus besoin de
certitudes que de vérité » disait Montherlant, lui qui se
disait aussi « pratiquant , non-croyant ».
Démocrite avait raison : « les
idées atomiques sont une manifestation du vide ». (« le grand
vide », en grec : « a-peiron » = c’est une
négation d’un adjectif mis au neutre : « sans terme, sans fin, in-extricable,
in-expérimentable, etc. »
Je note au passage qu’on n’est vraiment pas
loin de l’enseignement védique : « un avatar » du
vide » : le mot est indien.
Tel se présente du moins l’aspect de l’un
des univers, parmi leur infinité possible.
C’est donc, selon cette cosmogenèse – ce
qui est déjà trop dire, puisqu’il n’y a jamais eu d’engendrement – constituée
« du grand vide » et « des idées atomiques »
l’idée (mais qu’entendre par là ?) qui a créé du langage, et non l’inverse
comme on l’entend toujours dire (psittacisme ordinaire).
Mais qu'est-ce qu’une idée ?
Dès lors qu’est posée la question, loin
d’avancer le moins du monde en connaissance, ce que nous pensons être notre
connaissance recule
devant le dévoilement du monde.
Et le cas est loin d’être unique.
Il est même peut être général et universel
: On a l’impression que tout ce qui peut se dire – ou même ne pas se dire, mais
simplement [se penser ?] - peut se faire.
Baliverne !
On n’est le jouet
de mots, rien de moins , rien de plus : On découvre du savoir, on en
invente même : pourtant il était déjà là, tapis sous des mots
que l’on n’avait pas encore entendus !
Passé, futur,
unité, séparation n’ont alors plus aucun sens.
Voilà tout l’intérêt de notre sujet.
Ainsi :
1 qu’est-ce qu’une
idée ?
2 Comment une idée
peut-elle se faire chose, puis langage ?
3.
j’ai fait
un petit paragraphe sur l’embryologie dans ma page « immunité »
(clic) : Continuons :
Phylogenèse de l’œil : Chez les premiers animaux ,
(on pourrait aussi
parler – différemment - des plantes qui se tournent vers le soleil),
la peau est sensible, et apporte ses
sensations (électriquement) grâce aux nerfs
à l’ordinateur de bord (l’encéphale).
Pour plus de confort
dans l’utilisation du soleil (chaleur ? lumière ? autre ?) la
peau, en certains points, se creuse, puis construit un globe creux
(« steno-type » ancêtre des chambres des appareils à photos ») –
d’abord non fermé – mais qui permet cependant déjà à l’animal de repérer la
direction du soleil.
Sans plus.
Puis ce globe se
spécialise, la rétine apparaît , se ferme avec la cornée, etc., et tout cela
envoie des informations électriques au cerveau :
Où sont les images
dans tout cela ? C’est l’animal qui les « invente ».
point barre.
Mais comment, et
en fonction de quoi ?
Ses parents comptent aussi parmi ses
enseignants.
Tout cela s’apparente autant « aux
idées » qu’aux « images », mais à ce
stade, la différence entre « matière » et « esprit »
n’est guère qu’une question de vocabulaire...
Si vous appuyez sur voss paupières avec vos
doigts (ce qui ralentit les battements du cœur), selon la pression, la
direction, la durée, etc. vous voyez des tas de très jolies images, et
peut-être même, si l’on travaillait un peu la question de la mémoire de la
rétine, arriverait-on à refaire apparaître des courants rémanents de la
veille.?
Mais le cerveau a prévu de les stocker
ailleurs : dans la « RAM » = « mémoire à court
terme » et sur un « disque dur » = « mémoire à long terme »
Comme nos inventions sont
anthropomorphiques !
Sont-ce vraiment des images ou des
idées qui sont stockées ? C’est plutôt des arrangements nanométriques de
composants, mais ça marche très bien.
La biologie
n’était pas du tout transposable en langage administratif, mais elle
l’est peut-être devenue avec nos ordinateurs :
Avec eux la
biologie est devenue un peu mécanique, mais la frontière n’est pas fixée.
Rien ne permet
mieux de connaître l’homme que l’ordinateur : l’homme est la graine dont
l’ordinateur est le fruit.
Phylogenèse de l’oreille : On pourrait bien sûr élargir les
exemples à d’autres sujets, mais selon la même thématique :
les oreilles ne sont autres que l’évolution
des ouies des poissons qui sont des organes multi-fonctions permettant « l’oxygénation »,
mais elles sont aussi des « baromètres » (= « mesure
des pressions »).
Ces baromètres servent à l’équilibration
dans les 3D (3 canaux semi-circulaires) et enregistrent toutes les variations
de pression de l’eau à leur contact.
Mais ces organes sont bientôt devenus des
organes que nous appelons « acoustiques », non pas parce
qu’ils entendent, mais parce que, à partir des informations que nous recevons
de ces variations de pressions, nous avons conçu du langage et de la musique.
Mais on pourrait bien dire qu’il n’y a ni
langage ni musique dans la nature…
La nature ne parle pas : C’est nous
qui, à partir de ce que nous considérons être des pressions plus ou moins
modulées, en faisons des chants de roseaux , d’oiseaux., de voix humaines, etc.
En termes biologiques, physiques,
écosystémiques, ces éléments – si tant est qu’on puisse vraiment leur accorder
une existence propre – sont inséparables.
Et les plantes, que
disent-elles ?
Si nous, nous les
faisons quelquefois parler, cela ne veut nullement dire qu’elles n’ont aucun
langage à elles, un ou plusieurs autres
(celui des odeurs par exemple + les inconnues). Quoi qu’il en soit,
elles étaient là avant nous et nous sommes leurs enfants.
4.
On en arrive irapidement a la question
du rêveur et de ses images :
le rêveur
« voit » (- ou plutôt « rumine ses dépôts de
courants électriques transformés en beaucoup de choses dont la plupart nous
sont ignorées » -) que nous appelons « les images qu’il a
stockés »
il y a plus ou moins longtemps (ce mot a-t-il encore un sens pour le rêveur ?)
et qui n’ont rien à voir avec ce que le
rêveur pourrait voir paupières closes « en dormant à poings fermés »
dans son lit.
Mais là encore, il y a de temps en temps
des « bugs », « des fuites » – comme
chez le somnambule, qui semble mélanger assez mystérieusement les 2
états, de veille et de rêve – et aussi, bien sûr, parmi ce qu’on appelle
« les ratées », ces tours de la mémoire, qui nous joue mille
tours, comme « ses associations étonnantes, des oublis variés, ses
mélanges, les lapsus, les jeux de mots, etc. »
Très souvent « ces ratées »
sont ce qui est pour nous – à de très nombreux points de vue - le plus riches
d’enseignements et de compréhension – mais il ne faut pas non plus abuser de ce
qu’on croit être « compréhension »… Il y a des « échappées »
Dom Quichotte – nous dit Cervantès – est devenu fou
pour avoir lu trop de romans de chevalerie, et c’est ce qui lui aurait desséché
le cerveau – théorie psychiatrique à la mode en son temps.
Mais qui pourrait affirmer que nos
logiciels « up tous date » sont meilleurs ?
La vérité est que « le meilleur »
n’existe pas dans l’absolu..
Une place « du meilleur »
qui serait collective ne peut exister que dans « les prix nobels , les
élections de Miss Monde ou les Jeux olympiques » ; et
encore… ! (NB : c’est de l’humour).
_______________________________________________________________________________________________
Octobre
2016 :
1.
En fait ,
il serait très tentant d’établir une correspondance simple entre :
·
l’énoncé de
Démocrite rapporté à la physique quantique : « Il n’y a
rien d’autre que :
1.
« ideai
atomoi » (les images ; idées ; représentations, indivises)
2.
et le
vide infini (« to apeiron »)
·
et l’énoncé -
façon lacan - de la psychanalyse :
1.
« un
signifiant représente le sujet pour un autre signifiant »
Démocrite
|
Représentation indivise
|
vide
|
|
Physique quantique
|
Particules ou champ
|
Vide qui n’est pas vide
|
Etats superposés, intriqués, etc.
|
lacan
|
signifiant
|
Sujet et/ou signifié
|
S1 représente S/ (S barré)
pour S2
|
Etant donné que pour la physique
quantique :
·
D’une part,
il ni plus de « corpuscules », ni même de
« particules », mais que des « champs »
·
Que, d’autre
part que le « vide quantique » n’est nullement rien, n’est pas
le néant : (une façon simple de se le représenter est de mettre un morceau
de fer dans un tube à vide et de placer un aimant à l’extérieur : le champ
magnétique de l’aimant attire le fer)
Le rapprochement paraît simple.
Le problème des communications semble
mathématisable .
Pourtant, en réalité, il ne pose rien moins
que les questions de « l’existence » et de ses
représentations., tant à la physique quantique qu’à la
psychanalyse .
Pour la physique quantique, l’existence
d’un champ est inséparable de ce qui est « champ - ifié »
Pour jacques Lacan, l’existence s’écrit
« ex-sistence ».
N’est-il pas un peu simple d’éluder toutes
les questions ? On ne les éludera pas ; mais on ne pourra pas y
répondre non plus, sinon en retournant tous les propos dans tous les sens.
- « Pourquoi c’est comme ça ? »
- « Parce que
c’est comme ça ! »
2 Plusieurs analogies intellectuelles me frappent depuis longtemps : elles
ont à voir aussi avec le principe d’indétermination d’Heisenberg – et, pourquoi
pas avec l’insoluble question du libre arbitre.
Certes,
c’est un lieu commun de dire que les êtres humains sont semblables autant que
dissemblables, prévisibles autant qu’imprévisibles : Que sont donc ces
êtres dans ces mondes ? Considère-t-on qu’ils sont animés par « des
variables cachées » au sens einsteinien de l’expression ?
On sait pourtant
aujourd’hui que la physique quantique se passe fort bien de ces variables
cachées.
Le poids des « normes » est énorme sur nos façons de
concevoir.
C’est tout l’intérêt de la physique quantique, et des sciences en
général, de se permettre de renverser « l’ordre établi ».
A côté de
cela, on dit souvent que la médecine n’est pas une science exacte ;
qu’elle est « à la fois une science et un art, etc. ». Il est
vrai qu’elle répond – peut-être trop souvent – à des « normes,
préjugés, valorisations/dévalorisations » de toutes sortes, mais je m’insurge en faux contre le fait que la
médecine ne serait pas une science exacte comme les autres. Qu’on la connaisse
aussi mal que les autres est une autre affaire (que dire exactement des unes et
des autres ?).
Et voici pourquoi :
Ø
La vérité
est que si on part de la notion d’individu (– et en cela, ce n’est déjà plus de la
médecine au sens large où nous voulons l’entendre ici –) devant répondre
parfaitement à des normes préétablies pour ce dit individu – ce
qui ne peut évidemment jamais être complètement le cas, oui, une telle science
serait une science inexacte, et même ne serait pas une science du tout, mais
surtout une opération de triage.
Ø
Si au
contraire, on s’efforce de suivre la physique « des
éléments » (mais
déjà ce mot « élément »est trop administratif) ou bien à
la physiologie d’on ne sait quoi, de la vie (« physio – logie =
élocution sur ce qui relève de la physique »), alors oui, la médecine
devient une science exacte par nature, car entièrement soumise au sujet qu’elle
explore – en dépit de notre immense ignorance – et surtout de l’impossibilité
radicale – actuellement au moins - d’être traduite correctement en langage
articulé. Tout au mieux, s’efforce-t-on de faire des dosages, d’user de
comparaisons et de métaphores, toutes choses auxquelles ladite nature ne répond
qu’à sa façon : c’est pourquoi, quel qu’en soit le degré, il y a toujours
de la surprise au rendez-vous.
Ø
On
retrouve là comme une idée bien chère aux physiciens et aux mathématiciens, à savoir que les équations ne parlent
pas : ce sont les hommes qui les font parler.
1. Cette sorte de dualité de la médecine
explique beaucoup de ce qui s’en dit.
2. Plus encore, de ces surprises et de ces
soi-disant « anomalies », peut-on tirer peut-être le plus
intéressant de la médecine – et ne parlons pas ici de la médecine mentale
puisque l’on ne peut s’en faire aucune image à offrir à un public qui en est
comme assoiffé : Ces dites anomalies, en réalité ne sont jamais
n’importe quoi, et un savant ne saurait les rejeter d’un revers de manche.
Elles peuvent être comme « l’évolution en marche », ou bien
« une stratégie d’attente », ou bien « une finalité
qui reste à découvrir », etc. Empruntons un exemple aux Beaux-Arts
ou à la chirurgie : Quand on découvre chez un sujet n’importe
quelle pièce anatomique nouvelle et/ou inattendue, surnuméraire par exemple, du
jamais vu, un muscle là où habituellement il n’y en a pas, etc. ce n’est jamais
n’importe quoi : Darwin aurait pu y voir une « amélioration
de l’espèce » – nous, pas car ce terme d’amélioration prononcé dans le
vide, « hors champ », n’a aucun sens – mais à coup sûr, le
résultat d’une intentionnalité, et non d’un hasard.
Septembre 2016
Descartes écrit : « Je pense donc
je suis » (« cogito ergo sum ») Que Descartes ait écrit en latin
ou en français, c’est la même chose : la logique ferait comprendre :
« Je » pense , donc « je » est .
Mais aucune de ces 2 formulations ne
correspond à la fonction sémantique du verbe être dans les langues
indo-européennes :
Dans nos langues en effet,
·
soit le
verbe est intransitif
et il indique un « étant » ou un « état » ; « un
état de fait, une situation, voire un lieu ; un état des
lieux ; ou même un Etat au sens de nation, etc. (c’est le cas de tous les
lieux se terminant par « -stan » ;
·
soit il
fait fonction de verbe dans
une phrase où dans beaucoup d’autres langues il est tout simplement omis – et
dans ce cas, on parle de « phrases nominales ; non verbales ».
Dans ce cas, il a un attribut : grand, petit, joli, chaud, etc.
·
Dans sa
phrase, il semble bien que Descartes emploie le verbe être dans le sens tout à fait inhabituel
« d’exister », que Lacan se plait alors à comprendre et à écrire
« ex – sister »
On pourrait continuer à s’amuser comme
pourrait le faire un « Raymond Devos » : Est-on dédoublé quand
on dit : « je me » ?
Ou, qui suit l’autre quand « on »
dit : « Tu me suis ? Moi, je me suis bien ! »
Septembre
2016
Dans
l'émission « La Conversation scientifique » sur France
Culture, Étienne Klein
a reçu Heinz Wismann le 6 décembre 2014 : Le podcast est
téléchargeable en mp3 : Clic ;
Grand
intérêt de l’émission en physique et en étymologie.
Par
contre Wismann nous semble un peu trop « européo - centré »
en isolant très discutable ment l’Europe des autres continents :
« La science est l’âme de l’Europe » dit-il.
A
aucun instant, il ne pose la question « d’où pourrait venir l’héritage ?
» dans la pensée démocritéenne.
(Jean
Salem non plus dans son livre « Grains de poussières dans un rayon
de soleil ». Nous tentons de
le faire ci-dessous.)
En
conclusion de l’entretien, désirant terminer en rassemblant des concepts
majeurs de la physique quantique, Etienne Klein se livre à un remarquable
exercice de substitutions (*) (*vocabulaire cher à Evariste Galois) de
signifiants (on n’est plus dans les anagrammes dans lesquels il excelle
aussi ), lorsqu’il énonce ce « jeu de mots » qu’il appose à
son « je » : « je
néant vide rien » ó « je n’ai envie de rien ».
Pourtant
Heinz Wismann nomme son livre de 2010 ( que j’ai acheté mais pas encore
lu) : « Les avatars du vide » et en sous titre « Démocrite
et les fondements de l’atomisme ».
Or
le mot « avatar » est indien ! Apparemment il n’explique
pas ce titre (à vérifier) ; il le nomme, peut être guidé par une
spontanéité naturelle plus savante qu’il ne le croirait lui-même ?
Ce
que confirmeraient les remarquables 4 dernières pages qui sont de haute volée
psychanalytique, avant d’être plus franchement « démocritéennes » :
Il
écrit p. 87 : « … C’est là le logos d’Héraclite, qui s’empare du
sens, quel qu’il soit … pour le rapporter au discours qui le signifie. Or le
sens dit par le discours embrasse tout sauf le dire qui le dit… »
etc.
Un
peu de même, il ne semble ne pas savoir que « sophia » (dans
le mot « philo-sophie » par exemple) est un mot égyptien
pharaonique. (possiblement aussi dans le mot arabe « soufisme »,
ce qui est ici hors sujet).
En première apparence, et par
ailleurs, ce livre écrit par lui – même confirmerait ce que j’ai été amené à
penser depuis bien longtemps, à savoir qu’un vrai livre ne peut être écrit que
par un seul.
Pourquoi faudrait-il toujours
ajouter « écrit en collaboration avec » – sinon par un geste
de gentillesse, mais, en réalité, soit faux, soit un véritable boulet, source
de contradictions vite incompréhensibles.
Fi du consensus, en
sciences !
Pareil en sciences
religieuses : le clerc débat. Le non-clerc est laïc (c’est
le sens du mot) : ne débat pas.
Mais la distinction entre
religion et science intervient en ce que la religion a pour fonction de
moraliser la collectivité
Les sciences non religieuses
devraient éviter de le faire en tant que sciences. Une équation n’a pas de
morale !
Les usages qu’on en fait sont
un autre problèmes.
En faire un idéal :
non : cf. : « Dans la vie on a le droit de rêver, mais quand
on rêve , il faut le savoir » :
qs.
Car on lit, sous la
traditionnelle rubrique « du même auteur », la liste de ses
autres livres, écrits avec Bollack (J’aurais beaucoup à redire sur ses 4
tomes concernant la pièce de Sophocle : Œdipe Tyran) et un
autre avec Luc Ferry qui est encore de sensibilité différente. C’est la
quadrature du cercle !
N’est-il pas déjà suffisant
d’être soi-même plusieurs, et de porter la contradiction en nous – peut-être
justement en états superposés au sens quantique de la chose ?
Il faut laisser parler
chacun, un par un, et admettre que personne n’a à dire les mêmes choses qu’un
autre.
Confirmation de ce « qu’un
signifiant représente un sujet pour un autre signifiant » (Lacan).
____________________________________________________________________________________
Les superpositions :
à propos des rêves et de la vie dite onirique :
L’état dit de veille (c’est quoi au juste
ce « formatage » ?), et l’état dit onirique sont
radicalement coupés l’un de l’autre : En cherchant à comprendre ce qui sy
passe, tout le monde s’y casse les dents depuis des millénaires.
L’état de veille est « mono -
mental » [ Mono est grec et mental est latin : ça
ne va pas ! Je trouverai mieux plus tard ].
Par contre, l’état dit onirique est
typiquement un état superposé : Ne serait-ce pas peut-être le cas
le plus général, et l’état de veille, un cas particulier dans lequel on arrive
à masquer ladite superposition ?
Mais il y a de temps en temps des
fuites !
On appelle ça des « lapsus linguae »
ou des délires ou des caprices … C’est selon.
Il peut sembler apparaître une objection à
la conception des multl – mondes
pour soit pour plusieurs individus – et leurs rencontres entre eux – soit pour
un seul et même individu et ses différents états : celle-ci : lorsque le
rêveur rêve, il mélange des histoires, des dates et des personnages qu’il a
connu dans ladite réalité en apparence « partagée ».
C’est un fait fréquent auquel on pourrait
ajouter aussi que les rêves nocturnes sont souvent alimentés ou créés à partir
d’évènements survenus la veille.
C’est vrai mais tous ces arguments ne
s’opposent nullement à la multiplicité des mondes si l’on considère justement que
le rêveur nocturne et ledit individu de la vie éveillée, sont justement la même
personne : Il y a donc là une articulation : là est justement un lien
intemporel ( pour cette personne elle même) et qui explique ainsi facilement
n’importe quelle rétroactivité, même de très longue latence : un grand
père décédé il y a 50 ans peut apparaître « maintenant » (quel
sens donner à ce mot ?) – que le rêveur a ou non connu - mais ce grand-père décédé il y a 50 ans,
c’est le même rêveur qui l’avait conçu dans son esprit ; à quelque moment
que ce soit.
Mais cette articulation n’est exclusive
d’aucune autre !
Rien ne prouve qu’il y a davantage de
réalité physique dans un monde que dans un autre et il est impossible de
différencier sur le moment un monde dit onirique d’un autre qui ne l’est pas
(« pince-moi, je rêve ! ») .
Et les superposition y jouent un rôle
fondamental : un personnage fréquenté ces temps-ci, peut y prendre en même
temps les apparences, les
comportements, et y tenir le propos et les réflexions d’un autre connu
quelques 20 ans plus tôt.
Cela ne prouve en rien l’existence réelle
de cette personne connue 20 ans plus tôt, et maintenant mélangée avec une
autre, et sur laquelle est bâtie un rêve actuel, mais prouve seulement que
c’est la même personne qui est le producteur de l’une et l’autre
représentations – sans pour autant exclure que n’importe quelle de toutes ces
représentations puisse aussi exister complètement en dehors de la propre
existence du témoin-et-rêveur, avant, pendant ou après la sienne.
Le paradoxe du même type et tout aussi
incompréhensible que celui du principe de superposition.
Puis « l’éveil », au sens
ordinaire « de la vie commune partagée » se charge d’effacer
les traces des autres mondes, par tous les mécanismes qu’on voudra :
refoulement, lésion organique, etc. Mais ils reviennent aussi.
Alors, sans repère sérieux, ne pourrait-on
jamais savoir dans quel monde on vit ? Un peu comme dans l’expérience
d’Einstein de l’ascenseur en chute libre ?
C’est bien possible ; et qui plus est,
pourquoi n’y en aurait-il qu’un seul ?
Mais « l’emmagasinement »
du rêve n’est pas plus neutre pour la vie éveillée que ne l’est la vie éveillée
pour le rêve ; pas plus que ces choses ne sont neutres – d’une façon ou
d’une autre - pour tout ce qu’il en est ou n’en est pas dans l’existence des
autres.
Il est pour le
moins étonnant que ce découvertes qui ont radicalement changé la physique
moderne n’aient eu aucun écho dans notre façon de « penser le
monde ».
De façon plus
obscure encore, on a préféré donner deux sens différents au mots « physique »
(la lecture de Wikipedia est explicite sue ce point) afin de préserver
ce qu’il est convenu d’appeler notre « psychologie ». ;
_____________________________________________________
La
particularité de l'homme par rapport à tous les autres animaux, ce n'est pas
comme disait Aristote d'être un "zoon logoticon", mais
c'est de vouloir toujours faire ce pourquoi il n'est pas fait, et à tous les
niveaux (Aristote n’en est plus à une erreur près – sans compter qu’il
n’a jamais compté l’influence de la lune sur les marées !) :
La
question reprend dans son sens le plus large l’aphorisme lacanien « le
désir de l’homme est le désir de l’autre » : il faut l’entendre
dans tous les sens possibles de ce qui est « autre » ; et
pas seulement « autre homme ».
Il
faut y considérer « autre » :
Par
rapport au dit semblable : jaloux de ce qu'a ou est l'autre :
Par
rapport au sexe autre : vouloir celui de l'autre
Par
rapport aux animaux : ce qu'ils sont et ce qu’ils font sera imité (plutôt
toujours mal d’ailleurs) : voler, nager, etc.
Mais
comment voir les UV comme les abeilles, sentir les IR comme les serpents, les
champs magnétiques absolument infimes comme les requins, et surtout tt ce dont
on ne soupçonne même pas l’existence ?
par rapport aux objets.
Quant
à son invention de la monaie …
Aucun
autre animal « normal » n'est comme ça ; et une des
choses qui me frappe le plus, c’est que les animaux non-hommes ont toujours
leurs outils avec eux…
L’homme
est « addict » à ce
qui est média… ( les drogues en font partie ) ! De quoi laisser rêveur !
Alors
que le « normal de l’homme » est à la fois dans une norme
sévère et dans la fantaisie : aporie irréalisable !
Mais
en réalité, si on observe de près les écosystèmes, il y n’y a aucun « struggle for life (Darwin)
» ; bien au contraire, il y a de la place pour tout le monde, et même très
largement, à la
condition… d’être tous différents + et de ne pas s’entretuer à l’intérieur d’une même espèce.
Pourquoi
n’en serait-il pas de même pour tous les objets de la physique ?
Mais
cette condition est le contraire de nos slogans favoris, dont l’essence « administrativo
– commerciale » est en réalité évidente
(Cf. :
en ce site clic :
« Mais,
comme dans les mythologies, il est des couples funestes aux engendrements
malheureux : Tel est le cas de l’union du « commerce »
avec « l’administration ». (Cf. clic) : c’est
ce qui nous avait déjà fait perdre la guerre de 7 ans, et tout espoir de
francophonie mondiale en 1763, face à une Angleterre dont les compagnies
commerciales n’étaient pas étatisées, contrairement à notre « Compagnie
des Indes » (clic).
_________________________________________________________
Il n’y a pas de nœud dans la nature, à
quelque échelle que ce soit, ni dans les vaisseaux ou les nerfs, ni dans un
serpent qui étouffe sa proie, ni dans les branches des arbres ou les lianes, ni
dans les molécules d’ADN (très longues), ni dans les queues ou les longs
flagelles des spermatozoïdes etc.
C’est en cela que dans le journal de Spirou,
le marsupilami qui faisait un nœud avec sa queue pour matraquer, par son
coté 100% anthropomorphe, et irréel – notre instinct s’en apercevait aussitôt
même à notre insu - était amusant.
Cela en soit suffirait à prouver que toute
la nature est vivante et n’est pas suicidaire, car un nœud est fait pour être
serré, et la tension du serrage serait une entrave mortelle à l’écoulement de
la vie dans les canalicules des fibres, ou dans les attractions particulaires
ou quelques autres organisations, à quelle échelle que ce soit.
Ensuite, il est notable que les lianes ne
reviennent pas sur leur pas, etc.
Je retiens à l’actif des « théories
des cordes » qu’elles n’ont pas prévu de nœuds !
La vraie physique (une physique que l’on ne
décrète pas « inerte » a priori) – celle que nous estimons
partager, est en perpétuelle croissance. Elle témoigne partout de sa
nature vivante – (mais non pas nécessairement indestructible !) _
et pour parler en termes modernes, son concert témoigne d’un « écosystème
vivant » en permanente évolution – dont nous ne faisons qu’induire des
supposées compréhensions de ce qui serait sa mécanique, bredouillements
généralement démentis tôt ou tard, même s’il nous est très difficile
d’abandonner nos anciennes inductions erronées.
___________________________________________________________
Quelques
conclusions se dégagent un peu :
1. Il n’y a
d’indivis, d’indivisible, d’indivisé, d’individu, autre que « administratif ». Un individu « biologique » ne
peut pas exister comme tel : Rien en biologie (et physique) ne peut être
défini, limité, posséder une corporéité propre et indépendante.
« Le
participe passé » se trouve ici employé correctement :
« l’individu » est le résultat d’une opération qui a eu lieu :
« opération d’individualisation », généralement par l’attribution d’un nom.
Il en
va de même pour toute chose nommée.
2. Ceux qui se
définissent comme étant des « matérialistes » et qui d’ailleurs sont en
réalité des « définisseurs de ce qu’ils pensent être la matière »
sont typiquement des « administrateurs ».
3. Il y a de quoi rester coi
sur nos sensations en ce monde; Dans le cerveau, toutes,
quelles qu’elles soient, sont médiatisées par les courants électriques et toutes les inconnues
qu’on n’a pas recenséer.
4. Dans ces
conditions, ladite matière est nécessairement sécable jusqu’à l’infini, de façon totalement
illimitée, et donc absolument in-cernable pour cette bonne raison que la
notion d’objet précis, de plantes précises, d’individus, n’y existe pas et n’est
qu’une façon administrative de voir les choses.
5. Pour un français
« cartésien », quand on lui arrache une dent, son
identité d’individu ne change pas.
Mais sur le plan biologique, tout l’écosystème pourtant,
jusqu’à des milliards d’années lumières plus loin – d’ailleurs justement
inexistantes en tant qu’objets physiques autre que « représenté »,
s’en trouve en entier modifié.
6. Une question essentielle du
paradoxe EPR : le vocabulaire : « La réalité physique n’existe pas ou
ne peut pas être dite ! ».
On ne peut en parler que « mise en forme verbale ou
mathématique ».
C’est pourquoi de nombreux milliards de chiffres après la
virgule risquent bien de ne jamais être trouvés dans certaines constantes.
Archimède avait
trouvé avec le calcul infinitésimal et « Pi » la faille qui existe entre « l’énoncé
et la physique » ce que l’on peut exprimer de nombreuses façons.
Notons que dans beaucoup de langues anciennes (en leurs débuts,
en grec et latin), le mot « réalité » n’existe pas, et reste encore très
difficile à traduire dans certaines langues contemporaines..
|
Energie cinétique
, force inertielle :
Dur et mou c’est vague : le bois est dur par
rapport à du beurre mais mou par rapport à du fer qui est mou par rapport à du
diamant.
A propos de vague, si on fait du ski nautique et
qu’on tombe, la surface de l’eau est dure comme une route.
A
la guitare ta force lancée par un doigt sur une corde, au moment de
l’impact : l’énergie cinétique du doigt est bien plus forte que l’énergie
de repos (force inertielle) de la corde => Donc la corde bouge beaucoup et
le doigt ne semble guère freiné, mais il l’est quand même un peu et il y a une
composante de la force ( = recul du canon) qui envoie la main dans le sens
opposé de la direction du doigt, voire tout le guitariste à la renverse!
Je sais , on n’a pas besoin de le savoir pour
bien jouer, et on le sent sans le savoir, mais ça existe quand même.
De même :
A
la pétanque : l’énergie cinétique de la boule qui frappe est bien plus forte que
la force inertielle de la boule frappée => donc la boule frappée est éjectée
et la boule percutante recule peu, mais elle recule un peu.
Un
cordonnier qui cloue une chaussure doit sentir un contre coup dans son bras.
Comme il est bien assis, et qu’il frappe de haut en bas, il n’est pas
déséquilibré.
En
haut d’une échelle, on est beaucoup moins stable quand on enfonce un clou.
Quand on saute en parachute, il faut faire un
« roulé-boulé »
Quand on sautait du métro en marche, il fallait
courir sur le quai dans le sens de l’avancement du métro.
Quand
un neutron bombarde un nucléon , si l’on raisonne en physique classique, ce qui
nécessite adaptation, le neutron a un mouvement de recul – toujours négligé
pour des raisons que j’ignore – peut être de négligence pure.
Le principal obstacle à la construction
savante de la physique c’est de l’énoncer (en langage alphabétique aussi bien
que mathématique)
D’autre
part « le son » :
Tout est
convention : dans le cerveau il n’y a que des courants électriques, et personne
ne peut faire la différence entre un son entendu par l’oreille et un son
entendu par stimulation électrique avec une électrode d’une zone quelconque.
D’ailleurs, maintenait, en neurochirurgie,
souvent on réveille l’opéré pendant l’opération et on lui demande ce qu’il
ressent pendant une stimulation, pour enlever des tumeurs de façon la plus
précise possible, en faisant le moins de dégâts possibles autour.
Autre fait très intéressant, l’oreille et les
voies auditives sont construites essentiellement comme des voies réflexes
(homo-latérales); à la différence des voies de la motricité, des yeux, etc. qui
sont toutes croisées (hétéro-latérales), comme toutes les oies motrices et
sensitives qu’on considère comme conscient.
7.
Les mondes
antiques parmi lesquels
nous avons déjà opposé l’Egypte pharaonique aux Babyloniens – comme ils le
faisaient d’ailleurs eux-mêmes – (cf. page web : « la conversion de
la Grèce ») peuvent étonnement être repérés dans l’alternance
signifiant/signifié : L’Egypte pharaonique – qui a fini par conquérir
mentalement tout l’occident – via le christianisme mais pas seulement, (et à
côté aussi d’emprunts asiatiques : système hexadécimal, alphabet
phénicien, etc.) – est manifestement du
côté du signifiant : les hommes à tête d’animaux (parmi lesquelles la
représentation du Sphinx détonne curieusement), l’écriture
hiéroglyphique, les représentations humaines schématisées, symbolisées, en
témoignent : elles sont de purs signifiants. L’Egypte pharaonique a rejeté
le « vrai monde d’éternité » - comme ils disaient eux-mêmes – celui
du signifié, dans l’au-delà.
Au contraire, la
culture babylonienne (cf. tous les ouvrages de l’assyriologue jean Bottéro)
avec ses représentations d’animaux à têtes humaines (a contrario des
précédents, animaux parfois très chimériques), sa recherche de l’immortalité
sur terre, de l’élixir de jouvence (cf. épopée du super-sage, épopée
de Gilgamesh, éléments desquels les tribus abrahamiques tireront souvent
leurs inspirations et que l’on retrouve dans l’Ancien Testament (Torah)
(descriptions du déluge, etc.) sont d’abord du côté du signifié - perçu
comme antérieur au signifiant – et qu’on s’attachera donc à essayer de décrire,
à rechercher, à mathématiser. Ce n’est qu’ensuite qu’apparaîtront les
mathématiques pures.
Les pharaons se
montrent donc plus administrateurs que les tribus asiatiques, bien que chez les
uns et les autres y soit recherchée l’éternité de façons totalement
différentes, (ou admise, sinon recherchée, jusqu’au moment du Nirvana (Inde
Védique) – après lequel il n’y a plus rien – cosmologie si ma traduite par
« les atomes (en fait « signifiance ») et
« le vide » (en fait « l’inexprimable »).
8.
Les
blocages de la physique
(ou biologie) surviennent à chaque fois qu’on y cherche du sens, « qu’on
veut comprendre » (au sens étymologique du mot : « prendre
ensemble ») ; à chaque fois qu’on veut « saisir ensemble »
et qu’on oublie cette distinction entre « administrance » et
« vivance physique » – la seule qui tienne comme
irréductible mais se retrouve sous plusieurs appellations selon le contexte.
C’est justement la
raison pour laquelle on entend très souvent dire que la physique quantique
(autant dire maintenant « la physique tout court ») a beaucoup
apporté à la physique classique, à l’astronomie, à la dynamique des fluides,
etc. mais pratiquement rien à la biologie !
Et bien c’est
complètement faux parce que justement c’est la même chose : les bosons de
Higgs, les neutrinos, l’électrodynamique, etc. se retrouvent aussi bien au
niveau des champs magnétiques de l’Hippocampe cérébral, des échanges
ioniques des membranes cellulaires, des relations inter-humaines, animales,
etc…. pourvu qu’on n’y mette pas tous ces cloisonnement administratifs que l’on
impose entre ces indéfinissables entités. Les choses sont ce qu’elles sont,
c’est tout .
La physique,
c’est la vie.
L’administrance
n’y fait figure que d’obstacle à
la manifestation de ces vies plus ou moins déliées, dites oniriques,
paranormales, maladies mentales, etc. faisant l’objets de rejets, quoique
souvent les plus créatives pourtant. Pour « la mise en équations »,
cf. infra le problème de Galilée.).
9.
Dans le texte
de cette chanson aux paroles déliées, en trame de fond de cette page web, c’est
« le souvenir ineffaçable », « recuerdo
imborrable », qui tue !
Arrêt sur
« absence d’image
» :
Les travaux de Freud
et Lacan sont clairs, précis - à la fois limités et illimités – nous y
reviendrons – et relevant de la « science » restent ouverts
à la discussion .
De quoi parlent
–ils ?
1.
Premièrement
de « l’individu » ou du « sujet », (ce qui
indique des mises en valeurs différentes) par rapport à lui-même, c’est à dire de son conscient par
rapport à son inconscient
2.
Et
deuxièmement de ce sujet ainsi constitué en rapport avec, pour Freud, ce
qu’il appelle « le monde extérieur », et pour Lacan, ce qu’il appelle
« le grand Autre », lieu topologique du « Symbolique »
.
Sans que l’un ne
soit exactement l’autre, l’un et l’autre sont les uniques pièces extérieures
ou, plus précisément, « distinctes » du sujet lui-même, bien
que d’une certaine façon le constituant, en relation directe avec lui.
Quoi qu’il en
soit de ce que l’on peut discuter ici de ce qu’il en est des autres
relations, il reste que :
Il me semble
exister un manque théorique immense d’explication conceptuelle , et jamais
signalé par eux : Il s’agit de
la mécanique de la communication.
Plus
précisément, cette communication peut concerner, soit deux inconscients entre
eux, puisque toutes les communications conscientes sont filtrées, censurées,
par les communications inconscientes ; soit à la rigueur un inconscient
avec ledit « monde extérieur », s’il n’y a pas de médiateur, bien
que l’on n’en aperçoive pas vraiment la possibilité, hors phénomène
hallucinatoire.
Or, on ne peut
pas ignorer les communications entre individus.
C’est
probablement cette situation qui avait amené Young à la conception d’un « inconscient
collectif », mais trop de travaux et de pratiques ont apporté un
démenti à cette formalisation pour pouvoir l’admettre.
On peut tout au
plus considérer que l’individu n° 2 soit, pour l’individu n° 1, partie
intégrante du dit « monde extérieur » ou du « grand
Autre », mais cela ne fait que repousser le problème d’une case,
sans lui apporter en rien un soupçon de théorisation – quand bien même
fusse-t-elle incompréhensible :
Il y a là « un blanc » conceptuel.
Or une telle
possibilité de sommation sans mélange des parties additionnées, « d’addition
vraie » en somme, c’est à dire sans mélange, est le principe de base
de la physique quantique.
On y emploie
alors l’expression de « principe de superposition ».
Dans un addition
commune, 14 est un mélange ; soit de 6 et 8 ; soit de 7 et 7 ;
soit de 2 et 12 ; etc.
Pour faire
avancer les calculs, il n’est alors nullement nécessaire de savoir comment a
été obtenu le chiffre 14.
En physique
quantique, dont la formalisation remonte maintenant à 100 ans, bien qu’elle
soit peu enseignée il en va différement :
Un état A
superposé à un état B n’aboutit jamais à un « mélange de A et de B »,
mais à une « superposition de A et de B ».
Toutes le autres
propriétés en découlent, dont en particulier les propriétés « de non
localité », « d’états intriqués », etc. et, notons
le en passant, cette physique nouvelle est à l’origine de pratiquement toutes
les découvertes du XX ème siècle qui ont tellement transformé notre vie
quotidienne, bien qu’elle soient in-appréhendables par la seule « raison
humaine ».
Or cette
situation correspond exactement à ce qui se passe lorsqu’un signifiant A (ou
une chaîne de signifiants A) entre en relation avec un signifiant B (ou une
chaîne de signifiants B) :
Les signifiants
se rangent, mais ne se mélangent pas, pas plus que les inconscients.
Ils ne sont pas
localisables, pas plus que les phénomènes mentaux.
Ils ne sont pas
« dés-intricables », pas plus que ne le sont les phénomènes
psychopathologiques.
Et il pourrait
bien encore en aller de même de nombres de phénomènes appelés, on ne sait
pourquoi, « parapsychologiques », non expliqués – et
peut-être destinés à le rester longtemps, tant se montre impuissante et
rapidement dépassée la « raison emprisonnée » .
Comment se
répètent les présupposés (qu’il faut abattre) ?
On lit partout
que le mot « atome », en grec signifie
« insécable » … C’est totalement faux : « Atomos »
signifie « indivis », et se disait d’un homme avec sa barbe,
sans que cela ne signifie qu’il n’aurait pas pu se raser !
POUR ALLER PLUS
LOIN :
|
En grec
|
Correspondance latine
|
Correspondance française
|
a-
|
« a- »
est l’alpha privatif
|
Lui correspond « in - »
|
Le préfixe
négatif est également « in - »
|
- tome
|
De la racine de
« tomein » = « couper »
Cf.
exemple : « ana-tomie »
|
De la même racine
indo-européenne, lui correspond en latin « Tempus »
= « temps », dans ses deux sens (temporel et climatique).
Cf. « tempête,
tempestif, intempestif » = « interrupton ; coupure »
Ce qui est
autant valable pour parler du « temps qu’il est » que du
« temps qu’il fait »
|
« Temps »
|
a-tome
|
Grec
ancien : adjectif : « a-tomos,
os, on » (s’accorde au masculin, féminin, neutre)
« è
idéa atomos » (genre féminin) = « idée indivise »
Grec
contemporain : « to atomo »
(au genre grammatical neutre) = « l’atome ; l’individu, la
personne »
|
|
|
Démocrite :
Idéa atomos = idée indivise ;
Grec
contemporain : Atomo =
individu
|
Avec l’idée de
« non-coupé », le grec évoque le résultat d’une
nomination : « élément, individu, personnage ».
A partir de la
même racine, le latin et le français, incluraient à la fois « le
non-coupé ; l’individu ; l’intemporalité », mots dans lesquels on oublie, en
pratique, la fonction créatrice du vocabulaire (alors qu’on s’acharne sur
le « Big Bang » originel)
Ces mots,
devenus en français nettement séparés dans le vocabulaire courant, ne se
rejoignent que dans un horizon initial fictif, ineffable, conjuguant
« nature et culture » (pour essayer d’approcher
ainsi en mots des notions indicibles (tant avec les mots qu’avec des
équations).
Ce qui incite à
la méditation
|
On lit partout
que la physique quantique est « contre intuitive » !
Il faudrait
d’abord préciser ce qu’on entend par intuition : Platon dans le Menon,
fait demander par Socrate à l’esclave (= non instruit) de
dessiner sur le sable d’abord un carré (l’esclave y arrive facilement), puis
de dessiner un carré de surface double du précédent : Il n’y arrive pas
parce que cela n’est pas « intuitif » pour lui.
2.500 ans plus
tard, après avoir annoncé à un agent immobilier (bachelier) que le
volume d’un cube de 1 mètre d’arrête est de 1 mètre cube, demandez-lui quel
est alors le volume d’un cube de 2 mètres d’arrête ? Je n’en ai encore
jamais entendu un seul me donner la bonne réponse. Et de se justifier, en
général, en ajoutant qu’il « vend
des surfaces » !
Qui se doute que
le volume d’un bateau de 12,59 mètres est exactement le
double de celui d’un bateau identique de 10 mètres ? etc.
Dans ces
conditions, vu la conformation mentale moyenne des êtres humains, il me
semble qu’il n’y a pas que la physique quantique qui soit
contre-intuitive.
Bien souvent, le
liseron se débrouille beaucoup mieux !
D’où les
recherches qui suivent.
|
*
Ecrit avant juin 2016
I Prologue :
Depuis longtemps,
j’ai cherché à comprendre les mécanismes de la communication :
Les modélisations freudiennes,
à côté de leurs parts d’évidences, me paraissaient trop souvent « freudo-centrées »,
cependant porteuses de géniales découvertes.
Et même, une
théorisation désuète peut fort bien apporter des résultats intéressants :
Les 40 cercles de Ptolémée ne prédisaient-ils pas fort bien les éclipses
de soleil ?
Puis Lacan, freudien
s’il en fut, frayant des voies complémentaires, mais tout à fait
nouvelles a avancé substantiellement les théorisations freudiennes :
1. d’une part dans les domaines
linguistiques (signifiants et sujet : qs.) et les modélisations
optiques (entre autres « l’aliénation fondamentale de l’image
spéculaire » et « le stade du miroir » qs.)
2. d’autre part, et ultérieurement, en
introduisant une théorisation topologique de sa conceptualisation du monde
(dont il avait d’ailleurs déjà initialisé l’élaboration plusieurs décennies
auparavant avec d’autres figurations caractéristiques), principalement en
théorisant la fonction représentative des nœuds, d’abord avec le « nœud
boroméen à 3 » (Symbolique, Réel et Imaginaire), puis le
« nœud à 4 » en y ajoutant un quatrième rond représentatif des
« noms du père ».
Ces dernières
avancées topologiques, frayage théorique opérationnel, ne dissipent cependant
pas notre perplexité sur au moins 2 directions :
§
Dans la
mesure où la topologie est par définition « une science des
lieux », c’est à dire de la localité, de la localisation, et
donc de la représentation géométrique, elle se heurtent à la même
difficulté que celle de Freud (énoncée page précédente) à représenter
graphiquement les instances du sujet et les possibilités de
communications entre 2 individus (au contraire des avancées sémantiques de la
première période, telle qu’apparaissant par exemple dans le séminaire « la
relation d’objet »;
§
Si les très
belles mathématisations, présentées au final par Michel Thomé et Pierre
Soury, tentant de d’affiner algébriquement l’axiomatique nouvelle
introduite par cette topologie, doivent pouvoir prédire un destin déjà
écrit du sujet (« tout le monde devient un jour le
personnage de sa propre histoire »), là non plus n’expliquent en rien
l’intégration individuelle au consensus cosmologique ainsi relaté, et donc les
communications entre 2 supposés personnages.
Plusieurs
questions peuvent en découler, parmi lesquelles :
1. Les personnages sont-ils autres que
fantasmatiques, et alors que signifierait le mot ?
2. Les relations entre lesdits personnages
sont-elles individualisables ?
_______________
La correction d’un vocabulaire « approprié »,
dit « spécialisé » devrait tenir une place – hélas – trop
importante : Des conceptions « philo-sophico-anthropo-morphiques »
confuses dirigent trop souvent les raisonnements même des chercheurs. Les
conséquences en sont importantes :
Dans un exposé de
haute volée, j’ai entendu plusieurs fois l’expressions « dans le monde
de l’infiniment petit…», etc.
Qu’est-ce que
cela peut bien signifier, sinon cumuler deux absurdités linguistiques :
Que signifie
« infiniment » quand « l’infini » n’a rien à
voir avec la physique quantique, qui justement ne brille pas par son infinie
petitesse : Le mot « infini » est précisément l’inverse
du mot « quantum » !
1.
Quand on
prononce le mot « infini » en physique quantique (aussi bien
vers le grand que vers le petit), fait peut-être en soi paradoxal, mais il y a
bien d’autres paradoxes, actuellement c’est en réalité plutôt de « l’in-défini »
qu’il s’agit. Il est seulement possible que …
2.
Pourquoi dire
« petit » - ce qui est tout à fait faux d’ailleurs - en place
de « sub-atomique » ? J’aillais écrire, dans un lapsus
significatif « sub-anthropique », car c’est bien là, la seule
véritable idée qui fut ici contenue dans ce mot « petit » :
La vision « anthropomorphique » du monde est là, bien
perceptible, car sans unité de mesure, les mots « grand » et
« petit » n’ont aucun sens.
Enfin, rappelons
en passant que des mots comme « sub-atomique » ou « sub-anthropique »
sont des barbarismes consacrés par l’usage : les mots étant grecs, on
devrait dire : « hypo-atomique », etc.
Fait essentiel pour
le raisonnement surtout, la dimension de l’homme n’est plus une « unité
de mesure en physique, telle qu’on conçoit maintenant cette discipline scientifique – à tort ou à
raison ».
C’est plutôt
l’homme qui, par un jeu complexe de réflexions multiples, se retrouve lui-même
« physiquement interprété » - encore là un chapitre à écrire
sur ce sujet !
Pas plus que le
« S.M.S. » n’est une unité de mesure de rayonnement, en matière de compteur
électrique, bien que ce soit en de telles soi-disant unités, que m’ait
répondu par écrit un service que j’ai questionné sur le fameux compteur
Linky !
Entrée en matière :
Depuis longtemps
je me suis demandé, très naïvement « comment une idée aurait-elle bien
pu ne pas être matérielle » au prix d’être mathématiquement conjugable
… comme tout le reste ?
Puis –
chronologiquement cela aurait aussi bien pu être le contraire – en me
retournant vers nos anciens – comme me suggéra de le faire la lecture de Schrödinger,
j’ai cherché à repenser la pensée de Démocrite, mais en essayant de lire
ce qu’il dit – et non pas tout ce qu’on lui a fait dire…
Il va sans dire
ici qu’une constante préoccupation soutiendra tout ce que l’on peut inférer non
seulement d’un auteur aussi ancien, mais au moins autant, vivant en aire
culturelle différente de la notre : Ses dires sont-ils exportables ?
Certes, cette
précaution est valable aussi chaque fois qu’il y a « rencontre »,
mais à des degrés divers .
Et alors la
question que j’en fais venir – au prix de faire offense aux « matérialistes »
obtus est : N’en est-il pas exactement le contraire !
Voire
encore : les 2 ne sont-ils pas « la même chose » ?
Comme on ne sait
ni ce qu’est « une idée », ni ce qu’est « la matière »,
les 2 formalismes y demeurent plongés dans un même niveau de perplexité !
Mais plus encore,
pourquoi n’existerait-il pas encore beaucoup d’autres éléments, auxquels il
n’est pas habituel de se référer ?
Les préjugés du
sens :
Mon métier de
psychiatre – peut-être - m’a amené à une grande méfiance vis à vis de tout ce à
quoi on s’efforce trop souvent de vouloir « donner du sens » –
à grand renfort d’interprétations et de préjugés – car, en réalité, en
psychiatrie, il ne faut surtout pas se laisser piéger par le « soi-disant
sens ».
De sens, il n’y en
a généralement aucun, ou du moins est-ce l’affaire de chacun – ce qui n’empêche
en rien chacun de débattre et de se passionner, ce qui ne va pas bien loin,
tant que, grâce au ciel, ladite nature – et c’est là toute la sagesse qu’on lui
en a pu y mettre - n’attend pas grand chose du terme de nos
élucubrations !
Ce que risque le
psychanalyste, c’est avant tout « d’en faire trop » :
Non pas de parler
trop (on ne lui demande pas de s’assoupir) mais – même sans le vouloir –
d’immiscer son sentiment, son sursaut,
etc.
[je pense au
« chat de Schrödinger »]
– « Vous
me dites que le chat est vivant, mais quoi ? vous m’avez dit il y a deux
minutes qu’il était mort… ! »
Seul le « mais
quoi ? » est ici de trop .
Car le reste n’est
rien d’autre que le rappel fidèle et utile de l’inconscient du patient qui a
parlé.
Or l’inconscient
ne connaît pas la contradiction : l’inconscient ne voit strictement aucune
difficulté à admettre que le chat soit mort et vivant en même temps. Il faut
admettre toutes les formes de la pensée (bien grand mot ici) pour laisser
parler l’inconscient.
Et dans UN monde
(non pas LE monde, mais dans la configuration la plus générale d’un monde dit
« quantique » pour parler vite) cela n’a rien de « contre-intuitif »,
de fou… Ce qui est bien en physique, c’est justement que le mot « folie »
n’y figure pas.
Et voilà le
travail ! comme on dit.
Une nouvelle
physique : La physique des « quanta ».
Premiers prémices : En 1899 Max Planck avance l’idée que : L’énergie de la
lumière se distribue par « quanta ».
2 éme
avancée : En 1905, Einstein constate
que : non seulement l’énergie de la lumière se distribue par « quanta »,
mais que la nature même de la lumière est faite de « quanta » qu’il
appelle « photons ».
3 éme étape : La construction d’une nouvelle physique,
de 1922 à 1928, devenue « la physique quantique ». Jamais mise
en défaut, elle ne fait qu’enregistrer des succès depuis 100 ans.
Elle s’inscrit dans
le sillage de la pensée de Galilée, (en opposition totale avec celle d’Aristote)
et elle dépasse la « mécanique newtonienne », qui ne reste
opératoire que dans certaines limites dimensionnelles.
Ecoutons
Etienne Klein (« youtube », « Parenthèse
Culture », fin de l’épisode n°15) :
« … C’est ça qu’est bien avec la physique quantique, c’est
que vous ne pouvez pas en déduire une vision du monde !
Donc
c’est la fin de l’image ; c’est la physique iconoclaste.
D’ailleurs,
vous pouvez faire l’exercice suivant : vous prenez n’importe quelle
représentation d’atome :
vous prenez l’atome de Rutherford ; vous prenez celle de Bohr
ensuite, - vous pouvez encore le dessiner : il y a le noyau, il y a les
trajectoires des électrons, qui ne sont pas quelconques, mais qu’on peut
dessiner sous forme d’ellipses : vous pouvez dessiner l’atome de Bohr
- puis après il y a Eisenberg qui
dit : « oui mais les électrons n’ont pas de
trajectoires ! » ; donc déjà on ne peut plus dessiner les … [il
esquisse le geste de dessiner une ellipse] ; puis après on vous dit :
« les « vecteurs d’état », c’est des « faisceaux de
probabilités ! »
Et, du
coup, ce qui vous reste à la fin, c’est l’absence totale d’image, et l’atome
devient simplement « une matrice » qui représente tous les
coefficients de transition permettant les sauts entre « un état
autorisé » et les autres états. Donc « la physique quantique »
c’est quelque chose qui vient déconstruire toutes les représentations
concrètes, pour venir vous projeter ou vous emporter dans un espace abstrait.»
Ainsi, du concept de
« matière », on est revenu à celui de « matrice »
(au sens abstrait latin de <- « mater » cf. plus bas,
étymologies).
NOTES A EXPLOITERER PLUS TARD :
Ø
Ø Personnellement, j’aurais préféré une physique « idéoclaste »
plutôt « qu’iconoclaste », considérant qu’il est plus radical
de combattre « les préjugés » que « leurs images ».
Ø Les deux mots ne sont pas d’ailleurs sans lien, et leur racine
sémantique est de la même famille.
Ø La querelle des icônes à Byzance
témoigne d’une sorte d’appétit grec pour les images (cf. la différence entre
(« pyr - » et « ignis »).
Ø En réalité, la nouvelle physique est à la fois les 2, mais bien sûr, la
« non-picturabilité » de l ‘atome frappe davantage les
esprits :
Ø le modèle de Rutherford était encore un modèle dessin able, à
l’image des orbes célestes.
Ø
L’atome
de Borhr : cf. supra.
Ø Et que dire si l’on ne sait pas réellement si un électron se trouve à
« un nanomètre » ou à « une année lumière »
du noyau de son atome.
Ø Mais l’intérêt de dire « briser les icônes » est bien
de faire comprendre – encore par une image – que l’image n’a plus aucun sens
parce que la distance n’a plus aucun sens : on le reverra avec « les
états intriqués ».
C’est pour cette raison, en réalité topologique, que les cercles
énoncés par Freud (de la conscience de chacun enclose dans un cercle
lui-même enclos dans son cercle figurant son inconscient cf. page précédente) –
mais non dessinés – m’avaient amené à un rapprochement avec cette « physique
non-dessinable », et que la traduction, dans le passage de Freud,
de « kreiss » par « sphère » me paraît être
un recul intellectuel par rapport à la pensée freudienne – « jamais
localisante ».
Un pas de plus nous amène à anticiper ce qu’il y aura – ou aurait – à
dire, (infra=, à propos de la si
célèbre phrase de Galilée : « la nature est écrite en
langage mathématique ».
Cette phrase comporte plusieurs mots intéressants :
Ø Passons d’abord sur le mot « écrit » qui ne se réfère
ici, ni au papier ni au crayon, mais tout de même à un sceau, une empreinte, ce
qui est peut-être déjà trop.
Ø Remarquons ensuite le mot « nature » que Galilée
emploie sans la moindre précaution, comme si la chose allait de soi qu’il y ait
une nature ! Ce n’a pas toujours été, et ce n’est pas toujours, le cas,
dans les différentes cultures, ou surtout chez les différents individus,
de ce monde, et ce n’est pas notre avis que la chose va de soi.
Ø Arrétons-nous enfin sur l’idée qu’apporte Galilée et
d’ailleurs plus radicale que celle de bon nombre de commentateurs :
Pour Galilée, « la nature est écrite en langage
mathématique), et si l’on veut « comprendre humainement »
la nature – il ne dit pas ; « pour comprendre ce qu’elle
dit » ! » - cette langue mathématique, il faut
l’apprendre.
Pour trop de commentateurs, cette langue « il faut la traduire » !
– ce qui est impossible évidemment.
Toute traduction apporte toujours « erreurs », et c’est
bien un aphorisme italien qui énonce « traduttore traditore » !
Par contre, une question demeure pour nous majeure :
En allant plus loin que Galilée, on pourrait poser la
question : « La nature est-elle en effet écrite en langage
mathématique ? » Parce que : « elle une production
des mathématiciens – toujours en marche d’ailleurs ? » , ou
n’est-elle pas , tout simplement, « les mathématiques » ?
au sens d’ailleurs où « mathéma » en grec, n’est rien d’autre
que « le savoir » ; et du « savoir », on n’a
jamais fini d’en produire !
On retrouverai ici exactement les remarques que nous avons déjà faite
sur la différence entre l’analyse que
fait Saint Jean de la substance de Dieu ( franchissement de la
barre signifiant/signifié dans le fait divin)
et l’ énonciation dans l’Ancien testament ou dans le Coran (
non franchissement de la barre) :
Saint Jean écrit « En
archè èn o logos, xai o logos èn o theos » : (fait essentiel, le
mot grec « archè » est très difficile à traduire) :
« A l’origine était le verbe, et le verbe était Dieu » -
lui-même – abstraction pure.
Ainsi dans les 2 autres religion décrivant « l’origine » :
(« Qala, fa iakun » = « Il dit et il fut » :
c’est « la parole » qui est créatrice et « ce
n’est pas la parole qui est création ».
Dans ces conditions, la différence aurait pu
être exactement la même avec Galilée s’il avait dit : non
pas : « la nature est écrite en langage mathématique »,
mais : « la nature est elle-même mathématique », d’où
aurait pu découler une sorte « d’évanouissement du concept même de
nature », et la triade d’une succession pure – quasi religieuse :
Mathématique => physique => métaphysique ; voire la mathématique
et rien d’autre si on identifie la nature qui est la physique-même à la
mathématique
Est-ce un pas que l’on pourrait-être autorisé à franchir ?
On notera que « logos » et « mathema »
(cf. étymologie dans Wikipedia : clic ) peuvent très
bien être synonymes, de la même façon qu’en français, « raison »
peut très bien avoir le sens de « calcul ».
ASPECTS,
RAPPORTS ET REALITES PHYSIQUES :
Le
« bon sens » naïf (aristotélicien) est trompeur :
A
chaque fois que l’on change les rapports des dimensions des objets
(individualisés ; ce qui est rigoureusement impossible) entre eux, on
change les lois qui régissent les rapports entre les corps intéressés, depuis
l’infiniment petit jusqu’à l’infiniment grand. Changer de dimensions est aussi
changer de nature. Les rapports changent les lois, mais le nombre de rapports
possibles est infini. Cela ne concerne pas que la gravitation.
L’idée
qu’un son lointain et fort est égal à un son faible et proche n’est qu’une
impression dans un système de repérage limité : Le champ de la mesure se
limite à l’impression des oreilles de l’observateur, en les considérant comme
référentiel. Il en va de même de l’image, toute aussi trompeuse.
La
réalité apparaît différente dès que le référentiel est soumis à un déplacement.
Les
sens ne sont pas trompeurs, ce sont leur rapport à l’objet qui le sont.
Depuis
que l’on a voulu utiliser des maquettes de bateau dans les films de cinéma, on
sait bien que l’on ne peut généralement pas filmer une maquette de bateau pour
la faire passer pour un bateau réel :
Les
mouvements sur l’eau de la maquette seront toujours plus brutaux que les
mouvements d’un bateau en grandeur nature. Cela s’explique très facilement en
physique.
Mais
en l’absence de l’eau, les mouvement se la chute des bateaux seraient les
mêmes.
Une
bille de plomb et une plume chuteraient à la même vitesse dans le vide, mais
non pas s’ils sont lâchés dans l’air. Aristote s’est trompé.
Les
rapport entre la période et l’amplitude du mouvement elliptique des astres est
indiqué par la 3ème loi de Kepler : T3/a2=
Cste.
La
lune et le soleil paraissent plus gros à l’horizon au lever et au coucher de
ces astres car nous sommes habitués à apprécier les distances par rapport
au diamètre apparent des arbres.
Laisser
un enfant construire une maison en « Lego » sans explications,
est « anti-didactique » : Les lois qui régissent la
solidité d’une maison de 10 cm, ne sont pas du tout les mêmes que celles qui
vont régir la solidité d’une tour de 300 mètres. Les lois de la pesanteur ne
sont pas les seules en cause.
Un
gros animal comme un éléphant ne pourra jamais avoir les proportions d’un gros
moustique. Une montagne sur terre ne pourra jamais excéder 20 km en hauteur.
Un
bébé ne pourra jamais être « un homme en petit », pour de
nombreuses raisons, dont beaucoup sont biologiques,
Un
spermatozoïde ne peut pas non plus être « un homme en petit »
(« homonculus »), comme l’a cru à tort Aristote.
_________________________________
Beaucoup
d’axiomes :
Cf. l’émouvante vidéo de J.M.Souriau, décédé à l’age de 90
ans à Aix en Provence le 15 mars 2012 : « Quantique, alors c’est géométrique
! »
Jean Marie Souriau, a
aussi écrit dans « La grammaire de la
nature » (8 juillet 2007) (téléchargeable en pdf. gratuit) (12 Mo) : cet extrait de la page 63 :
«...
La Boutique aux atomes: pureté.
Armés
de cette « géométrie » du « moment », essayons de faire comme Démocrite
ou Platon, de concevoir par la pensée pure les « atomes
» (les « éléments », en termes contemporains), les « particules
élémentaires ».
« A-tome
» = « qui ne peut pas se couper » ; on pense à des points - qu'on
déclarera « matériels ». Mais la « matérialité », nous savons maintenant
que c'est le « moment ».
N'essayons
plus de nous représenter une particule comme un objet infiniment petit, mais
plutôt comme « un élément pur de cette matérialité ».
Une
« particule élémentaire », ce sera donc « un moment pur
».
Pensez
donc à « un électron ». Alors, « un autre électron », ce sera
quoi ?
Eh
bien ce sera un moment de la même famille, juste comme nous le disent les « grammairiens
» (Note de bas de page 1)
Le
« géomètre » sait classer ces familles-là : il peut donc les
proposer aux « physiciens » comme « modèles de particules
» :
-
« Ce modèle vous plaît? »
Qu'il
classe les cristaux ou les particules, le « théoricien » est comme un
bottier possédant des chaussures de toutes les pointures, et qui attend les
clients.
Sa
collection est riche, probablement toutes ses chaussures ne serviront pas -
mais il se sent capable de chausser tous ceux qui se présenteront.
Ici,
les chaussures, ce sont des « espèces de moments », soigneusement rangées
dans des tiroirs, et étiquetées.
Ecoutons
ce qui se dit dans la boutique : Arrive un client, goûts classiques, qui
désire seulement un « point matériel » :
-
« Bien sûr, nous avons ça. Dimension 6. Quelle masse voulez-vous? -
etc. »
(Note
de bas de page 1) : Cf. l'origine des espèces, p.
29.
Mais le nouveau ne
cesse de frapper à notre porte, en apportant chaque jour « davantage de
théories et davantage d’expériences », de plus en plus fines, qu’on
estime de plus en plus parfaites, remettant en question beaucoup de nos
impressions familières.
Pourtant, point
d’absolu, jamais, sinon seulement en mathématique, et là, seulement à partir
d’axiomes – lesquels sont comme dans un jeu, sinon arbitraires, du moins
« sans preuves de leur absolu bien-fondé »
Toute science,
tout verbe, n’est-il que « préjugé » ? On aurait, en
notre siècle beaucoup de mal à le faire entendre.
Pourtant, déjà, il
n’y a plus de « masses » : il y a « des champs » :
champs de Higgs, etc.
« Vérité
en deçà des Pyrénées, erreur au delà ! » - toujours.
Et, en utilisant
un vieux langage, encore utilisable à condition de l’expliquer, on vient
d’attribuer le prix Nobel de physique 2015, pour la démonstration que
les neutrinos avaient une masse ,
aussi petite soit-elle, mais affirmée, ce qui remettrait en cause « le
modèle standard » ! Grave, pour un physicien !
En regard de ces
précisions phénoménales, face au nombre π toujours aussi énigmatique, bien que peut-être de plus en
plus omniprésent, on n’est guère plus avancé que ne l’était Archimède.
Alors, qu’en
est-il exactement de ce fatras de savoirs ?
L’idée indivise :
Dans le concept démocritéen « η ιδέα ά-τομος » (« è idéa atomos »)
de Démocrite (460 - 370 av. J.-C.),
- « η ιδέα » (« idea ») est
un substantif féminin, (mais sans l’article, « idea »
ressemblerait aussi à un pluriel neutre),
- et « ά-τομος » (« a-tomos »)
est un adjectif, qui s’accorde en genre (ici féminin) et en nombre (ici
singulier), et qui signifie : « non-divisé, non divisible,
in-divis ».
Les sens de l’un et l’autre mots sont
souvent mal rendus, sinon, comme souvent, intraduisibles sans explication.
Le mot « idea » en grec
est une sorte de « mot-matrice ». Il est de la même famille
que :
- « video » (« wideo »)
en latin (= « voir »)
- et « idée » en français ( ce n’est pas
pour rien que les langues grecque , française et latine sont des
langues de la même famille (ce que les anciens semblent n’avoir jamais
soupçonné ; comme quoi la modernité nous a permis de nous informer
aussi sur d’autres choses que la fusion nucléaire )
.
« Idea » signifie en
grec : « image vue » dans l’Iliade, comme
le rappelle Jean Salem, mais peut prendre aussi une foule de sens
« subduits ».
Ôn pourrait donc traduire ici l’expression
par :
- « l’idée in-divise », qui est la traduction
la plus fidèle étymologiquement, mais pas forcément sémantiquement.
Pourtant elle n’est pas vraiment mauvaise.
- on pourrait la traduire aussi , en utilisant le sens
familier et très subduit du mot « faire » en
français, par l’expression « la façon non-divise de voir »
- ou encore par « signifiant » ( in-divisé
et/ou in-divisible » ), plus moderne en linguistique,
- voire encore par « quantum », (= « paquet
de quelque chose d’in-divis »), plus moderne en physique (le
sens du mot « physique » a lui aussi changé ;
cf.infra), le mot « quantum » ayant à peu près
pris le sens littéral initial du mot « atome » des
physiciens venu d’abord. Le sens littéral des 2 mots est le même, mais on
a pris soin cette fois de prendre un neutre latin, et les 2 mots sont
conservés mais ne désignent pas du tout la même chose.
(Notons que le sens
du mot « science » a lui aussi été lui modifié en français,
introduisant un sens profane à côté du sens religieux, mais on dit plutôt
« la science » et « les sciences religieuses ».
Mais une certaine
sacralisation est peut-être encore perceptible même dans la « science
profane », même si on dit que le doute y joue un rôle essentiel).
Dans tous les cas, l’idée est que l’entité
« idée indivise » perdrait radicalement toute existence comme
telle du seul fait d’une section, division ou amputation.
Le mot « atome », en tant
que substantif du genre neutre, est apparu plus tard, avec le sens de « corps
indivisible », chez Aristote (384 - 322 av. J.-C.) ; et fut repris dans le Nouveau Testament etc. et par les physiciens, qui
ont conçu « un atome » « petit, corpusculaire, et nommé
ainsi parce que initialement supposé, par erreur, « insécable ».
Ces dernières propriétés atomiques devront
d’ailleurs toutes être discutées et précisées.
L’ennui est que, en français, le neutre est
devenu rare. Il existe à l’état résiduel (ce que certains ne comprennent plus).
Fait éclairant, aujourd’hui, en grec contemporain,
le mot « το άτομο » (« to atomo ») substantif neutre, signifie aussi très communément : « individu,
personne ».
Ce qui nous importe n’est pas
fondamentalement une question de vocabulaire : il y a en effet des « signifiants »
hors vocabulaire.
Pourtant, « la matière »
étant – qu’on le veuille ou non - indéfinissable, parmi celle-ci, l’individu
lui est sémantiquement « l’indivisible en personne ».
Pour la langue française, le fait est plus
délicat qu’en grec : On n’est pas très loin d’entendre quelque femme
féministe revendiquer d’être « une in-dividue »
Il faut bien faire attention quand on substantifie
un adjectif : En français, c’est un peu affaire de
circonstances :
Par ailleurs, il est amusant de se souvenir
que certains philosophes se sont demandés : « quand on arrache une
dent à quelqu’un, de quel côté se situe alors son « moi » : dans
la dent, ou bien dans la personne sans sa dent ? ». Certes, les
pièces biologiques en sont alors devenues autres, mais ici, ce sont les
conventions administratives – peut-être parfaitement arbitraires – qui fixent
les représentations ; Ce qui n’est pas rien !
On a coutume de considérer que la dent
arrachée ne fait plus partie de l’individu, qui en est « le reste ».
Ici la biologie s’incline devant la coutume
linguistique catégorielle.
Quoi qu’il en soit de cette discussion sans
fin, un « quantum » est défini par l’indivisibilité - où
plutôt c’est l’indivisibilité qui a défini le « quantum » -
même si nous ne pouvons dire en soi, ni ce qu’est l’un, ni ce qu’est l’autre,
d’aucune façon isolée, hors contexte, hors système référentiel – quelle qu’en
soit la nature, etc. ;
Cf. « un signifiant représente un
sujet pour un autre signifiant » ;
c’est important et nous y reviendrons.
Signalons d’emblée cette remarque
importante, assez peu connue – peut-être parce qu’elle va dans le sens inverse
de ce qui se passe de l’enfance à la maturité – sur une évolution de quelques
millénaires, on constate que les mots anciens, au moins dans les langues
européennes, ont très souvent un sens beaucoup plus « abstrait »
que les mots de la modernité .
Ces quelques données pourraient paraître
anodines et simplistes.
Elles deviennent vertigineuses sitôt que
l’on se souvient que : qui dit « quantum », dit ipso
facto, « principe de superposition » et tout ce qui en
découle.
Prêtres et
astronomes : « Des cosmogénèses aux particules et de
l’embryologie à la médecine ».
L’embryologie n’a rien à voir avec « un jeu de
Lego », fait de pièces et de morceaux empilés, dont, encore une fois,
la valeur pédagogique « à la Rousseau » (cf. « plus
l’enfant apprend moins il sait »), soit-disant intuitive, est bien
souvent désastreuse : les limites de ses démonstrations « dévitalisées »
doivent toujours être enseignées à l’enfant.
La médecine est le nom donné à la « pratique
de la physique humaine », d’abord exercée par un « prêtre »
(du grec « presbuteros » = « plus agé ») puis
aujourd’hui par un « praticien », lorsque l’objet de
l’attention est « l’homme » - désassemblé à tort ou à raison
de l’ensemble de la nature.
Les anglais appellent avec raison les
médecins « physicians ».
NB : le mot « prouvaire »,
rencontré en France au Moyen age (au cas régime du français
roman) (cf. noms de rues à Paris) est à apparenter à la formation du
couple « troubadour – trouvère » qui signifie (le « trouveur* »,
(« - dor » dans le Sud = « - eur » dans le nord = « - nom
de métier ») = « celui qui fait du [« Tarab »].
[« Tarab », mot arabe = « art de la trouvaille poétique »],
du verbe arabe « taraba », toujours en usage, = « faire
de la poésie » ; et
« moutrib » = « chanteur » ; de là
viennent : en espagnol les mots « trobar » = « faire
de la poésie » ; et en français « trouver »,
dont le sens a été élargi, employé aussi souvent que sa famille en est restée
très petite :
Dans le langage des archéologues, on
continue à employer le mot latin « inventare » en parlant
« d’un « inventeur » de fouilles ».
Ce rappel est là parce que les
dictionnaires étymologiques refusent – par ignorance – d’admettre cette
évidente étymologie : on ne la trouvera donc actuellement nulle part
ailleurs que dans ce site, en dépit des ouvertures que cette connaissance
apporte. Il en va d’ailleurs de même d’autres mots : « macabre »,
« haras », etc.
Cette parenthèse médico-embryologique
a toute sa place ici, parce qu’elle rend compte au final d’une certaine
mécanique constructive, de ce que peuvent être les « états intriqués »
en physique quantique.
De même que la fabrication, puis la
dispersion de particules élémentaires, durant la cosmogénèse – ou toute
création de particules quantiques - peut rendre compte de leur couplage
définitif et leur interdépendance intemporelle – quelle que soit la
distance qui les sépare – et défie donc la « localité einsteinienne »
limitée par des communications qui ne pourraient pas dépasser la vitesse de la
lumière – principe définitivement rejeté par les travaux d’Alain Aspect et
son équipe d’Orsay dans les années 1980 (Prix Nobel) ;
De même, mais c’est surtout ici une
métaphore, car elle n’est pas quantique – c’est l’embryogenèse – une des
parties les plus importantes de la médecine – qui explique que par l’entremise
de quelques petits rameaux nerveux de quelques microns de diamètre, un
pincement discal vertébral puisse engendrer des douleurs à distance des
orteils, abolir le réflexe achiléen (tendon d’Achille) (encore faut-il le rechercher !) et
mille autres choses qui sont en définitive « des intrications
embryologiques », et qui montrent que l’être humain est bien autre
chose qu’un simple assemblage de « pièces de lego », ce qu’un
aperçu visuel rapide pourrait laisser croire.
La science ici va d’ailleurs beaucoup plus
loin : qs. …
Signalons aussi en passant ces impressions
trompeuses – philosophiquement importantes – non plus visuelles, mais
sensitives : le point de la douleur n’indique en rien l’origine de la
lésion au patient lui-même s’il n’est pas initié ; la conscience de la
douleur semble toujours instantanée et se propager en ligne droite, même si le
membre est fléchi dans ce cas.
De telles supputations sont fausses.
Mais comment ne pas supputer ? La
douleur engendre la supputation.
Ø II Un peu d’historique et
de vocabulaire :
Cette page est l’initiation d’un travail de recherche, qui se
propose dans un premier temps de rassembler plusieurs types de considérations,
et surtout 3 :
1.
Ce qu’on
a souvent fustigé, parmi les pensées des écoles
de l’Inde ancienne (pré-bouddhique), sans véritable
justification, du terme devenu péjoratif de « pensée magique ».
2.
Les
travaux de l’école grecque d’Abdère, et particulièrement de Leucippe et de Démocrite, desquels on a
probablement tiré de fulgurants contre-sens, en particulier à partir du mot
« atome » - à partir de présupposés, jamais définis,
appelés « matérialismes », souvent contraires aux
relectures que l’on pourrait faire de ce que leurs auteurs en avaient voulu
exprimer, en particulier à la lumière de « la physique quantique ».
3.
Des
absences totales, si répandues, de la
véritable fonction de la psychanalyse, où « l’interprétation » se
répand comme une « doxa » afin de ramener le « névrosé »
au bercail, aussi bien dans sa dimension « inter-individuelle »
que « intra-individuelle » et d’où découlent de
péremptoires explications des mondes, de la vie et de la mort :
La
plus fallacieuse des démarches tient dans ces velléités fort mal venues « d’interprétation »
des pensées attribuées à l’autre :
C’est
le sens même du mot « interprétation » qui mène à
l’erreur : Comment peut-on dire à la place d’un autre ce que
précisément il n’a pas dit ?
La Psychanalyse ne devrait mener qu’à « la
révélation », jamais « à l’interprétation ».
La
vie n’est pas « un standard » !
Ø De l’importance des
chiffres et des lettres dans le langage en général:
Un
physicien français, célèbre dans l’aéronautique, m’a dit un jour :
« Quand on ne connaît qu’une seule langue, on n’en connaît
aucune ! ».
L’anglais
semble assez proche de l’allemand, et ces 2 langues ont l’une et l’autre
beaucoup de points communs.
Cependant
elles sont différentes entre elles, et plus encore différentes du français.
A
ce propos j’ai pointé quelques remarques :
Que
dirait aujourd’hui Einstein, s’il avait connu les expériences d’Alain
Aspect violant « les inégalités de Bell », faisant fi
magistralement de « la vitesse de la lumière », et des « réalités »
d’Einstein en physique quantique ?
Que
pouvait bien représenter pour Einstein ce qu’il appelait : la
« réalité physique » ?
Qu’était
pour lui « la vitesse de la lumière » ?
Un
français comprend vite que « Dieu » et « la lumière »,
pour lui, c’est le même mot !: il connaît « divin » et
« diurne ». Même s’il n’a pas fait de latin, il connaît
« jour » et « aujourd’hui », au point qu’il
ne sait même plus qu’il connaît les mots, mais il ne peut pourtant pas les
oublier !
Qu’en
était-il pour Einstein, de ces concepts, de « l’indépassabilité
de Dieu », et de « l’indépassabilité de la vitesse de la
lumière dans le vide » et qu’était pour lui « le vide » ?
Un
anglais, lui, a à sa disposition « God » et « light »
qui ne sont pas du tout de la même famille. Mais avec « quels concepts »
pense un anglais ?
Avec
« quels préjugés » – puisque « les préjugés »
sont, en définitive, la définition même de la langue - pense-t-il ?
Où
sont ses blocages, où sont ses ouvertures ?
La
mathématique ne passe outre la langue que le temps très brefs de l’oubli total
du sens – qui est en somme le seul moment de vérité, celui où il n’y a rien à
comprendre - et ce n’est pas même le cas de tous les instant en
mathématique :
Il
y a beaucoup de moments où la mathématique « fait sens » :
Quelle différence y a-t-il à écrire « a est plus petit que b »
ou : « a < b » ? Il n’y a aucune différence.
En
un peu plus abstrait, on peut encore écrire aussi bien : « quatre
fois quatre font seize », que « 4 x 4 = 16 », même si
on en arrive un peu à compter sur ses orteils !
Je
me demande souvent si - à part la facilité des opérations - la mathématique est
vraiment différente du langage parlé.
Qu’est-ce
donc d’autre, sinon du langage écrit facile à manipuler ?
Quant
aux équations imprononçables, il en va exactement de même des mots : Il y
a des mots que l’on ne peut pas prononcer ; alors on les transforme ;
mais on a renoncé depuis longtemps à en comprendre le sens.
Ils
deviennent des moments de vérité dans leur « champ opérationnel » ;
qulquechose comme une « vérité sous surveillance ».
De
la « vérité » ou de la « surveillance » que
et comment choisir ?
Par
ailleurs et par contre, un français aura en général depuis longtemps oublié de
faire la différence entre « foi » (« fides »
= « fidélité à la parole donnée ») et « croyance »
(« credo »).
Alors
que pour ces mêmes mots, un anglais n’oubliera jamais – même s’il ne sait plus
qu’il le sait – que « believe » est de la famille de « love »
(et il en va de même en allemand), alors que « foi »
correspond à « faith » ou à « trust ».
J’aurais
pu aussi parler du ton, de la rime, du rythme, de ce qu’il y a entre les mots,
et jusqu’à de l’indicible, si essentiel dans toute communication : sans
doute reparle-je de la question de la communication, mais qu’existe-t-il
d’autre, même quand on croit qu’on n’y pense pas ?
Ø Historique de l’atomisme
Wikipédia présente un article intéressant sur
« l’atomisme » envisagé sous un aspect historique, que l’on
pourrait appeler « philosophico-naturaliste ».
Naturellement,
dans l’Antiquité, des concepts comme celui « d’atome »
qui signifie en grec « in-divis » (plutôt « qu’indivisible »)
étaient essentiellement intuitifs, puisque les plus petites particules « vues »
étaient « les grains de poussière dans un rayon de soleil » !
Tout le reste ne peut encore être que spéculation.
Pourtant,
l’idée est intéressante dans la mesure où il n’y a pas lieu de séparer, comme
on le fait trop, ce qu’on appelle « les sciences » de ce qu’on
appelle « la philosophie ».
Il est
certain qu’aujourd’hui, l’on exagère la séparation ! Mais peut-on faire
autrement, vu l’accumulation, le « trop plein » de
savoir ?
Il faut se
souvenir que « trop de connaissance tue la connaissance »,
c’est-à-dire la compréhension de ce qu’elle signifie.
A vrai dire,
dans chaque registre, elle est sans limites.
Dès le début
de la Renaissance, Montaigne et Rabelais nous mettaient en
garde : Le premier préférant « une tête bien faite à une tête bien
pleine », et le second écrivant « Science sans conscience
n’est que ruine de l’âme ».
Trop de
« savoir » noie la réflexion, et il n’est pas donné à tout le
monde de pouvoir manier les deux options.
La difficulté
de la conception de « l’idée de très petit élément » est
double, car, autant l’homme semble avoir toujours « cru à l’invisible »,
autant il a du mal à imaginer l’existence de choses « trop petites pour
être visibles à l’œil nu ». Ce sont les effets indirects qui sont
observés !
Une
considération peut paraître surprenante, et jeter un trouble qui ajoute au
caractère enjoué de tout science, quelle qu’elle soit : Personne n’a
jamais vu d’atome ni d’électron, ni non plus d’étoile vraiment lointaine ;
et l’on pourrait considérablement étendre une telle remarque.
Þ1 On lit dans Wikipédia (clic) :
« En Inde : La philosophie Vaisheshika, dont Kanada est le fondateur, contient une
théorie atomique.
Son
traité, les Vaisheshika Sutra, date des premiers siècles de
notre ère[3].
L’atomisme
en Inde s’est développé à travers plusieurs écoles bouddhistes et hindouistes, chacune caractérisée par ses
propres théories philosophiques.
L’atomisme,
malgré la diversité des différentes perspectives auxquelles il a pu donner
lieu, avait comme objectif de rendre compte de l’unité fondamentale qui
constitue le monde que nous percevons à travers les sens, cette unité étant l’atome.
Le
terme sanskrit qui désigne cette particule est
aṇu[4] ou paramaṇu[5].
Les
diverses écoles qui parlent d’atomes ont diverses conceptions de ceux-ci mais
elles se rejoignent en ce que les atomes ne sont pas directement observables,
même à travers des instruments : leur existence est certes déduite à
partir de l’expérience, mais comme résultat d’un raisonnement spéculatif qui
s’appuie sur celle-ci et supplée à ses limites.
École
Nyāya-Vaiśeṣika : Pour le
Nyāya-Vaiśeṣika, il existe cinq substances matérielles de
base : « l’eau ,
l’air, le feu, la terre et l’éther (Ākāśa) ».
Ces substances peuvent avoir plusieurs
qualités mais elles en possèdent une en particulier qui les caractérise chacune
et qui les rend uniques.
Pour cette école, chacun des
cinq sens est constitué par rapport à la capacité de reconnaître les cinq
éléments. »
On comprend dès
lors (à partir du mot « anu »,
entre autres), qu’on pourrait remonter beaucoup plus haut dans le temps.
Þ2 Il se trouve que le livre très complet et très savant de Louis Renou
et Jean Filliozat « L’Inde classique », auquel il est
difficile de ne pas se référer sans cesse pour notre sujet, devait comporter
trois tomes, et le troisième tome devait traiter précisément des échanges
bilatéraux entre les Grecs et les Indiens depuis la Haute
Antiquité.
Malheureusement, ce troisième tome n’a jamais pu voir
le jour et seuls les deux premiers tomes en sont parus ; ce qui représente
cependant déjà une somme de données inestimable
Þ
3 Il serait
difficile ici d’omettre de citer Arthur L. Basham, (in :
« La Civilisation de l’Inde Ancienne » ; Arthaud
éditeur) ; traduit de l'anglais par Claude Carme, Guy Durand, Angelica
Lévi, Bruno et Jany Berretti ; (Les traductions des textes sanskrits
sont de Louis Renou) ; livre. paru initialement en anglais,
qui fit l’objet d’une traduction d’une version légèrement différente en
français en 1976, revue en 1988. (© Les Éditions Arthaud, Paris 1988. ISBN
2-7003-0744-5. Imprimé en France.
« Ce livre est dédié à la mémoire
de Louis Renou – écrit l’auteur - que j'ai eu l'honneur de connaître
personnellement, et dont le souvenir reste vivant et vénéré partout où l'on
enseigne le sanskrit ».
On y lit pp.286-288
« Les
mathématiques
L'humanité doit
à l'Inde ancienne à peu près tout ce qui concerne les mathématiques, qui
atteignirent sous les Gupta un degré de développement supérieur à celui atteint
chez tout autre peuple de l'antiquité.
Les progrès des mathématiques indiennes étaient dus principalement
au fait que les Indiens avaient une conception claire du nombre abstrait,
qu'ils distinguaient de la quantité numérique des objets ou de l'extension spatiale.
Alors que chez les Grecs la science mathématique
était en grande partie fondée sur la mensuration et la géométrie, l'Inde
dépassa ces concepts de bonne heure, et à l'aide d'une simple notation
numérale, elle inventa une algèbre rudimentaire qui permit des calculs plus
compliqués que ceux que pouvaient effectuer les Grecs, et qui conduisit à
l'étude du nombre en soi.
On ignore le nom du mathématicien qui conçut le
système de numération simplifié, mais les plus anciens textes mathématiques qui
nous sont parvenus: l'anonyme « Manuscrit Bakhshâlî », copié d'un ouvrage du IV
siècle de notre ère, et l'Aryabhatîya d'Aryabhata, qui date de 499 après J.-C.,
présupposent son existence.
C'est seulement à la fin du XVIIIe siècle que la
science de l'Inde ancienne commença d'être révélée au monde occidental.
Depuis cette
date une sorte de conspiration du silence - qui dure encore aujourd'hui -
empêche de porter au crédit de l'Inde l'invention du système décimal.
Pendant
longtemps, celle- ci fut attribuée à tort aux Arabes.
On s'est
demandé si le zéro était présent dans les premiers exemples d'utilisation du
nouveau système. Ils ne comportent pas en effet le signe du zéro, mais les
chiffres y ont certainement une valeur de position.
La
plus ancienne inscription contenant un zéro sous la forme d'un cercle fermé
date de la seconde moitié du IXème siècle, cependant qu'il figure
sous la forme d'un point dans une inscription cambodgienne dès la fin du VIIème
siècle ; c'est probablement ainsi qu'il fut tout d'abord écrit en Inde, car
dans le système arabe le zéro est également représenté par un point.
La conquête
du Sind par les Arabes en 712 favorisa la diffusion des mathématiques indiennes
dans le monde islamique alors en pleine expansion.
Environ un siècle plus tard
vivait à Bagdad un grand mathématicien, Muhammad ibn Musâ al-Khwârizmî [originaire de l’Ouzbékistan], qui dans un traité célèbre utilisait en pleine
connaissance de cause le système décimalindien.
Il s'agit peut-être là, de par l'influence qu'il exerça sur le
développement ultérieur de la science des nombres, du plus important texte
mathématique : trois siècles après sa composition il fut en effet traduit en
latin et diffusé dans toute l'Europe occidentale.
Adélard de Bath,
savant anglais du XIIe siècle, traduisit un autre ouvrage de Khwârizmî sous le
titre de « Liber Algorismi de numero Indorum ».
Le nom de
l'auteur arabe se retrouve dans le mot « algorithme », tandis que de
« Kitâb al-jabr », titre de son principal ouvrage, on tirait le mot
« algèbre ».
Bien qu'Adélard
fût parfaitement conscient de la dette de Khwârizmî envers l'Inde, le système
algorithmique fut attribué aux Arabes comme le système numérique.
Les musulmans
cependant se souvenaient de son origine et ils donnent encore communément à
l'algorithme le nom de hindisat [ou
« ingénierie »].
De plus, alors
que l'écriture alphabétique arabe se lit de droite à gauche, les nombres
s'écrivent toujours de gauche à droite, comme dans les inscriptions indiennes.
…
… Le zéro avait
été utilisé dans le système vigésimal maya, basé lui aussi sur la valeur de
position des chiffres.
Mais en dépit de
sa probable antériorité, le système maya, contrairement à celui de l'Inde,
n'eut aucune diffusion dans le reste du monde.
La
dette de l'Occident envers l'Inde ne saurait donc être surestimée.
La
plupart des grandes découvertes et inventions dont l'Europe est si
fière auraient été irréalisables sans un système mathématique élaboré. Par
l'influence qu'il a eu sur l'histoire du monde et par le génie analytique dont
il témoigne, le mathématicien inconnu qui inventa le nouveau système est, après
le Bouddha, le personnage le plus important qu'ait vu naître l'Inde.
Les
mathématiciens indiens du moyen âge, comme Brahmagupta (VIle siècle), Mahâvîra
(IXe siècle) et Bhâskara (XJIe siècle), firent de leur côté plusieurs
découvertes qui ne furent connues en Europe qu'à la Renaissance ou plus tard.
Ils
comprirent l'importance des quantités positives et négatives, mirent au point
des méthodes élégantes pour extraire les racines carrées et les racines
cubiques, et ils savaient résoudre des équations quadratiques et certains types
d'équations indéterminées.
Pour
« π », Aryabhata a donné la valeur approchée - et
aujourd'hui encore d'usage courant - de 3,1416, exprimée par la fraction
62.832/20 000.
Cette
valeur, de beaucoup plus précise que celle des Grecs, fut poussée
ultérieurement jusqu'à la neuvième décimale par les mathématiciens indiens.
Ceux-ci
firent quelques progrès en trigonométrie, en géométrie sphérique et en calcul
infinitésimal, la plupart en relation avec l'astronomie.
Brahmagupta
poussa l'étude des équations indéterminées plus loin que tout ce que l'Europe a
connu jusqu'au XVIII ème siècle.
L'Inde
médiévale avait parfaitement compris les implications mathématiques du zéro
(çûnya) et de l'infini.
Les
mathématiciens précédents avaient enseigné que x/0 = x, mais Bhâskara prouva
que le résultat était infini :
Il
établit aussi mathématiquement ce que la théologie indienne savait depuis au
moins un millénaire : que l'infini, même divisé, reste infini, ce qu'exprime
l'équation 0/x = 0
Puis, on y lit, pp. 288-290 :
« La
physique et la chimie »
cinq éléments étaient considérés
comme les véhicules des perceptions sensorielles : la terre étant celui de
l'odorat, l'air du toucher, le feu de la vue, l'eau du goût et l'éther de
l'ouïe.
Les bouddhistes et les Ajîvika
rejetaient l'éther, mais les seconds ajoutaient la vie, la joie et la
souffrance, qui d'après eux étaient en un certain sens matérielles, ce qui
faisait en tout sept éléments.
[p.288]
La plupart des écoles croyaient
que les éléments étaient formés d'atomes, à l'exception de l'éther.
L'atomisme indien ne doit très
certainement rien à la Grèce ni à Démocrite [mais la transmission inverse nous semble
probable], car on le trouve déjà formulé chez
l'hérésiarque Pakudha Kâtyâyana, contemporain du Bouddha et plus âgé que lui.
Les jaïns estimaient que tous
les atomes (anu) étaient identiques, et que les différences de nature entre ces
éléments provenaient de la façon dont les atomes se combinaient entre eux. La
plupart des écoles, cependant, soutenaient qu'il y avait autant de types
d'atomes qu'il y avait d'éléments.
On pensait généralement que
l'atome était éternel, mais certains bouddhistes voyaient en lui non seulement
le plus petit objet susceptible d'occuper un espace, mais également celui qui
avait la plus brève durée possible, venant à l'existence et disparaissant
presque au même instant, pour être aussitôt remplacé par un autre.
L'atome des bouddhistes ressemble
donc dans une certaine mesure au « quantum de Planck ».
Il est parfaitement invisible à
l’œil nu et pour l'école Vaiçeshika, il est un simple point dans l'espace,
dépourvu de tout volume.
Un atome n'a pas de propriétés
mais seulement des potentialités, qui se réalisent quand il se combine avec
d'autres atomes.
L'école Vaiçeshika, dont la
doctrine était particulièrement élaborée en cette matière et qui fut par
excellence l'école de l'atomisme, soutenait que les atomes, avant de se
combiner pour former des objets matériels, se groupaient en dyades et en
triades.
Cette théorie « moléculaire »
fut développée de manière différente par les bouddhistes et les Ajîvika, selon
lesquels dans des conditions normales il n'existait pas d'atomes isolés, mais
seulement des agrégats d'atomes réunis en proportions diverses au sein des
molécules.
Chaque molécule contenait au
moins un atome de chacun des quatre éléments, et c'était la prédominance d'un
élément donné qui lui conférait sa spécificité (vaiçesha).
Cette hypothèse rendait compte
du fait que la matière pouvait présenter des caractéristiques de plusieurs
éléments ; ainsi, la cire peut fondre et brûler parce que ses molécules
contiennent une certaine proportion d'eau et de feu. D'après les bouddhistes,
la cohésion des molécules était due à la présence dans chacune d'elles d'atomes
d'eau qui jouaient le rôle d'agglutinants.
convient donc de les porter au
crédit des penseurs de l'Inde ancienne, même si l'on ne peut guère sans doute [p.289] attribuer
qu'à une pure coïncidence leur concordance avec la théorie issue des
découvertes de la physique moderne. [pas sûr !] »
Ainsi, ledit « atome »,
« anu », etait très subtilement envisagé : il ne se
matérialiserait qu’en combinaison.
Ø Retour aux
signifiants :
A
la radio, les commentaires diffusés s’inscrivent dans le cadre conventionnel
d’un supposé –sinon imposé - « consensus », au minimum
syntaxique, même si « le speaker » énonce des mots qu’il ne
maîtrise pas toujours, et « le psychologue » s’acquitte trop
souvent par les « mots d’ordre » qu’on lui a enseignés.
Au
contraire, l’entreprise est toute différente pour le psychiatre qui s’applique
à faire « accoucher des savoirs particuliers, purement
individuels » d’un sujet dans une relation provisoirement « duelle ».
Peu
importe alors qu’on leur accole le statut de maladie ou de normalité.
Un
sentiment de chaos peut bien faire naître un réflexe de réprobation. C’est
justement ce dont il faut se défier. Il faut se soumettre à un vécu qui n’est
jamais le notre, sans distanciation, ni non plus adhésion. Le maniement du
vocabulaire est toujours complexe, et surtout trompeur : car quoi qu’on
veuille, il n’exprime jamais la pensée de celui qui l’utilise – et, à son insu,
il ment.
Ø
Vocabulaire :
Commentaires sur quelques concepts verbaux, utiles dans cette page :
« A-tome » signifie « in-divis » en
grec : Pour Démocrite et les abdéritains, ce n’est seulement qu’un
adjectif. Mais comment traduire « idea atomos » ? Pourrait-on
dire « idée atomique » ou « aspect élémentaire insécable »
ou « signifiant insécable » ?
Si les
abdéritains reconnaissaient « l’âme » et les « idea
atomoi » spécifiques qui « donnent forme à l’âme », il ne
s’agissait pas de « l’âme » qui sera reconnue 7 siècles plus tard
avec le « christianisme », mais, fait essentiel, restera toujours
pour eux, nettement distincte de « l’esprit » ; mais ils ne
parlent jamais des « idées atomiques » du
« corps vivant », qui n’est
pas encore reconnu au niveau de son « individualité » comme
c’est le cas aujourd’hui ; le mot « sôma » est encore réservé au
« cadavre » ; A chaque époque sa « doxa ».
Chez Diogène
Laerce, quelques siècles après Démocrite, « atome » est devenu un
substantif ; mais les atomes psychiques et les atomes mentaux cohabitent
très bien avec les 4 éléments fondamentaux de ladite « matière »,
« terre, eau, air et feu », éléments qui ne sont donc pas
« atomiques », ce qui pour nous a quelque chose d’un peu discordant,
puisque nous avons estimé, après Mendéléief, que les atomes sont « les
constituants de base » de ladite matière.
Mais rien
n’empêche Démocrite de parler des «idea atomoi » psychiques » et des
« idea atomoi » mentales ». Comment comprendre ce
charabia ?
Le notre ne
vaut guère mieux.
Il est
d’ailleurs évolutif : l’atome est devenu sécable.
Son caractère
insécable est tout simplement passé dans le mot « quantum » : on
est passé du grec au latin pour le dire – le français semble très mal se prêter
aux constructions de la science.
Surtout,
comment ne pas imaginer que les « quanta » à leur tour ne soient
susceptibles de perdre leur caractère de « la plus petite unité
élémentaire existante » ?
Est-ce vraiment
dans la direction dite « de ladite matière » qu’il faille chercher
l’élémentarité – si tant est que la recherche soit pertinente ?
A notre avis, rien
de moins sûr.
Depuis quelques
siècles – cette axiomatique n’est pas très ancienne - nous vivons à l’ombre
d’un nouveau couple qui s’appelle « matière/esprit ».
Cette
« non – miscibilité » conceptuelle évoque assez bien la dualité qui
avait tellement troublé les années 1900 – 1920, dans la dualité « onde –
corpuscule ». Le mot « corpuscule » a cédé la place au mot
« particule ».
Mais l’on ne
peut définir aucun de ces derniers termes.
Pourquoi ne
s’agirait-il pas tout aussi bien d’une seule et même chose que d’une infinité
de combinaisons possibles ?
Et nous voilà
ainsi introduits dans une conformation mentale ouverte à la
« quantique ». Les équations suivront.
La physique
quantique est née « des expériences » : Pourtant, les
expériences ne parlent pas : ce sont les hommes qui les font parler… et en
rendent compte sur leur tableau noir… et se satisfont de « notre approche
d’une très grande précision »…
Le mot
« atome des physiciens » est né d’une erreur à son origine ;
devenue contradictoire avec le sens des mots.
Notons que
personne ne parle plus des « atomes du tableau de Mendéléief » :
on parle « d’éléments » de son tableau.
Il serait
beaucoup plus approprié que les physiciens parlassent de la « physique
élémentaire » que de la « physique atomique ».
C’est aussi le
sens des mots « physique » et « observateur » qu’il nous
faudra reconsidérer.
« Psychique » : Pour Homère, « psychè », c’est
la vie, et particulièrement « post-mortem ».
A partir de
l’influence cultuelle égyptienne, « psychique » devient réservé à
« l’âme » dans une cosmologie précise : Elle est soumise au « jugement divin » et
le défunt en parle, couplé à son «
cœur » posé sur un plateau
de la balance du « tribunal d’Osiris » : il doit se justifier et
le cœur doit rester aussi léger que la plume de Mâat ( office de la
« psychostasie ») posé sur l’autre plateau.
L’âme n’a rien
à voir avec l’esprit, « noos », au demeurant mal défini, à côté de
« phren », etc.
Notre mot
« psychiatrie » ( « médecine de l’âme ») est
particulièrement inintelligible. Il conviendrait mieux de parler de
« médecine mentale », mais son statut et son utilisation pourraient
devoir en être changés ; toute la psychiatrie étant rapportée à ses
manifestations physiques : « actes » qui y sont entendus comme
des « non-actes », parfois liés à des « idées » entendues
alors comme « idées anormales », régies dès lors par le ministère de
l’intérieur, et confiés aux soins de médecins, dans une fonction différente de
celle tant des prêtres, que des « médecins non-psychiatres » (1970).
Faute de
répondre aujourd’hui à quelque définition que ce soit - « l’âme » en
France n’a aucun statut juridique mais de très variées acceptions religieuses -
le préfixe « psych - » est en réalité toujours défini par le
suffixe qui lui est accolé, et les « sous-entendus » essentiels qui
en découlent, dans le déni des personnes – « en-dessous de tout soupçon »
- et des actes, souvent inconnus du public. (Voir notre page
« Vocabulaire » - clic - etc. à ce sujet)
« Matière » :
Le mystère des mystères ! Très récemment, j’ai entendu un physicien
« de haute volée » dire que « la matière » ne pouvait se
définir que par ce qu’elle n’est pas, « l’esprit » par exemple
… ».
Et si la matière était aussi esprit ?
Ou même ni l’un ni l’autre !
Tout ce que l’on sait du mot, c’est qu’il
vient de « materia » en latin, dérivé du mot « mater », qui
donnera « mère » et « matrice » en français, et
« mater » en latin a pour sens premier « la souche vivante qui
donne des rejetons ». Le sens de bois a été conservé en espagnol et en portugais, dans
« madera » = « bois » (cf. l’île de Madère ») et en
français dans « madrier » = « poutre en bois ».
Ainsi, le premier sens du premier mot qui a
donné notre mot « matière » est, d’une manière ou d’une autre,
« ce qui donne la vie »
Evitons d’assimiler le couple
« abstrait/concret » au couple « matériel/immatériel »,
voire à « matière/antimatière » : Tout mot n’est jamais qu’un
« pense-bête », et ne vaut que dans son contexte !
Car en effet, il ne faut sans doute pas
trop chercher à ramener l’incompréhensible à des préjugés toujours trop ancrés,
se défier toujours des mots, cela va sans dire : ce ne sont pas des
« points fixes », de repèrage.
Voilà une bonne introduction à nos
propos.
Dans le livre « Nature de la
physique » ; Points Seuil ; Sciences ; le grand Richard
Feynman (pris Nobel 1965, partagé par 3 chercheurs) pour
« l’électro-dynamisme quantique », écrit page 178 : « Avant tout, il y a la matière – et l’admirable est qu’il n’y
a qu’une seule matière ».
Voire !
« Inconscient » :
Lorsqu’on enseigne le schéma des cercles de la page précédente, - clic - et que quelque
temps plus tard, on demande à un auditeur de le reproduire, très souvent
celui-ci le reproduit à l’envers, « l’inconscient » étant alors
représenté comme un petit cercle – contenu et contrôlé à l’intérieur d’un plus
grand cercle représentant le « conscient ».
C’est exactement le contraire de ce que
Freud écrit.
Pourtant, cela peut recevoir plusieurs
justifications :
Lacan lui-même se plaignait de ce que le
mot « inconscient » soit particulièrement mal choisi – y compris en
allemand « unbewust » – en particulier par son préfixe désignant
« quelque chose de négatif ».
J’y ajouterais aussi que son évocation en
français, peut se rapporter à « quelque chose d’intérieur » – le préfixe « in » désignant
aussi en latin et en français « le dedans » - alors que l’un et
l’autre, - « la négativité », comme « l’intériorité » -
sont exactement le contraire de la conception freudienne de l’inconscient.
Il n’est pas certain que le mot soit utile
à conserver pour ce qu’il a voulu désigner .
Mieux vaudrait parler de
« hors-conscient », sans même parler des cercles, car ce dont il
s’agit n’est « ni localisable » – loin s’en faut – « ni donc
picturable », ce qui ne veut pas dire « inaccessible ».
Mais aussi, la question « d’un
dehors » de l’esprit, n’est pas simple, comme le montre toute la topologie
lacanienne, tout comme, en géométrie, les travaux de Jean Pierre Petit
(« retournement de la sphère », etc.).
Enfin, la conscience elle-même, tout autant
que la connaissance, sont des concepts mal concevables, qui nécessitent au
moins l’existence d’un sujet et d’un objet : Or pourrait-on concevoir un
monde sans soi ?
Toute science, religieuse ou scientifique,
est « axiomatique » : Et, dès lors qu’on triture un axiome,
on en découvre un peu de ce qu’il contient.
Poser un « axiome »,
adopter un postulat, c’est un peu comme planter la graine d’un arbre fruitier.
Puis on s’émerveille d’en découvrir les fruits.
On ne savait pas qu’on savait, mais tout
est pourtant la conséquence de l’axiome que nous avons posé.
On n’en a jamais fini de se fabriquer du
savoir.
.
L’ambition de ce qui suit n’est pas une
augmentation de notre savoir, mais seulement de notre « ouverture »,
en ayant en vue de ne pas opposer « les idées et les choses » ;
de pouvoir les conjoindre, mais pas n’importe comment : de façon
partageable.
Non pas « les mots et les choses »,
bien sûr ; mais « les choses et ce qu’elles ont de partageable »,
de « communicable ».
L’obstacle semble résider dans les
signifiants eux-mêmes : ils seraient à la fois « obstacle et
solution ».
Sont accouchées ici quelques directions de
recherches, sans plus. Tout y est à interroger.
Mais, pour excuse, ce travail de recherche
(en cours ; inachevé), est difficile et novateur.
« Mémoire
et états intriqués » : Il y a quelques années eut lieu une
polémique sur « la mémoire de l’eau ». Pourquoi l’eau
n’aurait-elle pas de mémoire ? Comment comprendre cela ?
La
physique quantique nous apprend que des particules ayant connu un contact entre
elles peuvent conservee définitivement un état intriqué, qu’elles soient
proches de quelques nanomètres, à
quelques années lumières. Cela ne fait aucune différence, même si
l’entendement des pauvres humains ne suit plus.
Mais
qu’ont à voir les dimensions dans cette affaire ?
« La
mémoire » est partout dans notre vie ; et elle n’est pas
seulement neuronale, consciente ou inconsciente : un brûlure laisse
toujours une trace, même si elle nous semble invisible ou à distance. La
mémoire de l’organisme est à la base même du principe de vaccination.
Quelques jalons étymologiques :
La racine indo-européenne « Men- »
=>
Sanscrit : « Men-ayati »
= « il pense »
Grec : « Memnaô » =
« je me souviens » (=> fr. « mémoire ») ;
« Mania » = « folie » etc.
Latin : « Manus » =
« la main » ; « mens- mentis » =>
« mental » et « mensonge ».
Angl.
All. « Man » = « homme » ( avec utérus,
« woom », il devient « woman »)
Et la liste est vraiment très longue.
Apparaît-il une notion de « physique »
opposé au « psychique » en tout ceci ?.
III
Opérations
1.
Opérations
de groupes sur des signifiants :
1. Commençons par le rappel de deux lignes,
parmi plus connues, présentant un jeu de « substitutions »
dans la « permutation » d’un « groupe »,
« modulo place des termes » :
La souris
|
mange
|
le chat
|
Le chat
|
mange
|
la souris
|
2. Mais la « substitution »
peut aussi se faire d’un « quantum » à un autre, « modulo
signification » :
Ainsi,
la « permutation » de la phrase « Je veux ton bien »,
autorise encore un autre type de « substitutions »,
parfaitement en accord avec les grammaires et les dictionnaires,
mais
pouvant engendrer 2 significations pratiquement opposées :
Je
|
veux
|
ton
|
bien
|
Je
|
veux
|
ton
|
bonheur
|
Je
|
veux
|
ton
|
argent
|
3. Dans une
« permutation » « modulo son »
toute signification, en accord avec la grammaire, le dictionnaire ou le livre d’histoire peut
s’évanouir :
Ainsi,
« J’enviais » peut être substitué à « janvier »
pour le son,
« N’ai-je » peut être
substitué à « neige » pour le son, etc. :
Le
|
ma
|
nège
|
du jardin du Trocadéro
|
|
|
|
La
|
|
neige
|
tombe
|
|
le premier
|
janvier
|
La
|
|
neige
|
|
carbonique
|
|
|
On peut aussi effectuer, dans un premier
temps, des opérations sur des « sous-ensembles, qu’on
regroupera ensuite :
Le groupement phonématique « manège »
peut être substitué à « ma neige » pour le son.
L’idée
de « réchauffement climatique » peut être substituée à « carbonique »
pour le sens ou l’association lexicologique commune, etc.
Ces
groupes forment des « présupposés », sans donner à ce mot
d’autre valeur que celle de « mémorandum reconnaissable », de
quelque nature qu’il soit, pour quiconque et surtout pour soi-même, trompeur à
l’occasion, .
Mais,
« chaque appréhension pleine » n’est que
contextuelle : hors du contexte, le « code » apparaît
vide, tandis que grâce au contexte, le « message » peut être
révélé.
Ces
substitutions sont des opérations purement mathématiques.
2.
Les
superpositions et les intrications quantiques :
Les opérations quantiques peuvent être très
simples ou très compliquées :
Les « phonèmes » sont
parmi les plus banaux des signifiants.
Ils ne sont pas les seuls, mais se prêtent fort bien à l’exemple : Ils
sont « insécables », contrairement aux mots.
Ils ne sont pas tous les sons
possibles : ce sont les sons discriminatifs d’une langue, parties d’un
ensemble fermé.
Bien entendu, on a toujours remarqué que
les phonèmes pouvaient être « représentés » par d’autres
signifiants, « multi-usages » comme « les lettres de
l’alphabet » – elles aussi insécables – mais visuelles.
Depuis Leucippe, on parle de leurs
« forme, position, et ordre » : AN est différent de NA,
etc
Aristote fait remarquer que les mots « comédie » et
« tragédie » sont fabriqués avec les lettres d’un même
alphabet :
Ainsi, non seulement, avec des signifiants,
on peut fabriquer d’autres signifiants, mais, par une transformation choisie,
on peut transformer « un signifiant visuel », simple ou complexe
en « un signifiant sonore » qui pourra être un « phonème
insécable ».
Dans le « rêve » ou le
« délire », les associations « dissonantes »
n’étonnent personne parce que le contexte justifie la dérégulation, voire
explique qu’il n’y a pas à chercher d’explication.
Pourtant, l’un et l’autres peuvent
comporter absolument toutes les sensations de notre monde – pour ainsi dire de
référence – bien que changeant, lui aussi, au gré de ce que l’on considère
comme « des époques » et « des cultures ».
Donc, fait essentiel, on fabrique des
signifiants nouveaux, avec d’autres signifiants anciens. Il peut s’agir de
signifiants complexes, ou bien d’autres « insécables »
Quelles sont alors les différences d’une
appréhension physicienne de type quantique du « psychisme »
de celle de la « psychanalyse » classique ?
Rappelons, fait essentiel, que l’une et
l’autre interagissent sans cesse avec le contexte, fait trop souvent oublié sur
un divan, précisément destiné à avoir la fonction d’une cloche de laboratoire.
Parfois, il n’y en a aucune.
Mais dans d’autres cas, tout y est
différent, car les « circonstances » qui permettent le
déchiffrage des « présupposés » ne sont que mathématiques.
Il peut apparaître par exemple dans les
rêves, qu’une grille de paradigmes qu’on « s’efforçait » de
vouloir y voir, puisse voler en éclats, sans pour autant que cela n’apparaisse
associé à aucune maladie, mot absent de la méthode mathématique.
Surtout, l’univers A peut se superposer à
l’univers B : Les « univers » présentés peuvent être A ou B ou
A + B sans mélanges, et à l’occasion, se présenter de façon si saugrenue qu’ils
pourraient aussi bien s’accorder avec la symptomatologie d’une lésion
organique, sans signification ici, puisque le clivage physique- psychique en
est, par construction, rejeté.
Les états multiples, pour ainsi dire
« pseudo-schizophréniques et simultanés », n’y sont plus une
surprise, mais « l’ordinaire ».
La création d’univers possibles peut
rapidement devenir illimitée, sans d’ailleurs pour autant approcher obligatoirement celui du Réel.
La « physique quantique »
peut alors rendre compte de « l’atomicité mentale » - au sens démocritéen
du terme - non seulement hors du sens,
mais aussi hors de toute représentation, voire rendre possible des calculs, que
la « psychanalyse classique » ne peut pas faire.
Ces « dévoilements »
d’univers résultent d’opérations purement mathématiques.
III.
Etats et multiplicités des mondes :
La question si
importante de l’insistance ou de l’oubli de ce qu’on appelle « les
rêves », pourrait bien aussi être envisagée d’une façon très
différente de la façon devenue classique, et s’intégrer dans d’autres
conceptions de la multiplicité des mondes.
Il s’entend ici par « façon devenue
classique », la théorie freudienne, devenue quasi-officielle en
occident depuis un siècle.
Il serait plus
juste de parler « des » théories freudiennes, puisque Freud lui-même
a conçu avec le temps, plusieurs catégories de mise en forme du
« psychisme humain », qu’on appelle : 1ère topique, 2ème topique,
etc .
Il reste une
constante dans ces conceptions, c’est que ledit « psychisme »
serait radicalement séparé – en ce qui concerne les explications de son
fonctionnement au moins, de ce qui serait « la physique » dite
« matérielle ».
La médecine dite
« psycho-somatique » n’est qu’un avatar des mêmes présupposés.
Personne n’est
d’ailleurs satisfait de cette façon de voir, et l’on y reconnaît beaucoup
d’exceptions.
·
Des religions
qu’il est ici inutile de nommer ont entonné il y a bien longtemps le pas.
·
Lorsque l’on
commence à vouloir y aborder les points reconnus comme étant les plus
importants, toute conversation se termine en générai assez vite :
·
Un cas
d’actualité – bien qu’il ne soit pas nouveau - est celui dit de « l’euthanasie » :
Demandez à quiconque ce qu’il entend par « la mort » :
Il arrive qu’il avoue qu’il ne sache pas du tout de quoi il parle et qu’il
n’existe aucune définition universelle de la chose. On est alors très tenté,
soit de changer de sujet, soit de le ranger dans des cases connues, ce qui
permet en réalité d’évacuer le sujet
dont on parle ; voire, à l’occasion l’un des sujets qui parle.
De la même façon, tout le monde s’accorde à
reconnaître aujourd’hui que l’un des problèmes de la physique classique est
qu’il est impossible d’évacuer
l’expérimentateur
d’une expérience.
La nature ne fonctionne
« naturellement » que si on ne la regarde pas !
Notre quotidien
nous rappelle à chaque instant qu’il y a des choses qu’on ne voit pas.
Rien ne dit qu’il
n’existe pas d’autres univers que celui de nos retrouvailles familières,
jusqu’à des univers qui s’évanouissent sitôt qu’on le regarde, tel un rêve
sitôt qu’on ouvre les yeux.
Les rêves nous
spnt si familiers que personne n’en nie l’existence.
Pour expliquer
certains symptômes, que l’on peut ou non appeler « délires »,
peut importe le nom qu’on leur donne, les amnésies de mots, etc. les
explications freudiennes nous semblent parfois tout à fait satisfaisantes. Mais
ce n’est pas toujours le cas :
Pourquoi,
nous-mêmes certains jours, certaines personnes d’autres fois, disons-nous ne
pas avoir rêvé du tout, ou au contraire rêver avec insistances et/ou ne rien
oublier ?
Les explications
données alors sont nombreuses, mais toujours de très courte portée.
L’explication par
le « refoulement » semble parfois ne jouer aucun rôle.
La reconnaissance
des nuances qu’apportent les facteurs dit « organiques », les
« anesthésies médicales » etc. apportent des restrictions
considérables à la théorie.
Bref, on est tout
à fait incapable aujourd’hui de théoriser.
Venons en
directement à ce que nous voulons dire ici : c’est que des concepts
mathématiques comme - ou proches de -
celles des « fonctions d’ondes », qui sont en physique
systématiquement associées aux aspects de « quantifications »
pourraient bien intervenir en psychologie, en dépit, là encore, de leur
incompréhensibilité.
Elles sont si déconcertantes, complexes,
paradoxales et emplies d’indéterminations, du point de vue de la localisation
spatiale, temporelle, ou du champ, qu’on ne saurait en tirer encore beaucoup de
développements, mais l’investigation semble largement ouverte dans de
nombreuses directions.
Enumérons seulement :
§
La
mémorisation face à l’oubli, l’indifférence face à l’affectation, l’aspect
jubilatoire face le cauchemar, la joie
de l’éveil face au contraire de l’envie de poursuivre la vie dans un monde
inopinément interrompu.
§
La question
de la nature profonde du rêve : aucune explication véritable n’en a jamais
été donnée.
Cela est tout aussi vrai même de la vie dite commune, au point
qu’on en a d’ailleurs pratiquement arrêté toute recherche.
Elles ont :
o
été d’abord
dites religieuses, en se satisfaisant – plutôt mal – de dogmes, comme celui de
la création du monde en 6 jours ;
o
puis
scientifiques, au point qu’on se voue désormais à cet invraisemblable « big
bang » qui déterminerait en même temps la naissance du temps de tous
les temps ;
o
les opinions
étant d’ailleurs très divisées sur ce point, qui en vérité semble de moins en
moins nous concerner de près, au fur et à mesure que l’on décèle les
accélération des expansions des immensités.
o Les fonctions ondulatoires sembleraient à
priori avoir aussi les plus grands rapports avec non seulement avec :
o
les fonctions
d’éclairage et d’occultation, mais aussi
leurs aberrations ;
o
de renforcement
ou d’annulations des houles, mais aussi de la formation des vagues géantes et
des calmes,
o
et finalement
de beaucoup de mystérieux paradoxes.
§
Toutes ces
étrangetés traditionnelles conservent toujours leur part d’inexplicable, si
tant est que leur existence en soit seulement reconnue :
o
on est
désormais convaincu que l’éther n’existe pas.
o
Il pourrait
en être un jour de même de la lumière, et le mot ne deviendrait plus que
métaphorique.
§
Enfin, mais
il n’y a ici aucune échelle de valeurs en soi, il serait peut-être judicieux de
ne plus se limiter aux simples conceptions seulement binaires ou
biphasiques de tout un tas de situation comme :
o
Les couples
veille/sommeil, vie/mort, oui/non,
o
voire, plus
étranges encore, les systèmes de vocabulaires eux-mêmes reposant presque
toujours sur des couples d’opposés, sans nuances,
o
bien que les
nuances puissent être apportées par la multiplication des descriptions,
o
ce qui , à
l’évidence, s’écarte d’autant de tout ce qu’on considère habituellement comme
un grand progrès scientifique chaque fois qu’on peut, au contraire, simplifier
notre aperception des choses.
Démocrite :
Il
reste alors fort intéressant de retrouver Démocrite.
Naturellement,
la physique de Démocrite est fausse.
Mais
elle contient beaucoup de concepts très intéressants, en particulier au sujet
de ce qui est « indivisible » - laquelle nous ne retrouverons
pas du tout dans « l’atome des physiciens » - au sujet du
« recyclage permanent », etc.
Il
serait très utile de connaître les origines culturelles de l’école abdéritaine.
Aux
origines de la langue grecque : clic
Vocabulaire
et grammaire : clic
Wikipedia
langue grecque: clic
Mais
il serait inintéressant en soi de se livrer à des exégèses – trop souvent
frappées du sceau de l’idéologie « matérialiste », sans que ne soit d’ailleurs alors précisé ce
que serait la « matière ».
Ne
pouvant prétendre y échapper ou même simplement traduire, nous préférerions
« construire », ce qui est différent.
Une
des particularités bien connues de Démocrite, outre qu’il a écrit fort
peu, était l’étendue de ses intérêts dans tous les domaines.
En
cela, il s’oppose grandement à ce qui est devenu nos domaines spécialisés.
Dans
l’impossibilité de le traduire convenablement, on se contentera d’évocations :
Pour Démocrite, toute chose est faites « d’idées insécables »
et de « vide :
Il
n’emploi d’ailleurs pas toujours le même vocabulaire.
Il
est pratiquement impossible de savoir ce que représentaient pour lui lesdites
« idées ».
On
n’en a donc retenu que l’adjectif qui s’y rapporte : « insécable »,
soit « a-tomos » en grec, pour en faire le substantif « atome »,
avec les succès que l’on connaît.
Mais
l’autre partie de la théorie qui est « l’existence du vide comme
condition du mouvement » n’a été exploitée que dans son sens de
« vacuité ».
Il n’est pourtant pas du tout impensable que ce vide puisse
être mathématiquement structuré, même si notre entendement ne peut plus suivre.
Et
c’est ici alors qu’il faudrait introduire ce qui est aujourd’hui devenu « fonction
d’onde », sujet riche en perspectives de structurations.
o ni en opposition, avec les quanta de
matière ou de force, sinon en « accords » avec eux,
o ni non plus strictement invariable et figée
comme les vibrations du diapason.
IV.
Psychanalyse et physique :
La psychanalyse enseigne une explication
simple au mécanisme du désir théorisé par Lacan avec l’introduction de
ce qu’il appelle « l’objet petit « a » du désir »
(cf. page précédente clic) :
Cet « objet » est non pas
« l’objet désiré », mais celui qui est « la cause du
désir », et qui l’entretient, par différentes productions, même si une
satisfaction a été obtenue.
Ledit « objet » serait
logé dans l’inconscient du sujet, de telle sorte que celui-ci ne peut y accéder
directement à partir de sa conscience.
De cette façon, chacun est exposé à être en
quelque sorte « manipulé » par lui-même, à son propre insu,
par ses signifiants à lui-même cachés, s’il n’en contrôle pas les effets.
Ceux-ci ne s’extérioriseraient qu’en
certaines circonstances particulières et rares, au cours desquelles le sujet
apparaîtrait alors plus ou moins durablement comme « dépossédé »
de ses comportements habituels.
L’extériorisation des signifiants en cause
se faisant à l’extérieur de lui-même, opèrent donc encore à son insu, du
moins en début de psychanalyse.
En effet, Freud cite parmi les
circonstances d’extériorisation « l’amour » et le « transfert psychanalytique »
au cours d’une psychanalyse, dont le but est précisément de faire
parvenir lesdits « objet petit « a » à la
conscience de « l’analysant » grâce à l’art du psychanalyste.
Il y a d’autres circonstances comparables
par leur effet de capture : L’hypnose agirait de la sorte.
Les comportements spécifiques particuliers
aux foules sont explicables par l’hypnose par un « leader »,
dont même la présence peut n’être pas nécessaire, à partir du moment où
l’hypnotisé peut devenir lui-même hypnotiseur de l’autre.
Dans une foule peut ainsi se produire un
effet amplificateur, si tôt que les personnes entrent en résonance par lesdits
objets de leurs inconscients, ce qui est d’autant plus facile que ces objets
sont simples, partagés et mobilisables
Les effets du désir sont connus depuis
longtemps : Il suffit pour s’en apercevoir d’examiner à la lettre la
construction étymologique du mot « désir » :
En latin le mot « sidus, sideris »
signifie « étoile d’une constellation ».
Il a donné en français le mot « sidéral »,
et beaucoup de composés, comme en latin « con-siderare » (=
« examiner ») qui a donné en français « con-sidérer »
, et, encore en latin, « de-siderare » (= « cesser de
voir ») qui a donné en français « dé-sirer ».
La question des moyens de communication de
nombreux inconscients se pose donc à nouveau, exactement de la même manière que
nous avons posé la question de la communication entre deux individus dans la
page précédente :
Or il est avéré que les inconscients de 2
personnes sont nécessairement distincts – la distinction entre les rêves de 2
dormeurs suffirait à nous en assurer - mais il y a aussi des moments de
communications : Comment ?
La question nous fait penser à la querelle
sur l’existence de « l’ether » il y a 100 ans.
Aucune question ne peut être ici
définitivement close : Même celle d’un inconscient individuel et unique
pour chacun ne peut être érigée en dogme.
S’il y a bien quelque chose « d’insécable »
dans un « individu », c’est sans doute bien dans le « signifiant »
qu’on le trouve, et certainement pas dans les « molécules » ou
les « atomes ».
« L’atome » est devenu
presque aussi sécable qu’on le voudra, alors que les signifiants ne le sont
pas.
Il en résulte que, non seulement il y a des
choses beaucoup plus insécables que l’atome de nos physiciens, mais que
l’insécable n’est certainement pas dans l’image ni aucun des objets que l’on
appelle aujourd’hui « matériels », mot aussi peu souvent
défini qu’utilisé, et qui méritera une longue digression.
La section d’un individu peut facilement le
faire passer de vie à trépas, physiquement ou mentalement, comme on dit.
Cette remarque de la destruction de l’unité
d’un support, par section, vaut tant pour l’individu homme, que pour l’animal
non-homme, que pour la plante, ou la pierre, ou n’importe quel ensemble
composite.
Le « discontinu » n’a donc
rien à voir avec une quelconque dimension, grande ou petite, mais, au minimum,
avec le signifiant lui-même : Radicalement , il ne peut pas exister
de signifiant coupé.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle
sur les hiéroglyphes égyptien, on voit souvent des représentations de serpents
coupés, afin de les rendre inoffensifs tout en conservant le son qu’il
transcrit : aucun serpent ne sortira du signifiant coupé.
C’est dans la définition du signifiant
d’être « un », et il ne doit son existence qu’à se différencier des
autres dans le champs d’une acception donnée.
Cela dépend du contexte.
Il en va exactement de même de toute la
physique.
Linguistique :
Selon le contexte, par exemple dans une
langue donnée, il peut n’exister qu’une sorte de « s ». toute sa
valeur tiendra dans le trait significatif qu’il représente.
C’est le cas de la langue française :
Dans ce cas, tous les « s »
prononcés différemment auront la même fonction ; ils seront le même
signifiant.
Il en va différemment dans d’autres
langues : en arabe par exemple il y a 2 sortes de « s » qu’il ne
faut surtout pas mélanger : « saïf » prononcé avec un
« sin », un petit « s » sifflant, signifie « l’épée »,
mais « Saïf » prononcé avec un « Sad », un
« s » emphatique signifiera « l’ été ».
Pour les voyelles, c’est le contraire, une
oreille arabe ne tiendra aucun compte pour le sens, de la différence vocalique
qui existe entre « a » et é », alors que en français, « aima »
(qu’on pourrait écrire « èma ») est tout à fait différent de « aimé ».
Ainsi il importe de savoir « dans quel
champ » on opère.
Biologie :
La castration est le contraire de
l’insécable, non pas parce qu’elle est « coupure » mais parce
qu’elle est « collage » après « section ».
Pour un psychanalyste, c’est le moment
(mouvement) d’une acquisition définitive, de l’entrée dans le champ du
symbolique
.
Mais pour un biologiste, il est tout à fait
intéressant de s’apercevoir que le mouvement est le même lors de la « fécondation
d’un ovule avec un spermatozoïde », après que chacune des 2 cellules
qui vont se conjoindre – qui sont en réalité des demi-cellules – aient eu
chacune son patrimoine génétique divisé par 2 au cours de la meïose.
Il s’agit aussi d’un collage après section.
Comme dan la nature toute règle comporte
toujours une exception (ce que les physiciens ont souvent du mal à se
représenter, la parthénogenèse est au contraire l’accouchement sans meïose et
sans fécondation, mais ne donne don naissance qu’à partir d’un seul ovule, à
des êtres non pas tous semblables, mais tous femelles.
(Et encore une fois, on rappellera que loin
de devoir rejeter tout ce qu’on considère un peut hâtivement comme anomalie, un
savant devra se pencher avec le plus grand soin sur celles-ci, car elles ne
sont jamais « n’importe quoi », mais au contraire toujours
révélatrices : Rien ne montre mieux un fonctionnement que le
disfonctionnement d’un système.
Et très souvent même, ce qu’on considère un
peu vite comme « handicap » n’est rien d’autre qu’une amélioration,
telle un muscle surnuméraire, un 3ème muscle collé au biceps au
niveau de l’avant bras et qui le renfoce précisément au niveau de ses attaches
les plts essentielles.
Ces constatations n’apparaissent
généralement qu’en fonction du « hasard » (à écrire
« az-zhar » = « dès ») des interventions chirurgicales ou
des dissections de cadavres. Mais elles sont beaucoup plus fréquentes qu’on ne
le pense généralement.)
Pour aller au-delà des cellules germinales,
il est bien posssible – comme on le découvre petit à petit – que des opérations
de collages existent aussi après brisures – qui plus est, essentiellement par
appariement de 2 structures asymétriques – mots à ne pas considérer évidemment
dans un espace euclidien, mais peut-être dans un inconnu qu’on ne connaîtra
jamais.
C’est peut être là la base même de la
construction de tout ce que l’on prétend être matière, qui n’est rien d’autre
que notre matière (« mater »).
Dans ces conditions, notre univers serait
bel « coupé et collé »
– mais pas n’importe comment : par appariements.
Les physiciens s’efforcent de les cliver
pour acquérir davantage de « savoir ».
Finalement c’est en transposant dans la
nature ce qu’on découvre de l’homme, dans un mouvement à la fois de rejet, de
distanciation et de grande charge affective envers ce que l’on aperçoit alors –
c’est ce qu’on a toujours fait pour progresser dans nos découvertes – et ce
transfert est le contraire du « nombrilisme ».
D’une certaine façon, il est maturité qui
recherche son enfance.
Pour ce qu’il en est de la maturation, on
reverra aux spéculations premières de l’enfant sur « son image spéculaire »
- donc inversée de lui-même – qui apparaissent dès le stade du miroir (vers
l’âge d’un 1 an et demi).
La nature n’est pas une image que l’homme
fabrique dans son petit cerveau, elle une partie collée de lui-même, même s’il
se pense apparu bien après son image.
Je laisse à penser ce qu’il en reste dans
un décollement.
C’est un peu l’idée exprimée par Xénophane
de Colophon : « Si les taureaux avaient un dieu, leur dieu
serait à l’image du taureau », à ceci près que l’image fait partie du
taureau lui-même, à laquelle il devrait coller pour s’imaginer une complétude..
Les collages :
Il semble même que, en ce qui concerne
certaines « choses unitaires » (quelles qu’elles soient :
ustensiles ou individus), sitôt qu’elles sont dénaturées par quelque opération
que ce soit - qui peut aller du « mot prononcé » à la « scie
circulaire » - alors, les éléments qui en résultent deviennent, de ce
seul coup, indéfiniment sécables :
Bien entendu, cela nous rappelle la
fonction appelée métaphoriquement en
psychanalyse, « la castration du sujet », et par Lacan
« le trait unaire », qui s’accorde parfaitement avec le
présent développement : Il est tout à fait notable cependant que dans ces
conditions, le mot « castration » est assimilable à un « collage »
et non à une coupure :
Ledit « trait unaire » est
un trait unificateur, et c’est sa fonction essentielle en tant que telle,
pour « finaliser » - dirait-on aujourd’hui – la « construction
du sujet ».
Si l’on désire ici rejoindre les
calamiteuses habitudes nosographiques, il faudrait dire que dans les si mal
nommées « psychoses », le collage n’aurait jamais été fait, et
que dans lesdits « états psychotiques » ou « psychoses
intermittentes », de causes toxiques, ou autres, etc. il y aurait un
« décollage immédiat ».
En termes savants, on peut dire qu’il y a
même donc 2 « états psychotiques » possibles très différents
que l’on confond toujours :
1.
Ce que
l’on appelle depuis Bleuler « schizo-phrénie », soit en
bon français , « esprit divisé », ce qui est un peut
court ; et il vaudrait mieux parler de « sujet divisé ».
C’est une
variante de l’état normal : « ça se colle et se décolle au gré des
circonstances » ( rêves, émotions …).
2.
Et «l’indivision
du sujet » : là le sujet est réduit à l’état de pur signifiant,
et il ne ne peut sortir de cet état sans aide extérieure (cf. toxicomanie (clic).
La métaphore du langage populaire disant,
de celui qui se surpasse soudain, ou se met à survoler ce qu’on avait cru être
lui-même jusque là, « qu’il décolle », nous paraît ici très
bien l’exprimer : il s’agit bien d’un « décollage ».
On pourrait aussi
bien dire qu’il « se décolle » : le sens serait le
même : « fêlé » a le même sens. Dans ces expressions, la
« sécabilité » détruit radicalement la chose. Mais où est-il
question d’esprit et de matière dans toutes ces expressions ?
Rien ne dit qu’on
doive leur imposer un statut de métaphore.
Un tel décollage
pourrait aussi s’opérer dans les états de rêve, etc.
On en retrouve
superbement l’expression sur les dessins d’enfants, soit d’aspect soit éclatés
voire explosés, soit au contraire unis et homogènes, selon les cas, stades, ou
états des enfants, etc.
Ainsi, il faudrait
considérer que « l’individu », en tant que signifiant
insécable, par le fait même, et même s’il est lui-même composé d’autres objets
quantiques à une autre échelle, aurait un comportement quantique.
Une telle
hypothèse n’est évidemment qu’hypothèse et nécessiterait :
§
élargissement
de la théorie quitte à en changer le nom car il ne s’agit plus de la même
conception des choses
§
changement de
perspective puisque la physique quantique était partie de ladite matière
§
mais pour en
arriver à en questionner la structure
§
et
expérimentations
Certes, il y a déjà
eu souvent des expériences de transmissions de pensée, mais dans notre
perspective, il s’agit de toute autre chose, puisqu’il s’agirait d’évênements
incontrôlés, et qui justement ne pourraient peut-être que le rester, comme
c’est le cas de l’inconscient - pour en
garder le mot..
__________________
Sitôt qu’on
s’exprime apparaissent les difficultés du langage, quel que soit la nature de
ce langage : verbal, graphique, géométrique, mathématique, etc. et
les travaux des linguistes comme Saussure nous ont appris beaucoup sur
le sujet : en particulier, sur la « dia-chronie » et la
« syn-chronie » du langage ; d’où résultent les « glissements
du signifié sous le signifiant », ( et donc, selon les contextes, ou
les évolutions, etc., les « changements de sens » des mots ou
des signes, mais les mots « signifiant » et « signifié »
ont une portée beaucoup plus générale que de simples mots ou signes).
Ainsi, je voudrais
parler ici de « l’atomisation des objets naturels » :
mais ce faisant, j’utilise ici 3 mots très compliqués à utiliser :
Ø
J’emploie le
mot « atomisation » dans son sens banal et populaire en
français, qui signifie « l’éparpillement, l’émiettemement » en
petits objets, sens qui est le contraire du vrai sens du mot « a-tome »
(= « in-sécable ») à son origine.
Ø
Ensuite, le
mot « ob-jet » en français ne s’oppose guère qu’au mot
« sujet ». Mais je
voudrais pourtant employer ici un mot qui ne signifie ni l’un ni
l’autre. Mais il n’y en a pas. Le mot « chose » lui-même pose
des problèmes encore plus complexes : Qu’est-ce qu’une chose ? Quel
rapport une « chose » entretient-elle entre la « cause » et
« l’effet » ? Mais je voudrais au contraire
m’engager dans la voie de la physique quantique, qui, justement défie le
« principe de causalité » ; (ce qui est parfaitement
déroutant).
Ø
Qu’est-ce
qu’un « objet naturel » ? Je voudrais justement ne pas
opposer à un « objet naturel » à un « objet
culturel », dès lors que mon exposé aboutira à la « non
opposition « nature/culture ».
Ma solution est donc de tenter une approche
progressive de ce que je veux exprimer en me pliant à l’usage banalisé des mots
– même si je sais que cet usage est incorrect :
Soit donc :
« L’apparence des choses est que :
« la nature » tend vers « l’atomisation des formes », en
divisant les objets (ou « choses »), et en cela elle tend vers la
« diversité » ; et c’est dès lors une sorte d’écosystème qu’elle
engendre, la vie elle-même sans doute, qu’elle développe.
Au contraire, « la culture » tend
vers la réunion, l’unification, l’identification, et finalement ce que l’on
appelle en physique « l’entropie », et dont on dit qu’elle est
irréversible.
C’est bien là, en effet, toute la fonction
de ladite « castration » des psychanalystes.
Mais à la condition de donner à ce mot
« castration » non pas le sens d’une « coupure »,
mais celui d’un « collage ».
Et tant que dure la vie, en effet, ce
collage est irréversible, comme « l’entropie ».
Il en va ainsi de l’apprentissage d’une
langue, ou d’un « doigté » pour un musicien : On peut
apprendre, mais, en un sens, on ne peut pas désapprendre.
Il y a là « de l’irréversible »,
même si bien sûr on peut corriger « un doigté », oublier une
langue, etc. Mais, dès lors nous ne sommes plus vraiment le même, et, en effet,
nous changeons même en permanence.
Et, même à notre insu, beaucoup de
propriétés vont en découler.
C’est donc là en définitive un « message »
de ce « codage » mis en forme par les signifiants que nous
représentons.
Quoi, et comment, ici s’engendrent la
nature de la culture, et la culture de la nature ? Comment différencier en
tout ceci fantasme de réalité ?
Nous y reviendrons.
___________________________________________________________
Les signifiants
sont-ils localisables ?
Probablement pas
si on les traite en suivant les particularités de la « physique
quantique », dont, encore une fois, le champ d’application n’a rien à
voir avec la « dimension », petite ou grande, des objets dont
elle a à s’occuper : Nous y reviendrons.
Mais quels caractères doit-on accorder à ce
« vide » auquel était si fortement attaché Démocrite, et
dont on a trop souvent jusqu’ici négligé la fonction
?
___________________________________________________________
V.
Bases théoriques. :
Physique ; Mathématique ; et autre.
L’EQUATION DE SCHRÖDINGER : (Cf. : Wikipedia) :
Au début du XXe siècle,
il était devenu clair que la lumière présente une dualité onde-corpuscule,
c'est-à-dire qu'elle pouvait se manifester, selon les circonstances, soit comme
une particule, le photon, soit comme une onde électromagnétique. Louis de Broglie
proposa de généraliser cette dualité à toutes les particules connues bien
que cette hypothèse eût pour conséquence paradoxale la production
d'interférences par les électrons — à l'instar de la lumière — ce qui fut
vérifié ultérieurement par l'expérience de Davisson-Germer. Par analogie
avec le photon, Louis de Broglie associa ainsi à chaque particule libre
d'énergie et de quantité de mouvement une fréquence et une longueur d'onde :
« L'équation de Schrödinger », établie
par le physicien Erwin Schrödinger en 1925, est une fonction d'onde qui
généralise l'approche de de Broglie ci-dessus aux particules massives
non relativistes soumises à une force dérivant d'une énergie potentielle, dont
l'énergie mécanique totale est classiquement : .
Elle s’écrit, en simplifiant
un peu : E psi = H psi !
E psi = H psi ? Pensais-je. Ça n’a pas l’air terrible.
-
On doit pouvoir
simplifier par psi pour trouver E = H, non ? Hasardais-je.
-
Qu’avais-je dit là !
Ignorant
! Se désola-t-il. Ignorantus, ignorantum, ignoranta ! On ne peut rien simplifier du
tout ! C’est une équation différentielle, jeune homme !
-
Et ça veut dire quoi, ça
?
En
voici la version complète, dit-il en traçant quelques signes cabalistiques
sur le tableau :
|
|
|
A lire dans « le journal d’un
terrien » de Serge Boisse ; in : « la physique quantique pour les
nuls » clic
|
Le
succès de l'équation, … fut immédiat … Formulation moderne : Cf. :
qs…
Etienne
Klein, physicien qui excelle dans les exposés de vulgarisation avec humour
nous apprend que Schrödinger aurait trouvé son équation, selon son
propre dire :
« En
vacances en station de sports d’hiver avec sa maîtresse et avec l’autorisation
de son épouse, au cours d’un épisode érotique fulgurant et tardif… »
S’il
y a bien une chose qui me saisit immédiatement, ce sont les liens que je
conçois d’emblée entre l’image allégorique qui en résulte directement, celle
dite du « chat de Schrödinger » - mort et vivant à la fois
- « dans un état superposé »
- et la violence des pulsions de la sexualité si bien conceptualisées par Freud
dans le cadre des 2 pulsions opposées et extrêmes qu’il appelle « Eros »
et « Thanatos ».
Il n’y a là évidemment, on s’en doute, aucune velléité
d’interprétation psychanalytique tout à fait impensable ici du grand physicien,
mais au contraire place pour des réflexions de type théoriques, générales et
profondes.
Il
y en a même assez long à dire. J’espère que je pourrai développer ce
point.
______________________________
Autres COMMENTAIRES THEORIQUES PERSONNELS :
· LA PHYSIQUE QUANTIQUE ou
L’ADDITION SANS BROUILLAGE.
Il apparaît d’emblée que la « physique quantique »
bouleverse toute la vision traditionnelle occidentale du monde des choses.
Pourtant sans être grand physicien, la moindre réflexion nous
montre que la physique traditionnelle s’est – jusqu’à l’apparition de la
physique quantique – de plus en plus appuyée sur des axiomes mathématiques
postulés comme des absolues vérités, et dont il n’était pas admis de discuter
le bien fondé.
La physique quantique a osé discuter ces axiomes : pourtant,
tout en en utilisant tout de même la plupart de ces acquis
mathématiques construits comme une maison à étage, les uns sur les autres.
Il y a là un grand paradoxe :
Moi, j’aimerais bien qu’il y ait dès le départ un peu moins
d’axiomes, surtout quand on s’aperçoit que tôt ou tard, il faudra les revoir.
Ce fut le cas, pour prendre les exemples les plus simples, de ceux
appris à la maternelle, ceux de la géométrie Euclidienne.
Mais ici, nous nageons dans les espaces vectoriels,
·
et
le principe de superposition ne concerne que le « système des
opérations internes » des espaces vectoriels, celui qui ne se sert que
du signe « + »
Dans ces conditions, une infinité de compositions non
seulement permettent d’accéder à un même résultat unique, qui est dit le
vecteur final, mais sont déjà entièrement équivalents au vecteur final
et réciproquement, mais dans, et seulement dans, l’espace vectoriel.
·
Au
contraire lorsque l’espace vectoriel se conjugue avec un élément externe, grâce
à l’opération « point » (« . »), par exemple une
multiplication par un opérateur du corps K des nombres complexes, il en va complètement différemment et
l’espaces vectoriel cange de nature. On en sort. Il y a une finitude produite
par cet apport externe, et le vecteur final obtenu est d’une nature qui n’a
plus rien à voir avec le vecteur conjugué ; et d’ailleurs donc, il est
instantanément mis fin au principe de superposition.
·
Ce
qui y apparaît est que, en réalité, la multiplication (l’opération
« point ») ne peut plus être considérée comme une multiplicité
d’additions : il y a d’un coup, changement de nature.
Les axiomes devaient être universaux ; Il n’en est rien.
Pareillement, on nous dit maintenant : « oui, mais
les axiomes qu’on t’a appris, ils ne sont valables que pour « la géométrie
euclidienne » : en réalité, les angles d’un triangle, ça peut faire
beaucoup plus ou beaucoup moins que 180° . Il faut savoir qu’il y a
plusieurs géométries… »
Alors, si les mathématiciens le savaient depuis le début, que ne
l’ont-ils pas dit dès le début ?
Pourquoi prendre tous les enfants pour des imbéciles, voire leur
infuser l’imbécillité des programmes, quand c’est le cas ?
Puis vers la classe de seconde, on vous dit : « les
nombres en mathématiques ne sont pas ce que vous croyez : Il y a aussi
« les imaginaires », d’autres mathématiques, etc. »
On nous a enseigné que Galilée a dit : « La
nature est écrite en langage mathématique ».
- « Oui, mais alors laquelle ? » ; et
là, tout s’écroule.
Car toute la physique en dépend : L’enfant apprend sa table
de multiplication, mais personne ne lui apprend ce que sont le « zéro ;
le un ; le 2 ; le 3 ; etc. »
Certes, pour communiquer, il faut bien partager des codes, mais il
faut rester cohérent dans les choix, et donc préciser les codes, et pour le
faire, on est obligé de faire appel à un élément extérieur aux opérateurs de
l’opération.
Le champ de communication reste de toutes façons étroit, mais
surtout, finalement tout est apprentissage.
Les parents arrivent à instruire leurs enfants, comme les
hirondelles apprennent à voler à leur progéniture.
Avec cette image on comprend en passant que l’homme n’a pas
l’exclusivité du langage, ni de l’intelligence.
Le liseron se débrouille plutôt mieux que l’être humain dès que
l’on passe en 3 D : l’hommes est plus habile « à plat »,
« en 2D » avec ses « tablettes », qu’elles
soient de cire ou de cristaux liquides.
« Le réel c’est l’impossible ! ».
Quand on demandait à Binet, qui a inventé « les
test d’Intelligence » pour mesurer « les Quotients
Intellectuels, « les Q.I. », à usage psychiatrique, afin de
détecter « les débiles mentaux », « idiots »,
« crétins des Alpes » (pour cause d’hypothyroïdie, pour
cause de manque d’iode) – ces mots n’étaient pas des insultes,
mais un authentique vocabulaire savant … du moins au début : -
« C’est quoi l’Intelligence ? », il répondait : -
« C’est ce que mesure mon test ! ».
Autres questions :
Ø
C’est
quoi « votre Réel », que vous appelez solennellement :
« LE Réel », à part ce que ce évoque d’inaccessible ?
Ø
« L ‘impossible ? »
Ø
Mais
ce qui est impossible à l’un, n’est pas forcément impossible à l’autre !
et je parle ici autant des « possibilités dites mentales »,
tout autant que celles dites « manuelles » qui sont tout aussi
« mentales aussi ».
L’originalité de la physique quantique toute entière –
vraisemblablement née des crises européennes du début du siècle a été de
repenser la physique depuis ses bases.
Sans doute fallait-il le faire.
Mais elle a déjà 100 ans, et tout le monde de continuer à vivre et
penser comme si elle n’avait jamais remis aucune horloge à l’heure.
Pourquoi ne l’enseigne-t-on pas dès la maternelle ?
On s’apercevrait alors que la sempiternelle expression « physique
contre-intuitive » n’a en réalité aucun sens.
La physique quantique est celle qui repense « l’addition » :
Quoi de plus simple ?
On a alors cessé de l’appeler « addition »
On lui préfère le mot déjà consacré depuis presque un siècle de
« superposition ».
Si changer de langage pouvait éviter aux enfants de sombrer dans
l’autisme ou la schizophrénie, il serait urgent de s’en soucier.
Vocabulaire et mental :
Une collègue et amie me disait : « Dans la vie on a le droit de
rêver, mais quand on rêve il faut le savoir ! ».
Quelle profonde vérité, derrière ce défi linguistique.
Sans doute, les Aristotéliciens jugeraient-ils l’aphorisme
« paradoxal et/ou contre-intuitif ! ».
Il témoigne pourtant d’une très haute philosophie de l’existence.
Tout comme : « Ne fait pas de lapsus qui veut ! » : Tautologie !
Pourtant rien de plus « vrai ».
A l’égal, un déclaré
« malade mental » - ce qui n’exclut pas l’amitié - me fit
comprendre d’un coup, qu’il avait compris ce qu’étaient « le
cristallin, la rétine, le chiasma optique, les aires visuelles occipitales, les
aires associatives, etc. », et pourquoi pas aussi « le photon
et l ‘effet photo-électrique », lorsqu’il me dit, à propos
de « la télévision » - : « Toute vision est
« télé ! ».
Esprit fort assurément !
Mais, c’est pour ce genre de propos, qui n’a pourtant rien de
révolutionnaire qu’on l’avait interné de force en service de psychiatrie !
Etre simple n’est pas toujours bien reçu. Ailleurs ou en d’autre
temps, on l’aurait comparé à Saint François d’Assise !
Mais – quelle histoire, cette « Télé » qui colonisa
tout notre XX ème siècle :
Aujourd’hui, on cherche à nous faire oublier ces vérités
premières, en nous imposant l’apparition d’appariteurs d’opérette, sur les
écran plat (en 2D, inodores et sans saveur) de notre propre chambre – rendus
quasiment obligatoires à moins d’être remplacés par des P.C., et sans espoir
d’aucun dialogue - afin de nous convaincre à intervalles irréguliers
(on peut insister sur cette temporalité « déstabilisatrice »),
que désormais « midi sera à 14 heures » – et cela, en cachant les caméras, les
équipes de tournages, etc. mais on les fera bien réellement payer au
contribuable asservi, sous forme de « redevance télévisuelle »
etc.
Mais ne pas « être au courant » des standards
cosmologiques que l’on fait varier arbitrairement au gré de puissances
occultes, 2 fois par an – sans jamais dire ni comment ni pourquoi – me parait
grave.
Non seulement on asservit, mais on fait payer l’asservissement, on
oblige à consommer …
Rappel digressif : Interner un supposé malade mental contre son gré ne lui
évite pas d’être soumis à l’obligation de payer en quelque sorte « l’hôtellerie »
de sa prison dorée, sous la forme appelée « forfait hospitalier ».
Dans de telles conditions, on pourrait penser que ça pourrait
« donner du travail pour tout le monde », vu le nombre
croissant des personnes concernées.
Mais, non ! le chômage augmente, tandis que - entre « grêves
ou vacances » - jamais cumulatifs ! – il est de plus en plus
difficile de compter sur la fidélité à la parole donnée.
.
Au point que le véritable problème de la France est devenu
non pas tant celui du travail que celui du temps libre – sous toutes ses
formes :
Ce qui alimente les publicités les plus indécentes et/ou
provocatrices :
On vend du vent au prix fort : tandis que le nombre des gens dans le
besoin, en nourriture et/ou en soins ne peuvent être satisfaits, on invente des
« centres de jeûnes » - en terre exotique - pour alimenter un
tourisme élitiste, lucratif pour les uns, destructeur pour les autres : 890 Euros par personne et pas
semaine « pour ne pas manger » : J’ai
rarement vu atterrir sur mon ordinateur de publicités aussi indécentes !
Les révoltés seront appelés « des radicalisés ! »
Ces simples considérations sociétales, ne sont ici placées
gratuitement, mais pour insister sur les liens profonds qui existent entre les
formations éducatives et savantes, et les types de sociétés qu’elle produisent
20, 40 ou 60 ans plus tard…
____________________________________
Reprenons :
Le cœur de l’originalité nouvelle de la « physique
quantique » réside en effet dans « le principe de
superposition », comme l’a fait remarquer Paul A. M. Dirac
(physicien de père français et de mère anglaise, d’où son nom de famille bien
français) dès les premières pages de son livre : « Les principes de
la mécanique quantique » (First Edition : Oxford
University Press 1930 ; PUF 1931, pour l’édition française).
Dirac devait prévoir l’existence de « l’antimatière »
qui fut mise en évidence quelques années plus tard.
Que dit le « principe de superposition » ?
D’une certaine façon, il n’est rien d’autre que le principe de l’addition, mais
sorti de la mathématique, et revu et corrigé dans toute sa pureté
physique : A + B n’y donne jamais un mélange de A et de B, mais bien
« l’un plus l’autre ».
En mathématique traditionnelle, on a l’habitude de dire qu’on ne
peut pas « additionner des choux et des carottes », ni x + y,
sauf sui x = y.
Pourtant dès que l’on admet cette exception, on rentre déjà dans
l’axiomatique de la mathématique pure, et l’on sort déjà totalement de la
physique.
Ainsi, en conséquence, en mathématique, on a l’habitude de dire 3
+ 2 = 5 ; mais cela n’est pas de la physique. Cest de la mathématique
pure, construite sur une axiomatique déjà très élaborée, même si on l’apprend
dès la classe de maternelle.
Cette sommation est « un mélange » de
chiffres – qui n’en respecte aucun.
Pourtant pour un physicien, il sera même rare de pouvoir de dire
que 3 + 2 = 2 + 3 (Cf : le calcul
matriciel n’est pas commutatif).
· QUE DIT LA
MATHEMATIQUE ?
Son histoire est d’abord celle d’un « outil intellectuel
» - utile pour vendre les brebis et construire des pyramides – qui avec le
temps a gagné en quelque sorte son autonomie en s’émancipant des besoins
auxquels elle devait d’être née. De cette origine, elle a conservé comme une
empreinte génétique d’être une « représentation mentale ».
Mais du fait de ses excellents résultats à l’aune des résultats
que l’on attendait d’elle, elle s’est trouvé sacralisée, particulièrement à
partir de Giordano Bruno et se Galilée, et de manière toute
naturelle pour ainsi dire, volant de succès en succès dans le propre monde
qu’elle avait elle largement participé à construire, ce qui tient, qu’on s’en
loue ou le déplore d’une certaine tautologie.
Elle est devenue un monde-en-soi, cohérent, opérationnel.
Il serait intéressant de pouvoir prendre un peu de recul vis de
« l’univers mental » dans lequel nous nous trouvons ainsi
immergé (essentiellement des « principes ou axiomes »
comme : « la causalité », la « non-contradiction »,
« l’invariance des lois », etc.
Est-ce possible. ?
Galilée :
l'Univers est écrit en langage mathématique :
« La philosophie est écrite dans cet immense livre qui
se tient toujours ouvert devant nos yeux, je veux dire l’Univers, mais on ne
peut le comprendre si l’on ne s’applique d’abord à en comprendre la langue et à
connaître caractères avec lesquels il est écrit.
Il est écrit dans la langue mathématique et ses caractères sont
des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels
il est humainement impossible d’en comprendre un mot.
Sans eux, c’est une errance vaine dans un labyrinthe obscur ».
Galilée, L'Essayeur, 1623.
Que signifie ce « humainement » ?
Probablement un sens restrictif : « Il est possible qu dieu lui
comprenne toujours ! »
Mais, pourquoi vouloir comprendre ??
Et depuis, comme, malgré tout, personne ne comprend rien au monde,
tout le monde de reprendre en chœur :« Le monde est écrit en
langage mathématique » …ou … « Le réel c’est l’impossible »
( Jerôme Cardano, Jacques Lacan, etc.)
En physique, on pourrait dire quelquefois que ça marche même si on
ne comprend pas.
C’est peut-être ce que la physique a de plus en commun avec la
psychanalyse ! J !
______________________________________________________
Pour suivre les débats ou « progrès » des
savants, il faut faire quelques pas en arrière :
L’homme s’est considéré depuis longtemps comme « matériel »
(<- « mater ») et « physique »,
(= « être vivant se développant »). (cf. en note de bas
de page l’étymologie du mot « physique »).
En maintes régions du monde, non pas toutes, l’homme s’est senti
d’essence différente de celle des plantes, des rochers, des animaux non hommes,
etc. ou même la merveille des merveilles de l’aboutissement de l’évolution en
cours … Cf. Darwin, struggle for life, sélections
naturelles, supériorités des races, etc. Les écosystèmes sont
absents de la théorie.
Depuis longtemps, de puissantes réflexions occupaient les longues
soirées d’hiver des hommes, au terme desquelles ils inventèrent de très
intelligentes cosmogonies : parmi celles-ci, les cosmogonies
égyptiennes, tout a fait remarquables, presque partout caractérisées par
« les doubles paires d’opposés », soit « le nombre
4 », desquelles les grecs, dont Hésiode, firent des « copiés-collés »
plus ou moins réussis, cahin-caha, malgré la présence de certaines incongruités
et même de quelques contre-sens par-ci par-là, durant probablement plusieurs
millénaires, en passant par la civilisation minoenne, comme nous l’avons
un peu montré dans les pages : « l’invention de la psychiatrie »
et la « conversion de la Grèce ».
Des cosmogonies sont issues des théogonies :
Ainsi, phénomène daté, des théogonies égyptiennes sortira le christianisme (mot
à mot « les partisans de l’embaumé, le Christos »).
Ici nous pouvons mentionner quelques écrits récents et
remarquables de Sigmund.Freud. Citons de lui au moins 3 idées
fortes :
Ø
Dans
« Moise et le monothéisme » (1935) il montre que Moise
était égyptien.
Ø
Ailleurs
il explique que, pour l’homme, « l’idée de Dieu » est issue de
la partie non symbolisée – voire non symbolisable – de « l’image des
parents ».
Ø
Enfin,
avec la construction qu’il imagine du « complexe des castration »,
il invente « le mythe de la horde primitive », dont
l’intérêt est d’y placer « le désir » des garçons de coucher
avec leur mère, et pour en arriver là, « le besoin » (et non
pas désir) de tuer leur père.
Comme le père est plus fort que les enfants, les frères devront
s’unir (naissance de la démocratie ou « union sacrée » comme
en 1914) pour tuer leur père.
Puis les rivalités – oubliées un temps, durant la guerre - ne
pourront que reprendre entre eux – puisque les fils n’ont qu’une seule mère
pour tous - afin de « s’approprier le butin ».
C’était il y a longtemps… Et loin de Freud l’idée d’en faire une
« grille de lecture » des temps présents.
Quoique vaille cette explication, on constate effectivement que
« les rapports entre l’homme et Dieu » n’ont pas toujours été
roses.
Les grecs n’avaient d’ailleurs aucun scrupule à essayer de tromper
Zeus, en lui envoyant par exemple des fumets de repas délicieux afin de
l’apprivoiser… C’est là le génie de la « métis » (= « ruse »)
des grecs, qualité en tous les temps de tous les grands stratèges.
Finalement, au « siècle dit des lumières en Europe »,
la question fut reposée avec force en ces termes : « Est-ce
l’homme qui a fait Dieu, ou est-ce Dieu qui a fait l’Homme ? »
Petit a petit on s’est convaincu que c’est « l’homme qui
avait fait Dieu ». Cf. page « l’invention de la psychiatrie ».
Mais il y a eu les physiocrates
Mais il y a eu les physiciens
Mais il y a eu les médecins (« physician »
= médecin en anglais), les vétérinaires, les botanistes et tous les
savants des sciences de la vie…
Ø
Et
tous de rentrer en conflit avec l’Eglise !
Car l’Eglise, elle, était restée fidèle à la bonne vieille
« physique d’Aristote », sur la chute des corps, le
géocentrisme, l’homme animal suprême et parlant (« zoon logotikon »),
les autres animaux étant supposés être idiots et n’avoir rien à dire – bien que
parfois jugés par des tribunaux ecclésiastiques - et pour couronner et
consolider sa physique, Aristote avait inventé « l’Après-Physique »,
ce qui se dit en grec « Meta-physique » (cf. note de bas de
page), ce en quoi Aristote excella, fort de principes qui courent encore,
« principe de causalité », « principe de
non-contradiction »… etc.
Ø
Mais
par définition, quand on change la physique, on est bien obligé de changer
la métaphysique qui en découle.
Alors la métaphysique devint une « arme de guerre »,
« une police de la pensée », « la police des polices ».
Il y a eu l’interdiction de changer « les épicycles de
Ptolémée », « les dogmes de la Torah », dont l’Eglise
se recommandait – clés en mains - et qu’elle a été chercher dans les tribus
juives, parce qu’après la V ème siècle, plus personne ne savait lire les
hiéroglyphes égyptiens qui disaient à peu près le contraire.
L’Eglise a donc mis en place la Sainte Inquisition, brûlé Giordano
Bruno, le médecin de Valence, Michel Servet (qui tenait
probablement son savoir du Syrien, Ibn Nafis), et bien d’autres.
Galilée, lui, ne voulait pas être brûlé : il abjura. Le texte supra
semble donc indiquer une habile précaution.
Car, qui change la physique doit ipso-facto – s’il reste
logique avec lui-même - changer sa métaphysique !
Et le combat continue.
Mais le plus incroyable, dans cette interminable « guerre
des métaphysiques », ce n’est pas qu’on ne parvienne à faire la paix.
C’est que cette guerre est sans objet :
N’arrivant toujours pas à se concevoir « assis sur le
trône du créateur », ceux-là mêmes qui pensent « avoir mis
Dieu à terre » continuent à chercher partout la vie et les origines de
la vie….
Mais, ni la quête de l’infiniment grand, ni celle de l’infiniment
petit, ne pourront jamais les convaincre qu’ils occupent déjà la place
imaginaire qu’ils ont tant convoitée, s’ils leur faut pour cela « se
voir » eux mêmes assis en la place.
Car, comme on l’a déjà écrit (dans la page sur « la
décussation »), aucun homme ne s’est jamais vu, ni ne se verra jamais
lui-même, ni à l’endroit ni à l’envers, sinon seulement en image de lui.
Cependant qu’elle transpire depuis toujours par tous les pores de
« l’univers » cette vie !
Ils croient qu’il leur faut se voir pour savoir ce que sait ce qui
ne se voit ; ce qui s‘appelle « la capture mentale par l’image ».
Quoi qu’il en soit de ces péripéties discursives, il nous suffira
ici de retenir que la physique précède et conditionne la métaphysique.
__________________________
Et pourtant, fait essentiel – on ne le dira jamais assez - ni les
variétés humaines (qu’elles soient appelées mentales ou physiques) , ni les
variétés de la physique ne traduisent
n’importe quoi !
On apprend souvent bien plus des dites anomalies que du « n
ième » modèle parfaitement standardisé (qui d’ailleurs n’existe jamais
quand on le regarde de près).
Contrairement à ce qu’a trop tendance à croire un vain peuple –
surtout en ce qui concerne la psychanalyse – volontiers confondue avec la folie
– laquelle n’est pourtant jamais n’importe quoi non plus – bien que trop volontiers
confondue elle-même avec le domaine passe-partout de l’insulte et du rejet de
« l’altérité » radicale, en quelque sorte « racisme »
avant l’heure –et depuis toujours peut-être, avant que le mot n’ait la fortune
que l’on sait, mais tout à fait « ailleurs » qu’en ce qui
pourrait justement être sa place.
Ce point est important : on pourrait le développer.
« Le langage mathématique », est un « espéranto »
qui a réussi !
Je sème des « axiomes » et je récolte des
« propriété ». Après tout c’est assez normal.
Encore fallait-il avoir l’idée et les moyens de la faire.
Je sème des « noyaux d’abricots » et je
récolte des « abricots »
Le plus admirable, c’est lorsque les équations sont prédictives –
et elles le sont jusqu’à un certain point – jamais une adéquation absolue –
sauf en mathématiques, justement.
Mais il n’est – en gros – pas nécessaire de faire des
mathématiques pour prévoir que l’abricotier donnera des abricots.
Pas forcément besoin de mettre beaucoup de « mathématique »
dans la « botanique ».
La « physique quantique » au sens moderne, est
incontestablement « enfant des mathématiques ».
Car, c’est à la fois en entérinant l’ensemble de ses systèmes
opératoires, en en confrontant ses incohérences et en en acceptant les
contradictions, qu’elle s’est construite entre 1922 et 1928.
Dès lors, la question de « la réalité physique » qui
était depuis Aristote, liée aux sens et à leurs grossières « erreurs
», les défie encore, mais dans une expression mathématisée, corrigée, mais
que valent ces corrections.
Avec Einstein, elle
est devenue davantage « réalité physique mentale », mais que
vaut-elle pour autant, sinon qu’elle s’accorde mieux avec notre
sacro-sainte table de multiplication ?
Car la « réalité physique mentale » est bien
autre chose que « l’imagination pure ». Elle en est la
« réflexion ».
Elle est peut-être, pourrait-on dire ici en s’autorisant d’un jeu
de mots, « imagination impure ».
On sait aussi que les perceptions sensorielles varient avec les
organismes.
Chez l’homme aujourd’hui, la vue a perdu ses privilèges
scientifiques, plus particulièrement en cause aux débuts de l’aventure
scientifique : Sa place n’est plus guère reléguée que dans « l’émotionnel »
- on en use et en abuse - et l’on sait tout ce que cela peut déterminer en
comportement personnels et/ou collectifs.
Car l’affectivité, elle, fonctionne encore très bien – souvent
violemment.
Les comptes :
En mathématiques classiques, il y a un élément neutre de
l’addition qui est le zéro : Ce chiffre ne correspond à aucune réalité physique
mentale pour moi qui ne peux ni voir ni palper un « zéro ».
En va-t-il autrement chez d’autres espèces, ou êtres ?
ailleurs ?
Il y a aussi un élément neutre de la multiplication qui est le
chiffre « 1 ». Ce chiffre peut-il avoir une réalité physique pour
moi ? Exactement dans les mêmes termes que précédemment : Comment
« un point » de dimension « 1 », sans consistance
pourrait-il avoir une réalité physique mentale pour moi ?
Le chiffre « 1 » ne sert qu’aux calculs. Il n’existe pas
à proprement parler pour moi comme représentation physique mentale.
Il en va encore de même du chiffre « 2 » qui n’est
pourtant pas un élément neutre : Personne n’a jamais vu – ni même palpé -
de corps à 2 dimensions - surface sans épaisseur – sinon peut-être en tant
qu’image recomposée, virtuelle, spéculaire, dans un miroir ? Il est possible de
concevoir une image pure, à 2 dimensions, mais elle n’est plus alors une
réalité physique mentale : elle est imaginaire pure.
La question parait plus grossière dans le cas d’une photo qui a
l’épaisseur de son support. Pourtant, le « 2 Dimensions » est
un véritable casse-tête pour les animaux non domestiques. (et notre « j’habite
60 m2 » est une pure habitude trompeuse pour évoquer un
appartement dont on ne veut pas dire la hauteur).
Que peuvent concevoir les animaux non domestiques à partir d’une
image sans relief ?
Certes on sait bien sûr qu’une image peut « prendre des
allures de réalité de réalité mentale » : cela peut être
« interprétation », « information », « reproduction »,
« tromperie », « incertitude », voire « mirage ».
Tous ces attributs sont caractéristiques de « l‘écrit »,
« des erreurs des sens », etc.
Pour de nombreuses raisons, il semble bien que la réalité physique
« universelle », ne puisse commencer qu’avec le chiffre 3 (ne
désignant pas obligatoirement : longueur, largeur, hauteur), ce qui ne
veut pas dire qu’elle ne puisse se poursuivre bien au-delà.
Sont-ce là de simples considérations projectives
anthropomorphiques ?
Enfin, ce que la mathématique appelle « multiplication »
n’est en réalité qu’une suite d’additions.
Dire que 1 x 1 = 1 n’appelle guère de commentaire : l’élément
étant déclaré neutre, il annule la consistance de l’opération.
Pour passer aux chiffre « 2 », « 3 », et aux
« nombres premiers », l’addition est incontournable.
Toute multiplication mathématique n’est alors qu’un cas
particulier de l’addition dont elle suivra les définitions axiomatiques
mathématiques – c’est-à-dire non démontrables. Pour un mathématicien, 3 x 3 = 9
signifie 3 + 3 + 3 = 9.
On revient donc au cas précédent ; et ainsi de suite.
Mais, par principe, la physique quantique ne fonctionne pas sur ce
modèle de brouillage des chiffres.
Au contraire, le principe de « la superposition quantique »
semble s’approcher bien davantage de la véritable « sommation » en
n’opérant pas de mélanges intempestifs (ni physiques ni mathématiques) :
« Un navet + une carotte » restent bien « un navet +
une carotte », même s’il y a de très nombreuses façons de regarder les
2 objets – de très près comme de très loin.
· LES MATHEMES DES SIGNIFIANTS
1. Pratiquement jusqu’à la
nécessité de développer des logiciels de traduction automatique, la
linguistique a opéré en totale ignorance des concepts mathématiques, parmi
lesquels particulièrement « les groupes ».
2. Très curieusement les
phénomènes quantiques fonctionnant dans des systèmes binaires (à la différence,
selon ce qu’on connaît jusqu’à ce jour, des systèmes gravitationnels) comme
« les symétries », « les brisures de symétrie »,
« les « anti - … charges, matière, particules » etc.
rappellent fortement la caractéristique essentielle des signifiants qui est de
se fonder sur des systèmes de « traits significatifs »,
reconnaissables uniquement dans des « systèmes d’opposition binaire » ,
de mille façons et ne peuvent fonctionner autrement : ainsi, « blanc »
apposé à « noir », « clair » à « sombre»,
etc.
3. Mais un même signifiant peut
aussi faire partie de plusieurs groupes d’oppositions, c’est à dire en fait, de
plusieurs « champs sémantiques » (c’est souvent ce qui rend si
comiques les traductions automatiques).
Par exemple « raison »
peut s’opposer à « folie » dans un « champ » ; mais
peut aussi s’opposer à « tort » dans un autre champ.
Pourtant le signifiant est exactement le même dans les deux cas.
Il peut même alors aussi lier mentalement les groupes,
engendrant « confusions, lapsus, jeux de mots délibérés, fonctions
nouvelles », etc. – un peu comme une « molécule A-B »
peut devoir toute sa consistance de molécule, au simple fait que « l’atome
de A » et « l’atome de B » partagent un même électron
qui les lie.
4. Quant à la barre «
/ » du groupe « signifiant / signifié », elle se place
aussi au cœur de certaines mécaniques d’opérations de groupes mathématiques,
soit comme « liant » ou « séparateur », tout
comme « l’Union » (semblable à ce que nous avons appelé
« le collage de la castration ») ou de « désunion »
(semblable à ce que nous avons appelé – à l’identique du langage courant -
« le décollage, la fêlure, la folie ».
Mais les groupe mathématiques offrent encore un très grand
éventail d’autres situations possibles : « intersections »,
etc. dans le cadre desquels on pourrait aussi probablement voir ou imaginer de
nombreuses combinaisons possibles de signifiants, engendrant à leur tour des
phénomènes « quantiquement mentaux » (c’est à dire
« état intriqués » etc,) dans lesquels la vitesse de la
lumière (jouant incontestablement pleinement son rôle dans les « transmissions
électriques neuronales », à côté de - ce qu’on ne sait que depuis peu
- de « communications par champs magnétiques ») n’aurait
plus ici plus aucune fonction.
5. Enfin notons tout l’intérêt
qu’il y a à se pencher sur les questions de « commutativité »
ou « non commutativité » (comme dans « les matrices »)
en restant bien dans les systèmes de signifiants – à différencier complètement
des fonctions grammaticales et de la place des mots dans la phrase.
A poursuivre …
___________________________________________________________
VI.
Expériences inexpliquées :
Les
phénomènes de transmission d’information à distance inexpliqués ne sont pas
exceptionnels ; précisément à l’occasion d’un évènement concernant un
sujet potentiellement fortement investi affectivement.
Ces
phénomènes sont, en général, relativement imprécis, et mal compris de ceux qui
en sont eux-mêmes l’objet.
Comme
les phénomènes restent inexpliqués, les
personnes impliquées peuvent même être suspectées d’être des simulateurs.
Ces
phénomènes reproduisent pourtant – mais à un autre niveau - ce qui résulte des
« états intriqués », conséquence du « principe de
superposition » des particules électroniques.
Pour
que le phénomène soit observé, il faut que les particules aient préalablement
été en contact.
On
considère trop souvent que les objets obéissant aux lois de la « physique
quantique » doivent être des particules de l’ordre de grandeur du
photon, notion d’ailleurs mal précisée dans le « principe de
décohérence ». Ce n’est pourtant pas toujours le cas.
En
réalité, la physique quantique n’a rien à voir avec les dimensions : C’est
peut-être une des raisons pour lesquels le « graviton » ni le
« magnéton », s’ils existent n’ont jamais été mis en évidence.
A
propos des signifiants – à notre connaissance - aucun travail de recherche n’a
jamais été mené.
Pourtant,
une mise en scène d’Hergé, le père créateur des bandes dessinées de
« Tintin et Milou »
se rapporte à notre recherche :
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1er
temps : Tintin fait connaissance avec Chang en Chine.
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2ème temps : Tintin
qui s’était assoupi a la révélation soudaine que son ami Chang a eu un
accident d’avion au Tibet
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Ces états qui ressemblent fort aux « états
intriqués de la physique quantique » n’ont – on le voit – rien à voir
ave un inconscient collectif.
Ils peuvent non seulement concerner 2
personnes, mais aussi 2 états de la même personne, laquelle peut se surprendre
elle-même, de recevoir soudain de soi-même ou d’un supposé extérieur, en une
sorte « d’éclair », un « souvenir vivant et
présent », ou une « compréhension (terme toujours
suspect) aiguë », ou une « impression de déjà vu »
ou de « révélation », allant jusqu’à ce qui a souvent été
nommé « état second », parce que les mots manquent pour les
dire – phénomènes au demeurant fréquents et souvent décrits avec une certaine
précision.
Ma mémoire a été, il y a quelques temps, impliquée
dans une expérience surprenante : Pendant 2 ou 3 semaines, j’ai recherché dans
ma mémoire, au moins plusieurs fois par jour, le nom de quelqu’un que je
voulais appeler.
Dans ce genre de situation, il est tout à
fait inutile de téléphoner aux renseignements pour demander : « S’il
vous plait, pourriez-vous m’indiquer le numéro de téléphone d’une personne dont
j’ai oublié le nom ! »
Comme bien souvent dans ce cas là, plus on cherche,
moins on trouve ! Il se produit quelque chose comme un blocage.
La meilleure méthode est habituellement de
n’y plus penser et le mot revient parfois par surprise. De plus, bien sûr
j’avais essayé de déjouer un « refoulement » de type freudien,
en recherchant à partir d’associations d’idées, mais en vain.
Or, tout d’un coup, en voulant saisir un
verre sur une étagère, celui-ci m’a glissé des mains, et avant qu’il ne touche
terre, je l’ai intercepté au vol et il ne s’est pas brisé !.
Mon émotion fut très forte, et dans la même
instantanéité, à la fois je me disais : « mon cerveau fonctionne
bien – pourquoi cet oubli sans raison ? », et le nom m’est revenu.
Il me semble
bien que cela n’a rien à voir avec le refoulement et le nom en question n’a
rien à voir avec la situation.
Le résultat
d’une action impliquant plusieurs « états intriqués » de
moi-même est-elle imaginable ?
Je m’interroge
toujours sur l’explication de cet événement – plus physique que psychique pour
employer un langage de psychologues qui me semble déjà obsolète – qui semble
contrarier tout ce qu’on enseigne généralement.
Ces phénomènes mentaux inexpliqués sont des
myriades.
Si l’on veut conserver le nom et la notion
d’inconscient – plutôt multiples d’ailleurs chez chacun – dans le sens « d’exclus
du monde de référence partagé » – lequel reste une question bien
mystérieuse, ce qui domine ici, c’est surtout, loin des dessins de Freud
qui ne prétendaient d’ailleurs nullement être des représentations graphiques du
mental, son caractère fondamentalement délocalisé : ni proche ni
lointain ; ni interne ni externe ; et bien sûr sans dimension
métrique.
Peut-être pourrions nous prolonger encore
notre réflexion en termes « d’états » jusqu’à celui de la
mort, qui certes atteint chacun statistiquement avec une grande régularité,
mais, individuellement, de la façon tla plus imprévisible, et même fantaisiste.
Nous y reviendrons.
On peut même aller infiniment plus loin
dans les élucubrations : Nos connaissances en physique sont véritablement
très relatives (sans ne donner à ce mot aucune connotation physique).
Qui aurait pu dire au début du XIX ème
siècle que notre corps était traversé d’ondes radios et de radioactivité ?
Et pourtant il l’était !
Qui dit que les hirondelles restées encore
en Afrique à la fin de l’hiver, ne communiquent pas avec quelques hirondelles
déjà revenues en France en éclaireur, qui pourraient même leur faire savoir
qu’il est meilleur de patienter encore
pour revenir, ou au contraire les assurer que le mois de mai sera assurément
très beau en France ? Assurément nous n’en savons rien.
Nous ne savons même pas comment les
hirondelles et les pigeons voyageurs s’orientent, au mètre près, sur des
milliers de kilomètres, et cela qu’il pleuve ou qu’il vente ?
En définitive :
Il y a au moins 2 affaires, auxquelles la
physique dite classique n’était pas habituée, à savoir :
1 La question des états intriqués n’est pas uniquement
qu’ils sont « instantanés », c’est à dire un seul et même état
de chose, dématérialisée au sens commun :
L’instantanéité
n’a plus le moindre rapport avec la vitesse de la lumière, certes, mais
ce n’est peut-être pas la le plus impressionnant – sinon que maître Albert
avait dit que c’est impossible.
2 Il y a aussi une question dont on parle moins comme telle –
évidemment liée à la précédente – qui est :
Par
où ça passe ? Par où passe l’information - qui n’en est d’ailleurs
plus une au sens strict : Toute information, de quelque nature
qu’elle soit, nécessite un « temps de transmission » – c’est
dans la définition du mot information - aussi bref soit-il, et de
quelque nature qu’il soit.
Dans
les états intriqués, il n’est plus question d’information du tout.
Il est question d’autre, mais de quoi ?
Personne
n’en sait rien. Il ne s’agit pas de matière, « étendue comme un long
bâton plus ou moins rigide » jusqu’à parfois des années-lumière. Pas
davantage d’anti-matière.
Alors,
il n’y a plus « espace » ni « temps » !
Les quatre dimensions en sont pour passer un mauvais quart
d’heure ! N’y en aumait-il plus qu’une ? Mais restons nuancés :
« Y
a de l’Un ! », comme disait Lacan sans doute ici, tout à
fait perceptiblement.
Non
seulement cette physique est « iconoclaste », « non
picturable », certes, mais aussi « inimaginable », et
elle « entretient le mystère » – qui est bien plus que « l’énigme ».
Elle
approche ce que l’in a souvent voulu appeler « esprit » parce
qu’on n’avait ni mot, ni la moindre idée de ce dont il s’agit…
Eh
bien ! On en est là, très exactement au même stade d’interrogation que
l’homme des cavernes : on « joue du bistouri » au lieu de
« jouer du silex », mais le mystère reste le même – Et
l’étonnant est plutôt qu’on le redécouvre, après tant de détours.
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Pour
approcher Démocrite : clic
En
nos notes de bas de page : Un court extrait de texte de Diogène
Laerce sur Leucippe et Démocrite, d’après : « ed.
H S [Long, Oxford 1964] Βιβλίον Θ' ».
Une
traduction en français de ce texte peut être trouvée dans « Les
présocratiques » de la collection « La Pleïade ».
Le
passage 44 énumère les éléments de la doctrine de Démocrite : Diogène
Laerce lui attribue clairement de parler des « atomes »,
dont il attribue la paternité à Leucippe et qui sont illimités « en
grandeur comme en nombre » : « καὶ
τὰς ἀτόμους
δὲ ἀπείρους
εἶναι κατὰ
μέγεθος καὶ
πλῆθος », et ils fabriquent les 4
éléments : « feu, eau, air et terre », ainsi que
« le soleil et la lune », qui sont de même nature que
« l’âme », « καὶ τὴν
ψυχὴν ὁμοίως »
, et « l’esprit » : « ἣν
καὶ νοῦν
ταὐτὸν
εἶναι ».
D’autre
part, s’il n’y a pas la moindre allusion au « corps » au
sens moderne de « somatique », au contraire, celles de
« l’âme » et de « l’esprit » sont
clairement des entités distinctes.
L’existence
du vide est réaffirmée.
Quant
aux mondes, ils sont en nombre infinis.
Puisque
ce sont les « quanta » qui nous intéressent en « physique
quantique », le mot « atome » - qui signifie
étymologiquement la même chose que ce que l’on a fait du mot « quantum »
- est indiscutablement présent tant
chez « Démocrite » que chez « Diogène Laërce » ;
mais chez Démocrite « a-tomos » est un adjectif se
rapportant à « idéa », alors que chez Diogène Laërce,
le mot « a-tomon » est devenu un substantif désignant
« un objet » ; et dans les 2 cas, « d’in-divis »
reste la qualification centrale de notre définition moderne du mot « quantum »
= « portion élémentaire indivise».
Mais
on ne sait toujours pas dire « portion indivise de quoi »,
et ce serait précisément intéressant de pouvoir le dire.
Fait
essentiel pour notre approche, Diogène Laërce, vécut au IIIème siècle
après J.C., soit environ VII siècles après Démocrite, dont III après
la naissance du christianisme !
Les
fragments directs de Démocrite en grec deviennent extrêmement
difficiles à trouver [ils devraient prochainement être édités par Vrin].
Nous
avons hâte d’avoir accès aux fragments d’origine car les traductions en
français peuvent égarer.
En digression,
soulignons qu’un seul texte comme celui rapporté infra, suffirait à réfuter
que les grecs aient été, jusqu’à tardivement, les défenseurs d’un « rationalisme monolithique »,
tout comme de « l’unicité d’un monde univoque ». C’est la
diversité qu’engendre toute la « physique », mot à prendre
ici en son sens de « ce qui croit, pousse, se développe ».
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Δημόκριτος
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Notes de bas de page :