La physique des signifiants depuis Démocrite : la question de l'indivis

 

La physique [1]des signifiants depuis Démocrite  ( page 1 sur 2 )

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L’Agora d’Athènes : Diogène Laërce dit que Démocrite est venu à Athènes, où il a rencontré Socrate, mais sans se faire connaître de lui.

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Jacques de Perso

 

Deux citations en exergue :

 

 

1.  « Οτι άριστος ίατρός καί φιλόσοφος ;

        Le meilleur médecin est aussi philosophe »  Galien

 

NB : Le médecin était aussi « physicien », mais Galien ne disposait pas du mot : le mot « physique » existait mais le mot « physicien » n’existait pas encore.

 

Qui plus est, l’adjectif « relatif aux propriétés du corps » était en grec « φυσικός, ή, όν » (« phusikos, è, on ») tout comme nous disons encore aujourd’hui, en français : « c’est physique ! »

 

 

Hippocrate dit que les chèvres sont très sujettes à l’épilepsie : Il désacralise l'épilepsie appelée en son temps "le mal sacré", explique son origine encéphalique, et lui donne le nom que nous avons conservé.

 

 

2.  « Il est aussi difficile d’accéder à notre Inconscient par le moyen de notre Conscience, que d’accéder à la connaissance du Monde Extérieur par le moyen de nos Sens »  Sigmund Freud ; Die Traumdeutung (édition >1921) [2]

 

NB : On ne saurait mieux mettre en parallèle – deux abords d’une même entité - la psychanalyse (naissante) et la conception d’une nouvelle physique qui était en train de naître [3] celle de la physique quantique : Freud le savait-il ?  Cf. infra.

L’une et l’autre sont comme deux avions qui volent à la même altitude : le champ de vision est le même, mais comment s’approcher ?

 

 

NB : Cette page devenant beaucoup trop lourde en octets, je vais l’appeler « La physique des signifiants (page 1 sur 2)

et la suivante : « La physique des signifiants (page 2 sur 2)

 

 

RESUME :

A première vue, on pourrait avoir l’impression que la notion « d’individu » (= « to atomo » en grec contemporain [4]) est le résultat d’une lente conceptualisation formelle en même temps que de sa prise de conscience, construite au cours de l’évolution, et que c’est seulement un regard rétrospectif qui permettrait – par analogie - d’individualiser désormais les espèces et les plantes, c’est à dire même ce que l’on suppose non doué de raison au prétexte qu’il ne dispose pas du langage articulé, et finalement, même les atomes et les composants de l’atome : « individualiser » a alors pris tout simplement ici le nême sens que « désigner »

Pour les linguistes, un langage est composé de signifiants et de signifiés - dont la nature abonde - parmi lesquels les expressions verbales ne sont que l’une des modalités d’expression.

En Grèce ancienne, Héraclite et Démocrite sont parmi les premiers qui en Europe, et probablement à la lumière des sciences indiennes, ont énoncé l’idée de la dualité de notre Univers, composé « d’atomes et de vide », lequel « vide » devait permettre aux dits atomes de se mouvoir.

Sans remettre en cause la structure de ces catégories, des langages et de l'Univers, la Science moderne, héritière de ces premiers travaux devient plus nuancée : les intrications et interactions sont partout, même si elles échappent à nos perceptions, et si l’atome moderne ne ressemble plus aux atomes des Abdéritains, le vide lui-même représente un monde qui reste à explorer presque en entier, porteur de tous les fantasmes d’autres mondes, d’intuitions, de sentiments et de sensations dont par ailleurs notre monde moderne cherche à se défier à la recherche d’une introuvable objectivité.

Dans ces conditions, il est bien possible « qu’une physique toute » ne puisse pas être appréhendée par les seules données qui négligeraient l’importante remarque de Blaise Pascal (in : pensées ; contrariétés) : « …On dit que la coutume est une seconde nature, mais je crains bien fort que la nature ne soit qu’une première coutume. »

Qu’en est-il alors de l’établissement d’une communication... et, qu’est-ce qui différencie dans son principe « les créatures » des autres « créations » ?

En toute logique, si « le courant passe » c'est parce qu'un « fil » était déjà là... l'information le parcourant - peut-être dans ses deux sens - même pour ce qu’il en est de l'évolution, qui pourrait ainsi se trouver dès l’origine en relation avec sa fin.

Les bouleversements du XX ème siècle en physique, ont déjà fait déchoir de sa place d’absolu, ce qu'on pourrait appeler un « principe de chronologie », déjà aboli par Schrödinger dans sa métaphore du « chat »

Ira-t-on jusqu'à un « principe de renversement » tel qu’il n’a cessé d’inspirer les fictions ? La question du hasard comme avatar du temps pourrait s’en trouver reconsidérée [5], alors que le temps déjà n’apparaît plus comme le maître absolu des paramètres physiques.

Il serait intéressant d’apprendre quand et comment est apparue l’idée de temps dans l’histoire. Cf. Vocabulaire du temps clic

 

NB : Il y a les sciences fondamentales et les sciences appliquées qui différent surtout par l’a priori de la place qu’on leur assigne.

A propos des rapports de la nature et de la culture avec les sciences, il est à noter qu’une effervescence dans le monde des sciences – ne fut-elle que théorique - semble se produire en général au sein d’une même effervescence dans tous les autres domaines. Du moins les  exceptions semblent rares. Mais cela peut dépendre aussi des moyens de diffusion amplifiant l’écho des travaux.

 

________________

PREFACE Septembre 2018) :

 

L’écriture de ce texte ayant démarré et s’étant poursuivie durant plusieurs années directement sur le Web, mes approfondissements m’ont à chaque fois amené à m’éloigner toujours davantage des idées reçues, apprises, officielles, etc.

Il en résulte qu’une sérieuse mise à jour serait nécessaire.

Le plus intéressant de mon texte est peut-être justement à trouver dans ses contradictions qui résultent

a)     soit de questions que je perçois encore comme contradictoires en elles-mêmes,

b)     soit dans celles qui résultent de mon évolution au travers de ma recherche, dont je rappelle qu'au départ, elle était : « Comment pourrait bien exister une communication entre deux êtres, à partir de – finalement – rien ! » 

C’est pourquoi j'ai finalement été amené à penser qu'il y avait déjà quelque chose (un fil) auparavant si ce n'est peut-être déjà tout.

 

Chaque fois qu’il y a une contradiction du type b), c’est bien que j’ai fait un travail personnel qui m’éloigne des idées apprises, à l’école ou ailleurs.

La compréhension du mot « atome » en est un exemple remarquable car il suffisait de lire des textes anciens ou des dictionnaires pour savoir qu’à l’époque de Démocrite « atomos – a -on » était un adjectif qui signifiait « non divisé » et non pas « indivisible » : Aristote est venu bien après pour en faire un substantif neutre désignant une particule élémentaire dont je ne sais encore pas s’il la considérait « indivisible », car en fait peu m’importe, vu que le sujet qui m’intéresse est la notion « d’individu » (Le mot est réservé en français à des organismes vivants, « individualisés » comme tels par d’autres, mais dont on sait bien qu'aucun n’est « indestructible ») et plus particulièrement de la communication entre deux ou plusieurs individus.

Ce thème de travail sur ce qui rend possible l’établissement de la communication n’a à ma connaissance jamais été approfondi à ma façon, à propos des êtres humains, en cherchant comment elle peut surgir.

Tout ce qui a été décrit concerne le code et le message, mais n’interroge jamais sur la façon dont l’échange peut miraculeusement s’installer lors d’une rencontre par exemple.

Ce qui a été dit concerne le message qui grâce au code rentre dans un individu, ou sort d’un individu, mais ni comment passe la communication ni comment le code entrant a pu entrer la première fois.

Je crois finalement que les dispositions génétiques en constituent l’élément primordial essentiel, en entendant par génétique bien plus que les chromosomes et l'ADN, mais une genèse primordiale qui finalement nous ramène à l'ensemble du monde physique, même si elle n’en apparaît chez chacun que  sous les apparences de l’hérédité.

Le reste, invisible n’en est pas moins présent, et comme déjà communicant comme de toute éternité.

C’est pourquoi j'avais dessiné ces cercles dans la page « La traumdeutung de Freud, etc. » clic, à partir du texte de Freud, ce qui m'a laissé  perplexe et insatisfait :

- « Qu'y a-t-il entre les ronds des deux inconscients? »

D’où ce travail qui est le modeste produit de la conjonction d’une honnête pratique médicale avec le profit tiré des nombreux travaux d’autrui, anciens et contemporains.

 

 

___________

 

PROLOGUE – avertissement ( 2017) :

 

Cette page est en élaboration : Elle est pour l’instant un tissu de questionnements tranquilles mais qui me semblent impossible à écrire, et souvent même à conceptualiser de façon linéaire et simple : Sitôt la phrase écrite, survient l’objection, dans la formulation ou même dans l’idée naissante. C’est ce que les grecs appelaient la dialectique.:

Cette élaboration essaie de résoudre ou dépasser les apories de la page précédente. : http://jdeperson.free.fr/communications.htm dont le thème est : « Que signifie communiquer ? »

Pour ce faire, il faudrait commencer par préciser entre quoi et quoi, etc.

Ce texte fait également suite à « la décussation du tronc cérébral » dans ce site de psychiatrie.

Ma recherche tourne radicalement le dos à l’acception naïve d’un « psychisme » plus ou moins surnaturel postulé comme un « a priori » culturel qui se l’avouerait ou non, brandi trop souvent sans questionnement, tel un « jocker » qui justifierait toutes les ignorances.

Ce texte est en cela aussi issu de mes recherches historiques et cliniques en psychiatrie, à laquelle il voudrait tourner aussi le dos, pour la raison qu’il me semble qu’il n’y a plus rien à en dire, même si ses routines perdurent, voire s’étendent, sous mille formes relevant d’un même paradigme depuis 200 ans, faisant suite en cela à quelques siècles d’Inquisition.

Pourquoi un peuple entièrement concerné s’impose-t-il de feindre de l’ignorer, voire de l’implorer ?

 

Par sa nature de « physique », mon nouveau travail ne peut que vouloir être en accord avec le renouveau d’une pensée écologique qui a déjà un demi-siècle d’existence, et vouloir replacer l’homme dans le concert de l’entière nature, et la nature dans toutes ses réalités et pas seulement celle de l’homme, qui n’y occupe en rien une place à part.

Dans cet ensemble physique et physiologique, la médecine tient une place de choix, ce dont personne ne peut - sans doute - douter.

Il semble que depuis la préhistoire, la notion « d’individu » n’ait fait que s’affirmer, ce dont l’explication nous laisse tout aussi cois que l’ont probablement été nos lointains ancêtres devant ses mystères et ceux de notre monde. C’est là une invite à la recherche de l’origine de « l’individu »

 

Les prêtres, guérisseurs et faiseurs de pluies étaient les intercesseurs entre l’invisible, les forces et les dieux, et la fragile existence de chacun : Ici, la modernité n’a apporté aucune lumière, et c’est peut-être impossible. Le rêve aussi a depuis toujours tenu une place de choix dans l’appréhension de ces liens : on ne saurait s’y soustraire.

Car comment se soustraire – « loin du désir » -  à ce « besoin de chercher et savoir », qui reste depuis la nuit des temps le seul remède connu aux tourments profonds de toute existence ?

En témoigne le péché d ‘Adam, dont il n’est pas sûr qu’il fut puni, mais peut-être au contraire récompensé, d’y gagner le Graal de la mortalité.

 

Ainsi, ma réflexion sur la communication réflexive se voudrait donc autant que faire se peut, soumise à ces valorisations contextuelles dans leur ensemble, contrairement à ce qui avait été généralement écrit jusqu’ici sur le sujet, parce que les neurologues – ou neuro-physiologistes - isolaient toujours « le S.N.C d’un patient » [ou d’un animal de laboratoire – souvent endormi ou anesthésié – sinon regardé au microscope entre lame et lamelle] de « tous les autres de ses congénères » et au-delà.

 

Ma démarche est donc dans ce nouveau texte celle qui relie en fait deux concepts qui ne valent pas que par les mots maladroits qui les désignent :

« celui d’in-dividu » (« to a-tomo » en grec contemporain) dont il semble bien difficile de dire s’il plonge ses racines dans la nature, dans la culture ou dans quelques artefacts

et « la psychanalyse » en ce qu’elle serait le contraire d’une interprétation, mais une « authentique ana-lyse » (= « en progressant - la dissolution »)  – dans laquelle il n’y aurait pourtant pas à retenir l’illusoire radical « psy- » s’il n’était consacré par l’usage.

Pour beaucoup de raisons (étymologie, champ sémantique, etc.) je préfère le mot « mental » pour tout ce qui est fonctionnement physique, santé, pathologie, etc. et garder le mot « psychique » justement pour ce qui n’est plus physique, et est à rechercher dans des mondes qui n’ont plus rien à voir avec notre catégorie de la santé au sens médical du terme.

On peut toujours débattre indéfiniment des définitions, car elles ne valent que par rapport à celles des autres mots du système considéré.

 

Tout le monde entend malheureusement le mot « ana-lyse » dans le sens « d’interprétation » ce qui est bien sûr un contresens total.

Il faudrait l’entendre au sens plus difficile « d’étude des parties d’un ensemble » auquel on ne donnerait ni qualifications ni limites a priori.

Il n’y a de psychanalyse que du particulier, mais dans un ensemble : nuances qui ont alimenté les relations conflictuelles et pourtant emplies d’apports complémentaires entre Freud et Yung.

Quoi que Freud ait fait réellement, et bien qu’il ait pu se tromper à l’occasion, il déclare clairement que le travail qu’il se donne à faire est celui d’ana-lyser (comme un chimiste) et que ensuite, il n’a pas à faire de « psycho-syn-thèse », qui ne relève plus de son travail : Ce serait la  liberté de chacun de disposer comme il le veut, à sa façon, toutes le « parties » que l’ana-lyse a porté au jour.

 

Enfin pourtant, voilà : Si la psychanalyse n’envisage en gros que « l’individu-monde [6] », comment se pourrait-il que deux individus se rencontrent ?

Et cette question du dit « individu » (sommairement défini dans notre culture par quelques données d’état civil) (à côté d’autres groupements de culture orale et tribale dont le groupement forme « un individu à lui tout seul », « par un ensemble aussi bien délimité ») est d’ailleurs pour moi la même que celle qui me semble avoir éclairé soudain ma compréhension de « la décussation des fibres dans le névraxe » : une simple « poignée de main » suffit à comprendre que notre proprioception spontanée en 3D est ancestrale (on naît avec) alors que l’image en miroir en 2D, plane et inversée ne l’est pas (on en apprend l’usage à 18 mois) Il existe même en anatomie les cordons de Goll et Burdach de la proprioception (sensibilité profonde) inconsciente essentiels à la vie.

Mais alors qu’est-ce qu’un individu ? Y en a-t-il autant que de groupes reconnus, « des infinitésimaux aux anti-infinitésimaux » ?

Remarquons déjà combien il est vague et malaisé de désigner, par le langage ou de toute autre façon, ce que l’on appelle tantôt « un homme* », tantôt « une personne** », tantôt « un sujet », tantôt « un être », etc.

*NB : en latin « humus » (la terre) => « homo-hominem » => en français « homo => om => on » qu’on ne trouve toujours qu’au cas sujet (sans doute traduction par les Francs du « man » allemand - car l’équivalent n’existe dans aucune autre langue romane) et « hominem => homme » dans tous les cas ;

** : C’est de là que vient le titre de cette page : Le mot vient de la définition même du « signifiant » : « une représentation ».  En latin, « personna » signifie « représentation »  Le mot a curieusement pris en français selon les cas tantôt le sens de « quelqu’un », tantôt le sens de « aucun » ! (Cf. le stratagème de la réponse d’Ulysse à Polyphème : - « Qui est là ? » - « Personne ! »)

Plus tardivement « personna » => « personnage » est une dignité ecclésiastique.  Le mot « personna » viendrait de l’étrusque.

De même, personne ne s’étonne que « chaque individu » ait dans la tête 100 milliards de neurones, ayant chacun un corps cellulaire lequel reçoit par ses dendrites et émet par son axone, et ces neurones communiquent entre eux ; mais, quand on voit un troupeau d’une centaine d’animaux ayant chacun deux yeux, deux oreilles, une bouche et une langue, tout le monde dira que ce troupeau est composé d’une centaine d’individus ! On sent bien ici tout l’arbitraire des unités choisies.

Là est toute ma question, et qu’elle ne tende qu’à nous échapper ne me semble pas une raison suffisante pour la délaisser, au vu de  toutes ses implications existentielles, dans toutes les formes de vie, de sexualité, de sentiments, etc. 

 

Depuis Henri Wallon et jacques Lacan, on sait que la fragile unité-individualisation du bébé se forge - entre 6 et 18 mois - devant le miroir. C’est ledit «  stade du miroir » (1936) par lequel à la fois l’individu se réalise à partir d’éléments corporels préformés mais encore immatures, mais aussi aliène la représentation qu’il a de lui même et qui devient à la fois plane et inversée, et cela au sein d’un entourage et de stimulations multiples, langagières, sensibles et autres.

Cette structuration de la vie de relation sur un mode administratif traditionnel et fortement imprégné de culture montre que l’on ne peut rien en appréhender sans considérer l’entourage.

Cette structuration (du temps, des formes, des abstractions) vole en éclats dans les rêves, dans certains états qu’on appelle de « pathologie mentale », etc.

Les apports au cours du XX eme siècle de Sigmund Freud en psychanalyse, sur l’inconscient et les rêves,  puis de Michel Jouvet en neurophysiologie, sur le sommeil et ce 3 éme état insoupçonné jusqu’à lui qu’il appelle « Sommeil Paradoxal » et au cours duquel il situe les rêves, nous permettent aujourd’hui à la fois de repérer avec une certaine précision ces états et de mettre au jour bon nombre de démystifications et aussi d’interrogations qu’ils nous apportent.

Pour sa recherche – et depuis au moins 1945 - Jacques Lacan, [à reconnaître comme psychanalyste et mathématicien – et certainement pas comme philosophe, ce dont il s’est toujours défendu] s’appuie sur les outils linguistiques (école structuraliste) et mathématiques – particulièrement la topologie ( « surface de Boy » découverte par Boy en 1902, etc.)

Ses apports, on le sait, sont immenses par les portes qu’il ouvre.

Ainsi, de même qu’un signifiant n’a de valeur que celle « d’un représentant » « dans et pour » le champ des autres signifiants, de même tout individu « n’ex-siste » que parmi un ensemble de repérages. 

 

Mais les apports du XX ème siècle apportent plus encore, en décentrements de type coperniciens, dans des domaines très différents :

D’une part, « la cible des pulsions » ne serait rien sans ladite pulsion qui prend origine, non de la cible, mais de l’émetteur : et c’est pourquoi elle peut être détournée de sa cible (et même dite « sublimée ») La découverte des hormones fait partie de la compréhension.

D’où il découlerait qu’il n’y a « d’ex-sistance » que de relations

D’autre part enfin – et ceci est un renversement d’autant plus considérable qu’il découle autant des travaux des psychanalystes que des neuro-physiologistes : Alors que l’on était parti jusqu’ici de la raison raisonnante et éveillée pour tenter de cerner le rêve, le sommeil et l’inconscient - qui s’en échappent constamment - on s’aperçoit aujourd’hui que l’on pourrait procéder de façon inverse - non pas que les états soient réversibles, mais relatifs – et s ‘étonner d’autant de « l’éveil » qui surgit, en apparence comme spontanément, après un état tel que ceux que Jouvet qualifie de « paradoxaux » ou que d’autres qualifient aussi, selon les circonstances de leurs apparitions, de « pathologiques » : C’est alors « l’éveil », voire « le réveil », qui deviennent surprenants, et non plus « le sommeil » ou « le rêve »

Enfin, l’inconscient [7] apparaît partout sans doute comme l’état le plus fondamental.

 

 

 

φ -> Phy-sique <-> fi-o ; fi-eri : devenir

 

On retrouve ce mot partout en français : « forti-fier », « intensifier », « falsi-fier », etc.

 

Voir en fin de notes de bas de page : vocabulaire clic

 

Dictionnaire latin –français F. Gaffiot

 

 

 

 

De l’élaboration directe sur le net résultent quelques bizarreries : Les paragraphes écrits le plus tôt sont en fin de page

Il en résulte la même chose pour les notes de bas de page : les premières sont les plus récentes.

La lecture chronologique de l’écriture commence donc par la fin ; mais c’est sans aucune importance.

 

De même je dois m’excuser de ne plus corriger certains « errata » – même si je les ai repérés - lorsqu’ils me semblent sans importance eu égard à la compréhension du texte.

[notons que le pluriel neutre latin (« errata ») a une exacte apparence de féminin singulier mais s’accorde en latin au pluriel neutre pour les adjectifs. En grec et en arabe il s’accorde au singulier pour les verbes. Mais il s’accorde en français sous l’apparence d’un masculin pluriel : c’est bien que le neutre est reconnu par le français, mais que le français ne peut pas le reproduire ; Semblablement, ici, j’aurais besoin d’un 2 ème degré « d’italicisation » des caractères, que le clavier ne me permet pas d’écrire] 

 

Je sais bien que mon travail de recherche peut être regardé de haut par ceux pour qui la physique est un monde d’axiomes, d’équations, de médailles et de brillantes technologies.

Ces définitions sont des restrictions neuves et appauvrissantes : Ils emploient le mot physique dans le sens de « mécanique », même dans les chapitres qui portent d’autres noms ; mais la physique n’est pas seulement cela.

J’explore la physique dans un sens différent, plus vivant, * à partir de questions précisément écartées par le précédent, les mondes de la vie et de la médecine, les mondes des signifiants à côté de ceux qui n’en ont pas.

Il ne s’oppose pas au précédent et c’est pourquoi le mot « physique » y a toujours été le même.

Le mot « physique » existe en grec depuis 3000 ans sans n’avoir jamais changé de sens contrairement à tout un autre vocabulaire se référant à l’esprit, à l’âme et états d’âme.

Le mot est passé directement en français sans être relayé par les latins (Galien, né à Pergame, a exercé la médecine en Italie en grec) et en a gardé exactement tous les mêmes sens en français (en fait un seul [8]) jusqu’à cette sorte de confiscation que nous venons de mentionner (dans le contexte de l’exaspération du divorce récent (XVI ème s.) science/religion)

 

* Paradoxalement, « la mécanique des véhicules spatiaux » emporte les astronautes « à la recherche « de la vie » dans l’univers », mais sans qu’aucun savant ne dise jamais dire ce qu’il entend par là.

Les astronautes partent en voyage avec beaucoup d’instruments, d’idées et de poésie. Ils évoquent quelquefois Magellan ou Christophe Colomb, sujets qui n’ont strictement rien à voir. mais ceux qui les emploient ont chacun des ambitions de recherches qui leur sont propres, et la cacophonie est dans l’ensemble considérable.


 

 

 

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BIBILOGRAPHIE utilisée pour cette page et commentée :

 

Langues :

·         « Recherches sur le développement historique du grec » ; Jean Psichari ; Paris 1892 ; Bibliothèque électronique Gallica ; en pdf. Téléchargeable : clic [9]

·         « Les présocratiques » ;  Y. et O. Battistini ; Les intégrales de philo Nathan 1990.

·         « Démocrite, grains de poussières dans un rayon de soleil » ; Jean Salem ; Vrin 1996.

·         « Vie et œuvre de Démocrite : les bases de la théorie atomique » (en grec) imprimé à Thessalonique 2004 : www.zitros.gr

·         « Les avatars du vide » ; Heinz Wizmann ; éditions Hermann ; Paris 2010.

·         « Les débuts de la philosophie: des premiers penseurs grecs à Socrate » (André Laks et Glenn W. Most) Ouvertures bilingues. Fayard novembre 2016

 

Outils mathématiques en linguistique :

·         Langage, transformations syntaxiques et analyse mathématique, etc… => analyses formalisées et traductions informatiques : Cf. Travaux de Zellig S. Harris (1909 – 1992) comme « La langue et l’information » (paru en 1988 ; mais traduction en français seulement en 2007) : clic

·         Pour l’application au grec : Thèse de doctorat ; « Le lexique-grammaire des verbes du grec moderne » Anastasia Yannacopoulou (2005) : clic

 

Linguistique pure :

·         « Cours de linguistique générale » de Ferdinand de Saussure

·         « Six leçons sur le son et le sens » de Roman Jacobson.

 

Sujets culturels connexes :

§         « La nature et les Grecs » recueil de cours donnés par Erwin Schrödinger en 1948 à Dublin puis de nouveau à Londres ; Les Belles Lettres ; Paris 2O14.

§         « Du démon de Socrate, 1836 » du docteur F. Lélut (livre numérique gratuit) : clic (cité dans la présente page web ; le mot démon n’a pas le sens de diabolique mais de divinité)

[La recherche d’un mot, dans tout un livre paru il y a presque deux siècles, devient immédiate : un prodige de la technique, (à l’heure des reconnaissances faciales, par les caméras, dans les gares)]

§         « Un saint est né » 1975, de Naguib Mahfouz, dans le recueil « hiqayat haratina » (« histoires de notre quartier ») (transformation de la vie après un rêve)

§         « Némésis médicale » 1974 par Ivan Illich ; actualisation par l’auteur en 1999 : clic . Travaux qui alimentent toujours nos réflexions mais ici, accords et désaccords : je trouve que ses réflexions reposent sur des présupposés ; A l'époque qui arrive, la première question qui va s'imposer de plus en plus est « qu'est-ce qu'un homme ? »

Jusqu’ici, on n’a commencé à aborder la question qu’en prenant le sujet à l'envers, c’est-à-dire par « tout ce qui concerne les droits et/ou les interdits de tuer la chose ».

On ne pourra répondre à la question des origines qu’en en décentrant le sujet.

Ivan Illich parle de la disparition du sujet : J’y vois davantage la métamorphose des repérages, la disparition de concepts au profit d’autres, etc. cf. infra.

Je ne parlerais justement pas comme lui du « gouffre qui existe entre le somatique et le mathématique » Pour moi, les mathématiques, les calculs probabilistes, etc. font partie de nos signifiants constitutifs et que nous transmettons.

 

Sur les rêves :

·         Tout le monde connaît de nom Sigmund Freud et ses trois livres à partir desquels il fonde la théorisation de l’inconscient : « La science des rêve », « le mot d’esprit » et « psychopathologie de la vie quotidienne »

Beaucoup moins cités sont des petits textes courts souvent très intéressants, sur des sujets précis, tels  « Quelques notes additionnelle à l’interprétation des rêves dans son ensemble » (NB toujours se méfier des traductions qui changent souvent un mot pour un autre) dans lequel Freud traite de « la question de la responsabilité du rêveur dans son rêve », et en quoi elle n’a aucune valeur juridique - aussi immorale puisse-t-elle paraître ; puis de « la question de la télépathie » – que Freud ne rejette pas - assortie d’exemples précis et expliqués.

On y aperçoit alors là un Freud beaucoup plus ouvert que celui que rapporterait volontiers une image stéréotypée régulièrement reproduite, de représentant guindé de la haute société viennoise du XX ème siècle débutant.  

·         Il faut tout autant citer dans une direction toute différente les travaux neuro-biologiques purs – en particulier Electro-Encéphalo-Graphiques - dont l’un des plus remarquables acteurs a été Michel Jouvet à Lyon : clic 

Il se dit Yungien, non freudien ; Mais je crois qu’il en mal saisi les différents (eux-mêmes aussi peut-être) pour des raisons de lecture : d’un côté Jouvet rapporte avec beaucoup de précisions de fines observations de Freud, mais d’un autre, il me semble qu’il lui fait dire des choses qu’il n’a jamais dites (ou bien peut-être Freud a-t-il évolué dans le temps ?)

A la relecture, je m’efforcerai de rapporter les propos de Jouvet sur Freud : [ … ].

·         Ce dont ni Freud ni Jouvet ne parlent – il me semble - c’est non pas de la mémoire qui mène au rêve – mais de la mémoire du rêve ; qui suit le rêve.

Quand je me réveille, il arrive que je me souvienne bien d’un rêve, mais son souvenir s’estompe en général très vite, mis à part certains cas très particuliers de grande valeur théorique.

En revanche, si je lis l’heure à la pendule à ce moment là, je ne l’oublie pas durant quelques jours, même si je n’y prête pas grande attention. Ce souvenir ne s’estompe pas de suite, et il s’inscrit bien dans ce qu’on appelle « la mémoire à court terme » et qui se construit dans le « circuit de Papez », ce que l’on sait depuis plus d’un demi-siècle. Si on m’interroge, je pourrai m’en souvenir le lendemain, alors qu’un rêve habituel - en un sens beaucoup plus fondamental pour moi - sera en général déjà oublié. Pourquoi ? Comment ?

Le « refoulement » nous dira Freud ! Certes, mais cela ne dit absolument pas comment ça marche physiologiquement : Personne n’en a jamais rien dit.

Ainsi, il est probable que les structures qui supportent ;

1)      La mémoire du rêve ;

2)     La mémoire à court terme 

3)     La mémoire à long terme – sont de nature très différente, même si dans tous les cas elles sont responsables d’une projection corticale dont l’activation trahit la connexion.

Mais il y a aussi de particulier cet état de semi-confusion « entre rêve et réalité » - de superposition de ces informations discordantes -  qui ne dure guère, et qui ne se produit absolument pas lorsque l’on juxtapose la mémoire à court terme et la mémoire à long terme.

 

Sur le sommeil : Travaux neurophysiologiques (ici sur le sommeil physiologique et non pas l’anesthésie générale) :

Jean Michel Jouvet : Beaucoup de travaux, peu d’écrits spécialisés, mais d’intéressantes (et faciles à lire) mémoires publiées en 2013 (Editions Odile Jacob).

Jouvet a découvert le Sommeil Paradoxal (par sérendipité [10], dit-il) en lisant les enregistrements d’activation rapide de l’électroencéphalogramme (EEG) généralement 4 fois 15 minutes par nuitée, contrairement au ralentissement des ondes durant tout le reste du sommeil.

Durant ces phases on observe des mouvements oculaires rapides + atonie musculaire extrême + érection (on connaissait déjà la crampe du matin) et c’est là que Jouvet place les rêves et d’autres fonctions neuronales importantes. Et ce faisant, il sort le rêve du sommeil.

Contrairement à ce que disent ceux qui ne le comprennent pas, ces découvertes qui ouvrent beaucoup de portes et encore d’autres interrogations, ne contredisent pas les acquis de Freud sur l’inconscient et les rêves, lesquels Jouvet n’interprète pas car il fait de la neuro-physiologie.

D’ailleurs la psychanalyse est bien autre chose qu’une interprétation, plutôt à bannir – mais évitons de nous perdre ici ! 

Freud, lui, ne s ‘est jamais dégagé de ses premiers travaux de neurophysiologie (sur la cocaïne, l’hypnose, etc.) et il les imagine premiers dans un processus d’engendrement des fonctions mentales parmi lesquelles il y a le rêve.

IL installe ainsi finalement l’aporie de la page web précédente : Si chaque un occupe un monde, comment se rencontrent-ils ?

Cependant, par son travail remarquable, il a fait émerger la psychanalyse.

Mais dans celle-ci, il dit qu’il « s’est toujours heurté » à ce qu’il nomme  « le roc biologique », et qu’il n’a jamais pu dépasser « le nombril du rêve »

Pourtant pour moi, ce roc biologique pourrait être un écran à la façon de l’écran du fétichiste, voire d’un écran comme tous les écrans, c’est-à-dire « un cache » : en étendant ma main, je saisis le cercle de lumière qui était sur le sol l’instant d’avant.

La vision de Yung permet sans doute d’échapper à l’aporie sus-dite.

Et si l’on inverse les propos, et que le rêve engendre la biologie, ou mieux, s’il se « superpose » au sens physique moderne du mot, tout le problème s’évanouit [11].

Les travaux de Jouvet n’excluent  aucune façon de considérer ces choses.

Le rêve reste un état dont on peut déplacer le champ, et c’est le pas que Michel Jouvet peut franchit en isolant ce qu’il nomme « le sommeil paradoxal », car en réalité, il sort complètement le rêve du sommeil.

(Cf. la chanson de Nizar Qabbani dans ma page « présentations » Clic : l’objet de cette chanson se limite métaphoriquement à l’amour, mais lequel engage toute la vie du malheureux héros)

Si je comprends bien, la fonction que Jouvet attribue au rêve est celle d’un « tri » opérationnel, ce qui pourrait nous amener à penser que « l’oubli du rêve », que jusqu’ici on a plutôt déploré, fait en réalité partie de sa fonction-même.

Notons aussi que là où Jouvet rejoint Freud et Yung, c’est quand – dès qu’il y a la racine « phy » comme dans « physique » ou « physiologie » - c’est tout un écosystème qui est impliqué – et ici l’écosystème n’est pas seulement individuel – ou plus exactement les repères administratifs de l’individualité n’existent plus – il est l’univers entier.

Jouvet dit que c’est à partir des rêves que les anciens ont élaboré leurs conceptions des « au-delà » que regagnent les âmes quand elles quittent les corps, lors de chaque rêve ou après la mort.

 

Pourtant…  C’est quand même comme ça ; même si « au paradis des amours » les amants ne se rencontrent pas… : A chacun son « ciel » et son « δαίμων » au sens socratique du terme.

 

Tableau de F. Goya :

El sueno de la razon produce monstruos

 

A l’heure du rêve, « le sommeil de la raison produit des monstres »

comme Francisco Goya l’a si bien montré à travers ses peintures :

 

 

 

Mine de rien :

J’espère surtout que les travaux de Michel Jouvet ne seront pas détournés de leur pureté originelle, car les fantômes de l’inquisition n’ont jamais cessé de hanter la médecine (d’où le « serment d’Hippocrate ») :

Lu dans LE MONDE / 29.06.2017 à 10h39 :

Titre « Comment faire pour se souvenir de ses rêves ? » par Sylvie Chayette :

Développement « Certaines personnes rêvent plus que d’autres, comment expliquer cette injustice ? »

Mon avis : Je pense qu’elle voulait dire « différence !

 

 

 

FIN DU PROLOGUE

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LES AJOUTS progressifs à  MA PAGE :  irréguliers et datés, positionnées de telle sorte que les plus récents sont les plus hauts dans la page, 

En attendant une mise en page plus expressive pour un lecteur (ce qui est à la fois très long et prématuré).

 

Octobre 2017

 

Alors même que j’écrivais les lignes qui suivent, j’apprends la triste nouvelle :

 

Décès du Professeur Michel Jouvet

 

https://www.univ-lyon1.fr/actualites/deces-du-professeur-michel-jouvet-914269.kjsp
Michel Jouvet, médecin, spécialisé en neuro-physiogie, membre de l'Institut et médaille d'Or du CNRS.

 

Michel Jouvet est décédé le 3 octobre 2017 à Villeurbanne à l’age de 91 ans.

Hommage soit rendu ici à ce très grand clinicien et chercheur.

 

LE REVE :

 

Michel Jouvet  nous a livré en  2016 un livre nommé « Le sommeil, la conscience et l’éveil »

Dès la première page, il interprète une fresque de la grotte de Lascaux  (ayant 30.000 ans) « la  scène du puits », très connue mais toujours énigmatique jusqu’à présent pour nos contemporains.

Tout en ayant l’air de trouver sans avoir cherché – ce qu’il appelle sa « serendipité » -  Michel Jouvet nous explique que la scène représente un dormeur, rêvant en phase de sommeil paradoxal  puisqu’il est en érection – et dont l’esprit représenté par les oiseaux ici, vagabonde sur le thème de la chasse au bison.

C’est la très belle introduction d’un ouvrage sur le rêve.

 

L’explication, pour inattendue qu’elle soit, serait alors celle d‘un savoir très ancien tombé dans l’oubli depuis ce temps reculé.

Pour lui le rêve est à l’origine de la croyance en un détachement possible de l’âme qui quitterait le corps lors des rêves.

 

Scène du puits de la grotte de Lascaux.

 

Pour Michel Jouvet  y apparaissent  alors :

 

Un homme endormi, rêvant puisqu’il est en érection

2 oiseaux (tête du rêveur + tête du propulseur)

2 états symbolisant la connexion de l’esprit du rêveur avec le vagabondage de son rêve

un bison aux entrailles ouvertes, image du désir accompli dans le rêve.

 

Le songe serait alors celui de la mise à mort du bison et la peinture suivrait une théorisation.

 

 

Mais :

A à la réception du message :

·        On pourrait aussi admettre qu’aucun signifiant n’a jamais de valeur propre en lui-même et que faute de connaître les codes d’un langage, toute interprétation d’un message ne peut que s’alimenter des codes de celui qui le reçoit. Qu’en est-il ici exactement ?

·        En linguistique et ailleurs, on parle de « traits significatifs », dans une langue, dans un texte, ou tout ouvrage, alors que d’autres « traits » n’ont aucune importance eu  égard au champ spécifié. Par exemple un accent étranger, eu égard à l’énonciation d’un théorème en mathématiques, etc. : Quels sont dans cette fresque ces 2 catégories de traits et dans quel espace de validité ?

·        Quelques fois des erreurs de datation, etc.

 

Enfin, dès l’envoi :

 

Les codes culturels :

Il est déjà difficile de partager les émotions de gens d’il y a 3000 ans, comme les Grecs anciens, qui ne partageaient pas du tout nos concepts culturels actuels, qui ne partageaient rien qui ressemblât de près ou de loin à nos catégories mentales, en ces temps homériques,

Leroy Gourhan nous a largement mis en garde sur l’interprétation des fouilles, de la mise en terre des morts, qui ne signifient nullement a priori une croyance en un dieu, etc.

Alors pour ce qu’il en est des Cro-magnons ou des Néandertaliens…

Par exemple, chez les héros de l’Iliade, on  ne trouve rien qui puisse se rapprocher en quoi que ce soit de notre conception de « l’individu » : le héros grec est toujours qualifié par une caractéristique de son corps ou de son esprit, un attribut quelconque, ou l’une de ses vertus - et il n’est rien sans la référence unitaire par rapport à laquelle on le situe, en général un groupe : Achille aux pieds légers, etc.

Il en va de même de nous-même à ceci près que « l’unité est un être humain » – laquelle n’est d’ailleurs valable que dans le champ précisé d’un défilé étroit de représentations signifiantes qui constituent ce qu’on appelle pour l’occasion l’observateur.

En Europe au moins, « la catégorie de l’individu » est récente.

Si la langue grecque contemporaine a adopté le mot « to atomo », c’est qu’elle ne disposait d’aucun autre auparavant.

De même – on le reverra infra, « la volonté » n’existait pas chez les Grecs anciens : Aucun mot, rien : Le verbe Bouleuô signifiait délibérer ; Bouleusis, la délibération ; Bouleuterion, le lieu ou l’on délibère ou un tribunal ; Aujourd’hui la Boulè (Vouli), c’est le conseil, le Parlement.

Comment alors « deviner » dans ces conditions, ce qu’ont bien pu éprouver des gens qui avaient – il y a 30 000 ans - des catégories mentales si différentes des nôtres ?

Au total, avec quelques arguments forts, on ne peut alors qu ‘avancer une appréciation plombée « d’un pourcentage de forte probabilité ».

On pourrait continuer…

On pourrait surtout revenir à notre interrogation : Qu’est-ce au juste qu’une communication entre 2 choses ou 2 êtres ?

 

HIPPOCRATE :

 

Quelques pages plus loin, Michel jouvet cite le traité d’Hippocrate sur « le mal sacré » ( l’épilepsie) (mais en français). Ecoutons-le le présenter :

p.p. 24 – 25 :

« La localisation, à l'intérieur de l'organisme (et pas seu­lement dans le cerveau), d'organes responsables de l'éveil - et secondairement de la « conscience » - n'a pas été facile, et c'est une longue histoire qui a duré presque une vingtaine de siècles et qu'il est passionnant de résumer.

Curieusement, un génie, à qui nous devons faire une place à part, avait deviné, il y a plus de vingt siècles, où se trouvait l'organe qui commandait à la fois l'éveil et la conscience.

C'est Hippocrate de Cos (né en 460 avant J.-C., l'année où Périclès prit le pouvoir à Athènes).

La légende raconte qu'Hippocrate était descendant d'Her­cule (du côté maternel) et d'Asclépiade (du côté paternel).

Hippocrate nous a laissé de nombreux livres.

L'un des plus connus s'intitule « La Maladie sacrée ».

Dans ce livre, où il est question de l'épilepsie, Hippocrate démontre à la fois son sens de l'observation et son esprit critique.

Il reconnaît qu'une lésion cérébrale peut entraîner une paralysie du côté opposé et il enseigne que l'épilepsie n'est pas une « maladie sacrée » :  lui attribuer une cause divine n'est qu'un signe de l'ignorance de l'homme - mais qu'elle a des causes naturelles.

Très en avance sur son temps, Hippocrate fut le pre­mier à enseigner que 

 

Voici la traduction que rapporte Michel Jouvet et dont je vais discuter les mots « éveillé » et « volonté »  :

 

 

 [ c’est Hippocrate qui parle] : « le cerveau est l'organe le plus puis­sant du corps humain, qui puise sa force dans l'air que l'on respire. [...] Les yeux, les oreilles, la langue, les mains et les pieds sont commandés par le cerveau. Donc j'affirme que le cerveau éveillé est l'interprète de notre volonté. Il y a encore des gens qui pensent que le cœur est l'organe avec lequel nous pensons, nous ressentons le plaisir, la douleur ou l'anxiété, mais cela est faux »

Reconnaissons donc la priorité et la puissance du grand Hippocrate car si on remplace le mot « air » par « oxygène » dans le paragraphe précédent, on ne peut qu'être admiratif devant son extraordinaire génie - d'autant plus que, plus tard, Aristote (384-322 avant J.-C.) enseignait que le cœur était le siège de l'esprit, tandis que le cerveau ne servait qu'à refroidir le sang.

Souvenons-nous aussi qu'il a fallu ensuite mille années pour que Vésale (1514_1564) reconnaisse le rôle du cœur dans la circulation et du cerveau dans nos actes et nos idées… »

 

Mon attention a alors été attirée par les termes traduits à partir du texte d’Hippocrate :

 

A)  Donc j'affirme que le cerveau éveillé est l'interprète de notre volonté.

 

car :

D’une part, si le cerveau a justement pour fonction de connecter toutes les sensations et fonctions de tous les organes de notre organisme – et même au-delà ; pour cela, « l’éveil » n’est pas nécessaire.

Et d’autre part, je ne sache pas que le mot « volonté » ait existé chez les Grecs anciens au sens où nous l’entendons aujourd’hui, particularité qui est d’ailleurs liée à la remarque précédente sur la valeur de l’ensemble des pièces de l’organisme pour le cerveau, et les Grecs de l’Iliade ne semblent pas avoir eu la conscience d’une unité de l’individu.

 

Quant à l’expression « cerveau éveillé » elle résonne pour moi bien davantage comme l’appréhension d’un « un cerveau de laboratoire », que comme le langage d’un médecin de l’Antiquité devant un organe in vivo,  même si mal connu.  

 

J’ai donc voulu retrouver les mots du texte original d’Hippocrate, et aussi en particulier celui traduit ici par « interprète »

J’ai donc cherché et j’ai trouvé sur internet un site qui met en ligne des textes bilingues de l’antiquité gréco-latine ; clic (http://remacle.org/bloodwolf/erudits/Hippocrate/maladiesacree.htm).

Ce texte d’Hippocrate semble reconnu comme authentique, et il ne mentionne rien qui puisse être traduit par éveillé : il dit « ton enkephalon », c’est tout. Et ne laisse aucune place pour y introduire un mot comme « éveillé »

 

Je pense que la traduction ici s’écarte trop du texte grec connu.

Même Littré commettait cette erreur en traduisant « ton en-kephalon » (au neutre) par « cerveau » puisque le mot signifie rigoureusement « en-céphale », mot que nous avons parfaitement adopté, et qui contient aussi le cervelet, etc.

Si on voulait « disséquer » davantage le mot « en-céphale », on irait jusqu’à dire en français  « ce qui est dans la tête » et il serait du coup beaucoup trop « traduit donc trahi » : Lorsque Galien parle avec les mots que nous avons adoptés, il faut en profiter pour les conserver, même si le texte de Galien a , à l’évidence, vieilli. 

Jouvet a travaillé à partir de découvertes électro-encéphalographiques sur les rapports entre les états neuronaux (selon leur état pharmacologique) et les états ide l’individu  1] constatés, de veille/sommeil ; 2) inférés de conscience/absence ? (cf. absences épileptiques – et, en plus, Galien parle ici de l’épilepsie) ; 3) et/ou supposés de rêves et REM/absence de rêves].

Il introduit alors ici ses propres précisions.

 

J’en reproduis ci-dessous tout le [paragraphe 17] du « traité de la maladie sacrée », mais je commence d’abord par la phrase qui est le nœud de la théorie  :

 

Texte original d'Hippocrate en présentation bilingue « De la maladie sacrée » « Péri Hiéris Nousou » clic

 

B) [17] Διὸ φημὶ τὸν ἐγκέφαλον εἶναι τὸν ἑρμηνεύοντα τὴν ξύνεσιν.

 

1.       Les mots « ἑρμηνεύοντα » et « ξύνεσιν » correspondent bien à la traduction présentée par Michel Jouvet tout en allant même plus loin sémantiquement dans le même sens fonctionnel.

2.     Par contre, le mot « éveillé » n’y figure pas, et, à mon avis, c’est tant mieux, parce qu’il n’est pas nécessaire.  Les textes originaux sont peut-être différents.

3.     Le premier mot : « ermèneuonta » me semble être le participe présent au pluriel neutre de « erméneuô » qui signifie bien « interpréter ; exprimer en paroles » (cf. herméneutique).

4.     Le second, « Xunésis  » est la forme attique de « sunésis » qui signifie d’abord « jonction, connexion [de 2 bras de rivières] ; et de là éventuellement intelligence, voire conscience » ici à l’accusatif (COD de interpréter) mais au singulier, ce qui renvoie déjà à la conception d’une unification - là où nous dirions « les connexions » - d’un individu ; et pourquoi pas d’une intelligence… Mais le Hippocrate emploie ici un article défini.

Plus on polit la traduction, plus on s’écarte du – ou des – sens de l’original : Règle de la lectio difficilior – lecture la plus difficile - qui en philologie est généralement la plus vraie.

5.     Une traduction plus proche du mot à mot donnerait donc :  « C’est pourquoi je dis que l’encéphale est [les choses qui] interprètent la connexion (ou  l’intelligence) » ou plus simplement mais moins subtilement :

 

 C)  Mot à mot : « L’encéphale est l’interprète de la connexion ».

 

 Je n’y vois aucune apparition d’un mot désignant « la volonté » au sens moderne.

Mais « synésis » est un singulier ce qui permet de choisir un mot français au singulier aussi et le mot intelligence pourrait faire l’affaire si on savait ce qu’il veut dire.

Et je serais surpris que Hippocrate ait privilégié le mot intelligence dans le sens du rationalisme dans lequel nous l’employons habituellement.

Je serais tenté d’y voir une image comparable à ce que sont les unités centrales de nos ordinateurs auxquelles parviennent tous les périphériques, mais en y ajoutant aussi en quelque sorte des périphériques émotionnels car Hippocrate ne négligeait jamais cette part de l’homme ni des animaux.

Hippocrate ne connaissait ni les neurones ni les synapses – il faut en tenir compte.

Le sage Hippocrate – ici dans une optique foncièrement matérialiste, comme on dit -  c’est son but - nous met en garde contre les égarements de l’interprétation (avis aux psychologues) : car cela implique : « On connecte ce qu’il y a [s-e : et rien d’autre] »  Cf. l’aphorisme de sagesse grecque : « Μηδέν άγαν, rien de trop »

 

(Si le précepte « Μηδέν άγαν »  existe, c’est que l’inflation n’est pas chose nouvelle, mais si les adeptes de la connectique gadgeto-cratique - comme des amulettes - pouvaient en prendre de la graine, nos ordinateurs en seraient plus transparents)

 

 

Voici le paragraphe [17] en entier, suivi de la traduction par de E. Littré ; 1849.  Je rends ici hommage au travail de mise en ligne :

 

[17] Διὸ φημὶ τὸν ἐγκέφαλον εἶναι τὸν ἑρμηνεύοντα τὴν ξύνεσιν. Αἱ δὲ φρένες ἄλλως οὔνομα ἔχουσι τῇ τύχῃ κεκτημένον καὶ τῷ νόμῳ, τῷ δ´ ἐόντι οὒκ, οὐδὲ τῇ φύσει, οὐδὲ οἶδα ἔγωγε τίνα δύναμιν ἔχουσιν αἱ φρένες ὥστε φρονέειν τε καὶ νοέειν, πλὴν εἴ τι ὥνθρωπος ὑπερχαρείη ἐξ ἀδοκήτου ἢ ἀνιηθείη, πηδῶσι καὶ ἅλσιν παρέχουσιν ὑπὸ λεπτότητος καὶ ὅτι ἀνατέτανται μάλιστα ἐν τῷ σώματι, καὶ κοιλίην οὐκ ἔχουσι πρὸς ἣν δέξονται ἢ ἀγαθὸν ἢ κακὸν προσπῖπτον, ἀλλ´ ὑπ´ ἀμφοτέρων τούτων τεθορύβηνται διὰ τὴν ἀσθενείην τῆς φύσιος· ἐπεὶ αἰσθάνονταί γε οὐδενὸς πρότερον τῶν ἐν τῷ σώματι ἐόντων, ἀλλὰ μάτην τοῦτο τὸ οὔνομα ἔχουσι καὶ τὴν αἰτίην, ὥσπερ τὰ πρὸς τῇ καρδίῃ ἅπερ ὦτα καλέεται, οὐδὲν ἐς τὴν ἀκοὴν ξυμβαλλόμενα. Λέγουσι δέ τινες ὡς φρονέομεν τῇ καρδίῃ καὶ τὸ ἀνιώμενον τοῦτό ἐστι καὶ τὸ φροντίζον· τὸ δὲ οὐχ οὕτως ἔχει, ἀλλὰ σπᾶται μὲν ὥσπερ αἱ φρένες καὶ μᾶλλον διὰ ταύτας τὰς αἰτίας· ἐξ ἅπαντος γὰρ τοῦ σώματος φλέβες ἐς αὐτὴν συντείνουσι, καὶ ξυγκλείσασα ἔχει ὥστε αἰσθάνεσθαι, ἤν τις πόνος ἢ τάσις γίνηται τῷ ἀνθρώπῳ· ἀνάγκη γὰρ καὶ ἀνιώμενον φρίσσειν τὸ σῶμα καὶ συντείνεσθαι, καὶ ὑπερχαίροντα τὸ αὐτὸ τοῦτο πάσχειν· διότι ἡ καρδίη αἰσθάνεταί τε μάλιστα καὶ αἱ φρένες. Τῆς μέντοι φρονήσιος οὐδετέρῳ μέτεστιν, ἀλλὰ πάντων τουτέων ὁ ἐγκέφαλος αἴτιός ἐστιν· ὥσπερ οὖν καὶ τῆς φρονήσιος τοῦ ἠέρος πρῶτος αἰσθάνεται τῶν ἐν τῷ σώματι ἐνεόντων, οὕτω καὶ ἤν τις μεταβολὴ ἰσχυροτέρη γένηται ἐν τῷ ἠέρι ὑπὸ τῶν ὡρέων, καὶ αὐτὸς ἑωυτοῦ διάφορος γίνηται ὁ ἠὴρ, ὁ ἐγκέφαλος πρῶτος αἰσθάνεται· διὸ καὶ τὰ νουσήματα ἐς αὐτὸν ἐμπίπτειν φημὶ ὀξύτατα καὶ μέγιστα καὶ θανατωδέστατα καὶ δυσκριτώτατα τοῖσιν ἀπείροισιν.

 

[17] Je dis donc que le cerveau est l'interprète de l'intelligence. Mais le phren (diaphragme) a un nom (de g-phroneoh, penser) qu'il doit au hasard et à l'usage, mais non à la réalité et à la nature. Je ne vois pas en effet quelle influence il a pour la pensée et l'intelligence. A la vérité, quand on éprouve à l'improviste un excès de joie ou de chagrin, il tressaille et cause des soubresauts; mais cela tient à son peu d'épaisseur et à ce que dans le corps il est le plus étendu en largeur. Il n'a point de cavité où il puisse recevoir le bien ou le mal qui survient ; mais il est troublé par l'une et l'autre de ces passions à cause de la faiblesse de sa nature. Il ne ressent rien avant les autres parties du corps, et c'est en vain qu'il a un tel nom et une telle attribution, comme cet appendice du cœur qu'on appelle oreille et qui ne contribue en rien à l'ouïe. Quelques-uns disent que nous pensons par le cœur, et que cet organe est ce qui éprouve le chagrin et les soucis; il n'en est rien. Le cœur se contracte comme le diaphragme et davantage encore pour ces causes-ci : des veines se rendent de tout le corps au cœur, et il les ferme, de sorte qu'il se ressent de tout travail, de toute tension qui arrive à l'individu. En effet, nécessairement, dans l'état de chagrin, le corps a le frisson et se contracte; il en est de même dans l'excès de la joie. De tout cela le cœur et le diaphragme se ressentent le plus. Toutefois ni l'un ni l'autre n'a part à l'intelligence; C’est le cerveau qui est la cause de tout ce que j'ai indiqué. Donc, de même que, avant toute autre partie du corps, il reçoit l'impression de l'intelligence qui provient de l'air, de même, s'il arrive quelque changement notable dans l'air par l'effet des saisons et que l'air devienne différent de lui-même, le cerveau le premier en reçoit l'impression. Aussi je maintiens que le cerveau est exposé aux maladies les plus aiguës, les plus considérables, les plus dangereuses et de la crise la plus difficile pour les médecins inexpérimentés.

 

 

Tout est vraiment très intéressant pour notre propos dans ce chapitre d’Hippocrate sur « le mal sacré » d’ailleurs célèbre à juste titre.

Il y parle de la folie et des délires, sur un mode d’ailleurs assez léger, car il en parle surtout dans ce contexte d’états aigus – plus ou moins proches pour lui de l’épilepsie – et cela existe en effet - et le temps n’était d’ailleurs pas encore venu d’interner « les mal pensants ». D’ailleurs le mot épilepsie n’est pas pour lui le nom d’une maladie, mais désigne seulement la soudaineté d’une attaque, comme en rend compte le mot lui-même.

Il remarque aussi que les chèvres sont très volontiers soumises à des crises d’épilepsie. Je ne sais si cela est un caractère propre à la chèvre – comme son caprice - ou dépendait de conditions hic et nunc, voire de l’alimentation.

 

Toute la lecture d’Hippocrate laisse apercevoir, à côté de tout ce que la médecine a gagné depuis lui en moyens d’analyses sophistiqués, combien sont profitables en médecine l’observation directe et sans écran, le contact direct avec bêtes et gens et toute la nature.

Hippocrate ira jusqu’à l’élargissement contextuel et/ou conceptuel des situations, mais ne s’exprimera toujours que dans le cadre de la solide théorie des 4 éléments et c’est ainsi qu’il imaginera les causes de « la mélancholie = la bile noire » – dont il inventera, sinon l’état, du moins le terme et la cause, avancée par lui mais fausse, pour satisfaire à la symétrie que le 4 ème organe, la rate aurait secrété une 4 ème humeur, la bile noire, qui n’a jamais existé.

La croix géométrique est remarquable, formée par l’encéphale, le cœur, le foie et la rate, secrétant eux-mêmes 4 humeurs, dont 2 sèches et deux humides, etc.  mais on préférera ici avec Blaise Pascal se méfier « des belles paroles pour la rhétorique comme des fausses fenêtres pour la symétrie »

Ainsi aussi, si Hippocrate découvre et décrit des fonctionnements du cerveau, des attaques, des délires, des remèdes, il reste très loin de la psychanalyse – dont Sophocle au contraire, son aîné d’une génération, est, mais en tant que dramaturge, beaucoup plus proche.

 

L’un n’exclue pas l’autre, bien au contraire, et pourtant rien ne remplacerait la connaissance de soi-même, au sens socratique, mais assurément aussi au sens de l’impossible !

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Juillet ‏2017

 

Introduction (début du moins) :

 

         A priori, en suivant la plupart des emplois et de ses sous-entendus de notre vocabulaire habituel, parler de « la physique des signifiants » pourrait presque ressembler à un oxymore, tant il est coutumier de rattacher le mot « physique » à ce qui se rapporterait une certaine « matière inerte », en opposition à ce que serait la « matière vivante »

Pourtant, comme on le verra, à notre avis, il n’en est rien.

         Ce qui ne veut pas dire que l’affaire soit limpide, bien au contraire.

Si notre propos est de rattacher dans leur complète totalité « la physique » et « la médecine », nos mêmes interrogations les traversent toutes deux, et pour tout dire, notre ignorance semble en être un trait constitutif fondamental, au point qu’on pourrait peut-être s’interroger sur le pourquoi même de cette impossibilité de savoir ou comprendre.

Peut-être est-ce le génie de la psychanalyse, d’avoir remarqué la présence de l’inconscient, d’abord, puis de l’avoir considéré comme un instrument, voire un organe, ensuite, utile, au même titre qu’un bras ou une jambe.

Et ces remarques valent partout. 

Souvent, on opposerait, sans vraiment le dire, « la physique (mécanique, relativiste, quantique) » comme propre aux choses, à  « la physiologie » comme propre au vivant, à « l’éthologie, à la médecine »  – et c’est bien à tort [12] – en faisant peut-être une exception – devenue alors incompréhensible – lorsqu’on en arrive à « la biologie », peut-être parce que le mot est grec, qu’il évoque des concepts devenus trop spécifiés d’études – in vitro – en laboratoire et sous microscope ou autres instruments - pour être réputés « vivants » et pouvant possiblement  avoir une âme

Qu’est-ce à dire au juste ?

L’âme – pourtant mot issu de ses signifiants latins de « l’animal » et de « l’animé » - se referme alors sur ses mystères dans un « immatériel » que l’on a du mal à concevoir comme de « l’existant »

On se perd alors très vite dans des séries entières de mots, parmi lesquels on ne sait plus lesquels opposer aux autres : « virtuel ; réel ; concret ; abstrait ; etc. » et on ne s’en sort qu’en cloisonnant leurs domaines supposés, tout en prétendant rechercher la simplification, voire l’unification.

Faute d’y parvenir, on recourt alors aux mots grecs, mais l’obscurité y demeure tout en y devenant plus opaque encore, emplie de contradictions : « l’âme » devient « psyché », et « psyché » à son tour est confié à une « médecine » qui en devient « psychiatrie », et, du coup, rejoint bien ce qu’on appelle « matérialité » avec force contraintes et violences « physiques », etc.

(Sautons ici la « psychanalyse » pour y revenir ensuite : tout autant qu’en psychiatrie, c’est le préfixe « psy- » qui m’est devenu insupportable, non pas parce qu’il est partout, mais parce qu’il ne veut rien dire, ne désigne rien, ni du plein ni du vide, ni même du rien… mais tout et rien, n’importe quoi – et bien sûr, ne sert à rien) )

 Il n’y est plus alors question « d’immatériel » dans aucun traité reconnu où s’appose avec confusion « le médical » à « l’administratif » : On ne voit en effet aucune contradiction à parler « d’individu schizophrène » lorsque là serait justement l’oxymore si on prêtait un tant soit peu attention aux sens reconnus des mots qu’on emploie :

Ø      « in-dividu » veut dire « in-divisé », soit « to a-tomo » en grec d’aujourd’hui,

Ø      tandis que « schizo-phrène » veut dire « esprit (phren = coeur-poumons-diaphragme) divisé », en grec à usage médical.

Là aussi « l’âme » a disparue du vocabulaire et « l’esprit » reste un mystère aussi grand que celui des battements spontanés d’un « cœur » -  prélevé, dénervé, isolé et perfusé, dans un cristallisoir de laboratoire – qui continue de battre… auquel on attribue aujourd’hui la cause des battements aux impulsions électriques envoyés par lesdits « nœuds sinusaux » logés dans ses cloisons internes…. adressés à ses fibres musculaires.

C’est quand même pas mal !  Les cellules transforment le sérum glucosé en courant électrique …

- « Présentez un morceau de sucre à votre Zoé électrique et elle viendra le croquer pour recharger ses batteries ! »

 On a alors pensé que pour qu’il y ait vie, il fallait que le cœur batte !

Mais on ne peut parler « du cœur » ainsi, sitôt que l’on élargit un peu notre vision du monde : il y a aussi des animaux sans cœur (bactéries ) et les plantes !

 

Et « phren », à l’origine ce n’est pas du tout « un esprit fantôme » : c’est d’abord « le siège de l’humeur et des émotions », de « la thymie » ; comme en français on dit « avoir la pèche ! », (ce qui est probablement une traduction de l’espagnol (ou de  l’italien ou de quelque chose comme çà). : « Tener el pecho » ; « el pecho »,  c’est « la poitrine » ; « tiens toi droit » se dit ; « saca el pecho », « sort ta poitrine », « bombe le torse! »)

Rien d’immatériel en tout cela.

Quant au second terme de notre titre, le signifiant, on ne saurait mieux en parler que Jacques Lacan qui a passé sa vie à le faire : citons-le dans « Les Ecrits » (1966) : => [13]

 

 

 

 

 

Juin 2017 :

 

In : Le modèle JANUS (du nom du dieu qui regarde à la fois vers le passé et vers le futur) de Jean Pierre Petit ; 22 nov 2016 ; en pdf p.43  du pdf téléchargeable gratuitement :

Le savant au chapeau pointu est l’ami de JP Petit, le mathématicien Jean Marie Souriau (1922-2012)

 

 

 

 

 

Mai 2017 :

 

 

En réalité, « Quod dirimi non possit », « ce qui ne peut être séparé », c’est le signifiant lui-même, (noter la confusion dans le « de natura deorum »), qui désigne l’ensemble de ce qu’il évoque/rassemble.

Il permet : (cf. S.R.I.) d’imaginer ces éléments – au risque de se tromper comme toujours dès que l’on imagine.

C’est aussi ce qui fait les pièges des symboles mathématiques et des nominations : Ces pièges peuvent tromper et on peut même, par eux, vouloir tromper volontairement.

Ces symboles, on peut aussi

·         les imaginer sans garant du réalisable ;

·         ou les réaliser sans garant de l’imaginable.

 

Comparer les assemblages courants :

 

 

« L’homme et Dieu »

Démocrite

« Les atomes et le vide »

Platon

« Œdipe tyran »       le su et le non-su [14]    

cf. sujet toujours actuel : la question de la prohibition de l’inceste dans les codes français.

Freud

Conscient – inconscient   

Dieu = reliquat non symbolisé des parents

Gaétan Gontran de Clérambault (disparu suicidé)

« L’automatisme mental » 

En clinique :

·         « Docteur, on me prend mon image ! »

·         « Tout ce que je pense passe à la télévision ! »

·         « Je vais m’enfermer aux toilettes ! »

·         « J’ai entendu un appel au secours qui sortait de la cuvette ! »

·         Etc.

Lacan

« Sujet (barré) - lieu de l‘Autre

Et dans la conformation du sujet, il y a aussi s1, s2, a,  et dans la théorisation Symbolique, Réel, Imaginaire, triple est le Un, et  c’est la conformation « borroméenne » du nouage des 3 qui témoigne du « nom-du-père ».

« Syndrome de Cotard »

Mélancolie, négation d’organes, éternité :

En clinique :

·         « Docteur, je me suis suicidé, et c’est encore pire »

Georges Brassens : La traîtresse :  Clic

« J'en appelle à la mort, je l'attends sans frayeur,  Je n' tiens plus à la vie, je cherche un fossoyeur … » 

Physique  : Après avoir été célèbre il y a quelques décennies pour ses B.D. de vulgarisation scientifique : « Les aventures de Lanturlu », Jean Pierre Petit, désormais jeté aux gémonies pour son opposition au « projet ITER » et autres prises de position « scientifiquement non correctes » qu’il explique d’ailleurs dans d’autres écrits, s’est décidé à vulgariser directement ses travaux au moyen d’une série suivie de You-tube.

Il ne faut pas se priver d’écouter les séquences : l’une des plus récentes : https://www.youtube.com/watch?v=Icd79yHAwTM&feature=youtu.be 

« Big Brother »

 

 

De même que pour expliquer l’isotropie de la vitesse de la lumière, Einstein s’est débarrassé d’un élément embarrassant de la théorisation de la physique d’alors, l’éther,

ici, pour expliquer la communication des sujets entre eux (Ic1 et Ic2 de la page précédente) il est bien tentant de supprimer toute substance (un mot exact manque) existant entre ces deux Ic, sans que pour autant cela ne les empêche d’être tantôt séparés, tantôt communicants : la notion de barrière, de limite mesurable, alors tomberait :

 

Einstein

et physique quantique

Photon (départ et arrivée)

Pas d’interface, pas d’éther

Etats corpusculaire ou ondulatoire des photons (diffraction : alternance de lumière et d’obscurité 

Freud

« a1 a2 a3 » dans Ic1 =>

« a1 a2 a3 » dans Ic2

Pas de barrière entre Ic1 et Ic2

Etats d’échange ou de non-communication de 2 types : séparation ou intrication :

 

Non communication

Originelle (cf. absence ou forclusion)

Ou secondaire et intrication latente (phénomènes para normaux)

Echange

Echange d’objets

Diffractions (alternance des contrôles de C par Ic)

 

 

On a longtemps cru pouvoir opposer physique à psychique, l’un étant fait de matière et l’autre d’immatériel, mais cette conception n’a mené à rien.

C’est la notion même du concept de matière dans son sens commun actuel qui est sans issue.

On ne pourra peut-être opposer la matière à l’anti-matière qu’en sortant de nos définitions infécondes.

La matière n’est peut-être qu’un fantasme, ou même qu’un mot, mais qu’on repousse maintenant à des années lumières, plus au-loin, s’il se peut, que la « mater » qui lui en a donné son nom : la « materia » du Bing Bang !

 

 

Mars 2017

Sécable et non sécable :

 

Voilà une notion qui aura fait couler beaucoup d’encre et non sans raisons - essentiellement querelle de mots – (mais les mots ont de l’intérêt) :

 

En psychanalyse parce qu’on mélange « la castration chirurgicale » avec ce que les psychanalystes ont appelé « castration et complexe de castration » en utilisant le même mot, mais ici concernant « la constitution du sujet » par ce qui le constitue, et dont la « clé de voûte » est en gros subsumée par ce que Lacan appelle « les noms du père ».

A  y regarder de près – ce mot recouvre :

·        « d’un côté une coupure » car la notion engage « l’individu » comme tel et le sépare donc des autres individus du groupe ;

·        et « d’autre part un collage » car elle lie les éléments constitutifs du sujet.

D’autres mots auraient pu être choisis et peu importe, sinon que dès lors que les repères ou une langue est choisie, le choix, comme tout choix, implique des contraintes :

Par exemple si l’on a choisi de parler une langue, on ne peut pas en mélanger les mots avec ceux d’une autre langue car les mêmes mots y auront une signification différente : c’est ici l’environnement (comme « un champ » en physique) qui décide du sens du mot :

·        si l’on choisit de parler grec, « mia » signifie « une »

·        mais si l’on choisit de parler espagnol, « mia » signifie « la mienne »

·        si l’on choisit de parler arabe « mia » signifie « cent ».

 

En mathématique, le choix des unités, etc. engage de la même façon.

Si l’unité de longueur choisie est « un » (mètre par exemple) on ne peut pas la couper avec des ciseaux exactement en 3, car les morceaux devraient avoir 33, 333333… cm ce qui n’est  pas possible.

Par contre si on choisit une autre unité de longueur qui comporte exactement 3 sous-divisions unitaires , la division en 3 morceaux devient possible, mais alors ce sont d’autres coupures qu’on ne pourra plus réaliser exactement : Il existe toujours « des contraintes » dès qu’un ensemble est déterminé – (à moins de découvrir un nouveau système mathématique qui puisse s’affranchir de cette contrainte) . 

 

En physique, tout le monde sait bien que le mot « atome » a été mal choisi pour 2 raisons : L’une est la signification fausse qu’on a prêté au mot : en grec « a-tomos » ne signifie pas nécessairement « insécable », mais d’abord « non coupé » : Ce premier sens est parfaitement attesté en Grèce ancienne.

Cependant le mot aurait pourtant en fait sa place dans de l’atome en dehors des moment où l’atome est divisé, divisions dont on décrit plusieurs aspects.

Mais il n’empêche que « en tant que signifiant »,  « le mot atome », lui est indivisible comme tel, car si l’on en extrait le « » d’un côté, et le « tome » de l’autre, il n’y a plus de « mot atome » du tout.

Ainsi, que ce soit en physique, en mathématique ou en linguistique, c’est le destin d’un signifiant d’être indivisible pour garder son statut et sa fonction de signifiant dans le langage (parlé, écrit, visuel, tactile, etc.)  : Si on découpe le signifiant « Louis XIV » en « Louis » et en « XIV », on obtient deux autres signifiants, mais on perd Louis XIV.

 

En résumé, le signifiant est indivisible par essence, comme tel, dans sa fonction de représentant du signifié – (ce qui ne s’oppose en rien au « glissement de sens » qu’on appelle « glissement du signifié sous la barre du signifiant »)

D’autre part ce qui ne peut pas être appréhendé par des signifiants – de quelque nature qu’ils soient -  ne peut pas être su (ce qui ne veut pas dire forcément que ce « su » soit « conscient » ou « vrai »)

Comme il existe toujours une inadéquation constitutionnelle d’exactitude entre un signifiant et le signifié qu’on en infère, les lois régissant sciences et langage sont donc ici les mêmes : une phrase et une équation ont exactement le même statut ; mais l’un n’est jamais réductible à l’autre, sinon approximativement – comme il en va de toute traduction de langue.

La rigueur de l’exactitude n’existerait que dans la pure transmission du code.

Le fait même que le signifiant soit fixé (comme un code), pour être transmissible, introduit toujours une part de subjectivité dans la réception du message que contient le code, même si le receveur reçoit parfaitement le code.

L’écart, aussi infime soit-t-il entre le signifiant (le code) et le signifié (le message), laisse toujours un place d’indétermination qui est fonction du receveur.

Et le même « principe d’indétermination » (en physique quantique, nous pensons bien sûr à Heisenberg) y joue le même rôle structural essentiel : un signifiant peut se transmettre, mais ce faisant, il reste dans « le champ » qui lui permet d’être transmis, et du même coup l’empêche « d’atteindre universellement » la saisie exacte de l’objet qu’il veut désigner.

Toute détermination « locale » engendre donc ipso facto à la fois

·        la possibilité d’une transmission

·        et celle d’un malentendu « à distance », dont les plus banaux en sont ce qu’on appelle des querelles de noms, des querelles de mots.

 

Il y a un agent spécialisé exclusivement dans les coupures et les collages, c’est l’opérateur qu’on appelle « le temps ». Quel rapport entretient-il avec les constructions administratives que nous avons énoncées ?

Avec ses morceaux, on fait « des durées » : de quel type de réalité s’agit-il au juste ?

Il intervient fondamentalement « quand » on passe « d’un état à un autre », non seulement de la veille au sommeil, mais même d’une seconde à l’autre.

 

IL en résulte tous ces états : ceux que l’on trouve bien réussis, et d’autres déclarés inconvenants, pourtant quelquefois intéressants, mais qu’on fait volontiers passer en psychiatrie : « cachez ce sein que l’on ne saurait voir ! ».

Sans temps local, on obtiendrait beaucoup d’états superposés. Les chronologies seraient rompues. Il n’y aurait plus de synchronies ; plus de diachronies ; plus de causalités : il n’y aurait plus d’avant ni d’après, etc.

Il y a quelque mystère à ce que Einstein qui a tant élaboré l’espace-temps ait déclaré lors de la mort de son ami Michel Besso que « le temps est une formidable illusion ».

 

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Fin Février 2017

Actuellement, je cristallise la question qui me préoccupe d’une façon qui, me semble-t-il n’a jamais été posée : c’est à dire que d’une décoction chimique surgissent des signifiants ou inversement.

En réalité, la question est sans cesse formulée depuis toujours, mais dans un seul sens : « On ne voit que ce qu’on veut voir, etc. » : Mentalement, le signifiant engendre la chose.

Mais inverser le propos consisterait à trouver une chose qui engendre un signfiant, et alors il faudrait trouver le point de départ de La Chose 

C’est en tous points la même question que celle du Big bang.

Qu’est-ce donc qu’une chose si elle n’est pas signifiée ?

virtuelle pure, donc ; sans apparence.

 

L’intérêt de la notion de signifiant, c’est de ne pas se limiter à « une chose => qui parle », ni à quoi que ce soit : ni lettre, ni parole, ni langage, etc.

Qu’est-ce qui pourrait bien pu produire du signifiant ?

Le signifiant est il le produit d’un auto-engendrement ?

 

Chimique et physique ont désormais – on le sait – le même sens profond : c’est maintenant le vieux mot « physique » qui est devenu d’un emploi difficile – trompeur à l’occasion - du fait du poly-sémantisme qu’il a acquis au fil de son age [15].

Et ma formulation rejoint une question bien actuelle : qu’est-ce au juste que le virtuel (en principe de l’existant non révélé – ce qui peut relever d’une foule de causes) et qu’est-ce que le réel ?

 

Officiellement tout ce qui est reconnu comme existant en ce monde est classé.  Il y a même « l’état des choses » « l’état X » ou  «  état Y », etc.

Ainsi, on dit que quelqu’un « dort » ou qu’il est « réveillé ».

On connaît même depuis très longtemps des substances qui font dormir, et d’autres qui réveillent, comme la caféine.

On considère que l’organisme fait spontanément à peu près la même chose en induisant nos rythmes de veille et de sommeil, au moyen de neuro-médiateurs, etc.

Les travaux de neuro-physiologistes de grandes valeurs humaines et scientifiques, Henri Laborit, Michel Jouvet, etc, ont apporté beaucoup sur nombre de sujets,  comme l’anesthésie générale, et même, des activations cérébrales classées en  phases, rapportées à des rêves, etc. mais justement, de tels travaux ne sortent plus jamais de leur lit bien assigné : j’y arrive

Au total, rien n’étonne de ces travaux - qui font progresser « La Science », laquelle, tel un grand et bel arbre, croît et se ramifie : Mais on ne s’étonne en rien de ce qui, familier, est appelé par nous naturel, comme que l’on dorme allongé, etc. Telle est, dit-on,  la physiologie « normale »

Mais tout ce qui sort de notre classement dans la catégorie du « normal » est rarement considéré autrement que comme devant devoir être combattu – à juste titre sans doute : tel le somnambulisme, les délires hallucinatoires, etc.  et « La Science » a bien des réticences à descendre de son grand arbre.

 

Il faut dire aussi les conséquences considérables en neuro-sciences des coups de freins qui ont été imposés à la recherche il y a déjà plus d’un demi-siècle, par les interdits opposés aux travaux de recherches, même à visées thérapeutiques, sur des substances qui passaient à l’époque rapidement dans le domaine des toxicomanies.

On pense ici, par exemple, aux travaux d’Albert Hofmann (1906 - 2008) qui découvrit dans les années 1938 – 1943  le lysergamide - qu’il appela alors « psycho-vitamine » - mais popularisé par les toxicomanes sous les simples noms « d’acide » ou de « L.S.D. », et qui fut responsable d’accidents d’autant plus graves que l’information sur les produits faisait défaut.

Bien d’autres produits furent expérimentés,  mais sur lesquels l’information n’est autorisée que depuis peu et toujours parcimonieusement.

Pourtant justement, ces produits sont du plus haut intérêt : en ce domaine les anomalies induites méritent de retenir toute notre attention.

 

Et, dans la vie courante, on oublie toujours que quand on dort, en général on rêve, et que quand on rêve, le rêveur est dans des dispositions particulières par rapport à son état civil, ses coordonnées temporo-spatiales etc. qui présentent un intérêt double :

·        pour le rêveur lui-même, dans une optique psychanalytique,

·        et pour tout le monde en ce que nous appelons banalement « l’existence ».

Et, sitôt qu’on est bien réveillé, que l’on sort des brumes matinales et que l’on boit son café, ou que l’on sort plus ou moins aisément d’expériences oniroïdes – dont il serait tout à fait exclu de faire la promotion d’un usage sauvage - on est censé retrouver son état civil « habituel », ce qui d’ailleurs n’est jamais exactement le cas – à moins que ce ne soit l’inverse.

Plusieurs choses me semblent ici dignes de retenir l’attention eu égard au présent sujet que nous traitons, et dont on ne parle que peu, ou jamais, bien qu’elles soient pourtant quotidiennes :

 

1.  D’abord la séparation radicale entre ces 2 états de sommeil et d’éveil [16]

 

2.  Ensuite que certaines substances chimiques ont un effet de « décollage », de « dispersion » sur tous les signifiants de notre état civil : on les appelle des somnifères.

(cf. boutade : « tous les problèmes sont solubles dans l’alcool »)

Rappel ici de ce qui est devenu notre langage pour transcrire la notion psychanalytique de « la castration » : nos premières considérations se trouvent maintenant en bas de page (en barre d’outils, cliquer sur « rechercher mot ») : « castration symbolique » vue comme « collage » et non « clivage ».

Et que d’autres au contraire, on un effet de « recollage » très rapide : On retrouve son nom , la date, le lieu (ce qui n’est pas toujours immédiat) : ce sont des substances de réveil, et elles s’accompagnent – d’un coup ou progressivement - de l’oubli de l’immense majorité des rêves qui ont animé le sommeil de nos nuits.

Que la nature des phénomènes ne soit d’origine chimique ne s’oppose en rien aux questions du refoulement, des découvertes freudiennes, etc.

Enfin, il demeure tout de même beaucoup de communications entre la veille et le sommeil (états hypnagogiques), entre le conscient et l’inconscient, etc.

 

3.  Ensuite, ce qui est non moins étonnant, c’est que lorsqu’un fonctionnement mental passe d’un état virtuel (on dit justement qu’il est en sommeil) à un état de fonctionnement réel, il change complètement de nature, comme c’est le cas lorsque l’on passe du rêve à ladite « réalité partagée » : Il n’est pas à proprement parler habituel, dans les passages de quelque chose d’un état virtuel à un état réel en physique classique, comme par exemple en informatique, en optique, etc. que la chose change de nature.

Une telle propriété est au contraire banale en  physique quantique.

 

4.  En ce qui concerne les délimitations : Comment se fait-il qu’une herbe à partir de laquelle nous avons fait une infusion, herbe des champs qui n’a, a priori, rien à voir avec nous (ce qui est évidemment faux), que cette infusion composée de molécules chimiques que nous avons bues, dissolve - en nous endormant - notre perception de toute notre existence, de notre vécu éveillé en notre « état civil », opère collages et décollages, fabrique des associations qui nous semblent imprévisibles et échapper à tout contrôle possible, pour nous faire entrer dans un monde chimérique, mais qui lui nous concerne de très près et même souvent répétitivement – au contraire de cette plante bue en infusion qui nous semblait étrangère ?

On pense ici aux états intriqués quantiques

Le sommeil est aussi un moment où le mot liberté n’a plus aucun sens : notre liberté y est-elle totale ou inexistante ?

 

Quoiqu’il en soit, dans ces conditions, les signifiants se présentent à peu près comme des particules, qui, virtuelles, peuvent dans certaines conditions devenir réelles, mais en subissant du même coup cette extraordinaire métamorphose dont chacun est le témoin tous les matins.

Qui est alors ce « chacun » ?  Peu importe ici, dans la mesure où ce que je souligne ici comme extraordinaire, c’est la métamorphose.

Les signifiants deviennent alors différemment organisés (et/ou organisants), en tant qu’objets ou autres formules.

Et alors cette verveine qui pousse dans les près -  et qui avait a priori pour nous tout d’une chose étrangère, manifeste alors un rapport très fort avec nous – puisqu’elle va jusqu’à nous transformer totalement : ses effets apaisants et hypnogènes sont si surprenants que notre mental, lui, « s’éveille à un monde sur lequel nous n’avons plus la moindre prise »,  en même temps et au même titre que « nous nous endormons » [cette syntaxe française, médio-passive, est ici intéressante : « qui endort qui ? » ; et c’est le « en - » (déictique d’espace ? de manière ?) qui suffit à transformer un verbe intransitif en verbe transitif pour transporter le dormeur vers les infinis pascaliens : il n’est plus alors « ni comme être ni en un lieu » sujet d’un « je suis » à la Descartes ou Charlie, mais d’un « je me suis », à ceci près qu’il n’y a plus ni « je » ni « me » ni « suis ».

 

Notons aussi comme faits importants que :

·        les effets chimiques d’un produit ne sont les mêmes ni pour tout le monde, ni à n’importe quel moment ;

·        L’importance de l’environnement

·        et jusqu’à l’effet bien connu depuis toujours en médecine des paroles de vérité sur les maladies.

Au total, je crois que pour y comprendre quelque chose, il faut faire complètement table rase de notre façon traditionnelle de penser le mental ;  de celle qu’on a voulu nous apprendre – si difficilement !

5.  Pour ce qu’il en est des considérations physiques plus traditionnelles de la physique quantique (elle a tout de même 100 ans), on remarquera qu’un organisme comme « un corps humain » (son cerveau est loin d’être seul à modifier ses états) rentre dans le cadre des corps que l’on appelle « macroscopiques » (ce qui ne veut pas dire grand chose), mais que les évènements mentaux sont réputés déterminés par des fonctions qui se déroulent à la fois à cette «  échelle macroscopique (pour de la physique) », (parmi 5 à 10 milliards de neurones, communiquant tous abondamment entre eux, noyés dans une masse de névroglie de 1, 5 kg pour ce qu’il en est du seul cerveau), mais simultanément animés par des « évènements particulaires » qui eux se déroulent dans les plus petites dimensions connues (photoniques (champs électriques), champs magnétiques, etc.) Le principe de décohérence est inapplicable en raison de la cohérence de la raison qui suit :

 

6.  La plus exceptionnelle particularité  de ces évènements particulaires chez le vivant, est évidemment leur survenues non-aléatoirescomme le démontre la moindre explication psychanalytique ; si particulière à l’humain ; dont certains étendent aussi l’emploi aux animaux domestiqués ; mais que nul ne songe encore à étendre à des bâtons de chaise.

 

Ainsi, pourrait-on apercevoir dans le mental humain un alliage particulier, alliant

·        des lois fondamentales de la physique quantique

·        à des lois de déterminations non probabilistes ?

·        la question se ramène toujours à celle de « détermination/indétermination »: les changements d’états ne sont-ils que d’apparentes illusions  [17] ?

Et comment appliquer le principe de superposition sans le conjuguer à l’indéterminisme d’Heisenberg ?

 

A moins que…

Si la communication est  corrélée au principe d’indétermination, l’apparition d’une détermination (comme en apportent les rigueurs de la psychanalyse) met fin ipso facto à toute communication (en état superposé) et alors, en même temps que la superposition s’évanouit, je retrouve du même coup à la fois mes déterminants propres et ma solitude existentielle : plus rien ne répond :

Etats et principes alternants comme suit :

 

1

communication

ó

superposition

ó

indétermination

2

détermination

ó

dé-communication

ó

solitude existentielle

 

Ici 2 voies de recherche :

·        les fentes de Young ne seraient-elles pas aussi la matrice métaphorique d’une fonction mentale « à éclipses » ?

·        et « L’alternance d’états » le plus simple paradigme de la fonction temporelle ?

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En voici Février 2017

J’ai trouvé sur internet un texte en pdf ( aisément téléchargeable) et que je n’ai pas encore lu en entier, mais dont je reproduis la photo d’un extrait.

Cet extrait a pour moi l’intérêt d’alimenter un débat qui est le mien.

Bien que je pense très différemment de l’auteur sur tout ce qu’il appelle « la conscience humaine ».

En voici l’extrait que j’évoque :

 

 

 J’ai souligné en rouge ce que je crois être le cœur du passage :

Je ne perds pas de vue l’origine de mes présentes recherches (exprimées page web précédente) qui sont de mettre en évidence « le mécanisme de la communication entre deux êtres humains »

Peut-être ensuite pourrons-nous poursuivre et étendre davantage les conclusions de ce travail limité – comme la chose me paraît de plus en plus envisageable.

La question – peut-être la plus fallacieuse - d’où découlent bon nombre de celles qui restent sans réponse est : « Qu’est-ce que la matière ? » ou seulement : « Que peut-on entendre par cette idée dans certains cas ? »

La matière qui apparut longtemps la plus subtile et la plus mystérieuse aux savants, est celle de « l’éther ».

 

[Le grec ancien avait 2 mots pour désigner « l’air » :

·        « aer » pour « l’air d’en-bas » que nous respirons,

·        et « ether » pour désigner « l’air d’en-haut » des espaces lointains.

Cet « air d’en-bas » respiré était censé être nécessaire à la vie par « la fraîcheur » renouvelée qu’il apportait aux corps vivants.

On ignorait « l’oxygène » découvert par Lavoisier il y a 200 ans, mais on s’était bien aperçu que le manque d’air entraînait rapidement la mort.

Du fait du besoin d’équilibre (« homeo-stasie ») des « gaz du sang » de notre corps, on continue à parler « d’hyper-capnie » (qui signifie seulement « excès de gaz ») pour désigner ce qui est en réalité autant un manque d’oxygène qu’un excès de « gaz carbonique » (= « CO2 » = « di-oxyde d’oxy-gène » ; Léger il fait des bulles dans « le champagne ») [18].

Cet excès n’est que relatif, le CO2 étant lui-même nécessaire à la vie comme puissant stimulant des centres respiratoires.

Toutes ces façons de parler ont exactement la même « signification/utilité » - chimiquement parlant – mais c’est dans le sang que l’on dose aujourd’hui couramment les 2 gaz que sont : O2 et CO2 , car en réalité ce sont nos cellules animales qui ont, à divers titres, besoin d’oxygène, et les molécules d’oxygène leur sont apportées par « l’hémo-globine » (de « aima-aimatos » = « sang » en grec) globuline qui leur arrive lorsqu’elle est rouge (Hb-O2), venue des poumons, via les « artères pulmonaires ».

« Artère » est un autre mot dérivé de « aer » car autrefois on croyait les artères chargées de véhiculer « l’air » puisque du fait de leur rigidité - relativement aux veines - on les découvrait toujours vides et creuses sur les cadavres.

Ce va-et-vient incessant de la circulation pulmonaire, dite « petite circulation » a été découvert par Ibn Nafis  bien avant l’oxygène et rapporté en France par le Valencien Miguel Servet douloureusement brûlé à Genève sur un bûcher humide par la Sainte Inquisition, par l’entremise de Calvin qui lui avait livré son hôte. 

J’aimerais bien arrêter d’écrire sitôt que je suppose que Wikipédia pourrait prendre la relève J,  mais je signale ici la douloureuse histoire parce qu’un travail de recherche historique reste à faire, personne ne sachant comment Miguel Servet avait eu connaissance des travaux du Syrien musulman Ibn Nafis.

J’en parle en une autre page. La dissection humaine était alors interdite par l’Eglise.]

 

Comme il arrive quelquefois, le mot désignant « l’air frais » allait un peu plus loin que l’objet qu’il désignait et participait aussi de la fonction vitale attribuée à la chose puisque cet « air frais » était nommé « psuchros », de la famille du mot « psuchè », ce dernier mot ayant connu le long destin que l’on sait, en changeant complètement de sens au cours des âges ; en commençant par « la vie » ; en continuant par « la survie » du spectre après la mort (cf. La « Nekuia » dans l’Odyssée) ; en continuant par « l’âme » qui sera jugée après la mort chez les chrétiens (subsumant simultanément plusieurs concepts parmi ceux des croyances égyptiennes) ; pour en arriver à tous les composés confus dans lesquels il rentre aujourd’hui comme préfixe banalisé, et il faut bien dire, beaucoup trop « passe-partout »

 

Ether et principe de superposition : Il semble bien que dans le cas qui nous occupe, malgré que les théorisations actuelles les rangent dans des chapitres différents de la physique, le « principe de superposition » (fondamental à la théorie quantique, comme l’explique Paul Dirac [19]) apporte du même coup une solution à la question de « l’éther » (ou « quinte essence » (« penta oussia » d’Aristote) – ou de bien des solutions de continuité entre deux formes/formations/fonctionnalités, comme c’est le cas entre les deux inconscients de notre exemple de la page précédente (« Ic1 » et « Ic2 »).

 

[On sait que Einstein en avait balayé l’existence d’un revers de main pour ce qu’il en était de sa forme dite « éther luminifère ».

La question n’est pourtant pas épuisée puisqu’il n’a pas pour autant été mis fin à toutes les autres questions qui persistent autour de ce qu’on subsume encore sous la vague appellation de « vide ».

Il n’est pas d’ailleurs impossible que les questions de « l’expansion infinie de l’espace-temps », de la raréfaction des molécules dans la « substance intermédiaire » intergalactique et celle du « vide qui n’est pas vide » ne puissent également être expliquées par – ou du moins obéir aux applications de -  « le principe de superposition » qui serait alors décidément « plutôt bien » universel.

Quoiqu’il en soit, le principe de superposition permet peut-être un autre balayage d’un autre revers de main – « au sujet de l’inconscient » :

Tout de même que ce principe même le fait échapper à toute représentation picturale, il échappe aussi aux descriptions verbales, et même beaucoup d’algébriques, d’où l’extrême difficulté d’en parler.] 

 

Dans notre cas particulier, j’ai pris en compte les travaux de Freud, qui ont l’intérêt de considérer justement que le mental de l’être humain [20] (mot que je préfère décidément à psychisme – lequel est devenu pour moi sans signification) ne se résume pas du tout à sa conscience.

Bien au contraire, l’essentiel du mental échappe à la conscience individuelle (aussi imperceptiblement que les battements du cœur ou la respiration)

En suivant Freud (et bien d’autres), toute communication consciente implique la participation obligée de l’Inconscient, lequel peut aussi se manifester sans participation consciente (par ex. dans le lapsus linguae)

Je me suis donc posé la question : Comment « l’Inconscient 1 » pouvait-il donc entrer en relation avec « l’Inconscient 2 » ?

Et c’est alors que je me suis tourné vers ce qui m’a, petit à petit, semblé être la plus simple explication possible – et qui me semble même maintenant couler de source comme une évidence – à savoir « le principe de la superposition d’états », maintenant bien connu des physiciens.

 

Les arguments en sont multiples :

·        les superpositions d’états temporo-spatiaux originaux et innombrables au cours des rêves durant le sommeil, rêves libérés des censures diurnes et qui paraîtraient complètement aberrants à toute conscience bien formatée ; (point important ces superpositions à n dimensions ne sont pas représentables sur un dessin)

·        Le fait que, hors la vie hypnique, ce principe de superposition paraisse tout particulièrement applicable aux « expériences » au cours desquelles la personne paraît en grande partie quasiment dépossédée de sa conscience habituelle, « dépersonnalisée », dit-on :

o       états amoureux au premier chef ;

o       expérience de la relation transférentielle durant une psychanalyse,

o       le phénomène dit « des médiums »,

o       les expériences toxiques ou hallucinatoires aussi,

§         au cours de

§          – ou sans – ce qu’on appelle banalement « maladies mentales », etc.

·        Et puis il y a peut-être des « états de vacuité mentale », de « néant idéique », que la mémoire ne retiendrait pas : Lorsque quelqu’un nous dit : « je n’ai pensé à rien », « je n’ai rêvé de rien », pourquoi ne pas le croire plutôt que de murmurer : « hum ! il a tout oublié » ?

·        Enfin l’oubli lui-même – même quand il laisse des traces à partir desquelles la remémoration peut faire réapparaître diverses manifestations - ne pourrait-il pas être « un état de néantité » d’une « même chose également en un autre état » question que la physique quantique invite tout naturellement à poser ?

 

Bref, on touche à l’indénombrable.

 

J’en rapprocherais bien entendu la révélation de « l’équation de Schroedinger », au cours de ce qu’il a lui-même appelé « un épisode amoureux fulgurant et tardif » comme se plait à le rappeler  le physicien Etienne Klein dans ses succulents enseignements,  puisque, comme je viens de le dire, je considère l’état amoureux comme un prototype-même de la dépossession de sa propre conscience d’individu socialisé et – en ses grands moments – une superposition de parts de deux inconscients, et même souvent accompagnée de modifications de parts de la personnalité habituelle qui en résultent, ce qui est bien connu depuis toujours.

Ainsi, finalement, l’Inconscient obéirait de la façon la plus banale et la plus générale aux  lois  de la physique quantique, alors qu’ou contraire, la conscience ne serait que le bien fragile résultat d’un polissage social, celui qui impose l’existence (« l’ex-sistence » disait le psychanalyste Jacques Lacan)  – de « l’in-dividu » - (qui rime comme un participe passé en français) – comme résultat d’une « opération d’individualisation » – en général à partir de « l’acte d’état civil », laquelle individualisation  ne demande qu’à trébucher à la première occasion, comme chacun sait !

 

On pourrait braver « la culture officielle » - qui, même changeante, est par définition dogmatique et consensuelle - en disant qu’elle-même, ainsi et de même que « la conscience de soi », sont « des états exceptionnels » et non le contraire, de la même façon que « la géométrie euclidienne » n’est qu’un cas exceptionnel, déduit de quelques axiomes (eux-mêmes représentatifs de la culture de l’époque *) , parmi beaucoup d’autres géométries possibles, plus banales, plus générales et incluant l’euclidienne – déduites d’autres axiomes, aujourd’hui couramment utilisées.

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[* « O tempora o mores ! » Aujourd’hui le premier physicien venu pourrait sourire si un maçon lui déclarait qu’il a construit deux murs d’une maison bien parallèles, sous prétexte qu’il a utilisé un fil à plomb ; car en réalité le fil à plomb pointe vers le centre de la terre (et ce n’est là encore q’une approximation) et les deux murs forment un « V », grâce à quoi justement ils tiennent bien debout !

Et j’imagine un sourire bienveillant d’Einstein au vu de la pendule que j’ai acquise, dont la synchronisation électro-commandée depuis Francfort ignore superbement le temps mis par l’information pour me parvenir à la vitesse de la lumière à l’endroit où je l’ai placée. Evidement si je l’emportais aussi à la vitesse de la lumière, j’arriverais en retard à tous mes rendez-vous !]

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Tout ceci repose en des termes nouveaux toutes les questions qui furent les nôtres en psychiatrie – tout en asseyant plus fortement encore notre exigence d’indépendance :

 

Le « sujet de la médecine mentale » est avant tout constitué de signifiants – la plupart non sus et à l’insu du sujet, son dépositaire.

Aucune identité univoque, aucune personnalité simple, aucune responsabilité, aucune moralité, etc. ne pourraient y être décelés car ses quanta de signifiants ne sont pas ordonnés à l’aune de ces concepts.

 

En tant que  véritable médecine, la médecine que l’on dit mentale - c’est à dire plus qu’une médecine qui serait arbitrairement tronquée par limitation arbitraire à ce qu’on appelle le « somatique » (« to soma » = « le cadavre » en grec, comme « corpse » en anglais) -  relève exclusivement du particulier, et ne peut être entrevue que dans un rapport aménagé et soumis, et en dernière analyse, en « termes de vie » et « de physique » aux sens premiers de ces termes.

Elle n’a aucune place ni dans les lois, ni dans nos prétoires, pas plus que le « tuberculome verruqueux du prosecteur de Laennec » ou la « méningite à purpura fulminans ».

Si on rencontrait dans nos lois des précisions sur ce qu’on appelle « être humain », ce serait déjà pas mal, parce qu’au train où vont les greffes, on en aura bientôt besoin.

Mais on a préféré légiférer d’abord sur l’avortement, c’était plus facile.

Et si on contemple le droit dans sa longue durée, depuis l’Antiquité par exemple - ce qui n’est pas dénué d’intérêt - on s’aperçoit malheureusement que la « nature animale » de l’homme – pour ne pas dire « animée », sans même aller jusqu’à chercher à parler de son « âme » (<= « anima ») - se réduit par exclusion  comme une peau de chagrin : ce qu’il en restera pourrait bien finir par éclater d’infatuation, comme « la grenouille de la fable » de La Fontaine [21]. 

Cf. Antigone à Créon : « Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé »

 

A l’inverse, « le représentant juridiciarisé qu’en est « l’individu sujet du droit » a, lui, pleinement sa place dans les tribunaux, dans l’expression attendue, même – et surtout si - sa parole n’est pas celle de « l’homme-type », considéré comme modèle standard accessible à tous, et pour cette raison plutôt arasé vers le bas.

Ainsi, c’est précisément son interpellation par l’ordre de la loi, qui permet à ce sujet d’accéder à une « majorité juridique » - qui n’a pas nécessairement lieu d’être confondue avec la « maturité sexuelle ».

Que la justice soit « juste » est une autre question, qui n’a rien à voir avec la médecine [22]. Elle n’est en définitive rien d’autre que la recherche du meilleur accord de toutes les parties ; d’où sa nécessité de cohérence, et j’ai expliqué ailleurs comment et pourquoi on n’a pu que diviniser Maât.

 

Ces deux catégories étant ainsi repérées, aussi étrangères l’une à l’autre que le sont le soleil et la lune, la seconde, celle de « l’homme du droit civique » – pour nous, « l’homme redondant des droits de l’Homme » - devient d’autant plus difficile à saisir que cet homme – dont la représentation n’a jamais cessé d’évoluer - est de plus en plus difficile à cerner par ses capacités.

L’apparition des mécanisations, robotisations, neuronalisations de nos ordinateurs (qui nous dépassent déjà très facilement en nombre d’opérations) est certainement un aspect important de la difficulté. 

Aristote et son « zoon logoticon » (« animal éloquent et/ou raisonnant ») sont totalement hors-jeu – si tant est qu’il ait été dedans un jour - (seul le « zoon » était à retenir [23] - mais malheureusement il est à craindre que des deux mots il soit celui qui durera le moins - et le « Hayawan mantiqiy » (« animal articulant » de « nataqa » = « articuler en  parlant ») qu’en a tiré Farabi était un peu mieux ciblé) – puisque aujourd’hui la moindre machine écoute, raisonne et répond, et les enfants auxquels nous avons donné le jour ne sortent plus des champs fécondés de Cérès… ni les animaux ne sont plus ceux du Panchatantra.

Mais ce n’est pas une raison pour faire appel à des réputés psychologues ou psychiatres pour leur demander d’apporter leur éclairage, car ce qu’ils pourraient apporter ne pourrait être que les échos particuliers de myriades de mondes tous étrangers au propos demandé.

 

Janvier 2017

1.       Les sensations :

Toujours mentales [24] (dans la présente distinction sensations/mouvements, on ne fait que suivre la traditionnelle distinction des « sens » ; (ici sens au sens de direction, mais c’est le même mot que sens au sens de perception ou sens au sens de signification : on tourne donc toujours en rond autour des 3 sens du mot sens, mais c’est par là-même que le 3 devient 4) ; directions donc, dans des informations animales (particulièrement neurologiques) qu’on retrouve dans nos classifications anatomiques et physiologiques de la vie de relation (équivalentes à réception/expression ; mais on pourrait en retenir bien d’autres).

 

[en attente : LES rires et LES raisons dans l’antiquité : Démocrite et Hippocrate ; Freud (Witz = le mot d’esprit).

De même que ce qui est raison pour l’un ne l’est pas pour l’autre, ce qui est drôle pour l’un ne l’est pas pour l’autre.]

 

2.     Les mouvements :

Toujours relatifs et/ou relationnels :

a) le plus simple d’entre eux : La translation :

Son appréhension nécessite la représentation d’un lieu et d’un corrélat du lieu (objet relatif à ce lieu). D’autres mots sont possibles mais reviennent toujours à cette dualité (ajouté à la signification, ce 2 devient 3 et l’union des 3 apporte le 4).

b) Tout déplacement :

Il n’est pas possible d’imaginer, de symboliser, d’exprimer, de calculer un déplacement sans signifiants (lexical, sémantique, littéral ou mathématisé) signifiant le déplacement.

On peut différencier un trajet avec mouvement apparent (avec changement de référentiel)  d’un trajet sans mouvement apparent (sans changement de référentiel).

Et pointer la relativité de l’énoncé selon que :

L’interprétation  d’un énoncé peut changer en fonction de la présence ou non d’une particule dans un repère contextuel

Ou ne pas changer en fonction de la présence ou non d’une particule dans un autre repère contextuel :

Comparer les couples phrases :

« Georges prend le train à Paris et lit le journal [jusqu’] à Milan »

« Georges prend le train à Paris et lit le journal [] à Milan »  => Le sens est totalement différent

avec

« Georges transporte la caisse [jusqu’] à l’entrepôt »

« Georges transporte la caisse [] à l’entrepôt » => le sens ne change pas

(Exemples empruntés à la thèse d’Anastasia Yannacopoulou (clic => 1.3.2 : Le critère de déplacement spatio-temporel ; 1.3.2.1 : La notion de trajet ; page 40 note 34.)

0n retrouve donc « mathématisée par le langage »  la physique relativiste galiléenne (« Dans un système clos uniformément accéléré le mouvement est comme rien ») car dans le premier couple, on passe d’un système de repère à un autre ; alors que dans le second, on conserve un unique système de repérage (cf. équivalence « noms du père-repèrages »).

D’où l’on peut conclure que les signifiants et les signes mathématiques jouent ici le même rôle : Qu’est-ce donc qu’un « système mathématique », sinon un système de « messages encodés » -  à l’égal de « toute chaîne de signifiants », et donc capable d’engendrer « d’autres messages » dans le même « système de codes » ?  Et les « codes adoptés et/ou imaginables » sont indénombrables, bien que tous ne soient pas appropriés aux mêmes expressions, ni non plus en usage.

D’où viennent ces codes ? On évoquera ici les célèbres « lois éternelles » rappelées par Antigone  au jugement de Créon, lequel la fera enterrer vivante : cf. note 4 clic

Malheureusement – si l’on peut dire – on ne peut opérer ce genre d’assimilation que chaque fois sous les auspices du nouveau facteur (au sens de « modulo ») ici celui du « sens », lequel introduit toujours chaque fois un « forçage » (une ré-interprétation) de chaque signifiant, dont le sens est forcément contextuel ;  (Il en va de même en mathématiques lorsque 2+2 = 4 ou 2+2 = 2 selon le modulo)

Car en l’absence de prise en compte de référentiel (par exemple « sens ») on ne peut jamais opérer aucun rapprochement, ni échanger d’information du tout.

Or ce référentiel (sens ou autre) est lui-même déjà l’introduction de présupposés supposés partagés.

L’étape suivante serait la mise en rapport de la sensation et du mouvement, dont l’assimilation coïnciderait alors avec la réalisation du « Un » par excellence.

 

 

Décembre 2016

Galilée a été le fondateur de la physique relativiste (sans en avoir jamais prononcé le mot) : son expression à ce propos est bien connue : « Le mouvement est comme rien » :

A -  La trajectoire du mouvement d’un objet dépend du système référentiel :

1.       Un marin, à quai, laisse tomber une pierre dans l’eau : elle tombe verticalement (oublions ici que pourtant la surface de la terre tourne à grande vitesse par rapport au pied du soleil, mais on peut considérer que le quai est immobile par rapport à l’eau : ce n’est qu’une approximation).

2.     Un marin à bord d’un voilier laisse tomber une pierre du haut du mat : la pierre tombe encore verticalement, cette fois au pied du mât, quelle que soit la vitesse du voilier, si la vitesse du voiliers est uniformément accélérée, même dans un référentiel « terre ».

3.     Le marin resté à quai verra par contre  la pierre tomber du mât du voilier selon une trajectoire courbe.

Mais qu’en est-il du passage d’un référentiel à l’autre, d’une part pour un 3ème marin en situation de « voyeur », mais surtout pour la pierre : comment la pierre peut-elle se situer dans deux référentiels à la fois qui n’on rien à voir entre eux, au cours de ce qui pour elle, peut même aller jusqu’à l’absence totale de tout déplacement ? Des équations de transformations répondent à ces questions.

B - A la page précédente, nous avons deux systèmes de référentiels :

1.       un objet C1 dans un système Ic1

2.     un objet C2 dans un système Ic2

3.     et un paquet de signifiants (« structurés comme un langage ») afin de passer de C1 à C2 (considérés comme deux formations étrangères l’une à l’autre) doit passer par Ic1 puis Ic2 (sous forme de sons, ou de tout autre support, même peut-être pour une part inconnus) qui alors deviennent une interface un moment partagée.

Qu’en est-il du passage de Ic1 à Ic2 pour ce paquet de signifiants ?

Il n’est pas habituel d’assimiler les paquets de signifiants à des corps solides comme le sont une pierre, un atome, une particule de physique élémentaire. Pourtant il devient intéressant de voir les physiciens en prise avec de nouvelles redéfinitions  - à vrai dire de concepts ayant tout aussi bien déjà pu être envisagés par l’homme des cavernes dont nous n’avons aucune raison de penser qu’il en savait moins que nous sur l’essence des choses. 

Et nous sommes fort tentés de formuler l’hypothèse que certaines lois physiques sont très probablement communes à ces deux situations A et B.

La physique, est une, science de la nature, science de la vie [25].

C – Le passage Ic1 => Ic2 a été hasardé par Lacan grâce à ses représentations par des lettres s1, s2, a, etc. mais jamais mathématisé. On peut certainement aller beaucoup plus avant.

DMais toute particule élémentaire aussi est susceptible de changer sans cesse de référentiels, au gré ou selon, le seul qui soit reconnu (seul reconnu, à tort ou à raison) capable de les définir – subjectivement – c’est –à-dire l’observateur.

E Illustration : changements de systèmes référentiels pour les signifiants

Prenons un exemple concret qui nous fera comprendre une partie de cette question de changements de systèmes référentiels.

Il va sans dire que ce qui est valable entre deux individus (rendus plus ou moins indivis-individus par et en ce qu’ils sont « signifiés ») est du même ordre que ce qui se passe en l’individu lui-même, entre « le sujet conscient » et « celui de son inconscient » ou entre « tous les autres de ses sous-groupes » qui se délient durant ses états oniriques ou confusionnels par exemple :

Exemple : Monsieur A  est souvent sur le quai du port et voit souvent passer Monsieur B qui se rend sur un bateau de pêche, qui semble être le sien et avec lequel il se rend en mer.

Il y a aussi un 3 ème personnage qui les regarde tous les deux, mais il n’interviendra pas ici. Il les surveille ; c’est grâce à sa famille de personnages que messieurs A et B ont étés nommés et Monsieur C se porte ici.

Après quelque temps, Monsieur A et Monsieur B se connaissent bien de visu, mais tout le reste n’est que supposition, et d’une certaine façon le restera, mais selon une autre approche :

L’un et l’autre finissent par se dire «  Bonjour ». Puis Monsieur B continue son chemin et repart en mer, puis il oublie la rencontre, et se livre à la pêche et à ses rêveries.

Puis les coquilles de chacun finissent par s’entre ouvrir de plus en plus et les bonjours se transforment en conversations, puis en libations au café du port, etc.

Monsieur A  dit qu’il a ouvert une agence sur le port, qu’il est marié, qu’il a une famille, etc.

Monsieur B de même et les relations s’animent, se réchauffent  et se multiplient.

Il y a des grands moments d’échanges, et même des mélanges de personnalités, de tics empruntés à l’insu de celui qui les adopte, de manières de s’exprimer, etc.

Les échanges sont authentiques et profonds ; mais aussi loin qu’ils puissent aller, il n’y a jamais coïncidence exacte entre les systèmes référentiels de chacun ; jamais aucun ne peut avoir les yeux de l’autre dans ce monde d’individus.

Et cette impossibilité radicale de se mettre dans la peau de l’autre est tout autant ce qui alimente les plus vives passions des hommes.

Et cela serait aussi vrai en cas de dite maladie mentale déclarée.

Chacun voit l’autre avec son ou ses systèmes référentiels propres, exactement comme dans les énoncés précédents, chacun voyait tomber la pierre à ses propres  pieds :

On peut s’en approcher, on peut avoir envie d’être à la place de l’autre, de se mettre à la place de l’autre, la relation peut être amoureuse, délirante, transférentielle, mais jamais l’exacte substitution ne se peut : il y a toujours un petit décalage, aussi infime soit-il, qui fait que la pierre du voisin dessinera toujours une trajectoire (symboliquement) un peu courbe… et qu’on pourra toujours par quelque mégarde la recevoir (symboliquement) sur son pied.

Chacun voit l’autre par rapport au monde dans lequel il est lui-même irrémédiablement assigné – momentanément ici - mais ce pourrait être la même chose dans d’autres dimensions que temporelles, dans un monde à n dimensions, voire dans n mondes différents ; et il n’existe aucun critère permettant de dire qu’il n’y a qu’un seul monde et le bon.

Bien plus, tel l’homme de l’ascenseur d’Einstein, celui qui est dans un monde donné, n’a aucun moyen d’en prendre conscience sans appel à une indication extérieure, telle qu’il pourrait l’obtenir de situations exceptionnelles telles la psychanalyse , et l’on explique alors pourquoi une demande authentique engageant toute la personne est si importante pour y parvenir.

Enfin, il serait difficile de ne pas ajouter ici un mot touchant à la morale : Tout le monde se plaint maintenant que les gens sont de plus en plus individualistes, égoïstes, égocentriques.

C’est probablement vrai, mais induit ; d’une certaine façon, imposé.

Tel est le prix à payer notre sociabilité ontologique, laquelle, à la différence de celle des animaux est une nécessité générique : Telle est notre espace programmé de liberté ; celui d’un choix sous menace de couperet, écho de nos misérables incomplétudes.

Ce sera « ça ou rien » : ce qui permet du même coup de clore l’alternative : « libre arbitre ou pas libre arbitre » : certes nous avons un choix, mais c’est le seul : « to be or not to be » !

Voilà le choix.

(cf.  aussi la fable de Platon sur les premiers hommes hermaphrodites que les dieux ont coupé en deux parts irrémédiablement condamnés à chercher leur moitié pour s’y réunir)

C’est sans doute aussi ce qu’il faut entendre chez Aristote (qui a quelquefois aussi proféré quelques vérités) dans sa définition de l’homme comme « zoon politicon », mal traduit par « animal politique » : l’homme ne peut « qu’être sociable ou ne pas être ».

Mais c’est aussi être lucide que de mesurer notre égocentrisme constitutionnel et être sociable que de le contenir.

L’égocentrisme imposé, tyrannique est constitutif de l’individu comme tel : il en est le plus pur témoignage d’une opération aboutie, qui condamne toute la vie de l’homme à se dérouler dans la tension de l’aporie d’un dipôle : celui d’un irrémédiable « égocentrisme sociable »…

Car ce n’est pas l’égocentrisme qui fait l’individu ; Mais c’est au contraire l’individualisation qui a construit l’individu,  et qui, ce faisant, lui a assigné les repérages incorporés dans la construction de ce qu’on appelle son ego.

C’’est donc là « son moi », lieu d’échanges plus ou moins « harmonieux », modulable assurément, mais marque centrale – personnelle et non plus générique - dans ce processus qui produira le statut même d’individu ( à l’état de veille, répétons-le, et même de vigilance, pour ne pas dire plus encore d’auto surveillance, même si devenue automatisée, elle passe habituellement inaperçue).

Il est de son genre d’être personnalisé.

Ce qui ne veut pas dire ineffaçable, comme on le voit au cours d’expériences diverses de dépersonnalisation, qu’on appelle pathologiques.

Les rares états de superpositions ou d’échanges que notre exemple a voulu faire surgir ne sont que des « adoptions d’éléments » de référentiels d’un alter ego, de « points de vue », comme on dit, mais pas davantage.

Et il ne serait pas trop de dire : « et dont 90% de la matière échangée s’échange d’inconscient à inconscient », si la chose était mesurable.

Quant à Monsieur C, il contemple les effets d’une individualisation toujours relativement fragile, et à durée déterminée.

Tout ceci n’est qu’une petite métaphore.

 

Novembre 2016

 

1)    Feu le psychanalyste jacques Lacan donnait une représentation du « Réel » grâce à l’image du nouage du nœud boroméen, dans lequel les 3 « ronds de ficelle » représenteraient : « le Symbolique, le Réel et l’Imaginaire ».

La seule définition qu’il donnait alors du Réel, est que, noué boroméennement au Symbolique et à l’Imaginaire, l’ensemble fait 3.

C’est donc un triplet

Le Réel y figure alors comme une abstraction de la Réalité : Dans la topologie lacanienne, le Réel est une fonction continue (rond de ficelle, noué).

La Réalité, elle, n’a jamais été définie jusqu’à ce jour : Le mot n’existe que tardivement dans des langues anciennes comme le grec et le latin :

 

Dans le cas de Démocrite, fait essentiel, nous ne possédons actuellement pas une ligne de lui transmise directement, et son univers ne nous est pas plus familier que ne l’était celui des pharaons avant Champollion, même si nous en avons quelque peu hérité, quand bien même ce serait à notre insu.

A notre avis, un approfondissement de l’Indo-logie, tant de l’Inde ancienne que de l’Inde contemporaine d’ailleurs sont prometteurs, en valorisation des liens antiques de la Grèce avec voisins et parents naturels que sont les mondes indiens et persans, tant pour la langue que dans les travaux savants qui n’ont probablement jamais connu de rupture. 

Les transmissions indirectes de l’expression démocritéenne, elles, sont innombrables, mais, bien souvent, réinterprétées, et ne peuvent que gagner à être comprises sans anachronisme si cela se peut.

A partir des textes, la recherche de l’authenticité peut prendre 2 directions :

Dans les fragments des rapporteurs, chercher les phrases qui reviennent souvent chez des rapporteurs de lignées différentes et sans liens de filiation. Alors, lorsque les textes diffèrent significativement, et défient les préjugés, parfois la compréhension, c’est en général la « lecture la plus difficile » qui est la plus fidèle, parmi les différentes retranscriptions des copistes, conformément à la loi philologique de la « lectio difficilior » (c’est en général la même chose en psychanalyse !)

On peut aussi de temps en temps s’abstraire des phrases pour retenir des mots, des emplois, des tournures, manifestement authentiquement forgés . Dans ce cas, sorti des phrases, le mot seul peut avoir un intérêt. C’est ce que les physiciens avaient trop hâtivement cru découvrir avec le mot « atome ».

Par contre, nous sommes tentés d’accorder beaucoup d’intérêt à la façon dont Démocrite a traité nos concepts de « réalité » ou « des réalités » :

Certains auteurs anciens s’accordent à dire que, pour parler de « réalité », Démocrite se démarquerait en utilisant le mot « eteos » [26] : Ainsi, selon Sextius Empiricus ; ou selon Eléments hippocratiques N° A 49, pour signifier « dans la réalité », Démocrite prendrait le datif féminin « eteiè » (comme un adverbe),  à côté de « to eteon » pour « Réel » (au neutre) [27]; etc.

Il semble que plus tard, Sextus Empiricus notamment, réemploiera ce mot à la place de « a-lètheia » ( = « vérité » ), (lequel est en grec une négation : mot à mot : « non-oubli ») (cf. Le Léthè aux Enfers ;  cf. Lamartine : « le calme du Léthè »)

 

En physique, la Réalité pourrait être virtuelle si se démarquant ainsi du Réel, mot antinomique de virtuel - à moins qu’elle ne puisse s’y trouver occasionnellement confondue ? - concrète (si non abstraite) et discontinue (dès lors qu’on peut en nommer les éléments, cf. infra).  On a bien sûr ici l’impression ici de manier un vocabulaire dont la portée nous échappe, tout autant que celle d’équations difficiles : c’est sans doute la loi du genre sitôt que quelque chose se révèle comme ne nous étant pas familier.

Finalement, tout cela pourrait-il être autre chose que vocabulaire et équations ?

 

On peut trouver d’autres triplets, aptes à d’autres opérations :

 

2)    Par exemple les « idées indivises » de Démocrite, composées de « rhusmos », « tropè » et « diathigè » (termes traduits par Heinz Wizmann (« Les avatars du vide » ; éditions Hermann ; Paris 2010) par « rythme », « tournure » et « toucher traversant » ; et que nous appelons infra « calligraphie d’écriture », en relation avec le contexte textuel de l’élaboration démocritéenne, qui les rattache manifestement au tracé des lettres dans la dynamique de l’écriture du langage)

Démocrite aurait-il pu alors penser en cela « aux mathématiques », dont on sait précisément que, bien que les signes n’en soient qu’une représentation, aucun cerveau humain ne pourrait aller bien loi en la matière sans eux ?

 Au sens actuel du mot,  certainement pas pour la bonne raison que les mathématiques n’existaient pas encore en tant que tels comme science isolée, et que de plus il semble qu’aucun signe particulier n’existait pour les calculs.

Ce n’est que très progressivement que ceux-ci apparurent, et bien après les premiers signes transcrivant les son ou les idées du langage, « pense-bêtes » toujours maladroits et seulement plus ou moins appropriés - comme ils le sont restés d’ailleurs - destinés, tel un nœud fait à son mouchoir – à soulager la mémoire pour la conservation des mots.

Le moment de l’apparition des premiers mots écrits définit ce que l’on appelle « les temps historiques », par opposition à « la préhistoire ».

Les premiers mots écrits semblent avoir été des mots indiquant la filiation, du type : « X  fils de Y », etc.

Autrement dit, on ne peut qu’y voir une conjuration de l’oubli et même de la mort, fait symbolique hautement significatif, mais qu’il faut se garder d’interpréter trop rapidement comme « un fait religieux » ou plus précisément d’une « croyance en un dieu », comme ce fut aussi le cas lors de la découverte que l’on enterrait les morts : signe d’une volonté de conservation assurément, mais, précisément sans plus d ‘écriture, on ne saurait en dire davantage (cf. à ce propos les mises en gardes dans les livres de Leroi- Gourhan 1911-1986).

« Mathema » en grec signifie tout simplement « le savoir ».

Mais précisément, c’est ce qui fait tout l’intérêt de se poser la question à propos du dire de Démocrite : Les mathématiques étaient, en somme, pour lui partie de la pensée tout court, et leur outil n’en était rien d’autre que la commune écriture. L’outil n’en est pourtant pas moins nécessaire, au même titre que le marteau est l’outil du forgeron.

Et d’une certaine façon, cet outil qu’est l’écriture est devenu au fil des temps indispensable à l’homme, ou plus exactement l’homme est devenu « addict » à l’écriture, ce par quoi il a transformé le monde.

Et qui plus est - souvenons-nous – les premières apparitions de l’écriture, n’ont-elles pas surgi aux fins d’opérations de comptages, de comptages d’animaux comme on le voit sur les dessins qui accompagnent ce qu’on ne sait pas lire, peut-être à propos de vente et d’achat, ce que l’on ne saurait dire puisque, parmi les plus anciennes écritures auxquelles nous faisons allusions, celle de Mohenjo Daro, par exemple, dans la Vallée de l’Indus, aujourd’hui au Pakistan, ne sont toujours pas déchiffrées.  

Portons ici connaissance en note de bas de page d’un fait contraire à ce que beaucoup supposent : l’évolution certaine de l’abstrait vers le concret dans la langue grecque, et non l’inverse histoire de la langue grecque [28](cf. aussi clic). Il semble en avoir été de même dans toutes les langues.

Ainsi, dès le départ (au sens « d’archè [29] » non chronologique), la langue elle-même pourrait être perçue comme une « superposition », et même une « superposition de  groupes » (idées atomiques et écriture) dans laquelle l’adjectif démocritéen « in-divis » pourrait y prendre le sens et la valeur « d’intrication ».

 

Propriétés intriquées

« rhusmos » ; « rythme »

« tropè » ; « tournure »

« diathigè ; « toucher traversant »

Ecriture

oui

oui

oui

Idées atomiques

oui

oui

oui

 

3)    Les triplets « signifiant/barre/signifié ;

 

4)    sujet/idée/objet ; etc.

On pourrait les appeler des « triplets de réalité , de réalisation, de matérialisation, etc. », en donnant chaque fois des aspects de sens différents à ces mots étranges.

Ils deviennent alors aptes à construire des mondes en nombres illimités, que l’on peut tenter d’écrire sous forme de fonctions mathématiques sur lesquelles on pourrait opérer : « compter sur ses doigts » ne serait-il pas déjà un  paradigme d’écriture ?

 

Une conjonction est-elle possible entre ces triplets ?

 

Notons ici que « des doublets » à « deux dimensions » sont aptes aux réflexions d’images,  et « les lignes à une dimension  » à la représentation d’irréalités pures, ce qu’a déjà noté Platon.

Mais pour lier ces triplets ensembles, pour assembler ces entités, pour en faire des « mondes d’échanges », des « aires d’échanges », il semble bien que la présence d’un 4ème terme s’impose obligatoirement, lequel ne peut être autre qu’une « détermination dans un langage ; une nomination [30]».

 

1)    La saisie, la construction ou la connaissance de tout énoncé est de nature législative : C’est le groupe des idées atomiques.

Mais, ce qui prend corps à partir de l’énoncé, n’en suit pas nécessairement l’injonction.

 

Dans notre culture, la question de la divisibilité tient une place toute particulière : Le « Un » a une dimension prospective dont la seule approche résonne comme un vœux que l’on pourrait qualifier de sacré : « Uni-versus » ne signifie pas « Un », mais « tourné vers « le Un ».  Les psychanalystes voient dans le « Un » l’expression d’une dimension phallique.

A l’inverse « dia-bolos », le diable est défini comme « le grand diviseur ». Puis, à coté de ces étonnantes formulations, nous ne voyons aucune incohérence dans le fait de croire que nous possédons un psychisme, qui serait pensé comme immatériel, voire qui serait peut-être promis à une immortalité de béatitude, que l’on dit être situé dans un au-delà appelé Ciel, et auquel on oppose un  corps dit physique, ce dernier étant, lui, particulièrement chéri par les proclamés « matérialistes ».

Et cette division « psychique-physique » ne choque personne…

En contrepartie de ces curiosités, en vérité des plus étranges, on ne cesse de dire que les conceptions de la physique quantique sont, elles, « contre-intuitives », défient nos perceptions, etc…

Ne pourrions-nous pas aussi être enclins à  penser tout simplement le contraire, voire à ne rien penser du tout ?

 

2)    Face aux énonciations, ce qui n’est pas conséquence de la dénomination, garde une part de non-appréhendable existentielle : c’est le domaine de « la biologie » et de la physique, dont la réalité ne peut que nous échapper – même infinitésimalement – dans nos découvertes, ou les manipulations que nous en faisons, lesquelles restent à jamais séparées du mot qui s’en décolle aussi axiomatiquement que se formulent les indéterminations d’Heisenberg. C’est le groupe du grand vide « mega kenon ».

 

3)    Aussi, « le « quelque chose » ne vaut pas plus que le « non - quelque chose » ; « mè mallon to den è to mèden einai ».

 

On comprend donc que c’est seulement au prix de l’énonciation d’un ordonnancement préalable dans un champ défini d’opérations possibles, que l’on peut alors appliquer la « table d’opération » scolaire, comportant les 4 opérations traditionnelles.

Dans d’autres cas, c’est seulement le principe de superposition qui est applicable, parce qu’aucune catégorie ne l’enferme sur quoi que ce soit, et ce serait un cas beaucoup plus général, permettant d’opérer sur l’hétérogène, voire sur le vide.

Dire cela ouvre des portes depuis longtemps fermées par une subversion de présupposés, de préjugés, dénoncés mais en vain par Héraclite, Leucippe et Démocrite.

Mais on sait maintenant que la physique aristotélicienne est un aperçu grossier et subjectif de notre monde, celui de Protagoras (il ne retient que les perceptions) et que son aire de validité et sa précision sont moindres que celles de la physique quantique. Pour cela elle est dite fausse, ce qui pose la question de ce que serait une physique « vraie », et comme on voudrait pouvoir dire, « objective », ce qui repose la question des statuts de sujet et d’objet.

Le « roc biologique » sur lequel Freud disait s’être toujours heurté ne serait alors rien d’autre que ce cas le plus général, insaisissable par sa méthodologie, laquelle se limite à l’appréhension des signifiants et de leurs effets.

Ce « roc biologique » n’est plus alors ni un roc sur lequel on se brise, ni un océan dans lequel on se noie, mais l’insaisissable même, par un langage toujours inadéquat, toujours imprécis à nommer même les conséquences de ce qu’il a lui-même créé, et jusqu’à la radicale absence qui résultera de ce que Lacan a théorisé sous l’appellation de « forclusion du nom du père ».

Dans ces conditions, on s’étonnera moins que la vielle physique aristotélicienne reste totalement étrangère aux concepts freudiens et à leurs opérations dans la simplicité d’une désillusion qui résonnerait plutôt comme une certaine frustration.

 

Ni Héraclite ni Démocrite ne se trompaient sans doute en faisant naître les idées indivises de comme une calligraphie du vide.

Mais cette calligraphie en elle-même et par elle-même est vide de langage.

Comme telle pour un langage, cette calligraphie est vaine et vide.

Et Démocrite ne semble apercevoir nulle part dans son processus d’atomisation la séparation existentielle  « du nommé et du non-nommé ».

J’aimerais bien le vérifier dans ses fragments originaux en grec (publiés récemment à Harvard).

C’est peut-être pourquoi ni Platon  ni Aristote ne purent (en choisissant 2 directions opposées), hériter d’une esquisse qui malgré l’étendue de sa vision, restait avortée.

Puis les esquisses suivantes masquèrent durablement « l’inaccessible » du sceau d’opacités de plus en plus savantes.

Où en sommes nous aujourd’hui, éblouis par de très brillantes réalisations dans un monde que nous sommes parfaitement incapables de saisir et de nommer ?

 

Que l’échelle de ces réalités soit nano-métrique ou giga-métrique, qu’est-ce que cela change, dans un espace-temps désormais déclaré soumis et appréhendable seulement en passant sous les arcanes d’une divine constante qui enferme le sens de tout chiffrage ou déchiffrage du « cosmos » dans un triptyque qui se referme sur lui-même, sans temps et sans dimension : « c = d/t  , t = d/c  et  d = c.t , dans laquelle chacun des 3 éléments repose sur les 2 autres ?

On vivrait donc toujours sous la chape d’une axiomatique dont la lumière et ses vieux dieux d’éclairs et de feu (Mazda, Zeus (prononcer Zdeus) sont les grands paradigmes [31].

 

 

Novembre 2016 :

LE VOCABULAIRE « SUJET-OBJET »

Il est maintenant connu, reconnu et même compris, pourquoi et comment le mot « atome » a été utilisé en contre-sens par les physiciens : En réalité, « le mot atome » est « un nom », et « ce qu’il est » est « autre chose » (NB : une chose ne put être que « autre »).

On continue d’utiliser le nom de cette façon, ce qui nécessite simplement de pas chercher à comprendre le sens du mot, ce qui n’est pas trop difficile.

Mais l’important n’est pas vraiment là : Il est dans le rapport du sujet à l’objet, où le quiproquo est quasi omniprésent.

Le contre-sens est en effet le même dans ce qu’on pourrait appeler « la relation « sujet-objet » que dans la relation « mot atome/chose atome » : dans un halo d’égarement partagé il est devenu culturellement compris depuis la philosophie des lumières que « le sujet » est « un homme libre », alors que c’est le contraire du sens du mot « sujet », et on en fait découler que « l’objet » serait « une chose vile et inerte », dévalorisée.

Cela découle d’un phénomène purement culturel de révolte et de renversement des valeurs qu’il est inutile de développer ici.

L’important est que le sens physique des mots comme opérateurs est exactement l’inverse de ce qu’en entend aujourd’hui le langage courant : qu’il soit homme ou pas homme, le sujet est ce qui est assujetti - privé de liberté.

Au contraire l’objet est, pour le dire vite, « un électron libre ».

Et ce n’est qu’en rétablissant le sens des mots, qui sont les mêmes en sociologie qu’en physique, qu’on peut comprendre ce qui est toujours qualifié de « contre intuitif » en physique quantique :

Dans l’opération d’observation, le sujet de l’observation, l’observateur, est assujetti à l’objet de l’observation, par exemple un photon.

Le sujet qui croyait avoir la maîtrise de l’objet en a l’esprit dérouté.

Rien de contre-intuitif pourtant, à ce que le photon soit libre (dans son espace de liberté ?) et que l’observateur qui croyait lui que la liberté ne pouvait être que de son côté, en soit dérouté : Il croyait avoir apprivoisé le monde et il redécouvre qu’il lui est assujetti.

La question pascalienne du libre arbitre, celle du jansénisme de Pascal, et jusqu’à celle du « pari » [qui d’ailleurs est déjà exprimée dans les mêmes termes – c’est curieux -  par Abou a’la el Ma’ari] reviennent donc sous les feux de l’actualité.

Dans la relation « sujet –objet », c’est bien évidemment le sujet qui est assujetti à l’objet.

 

 

Octobre 2016 :

La non-connaissance est « fondamentale à la connaissance ».

Quelles que soient les formulations (verbale, écrites, autres), la connaissance passe toujours par des formulations.

D’une certaine façon, elles ont toutes quelque chose de comique, parce que bancales, incomplètes, boiteuses, malgré notre aspiration à la symétrie.

C’est un épiphénomène obligé (comme une particule nécessaire au bilan énergétique) important (« ridere humanum est » « le rire est le propre de l’homme »).

la connaissance ne peut se passer de formulations (de soi à soi, ou de l’un à l’autre).

En mathématiques les formulations les plus radicales sont les axiomes. On peut chercher à les purifier, à en repousser l’essence jusqu’à l’infini, mais on se heurte toujours à un infini impossible à atteindre (dont Pascal écrivait la probabilité nulle = 1/l’infini), car on peut dès lors gloser sur tout, sauf sur l’axiome lui-même, aussi petit que l’on cherche à le définir.

Les physiciens parlent « d’éléments » : Qu’est-ce qu’un élément ? Comment un élément pourrait-il être distingué s’il n’était pas « par ailleurs » défini ? Le vocabulaire se cherche toujours, s’enrichit, mais n’est jamais en parfaite adéquation avec son objet.

Et chaque livre de physique donne sa propre définition de la physique. ; pour nous c’est la science de la vie, bien qu’elle ne l’explique pas.

On peut y voir « la science de la vie » dans son sens le plus général, « bios » étant plutôt réservé aux « sciences animales et végétales », et « zoon » aux seules « sciences animales » y compris l’humain, en principe.

En général on lit que la physique est  « la science de la matière » (ce qui est plus restrictif que la vie) bien que même là, elle soit incapable d’expliquer de quoi il s’agit.

« L’objet » (de telle ou telle expérience, passée, présente ou à venir) ne peut être considéré que par le sujet qui expérimente.

Mais on peut aussi inverser les désignations ; mais même en les rapprochant, on ne peut jamais faire coïncider « objet » et « sujet ».

L’image du miroir s’impose : le miroir produit une image inversée qu’on appelle spéculaire.

Deux miroirs peuvent indéfiniment se renvoyer l’image, chaque fois inversée, toujours envers de l’envers, chaque « objet » devenant alors à son tour « sujet » et inversement - bien que les termes consacrés en optique soient « image réelle » et « image virtuelle »… ce n’est toujours qu’une question de référentiel.

Qu’est-ce qu’un objet ? Qu’est-ce qu’un sujet ? Ce sont là les 2 termes minimaux conditionnels et ineffaçables à toute existence.

L’un s’impose chaque fois à l’autre comme le couperet d’un « a priori », mais seul un terme tiers peut y mettre un terme – arbitrant et peut-être toujours arbitraire si le mot qui donne sens a un sens.

Un seul signe pourrait remplacer les milliards de relations qu’implique « le principe de décohérence ».

En physique quantique, la prévisibilité d’une nouvelle particule en est encore une manifeste confirmation.

Toute existence est radicalement le produit d’une implacable opération tyrannique.[32]

Bienheureuse tyrannie peut-être, mais tous les « a priori » ont aussi une face maléfique ; particulièrement en médecine :

La phrase de Roger Bacon « homo naturae non nisi parendo imperat » note, loin de pouvoir servir de guide – sinon seulement d’un appel à la prudence - pose la question comme une aporie : Il est clair que si le médecin applique ses préjugés au lieu de se soumettre chaque fois à la nature, il ne peut qu’échouer ; mais comment obéir à la nature, et comment s’y soumettre, puisqu’elle est inconnaissable par nature du fait de sa nature de devenir, de futur (c’est le sens du mot [33]), et donc de sa non-prévisibilité (c’est le sens que nous donnons toujours au mot : il est peut-être fallacieux),  de sa non-connaissabilité fondamentale : dans tous les cas par définition, car peut-on connaître l’inexistant ?

De la même façon - sans invoquer de maléfice – toutes les civilisations semblent s’être posées la question : comment un enfant parvient-il à comprendre les mots ? Quel est le langage primordial ? Les expérimentations autour de ces questions se sont toujours soldées par des résultats dramatiques.

A ce sujet, on suivra avec intérêt le livre du médecin Itard, rendant compte de ses efforts pour apprendre le langage à « l’enfant sauvage de l’Aveyron ». Celui-ci ne survit pas plus que très peu d’années après son transfert à Paris. 

On tourne en rond et l’on ne pourrait pas faire autrement.

Ce n’est pas parce qu’une chose est indicible en mots, mais écrivable en équations, que le diptyque s’efface.

Par exemple, certes la physique quantique est impicturable, non représentable en images, mais les signifiants des désignations n’en peuvent jamais être absents – et perturbant – aussi délicats soient-ils.

Un objet ne peut jamais s’objectiver lui-même ; pas plus qu’une perception ne peut se percevoir elle-même.

L’expression familière « cela n’a aucun sens » est ici largement détrônée : l’impossibilité n’a rien à voir avec le sens. 

 

 

Octobre 2016 :

Pour la traduction de « è idea atomos » , mot pour mot : « l’idée atomique », il y a 2 choses à dire :

 

1.  A-tomos (adjectif) , signifie « non coupé ». point barre [34].

Et  évidemment, si la chose est coupée, elle n’est plus la même .

Mais l’affaire est négligée par le langage administratif, par exemple après un passage des administrés chez le dentiste.

Pour l’administration, « l’individu » reste le même, même s’il en ressort édenté : d’où ce qui suit :

Il est essentiel de savoir que « to atomo » maintenant substantif neutre , en grec contemporain , signifie « l’individu, la personne » : L’idée a donné naissance à la chose et simultanément au langage administratif qui la désigne, utilisable dès lors par l’administration pour désigner la chose dans son champ propre, administratif pur [35]; c’est à dire aussi bien en tant que « cadavre : [« soma » (ou « corps » en anglais (prononcer « korpsss »), que d’être vivant :

ð      Acte de naissance, de mariage, de divorce, de décès sont des paradigmes du langage administratif.

ð      Que ledit « individu » soit mort ou vif n’est pas son problème car pour elle, les échanges de l’individu avec le monde extérieur ne font pas partie de lui : elle les dénie purement et simplement. Ce n’est pas son affaire. Elle enregistre un mariage entre 2 individus (morts ou vfs, simple question de droit). Puis la naissance d’un troisième individu « issu des liens du mariage » ; comment ce bébé a-t-il été fait ? Ce n’est pas son affaire. L’administration n’a jamais été apte à saisir les échanges entre les éléments biologiques qu’elle appelle « l’environnement » : elle n’est pas faite pour ça. Et tout va bien.

ð      Il y a des indivisions, il y a des indivisés, il y a des individus.

ð      Il suffit de croire que « c’est comme ça » : on ne nous en demande pas plus.

 

 

2.  Pour comprendre le mot « idea » du grec, que certains (qui se disent « matérialistes ??????? ») s’acharnent à traduire par « aspect » ou même « corps », il faut faire un peu de « biologie », et dans cette biologie, de la « phylogénèse » - laquelle est « résumée en accéléré »  (si ce mot « accéléré » a un sens)  dans « l’embryogenèse » de l’être humain. :

 

C’est au fruit qu’on reconnaît la graine dit le proverbe.

Mais ici l’idée est « la graine », qui a donné  naissance à la chose « l’individu », lequel est lié d’origine au langage, et même dans notre « façon de voir les choses », dans nos yeux, puisqu’on a bien l’impression de voir des individus.

« L’homme a plus besoin de certitudes que de vérité » disait Montherlant, lui qui se disait aussi « pratiquant , non-croyant ».

 

Démocrite avait raison : « les idées atomiques sont une manifestation du vide ». (« le grand vide », en grec : « a-peiron » = c’est une négation d’un adjectif mis au neutre : « sans terme, sans fin, in-extricable, in-expérimentable, etc. » 

Je note au passage qu’on n’est vraiment pas loin de l’enseignement védique : « un avatar » du vide » : le mot est indien.

Tel se présente du moins l’aspect de l’un des univers, parmi leur infinité possible.

 

C’est donc, selon cette cosmogenèse – ce qui est déjà trop dire, puisqu’il n’y a jamais eu d’engendrement – constituée « du grand vide » et « des idées atomiques » l’idée (mais qu’entendre par là ?) qui a créé du langage, et non l’inverse comme on l’entend toujours dire (psittacisme ordinaire).

Mais qu'est-ce qu’une idée ?

Dès lors qu’est posée la question, loin d’avancer le moins du monde en connaissance, ce que nous pensons être notre connaissance recule [36] devant le dévoilement du monde.

Et le cas est loin d’être unique.

Il est même peut être général et universel : On a l’impression que tout ce qui peut se dire – ou même ne pas se dire, mais simplement [se penser ?] - peut se faire.

Baliverne !

On n’est le jouet de mots, rien de moins , rien de plus : On découvre du savoir, on en invente même : pourtant il était déjà là, tapis sous des mots que l’on n’avait pas encore entendus !

Passé, futur, unité, séparation n’ont alors plus aucun sens.

Voilà tout l’intérêt de notre sujet.

 

Ainsi :

1 qu’est-ce qu’une idée ?

2 Comment une idée peut-elle se faire chose, puis langage ?

 

3.  j’ai fait un petit paragraphe sur l’embryologie dans ma page « immunité » (clic) : Continuons :

 

Phylogenèse de l’œil : Chez les premiers animaux ,

(on pourrait aussi parler – différemment - des plantes qui se tournent vers le soleil),

la peau est sensible, et apporte ses sensations (électriquement) grâce aux nerfs  à l’ordinateur de bord (l’encéphale).

Pour plus de confort dans l’utilisation du soleil (chaleur ? lumière ? autre ?) la peau, en certains points, se creuse, puis construit un globe creux (« steno-type » ancêtre des chambres des appareils à photos ») – d’abord non fermé – mais qui permet cependant déjà à l’animal de repérer la direction du soleil.

Sans plus.

Puis ce globe se spécialise, la rétine apparaît , se ferme avec la cornée, etc., et tout cela envoie des informations électriques au cerveau :

Où sont les images dans tout cela ? C’est l’animal qui les « invente ». point barre.

Mais comment, et en fonction de quoi ?

Ses parents comptent aussi parmi ses enseignants.

Tout cela s’apparente autant « aux idées » qu’aux « images », mais à ce stade, la différence entre « matière » et « esprit » n’est guère qu’une question de vocabulaire...

Si vous appuyez sur voss paupières avec vos doigts (ce qui ralentit les battements du cœur), selon la pression, la direction, la durée, etc. vous voyez des tas de très jolies images, et peut-être même, si l’on travaillait un peu la question de la mémoire de la rétine, arriverait-on à refaire apparaître des courants rémanents de la veille.?

Mais le cerveau a prévu de les stocker ailleurs : dans la « RAM » = « mémoire à court terme » et sur un « disque dur » = « mémoire à long terme »

Comme nos inventions sont anthropomorphiques !

Sont-ce vraiment des images ou des idées qui sont stockées ? C’est plutôt des arrangements nanométriques de composants, mais ça marche très bien.

La biologie n’était pas du tout transposable en langage administratif, mais elle l’est peut-être devenue avec nos ordinateurs :

Avec eux la biologie est devenue un peu mécanique, mais la frontière n’est pas fixée.

Rien ne permet mieux de connaître l’homme que l’ordinateur : l’homme est la graine dont l’ordinateur est le fruit.

 

Phylogenèse de l’oreille : On pourrait bien sûr élargir les exemples à d’autres sujets, mais selon la même thématique :

les oreilles ne sont autres que l’évolution des ouies des poissons qui sont des organes multi-fonctions permettant « l’oxygénation », mais elles sont aussi des « baromètres » (= « mesure des pressions »).

Ces baromètres servent à l’équilibration dans les 3D (3 canaux semi-circulaires) et enregistrent toutes les variations de pression de l’eau à leur contact.

Mais ces organes sont bientôt devenus des organes que nous appelons « acoustiques », non pas parce qu’ils entendent, mais parce que, à partir des informations que nous recevons de ces variations de pressions, nous avons conçu du langage et de la musique.

Mais on pourrait bien dire qu’il n’y a ni langage ni musique dans la nature…

La nature ne parle pas : C’est nous qui, à partir de ce que nous considérons être des pressions plus ou moins modulées, en faisons des chants de roseaux , d’oiseaux., de voix humaines, etc.

En termes biologiques, physiques, écosystémiques, ces éléments – si tant est qu’on puisse vraiment leur accorder une existence propre – sont inséparables.

 

Et les plantes, que disent-elles ?

Si nous, nous les faisons quelquefois parler, cela ne veut nullement dire qu’elles n’ont aucun langage à elles, un ou plusieurs autres  (celui des odeurs par exemple + les inconnues). Quoi qu’il en soit, elles étaient là avant nous et nous sommes leurs enfants.

 

4.  On en arrive irapidement a la question du rêveur et de ses images : le rêveur « voit » (- ou plutôt « rumine ses dépôts de courants électriques transformés en beaucoup de choses dont la plupart nous sont ignorées » -) que nous appelons « les images qu’il a stockés  [37]» il y a plus ou moins longtemps (ce mot a-t-il encore un sens pour le rêveur ?)

et qui n’ont rien à voir avec ce que le rêveur pourrait voir paupières closes « en dormant à poings fermés » dans son lit.

Mais là encore, il y a de temps en temps des « bugs », « des fuites » – comme chez le somnambule, qui semble mélanger assez mystérieusement les 2 états, de veille et de rêve – et aussi, bien sûr, parmi ce qu’on appelle « les ratées », ces tours de la mémoire, qui nous joue mille tours, comme « ses associations étonnantes, des oublis variés, ses mélanges, les lapsus, les jeux de mots, etc. »

Très souvent « ces ratées » sont ce qui est pour nous – à de très nombreux points de vue - le plus riches d’enseignements et de compréhension – mais il ne faut pas non plus abuser de ce qu’on croit être « compréhension »… Il y a des « échappées »

Dom Quichotte – nous dit Cervantès – est devenu fou pour avoir lu trop de romans de chevalerie, et c’est ce qui lui aurait desséché le cerveau – théorie psychiatrique à la mode en son temps.

Mais qui pourrait affirmer que nos logiciels « up tous date » sont meilleurs ?

La vérité est que « le meilleur » n’existe pas dans l’absolu..

Une place « du meilleur » qui serait collective ne peut exister que dans « les prix nobels , les élections de Miss Monde ou les Jeux olympiques » ; et encore… ! (NB : c’est de l’humour).

 

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 Octobre 2016 :

1.       En fait , il serait très tentant d’établir une correspondance simple entre :

·        l’énoncé de Démocrite rapporté à la physique quantique : « Il n’y a rien d’autre que :

1.       « ideai atomoi » (les images ; idées ; représentations, indivises)

2.     et le vide infini  to apeiron »)

·        et l’énoncé - façon lacan - de la psychanalyse :

1.       « un signifiant représente le sujet pour un autre signifiant »

 

Démocrite

Représentation indivise

vide

 

Physique quantique

Particules ou champ

Vide qui n’est pas vide

Etats superposés, intriqués, etc.

lacan

signifiant

Sujet et/ou signifié

S1 représente S/ (S barré) pour S2

 

Etant donné que pour la physique quantique :

·        D’une part, il ni plus de « corpuscules », ni même de « particules », mais que des « champs »

·        Que, d’autre part que le « vide quantique » n’est nullement rien, n’est pas le néant : (une façon simple de se le représenter est de mettre un morceau de fer dans un tube à vide et de placer un aimant à l’extérieur : le champ magnétique de l’aimant attire le fer)

Le rapprochement paraît simple.

 

Le problème des communications semble mathématisable .

Pourtant, en réalité, il ne pose rien moins que les questions de « l’existence » et de ses représentations., tant à la physique quantique qu’à la psychanalyse .

Pour la physique quantique, l’existence d’un champ est inséparable de ce qui est « champ - ifié »

Pour jacques Lacan, l’existence s’écrit « ex-sistence ».

 

N’est-il pas un peu simple d’éluder toutes les questions ? On ne les éludera pas ; mais on ne pourra pas y répondre non plus, sinon en retournant tous les propos dans tous les sens.

- « Pourquoi c’est comme ça ? »

- « Parce que c’est comme ça ! »

 

2 Plusieurs analogies intellectuelles me frappent depuis longtemps : elles ont à voir aussi avec le principe d’indétermination d’Heisenberg – et, pourquoi pas avec l’insoluble question du libre arbitre.

Certes, c’est un lieu commun de dire que les êtres humains sont semblables autant que dissemblables, prévisibles autant qu’imprévisibles : Que sont donc ces êtres dans ces mondes ? Considère-t-on qu’ils sont animés par « des variables cachées » au sens einsteinien de l’expression ?

On sait pourtant aujourd’hui que la physique quantique se passe fort bien de ces variables cachées.

Le poids des « normes » est énorme sur nos façons de concevoir.

C’est tout l’intérêt de la physique quantique, et des sciences en général, de se permettre de renverser « l’ordre établi ».

A côté de cela, on dit souvent que la médecine n’est pas une science exacte ; qu’elle est « à la fois une science et un art, etc. ». Il est vrai qu’elle répond – peut-être trop souvent – à des « normes, préjugés, valorisations/dévalorisations » de toutes sortes, mais je m’insurge en faux contre le fait que la médecine ne serait pas une science exacte comme les autres. Qu’on la connaisse aussi mal que les autres est une autre affaire (que dire exactement des unes et des autres ?).

 

Et voici pourquoi  :

 

Ø      La vérité est que si on part de la notion d’individu (– et en cela, ce n’est déjà plus de la médecine au sens large où nous voulons l’entendre ici –) devant répondre parfaitement à des normes préétablies pour ce dit individu – ce qui ne peut évidemment jamais être complètement le cas, oui, une telle science serait une science inexacte, et même ne serait pas une science du tout, mais surtout une opération de triage.

Ø      Si au contraire, on s’efforce de suivre la physique « des éléments » (mais déjà ce mot « élément »est trop administratif) ou bien à la physiologie d’on ne sait quoi, de la vie (« physio – logie = élocution sur ce qui relève de la physique »), alors oui, la médecine devient une science exacte par nature, car entièrement soumise au sujet qu’elle explore – en dépit de notre immense ignorance – et surtout de l’impossibilité radicale – actuellement au moins - d’être traduite correctement en langage articulé. Tout au mieux, s’efforce-t-on de faire des dosages, d’user de comparaisons et de métaphores, toutes choses auxquelles ladite nature ne répond qu’à sa façon : c’est pourquoi, quel qu’en soit le degré, il y a toujours de la surprise au rendez-vous.

Ø      On retrouve là comme une idée bien chère aux physiciens et aux mathématiciens, à savoir que les équations ne parlent pas : ce sont les hommes qui les font parler.

1.       Cette sorte de dualité de la médecine explique beaucoup de ce qui s’en dit.

2.     Plus encore, de ces surprises et de ces soi-disant « anomalies », peut-on tirer peut-être le plus intéressant de la médecine – et ne parlons pas ici de la médecine mentale puisque l’on ne peut s’en faire aucune image à offrir à un public qui en est comme assoiffé : Ces dites anomalies, en réalité ne sont jamais n’importe quoi, et un savant ne saurait les rejeter d’un revers de manche. Elles peuvent être comme « l’évolution en marche », ou bien « une stratégie d’attente », ou bien « une finalité qui reste à découvrir », etc. Empruntons un exemple aux Beaux-Arts ou à la chirurgie : Quand on découvre chez un sujet n’importe quelle pièce anatomique nouvelle et/ou inattendue, surnuméraire par exemple, du jamais vu, un muscle là où habituellement il n’y en a pas, etc. ce n’est jamais n’importe quoi : Darwin aurait pu y voir une « amélioration de l’espèce » – nous, pas car ce terme d’amélioration prononcé dans le vide, « hors champ », n’a aucun sens – mais à coup sûr, le résultat d’une intentionnalité, et non d’un hasard.

 

Septembre 2016

Descartes écrit : « Je pense donc je suis » (« cogito ergo sum ») Que Descartes ait écrit en latin ou en français, c’est la même chose : la logique ferait comprendre : « Je » pense , donc « je » est .

Mais aucune de ces 2 formulations ne correspond à la fonction sémantique du verbe être dans les langues indo-européennes :

Dans nos langues en effet,

·        soit le verbe est intransitif et il indique un « étant » ou un « état » ; « un état de fait, une situation, voire un  lieu ; un état des lieux ; ou même un Etat au sens de nation, etc. (c’est le cas de tous les lieux se terminant par « -stan » ;

·        soit il fait fonction de verbe dans une phrase où dans beaucoup d’autres langues il est tout simplement omis – et dans ce cas, on parle de « phrases nominales ; non verbales ». Dans ce cas, il a un attribut : grand, petit, joli, chaud, etc.

·        Dans sa phrase, il semble bien que Descartes emploie le verbe être dans le sens tout à fait inhabituel « d’exister », que Lacan se plait alors à comprendre et à écrire « ex – sister »

 

On pourrait continuer à s’amuser comme pourrait le faire un « Raymond Devos » : Est-on dédoublé quand on dit : « je  me » ?

Ou, qui suit l’autre quand « on » dit : « Tu me suis ? Moi, je me suis bien ! »

 

Septembre 2016

Dans l'émission « La Conversation scientifique » sur France Culture, Étienne Klein [38] a reçu Heinz Wismann le 6 décembre 2014 : Le podcast est téléchargeable en mp3 : Clic ;

Grand intérêt de l’émission en physique et en étymologie.

Par contre Wismann nous semble un peu trop « européo - centré » en isolant très discutable ment l’Europe des autres continents : « La science est l’âme de l’Europe » dit-il.

A aucun instant, il ne pose la question « d’où pourrait venir l’héritage ? » dans la pensée démocritéenne.

 

(Jean Salem non plus dans son livre « Grains de poussières dans un rayon de soleil ».  Nous tentons de le faire ci-dessous.)

 

En conclusion de l’entretien, désirant terminer en rassemblant des concepts majeurs de la physique quantique, Etienne Klein se livre à un remarquable exercice de substitutions (*) (*vocabulaire cher à Evariste Galois) de signifiants (on n’est plus dans les anagrammes dans lesquels il excelle aussi ), lorsqu’il énonce ce « jeu de mots » qu’il appose à son « je » : « je néant vide rien » ó « je n’ai envie de rien ».

 

Pourtant Heinz Wismann nomme son livre de 2010 ( que j’ai acheté mais pas encore lu) : «  Les avatars du vide » et en sous titre « Démocrite et les fondements de l’atomisme ».

Or le mot « avatar » est indien ! Apparemment il n’explique pas ce titre (à vérifier) ; il le nomme, peut être guidé par une spontanéité naturelle plus savante qu’il ne le croirait lui-même ?

Ce que confirmeraient les remarquables 4 dernières pages qui sont de haute volée psychanalytique, avant d’être plus franchement « démocritéennes » :

Il écrit p. 87 : « … C’est là le logos d’Héraclite, qui s’empare du sens, quel qu’il soit … pour le rapporter au discours qui le signifie. Or le sens dit par le discours embrasse tout sauf le dire qui le dit… » etc. 

Un peu de même, il ne semble ne pas savoir que « sophia » (dans le mot « philo-sophie » par exemple) est un mot égyptien pharaonique. (possiblement aussi dans le mot arabe « soufisme », ce qui est ici hors sujet).

 

En première apparence, et par ailleurs, ce livre écrit par lui – même confirmerait ce que j’ai été amené à penser depuis bien longtemps, à savoir qu’un vrai livre ne peut être écrit que par un seul.

Pourquoi faudrait-il toujours ajouter « écrit en collaboration avec » – sinon par un geste de gentillesse, mais, en réalité, soit faux, soit un véritable boulet, source de contradictions vite incompréhensibles.

Fi du consensus, en sciences !

 

Pareil en sciences religieuses : le clerc débat. Le non-clerc est laïc (c’est le sens du mot) : ne débat pas.

Mais la distinction entre religion et science intervient en ce que la religion a pour fonction de moraliser la collectivité

Les sciences non religieuses devraient éviter de le faire en tant que sciences. Une équation n’a pas de morale !

Les usages qu’on en fait sont un autre problèmes.

En faire un idéal : non : cf. : « Dans la vie on a le droit de rêver, mais quand on rêve , il faut le savoir » :  qs.

 

Car on lit, sous la traditionnelle rubrique « du même auteur », la liste de ses autres livres, écrits avec Bollack (J’aurais beaucoup à redire sur ses 4 tomes concernant la pièce de Sophocle : Œdipe Tyran) et un autre avec Luc Ferry qui est encore de sensibilité différente. C’est la quadrature du cercle !

N’est-il pas déjà suffisant d’être soi-même plusieurs, et de porter la contradiction en nous – peut-être justement en états superposés au sens quantique de la chose ?

Il faut laisser parler chacun, un par un, et admettre que personne n’a à dire les mêmes choses qu’un autre.

Confirmation de ce « qu’un signifiant représente un sujet pour un autre signifiant » (Lacan).

 

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Les superpositions : à propos des rêves et de la vie dite onirique  :

L’état dit de veille (c’est quoi au juste ce « formatage » ?), et l’état dit onirique sont radicalement coupés l’un de l’autre : En cherchant à comprendre ce qui sy passe, tout le monde s’y casse les dents depuis des millénaires.

L’état de veille est « mono - mental » [ Mono est grec et mental est latin : ça ne va pas ! Je trouverai mieux plus tard [39]].

Par contre, l’état dit onirique est typiquement un état superposé : Ne serait-ce pas peut-être le cas le plus général, et l’état de veille, un cas particulier dans lequel on arrive à masquer ladite superposition ?

Mais il y a de temps en temps des fuites !

On appelle ça des « lapsus linguae » ou des délires ou des caprices … C’est selon.

 

Il peut sembler apparaître une objection à la conception des multl – mondes [40] pour soit pour plusieurs individus – et leurs rencontres entre eux – soit pour un seul et même individu et ses différents états : celle-ci : lorsque le rêveur rêve, il mélange des histoires, des dates et des personnages qu’il a connu dans ladite réalité en apparence « partagée ».

C’est un fait fréquent auquel on pourrait ajouter aussi que les rêves nocturnes sont souvent alimentés ou créés à partir d’évènements survenus la veille.

C’est vrai mais tous ces arguments ne s’opposent nullement à la multiplicité des mondes si l’on considère justement que le rêveur nocturne et ledit individu de la vie éveillée, sont justement la même personne : Il y a donc là une articulation : là est justement un lien intemporel ( pour cette personne elle même) et qui explique ainsi facilement n’importe quelle rétroactivité, même de très longue latence : un grand père décédé il y a 50 ans peut apparaître « maintenant » (quel sens donner à ce mot ?) – que le rêveur a ou non connu -  mais ce grand-père décédé il y a 50 ans, c’est le même rêveur qui l’avait conçu dans son esprit ; à quelque moment que ce soit.

Mais cette articulation n’est exclusive d’aucune autre !

Rien ne prouve qu’il y a davantage de réalité physique dans un monde que dans un autre et il est impossible de différencier sur le moment un monde dit onirique d’un autre qui ne l’est pas (« pince-moi, je rêve ! ») .

Et les superposition y jouent un rôle fondamental : un personnage fréquenté ces temps-ci, peut y prendre en même temps les apparences, les  comportements, et y tenir le propos et les réflexions d’un autre connu quelques 20 ans plus tôt.

Cela ne prouve en rien l’existence réelle de cette personne connue 20 ans plus tôt, et maintenant mélangée avec une autre, et sur laquelle est bâtie un rêve actuel, mais prouve seulement que c’est la même personne qui est le producteur de l’une et l’autre représentations – sans pour autant exclure que n’importe quelle de toutes ces représentations puisse aussi exister complètement en dehors de la propre existence du témoin-et-rêveur, avant, pendant ou après la sienne.

Le paradoxe du même type et tout aussi incompréhensible que celui du principe de superposition.

Puis « l’éveil », au sens ordinaire « de la vie commune partagée » se charge d’effacer les traces des autres mondes, par tous les mécanismes qu’on voudra : refoulement, lésion organique, etc. Mais ils reviennent aussi.

Alors, sans repère sérieux, ne pourrait-on jamais savoir dans quel monde on vit ? Un peu comme dans l’expérience d’Einstein de l’ascenseur en chute libre ?

C’est bien possible ; et qui plus est, pourquoi n’y en aurait-il qu’un seul ?

Mais « l’emmagasinement » du rêve n’est pas plus neutre pour la vie éveillée que ne l’est la vie éveillée pour le rêve ; pas plus que ces choses ne sont neutres – d’une façon ou d’une autre - pour tout ce qu’il en est ou n’en est pas dans l’existence des autres.   

Il est pour le moins étonnant que ce découvertes qui ont radicalement changé la physique moderne n’aient eu aucun écho dans notre façon de « penser le monde ».

De façon plus obscure encore, on a préféré donner deux sens différents au mots « physique » (la lecture de Wikipedia est explicite sue ce point) afin de préserver ce qu’il est convenu d’appeler notre « psychologie ». ;

 

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La particularité de l'homme par rapport à tous les autres animaux, ce n'est pas comme disait Aristote d'être un "zoon logoticon", mais c'est de vouloir toujours faire ce pourquoi il n'est pas fait, et à tous les niveaux (Aristote n’en est plus à une erreur près – sans compter qu’il n’a jamais compté l’influence de la lune sur les marées !) :

La question reprend dans son sens le plus large l’aphorisme lacanien « le désir de l’homme est le désir de l’autre » : il faut l’entendre dans tous les sens possibles de ce qui est « autre » ; et pas seulement « autre homme ».

Il faut y considérer « autre » :

Par rapport au dit semblable : jaloux de ce qu'a ou est l'autre :

Par rapport au sexe autre : vouloir celui de l'autre

Par rapport aux animaux : ce qu'ils sont et ce qu’ils font sera imité (plutôt toujours mal d’ailleurs) : voler, nager, etc.

Mais comment voir les UV comme les abeilles, sentir les IR comme les serpents, les champs magnétiques absolument infimes comme les requins, et surtout tt ce dont on ne soupçonne même pas l’existence ?
par rapport aux objets.

Quant à son invention de la monaie … 

Aucun autre animal « normal » n'est comme ça ; et une des choses qui me frappe le plus, c’est que les animaux non-hommes ont toujours leurs outils avec eux…

L’homme est  « addict » à ce qui est média… ( les drogues en font partie ) ! De quoi laisser rêveur !

Alors que le « normal de l’homme » est à la fois dans une norme sévère et dans la fantaisie : aporie irréalisable !

Mais en réalité, si on observe de près les écosystèmes, il y n’y a aucun « struggle for life (Darwin) » ; bien au contraire, il y a de la place pour tout le monde, et même très largement, à la condition… d’être tous différents + et de ne pas s’entretuer à l’intérieur d’une même espèce.

Pourquoi n’en serait-il pas de même pour tous les objets de la physique ?

 

Mais cette condition est le contraire de nos slogans favoris, dont l’essence « administrativo – commerciale » est en réalité évidente 

(Cf. : en ce site  clic : « Mais, comme dans les mythologies, il est des couples funestes aux engendrements malheureux : Tel est le cas de l’union du « commerce » avec « l’administration »[41]. (Cf. clic) : c’est ce qui nous avait déjà fait perdre la guerre de 7 ans, et tout espoir de francophonie mondiale en 1763, face à une Angleterre dont les compagnies commerciales n’étaient pas étatisées, contrairement à notre « Compagnie des Indes » (clic).

 

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Il n’y a pas de nœud dans la nature, à quelque échelle que ce soit, ni dans les vaisseaux ou les nerfs, ni dans un serpent qui étouffe sa proie, ni dans les branches des arbres ou les lianes, ni dans les molécules d’ADN (très longues), ni dans les queues ou les longs flagelles des spermatozoïdes etc.

C’est en cela que dans le journal de Spirou, le marsupilami qui faisait un nœud avec sa queue pour matraquer, par son coté 100% anthropomorphe, et irréel – notre instinct s’en apercevait aussitôt même à notre insu - était amusant.

Cela en soit suffirait à prouver que toute la nature est vivante et n’est pas suicidaire, car un nœud est fait pour être serré, et la tension du serrage serait une entrave mortelle à l’écoulement de la vie dans les canalicules des fibres, ou dans les attractions particulaires ou quelques autres organisations, à quelle échelle que ce soit.

Ensuite, il est notable que les lianes ne reviennent pas sur leur pas, etc.

Je retiens à l’actif des « théories des cordes » qu’elles n’ont pas prévu de nœuds !

La vraie physique (une physique que l’on ne décrète pas « inerte » a priori) – celle que nous estimons partager, est en perpétuelle croissance. Elle témoigne partout de sa nature vivante – (mais non pas nécessairement indestructible !) _ et pour parler en termes modernes, son concert témoigne d’un « écosystème vivant » en permanente évolution – dont nous ne faisons qu’induire des supposées compréhensions de ce qui serait sa mécanique, bredouillements généralement démentis tôt ou tard, même s’il nous est très difficile d’abandonner nos anciennes inductions erronées.

 

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Quelques conclusions se dégagent un peu :

 

1.  Il n’y a d’indivis, d’indivisible, d’indivisé, d’individu, autre que « administratif ». Un individu « biologique » ne peut pas exister comme tel : Rien en biologie (et physique) ne peut être défini, limité, posséder une corporéité propre et indépendante.

« Le participe passé » se trouve ici employé correctement : « l’individu » est le résultat d’une opération qui a eu lieu : « opération d’individualisation », généralement par  l’attribution d’un nom.

Il en va de même pour toute chose nommée.

 

2.  Ceux qui se définissent comme étant des « matérialistes » et qui d’ailleurs sont en réalité des « définisseurs de ce qu’ils pensent être la matière » sont typiquement des « administrateurs ».

 

3.  Il y a de quoi rester coi sur nos sensations en ce monde; Dans le cerveau, toutes, quelles qu’elles soient, sont médiatisées par les courants électriques et toutes les inconnues qu’on n’a pas recenséer.

 

4.  Dans ces conditions, ladite matière est nécessairement sécable jusqu’à l’infini, de façon totalement illimitée, et donc absolument in-cernable pour cette bonne raison que la notion d’objet précis, de plantes précises, d’individus, n’y existe pas et n’est qu’une façon administrative de voir les choses.

 

5.  Pour un français « cartésien », quand on lui arrache une dent, son identité d’individu ne change pas.

Mais sur le plan biologique, tout l’écosystème pourtant, jusqu’à des milliards d’années lumières plus loin – d’ailleurs justement inexistantes en tant qu’objets physiques autre que « représenté », s’en trouve en entier modifié.

 

6.  Une question essentielle du paradoxe EPR : le vocabulaire : « La réalité physique n’existe pas ou ne peut pas être dite ! ».

On ne peut en parler que « mise en forme verbale ou mathématique ».

C’est pourquoi de nombreux milliards de chiffres après la virgule risquent bien de ne jamais être trouvés dans certaines constantes.

 

Archimède avait trouvé avec le calcul infinitésimal et « Pi » la faille qui existe entre « l’énoncé et la physique » ce que l’on peut exprimer de nombreuses façons.

Notons que dans beaucoup de langues anciennes (en leurs débuts, en grec et latin), le mot « réalité » n’existe pas, et reste encore très difficile à traduire dans certaines langues contemporaines..

 

 

Energie cinétique , force inertielle :

Dur et mou c’est vague : le bois est dur par rapport à du beurre mais mou par rapport à du fer qui est mou par rapport à du diamant.

A propos de vague, si on fait du ski nautique et qu’on tombe, la surface de l’eau est dure comme une route.

 

A la guitare ta force lancée par un doigt sur une corde, au moment de l’impact : l’énergie cinétique du doigt est bien plus forte que l’énergie de repos (force inertielle) de la corde => Donc la corde bouge beaucoup et le doigt ne semble guère freiné, mais il l’est quand même un peu et il y a une composante de la force ( = recul du canon) qui envoie la main dans le sens opposé de la direction du doigt, voire tout le guitariste à la renverse!

Je sais , on n’a pas besoin de le savoir pour bien jouer, et on le sent sans le savoir, mais ça existe quand même.

De même :

A la pétanque : l’énergie cinétique de la boule qui frappe est bien plus forte que la force inertielle de la boule frappée => donc la boule frappée est éjectée et la boule percutante recule peu, mais elle recule un peu.

Un cordonnier qui cloue une chaussure doit sentir un contre coup dans son bras. Comme il est bien assis, et qu’il frappe de haut en bas, il n’est pas déséquilibré.

En haut d’une échelle, on est beaucoup moins stable quand on enfonce un clou.

Quand on saute en parachute, il faut faire un « roulé-boulé »

Quand on sautait du métro en marche, il fallait courir sur le quai dans le sens de l’avancement du métro.

Quand un neutron bombarde un nucléon , si l’on raisonne en physique classique, ce qui nécessite adaptation, le neutron a un mouvement de recul – toujours négligé pour des raisons que j’ignore – peut être de négligence pure.

 

Le principal obstacle à la construction savante de la physique c’est de l’énoncer (en langage alphabétique aussi bien que  mathématique)

 

D’autre part « le son » :

Tout est convention : dans le cerveau il n’y a que des courants électriques, et personne ne peut faire la différence entre un son entendu par l’oreille et un son entendu par stimulation électrique avec une électrode d’une zone quelconque.

D’ailleurs, maintenait, en neurochirurgie, souvent on réveille l’opéré pendant l’opération et on lui demande ce qu’il ressent pendant une stimulation, pour enlever des tumeurs de façon la plus précise possible, en faisant le moins de dégâts possibles autour.

 

Autre fait très intéressant, l’oreille et les voies auditives sont construites essentiellement comme des voies réflexes (homo-latérales); à la différence des voies de la motricité, des yeux, etc. qui sont toutes croisées (hétéro-latérales), comme toutes les oies motrices et sensitives qu’on considère comme conscient.

 

7.     Les mondes antiques parmi lesquels nous avons déjà opposé l’Egypte pharaonique aux Babyloniens – comme ils le faisaient d’ailleurs eux-mêmes – (cf. page web : « la conversion de la Grèce ») peuvent étonnement être repérés dans l’alternance signifiant/signifié : L’Egypte pharaonique – qui a fini par conquérir mentalement tout l’occident – via le christianisme mais pas seulement, (et à côté aussi d’emprunts asiatiques : système hexadécimal, alphabet phénicien, etc.)  – est manifestement du côté du signifiant : les hommes à tête d’animaux (parmi lesquelles la représentation du Sphinx détonne curieusement), l’écriture hiéroglyphique, les représentations humaines schématisées, symbolisées, en témoignent : elles sont de purs signifiants. L’Egypte pharaonique a rejeté le « vrai monde d’éternité » - comme ils disaient eux-mêmes – celui du signifié, dans l’au-delà.

Au contraire, la culture babylonienne (cf. tous les ouvrages de l’assyriologue jean Bottéro) avec ses représentations d’animaux à têtes humaines (a contrario des précédents, animaux parfois très chimériques), sa recherche de l’immortalité sur terre, de l’élixir de jouvence (cf. épopée du super-sage, épopée de Gilgamesh, éléments desquels les tribus abrahamiques tireront souvent leurs inspirations et que l’on retrouve dans l’Ancien Testament (Torah) (descriptions du déluge, etc.) sont d’abord du côté du signifié - perçu comme antérieur au signifiant – et qu’on s’attachera donc à essayer de décrire, à rechercher, à mathématiser. Ce n’est qu’ensuite qu’apparaîtront les mathématiques pures.

Les pharaons se montrent donc plus administrateurs que les tribus asiatiques, bien que chez les uns et les autres y soit recherchée l’éternité de façons totalement différentes, (ou admise, sinon recherchée, jusqu’au moment du Nirvana (Inde Védique) – après lequel il n’y a plus rien – cosmologie si ma traduite par « les atomes (en fait « signifiance ») et « le vide » (en fait « l’inexprimable »).

8.     Les blocages de la physique (ou biologie) surviennent à chaque fois qu’on y cherche du sens, « qu’on veut comprendre » (au sens étymologique du mot : « prendre ensemble ») ; à chaque fois qu’on veut « saisir ensemble » et qu’on oublie cette distinction entre « administrance » et « vivance physique » – la seule qui tienne comme irréductible mais se retrouve sous plusieurs appellations selon le contexte.

C’est justement la raison pour laquelle on entend très souvent dire que la physique quantique (autant dire maintenant « la physique tout court ») a beaucoup apporté à la physique classique, à l’astronomie, à la dynamique des fluides, etc. mais pratiquement rien à la biologie !

Et bien c’est complètement faux parce que justement c’est la même chose : les bosons de Higgs, les neutrinos, l’électrodynamique, etc. se retrouvent aussi bien au niveau des champs magnétiques de l’Hippocampe cérébral, des échanges ioniques des membranes cellulaires, des relations inter-humaines, animales, etc…. pourvu qu’on n’y mette pas tous ces cloisonnement administratifs que l’on impose entre ces indéfinissables entités. Les choses sont ce qu’elles sont, c’est tout [42].

La physique, c’est la vie.

L’administrance n’y fait figure que d’obstacle à la manifestation de ces vies plus ou moins déliées, dites oniriques, paranormales, maladies mentales, etc. faisant l’objets de rejets, quoique souvent les plus créatives pourtant. Pour « la mise en équations », cf. infra le problème de Galilée.).

9.     Dans le texte de cette chanson aux paroles déliées, en trame de fond de cette page web, c’est « le souvenir ineffaçable », « recuerdo imborrable », qui tue !

 

      

Arrêt sur « absence d’image [43] » :

 

Les travaux de Freud et Lacan sont clairs, précis - à la fois limités et illimités – nous y reviendrons – et relevant de la « science » restent ouverts à la discussion [44].

De quoi parlent –ils ?

1.    Premièrement de « l’individu » ou du « sujet », (ce qui indique des mises en valeurs différentes) par rapport à lui-même, c’est à dire de son conscient par rapport à son inconscient

2.    Et deuxièmement de ce sujet ainsi constitué en rapport avec, pour Freud, ce qu’il appelle « le monde extérieur », et pour Lacan, ce qu’il appelle « le grand Autre », lieu topologique du « Symbolique » [45].

Sans que l’un ne soit exactement l’autre, l’un et l’autre sont les uniques pièces extérieures ou, plus précisément, « distinctes » du sujet lui-même, bien que d’une certaine façon le constituant, en relation directe avec lui.

 

Quoi qu’il en soit de ce que l’on peut discuter ici de ce qu’il en est des autres relations,  il reste que :

Il me semble exister un manque théorique immense d’explication conceptuelle , et jamais signalé par eux :  Il s’agit de la mécanique de la communication.

Plus précisément, cette communication peut concerner, soit deux inconscients entre eux, puisque toutes les communications conscientes sont filtrées, censurées, par les communications inconscientes ; soit à la rigueur un inconscient avec ledit « monde extérieur », s’il n’y a pas de médiateur, bien que l’on n’en aperçoive pas vraiment la possibilité, hors phénomène hallucinatoire. 

Or, on ne peut pas ignorer les communications entre individus.

C’est probablement cette situation qui avait amené Young  à la conception d’un « inconscient collectif », mais trop de travaux et de pratiques ont apporté un démenti à cette formalisation pour pouvoir l’admettre.

 

On peut tout au plus considérer que l’individu n° 2 soit, pour l’individu n° 1, partie intégrante du dit « monde extérieur » ou du « grand Autre », mais cela ne fait que repousser le problème d’une case, sans lui apporter en rien un soupçon de théorisation – quand bien même fusse-t-elle incompréhensible :  Il y a là « un blanc » conceptuel.

 

Or une telle possibilité de sommation sans mélange des parties additionnées, « d’addition vraie » en somme, c’est à dire sans mélange, est le principe de base de la physique quantique. 

On y emploie alors l’expression de « principe de superposition ».

 

Dans un addition commune, 14 est un mélange ; soit de 6 et 8 ; soit de 7 et 7 ; soit de 2 et 12 ; etc.

Pour faire avancer les calculs, il n’est alors nullement nécessaire de savoir comment a été obtenu le chiffre 14.

En physique quantique, dont la formalisation remonte maintenant à 100 ans, bien qu’elle soit peu enseignée il en va différement :

Un état A superposé à un état B n’aboutit jamais à un « mélange de A et de B », mais à une « superposition de A et de B ».

Toutes le autres propriétés en découlent, dont en particulier les propriétés « de non localité », « d’états intriqués », etc. et, notons le en passant, cette physique nouvelle est à l’origine de pratiquement toutes les découvertes du XX ème siècle qui ont tellement transformé notre vie quotidienne, bien qu’elle soient in-appréhendables par la seule « raison humaine ».

 

Or cette situation correspond exactement à ce qui se passe lorsqu’un signifiant A (ou une chaîne de signifiants A) entre en relation avec un signifiant B (ou une chaîne de signifiants B) :

Les signifiants se rangent, mais ne se mélangent pas, pas plus que les inconscients.

Ils ne sont pas localisables, pas plus que les phénomènes mentaux.

Ils ne sont pas « dés-intricables », pas plus que ne le sont les phénomènes psychopathologiques.

Et il pourrait bien encore en aller de même de nombres de phénomènes appelés, on ne sait pourquoi, « parapsychologiques », non expliqués – et peut-être destinés à le rester longtemps, tant se montre impuissante et rapidement dépassée la « raison emprisonnée »  .

 

Comment se répètent les présupposés (qu’il faut abattre) ?

On lit partout que le mot « atome », en grec signifie « insécable » … C’est totalement faux : « Atomos » signifie « indivis », et se disait d’un homme avec sa barbe, sans que cela ne signifie qu’il n’aurait pas pu se raser !

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

En grec 

Correspondance latine

Correspondance française

a-

« a- » est l’alpha privatif

Lui correspond « in - » 

Le préfixe négatif est également « in - »

- tome

De la racine de « tomein » = « couper »

Cf. exemple : « ana-tomie »

De la même racine indo-européenne, lui correspond en latin « Tempus » = « temps », dans ses deux sens (temporel et climatique).

Cf. « tempête, tempestif, intempestif » = « interrupton ; coupure »

Ce qui est autant valable pour parler du « temps qu’il est » que du « temps qu’il fait »

« Temps »

a-tome

Grec ancien : adjectif : « a-tomos, os, on » (s’accorde au masculin, féminin, neutre)

« è idéa atomos » (genre féminin) = « idée indivise »

Grec contemporain : « to atomo » (au genre grammatical neutre) = « l’atome ; l’individu, la personne »

 

 

Démocrite : Idéa atomos = idée indivise ;

 

Grec contemporain : Atomo  = individu

Avec l’idée de « non-coupé », le grec évoque le résultat d’une nomination : « élément, individu, personnage ».

 

A partir de la même racine, le latin et le français, incluraient à la fois « le non-coupé ; l’individu ; l’intemporalité »,  mots dans lesquels on oublie, en pratique, la fonction créatrice du vocabulaire (alors qu’on s’acharne sur le « Big Bang » originel)

Ces mots, devenus en français nettement séparés dans le vocabulaire courant, ne se rejoignent que dans un horizon initial fictif, ineffable, conjuguant « nature et culture » (pour essayer d’approcher ainsi en mots des notions indicibles (tant avec les mots qu’avec des équations).

Ce qui incite à la méditation 

 

 

On lit partout que la physique quantique est « contre intuitive » !

Il faudrait d’abord préciser ce qu’on entend par intuition : Platon dans le Menon, fait demander par Socrate à l’esclave (= non instruit) de dessiner sur le sable d’abord un carré (l’esclave y arrive facilement), puis de dessiner un carré de surface double du précédent : Il n’y arrive pas parce que cela n’est pas « intuitif » pour lui.

2.500 ans plus tard, après avoir annoncé à un agent immobilier (bachelier) que le volume d’un cube de 1 mètre d’arrête est de 1 mètre cube, demandez-lui quel est alors le volume d’un cube de 2 mètres d’arrête ? Je n’en ai encore jamais entendu un seul me donner la bonne réponse. Et de se justifier, en général, en  ajoutant qu’il « vend des surfaces » !

Qui se doute que le volume d’un bateau de 12,59 mètres est exactement le double de celui d’un bateau identique de 10 mètres ? etc.

Dans ces conditions, vu la conformation mentale moyenne des êtres humains, il me semble qu’il n’y a pas que la physique quantique qui soit contre-intuitive.

Bien souvent, le liseron se débrouille beaucoup mieux !

 

D’où les recherches qui suivent.

 

 

 

*

Ecrit avant juin 2016

 

I Prologue :

 

Depuis longtemps, j’ai cherché à comprendre les mécanismes de la communication :

 

Les modélisations freudiennes, à côté de leurs parts d’évidences, me paraissaient trop souvent « freudo-centrées », cependant porteuses de géniales découvertes.

Et même, une théorisation désuète peut fort bien apporter des résultats intéressants : Les 40 cercles de Ptolémée ne prédisaient-ils pas fort bien les éclipses de soleil ?

 

Puis Lacan, freudien s’il en fut, frayant des voies complémentaires, mais tout à fait nouvelles a avancé substantiellement les théorisations freudiennes :

1.       d’une part dans les domaines linguistiques (signifiants et sujet : qs.) et les modélisations optiques (entre autres « l’aliénation fondamentale de l’image spéculaire » et « le stade du miroir » qs.)

2.     d’autre part, et ultérieurement, en introduisant une théorisation topologique de sa conceptualisation du monde (dont il avait d’ailleurs déjà initialisé l’élaboration plusieurs décennies auparavant avec d’autres figurations caractéristiques), principalement en théorisant la fonction représentative des nœuds, d’abord avec le « nœud boroméen à 3 » (Symbolique, Réel et Imaginaire), puis le « nœud à 4 » en y ajoutant un quatrième rond représentatif des « noms du père ».

Ces dernières avancées topologiques, frayage théorique opérationnel, ne dissipent cependant pas notre perplexité sur au moins 2 directions :

§         Dans la mesure où la topologie est par définition « une science des lieux », c’est à dire de la localité, de la localisation, et donc de la représentation géométrique, elle se heurtent à la même difficulté que celle de Freud (énoncée page précédente) à représenter graphiquement les instances du sujet et les possibilités de communications entre 2 individus (au contraire des avancées sémantiques de la première période, telle qu’apparaissant par exemple dans le séminaire « la relation d’objet »;

§         Si les très belles mathématisations, présentées au final par Michel Thomé et Pierre Soury, tentant de d’affiner algébriquement l’axiomatique nouvelle introduite par cette topologie, doivent pouvoir prédire un destin déjà écrit du sujet (« tout le monde devient un jour le personnage de sa propre histoire »), là non plus n’expliquent en rien l’intégration individuelle au consensus cosmologique ainsi relaté, et donc les communications entre 2 supposés personnages.

Plusieurs questions peuvent en découler, parmi lesquelles :

1.       Les personnages sont-ils autres que fantasmatiques, et alors que signifierait le mot ?

2.     Les relations entre lesdits personnages sont-elles individualisables ?

_______________

 

La correction d’un vocabulaire « approprié », dit « spécialisé » devrait tenir une place – hélas – trop importante : Des conceptions « philo-sophico-anthropo-morphiques » confuses dirigent trop souvent les raisonnements même des chercheurs. Les conséquences en sont importantes :

Dans un exposé de haute volée, j’ai entendu plusieurs fois l’expressions « dans le monde de l’infiniment petit…», etc.

Qu’est-ce que cela peut bien signifier, sinon cumuler deux absurdités linguistiques :

Que signifie « infiniment » quand « l’infini » n’a rien à voir avec la physique quantique, qui justement ne brille pas par son infinie petitesse : Le mot « infini » est précisément l’inverse du mot « quantum » !

1.       Quand on prononce le mot « infini » en physique quantique (aussi bien vers le grand que vers le petit), fait peut-être en soi paradoxal, mais il y a bien d’autres paradoxes, actuellement c’est en réalité plutôt de « l’in-défini » qu’il s’agit. Il est seulement possible que …

2.     Pourquoi dire « petit » - ce qui est tout à fait faux d’ailleurs - en place de « sub-atomique » ? J’aillais écrire, dans un lapsus significatif « sub-anthropique », car c’est bien là, la seule véritable idée qui fut ici contenue dans ce mot « petit » : La vision « anthropomorphique » du monde est là, bien perceptible, car sans unité de mesure, les mots « grand » et « petit » n’ont aucun sens.

Enfin, rappelons en passant que des mots comme « sub-atomique » ou « sub-anthropique » sont des barbarismes consacrés par l’usage : les mots étant grecs, on devrait dire : « hypo-atomique », etc.

Fait essentiel pour le raisonnement surtout, la dimension de l’homme n’est plus une « unité de mesure en physique, telle qu’on conçoit maintenant cette discipline  scientifique – à tort ou à raison  ».

C’est plutôt l’homme qui, par un jeu complexe de réflexions multiples, se retrouve lui-même « physiquement interprété » - encore là un chapitre à écrire sur ce sujet !

Pas plus que le « S.M.S. » n’est une unité de mesure de rayonnement, en matière de compteur électrique, bien que ce soit en de telles soi-disant unités, que m’ait répondu par écrit un service que j’ai questionné sur le fameux compteur Linky !

 

Entrée en matière :

 

Depuis longtemps je me suis demandé, très naïvement « comment une idée aurait-elle bien pu ne pas être matérielle » au prix d’être mathématiquement conjugable … comme tout le reste ?

Puis – chronologiquement cela aurait aussi bien pu être le contraire – en me retournant vers nos anciens – comme me suggéra de le faire la lecture de Schrödinger, j’ai cherché à repenser la pensée de Démocrite, mais en essayant de lire ce qu’il dit – et non pas tout ce qu’on lui a fait dire…

Il va sans dire ici qu’une constante préoccupation soutiendra tout ce que l’on peut inférer non seulement d’un auteur aussi ancien, mais au moins autant, vivant en aire culturelle différente de la notre : Ses dires sont-ils exportables ?

Certes, cette précaution est valable aussi chaque fois qu’il y a « rencontre », mais à des degrés divers [46]. 

Et alors la question que j’en fais venir – au prix de faire offense aux « matérialistes » obtus est : N’en est-il pas exactement le contraire !

Voire encore : les 2 ne sont-ils pas « la même chose » ?

Comme on ne sait ni ce qu’est « une idée », ni ce qu’est « la matière », les 2 formalismes y demeurent plongés dans un même niveau de perplexité !

Mais plus encore, pourquoi n’existerait-il pas encore beaucoup d’autres éléments, auxquels il n’est pas habituel de se référer ?

 

Les préjugés du sens :

 

Mon métier de psychiatre – peut-être - m’a amené à une grande méfiance vis à vis de tout ce à quoi on s’efforce trop souvent de vouloir « donner du sens » – à grand renfort d’interprétations et de préjugés – car, en réalité, en psychiatrie, il ne faut surtout pas se laisser piéger par le « soi-disant sens ».

De sens, il n’y en a généralement aucun, ou du moins est-ce l’affaire de chacun – ce qui n’empêche en rien chacun de débattre et de se passionner, ce qui ne va pas bien loin, tant que, grâce au ciel, ladite nature – et c’est là toute la sagesse qu’on lui en a pu y mettre - n’attend pas grand chose du terme de nos élucubrations !

 

Ce que risque le psychanalyste, c’est avant tout « d’en faire trop » :

Non pas de parler trop (on ne lui demande pas de s’assoupir) mais – même sans le vouloir – d’immiscer  son sentiment, son sursaut, etc. 

[je pense au « chat de Schrödinger »]

– « Vous me dites que le chat est vivant, mais quoi ? vous m’avez dit il y a deux minutes qu’il était mort… ! »

Seul le « mais quoi ? » est ici de trop .

Car le reste n’est rien d’autre que le rappel fidèle et utile de l’inconscient du patient qui a parlé.

Or l’inconscient ne connaît pas la contradiction : l’inconscient ne voit strictement aucune difficulté à admettre que le chat soit mort et vivant en même temps. Il faut admettre toutes les formes de la pensée (bien grand mot ici) pour laisser parler l’inconscient.

Et dans UN monde (non pas LE monde, mais dans la configuration la plus générale d’un monde dit « quantique » pour parler vite) cela n’a rien de « contre-intuitif », de fou… Ce qui est bien en physique, c’est justement que le mot « folie » n’y figure pas.

Et voilà le travail ! comme on dit.

 

Une nouvelle physique : La physique des « quanta ».

 

Premiers prémices : En 1899 Max Planck avance l’idée que : L’énergie de la lumière se distribue par « quanta ».

2 éme avancée : En 1905, Einstein constate que : non seulement l’énergie de la lumière se distribue par « quanta », mais que la nature même de la lumière est faite de « quanta » qu’il appelle « photons ».

3 éme étape : La construction d’une nouvelle physique, de 1922 à 1928, devenue « la physique quantique ». Jamais mise en défaut, elle ne fait qu’enregistrer des succès depuis 100 ans.

Elle s’inscrit dans le sillage de la pensée de Galilée, (en opposition totale avec celle d’Aristote) et elle dépasse la « mécanique newtonienne », qui ne reste opératoire que dans certaines limites dimensionnelles.

 

Ecoutons Etienne Klein (« youtube », « Parenthèse Culture », fin de l’épisode n°15) :

 

« … C’est ça qu’est bien avec la physique quantique, c’est que vous ne pouvez pas en déduire une vision du monde !

Donc c’est la fin de l’image ; c’est la physique iconoclaste.

D’ailleurs, vous pouvez faire l’exercice suivant : vous prenez n’importe quelle représentation d’atome : vous prenez l’atome de Rutherford ; vous prenez celle de Bohr ensuite, - vous pouvez encore le dessiner : il y a le noyau, il y a les trajectoires des électrons, qui ne sont pas quelconques, mais qu’on peut dessiner sous forme d’ellipses : vous pouvez dessiner l’atome de Bohr -  puis après il y a Eisenberg qui dit : « oui mais les électrons n’ont pas de trajectoires ! » ; donc déjà on ne peut plus dessiner les … [il esquisse le geste de dessiner une ellipse] ; puis après on vous dit : « les « vecteurs d’état », c’est des « faisceaux de probabilités ! »

Et, du coup, ce qui vous reste à la fin, c’est l’absence totale d’image, et l’atome devient simplement « une matrice » qui représente tous les coefficients de transition permettant les sauts entre « un état autorisé » et les autres états. Donc « la physique quantique » c’est quelque chose qui vient déconstruire toutes les représentations concrètes, pour venir vous projeter ou vous emporter dans un espace abstrait.»

 

Ainsi, du concept de « matière », on est revenu à celui de « matrice » (au sens abstrait latin de <- « mater » cf. plus bas, étymologies).

 

 

NOTES A EXPLOITERER PLUS TARD :

Ø       

Ø      Personnellement, j’aurais préféré une physique « idéoclaste » plutôt « qu’iconoclaste », considérant qu’il est plus radical de combattre « les préjugés » que « leurs images ».

Ø      Les deux mots ne sont pas d’ailleurs sans lien, et leur racine sémantique est de la même famille.

Ø      La querelle des icônes à Byzance témoigne d’une sorte d’appétit grec pour les images (cf. la différence entre (« pyr - » et « ignis »).

Ø      En réalité, la nouvelle physique est à la fois les 2, mais bien sûr, la « non-picturabilité » de l ‘atome frappe davantage les esprits :

Ø      le modèle de Rutherford était encore un modèle dessin able, à l’image des orbes célestes.

Ø      L’atome de Borhr : cf. supra.

Ø      Et que dire si l’on ne sait pas réellement si un électron se trouve à « un nanomètre » ou à « une année lumière » du noyau de son atome.

Ø      Mais l’intérêt de dire « briser les icônes » est bien de faire comprendre – encore par une image – que l’image n’a plus aucun sens parce que la distance n’a plus aucun sens : on le reverra avec « les états intriqués ».

C’est pour cette raison, en réalité topologique, que les cercles énoncés par Freud (de la conscience de chacun enclose dans un cercle lui-même enclos dans son cercle figurant son inconscient cf. page précédente) – mais non dessinés – m’avaient amené à un rapprochement avec cette « physique non-dessinable », et que la traduction, dans le passage de Freud, de « kreiss » par « sphère » me paraît être un recul intellectuel par rapport à la pensée freudienne – « jamais localisante ».

 

Un pas de plus nous amène à anticiper ce qu’il y aura – ou aurait – à dire, (infra=, à propos de la  si célèbre phrase de Galilée : « la nature est écrite en langage mathématique ».

Cette phrase comporte plusieurs mots intéressants :

Ø      Passons d’abord sur le mot « écrit » qui ne se réfère ici, ni au papier ni au crayon, mais tout de même à un sceau, une empreinte, ce qui est peut-être déjà trop.

Ø      Remarquons ensuite le mot « nature » que Galilée emploie sans la moindre précaution, comme si la chose allait de soi qu’il y ait une nature ! Ce n’a pas toujours été, et ce n’est pas toujours, le cas, dans les différentes cultures, ou surtout chez les différents individus, de ce monde, et ce n’est pas notre avis que la chose va de soi.

Ø      Arrétons-nous enfin sur l’idée qu’apporte Galilée et d’ailleurs plus radicale que celle de bon nombre de commentateurs :

 

Pour Galilée, « la nature est écrite en langage mathématique), et si l’on veut « comprendre humainement » la nature – il ne dit pas ; « pour comprendre ce qu’elle dit » ! » - cette langue mathématique, il faut l’apprendre.

Pour trop de commentateurs, cette langue « il faut la traduire » ! – ce qui est impossible évidemment.

Toute traduction apporte toujours « erreurs », et c’est bien un aphorisme italien qui énonce « traduttore traditore » !

Par contre, une question demeure pour nous majeure :

 

En allant plus loin que Galilée, on pourrait poser la question : « La nature est-elle en effet écrite en langage mathématique ? » Parce que : « elle une production des mathématiciens – toujours en marche d’ailleurs ? » , ou n’est-elle pas , tout simplement, « les mathématiques » ? au sens d’ailleurs où « mathéma » en grec, n’est rien d’autre que « le savoir » ; et du « savoir », on n’a jamais fini d’en produire !

 

On retrouverai ici exactement les remarques que nous avons déjà faite sur la différence entre  l’analyse que fait Saint Jean de la substance de Dieu ( franchissement de la barre signifiant/signifié dans le fait divin)

et l’ énonciation dans l’Ancien testament ou dans le Coran ( non franchissement de la barre) :

Saint Jean écrit « En archè èn o logos, xai o logos èn o theos » : (fait essentiel, le mot grec « archè » est très difficile à traduire)  : « A l’origine était le verbe, et le verbe était Dieu » - lui-même – abstraction pure.

Ainsi dans les 2 autres religion décrivant « l’origine » : (« Qala, fa iakun » = « Il dit et il fut » : c’est « la parole » qui est créatrice et « ce n’est pas la parole qui est création ».

 

Dans ces conditions, la différence aurait pu être exactement la même avec Galilée s’il avait dit : non pas : «  la nature est écrite en langage mathématique », mais : « la nature est elle-même mathématique », d’où aurait pu découler une sorte « d’évanouissement du concept même de nature », et la triade d’une succession pure – quasi religieuse : Mathématique => physique => métaphysique ; voire la mathématique et rien d’autre si on identifie la nature qui est la physique-même à la mathématique

Est-ce un pas que l’on pourrait-être autorisé à franchir ?

On notera que « logos » et « mathema » (cf. étymologie dans Wikipedia : clic ) peuvent très bien être synonymes, de la même façon qu’en français, « raison » peut très bien avoir le sens de « calcul ».

 

ASPECTS, RAPPORTS ET REALITES PHYSIQUES :

Le « bon sens » naïf (aristotélicien) est trompeur :

A chaque fois que l’on change les rapports des dimensions des objets (individualisés ; ce qui est rigoureusement impossible) entre eux, on change les lois qui régissent les rapports entre les corps intéressés, depuis l’infiniment petit jusqu’à l’infiniment grand. Changer de dimensions est aussi changer de nature. Les rapports changent les lois, mais le nombre de rapports possibles est infini. Cela ne concerne pas que la gravitation.

L’idée qu’un son lointain et fort est égal à un son faible et proche n’est qu’une impression dans un système de repérage limité : Le champ de la mesure se limite à l’impression des oreilles de l’observateur, en les considérant comme référentiel. Il en va de même de l’image, toute aussi trompeuse.

La réalité apparaît différente dès que le référentiel est soumis à un déplacement.

Les sens ne sont pas trompeurs, ce sont leur rapport à l’objet qui le sont.

Depuis que l’on a voulu utiliser des maquettes de bateau dans les films de cinéma, on sait bien que l’on ne peut généralement pas filmer une maquette de bateau pour la faire passer pour un bateau réel :

Les mouvements sur l’eau de la maquette seront toujours plus brutaux que les mouvements d’un bateau en grandeur nature. Cela s’explique très facilement en physique.

Mais en l’absence de l’eau, les mouvement se la chute des bateaux seraient les mêmes.

Une bille de plomb et une plume chuteraient à la même vitesse dans le vide, mais non pas s’ils sont lâchés dans l’air. Aristote s’est trompé.

Les rapport entre la période et l’amplitude du mouvement elliptique des astres est indiqué par la 3ème loi de Kepler : T3/a2= Cste.

La lune et le soleil paraissent plus gros à l’horizon au lever et au coucher de ces astres car nous sommes habitués à apprécier les distances par rapport au diamètre apparent des arbres.

Laisser un enfant construire une maison en « Lego » sans explications, est « anti-didactique » : Les lois qui régissent la solidité d’une maison de 10 cm, ne sont pas du tout les mêmes que celles qui vont régir la solidité d’une tour de 300 mètres. Les lois de la pesanteur ne sont pas les seules en cause.

Un gros animal comme un éléphant ne pourra jamais avoir les proportions d’un gros moustique. Une montagne sur terre ne pourra jamais excéder 20 km en hauteur.

Un bébé ne pourra jamais être « un homme en petit », pour de nombreuses raisons, dont beaucoup sont biologiques,

Un spermatozoïde ne peut pas non plus être « un homme en petit » (« homonculus »), comme l’a cru à tort Aristote.

_________________________________

 

Beaucoup d’axiomes :

 

 Cf. l’émouvante vidéo de J.M.Souriau, décédé à l’age de 90 ans à Aix en Provence le 15 mars 2012 : « Quantique, alors c’est géométrique ! »

Jean Marie Souriau, a aussi écrit dans « La grammaire de la nature » (8 juillet 2007) (téléchargeable en pdf. gratuit) (12 Mo)  : cet extrait de la page 63 :

 

«... La Boutique aux atomes: pureté.

 

Armés de cette « géométrie » du « moment », essayons de faire comme Démocrite ou Platon, de concevoir par la pensée pure les « atomes » (les « éléments », en termes contemporains), les « particules élémentaires ».

« A-tome » = « qui ne peut pas se couper » ; on pense à des points - qu'on déclarera « matériels ». Mais la « matérialité », nous savons maintenant que c'est le « moment ».

N'essayons plus de nous représenter une particule comme un objet infiniment petit, mais plutôt comme « un élément pur de cette matérialité ».

Une « particule élémentaire », ce sera donc « un moment pur ».

Pensez donc à « un électron ». Alors, « un autre électron », ce sera quoi ?

Eh bien ce sera un moment de la même famille, juste comme nous le disent les « grammairiens » (Note de bas de page 1)

Le « géomètre » sait classer ces familles-là : il peut donc les proposer aux « physiciens » comme « modèles de particules » :

- « Ce modèle vous plaît? »

Qu'il classe les cristaux ou les particules, le « théoricien » est comme un bottier possédant des chaussures de toutes les pointures, et qui attend les clients.

Sa collection est riche, probablement toutes ses chaussures ne serviront pas - mais il se sent capable de chausser tous ceux qui se présenteront.

Ici, les chaussures, ce sont des « espèces de moments », soigneusement rangées dans des tiroirs, et étiquetées.

Ecoutons ce qui se dit dans la boutique : Arrive un client, goûts classiques, qui désire seulement un « point matériel » :

- « Bien sûr, nous avons ça. Dimension 6. Quelle masse voulez-vous? - etc. »

 

(Note de bas de page 1) : Cf. l'origine des espèces, p. 29.

 

Mais le nouveau ne cesse de frapper à notre porte, en apportant chaque jour « davantage de théories et davantage d’expériences », de plus en plus fines, qu’on estime de plus en plus parfaites, remettant en question beaucoup de nos impressions familières.

Pourtant, point d’absolu, jamais, sinon seulement en mathématique, et là, seulement à partir d’axiomes – lesquels sont comme dans un jeu, sinon arbitraires, du moins « sans preuves de leur absolu bien-fondé »

Toute science, tout verbe, n’est-il que « préjugé » ? On aurait, en notre siècle beaucoup de mal à le faire entendre.

Pourtant, déjà, il n’y a plus de « masses » : il y a « des champs » : champs de Higgs, etc.

« Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà ! » - toujours.

Et, en utilisant un vieux langage, encore utilisable à condition de l’expliquer, on vient d’attribuer le prix Nobel de physique 2015, pour la démonstration que les neutrinos avaient une masse [47], aussi petite soit-elle, mais affirmée, ce qui remettrait en cause « le modèle standard » ! Grave, pour un physicien !

En regard de ces précisions phénoménales, face au nombre π toujours aussi énigmatique, bien que peut-être de plus en plus omniprésent, on n’est guère plus avancé que ne l’était Archimède.

Alors, qu’en est-il exactement de ce fatras de savoirs ?

 

L’idée indivise :

 

Dans le concept démocritéen « η ιδέα ά-τομος  » (« è idéa atomos ») de Démocrite (460 - 370 av. J.-C.),

Les sens de l’un et l’autre mots sont souvent mal rendus, sinon, comme souvent, intraduisibles sans explication.

Le mot « idea » en grec est une sorte de « mot-matrice ». Il est de la même famille que :

« Idea » signifie en grec : « image vue » dans l’Iliade, comme le rappelle Jean Salem, mais peut prendre aussi une foule de sens « subduits ».

Ôn pourrait donc traduire ici l’expression par :

 

(Notons que le sens du mot « science » a lui aussi été lui modifié en français, introduisant un sens profane à côté du sens religieux, mais on dit plutôt « la science » et « les sciences religieuses ».

Mais une certaine sacralisation est peut-être encore perceptible même dans la « science profane », même si on dit que le doute y joue un rôle essentiel).

 

Dans tous les cas, l’idée est que l’entité « idée indivise » perdrait radicalement toute existence comme telle du seul fait d’une section, division ou amputation.

Le mot « atome », en tant que substantif du genre neutre, est apparu plus tard, avec le sens de « corps indivisible », chez Aristote (384 - 322 av. J.-C.) ; et fut repris  dans le Nouveau Testament etc. et par les physiciens, qui ont conçu « un atome » « petit, corpusculaire, et nommé ainsi parce que initialement supposé, par erreur, « insécable ».

Ces dernières propriétés atomiques devront d’ailleurs toutes être discutées et précisées.

L’ennui est que, en français, le neutre est devenu rare. Il existe à l’état résiduel (ce que certains ne comprennent plus).

 

Fait éclairant, aujourd’hui, en grec contemporain, le mot « το άτομο » (« to atomo »)  substantif neutre, signifie aussi très communément : « individu, personne ».

Ce qui nous importe n’est pas fondamentalement une question de vocabulaire : il y a en effet des « signifiants » hors vocabulaire.

 

Pourtant, « la matière » étant – qu’on le veuille ou non - indéfinissable, parmi celle-ci, l’individu lui est sémantiquement « l’indivisible en personne ».

 

Pour la langue française, le fait est plus délicat qu’en grec : On n’est pas très loin d’entendre quelque femme féministe revendiquer d’être « une in-dividue »

Il faut bien faire attention quand on substantifie un adjectif : En français, c’est un peu affaire de circonstances : 

 

Par ailleurs, il est amusant de se souvenir que certains philosophes se sont demandés : « quand on arrache une dent à quelqu’un, de quel côté se situe alors son « moi » : dans la dent, ou bien dans la personne sans sa dent ? ». Certes, les pièces biologiques en sont alors devenues autres, mais ici, ce sont les conventions administratives – peut-être parfaitement arbitraires – qui fixent les représentations ; Ce qui n’est pas rien [50] !

On a coutume de considérer que la dent arrachée ne fait plus partie de l’individu, qui en est « le reste ». Ici la biologie s’incline devant la coutume  linguistique catégorielle.

 

Quoi qu’il en soit de cette discussion sans fin, un « quantum » est défini par l’indivisibilité  - où plutôt c’est l’indivisibilité qui a défini le « quantum » - même si nous ne pouvons dire en soi, ni ce qu’est l’un, ni ce qu’est l’autre, d’aucune façon isolée, hors contexte, hors système référentiel – quelle qu’en soit la nature, etc. ;

Cf. « un signifiant représente un sujet pour un autre signifiant » ;

c’est important et nous y reviendrons.

 

Signalons d’emblée cette remarque importante, assez peu connue – peut-être parce qu’elle va dans le sens inverse de ce qui se passe de l’enfance à la maturité – sur une évolution de quelques millénaires, on constate que les mots anciens, au moins dans les langues européennes, ont très souvent un sens beaucoup plus « abstrait » que les mots de la modernité [51].

 

Ces quelques données pourraient paraître anodines et simplistes.

Elles deviennent vertigineuses sitôt que l’on se souvient que : qui dit « quantum », dit ipso facto, « principe de superposition » et tout ce qui en découle.

 

 

Prêtres et astronomes : « Des cosmogénèses aux particules et de l’embryologie à la médecine ».

 

L’embryologie n’a rien à voir avec « un jeu de Lego », fait de pièces et de morceaux empilés, dont, encore une fois, la valeur pédagogique « à la Rousseau » (cf. « plus l’enfant apprend moins il sait »), soit-disant intuitive, est bien souvent désastreuse : les limites de ses démonstrations « dévitalisées » doivent toujours être enseignées à l’enfant.

 

La médecine est le nom donné à la « pratique de la physique humaine », d’abord exercée par un « prêtre » (du grec « presbuteros » = « plus agé ») puis aujourd’hui par un « praticien », lorsque l’objet de l’attention est « l’homme » - désassemblé à tort ou à raison de l’ensemble de la nature.

Les anglais appellent avec raison les médecins « physicians ».

 

NB : le mot « prouvaire », rencontré en France au Moyen age (au cas régime du français roman) (cf. noms de rues à Paris) est à apparenter à la formation du couple « troubadour – trouvère » qui signifie (le « trouveur* », (« - dor » dans le Sud = « - eur » dans le nord = « - nom de métier ») = « celui qui fait du [« Tarab »].

[« Tarab », mot arabe  = « art de la trouvaille poétique »], du verbe arabe « taraba », toujours en usage, = « faire de la poésie » ;  et « moutrib » = « chanteur » ; de là viennent : en espagnol les mots « trobar » = « faire de la poésie » ; et en français « trouver », dont le sens a été élargi, employé aussi souvent que sa famille en est restée très petite :

Dans le langage des archéologues, on continue à employer le mot latin « inventare » en parlant « d’un « inventeur » de fouilles ».

Ce rappel est là parce que les dictionnaires étymologiques refusent – par ignorance – d’admettre cette évidente étymologie : on ne la trouvera donc actuellement nulle part ailleurs que dans ce site, en dépit des ouvertures que cette connaissance apporte. Il en va d’ailleurs de même d’autres mots : « macabre », « haras », etc.

 

Cette parenthèse médico-embryologique a toute sa place ici, parce qu’elle rend compte au final d’une certaine mécanique constructive, de ce que peuvent être les « états intriqués » en physique quantique.

 

De même que la fabrication, puis la dispersion de particules élémentaires, durant la cosmogénèse – ou toute création de particules quantiques - peut rendre compte de leur couplage définitif et leur interdépendance intemporelle – quelle que soit la distance qui les sépare – et défie donc la « localité einsteinienne » limitée par des communications qui ne pourraient pas dépasser la vitesse de la lumière – principe définitivement rejeté par les travaux d’Alain Aspect et son équipe d’Orsay dans les années 1980 (Prix Nobel) ;

 

De même, mais c’est surtout ici une métaphore, car elle n’est pas quantique – c’est l’embryogenèse – une des parties les plus importantes de la médecine – qui explique que par l’entremise de quelques petits rameaux nerveux de quelques microns de diamètre, un pincement discal vertébral puisse engendrer des douleurs à distance des orteils, abolir le réflexe achiléen (tendon d’Achille)  (encore faut-il le rechercher !) et mille autres choses qui sont en définitive « des intrications embryologiques », et qui montrent que l’être humain est bien autre chose qu’un simple assemblage de « pièces de lego », ce qu’un aperçu visuel rapide pourrait laisser croire.

La science ici va d’ailleurs beaucoup plus loin : qs. …

 

Signalons aussi en passant ces impressions trompeuses – philosophiquement importantes – non plus visuelles, mais sensitives : le point de la douleur n’indique en rien l’origine de la lésion au patient lui-même s’il n’est pas initié ; la conscience de la douleur semble toujours instantanée et se propager en ligne droite, même si le membre est fléchi dans ce cas.

De telles supputations sont fausses.

Mais comment ne pas supputer ? La douleur engendre la supputation.

 

Ø    II Un peu d’historique et de vocabulaire :

 

Cette page est l’initiation d’un travail de recherche, qui se propose dans un premier temps de rassembler plusieurs types de considérations, et surtout 3 :

 

1.  Ce qu’on a souvent fustigé, parmi les pensées des écoles de l’Inde ancienne (pré-bouddhique), sans véritable justification, du terme devenu péjoratif de « pensée magique »[52].

 

2.  Les travaux de l’école grecque d’Abdère, et particulièrement de Leucippe et de Démocrite, desquels on a probablement tiré de fulgurants contre-sens, en particulier à partir du mot « atome » - à partir de présupposés, jamais définis, appelés « matérialismes », souvent contraires aux relectures que l’on pourrait faire de ce que leurs auteurs en avaient voulu exprimer, en particulier à la lumière de « la physique quantique ».

 

3.  Des absences totales, si répandues, de la véritable fonction de la psychanalyse, où « l’interprétation » se répand comme une « doxa » afin de ramener le « névrosé » au bercail, aussi bien dans sa dimension « inter-individuelle » que « intra-individuelle » et d’où découlent de péremptoires explications des mondes, de la vie et de la mort :

La plus fallacieuse des démarches tient dans ces velléités fort mal venues « d’interprétation » des pensées attribuées à l’autre :

C’est le sens même du mot « interprétation » qui mène à l’erreur : Comment peut-on dire à la place d’un autre ce que précisément il n’a pas dit ?

La Psychanalyse ne devrait mener qu’à « la révélation », jamais « à l’interprétation ». 

La vie n’est pas « un standard » !

 

 

Ø     De l’importance des chiffres et des lettres dans le langage en général:

 

 

Un physicien français, célèbre dans l’aéronautique, m’a dit un jour :  « Quand on ne connaît qu’une seule langue, on n’en connaît aucune ! ».

 

L’anglais semble assez proche de l’allemand, et ces 2 langues ont l’une et l’autre beaucoup de points communs.

Cependant elles sont différentes entre elles, et plus encore différentes du français.

A ce propos j’ai pointé quelques remarques :

Que dirait aujourd’hui Einstein, s’il avait connu les expériences d’Alain Aspect violant « les inégalités de Bell », faisant fi magistralement de « la vitesse de la lumière », et des « réalités » d’Einstein en physique quantique ?

Que pouvait bien représenter pour Einstein ce qu’il appelait : la « réalité physique » ?

Qu’était pour lui « la vitesse de la lumière » ?

Un français comprend vite que « Dieu » et « la lumière », pour lui, c’est le même mot !: il connaît « divin » et « diurne ». Même s’il n’a pas fait de latin, il connaît « jour » et « aujourd’hui », au point qu’il ne sait même plus qu’il connaît les mots, mais il ne peut pourtant pas les oublier !

Qu’en était-il pour Einstein, de ces concepts, de « l’indépassabilité de Dieu », et de « l’indépassabilité de la vitesse de la lumière dans le vide » et qu’était pour lui « le vide » ?

 

Un anglais, lui, a à sa disposition « God » et « light » qui ne sont pas du tout de la même famille. Mais avec « quels concepts » pense un anglais ?

Avec « quels préjugés » – puisque « les préjugés » sont, en définitive, la définition même de la langue - pense-t-il ?

Où sont ses blocages, où sont ses ouvertures ?

La mathématique ne passe outre la langue que le temps très brefs de l’oubli total du sens – qui est en somme le seul moment de vérité, celui où il n’y a rien à comprendre - et ce n’est pas même le cas de tous les instant en mathématique :

Il y a beaucoup de moments où la mathématique « fait sens » : Quelle différence y a-t-il à écrire « a est plus petit que b » ou : « a < b » ? Il n’y a aucune différence.

En un peu plus abstrait, on peut encore écrire aussi bien  : « quatre fois quatre font seize », que « 4 x 4 = 16 », même si on en arrive un peu à compter sur ses orteils !

Je me demande souvent si - à part la facilité des opérations - la mathématique est vraiment différente du langage parlé.

Qu’est-ce donc d’autre, sinon du langage écrit facile à manipuler ?

Quant aux équations imprononçables, il en va exactement de même des mots : Il y a des mots que l’on ne peut pas prononcer ; alors on les transforme ; mais on a renoncé depuis longtemps à en comprendre le sens.

Ils deviennent des moments de vérité dans leur « champ opérationnel » ; qulquechose comme une « vérité sous surveillance ».

De la « vérité » ou de la « surveillance » que et comment choisir ?

 

Par ailleurs et par contre, un français aura en général depuis longtemps oublié de faire la différence entre « foi » (« fides » = « fidélité à la parole donnée ») et « croyance » (« credo »).

Alors que pour ces mêmes mots, un anglais n’oubliera jamais – même s’il ne sait plus qu’il le sait – que « believe » est de la famille de « love » (et il en va de même en allemand), alors que « foi » correspond à « faith » ou à « trust ».

 

J’aurais pu aussi parler du ton, de la rime, du rythme, de ce qu’il y a entre les mots, et jusqu’à de l’indicible, si essentiel dans toute communication : sans doute reparle-je de la question de la communication, mais qu’existe-t-il d’autre, même quand on croit qu’on n’y pense pas ?

 

 

Ø     Historique de l’atomisme

 

Wikipédia présente un article intéressant sur « l’atomisme » envisagé sous un aspect historique, que l’on pourrait appeler « philosophico-naturaliste ».

Naturellement, dans l’Antiquité, des concepts comme celui « d’atome » qui signifie en grec « in-divis » (plutôt « qu’indivisible ») étaient essentiellement intuitifs, puisque les plus petites particules « vues » étaient « les grains de poussière dans un rayon de soleil » ! Tout le reste ne peut encore être que spéculation.

 

Pourtant, l’idée est intéressante dans la mesure où il n’y a pas lieu de séparer, comme on le fait trop, ce qu’on appelle « les sciences » de ce qu’on appelle « la philosophie ».

Il est certain qu’aujourd’hui, l’on exagère la séparation ! Mais peut-on faire autrement, vu l’accumulation, le « trop plein » de savoir ?

Il faut se souvenir que « trop de connaissance tue la connaissance », c’est-à-dire la compréhension de ce qu’elle signifie.

A vrai dire, dans chaque registre, elle est sans limites.

 

Dès le début de la Renaissance, Montaigne et Rabelais nous mettaient en garde : Le premier préférant « une tête bien faite à une tête bien pleine », et le second écrivant « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

Trop de « savoir » noie la réflexion, et il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir manier les deux options.

 

La difficulté de la conception de « l’idée de très petit élément » est double, car, autant l’homme semble avoir toujours « cru à l’invisible », autant il a du mal à imaginer l’existence de choses « trop petites pour être visibles à l’œil nu ». Ce sont les effets indirects qui sont observés !

 

Une considération peut paraître surprenante, et jeter un trouble qui ajoute au caractère enjoué de tout science, quelle qu’elle soit : Personne n’a jamais vu d’atome ni d’électron, ni non plus d’étoile vraiment lointaine ; et l’on pourrait considérablement étendre une telle remarque.

 

 

Þ1 On lit dans Wikipédia (clic) :

 

« En Inde : La philosophie Vaisheshika, dont Kanada est le fondateur, contient une théorie atomique.

Son traité, les Vaisheshika Sutra, date des premiers siècles de notre ère[3].

L’atomisme en Inde s’est développé à travers plusieurs écoles bouddhistes et hindouistes, chacune caractérisée par ses propres théories philosophiques.

L’atomisme, malgré la diversité des différentes perspectives auxquelles il a pu donner lieu, avait comme objectif de rendre compte de l’unité fondamentale qui constitue le monde que nous percevons à travers les sens, cette unité étant l’atome.

Le terme sanskrit qui désigne cette particule est aṇu[4] ou paramaṇu[5].

Les diverses écoles qui parlent d’atomes ont diverses conceptions de ceux-ci mais elles se rejoignent en ce que les atomes ne sont pas directement observables, même à travers des instruments : leur existence est certes déduite à partir de l’expérience, mais comme résultat d’un raisonnement spéculatif qui s’appuie sur celle-ci et supplée à ses limites.

 

École Nyāya-Vaiśeṣika : Pour le Nyāya-Vaiśeṣika, il existe cinq substances matérielles de base : « l’eau [53], l’air, le feu, la terre et l’éther (Ākāśa) ».

Ces substances peuvent avoir plusieurs qualités mais elles en possèdent une en particulier qui les caractérise chacune et qui les rend uniques.

Pour cette école, chacun des cinq sens est constitué par rapport à la capacité de reconnaître les cinq éléments. »

 

On comprend dès lors (à partir du mot « anu », entre autres), qu’on pourrait remonter beaucoup plus haut dans le temps.

 

 

Þ2 Il se trouve que le livre très complet et très savant de Louis Renou et Jean Filliozat « L’Inde classique », auquel il est difficile de ne pas se référer sans cesse pour notre sujet, devait comporter trois tomes, et le troisième tome devait traiter précisément des échanges bilatéraux entre les Grecs et les Indiens depuis la Haute Antiquité.

Malheureusement, ce troisième tome n’a jamais pu voir le jour et seuls les deux premiers tomes en sont parus ; ce qui représente cependant déjà une somme de données inestimable

 

 

Þ 3 Il serait difficile ici d’omettre de citer Arthur L. Basham, (in : « La Civilisation de l’Inde Ancienne » ; Arthaud éditeur) ; traduit de l'anglais par Claude Carme, Guy Durand, Angelica Lévi, Bruno et Jany Berretti ; (Les traductions des textes sanskrits sont de Louis Renou) ; livre. paru initialement en anglais, qui fit l’objet d’une traduction d’une version légèrement différente en français en 1976, revue en 1988. (© Les Éditions Arthaud, Paris 1988. ISBN 2-7003-0744-5. Imprimé en France.

 

« Ce livre est dédié à la mémoire de Louis Renou – écrit l’auteur - que j'ai eu l'honneur de connaître personnellement, et dont le souvenir reste vivant et vénéré partout où l'on enseigne le sanskrit ».

On y lit pp.286-288

 

« Les mathématiques

L'humanité doit à l'Inde ancienne à peu près tout ce qui concerne les mathématiques, qui atteignirent sous les Gupta un degré de développement supérieur à celui atteint chez tout autre peuple de l'antiquité.

Les progrès des mathématiques indiennes étaient dus principalement au fait que les Indiens avaient une conception claire du nombre abstrait, qu'ils distinguaient de la quantité numérique des objets ou de l'extension spatiale.

Alors que chez les Grecs la science mathématique était en grande partie fondée sur la mensuration et la géométrie, l'Inde dépassa ces concepts de bonne heure, et à l'aide d'une simple notation numérale, elle inventa une algèbre rudimentaire qui permit des calculs plus compliqués que ceux que pouvaient effectuer les Grecs, et qui conduisit à l'étude du nombre en soi.

 

On ignore le nom du mathématicien qui conçut le système de numération simplifié, mais les plus anciens textes mathématiques qui nous sont parvenus: l'anonyme « Manuscrit Bakhshâlî », copié d'un ouvrage du IV siècle de notre ère, et l'Aryabhatîya d'Aryabhata, qui date de 499 après J.-C., présupposent son existence.

C'est seulement à la fin du XVIIIe siècle que la science de l'Inde ancienne commença d'être révélée au monde occidental.

 

Depuis cette date une sorte de conspiration du silence - qui dure encore aujourd'hui - empêche de porter au crédit de l'Inde l'invention du système décimal.

Pendant longtemps, celle- ci fut attribuée à tort aux Arabes.

On s'est demandé si le zéro était présent dans les premiers exemples d'utilisation du nouveau système. Ils ne comportent pas en effet le signe du zéro, mais les chiffres y ont certainement une valeur de position.

  La plus ancienne inscription contenant un zéro sous la forme d'un cercle fermé date de la seconde moitié du IXème siècle, cependant qu'il figure sous la forme d'un point dans une inscription cambodgienne dès la fin du VIIème siècle ; c'est probablement ainsi qu'il fut tout d'abord écrit en Inde, car dans le système arabe le zéro est également représenté par un point.

 

La conquête du Sind par les Arabes en 712 favorisa la diffusion des mathématiques indiennes dans le monde islamique alors en pleine expansion.

Environ un siècle plus tard vivait à Bagdad un grand mathématicien, Muhammad ibn Musâ al-Khwârizmî [originaire de l’Ouzbékistan], qui dans un traité célèbre utilisait en pleine connaissance de cause le système décimalindien.

Il s'agit peut-être là, de par l'influence qu'il exerça sur le développement ultérieur de la science des nombres, du plus important texte mathématique : trois siècles après sa composition il fut en effet traduit en latin et diffusé dans toute l'Europe occidentale.

Adélard de Bath, savant anglais du XIIe siècle, traduisit un autre ouvrage de Khwârizmî sous le titre de « Liber Algorismi de numero Indorum ».

Le nom de l'auteur arabe se retrouve dans le mot « algorithme », tandis que de « Kitâb al-jabr », titre de son principal ouvrage, on tirait le mot « algèbre ».

Bien qu'Adélard fût parfaitement conscient de la dette de Khwârizmî envers l'Inde, le système algorithmique fut attribué aux Arabes comme le système numérique.

Les musulmans cependant se souvenaient de son origine et ils donnent encore communément à l'algorithme le nom de hindisat [ou « ingénierie »].

De plus, alors que l'écriture alphabétique arabe se lit de droite à gauche, les nombres s'écrivent toujours de gauche à droite, comme dans les inscriptions indiennes. …

 

… Le zéro avait été utilisé dans le système vigésimal maya, basé lui aussi sur la valeur de position des chiffres.

Mais en dépit de sa probable antériorité, le système maya, contrairement à celui de l'Inde, n'eut aucune diffusion dans le reste du monde.

 

La dette de l'Occident envers l'Inde ne saurait donc être surestimée.

La plupart des grandes découvertes et inventions dont l'Europe est si fière auraient été irréalisables sans un système mathématique élaboré. Par l'influence qu'il a eu sur l'histoire du monde et par le génie analytique dont il témoigne, le mathématicien inconnu qui inventa le nouveau système est, après le Bouddha, le personnage le plus important qu'ait vu naître l'Inde.

Les mathématiciens indiens du moyen âge, comme Brahmagupta (VIle siècle), Mahâvîra (IXe siècle) et Bhâskara (XJIe siècle), firent de leur côté plusieurs découvertes qui ne furent connues en Europe qu'à la Renaissance ou plus tard.

Ils comprirent l'importance des quantités positives et négatives, mirent au point des méthodes élégantes pour extraire les racines carrées et les racines cubiques, et ils savaient résoudre des équations quadratiques et certains types d'équations indéterminées.

Pour « π », Aryabhata a donné la valeur approchée - et aujourd'hui encore d'usage courant - de 3,1416, exprimée par la fraction 62.832/20 000.

Cette valeur, de beaucoup plus précise que celle des Grecs, fut poussée ultérieurement jusqu'à la neuvième décimale par les mathématiciens indiens.

Ceux-ci firent quelques progrès en trigonométrie, en géométrie sphérique et en calcul infinitésimal, la plupart en relation avec l'astronomie.

Brahmagupta poussa l'étude des équations indéterminées plus loin que tout ce que l'Europe a connu jusqu'au XVIII ème siècle.

L'Inde médiévale avait parfaitement compris les implications mathématiques du zéro (çûnya) et de l'infini.

Les mathématiciens précédents avaient enseigné que x/0 = x, mais Bhâskara prouva que le résultat était infini :

Il établit aussi mathématiquement ce que la théologie indienne savait depuis au moins un millénaire : que l'infini, même divisé, reste infini, ce qu'exprime l'équation 0/x = 0

 

Puis, on y lit, pp. 288-290 :

 

« La physique et la chimie »

cinq éléments étaient considérés comme les véhicules des perceptions sensorielles : la terre étant celui de l'odorat, l'air du toucher, le feu de la vue, l'eau du goût et l'éther de l'ouïe.

Les bouddhistes et les Ajîvika rejetaient l'éther, mais les seconds ajoutaient la vie, la joie et la souffrance, qui d'après eux étaient en un certain sens matérielles, ce qui faisait en tout sept éléments.

[p.288]

La plupart des écoles croyaient que les éléments étaient formés d'atomes, à l'exception de l'éther.

L'atomisme indien ne doit très certainement rien à la Grèce ni à Démocrite [mais la transmission inverse nous semble probable], car on le trouve déjà formulé chez l'hérésiarque Pakudha Kâtyâyana, contemporain du Bouddha et plus âgé que lui.

Les jaïns estimaient que tous les atomes (anu) étaient identiques, et que les différences de nature entre ces éléments provenaient de la façon dont les atomes se combinaient entre eux. La plupart des écoles, cependant, soutenaient qu'il y avait autant de types d'atomes qu'il y avait d'éléments.

On pensait généralement que l'atome était éternel, mais certains bouddhistes voyaient en lui non seulement le plus petit objet susceptible d'occuper un espace, mais également celui qui avait la plus brève durée possible, venant à l'existence et disparaissant presque au même instant, pour être aussitôt remplacé par un autre.

L'atome des bouddhistes ressemble donc dans une certaine mesure au « quantum de Planck ».

Il est parfaitement invisible à l’œil nu et pour l'école Vaiçeshika, il est un simple point dans l'espace, dépourvu de tout volume.

Un atome n'a pas de propriétés mais seulement des potentialités, qui se réalisent quand il se combine avec d'autres atomes.

L'école Vaiçeshika, dont la doctrine était particulièrement élaborée en cette matière et qui fut par excellence l'école de l'atomisme, soutenait que les atomes, avant de se combiner pour former des objets matériels, se groupaient en dyades et en triades.

Cette théorie « moléculaire » fut développée de manière différente par les bouddhistes et les Ajîvika, selon lesquels dans des conditions normales il n'existait pas d'atomes isolés, mais seulement des agrégats d'atomes réunis en proportions diverses au sein des molécules.

Chaque molécule contenait au moins un atome de chacun des quatre éléments, et c'était la prédominance d'un élément donné qui lui conférait sa spécificité (vaiçesha).

Cette hypothèse rendait compte du fait que la matière pouvait présenter des caractéristiques de plusieurs éléments ; ainsi, la cire peut fondre et brûler parce que ses molécules contiennent une certaine proportion d'eau et de feu. D'après les bouddhistes, la cohésion des molécules était due à la présence dans chacune d'elles d'atomes d'eau qui jouaient le rôle d'agglutinants.

convient donc de les porter au crédit des penseurs de l'Inde ancienne, même si l'on ne peut guère sans doute [p.289] attribuer qu'à une pure coïncidence leur concordance avec la théorie issue des découvertes de la physique moderne. [pas sûr !] »

 

Ainsi, ledit « atome », « anu », etait très subtilement envisagé : il ne se matérialiserait qu’en combinaison.

 

 

 

Ø     Retour aux signifiants :

A la radio, les commentaires diffusés s’inscrivent dans le cadre conventionnel d’un supposé –sinon imposé - « consensus », au minimum syntaxique, même si « le speaker » énonce des mots qu’il ne maîtrise pas toujours, et « le psychologue » s’acquitte trop souvent par les « mots d’ordre » qu’on lui a enseignés.

Au contraire, l’entreprise est toute différente pour le psychiatre qui s’applique à faire « accoucher des savoirs particuliers, purement individuels » d’un sujet dans une relation provisoirement « duelle ».

Peu importe alors qu’on leur accole le statut de maladie ou de normalité.

Un sentiment de chaos peut bien faire naître un réflexe de réprobation. C’est justement ce dont il faut se défier. Il faut se soumettre à un vécu qui n’est jamais le notre, sans distanciation, ni non plus adhésion. Le maniement du vocabulaire est toujours complexe, et surtout trompeur : car quoi qu’on veuille, il n’exprime jamais la pensée de celui qui l’utilise – et, à son insu, il ment.

 

 

Ø     Vocabulaire : Commentaires sur quelques concepts verbaux, utiles dans cette page :

 

« A-tome » signifie « in-divis » en grec : Pour Démocrite et les abdéritains, ce n’est seulement qu’un adjectif. Mais comment traduire « idea atomos » ? Pourrait-on dire « idée atomique » ou « aspect élémentaire insécable » ou « signifiant insécable »  ?

Si les abdéritains reconnaissaient « l’âme » et les « idea atomoi » spécifiques qui « donnent forme à l’âme », il ne s’agissait pas de « l’âme » qui sera reconnue 7 siècles plus tard avec le « christianisme », mais, fait essentiel, restera toujours pour eux, nettement distincte de « l’esprit » ; mais ils ne parlent jamais des « idées atomiques » du « corps vivant », qui n’est  pas encore reconnu au niveau de son « individualité » comme c’est le cas aujourd’hui ; le mot « sôma » est encore réservé au « cadavre » ; A chaque époque sa « doxa ».

Chez Diogène Laerce, quelques siècles après Démocrite, « atome » est devenu un substantif ; mais les atomes psychiques et les atomes mentaux cohabitent très bien avec les 4 éléments fondamentaux de ladite « matière », « terre, eau, air et feu », éléments qui ne sont donc pas « atomiques », ce qui pour nous a quelque chose d’un peu discordant, puisque nous avons estimé, après Mendéléief, que les atomes sont « les constituants de base » de ladite matière.

Mais rien n’empêche Démocrite de parler des «idea atomoi » psychiques » et des « idea atomoi » mentales ». Comment comprendre ce charabia ?

Le notre ne vaut guère mieux.

Il est d’ailleurs évolutif : l’atome est devenu sécable.

Son caractère insécable est tout simplement passé dans le mot « quantum » : on est passé du grec au latin pour le dire – le français semble très mal se prêter aux constructions de la science.

Surtout, comment ne pas imaginer que les « quanta » à leur tour ne soient susceptibles de perdre leur caractère de « la plus petite unité élémentaire existante » ?

Est-ce vraiment dans la direction dite « de ladite matière » qu’il faille chercher l’élémentarité – si tant est que la recherche soit pertinente ?

A notre avis, rien de moins sûr.

Depuis quelques siècles – cette axiomatique n’est pas très ancienne - nous vivons à l’ombre d’un nouveau couple qui s’appelle « matière/esprit ».

Cette « non – miscibilité » conceptuelle évoque assez bien la dualité qui avait tellement troublé les années 1900 – 1920, dans la dualité « onde – corpuscule ». Le mot « corpuscule » a cédé la place au mot « particule ».

Mais l’on ne peut définir aucun de ces derniers termes.

Pourquoi ne s’agirait-il pas tout aussi bien d’une seule et même chose que d’une infinité de combinaisons possibles ? 

Et nous voilà ainsi introduits dans une conformation mentale ouverte à la « quantique ». Les équations suivront.

La physique quantique est née « des expériences » : Pourtant, les expériences ne parlent pas : ce sont les hommes qui les font parler… et en rendent compte sur leur tableau noir… et se satisfont de « notre approche d’une très grande précision »…

Le mot « atome des physiciens » est né d’une erreur à son origine ; devenue contradictoire avec le sens des mots.

Notons que personne ne parle plus des « atomes du tableau de Mendéléief » : on parle « d’éléments » de son tableau.

Il serait beaucoup plus approprié que les physiciens parlassent de la « physique élémentaire » que de la « physique atomique ».

C’est aussi le sens des mots « physique » et « observateur » qu’il nous faudra reconsidérer.

 

« Psychique » : Pour Homère, « psychè », c’est la vie, et particulièrement « post-mortem ».

A partir de l’influence cultuelle égyptienne, « psychique » devient réservé à « l’âme » dans une cosmologie précise : Elle est  soumise au « jugement divin » et le défunt en parle, couplé à son «   cœur »  posé sur un plateau de la balance du « tribunal d’Osiris » : il doit se justifier et le cœur doit rester aussi léger que la plume de Mâat ( office de la « psychostasie ») posé sur l’autre plateau.

L’âme n’a rien à voir avec l’esprit, « noos », au demeurant mal défini, à côté de « phren », etc.

Notre mot « psychiatrie » ( « médecine de l’âme ») est particulièrement inintelligible. Il conviendrait mieux de parler de « médecine mentale », mais son statut et son utilisation pourraient devoir en être changés ; toute la psychiatrie étant rapportée à ses manifestations physiques : « actes » qui y sont entendus comme des « non-actes », parfois liés à des « idées » entendues alors comme « idées anormales », régies dès lors par le ministère de l’intérieur, et confiés aux soins de médecins, dans une fonction différente de celle tant des prêtres, que des « médecins non-psychiatres » (1970).

Faute de répondre aujourd’hui à quelque définition que ce soit - « l’âme » en France n’a aucun statut juridique mais de très variées acceptions religieuses - le préfixe « psych -  » est en réalité toujours défini par le suffixe qui lui est accolé, et les « sous-entendus » essentiels qui en découlent, dans le déni des personnes – « en-dessous de tout soupçon » - et des actes, souvent inconnus du public. (Voir notre page « Vocabulaire » - clic - etc. à ce sujet)

 

« Matière » : Le mystère des mystères ! Très récemment, j’ai entendu un physicien « de haute volée » dire que « la matière » ne pouvait se définir que par ce qu’elle n’est pas, « l’esprit » par exemple … ».

Et si la matière était aussi esprit ? Ou même ni l’un ni l’autre !

Tout ce que l’on sait du mot, c’est qu’il vient de « materia » en latin, dérivé du mot « mater », qui donnera « mère » et « matrice » en français, et « mater » en latin a pour sens premier « la souche vivante qui donne des rejetons ». Le sens de bois a été conservé en espagnol et en portugais, dans « madera » = « bois » (cf. l’île de Madère ») et en français dans « madrier » = « poutre en bois ».

Ainsi, le premier sens du premier mot qui a donné notre mot « matière » est, d’une manière ou d’une autre, « ce qui donne la vie »

Evitons d’assimiler le couple « abstrait/concret » au couple « matériel/immatériel », voire à « matière/antimatière » : Tout mot n’est jamais qu’un « pense-bête », et ne vaut que dans son contexte !

Car en effet, il ne faut sans doute pas trop chercher à ramener l’incompréhensible à des préjugés toujours trop ancrés, se défier toujours des mots, cela va sans dire : ce ne sont pas des « points fixes », de repèrage.

Voilà une bonne introduction à nos propos. 

Dans le livre « Nature de la physique » ; Points Seuil ; Sciences ; le grand Richard Feynman (pris Nobel 1965, partagé par 3 chercheurs) pour « l’électro-dynamisme quantique », écrit page 178 : « Avant tout, il y a la matière – et l’admirable est qu’il n’y a qu’une seule matière ».

Voire !

 

« Inconscient » : Lorsqu’on enseigne le schéma des cercles de la page précédente, - clic - et que quelque temps plus tard, on demande à un auditeur de le reproduire, très souvent celui-ci le reproduit à l’envers, « l’inconscient » étant alors représenté comme un petit cercle – contenu et contrôlé à l’intérieur d’un plus grand cercle représentant le « conscient ».

C’est exactement le contraire de ce que Freud écrit.

Pourtant, cela peut recevoir plusieurs justifications :

Lacan lui-même se plaignait de ce que le mot « inconscient » soit particulièrement mal choisi – y compris en allemand « unbewust » – en particulier par son préfixe désignant « quelque chose de négatif ».

J’y ajouterais aussi que son évocation en français, peut se rapporter à « quelque chose d’intérieur »  – le préfixe « in » désignant aussi en latin et en français « le dedans » - alors que l’un et l’autre, - « la négativité », comme « l’intériorité » - sont exactement le contraire de la conception freudienne de l’inconscient.

Il n’est pas certain que le mot soit utile à conserver pour ce qu’il a voulu désigner .

Mieux vaudrait parler de « hors-conscient », sans même parler des cercles, car ce dont il s’agit n’est « ni localisable » – loin s’en faut – « ni donc picturable », ce qui ne veut pas dire « inaccessible ».

Mais aussi, la question « d’un dehors » de l’esprit, n’est pas simple, comme le montre toute la topologie lacanienne, tout comme, en géométrie, les travaux de Jean Pierre Petit (« retournement de la sphère », etc.).

Enfin, la conscience elle-même, tout autant que la connaissance, sont des concepts mal concevables, qui nécessitent au moins l’existence d’un sujet et d’un objet : Or pourrait-on concevoir un monde sans soi ?

 

Toute science, religieuse ou scientifique, est « axiomatique » : Et, dès lors qu’on triture un axiome, on en découvre un peu de ce qu’il contient.

 

Poser un « axiome », adopter un postulat, c’est un peu comme planter la graine d’un arbre fruitier. Puis on s’émerveille d’en découvrir les fruits.

On ne savait pas qu’on savait, mais tout est pourtant la conséquence de l’axiome que nous avons posé.

On n’en a jamais fini de se fabriquer du savoir.

.

L’ambition de ce qui suit n’est pas une augmentation de notre savoir, mais seulement de notre « ouverture », en ayant en vue de ne pas opposer « les idées et les choses » ; de pouvoir les conjoindre, mais pas n’importe comment : de façon partageable.

Non pas « les mots et les choses », bien sûr ; mais « les choses et ce qu’elles ont de partageable », de « communicable ».

L’obstacle semble résider dans les signifiants eux-mêmes : ils seraient à la fois « obstacle et solution ».

 

Sont accouchées ici quelques directions de recherches, sans plus. Tout y est à interroger. 

Mais, pour excuse, ce travail de recherche (en cours ; inachevé), est difficile et novateur.

 

 

« Mémoire et états intriqués » : Il y a quelques années eut lieu une polémique sur « la mémoire de l’eau ». Pourquoi l’eau n’aurait-elle pas de mémoire ? Comment comprendre cela ?

La physique quantique nous apprend que des particules ayant connu un contact entre elles peuvent conservee définitivement un état intriqué, qu’elles soient proches de quelques nanomètres, à  quelques années lumières. Cela ne fait aucune différence, même si l’entendement des pauvres humains ne suit plus.

Mais qu’ont à voir les dimensions dans cette affaire ?

« La mémoire » est partout dans notre vie ; et elle n’est pas seulement neuronale, consciente ou inconsciente : un brûlure laisse toujours une trace, même si elle nous semble invisible ou à distance. La mémoire de l’organisme est à la base même du principe de vaccination.

Quelques jalons étymologiques :

La racine indo-européenne « Men- » =>

Sanscrit : « Men-ayati » = « il pense »

Grec : « Memnaô » = « je me souviens » (=> fr. « mémoire ») ; « Mania » = « folie » etc.

Latin : « Manus » = « la main » ; « mens- mentis » => « mental » et « mensonge ».

Angl. All. « Man » = « homme » ( avec utérus, « woom », il devient « woman »)

Et la liste est vraiment très longue.

Apparaît-il une notion de « physique » opposé au « psychique » en tout ceci ?.

 

 

III Opérations

 

 

1.      Opérations de groupes sur des signifiants :

 

1.       Commençons par le rappel de deux lignes, parmi plus connues, présentant un jeu de « substitutions » dans la « permutation » d’un « groupe », « modulo place des termes » :

 

La souris

mange

le chat

Le chat

mange

la souris

 

 

2.     Mais la « substitution » peut aussi se faire d’un « quantum » à un autre, « modulo signification » :

Ainsi, la « permutation » de la phrase « Je veux ton bien », autorise encore un autre type de « substitutions », parfaitement en accord avec les grammaires et les dictionnaires,

mais pouvant engendrer 2 significations pratiquement opposées :

 

Je

veux

ton

bien

Je

veux

ton

bonheur

Je

veux

ton

argent


3.     Dans une  « permutation » « modulo son » toute signification, en accord avec la grammaire,  le dictionnaire  ou le livre d’histoire peut s’évanouir :

Ainsi, « J’enviais » peut être substitué à « janvier » pour le son,

« N’ai-je » peut être substitué à « neige » pour le son, etc. :

 

Le

ma

nège

du  jardin du Trocadéro

 

 

 

La

 

neige

tombe

 

le premier

janvier

La

 

neige

 

carbonique

 

 

 

 

On peut aussi effectuer, dans un premier temps, des opérations sur des « sous-ensembles, qu’on regroupera ensuite :

Le groupement phonématique « manège » peut être substitué à « ma neige » pour le son.

L’idée de « réchauffement climatique » peut être substituée à « carbonique » pour le sens ou l’association lexicologique commune, etc.

 

Ces groupes forment des « présupposés », sans donner à ce mot d’autre valeur que celle de « mémorandum reconnaissable », de quelque nature qu’il soit, pour quiconque et surtout pour soi-même, trompeur à l’occasion, .

 

Mais, « chaque appréhension pleine » n’est que contextuelle : hors du contexte, le « code » apparaît vide, tandis que grâce au contexte, le « message » peut être révélé.

 

Ces substitutions sont des opérations purement mathématiques.

 

 

 

2.    Les superpositions et les intrications quantiques :

 

Les opérations quantiques peuvent être très simples ou très compliquées :

Les « phonèmes » sont parmi les plus banaux des signifiants[54]. Ils ne sont pas les seuls, mais se prêtent fort bien à l’exemple : Ils sont « insécables », contrairement aux mots.

Ils ne sont pas tous les sons possibles : ce sont les sons discriminatifs d’une langue, parties d’un ensemble fermé.

 

Bien entendu, on a toujours remarqué que les phonèmes pouvaient être « représentés » par d’autres signifiants, « multi-usages » comme « les lettres de l’alphabet » – elles aussi insécables – mais visuelles.

Depuis Leucippe, on parle de leurs « forme, position, et ordre » : AN est différent de NA, etc

Aristote fait remarquer que les mots « comédie » et « tragédie » sont fabriqués avec les lettres d’un même alphabet :

Ainsi, non seulement, avec des signifiants, on peut fabriquer d’autres signifiants, mais, par une transformation choisie, on peut transformer « un signifiant visuel », simple ou complexe en « un signifiant sonore » qui pourra être un « phonème insécable ».

 

Dans le « rêve » ou le « délire », les associations « dissonantes » n’étonnent personne parce que le contexte justifie la dérégulation, voire explique qu’il n’y a pas à chercher d’explication.

Pourtant, l’un et l’autres peuvent comporter absolument toutes les sensations de notre monde – pour ainsi dire de référence – bien que changeant, lui aussi, au gré de ce que l’on considère comme « des époques » et « des cultures ».

Donc, fait essentiel, on fabrique des signifiants nouveaux, avec d’autres signifiants anciens. Il peut s’agir de signifiants complexes, ou bien d’autres « insécables »

 

 

Quelles sont alors les différences d’une appréhension physicienne de type quantique du « psychisme »  de celle de la « psychanalyse » classique ?

Rappelons, fait essentiel, que l’une et l’autre interagissent sans cesse avec le contexte, fait trop souvent oublié sur un divan, précisément destiné à avoir la fonction d’une cloche de laboratoire.

 

Parfois, il n’y en a aucune.

Mais dans d’autres cas, tout y est différent, car les « circonstances » qui permettent le déchiffrage des « présupposés » ne sont que mathématiques.

Il peut apparaître par exemple dans les rêves, qu’une grille de paradigmes qu’on « s’efforçait » de vouloir y voir, puisse voler en éclats, sans pour autant que cela n’apparaisse associé à aucune maladie, mot absent de la méthode mathématique. 

Surtout, l’univers A peut se superposer à l’univers B : Les « univers » présentés peuvent être A ou B ou A + B sans mélanges, et à l’occasion, se présenter de façon si saugrenue qu’ils pourraient aussi bien s’accorder avec la symptomatologie d’une lésion organique, sans signification ici, puisque le clivage physique- psychique en est, par construction, rejeté.

Les états multiples, pour ainsi dire « pseudo-schizophréniques et simultanés », n’y sont plus une surprise, mais « l’ordinaire ».

La création d’univers possibles peut rapidement devenir illimitée, sans d’ailleurs pour autant approcher obligatoirement  celui du Réel.

La « physique quantique » peut alors rendre compte de « l’atomicité mentale » - au sens démocritéen du terme -  non seulement hors du sens, mais aussi hors de toute représentation, voire rendre possible des calculs, que la « psychanalyse classique » ne peut pas faire.

 

Ces « dévoilements » d’univers résultent d’opérations purement mathématiques.

 

 

 

 

III. Etats et multiplicités des mondes   :

                  

La question si importante de l’insistance ou de l’oubli de ce qu’on appelle « les rêves », pourrait bien aussi être envisagée d’une façon très différente de la façon devenue classique, et s’intégrer dans d’autres conceptions de la multiplicité des mondes.

 

Il s’entend ici par « façon devenue classique », la théorie freudienne, devenue quasi-officielle en occident depuis un siècle.

Il serait plus juste de parler « des » théories freudiennes, puisque Freud lui-même a conçu avec le temps, plusieurs catégories de mise en forme du « psychisme humain », qu’on appelle : 1ère topique, 2ème topique[55], etc .

 

Il reste une constante dans ces conceptions, c’est que ledit « psychisme » serait radicalement séparé – en ce qui concerne les explications de son fonctionnement au moins, de ce qui serait « la physique » dite « matérielle ».

La médecine dite « psycho-somatique » n’est qu’un avatar des mêmes présupposés.

 

Personne n’est d’ailleurs satisfait de cette façon de voir, et l’on y reconnaît beaucoup d’exceptions. 

·        Des religions qu’il est ici inutile de nommer ont entonné il y a bien longtemps le pas.

·        Lorsque l’on commence à vouloir y aborder les points reconnus comme étant les plus importants, toute conversation se termine en générai assez vite :

·        Un cas d’actualité – bien qu’il ne soit pas nouveau - est celui dit de « l’euthanasie » : Demandez à quiconque ce qu’il entend par « la mort » : Il arrive qu’il avoue qu’il ne sache pas du tout de quoi il parle et qu’il n’existe aucune définition universelle de la chose. On est alors très tenté, soit de changer de sujet, soit de le ranger dans des cases connues, ce qui permet  en réalité d’évacuer le sujet dont on parle ; voire, à l’occasion l’un des sujets qui parle.

De la même façon, tout le monde s’accorde à reconnaître aujourd’hui que l’un des problèmes de la physique classique est qu’il est  impossible d’évacuer l’expérimentateur[56] d’une expérience.

 

La nature ne fonctionne « naturellement » que si on ne la regarde pas !

 

Notre quotidien nous rappelle à chaque instant qu’il y a des choses qu’on ne voit pas.

Rien ne dit qu’il n’existe pas d’autres univers que celui de nos retrouvailles familières, jusqu’à des univers qui s’évanouissent sitôt qu’on le regarde, tel un rêve sitôt qu’on ouvre les yeux.

Les rêves nous spnt si familiers que personne n’en nie l’existence.

Pour expliquer certains symptômes, que l’on peut ou non appeler « délires », peut importe le nom qu’on leur donne, les amnésies de mots, etc. les explications freudiennes nous semblent parfois tout à fait satisfaisantes. Mais ce n’est pas toujours le cas :

Pourquoi, nous-mêmes certains jours, certaines personnes d’autres fois, disons-nous ne pas avoir rêvé du tout, ou au contraire rêver avec insistances et/ou ne rien oublier ?

Les explications données alors sont nombreuses, mais toujours de très courte portée.

L’explication par le « refoulement » semble parfois ne jouer aucun rôle.

La reconnaissance des nuances qu’apportent les facteurs dit « organiques », les « anesthésies médicales » etc. apportent des restrictions considérables à la théorie.

Bref, on est tout à fait incapable aujourd’hui de théoriser.

 

Venons en directement à ce que nous voulons dire ici : c’est que des concepts mathématiques comme  - ou proches de - celles des « fonctions d’ondes », qui sont en physique systématiquement associées aux aspects de « quantifications » pourraient bien intervenir en psychologie, en dépit, là encore, de leur incompréhensibilité.

Elles sont si déconcertantes, complexes, paradoxales et emplies d’indéterminations, du point de vue de la localisation spatiale, temporelle, ou du champ, qu’on ne saurait en tirer encore beaucoup de développements, mais l’investigation semble largement ouverte dans de nombreuses directions.

Enumérons seulement :

 

§                     La mémorisation face à l’oubli, l’indifférence face à l’affectation, l’aspect jubilatoire face le cauchemar,  la joie de l’éveil face au contraire de l’envie de poursuivre la vie dans un monde inopinément interrompu.

§                     La question de la nature profonde du rêve : aucune explication véritable n’en a jamais été donnée.

 

Cela est tout aussi vrai même de la vie dite commune, au point qu’on en a d’ailleurs pratiquement arrêté toute recherche.

 

Elles ont :

o       été d’abord dites religieuses, en se satisfaisant – plutôt mal – de dogmes, comme celui de la création du monde en 6 jours ;

o       puis scientifiques, au point qu’on se voue désormais à cet invraisemblable « big bang » qui déterminerait en même temps la naissance du temps de tous les temps ;

o       les opinions étant d’ailleurs très divisées sur ce point, qui en vérité semble de moins en moins nous concerner de près, au fur et à mesure que l’on décèle les accélération des expansions des immensités.

 

o       Les fonctions ondulatoires sembleraient à priori avoir aussi les plus grands rapports avec non seulement avec :

o       les fonctions d’éclairage et d’occultation, mais aussi  leurs aberrations ;

o       de renforcement ou d’annulations des houles, mais aussi de la formation des vagues géantes et des calmes,

o       et finalement de beaucoup de mystérieux paradoxes.

 

§                                                        Toutes ces étrangetés traditionnelles conservent toujours leur part d’inexplicable, si tant est que leur existence en soit seulement reconnue :

o       on est désormais convaincu que l’éther n’existe pas.

o       Il pourrait en être un jour de même de la lumière, et le mot ne deviendrait plus que métaphorique.

 

§                                                        Enfin, mais il n’y a ici aucune échelle de valeurs en soi, il serait peut-être judicieux de ne plus se limiter aux simples conceptions seulement binaires ou biphasiques de tout un tas de situation comme :

o       Les couples veille/sommeil, vie/mort, oui/non,

o       voire, plus étranges encore, les systèmes de vocabulaires eux-mêmes reposant presque toujours sur des couples d’opposés, sans nuances,

o       bien que les nuances puissent être apportées par la multiplication des descriptions,

o       ce qui , à l’évidence, s’écarte d’autant de tout ce qu’on considère habituellement comme un grand progrès scientifique chaque fois qu’on peut, au contraire, simplifier notre aperception des choses.

 

 

Démocrite :

 

Il reste alors fort intéressant de retrouver Démocrite.

Naturellement, la physique de Démocrite est fausse.

Mais elle contient beaucoup de concepts très intéressants, en particulier au sujet de ce qui est « indivisible » - laquelle nous ne retrouverons pas du tout dans « l’atome des physiciens » - au sujet du « recyclage permanent », etc.

Il serait très utile de connaître les origines culturelles de l’école abdéritaine.

 

Aux origines de la langue grecque : clic

Vocabulaire et grammaire : clic

Wikipedia langue grecque: clic

 

Mais il serait inintéressant en soi de se livrer à des exégèses – trop souvent frappées du sceau de l’idéologie « matérialiste »,  sans que ne soit d’ailleurs alors précisé ce que serait la « matière [57]».

Ne pouvant prétendre y échapper ou même simplement traduire, nous préférerions « construire », ce qui est différent.

Une des particularités bien connues de Démocrite, outre qu’il a écrit fort peu, était l’étendue de ses intérêts dans tous les domaines.

En cela, il s’oppose grandement à ce qui est devenu nos domaines spécialisés.

 

Dans l’impossibilité de le traduire convenablement, on se contentera d’évocations : Pour Démocrite, toute chose est faites « d’idées insécables » et de « vide :

Il n’emploi d’ailleurs pas toujours le même vocabulaire.

Il est pratiquement impossible de savoir ce que représentaient pour lui lesdites « idées [58]».

On n’en a donc retenu que l’adjectif qui s’y rapporte : « insécable », soit « a-tomos » en grec, pour en faire le substantif « atome », avec les succès que l’on connaît.

 

Mais l’autre partie de la théorie qui est « l’existence du vide comme condition du mouvement » n’a été exploitée que dans son sens de « vacuité ».

Il n’est pourtant pas du tout impensable que ce vide puisse être mathématiquement structuré, même si notre entendement ne peut plus suivre.

 

Et c’est ici alors qu’il faudrait introduire ce qui est aujourd’hui devenu « fonction d’onde », sujet riche en perspectives de structurations.

o       ni en opposition, avec les quanta de matière ou de force, sinon en « accords » avec eux,

o       ni non plus strictement invariable et figée comme les vibrations du diapason.

 

 

IV. Psychanalyse et physique :

 

Démocrite fut le premier à désigner « l’indivis » sous l’expression « d’idea atomos »,

Sophocle, le premier à le mettre en scène en tant « qu’individu », tragiquement, avec « Œdipe tyran »,

Freud à en cerner la ligne de division sous le vocable de « castration »,

Lacan sous l’appellation de « sujet barré ».

En tant qu’être humain, l’indivis ne tient que du fragile collage qui permet de le nommer en grec contemporain : « to atomo », « l’individu, la personne ».

       

La psychanalyse enseigne une explication simple au mécanisme du désir théorisé par Lacan avec l’introduction de ce qu’il appelle « l’objet petit « a » du désir » (cf. page précédente clic) :

 

Cet « objet » est non pas « l’objet désiré », mais celui qui est « la cause du désir », et qui l’entretient, par différentes productions, même si une satisfaction a été obtenue.

Ledit « objet » serait logé dans l’inconscient du sujet, de telle sorte que celui-ci ne peut y accéder directement à partir de sa conscience.

De cette façon, chacun est exposé à être en quelque sorte « manipulé » par lui-même, à son propre insu, par ses signifiants à lui-même cachés, s’il n’en contrôle pas les effets.

 

Ceux-ci ne s’extérioriseraient qu’en certaines circonstances particulières et rares, au cours desquelles le sujet apparaîtrait alors plus ou moins durablement comme « dépossédé » de ses comportements habituels.

L’extériorisation des signifiants en cause se faisant à l’extérieur de lui-même, opèrent donc encore à son insu, du moins en début de psychanalyse.

En effet, Freud cite parmi les circonstances d’extériorisation « l’amour » et le « transfert psychanalytique » au cours d’une psychanalyse, dont le but est précisément de faire parvenir lesdits « objet petit « a » à la conscience de « l’analysant » grâce à l’art du psychanalyste[59].

Il y a d’autres circonstances comparables par leur effet de capture : L’hypnose agirait de la sorte.

 

Les comportements spécifiques particuliers aux foules sont explicables par l’hypnose par un « leader », dont même la présence peut n’être pas nécessaire, à partir du moment où l’hypnotisé peut devenir lui-même hypnotiseur de l’autre.

Dans une foule peut ainsi se produire un effet amplificateur, si tôt que les personnes entrent en résonance par lesdits objets de leurs inconscients, ce qui est d’autant plus facile que ces objets sont simples, partagés et mobilisables

 

Les effets du désir sont connus depuis longtemps : Il suffit pour s’en apercevoir d’examiner à la lettre la construction étymologique du mot « désir » :

En latin le mot « sidus, sideris » signifie « étoile d’une constellation ».

Il a donné en français le mot « sidéral », et beaucoup de composés, comme en latin « con-siderare » (= « examiner ») qui a donné en français « con-sidérer » , et, encore en latin, « de-siderare » (= « cesser de voir ») qui a donné en français « dé-sirer ».

 

La question des moyens de communication de nombreux inconscients se pose donc à nouveau, exactement de la même manière que nous avons posé la question de la communication entre deux individus dans la page précédente :

Or il est avéré que les inconscients de 2 personnes sont nécessairement distincts – la distinction entre les rêves de 2 dormeurs suffirait à nous en assurer - mais il y a aussi des moments de communications : Comment ?

La question nous fait penser à la querelle sur l’existence de « l’ether » il y a 100 ans.

Aucune question ne peut être ici définitivement close : Même celle d’un inconscient individuel et unique pour chacun ne peut être érigée en dogme.

S’il y a bien quelque chose « d’insécable » dans un « individu », c’est sans doute bien dans le « signifiant » qu’on le trouve, et certainement pas dans les « molécules » ou les « atomes ».

 

« L’atome » est devenu presque aussi sécable qu’on le voudra, alors que les signifiants ne le sont pas.

Il en résulte que, non seulement il y a des choses beaucoup plus insécables que l’atome de nos physiciens, mais que l’insécable n’est certainement pas dans l’image ni aucun des objets que l’on appelle aujourd’hui « matériels », mot aussi peu souvent défini qu’utilisé, et qui méritera une longue digression.

 

La section d’un individu peut facilement le faire passer de vie à trépas, physiquement ou mentalement, comme on dit.

Cette remarque de la destruction de l’unité d’un support, par section, vaut tant pour l’individu homme, que pour l’animal non-homme, que pour la plante, ou la pierre, ou n’importe quel ensemble composite.

 

Le « discontinu » n’a donc rien à voir avec une quelconque dimension, grande ou petite, mais, au minimum, avec le signifiant lui-même : Radicalement , il ne peut pas exister de signifiant coupé.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle sur les hiéroglyphes égyptien, on voit souvent des représentations de serpents coupés, afin de les rendre inoffensifs tout en conservant le son qu’il transcrit : aucun serpent ne sortira du signifiant coupé.

 

C’est dans la définition du signifiant d’être « un », et il ne doit son existence qu’à se différencier des autres dans le champs d’une acception donnée.

Cela dépend du contexte.

Il en va exactement de même de toute la physique.

 

Linguistique :

 

Selon le contexte, par exemple dans une langue donnée, il peut n’exister qu’une sorte de « s ». toute sa valeur tiendra dans le trait significatif qu’il représente.

C’est le cas de la langue française : Dans  ce cas, tous les « s » prononcés différemment auront la même fonction ; ils seront le même signifiant.

Il en va différemment dans d’autres langues : en arabe par exemple il y a 2 sortes de « s » qu’il ne faut surtout pas mélanger : « saïf » prononcé avec un « sin », un petit « s » sifflant, signifie « l’épée », mais « Saïf » prononcé avec un « Sad », un « s » emphatique signifiera « l’ été ».

Pour les voyelles, c’est le contraire, une oreille arabe ne tiendra aucun compte pour le sens, de la différence vocalique qui existe entre « a » et é », alors que en français, « aima » (qu’on pourrait écrire « èma ») est tout à fait différent de « aimé ».

Ainsi il importe de savoir « dans quel champ » on opère.

 

Biologie :

 

La castration est le contraire de l’insécable, non pas parce qu’elle est « coupure » mais parce qu’elle est « collage » après « section ». 

Pour un psychanalyste, c’est le moment (mouvement) d’une acquisition définitive, de l’entrée dans le champ du symbolique

.

Mais pour un biologiste, il est tout à fait intéressant de s’apercevoir que le mouvement est le même lors de la « fécondation d’un ovule avec un spermatozoïde », après que chacune des 2 cellules qui vont se conjoindre – qui sont en réalité des demi-cellules – aient eu chacune son patrimoine génétique divisé par 2 au cours de la meïose.

Il s’agit aussi d’un collage après section.

Comme dan la nature toute règle comporte toujours une exception (ce que les physiciens ont souvent du mal à se représenter, la parthénogenèse est au contraire l’accouchement sans meïose et sans fécondation, mais ne donne don naissance qu’à partir d’un seul ovule, à des êtres non pas tous semblables, mais tous femelles.

 

(Et encore une fois, on rappellera que loin de devoir rejeter tout ce qu’on considère un peut hâtivement comme anomalie, un savant devra se pencher avec le plus grand soin sur celles-ci, car elles ne sont jamais « n’importe quoi », mais au contraire toujours révélatrices : Rien ne montre mieux un fonctionnement que le disfonctionnement d’un système.

Et très souvent même, ce qu’on considère un peu vite comme « handicap » n’est rien d’autre qu’une amélioration, telle un muscle surnuméraire, un 3ème muscle collé au biceps au niveau de l’avant bras et qui le renfoce précisément au niveau de ses attaches les plts essentielles.

Ces constatations n’apparaissent généralement qu’en fonction du « hasard » (à écrire « az-zhar » = « dès ») des interventions chirurgicales ou des dissections de cadavres. Mais elles sont beaucoup plus fréquentes qu’on ne le pense généralement.)

 

Pour aller au-delà des cellules germinales, il est bien posssible – comme on le découvre petit à petit – que des opérations de collages existent aussi après brisures – qui plus est, essentiellement par appariement de 2 structures asymétriques – mots à ne pas considérer évidemment dans un espace euclidien, mais peut-être dans un inconnu qu’on ne connaîtra jamais.

C’est peut être là la base même de la construction de tout ce que l’on prétend être matière, qui n’est rien d’autre que notre matière (« mater »).

 

Dans ces conditions, notre univers serait bel « coupé et  collé » – mais pas n’importe comment : par appariements.

Les physiciens s’efforcent de les cliver pour acquérir davantage de « savoir ».

 

Finalement c’est en transposant dans la nature ce qu’on découvre de l’homme, dans un mouvement à la fois de rejet, de distanciation et de grande charge affective envers ce que l’on aperçoit alors – c’est ce qu’on a toujours fait pour progresser dans nos découvertes – et ce transfert est le contraire du « nombrilisme ».

D’une certaine façon, il est maturité qui recherche son enfance.

 

Pour ce qu’il en est de la maturation, on reverra aux spéculations premières de l’enfant sur « son image spéculaire » - donc inversée de lui-même – qui apparaissent dès le stade du miroir (vers l’âge d’un 1 an et demi).

 

La nature n’est pas une image que l’homme fabrique dans son petit cerveau, elle une partie collée de lui-même, même s’il se pense apparu bien après son image.

Je laisse à penser ce qu’il en reste dans un décollement.

C’est un peu l’idée exprimée par Xénophane de Colophon : « Si les taureaux avaient un dieu, leur dieu serait à l’image du taureau », à ceci près que l’image fait partie du taureau lui-même, à laquelle il devrait coller pour s’imaginer une complétude..

 

Les collages :

 

Il semble même que, en ce qui concerne certaines « choses unitaires » (quelles qu’elles soient : ustensiles ou individus), sitôt qu’elles sont dénaturées par quelque opération que ce soit - qui peut aller du « mot prononcé » à la « scie circulaire » - alors, les éléments qui en résultent deviennent, de ce seul coup, indéfiniment sécables [60]:

 

Bien entendu, cela nous rappelle la fonction appelée métaphoriquement  en psychanalyse, « la castration du sujet », et par Lacan « le trait unaire », qui s’accorde parfaitement avec le présent développement : Il est tout à fait notable cependant que dans ces conditions, le mot « castration » est assimilable à un « collage » et non à une coupure :

Ledit « trait unaire » est un trait unificateur, et c’est sa fonction essentielle en tant que telle, pour « finaliser » - dirait-on aujourd’hui – la « construction du sujet ». 

Si l’on désire ici rejoindre les calamiteuses habitudes nosographiques, il faudrait dire que dans les si mal nommées « psychoses », le collage n’aurait jamais été fait, et que dans lesdits « états psychotiques » ou « psychoses intermittentes », de causes toxiques, ou autres, etc. il y aurait un « décollage immédiat ».

 

En termes savants, on peut dire qu’il y a même donc 2 « états psychotiques » possibles très différents que l’on confond toujours :

1.    Ce que l’on appelle depuis Bleuler « schizo-phrénie », soit en bon français , « esprit divisé », ce qui est un peut court ; et il vaudrait mieux parler de « sujet divisé ».

C’est une variante de l’état normal : « ça se colle et se décolle au gré des circonstances » ( rêves, émotions …).

2.    Et «l’indivision du sujet » : là le sujet est réduit à l’état de pur signifiant, et il ne ne peut sortir de cet état sans aide extérieure (cf. toxicomanie (clic).

 

La métaphore du langage populaire disant, de celui qui se surpasse soudain, ou se met à survoler ce qu’on avait cru être lui-même jusque là, « qu’il décolle », nous paraît ici très bien l’exprimer : il s’agit bien d’un « décollage ».

On pourrait aussi bien dire qu’il « se décolle » : le sens serait le même : « fêlé » a le même sens. Dans ces expressions, la « sécabilité » détruit radicalement la chose. Mais où est-il question d’esprit et de matière dans toutes ces expressions ?

Rien ne dit qu’on doive leur imposer un statut de métaphore.

Un tel décollage pourrait aussi s’opérer dans les états de rêve, etc.

 

On en retrouve superbement l’expression sur les dessins d’enfants, soit d’aspect soit éclatés voire explosés, soit au contraire unis et homogènes, selon les cas, stades, ou états des enfants, etc.

 

Ainsi, il faudrait considérer que « l’individu », en tant que signifiant insécable, par le fait même, et même s’il est lui-même composé d’autres objets quantiques à une autre échelle, aurait un comportement quantique.

 

Une telle hypothèse n’est évidemment qu’hypothèse et nécessiterait :

§                                élargissement de la théorie quitte à en changer le nom car il ne s’agit plus de la même conception des choses

§                                changement de perspective puisque la physique quantique était partie de ladite matière

§                                mais pour en arriver à en questionner la structure

§                                et expérimentations

 

Certes, il y a déjà eu souvent des expériences de transmissions de pensée, mais dans notre perspective, il s’agit de toute autre chose, puisqu’il s’agirait d’évênements incontrôlés, et qui justement ne pourraient peut-être que le rester, comme c’est le cas de l’inconscient  - pour en garder le mot..

 

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Sitôt qu’on s’exprime apparaissent les difficultés du langage, quel que soit la nature de ce langage : verbal, graphique, géométrique, mathématique, etc. et les travaux des linguistes comme Saussure nous ont appris beaucoup sur le sujet : en particulier, sur la « dia-chronie » et la « syn-chronie » du langage ; d’où résultent les « glissements  du signifié sous le signifiant », ( et donc, selon les contextes, ou les évolutions, etc., les « changements de sens » des mots ou des signes, mais les mots « signifiant » et « signifié » ont une portée beaucoup plus générale que de simples mots ou signes).

 

Ainsi, je voudrais parler ici de « l’atomisation des objets naturels » : mais ce faisant, j’utilise ici 3 mots très compliqués à utiliser :

Ø                             J’emploie le mot « atomisation » dans son sens banal et populaire en français, qui signifie « l’éparpillement, l’émiettemement » en petits objets, sens qui est le contraire du vrai sens du mot « a-tome » (= « in-sécable ») à son origine.

Ø                             Ensuite, le mot « ob-jet » en français ne s’oppose guère qu’au mot « sujet ». Mais je  voudrais pourtant employer ici un mot qui ne signifie ni l’un ni l’autre. Mais il n’y en a pas. Le mot « chose » lui-même pose des problèmes encore plus complexes : Qu’est-ce qu’une chose ? Quel rapport une « chose » entretient-elle entre la « cause » et « l’effet » ? Mais je voudrais au contraire m’engager dans la voie de la physique quantique, qui, justement défie le « principe de causalité » ; (ce qui est parfaitement déroutant).

Ø                             Qu’est-ce qu’un « objet naturel » ? Je voudrais justement ne pas opposer à un « objet naturel » à un « objet culturel », dès lors que mon exposé aboutira à la « non opposition « nature/culture ».

 

Ma solution est donc de tenter une approche progressive de ce que je veux exprimer en me pliant à l’usage banalisé des mots – même si je sais que cet usage est incorrect :

Soit donc :

« L’apparence des choses est que : « la nature » tend vers « l’atomisation des formes », en divisant les objets (ou « choses »), et en cela elle tend vers la « diversité » ; et c’est dès lors une sorte d’écosystème qu’elle engendre, la vie elle-même sans doute, qu’elle développe.

Au contraire, « la culture » tend vers la réunion, l’unification, l’identification, et finalement ce que l’on appelle en physique « l’entropie », et dont on dit qu’elle est irréversible.

 

C’est bien là, en effet, toute la fonction de ladite « castration » des psychanalystes.

Mais à la condition de donner à ce mot « castration » non pas le sens d’une « coupure », mais celui d’un « collage ».

Et tant que dure la vie, en effet, ce collage est irréversible, comme « l’entropie ».

Il en va ainsi de l’apprentissage d’une langue, ou d’un « doigté » pour un musicien : On peut apprendre, mais, en un sens, on ne peut pas désapprendre.

Il y a là « de l’irréversible », même si bien sûr on peut corriger « un doigté », oublier une langue, etc. Mais, dès lors nous ne sommes plus vraiment le même, et, en effet, nous changeons même en permanence.

Et, même à notre insu, beaucoup de propriétés vont en découler.

 

C’est donc là en définitive un « message » de ce « codage » mis en forme par les signifiants que nous représentons.

Quoi, et comment, ici s’engendrent la nature de la culture, et la culture de la nature ? Comment différencier en tout ceci fantasme de réalité ?

Nous y reviendrons.

 

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Les signifiants sont-ils localisables ?

Probablement pas si on les traite en suivant les particularités de la « physique quantique », dont, encore une fois, le champ d’application n’a rien à voir avec la « dimension », petite ou grande, des objets dont elle a à s’occuper : Nous y reviendrons. 

 

Mais quels caractères doit-on accorder à ce « vide » auquel était si fortement attaché Démocrite, et dont on a trop souvent jusqu’ici négligé la fonction[61] ?

 

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V. Bases théoriques. : Physique ; Mathématique ; et autre.

L’EQUATION DE SCHRÖDINGER : (Cf. : Wikipedia) :

Au début du XXe siècle, il était devenu clair que la lumière présente une dualité onde-corpuscule, c'est-à-dire qu'elle pouvait se manifester, selon les circonstances, soit comme une particule, le photon, soit comme une onde électromagnétique. Louis de Broglie proposa de généraliser cette dualité à toutes les particules connues bien que cette hypothèse eût pour conséquence paradoxale la production d'interférences par les électrons — à l'instar de la lumière — ce qui fut vérifié ultérieurement par l'expérience de Davisson-Germer. Par analogie avec le photon, Louis de Broglie associa ainsi à chaque particule libre d'énergie E et de quantité de mouvement p une fréquence \nu et une longueur d'onde \lambda :

\left\{\begin{matrix}E=h\nu\\p=h/\lambda\end{matrix}\right.

« L'équation de Schrödinger », établie par le physicien Erwin Schrödinger en 1925, est une fonction d'onde qui généralise l'approche de de Broglie ci-dessus aux particules massives non relativistes soumises à une force dérivant d'une énergie potentielle, dont l'énergie mécanique totale est classiquement :  E = {p^2\over 2m}+ V(r).

 

Elle s’écrit, en simplifiant un peu : E psi = H psi !

 

E psi = H psi ? Pensais-je. Ça n’a pas l’air terrible.

-         On doit pouvoir simplifier par psi pour trouver E = H, non ? Hasardais-je.

-         Qu’avais-je dit là !

Ignorant ! Se désola-t-il. Ignorantus, ignorantum, ignoranta ! On ne peut rien simplifier du tout ! C’est une équation différentielle, jeune homme !

-         Et ça veut dire quoi, ça ?

En voici la version complète, dit-il en traçant quelques signes cabalistiques sur le tableau :

 

 A lire dans « le journal d’un terrien » de Serge Boisse ; in :  « la physique quantique pour les nuls » clic

 

Le succès de l'équation, … fut immédiat … Formulation moderne : Cf. : qs…

 

         Etienne Klein, physicien qui excelle dans les exposés de vulgarisation avec humour nous apprend que Schrödinger aurait trouvé son équation, selon son propre dire : 

« En vacances en station de sports d’hiver avec sa maîtresse et avec l’autorisation de son épouse, au cours d’un épisode érotique fulgurant et tardif… »

   

S’il y a bien une chose qui me saisit immédiatement, ce sont les liens que je conçois d’emblée entre l’image allégorique qui en résulte directement, celle dite du « chat de Schrödinger » - mort et vivant à la fois -  « dans un état superposé » - et la violence des pulsions de la sexualité si bien conceptualisées par Freud dans le cadre des 2 pulsions opposées et extrêmes qu’il appelle « Eros » et « Thanatos ».

Il n’y a là évidemment, on s’en doute, aucune velléité d’interprétation psychanalytique tout à fait impensable ici du grand physicien, mais au contraire place pour des réflexions de type théoriques, générales et profondes.

 

Il y en a même assez long à dire. J’espère que je pourrai développer ce point.  

 

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Autres COMMENTAIRES THEORIQUES PERSONNELS :

 

·       LA PHYSIQUE QUANTIQUE ou L’ADDITION SANS BROUILLAGE.

 

Il apparaît d’emblée que la « physique quantique » bouleverse toute la vision traditionnelle occidentale du monde des choses.

Pourtant sans être grand physicien, la moindre réflexion nous montre que la physique traditionnelle s’est – jusqu’à l’apparition de la physique quantique – de plus en plus appuyée sur des axiomes mathématiques postulés comme des absolues vérités, et dont il n’était pas admis de discuter le bien fondé.

La physique quantique a osé discuter ces axiomes : pourtant, tout en en utilisant tout de même la plupart de ces acquis mathématiques construits comme une maison à étage, les uns sur les autres.

Il y a là un grand paradoxe :

Moi, j’aimerais bien qu’il y ait dès le départ un peu moins d’axiomes, surtout quand on s’aperçoit que tôt ou tard, il faudra les revoir.

Ce fut le cas, pour prendre les exemples les plus simples, de ceux appris à la maternelle, ceux de la géométrie Euclidienne

 

Mais ici, nous nageons dans les espaces vectoriels,

·        et le principe de superposition ne concerne que le « système des opérations internes » des espaces vectoriels, celui qui ne se sert que du signe « + »

Dans ces conditions, une infinité de compositions non seulement permettent d’accéder à un même résultat unique, qui est dit le vecteur final, mais sont déjà entièrement équivalents au vecteur final et réciproquement, mais dans, et seulement dans, l’espace vectoriel.

·        Au contraire lorsque l’espace vectoriel se conjugue avec un élément externe, grâce à l’opération « point » (« . »), par exemple une multiplication par un opérateur du corps K des nombres complexes,  il en va complètement différemment et l’espaces vectoriel cange de nature. On en sort. Il y a une finitude produite par cet apport externe, et le vecteur final obtenu est d’une nature qui n’a plus rien à voir avec le vecteur conjugué ; et d’ailleurs donc, il est instantanément mis fin au principe de superposition.

·        Ce qui y apparaît est que, en réalité, la multiplication (l’opération « point ») ne peut plus être considérée comme une multiplicité d’additions : il y a d’un coup, changement de nature.

 

Les axiomes devaient être universaux ; Il n’en est rien.

Pareillement, on nous dit maintenant : « oui, mais les axiomes qu’on t’a appris, ils ne sont valables que pour « la géométrie euclidienne » : en réalité, les angles d’un triangle, ça peut faire beaucoup plus ou beaucoup moins que 180° . Il faut savoir qu’il y a plusieurs géométries… »  

Alors, si les mathématiciens le savaient depuis le début, que ne l’ont-ils pas dit dès le début ?

 

Pourquoi prendre tous les enfants pour des imbéciles, voire leur infuser l’imbécillité des programmes, quand c’est le cas ?

Puis vers la classe de seconde, on vous dit : « les nombres en mathématiques ne sont pas ce que vous croyez : Il y a aussi « les imaginaires », d’autres mathématiques, etc. »

 

On nous a enseigné que Galilée a dit : « La nature est écrite en langage mathématique ». 

- « Oui, mais alors laquelle ? » ; et là, tout s’écroule.

 

Car toute la physique en dépend : L’enfant apprend sa table de multiplication, mais personne ne lui apprend ce que sont le « zéro ; le un ; le 2 ; le 3 ; etc. »

 

Certes, pour communiquer, il faut bien partager des codes, mais il faut rester cohérent dans les choix, et donc préciser les codes, et pour le faire, on est obligé de faire appel à un élément extérieur aux opérateurs de l’opération.

 

Le champ de communication reste de toutes façons étroit, mais surtout, finalement tout est apprentissage.

Les parents arrivent à instruire leurs enfants, comme les hirondelles apprennent à voler à leur progéniture.

Avec cette image on comprend en passant que l’homme n’a pas l’exclusivité du langage, ni de l’intelligence.

Le liseron se débrouille plutôt mieux que l’être humain dès que l’on passe en 3 D : l’hommes est plus habile « à plat », « en 2D » avec ses « tablettes », qu’elles soient de cire ou de cristaux liquides.

 

« Le réel c’est l’impossible ! ».

 

Quand on demandait à Binet, qui a inventé « les test d’Intelligence » pour mesurer « les Quotients Intellectuels, « les Q.I. », à usage psychiatrique, afin de détecter « les débiles mentaux », « idiots », « crétins des Alpes » (pour cause d’hypothyroïdie, pour cause de manque d’iode) – ces mots n’étaient pas des insultes, mais un authentique vocabulaire savant … du moins au début : - « C’est quoi l’Intelligence ? », il répondait : - « C’est ce que mesure mon test ! ».

 

Autres questions :

 

Ø      C’est quoi « votre Réel », que vous appelez solennellement : « LE Réel », à part ce que ce évoque d’inaccessible ?

Ø      « L ‘impossible ? »

Ø      Mais ce qui est impossible à l’un, n’est pas forcément impossible à l’autre ! et je parle ici autant des « possibilités dites mentales », tout autant que celles dites « manuelles » qui sont tout aussi « mentales aussi ».

 

L’originalité de la physique quantique toute entière – vraisemblablement née des crises européennes du début du siècle a été de repenser la physique depuis ses bases.

Sans doute fallait-il le faire.

Mais elle a déjà 100 ans, et tout le monde de continuer à vivre et penser comme si elle n’avait jamais remis aucune horloge à l’heure.

Pourquoi ne l’enseigne-t-on pas dès la maternelle ?

On s’apercevrait alors que la sempiternelle expression « physique contre-intuitive » n’a en réalité aucun sens.

 

La physique quantique est celle qui repense « l’addition » : Quoi de plus simple ?

On a alors cessé de l’appeler « addition »

On lui préfère le mot déjà consacré depuis presque un siècle de « superposition ».

 

Si changer de langage pouvait éviter aux enfants de sombrer dans l’autisme ou la schizophrénie, il serait urgent de s’en soucier.

 

Vocabulaire et mental :

 

Une collègue et amie me disait : « Dans la vie on a le droit de rêver, mais quand on rêve il faut le savoir ! ».

Quelle profonde vérité, derrière ce défi linguistique.

Sans doute, les Aristotéliciens jugeraient-ils l’aphorisme « paradoxal et/ou  contre-intuitif ! ».

Il témoigne pourtant d’une très haute philosophie de l’existence.

 

Tout comme : « Ne fait pas de lapsus qui veut ! » : Tautologie ! Pourtant rien de plus « vrai ».

 

A l’égal, un  déclaré « malade mental » - ce qui n’exclut pas l’amitié - me fit comprendre d’un coup, qu’il avait compris ce qu’étaient « le cristallin, la rétine, le chiasma optique, les aires visuelles occipitales, les aires associatives, etc. », et pourquoi pas aussi « le photon et l ‘effet photo-électrique », lorsqu’il me dit, à propos de « la télévision » - : « Toute vision est « télé ! ».

Esprit fort assurément !

Mais, c’est pour ce genre de propos, qui n’a pourtant rien de révolutionnaire qu’on l’avait interné de force en service de psychiatrie !

Etre simple n’est pas toujours bien reçu. Ailleurs ou en d’autre temps, on l’aurait comparé à Saint François d’Assise !

 

Mais – quelle histoire, cette « Télé » qui colonisa tout notre XX ème siècle :

Aujourd’hui, on cherche à nous faire oublier ces vérités premières, en nous imposant l’apparition d’appariteurs d’opérette, sur les écran plat (en 2D, inodores et sans saveur) de notre propre chambre – rendus quasiment obligatoires à moins d’être remplacés par des P.C., et sans espoir d’aucun dialogue - afin de nous convaincre à intervalles irréguliers (on peut insister sur cette temporalité « déstabilisatrice »), que désormais « midi sera à 14 heures »  – et cela, en cachant les caméras, les équipes de tournages, etc. mais on les fera bien réellement payer au contribuable asservi, sous forme de « redevance télévisuelle » etc.

 

Mais ne pas « être au courant » des standards cosmologiques que l’on fait varier arbitrairement au gré de puissances occultes, 2 fois par an – sans jamais dire ni comment ni pourquoi – me parait grave.

 

Non seulement on asservit, mais on fait payer l’asservissement, on oblige à consommer …

 

Rappel digressif : Interner un supposé malade mental contre son gré ne lui évite pas d’être soumis à l’obligation de payer en quelque sorte « l’hôtellerie » de sa prison dorée, sous la forme appelée « forfait hospitalier ».

Dans de telles conditions, on pourrait penser que ça pourrait « donner du travail pour tout le monde », vu le nombre croissant des personnes concernées.

Mais, non ! le chômage augmente, tandis que - entre « grêves ou vacances » - jamais cumulatifs ! – il est de plus en plus difficile de compter sur la fidélité à la parole donnée.

Au point que le véritable problème de la France est devenu non pas tant celui du travail que celui du temps libre – sous toutes ses formes :

 

Ce qui alimente les publicités les plus indécentes et/ou provocatrices : On vend du vent au prix fort : tandis que le nombre des gens dans le besoin, en nourriture et/ou en soins ne peuvent être satisfaits, on invente des « centres de jeûnes » - en terre exotique - pour alimenter un tourisme élitiste, lucratif pour les uns, destructeur pour les autres : 890  Euros par personne et pas semaine « pour ne pas manger » : J’ai rarement vu atterrir sur mon ordinateur de publicités aussi indécentes !

 

Les révoltés seront appelés « des radicalisés ! »

 

Ces simples considérations sociétales, ne sont ici placées gratuitement, mais pour insister sur les liens profonds qui existent entre les formations éducatives et savantes, et les types de sociétés qu’elle produisent 20, 40 ou 60 ans plus tard…

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Reprenons :

 

Le cœur de l’originalité nouvelle de la « physique quantique » réside en effet dans « le principe de superposition », comme l’a fait remarquer Paul A. M. Dirac (physicien de père français et de mère anglaise, d’où son nom de famille bien français) dès les premières pages de son livre : « Les principes de la mécanique quantique » (First Edition : Oxford University Press 1930 ; PUF 1931, pour l’édition française).

Dirac devait prévoir l’existence de « l’antimatière » qui fut mise en évidence quelques années plus tard.

 

Que dit le « principe de superposition » ? D’une certaine façon, il n’est rien d’autre que le principe de l’addition, mais sorti de la mathématique, et revu et corrigé dans toute sa pureté physique : A + B n’y donne jamais un mélange de A et de B, mais bien « l’un plus l’autre ».

 

En mathématique traditionnelle, on a l’habitude de dire qu’on ne peut pas « additionner des choux et des carottes », ni x + y, sauf sui x = y.

Pourtant dès que l’on admet cette exception, on rentre déjà dans l’axiomatique de la mathématique pure, et l’on sort déjà totalement de la physique.

Ainsi, en conséquence, en mathématique, on a l’habitude de dire 3 + 2 = 5 ; mais cela n’est pas de la physique. Cest de la mathématique pure, construite sur une axiomatique déjà très élaborée, même si on l’apprend dès la classe de maternelle.

Cette sommation est « un mélange » de chiffres – qui n’en respecte aucun.

 

Pourtant pour un physicien, il sera même rare de pouvoir de dire que 3 + 2 = 2 + 3  (Cf : le calcul matriciel n’est pas commutatif).

 

·       QUE DIT LA MATHEMATIQUE ?

 

Son histoire est d’abord celle d’un « outil intellectuel » - utile pour vendre les brebis et construire des pyramides – qui avec le temps a gagné en quelque sorte son autonomie en s’émancipant des besoins auxquels elle devait d’être née. De cette origine, elle a conservé comme une empreinte génétique d’être une « représentation mentale ».

Mais du fait de ses excellents résultats à l’aune des résultats que l’on attendait d’elle, elle s’est trouvé sacralisée, particulièrement à partir de Giordano Bruno et se Galilée, et de manière toute naturelle pour ainsi dire, volant de succès en succès dans le propre monde qu’elle avait elle largement participé à construire, ce qui tient, qu’on s’en loue ou le déplore d’une certaine tautologie.

Elle est devenue un monde-en-soi, cohérent, opérationnel.

Il serait intéressant de pouvoir prendre un peu de recul vis de « l’univers mental » dans lequel nous nous trouvons ainsi immergé (essentiellement des « principes ou axiomes » comme : « la causalité », la « non-contradiction », « l’invariance des lois », etc.

 

Est-ce possible. ?

 

Galilée :

l'Univers est écrit en langage mathématique :

 

« La philosophie est écrite dans cet immense livre qui se tient toujours ouvert devant nos yeux, je veux dire l’Univers, mais on ne peut le comprendre si l’on ne s’applique d’abord à en comprendre la langue et à connaître caractères avec lesquels il est écrit.

Il est écrit dans la langue mathématique et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d’en comprendre un mot.

Sans eux, c’est une errance vaine dans un labyrinthe obscur ».

Galilée, L'Essayeur, 1623.

 

Que signifie ce « humainement » ? Probablement un sens restrictif : « Il est possible qu dieu lui comprenne toujours ! »

Mais, pourquoi vouloir comprendre ??

 

Et depuis, comme, malgré tout, personne ne comprend rien au monde, tout le monde de reprendre en chœur :« Le monde est écrit en langage mathématique » …ou … « Le réel c’est l’impossible » ( Jerôme Cardano, Jacques Lacan, etc.)

 

En physique, on pourrait dire quelquefois que ça marche même si on ne comprend pas. 

C’est peut-être ce que la physique a de plus en commun avec la psychanalyse ! J !

 

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Pour suivre les débats ou « progrès » des savants, il faut faire quelques pas en arrière :

L’homme s’est considéré depuis longtemps comme « matériel » (<- « mater ») et «  physique », (= « être vivant se développant »). (cf. en note de bas de page l’étymologie du mot « physique »).

En maintes régions du monde, non pas toutes, l’homme s’est senti d’essence différente de celle des plantes, des rochers, des animaux non hommes, etc. ou même la merveille des merveilles de l’aboutissement de l’évolution en cours … Cf. Darwin, struggle for life, sélections naturelles, supériorités des races, etc. Les écosystèmes sont absents de la théorie.

Depuis longtemps, de puissantes réflexions occupaient les longues soirées d’hiver des hommes, au terme desquelles ils inventèrent de très intelligentes cosmogonies : parmi celles-ci, les cosmogonies égyptiennes, tout a fait remarquables, presque partout caractérisées par « les doubles paires d’opposés », soit « le nombre 4 », desquelles les grecs, dont Hésiode, firent des « copiés-collés » plus ou moins réussis, cahin-caha, malgré la présence de certaines incongruités et même de quelques contre-sens par-ci par-là, durant probablement plusieurs millénaires, en passant par la civilisation minoenne, comme nous l’avons un peu montré dans les pages : «  l’invention de la psychiatrie » et la « conversion de la Grèce ».

Des cosmogonies sont issues des théogonies : Ainsi, phénomène daté, des théogonies égyptiennes sortira le christianisme (mot à mot « les partisans de l’embaumé, le Christos »).

Ici nous pouvons mentionner quelques écrits récents et remarquables de Sigmund.Freud. Citons de lui au moins 3 idées fortes :

Ø      Dans « Moise et le monothéisme » (1935) il montre que Moise était égyptien.

Ø      Ailleurs il explique que, pour l’homme, « l’idée de Dieu » est issue de la partie non symbolisée – voire non symbolisable – de « l’image des parents ».

Ø      Enfin, avec la construction qu’il imagine du « complexe des castration », il invente « le mythe de la horde primitive », dont l’intérêt est d’y placer « le désir » des garçons de coucher avec leur mère, et pour en arriver là, « le besoin » (et non pas désir) de tuer leur père.

Comme le père est plus fort que les enfants, les frères devront s’unir (naissance de la démocratie ou « union sacrée » comme en 1914) pour tuer leur père.

Puis les rivalités – oubliées un temps, durant la guerre - ne pourront que reprendre entre eux – puisque les fils n’ont qu’une seule mère pour tous - afin de « s’approprier le butin ».

C’était il y a longtemps… Et loin de Freud l’idée d’en faire une « grille de lecture » des temps présents.

 

Quoique vaille cette explication, on constate effectivement que « les rapports entre l’homme et Dieu » n’ont pas toujours été roses.

Les grecs n’avaient d’ailleurs aucun scrupule à essayer de tromper Zeus, en lui envoyant par exemple des fumets de repas délicieux afin de l’apprivoiser… C’est là le génie de la « métis » (= « ruse ») des grecs, qualité en tous les temps de tous les grands stratèges.  

 

Finalement, au « siècle dit des lumières en Europe », la question fut reposée avec force en ces termes : « Est-ce l’homme qui a fait Dieu, ou est-ce Dieu qui a fait l’Homme ? »

Petit a petit on s’est convaincu que c’est « l’homme qui avait fait Dieu ». Cf. page « l’invention de la psychiatrie ».

Mais il y a eu les physiocrates

Mais il y a eu les physiciens

Mais il y a eu les médecins (« physician » = médecin en anglais), les vétérinaires, les botanistes et tous les savants des sciences de la vie

 

Ø      Et tous de rentrer en conflit avec l’Eglise !

Car l’Eglise, elle, était restée fidèle à la bonne vieille « physique d’Aristote », sur la chute des corps, le géocentrisme, l’homme animal suprême et parlant (« zoon logotikon »), les autres animaux étant supposés être idiots et n’avoir rien à dire – bien que parfois jugés par des tribunaux ecclésiastiques - et pour couronner et consolider sa physique, Aristote avait inventé « l’Après-Physique », ce qui se dit en grec « Meta-physique » (cf. note de bas de page), ce en quoi Aristote excella, fort de principes qui courent encore, « principe de causalité », « principe de non-contradiction »… etc.

 

Ø      Mais par définition, quand on change la physique, on est bien obligé de changer la métaphysique qui en découle.

Alors la métaphysique devint une « arme de guerre », « une police de la pensée », « la police des polices ».

Il y a eu l’interdiction de changer « les épicycles de Ptolémée », « les dogmes de la Torah », dont l’Eglise se recommandait – clés en mains - et qu’elle a été chercher dans les tribus juives, parce qu’après la V ème siècle, plus personne ne savait lire les hiéroglyphes égyptiens qui disaient à peu près le contraire.

L’Eglise a donc mis en place la Sainte Inquisition, brûlé Giordano Bruno, le médecin de Valence, Michel Servet (qui tenait probablement son savoir du Syrien, Ibn Nafis), et bien d’autres.

 

Galilée, lui, ne voulait pas être brûlé : il abjura. Le texte supra semble donc indiquer une habile précaution.

Car, qui change la physique doit ipso-facto – s’il reste logique avec lui-même - changer sa métaphysique !

Et le combat continue.

 

Mais le plus incroyable, dans cette interminable « guerre des métaphysiques », ce n’est pas qu’on ne parvienne à faire la paix.

C’est que cette guerre est sans objet :

N’arrivant toujours pas à se concevoir « assis sur le trône du créateur », ceux-là mêmes qui pensent « avoir mis Dieu à terre » continuent à chercher partout la vie et les origines de la vie….

Mais, ni la quête de l’infiniment grand, ni celle de l’infiniment petit, ne pourront jamais les convaincre qu’ils occupent déjà la place imaginaire qu’ils ont tant convoitée, s’ils leur faut pour cela « se voir » eux mêmes assis en la place.

Car, comme on l’a déjà écrit (dans la page sur « la décussation »), aucun homme ne s’est jamais vu, ni ne se verra jamais lui-même, ni à l’endroit ni à l’envers, sinon seulement en image de lui.

Cependant qu’elle transpire depuis toujours par tous les pores de « l’univers » cette vie ! 

Ils croient qu’il leur faut se voir pour savoir ce que sait ce qui ne se voit ; ce qui s‘appelle « la capture mentale par l’image ».

Quoi qu’il en soit de ces péripéties discursives, il nous suffira ici de retenir que la physique précède et conditionne la métaphysique.

 

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Et pourtant, fait essentiel – on ne le dira jamais assez - ni les variétés humaines (qu’elles soient appelées mentales ou physiques) , ni les variétés de la  physique ne traduisent n’importe quoi !

On apprend souvent bien plus des dites anomalies que du « n ième » modèle parfaitement standardisé (qui d’ailleurs n’existe jamais quand on le regarde de près).

Contrairement à ce qu’a trop tendance à croire un vain peuple – surtout en ce qui concerne la psychanalyse – volontiers confondue avec la folie – laquelle n’est pourtant jamais n’importe quoi non plus – bien que trop volontiers confondue elle-même avec le domaine passe-partout de l’insulte et du rejet de « l’altérité » radicale, en quelque sorte « racisme » avant l’heure –et depuis toujours peut-être, avant que le mot n’ait la fortune que l’on sait, mais tout à fait « ailleurs » qu’en ce qui pourrait justement être sa place.

Ce point est important : on pourrait le développer. 

 

« Le langage mathématique », est un « espéranto » qui a réussi !

Je sème des « axiomes » et je récolte des « propriété ». Après tout c’est assez normal.

Encore fallait-il avoir l’idée et les moyens de la faire.

Je sème des « noyaux d’abricots » et je récolte des « abricots »

 

Le plus admirable, c’est lorsque les équations sont prédictives – et elles le sont jusqu’à un certain point – jamais une adéquation absolue – sauf en mathématiques, justement.

Mais il n’est – en gros – pas nécessaire de faire des mathématiques pour prévoir que l’abricotier donnera des abricots.

Pas forcément besoin de mettre beaucoup de « mathématique » dans la « botanique ».

 

La « physique quantique » au sens moderne, est incontestablement « enfant des mathématiques ».

Car, c’est à la fois en entérinant l’ensemble de ses systèmes opératoires, en en confrontant ses incohérences et en en acceptant les contradictions, qu’elle s’est construite entre 1922 et 1928.

 

Dès lors, la question de « la réalité physique » qui était depuis Aristote, liée aux sens et à leurs grossières « erreurs », les défie encore, mais dans une expression mathématisée, corrigée, mais que valent ces corrections.

Avec Einstein,  elle est devenue davantage « réalité physique mentale », mais que vaut-elle pour autant, sinon qu’elle s’accorde mieux avec notre sacro-sainte table de multiplication ?

 

Car la « réalité physique mentale » est bien autre chose que « l’imagination pure ». Elle en est la « réflexion ».

Elle est peut-être, pourrait-on dire ici en s’autorisant d’un jeu de mots, « imagination impure ».

 

On sait aussi que les perceptions sensorielles varient avec les organismes.

Chez l’homme aujourd’hui, la vue a perdu ses privilèges scientifiques, plus particulièrement en cause aux débuts de l’aventure scientifique : Sa place n’est plus guère reléguée que dans « l’émotionnel » - on en use et en abuse - et l’on sait tout ce que cela peut déterminer en comportement personnels et/ou collectifs.

Car l’affectivité, elle, fonctionne encore très bien – souvent violemment.

 

Les comptes :

 

En mathématiques classiques, il y a un élément neutre de l’addition qui est le zéro : Ce chiffre ne correspond à aucune réalité physique mentale pour moi qui ne peux ni voir ni palper un « zéro ».

En va-t-il autrement chez d’autres espèces, ou êtres ? ailleurs ?

 

Il y a aussi un élément neutre de la multiplication qui est le chiffre « 1 ». Ce chiffre peut-il avoir une réalité physique pour moi ? Exactement dans les mêmes termes que précédemment : Comment « un point » de dimension « 1 », sans consistance pourrait-il avoir une réalité physique mentale pour moi ?

Le chiffre « 1 » ne sert qu’aux calculs. Il n’existe pas à proprement parler pour moi comme représentation physique mentale.

 

Il en va encore de même du chiffre « 2 » qui n’est pourtant pas un élément neutre : Personne n’a jamais vu – ni même palpé - de corps à 2 dimensions - surface sans épaisseur – sinon peut-être en tant qu’image recomposée, virtuelle, spéculaire, dans un miroir ? Il est possible de concevoir une image pure, à 2 dimensions, mais elle n’est plus alors une réalité physique mentale : elle est imaginaire pure.

La question parait plus grossière dans le cas d’une photo qui a l’épaisseur de son support. Pourtant, le « 2 Dimensions » est un véritable casse-tête pour les animaux non domestiques. (et notre « j’habite 60 m2 » est une pure habitude trompeuse pour évoquer un appartement dont on ne veut pas dire la hauteur).

Que peuvent concevoir les animaux non domestiques à partir d’une image sans relief ?

Certes on sait bien sûr qu’une image peut « prendre des allures de réalité de réalité mentale » : cela peut être « interprétation », « information », « reproduction », « tromperie », « incertitude », voire « mirage ».

Tous ces attributs sont caractéristiques de « l‘écrit », « des erreurs des sens », etc.

 

Pour de nombreuses raisons, il semble bien que la réalité physique « universelle », ne puisse commencer qu’avec le chiffre 3 (ne désignant pas obligatoirement : longueur, largeur, hauteur), ce qui ne veut pas dire qu’elle ne puisse se poursuivre bien au-delà.

Sont-ce là de simples considérations projectives anthropomorphiques ?

 

Enfin, ce que la mathématique appelle « multiplication » n’est en réalité qu’une suite d’additions.

Dire que 1 x 1 = 1 n’appelle guère de commentaire : l’élément étant déclaré neutre, il annule la consistance de l’opération.

Pour passer aux chiffre « 2 », « 3 », et aux « nombres premiers », l’addition est incontournable.

Toute multiplication mathématique n’est alors qu’un cas particulier de l’addition dont elle suivra les définitions axiomatiques mathématiques – c’est-à-dire non démontrables. Pour un mathématicien, 3 x 3 = 9 signifie 3 + 3 + 3 = 9.

On revient donc au cas précédent ; et ainsi de suite.

Mais, par principe, la physique quantique ne fonctionne pas sur ce modèle de brouillage des chiffres.

 

Au contraire, le principe de « la superposition quantique » semble s’approcher bien davantage de la véritable « sommation » en n’opérant pas de mélanges intempestifs (ni physiques ni mathématiques) : « Un navet + une carotte » restent bien « un navet + une carotte », même s’il y a de très nombreuses façons de regarder les 2 objets – de très près comme de très loin.

 

 

·       LES MATHEMES DES SIGNIFIANTS

 

1.  Pratiquement jusqu’à la nécessité de développer des logiciels de traduction automatique, la linguistique a opéré en totale ignorance des concepts mathématiques, parmi lesquels particulièrement « les groupes ».

 

2.  Très curieusement les phénomènes quantiques fonctionnant dans des systèmes binaires (à la différence, selon ce qu’on connaît jusqu’à ce jour, des systèmes gravitationnels) comme « les symétries », « les brisures de symétrie », « les « anti - … charges, matière, particules » etc. rappellent fortement la caractéristique essentielle des signifiants qui est de se fonder sur des systèmes de « traits significatifs », reconnaissables uniquement dans des « systèmes d’opposition binaire » , de mille façons et ne peuvent fonctionner autrement : ainsi, « blanc » apposé à « noir », « clair » à « sombre», etc.

 

3.  Mais un même signifiant peut aussi faire partie de plusieurs groupes d’oppositions, c’est à dire en fait, de plusieurs « champs sémantiques » (c’est souvent ce qui rend si comiques les traductions automatiques).

Par exemple « raison » peut s’opposer à « folie » dans un « champ » ; mais peut aussi s’opposer à « tort » dans un autre champ.

Pourtant le signifiant est exactement le même dans les deux cas.

Il peut même alors aussi lier mentalement les groupes, engendrant « confusions, lapsus, jeux de mots délibérés, fonctions nouvelles », etc. – un peu comme une « molécule A-B » peut devoir toute sa consistance de molécule, au simple fait que « l’atome de A » et « l’atome de B » partagent un même électron qui les lie.

 

4.  Quant à la barre « / » du groupe « signifiant / signifié », elle se place aussi au cœur de certaines mécaniques d’opérations de groupes mathématiques, soit comme « liant » ou « séparateur », tout comme « l’Union » (semblable à ce que nous avons appelé « le collage de la castration ») ou de « désunion » (semblable à ce que nous avons appelé – à l’identique du langage courant - « le décollage, la fêlure, la folie ».

Mais les groupe mathématiques offrent encore un très grand éventail d’autres situations possibles : « intersections », etc. dans le cadre desquels on pourrait aussi probablement voir ou imaginer de nombreuses combinaisons possibles de signifiants, engendrant à leur tour des phénomènes « quantiquement mentaux » (c’est à dire « état intriqués » etc,) dans lesquels la vitesse de la lumière (jouant incontestablement pleinement son rôle dans les « transmissions électriques neuronales », à côté de - ce qu’on ne sait que depuis peu - de « communications par champs magnétiques ») n’aurait plus ici plus aucune fonction.

 

5.  Enfin notons tout l’intérêt qu’il y a à se pencher sur les questions de « commutativité » ou « non commutativité » (comme dans « les matrices ») en restant bien dans les systèmes de signifiants – à différencier complètement des fonctions grammaticales et de la place des mots dans la phrase. 

 

 

 

A poursuivre

 

 

 

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VI. Expériences inexpliquées :

 

Les phénomènes de transmission d’information à distance inexpliqués ne sont pas exceptionnels ; précisément à l’occasion d’un évènement concernant un sujet potentiellement fortement investi affectivement.

Ces phénomènes sont, en général, relativement imprécis, et mal compris de ceux qui en sont eux-mêmes l’objet.

Comme les phénomènes  restent inexpliqués, les personnes impliquées peuvent même être suspectées d’être des simulateurs.

 

Ces phénomènes reproduisent pourtant – mais à un autre niveau - ce qui résulte des « états intriqués », conséquence du « principe de superposition » des particules électroniques.

Pour que le phénomène soit observé, il faut que les particules aient préalablement été en contact.

 

On considère trop souvent que les objets obéissant aux lois de la « physique quantique » doivent être des particules de l’ordre de grandeur du photon, notion d’ailleurs mal précisée dans le « principe de décohérence ». Ce n’est pourtant pas toujours le cas.

En réalité, la physique quantique n’a rien à voir avec les dimensions : C’est peut-être une des raisons pour lesquels le « graviton » ni le « magnéton », s’ils existent n’ont jamais été mis en évidence.

 

A propos des signifiants – à notre connaissance - aucun travail de recherche n’a jamais été mené.

Pourtant, une mise en scène d’Hergé, le père créateur des bandes dessinées de « Tintin et Milou »[62] se rapporte à notre recherche :

 

1er temps : Tintin fait connaissance avec Chang en Chine.

 

 

2ème temps : Tintin qui s’était assoupi a la révélation soudaine que son ami Chang a eu un accident d’avion au Tibet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces états qui ressemblent fort aux « états intriqués de la physique quantique » n’ont – on le voit – rien à voir ave un inconscient collectif.

Ils peuvent non seulement concerner 2 personnes, mais aussi 2 états de la même personne, laquelle peut se surprendre elle-même, de recevoir soudain de soi-même ou d’un supposé extérieur, en une sorte « d’éclair », un « souvenir vivant et présent », ou une « compréhension (terme toujours suspect) aiguë », ou une « impression de déjà vu » ou de « révélation », allant jusqu’à ce qui a souvent été nommé « état second », parce que les mots manquent pour les dire – phénomènes au demeurant fréquents et souvent décrits avec une certaine précision.

 

Ma mémoire a été, il y a quelques temps, impliquée dans une expérience surprenante : Pendant 2 ou 3 semaines, j’ai recherché dans ma mémoire, au moins plusieurs fois par jour, le nom de quelqu’un que je voulais appeler.

Dans ce genre de situation, il est tout à fait inutile de téléphoner aux renseignements pour demander : « S’il vous plait, pourriez-vous m’indiquer le numéro de téléphone d’une personne dont j’ai oublié le nom ! »

Comme bien souvent dans ce cas là, plus on cherche, moins on trouve ! Il se produit quelque chose comme un blocage.

La meilleure méthode est habituellement de n’y plus penser et le mot revient parfois par surprise. De plus, bien sûr j’avais essayé de déjouer un « refoulement » de type freudien, en recherchant à partir d’associations d’idées, mais en vain.

Or, tout d’un coup, en voulant saisir un verre sur une étagère, celui-ci m’a glissé des mains, et avant qu’il ne touche terre, je l’ai intercepté au vol et il ne s’est pas brisé !.

Mon émotion fut très forte, et dans la même instantanéité, à la fois je me disais : «  mon cerveau fonctionne bien – pourquoi cet oubli sans raison ? », et le nom m’est revenu.

Il me semble bien que cela n’a rien à voir avec le refoulement et le nom en question n’a rien à voir avec la situation.

Le résultat d’une action impliquant plusieurs « états intriqués » de moi-même est-elle imaginable ?

Je m’interroge toujours sur l’explication de cet événement – plus physique que psychique pour employer un langage de psychologues qui me semble déjà obsolète – qui semble contrarier tout ce qu’on enseigne généralement.

 

Ces phénomènes mentaux inexpliqués sont des myriades.

 

Si l’on veut conserver le nom et la notion d’inconscient – plutôt multiples d’ailleurs chez chacun – dans le sens « d’exclus du monde de référence partagé » – lequel reste une question bien mystérieuse, ce qui domine ici, c’est surtout, loin des dessins de Freud qui ne prétendaient d’ailleurs nullement être des représentations graphiques du mental, son caractère fondamentalement délocalisé : ni proche ni lointain ; ni interne ni externe ; et bien sûr sans dimension métrique.

 

Peut-être pourrions nous prolonger encore notre réflexion en termes « d’états » jusqu’à celui de la mort, qui certes atteint chacun statistiquement avec une grande régularité, mais, individuellement, de la façon tla plus imprévisible, et même fantaisiste.

Nous y reviendrons.

 

On peut même aller infiniment plus loin dans les élucubrations : Nos connaissances en physique sont véritablement très relatives (sans ne donner à ce mot aucune connotation physique).

Qui aurait pu dire au début du XIX ème siècle que notre corps était traversé d’ondes radios et de radioactivité ? Et pourtant il l’était !

Qui dit que les hirondelles restées encore en Afrique à la fin de l’hiver, ne communiquent pas avec quelques hirondelles déjà revenues en France en éclaireur, qui pourraient même leur faire savoir qu’il est  meilleur de patienter encore pour revenir, ou au contraire les assurer que le mois de mai sera assurément très beau en France ? Assurément nous n’en savons rien.

Nous ne savons même pas comment les hirondelles et les pigeons voyageurs s’orientent, au mètre près, sur des milliers de kilomètres, et cela qu’il pleuve ou qu’il vente ?

 

En définitive :

 

Il y a au moins 2 affaires, auxquelles la physique dite classique n’était pas habituée, à savoir :

 

1 La question des états intriqués n’est pas uniquement qu’ils sont « instantanés », c’est à dire un seul et même état de chose, dématérialisée au sens commun :

L’instantanéité n’a plus le moindre rapport avec la vitesse de la lumière, certes, mais ce n’est peut-être pas la le plus impressionnant – sinon que maître Albert avait dit que c’est impossible.

 

2 Il y a aussi une question dont on parle moins comme telle – évidemment liée à la précédente – qui est :

Par où ça passe ? Par où passe l’information - qui n’en est d’ailleurs plus une au sens strict : Toute information, de quelque nature qu’elle soit, nécessite un « temps de transmission » – c’est dans la définition du mot information - aussi bref soit-il, et de quelque nature qu’il soit.

Dans les états intriqués, il n’est plus question d’information du tout. Il est question d’autre, mais de quoi ?

Personne n’en sait rien. Il ne s’agit pas de matière, « étendue comme un long bâton plus ou moins rigide » jusqu’à parfois des années-lumière. Pas davantage d’anti-matière.

Alors, il n’y a plus « espace » ni « temps » ! Les quatre dimensions en sont pour passer un mauvais quart d’heure ! N’y en aumait-il plus qu’une ? Mais restons nuancés :

« Y a de l’Un ! », comme disait Lacan sans doute ici, tout à fait perceptiblement.

Non seulement cette physique est « iconoclaste », « non picturable », certes, mais aussi « inimaginable », et elle « entretient le mystère » – qui est bien plus que « l’énigme ».

Elle approche ce que l’in a souvent voulu appeler « esprit » parce qu’on n’avait ni mot, ni la moindre idée de ce dont il s’agit…

Eh bien ! On en est là, très exactement au même stade d’interrogation que l’homme des cavernes : on « joue du bistouri » au lieu de « jouer du silex », mais le mystère reste le même – Et l’étonnant est plutôt qu’on le redécouvre, après tant de détours.

 


 

 

Pour approcher Démocrite : clic

En nos notes de bas de page [63] : Un court extrait de texte de Diogène Laerce sur Leucippe et Démocrite, d’après : « ed. H S [Long, Oxford 1964] Βιβλίον Θ' ».

Une traduction en français de ce texte peut être trouvée dans « Les présocratiques » de la collection « La Pleïade ».

Le passage 44 énumère les éléments de la doctrine de Démocrite : Diogène Laerce lui attribue clairement de parler des « atomes », dont il attribue la paternité à Leucippe et qui sont illimités « en grandeur comme en nombre » : « καὶ τὰς ἀτόμους δὲ ἀπείρους εἶναι κατὰ μέγεθος καὶ πλῆθος », et ils fabriquent les 4 éléments : « feu, eau, air et terre », ainsi que « le soleil et la lune », qui sont de même nature que « l’âme », « καὶ τὴν ψυχὴν ὁμοίως » , et « l’esprit » : « ἣν καὶ νοῦν ταὐτὸν εἶναι ».

D’autre part, s’il n’y a pas la moindre allusion au « corps » au sens moderne de « somatique », au contraire, celles de « l’âme » et de « l’esprit » sont clairement des entités distinctes.

L’existence du vide est réaffirmée.

Quant aux mondes, ils sont en nombre infinis.

Puisque ce sont les « quanta » qui nous intéressent en « physique quantique », le mot « atome » - qui signifie étymologiquement la même chose que ce que l’on a fait du mot « quantum » -  est indiscutablement présent tant chez « Démocrite » que chez « Diogène Laërce » ; mais chez Démocrite « a-tomos » est un adjectif se rapportant à « idéa », alors que chez Diogène Laërce, le mot «  a-tomon » est devenu un substantif désignant « un objet » ; et dans les 2 cas, « d’in-divis » reste la qualification centrale de notre définition moderne du mot « quantum » = « portion élémentaire indivise».

Mais on ne sait toujours pas dire « portion indivise de quoi », et ce serait précisément intéressant de pouvoir le dire.

Fait essentiel pour notre approche, Diogène Laërce, vécut au IIIème siècle après J.C., soit environ VII siècles après Démocrite, dont III après la naissance du christianisme [64] !

Les fragments directs de Démocrite en grec deviennent extrêmement difficiles à trouver [ils devraient prochainement être édités par Vrin].

Nous avons hâte d’avoir accès aux fragments d’origine car les traductions en français peuvent égarer.

En digression, soulignons qu’un seul texte comme celui rapporté infra, suffirait à réfuter que les grecs aient été, jusqu’à tardivement, les défenseurs d’un « rationalisme monolithique », tout comme de « l’unicité d’un monde univoque ». C’est la diversité qu’engendre toute la « physique », mot à prendre ici en son sens de « ce qui croit, pousse, se développe [65]».

Δημόκριτος

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Notes de bas de page :

FIN



[1]  Explication du titre :

Les plus simples des signifiants : N’importe quoi, un son, une couleur, une odeur, peut prendre valeur de signifiant : Un signifiant est contextuel.

Contrairement à une idée enracinée, l’homme ne détient nullement l’exclusivité du langage articulé, c’est à dire de la production de signifiants en articulant des sons.

La « physio-logie » est une « élocution » (= logos ; même mot) au sujet de la de la « phusis » (physique)

Mais ne serait-il pas possible aussi de chercher les mécanismes et lois physiques de l’élocution ? Laquelle est bien autre chose qu’une simple articulation.

Le langage n’est ni le propre de l’homme ni celui des dieux et il n’est  ni un mal ni sacré ! (Allusion à la désacralisation de l’épilepsie par Hippocrate)

Lisons, in : Michel Jouvet ; Pourquoi rêvons-nous ? Pourquoi dormons-nous ? Editions Odile Jacob ; 15 rue Soufflot ; 75005 ; Août 2000 :

«  Q. : - Mais le sommeil paradoxal existe chez les oiseaux ?

R. : - Très court, quelques secondes. Les oiseaux, qui des­cendent des reptiles, jouent sur les deux tableaux : Ils pos­sèdent sans doute deux systèmes de programmation.

Le premier est le plus ancien : certains neurones, en se divisant, sont capables d'aider le rossignol, lorsqu'il est adulte, à l'apprentissage du chant. Il existe, en effet, chez le rossignol en plein milieu de la zone cérébrale du chant des cellules nerveuses qui se divisent. Chaque cellule-fille augmente les contacts au niveau de la zone d'apprentissage du chant et peut donc favoriser celui-ci. C'est la preuve que dans le système nerveux, comme dans le reste de l'orga­nisme, certains programmes peuvent être favorisés par division des cellules.

Q. : - Et le sommeil paradoxal ?

R. : - Il remplace ce mécanisme chez les animaux dont les neurones ne se divisent plus. Certains oiseaux, comme les rossignols, emploient les deux systèmes de programmation….

Il existe deux systèmes de programmation dans le sys­tème nerveux central Le premier est très ancien…. C'est la neurogenèse… Le deuxième est plus récent…étant donné qu'il n'y a plus de neurogenèse après la fin de la maturation du cerveau, la programmation du système nerveux central doit s'effectuer par un mécanisme interne, de stimulation nerveuse endogène. C'est le rôle du sommeil paradoxal…. »

Pour ceux que cela intéresse, les structures anatomiques dont parle M. Jouvet peuvent être facilement trouvées dans le livre de Delmas : Voies et centres nerveux, que j’ai mis en photo sur ma page « décussation »  clic.

La connaissance de la chimie du cerveau, elle, est extrêmement récente. Seuls étaient connus les effets  de très nombreuses substances : La médecine a toujours abordé son objet à partir de la pratique – quasi-instinctive, animale, et même sans doute, au départ essentiellement affective – des remèdes. Les explications, toujours incomplètes bien sûr, pour l’essentiels, ne sont venues qu’après…

Les dernières pages du dernier livre de M. Jouvet (2016) sont consacrées à constater que : La connaissance de la neurophysiologie – pour intéressante qu’elle soit – n’a finalement jamais aidé en quoique ce soit à la compréhension de la conscience.

Puis un chapitre suit sur « Le futur » : il donne 2 références bibliographiques certainement bonnes :

Puis M. Jouvet évoque l’aide que l ‘on pourrait peut-être attendre des mathématiques.

Mais la physique d’un signifiant n’est pas sa mathématique. Elle n’est pas non plus son signifié.

Retenons aussi l’avertissement bien connu de Werner Heisenberg (in : La nature dans la physique contemporaine ; traduction Karvelis et Leroy ; Gallimard - 1962) :

« Les lois naturelles que, dans la théorie des quanta, nous formulons mathématiquement, ne concernent plus les particules élémentaires propre­ment dites, mais la connaissance que nous en avons.

…La conception de la réalité objective des parti­cules élémentaires s'est donc étrangement dissoute … dans la clarté transparente d'une mathématique qui ne représente plus le comportement de la par­ticule élémentaire mais la connaissance que nous en possédons. »

Ø      Or les mathématiques sont un outil ou un art, mais là n’est pas ce que j’en veux dire :

1.      Les calculs mathématiques, géométriques ou algébriques, sont fonction des lois que l’on a énoncé avant les calculs.

2.      Au contraire, les lois de la physique sont une énonciation qui suit l’épreuve de l’expérimentation, quand bien même elle serait « de pensée », ou entourée de toutes les sortes de nuances et de précautions que l’on voudra.

L’homme de la rue dirait ici : « On voit ce qu’on veut voir ! » Toute l’articulation est ici dans ce que peut traduire le mot « vouloir » Cette phrase suppose l’antériorité (antériorité logique de raisonnement) du « vouloir » avant le « voir » ; laquelle antériorité – même physiologique - dépend encore de l’étendue des champs sémantiques appliqués à ces 2 mots - a priori déterminés dans les circuits neuronaux ou aires cérébrales (sans que la chose n’ait de caractère immuable)

 

[2] Voici le texte, en allemand d’origine, suivi de deux traductions françaises :

 

1.  Texte original : Die traumdeutung ; Chapitre VII :

Das Unbewußte muß nach dem Ausdrucke von Lipps als allgemeine Basis des psychischen Lebens angenommen werden. Das Unbewußte ist der größere Kreis, der den kleineren des Bewußten in sich einschließt; alles Bewußte hat eine unbewußte Vorstufe, während das Unbewußte auf dieser Stufe stehenbleiben und doch den vollen Wert einer psychischen Leistung beanspruchen kann. Das Unbewußte ist das eigentlich reale Psychische, uns nach seiner inneren Natur so unbekannt wie das Reale der Außenwelt und uns durch die Daten des Bewußtseins ebenso unvollständig gegeben wie die Außenwelt durch die Angaben unserer Sinnesorgange.

 

2. Traduction Meyerson PUF 1967 :  L'interprétation  des  rêves p. 520

Pour bien comprendre la vie psychique, il est indispensable de cesser de surestimer la conscience.

Il faut, comme l'a dit Lipps, voir dans l'inconscient le fond de toute vie psychique. L'inconscient est pareil à un grand cercle qui enfermerait le conscient comme un cercle plus petit. Il ne peut y avoir de fait conscient sans stade antérieur inconscient, tandis que l'inconscient peut se passer de stade conscient et avoir cependant une valeur psychique. L'inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité. Sa nature intime nous est aussi inconnue que la réalité du monde extérieur, et la conscience nous renseigne sur lui d'une manière aussi incomplète que nos organes des sens sur le monde extérieur.

 

3. Traduction J.P. Lefebvre Seuil 2010 : l'interpretation du rêve p. 655 :

« Il faut maintenant faire marche arrière et cesser de surestimer la qualité de conscience: c'est la condition préalable indispensable d'une juste intelligence du déroulement du psychique.

Il faut - l'expression est de Lipps - admettre l'inconscient comme base générale de la vie psychique. L'inconscient est la sphère plus vaste qui renferme en soi la sphère plus petite du conscient. Tout ce qui est conscient possède un stade antérieur inconscient, tandis que l'inconscient peut en rester à ce premier stade tout en revendiquant la valeur pleine et entière d'une prestation psychique. L'inconscient est à proprement parler le psychique réel, aussi inconnu de nous quant à sa nature intérieure que le réel du monde extérieur et tout aussi peu donné complètement à nous par les données de la conscience que le monde extérieur ne nous est donné par les indications de nos organes des sens. »

 

4. Freud et l’amour : Comme la poésie est souvent une excellente façon d’approcher les messages de vérité, nous invitons le lecteur à lire et écouter le poème sur l’amour du syrien Nizâr Qabbânî : « la liseuse du marc de café »(« qâriatou l finjân ») chanté par Abd el Halim Hafiz. Nous l’avons reproduite dans notre page : « présentations » clic .

Elle est une excellente façon de se pénétrer de la pensée de Freud (Eros-Thanatos).

Toutes les littératures ont écrit sur le caractère irrésistible de l’amour ; la littérature arabe avec abondance ; et pour celle-ci, l’amour est généralement une grande catastrophe : « l’amour sera sur toi, mon fils (te fera parcourir le monde etc. c’est ce qui est écrit... »

En latin le jeu de mots « amare » = rendre amer, avec « amare » = aimer : « An amare occipere amarumst ? Est-il amer d’entreprendre d’aimer ?  » Cicéron.

En grec, l’explication de l’amour exposée par Platon dans « Le Banquet » (« le symposium » en grec) est tout aussi désespérée : Socrate explique à Alcibiade l’amour que celui-ci éprouve pour lui, par l’idée qu’il se fait des objets que son imagination place à l’intérieur de l’être aimé. Mais en réalité, plus l’amant tente de soulever l’enveloppe qui les masquerait, plus les objets qui sont à l’intérieur, « ta enta agalmata » se dérobent : c’est l’image des figurines des « poupées russes » qui s’emboîteraient et se recouvriraient jusqu’à l’infini.

Le français a trouvé par la voie et la voix de S.Gainsbourg le « je t’aime moi non plus ».

Ce n’est pas un hasard si ces considérations sont aussi universelles que les lois de Newton ou le spin des particules atomiques. Et si les métaphores sont les mêmes : aimant, attraction, répulsion !

 

[3] Le « roc biologique » :

Freud a confié qu’il s’était toujours heurté dans ses analyse à ce qu’il appelle « le roc biologique ».

Une telle déclaration se situe donc encore dans la traditionnelle opposition « physique/psychique ».

Mais n’est-ce pas là encore le piège d’un vocabulaire vieilli, dont précisément lui-même et la physique ont ébranlé le sens ?

Un nouvel éclairage semble devoir s’en trouver d’autant plus prometteur.

Les scientifiques feraient bien de s’intéresser davantage « au contenu des rêves » – alors qu’ils ne s’intéressent généralement « qu’au déclenchement du sommeil » et à ses différents cycles.

Par myriades « nos états » se délient au milieu de nos nuits tandis qu’au contraire notre corps repose.

Les humbles savants se disent être « des nains juchés sur des épaules de géants » qui découvrent avec stupeur un monde dont nous scrutons les énigmes.

En réalité, il se déroule devant nous comme un tapis devant le regard de l’enfant, incrédule : de ce monde il est à la fois la cause et l‘effet ;

Telle l’étincelle qui jaillit du foyer qui crépite, pour aussitôt retourner parmi les cendres que le vent bientôt emportera.

Notre conscience ne peut que placer « son moi » au centre du monde et pour chacun l’autre est un étranger, mais que sommes-nous d’autre que lui ?

 

[4] Les mots :

Voir aussi « Vocabulaire » clic l'une des dernières notes de bas de page.

Il est tout de même regrettable que Wikipédia accepte d'écrire que « atomos » en grec signifie « indivisible » alors que cet adjectif signifie « indivisé » tel qu’employé pour désigner un champ de blé « non coupé » ou un visage « non rasé » comme l’indique n'importe quel dictionnaire.

De même « individu » ne signifie pas plus « indivisible ».

Tout le monde sait combien tous les langages sont parsemés de pièges.

Il est difficile de dire si le langage articulé des mots en est davantage pourvu que les autres langages.

Il est regrettable aussi que Wikipédia accepte d'écrire que « phusis » en grec signifie « nature » alors que le mot « natura » a été adopté très tard en latin pour traduire restrictivement le mot « phusis » dans ses seuls usages philosophico-scientifiques.

Car Il conviendrait alors de définir le mot « natura », (vient du verbe « nascor = naître » en latin) définition qui démontrerait l’écart entre « phusis » et « natura » Une telle investigation demeure tout à fait intéressante, et elle n'est rendue possible que si on essaie de rendre compte de « phusis » en revenant directement au mot grec qui imprègne par bonheur partout et profondément toutes les langues européennes, en montrant les écarts acquis entre la restriction d'origine de sa traduction par natura + les différents sens acquis par les usages du mot, au point que la traduction par « nature » n'est plus presque nulle part pertinente et source d'errements sans fins et d'erreurs abouties : : Il y a des physiques non naturelles etc.

C’est ce qui s'appelle « mettre des bouchons où il n’en faut pas ! »

Quand une « racine linguistique » a le bonheur d’avoir été conservée dans une langue, il faut non seulement ne pas chercher à en éliminer le souvenir, mais au contraire chercher à comprendre l’évolution du sens : C’est même le cas du mot « race » produit justement par le « radical : rac- du mot racine » même si cela dérange ceux qui veulent absolument le remplacer par « ethnie » (« ethnos = nation »)

Les sens de ces emplois ont à l’évidence évolué : On a le droit de changer le sens des mots, mais quand on le fait il faut le savoir.

 

 

[5] L’organisation du hasard abolit le hasard :

L’absence de détermination spatio - temporelle (Heisenberg) des particules est déjà exploitée en physique des particules par son organisation dans des applications (effet tunnel (Gamov) – utilisé en microscopie)

Bien avant que l’on ne connût l'existence des particules, la sélection naturelle a été le principe invoqué par Darwin pour expliquer l’évolution, (« struggle for life » puis sélection sexuelle) mais Darwin n’y a jamais reconnu ni évoqué l'introduction du hasard (comme le font les généticiens aujourd’hui) parmi les composants de son mécanisme.

La sélection artificielle agit de même.

Le hasard est un peu comme un feu follet qui existe ou n’existe pas selon les paramètres retenus par l’observateur.

Le concept de probabilité (Blaise Pascal) est précisément ce qui permettrait de maîtriser et diriger les effets du hasard et dès lors il est d'autant plus éliminé que le chiffrage théorique de son espace accordé s’approche de 1/infini, c'est à dire de l'occurrence impossible.

Quoi q'il en soit, l’inversion temporelle serait déjà un phénomène utilisé, à la condition de ne définir le temporel qu'en association avec les transformations spatiales, personne d’ailleurs n’ayant jamais pu reconnaître autrement l'existence du temps.

Et pourtant lorsque l'inversion des transformations n'est que ponctuelle par rapport au concept non-abouti d'Univers (Uni versus = tourné vers le Un), on ne parle au mieux que de temps local (Principe de la relativité restreinte)

 

[6] Il faut se méfier autant des des choses que des mots :

Il faut évidemment se méfier terriblement « des mots et des sens » (« sens » au sens de « signification ») : Les mots changent-ils les choses ; ou l’inverse : ou les deux ?

Quel sens donner au mot sens ?

Il n’est pourtant sûrement pas fortuit que « les 3 sens du mot sens » (« direction », « signification », « organe de perception »)  aient abouti en français à la même homophonie et jusqu’à la même homographie, et même aux mêmes formes de singulier et pluriel !

A l’inverse, les choses ne changent guère quand on parle de génétique au lieu d’hérédité – sauf en ce qui concerne la génétique acquise ; ou quand on parle d’intolérance au lieu d’allergie, (mot en vogue depuis 1915, depuis le « grand choc anaphylactique » de Charles Richet.

Et depuis des millénaires sans doute, tous les vieux boulangers savaient – mais ne savaient pas le dire en nos termes châtiés, qu’avec le temps ils étaient devenus allergiques à la farine !

Finalement, on a appris à se méfier de ce qu’on appelle « les mots » mais je crois qu’il faut autant se méfier de ce qu’on appelle « les choses »

 

[7] Non – Conscient :

Encore une fois attention à ce mot malheureux parce qu’ambigu en français : Le « in- » du mot ne veut pas dire « dans », mais « non- » : Il est « ce qui n’est pas conscient ». En allemand c’est « Un-bewust »

L’inconscient n’est pas localisable en fait : Il n’est ni la graine ni dans la graine ni dans le champ. Et le conscient n’est pas  davantage localisable.

La « non-localisation » n’a d’ailleurs rien d’exceptionnel en physique. Quand on y regarde de près, on y voit plutôt le contraire! La topologie est devenue maintenant très à la mode, qui transforme les surfaces, les volumes, ce qu’on croyait être intérieur ou extérieur, etc. Cf. La bande de Moëbius, la surface de Boy, le retournement de la sphère de Jean Pierre Petit ou son livre B.D. Le Topologicon, etc.

Les expression d’emboîtement sont ici des jeux métaphoriques, comme les « ta enta agalmata » (« figurines emboîtées »…à l’infini !) que Socrate démonte pour Alcibiade dans « Le Symposium » de Platon.

Ce faisant, Socrate se livre spontanément au calcul infinitésimal en essayant de désillusionner Alcibiade.

Et même, dans beaucoup de cas, me semble-t-il, le problème de « l’écriture » est qu’elle incite à « localiser » les mots, les signifiants.

Déjà Héraclite mettait en garde contre l’identification  des « idées » à leur « écriture »

Quant à Aristote, il semble bien être complètement tombé dans le panneau, engageant ainsi pour 2000 ans celle, de la pensée occidentale, qui ne jurait que par lui…

* C’est sans doute l’une des raisons qui font dire que la physique n’est pas une science exacte, même si l’on reste bouche bée devant la précision des calculs. Il y a aussi d’autres raison connues, mais la question est peut être ontologique, malgré la ritournelle du : « Maintenant on sait !!! » : On ignore toujours la valeur de « π ».

 

Par exemple les deux murs d’une maison qu’un maçon s’est appliqué à construire au fil à plomb ne sont pas parallèles, parce qu’ils se dirigent tous les deux vers le centre de la terre, et forment donc un « V » (ce qui est préférable pour leur équilibre).

On peut d’ailleurs très facilement calculer l’angle que font les deux murs de la maison que l’on croyait parallèles : C’est l’angle « α » d’un triangle isocèle dont les deux côtés adjacents et égaux font 6.400 km (rayon de la terre) et dont le 3ème côté (distance au sol des deux murs de la maison) peut faire par exemple 10 mères : ces 10 mètres doivent être considérés comme la corde entre 2 points d’une calotte de sphère, cette sphère étant la Terre – si tant est que la Terre soit sphérique, ce qui n’est pas le cas.

C’est comme si on apercevait un bâton d’1 mètre à 640 km, ce qui reste encore accessible à l’entendement humain - mais invisible à l’œil nu.

 

Le quiproquo de cette histoire vient de ce que c’est l’instrument de mesure lui-même (le fil à plomb) qui est trompeur, mais dans d’autres cas, c’est peut-être « le raisonneur » dont le « raisonnement » est défaillant. Souvent raison varie ou avarie !

 

Quant aux calottes de sphère que sont le plafond et le plancher de la maison, leur surface physique est incalculable à partir de nos mesures linéaires, car le calcul fait intervenir « π » dont on ne connaît toujours pas la valeur.

On peut tout de même en déduire que plus l’étage est élevé (l’élévation croit comme une dimension en «  x»), plus la surface du plancher non seulement est grande mais croit rapidement (croissance en «  x») ; Cela peut intéresser les promoteurs immobiliers de la tour de Dubaï.

Quant aux volumes des pièces, ils croissent aussi, mais selon une progression en « x2 » (ce qui n’est donc pas une progression cubique) car la mesure verticale ne dépend pas de l’angle « α » et donc le volume ne croit pas en « x3 »

Par contre, soumise aux lois de la gravitation, la hauteur de la tour est limitée à une vingtaine de kilomètres.

Le calcul du « volume habitable » d’un appartement consisterait à apprécier le volume délimité par : La hauteur du plancher au plafond verticalement ; un plancher en forme de calotte sphérique convexe (au sol) ; un plafond en forme de calotte sphérique concave (au plafond) - lequel est une portion de sphère d’un diamètre supérieur à celui de la sphère engendrant la calotte du plancher.

La différence de longueur des rayons des deux sphères engendrant les calottes du plancher et du plafond est, pour une tour d’un kilomètre de haut, dans un rapport de 1/6.400.

La règle est applicable à tous les appartements en ce bas monde, même pour les maisons dites de plain-pied dont la surface du plafond n’est pas égale à la surface du plancher.

En toute rigueur, pour un être humain, le rapport de poids entre sa tête et ses pieds ne sera pas le même entre le RC et le dernier étage ; la distance entre sa tête et le  plafond ne variera pas s’il est debout ; mais quand il est au lit, si sa tête est contre un mur, la distance entre ses pieds et le mur opposé variera d’un étage à l’autre.

 

[8] Les lois de la nature en médecine :

En « phyto-logie » (étude  des plantes ; même racine que le mot « physique » ) ou en « physio-logie » (étude de la physique du vivant ; même racine que le mot « physique ») n’importe quel exemple pris au hasard montre comment les organismes s’accommodent à leur profit des lois de la nature :

§         utilisation de l’attraction terrestre :

o        les oiseaux savent lâcher un caillou du ciel pour briser un œuf ;

o        au contraire, « les travées osseuses d’un fémur et de la tête fémorale » vues sur une radiographie, sont exactement comparables aux structures d’une « cathédrale gothique »,  pour gérer au mieux les lois de la pesanteur.

§         Utilisation de la pression atmosphérique à tous les niveaux.

o        En chirurgie, la géniale invention du « drain de Redon » pour vider un « hématome » consiste à placer un drain relié à un flacon dans lequel règne le vide : ainsi, c’est la pression atmosphérique – tout de même élevée ! – qui, bien répartie en douceur, appuie sur la plaie pour faciliter l’expulsion des liquides vers le drain ; etc.

§         En fait aucun être vivant sur terre ne pourrait vivre un instant sans gérer en permanence toutes les lois physiques qui y règnent, même celles que l’on n’a pas encore découvertes. Ils « savent » le faire, même si elle est quantique et à leur insu, et sont entièrement conçus pour s’en accommoder dans la limite de leur environnement naturel.

A l’inverse ils survivent très mal à l’environnement artificiel qu’on leur impose (aussi bien les hommes que les animaux et les plantes).

On ne saurait mieux montrer que l’écosystème est ici total et il est surprenant que ladite physique théorique théorise si peu à ce propos (« les états intriqués » n’en sont probablement qu’un infime aperçu), d’autant qu’il est bien évident que l’écosystème en question s’applique en réalité à la totalité de ce que l’on nomme « univers » au niveau de la moindre de ses parties. 

 

[9] Psichari :

On trouve dans ce livre, dès l’introduction, des ouvertures extraordinaires pour un lecteur qui sera alors à même d’en tirer lui-même l’inspiration de sujets pour ses propres travaux.

Ainsi : « La grammaire et la psychologie sont une seule et même étude… »

A propos des échanges entre « en » (= « dans ») et « eis » (= « vers »), les cas de la déclinaison, datif, génitif, accusatif, on trouve les prémisses de la langue moderne non seulement dès le Nouveau Testament, mais même dès Platon et même Homère !

Ces soit-disant erreurs, qui deviendront la langue moderne, reflètent en réalité la pensée de l’auteur au moment où il écrit : il ne faut donc surtout pas les corriger !  Ce sont les premiers jalons de l’évolution d’une langue en marche : Ainsi, l’endroit où l’on est, la maison où l’on est , le lit où l’on se trouve, sont des endroits où l’on va et d’où l’on vient => d’où « On finit par s’apercevoir que le mouvement et le repos sont des notions purement relatives… » ; « Ce qui nous paraît parfois une anomalie n’est qu’un simple commencement… »

Comme l’évolution d’une espèce, l’évolution d’une langue n’est pas aléatoire : l’innovation fait des percées, d’abord timides, puis les oublie, puis  y revient … Ainsi, le grec moderne est loin d’être né au XII ème siècle après Jésus Christ !

Pourtant, c’est seulement vers la fin du Moyen Age qu’on prit brusquement conscience de l’existence d’une langue parlée moderne. Mais ses racines puisaient en réalité dans un fonds beaucoup plus ancien.

Il en est exactement de même en médecine : on ne peut s’empêcher de penser ici à nos transformations génétiques : les tentatives de modifications avancent, reculent, puis finissent ou non par s’imposer…  au bout d’une évolution qui pousse aussi de nombreux rejetons divergents.

Jean Psichari écrit : « Ce qui nous parait parfois une anomalie n’est qu’un simple commencement… » : Quand on regarde des chèvres grimper dans les arbres, on se demande comment elles font. C’est que le segment antérieur de leurs pattes avant a :  un radius + un cubitus , comme nous, ainsi que tous les mammifères, les oiseaux etc.  ce qui leur permet déjà de faire de la « prono-supination » comme nous; contrairement à leurs pattes arrières et nos jambes. Ainsi on a l'impression que leur anatomie prépare déjà l'apparition de nos mains et même que la verticalité doit se faire sur les pattes arrière et non sur les pattes avant (ce qui et réservé aux clowns)

(Quant aux pieds humains, ils recréent une sorte de quadrupédie in situ avec un avant-pied et un talon, sinon on ne pourrait pas tenir debout !)

 

C'est comme si dans le passé était déjà inscrit le futur, comme celui du chêne dans le gland .

Mais comme on ne connaît pas le futur, on n’aurait pas deviné le devenir des pattes de nos ancêtres mammifères.

Pourtant, les lois de la diachronie des espèces sont très comparables à celles du langage.

Mais « la diachronie du langage » ne se réfère toujours qu’à son passé ; jamais à son futur.

Seul un futur proche est plus ou moins imaginable en fonction de règles invariantes et selon des lois probabilistes.

Ici les mathématiques sont comme des hiéroglyphes de langage – tout comme eux « sacrés » - mais ce qui y est nouveau est peut-être une dimension prédicative.

Or, si comme le langage, le futur des espèces suit aussi des lois, il devrait être plus ou moins prévisible, comme aurait pu l’être celui des pattes de nos ancêtres mammifères.

Mais la logique de l’évolution ne nous apparaît clairement qu’après coup, même dans les cas où elle a été linéaire, car on se refuse presque totalement à imaginer notre futur - hormis au travers de champs de dimensions qui sont totalement étrangères à nos représentations familières.

 

Psichari donne l’exemple de « esti(n) » (= « il est ») qui deviendra « einai » (= « il est »), en passant par « eni » A mi-chemin de l’évolution  Saint Paul écrira : « Oux eni Ioudaios oude Ellèn » : « Il n’y a plus ni Juifs ni Grecs, etc. ».

De même, le datif, définitivement disparu aujourd’hui, a subi sa première attaque dès Euripide

On comprend aussi que la Science n’est qu’une façon particulière d‘écrire le savoir (« mathèma »)… sauf « le rapport sexuel », lequel ne peut s’écrire d’aucune façon.

 

[10] Sérenpidité :

C’est une sorte de hasard orienté, averti.

Mais peut-être aussi instinctif, comme on dit. Surtout ne pas confondre instinctif avec intuitif, mot qui renvoi directement à la culture attachée à l’individu et son contexte actuel historico-culturel.

 

[11] La barre du signifiant :

Une des choses qui me frappent le plus est la brutalité apparente des changements d’état : Eveil, sommeil, S.P.

Mais Jouvet démontre qu’ils sont le fruit d’une réaction en chaîne électrochimique extrêmement sophistiquée dans les structures du cerveau ; ce qui en estompe l’immédiateté, tout en cernant de plus près le phénomène.

De plus, Jouvet conçoit le fait que si la première phase de S.P. ne survient seulement qu’après une première heure d’endormissement en sommeil léger et réveil facile, avec ondes lentes à l’E.E.G. c’est par la précaution -  phylogénétiquement acquise et toujours retransmise – de s’assurer qu’aucun danger ne rôde avant que le dormeur ne puisse alors se livrer au travail de son rêve en toute sécurité.

Il m’apparat bien tentant de confronter l’alternance « rêve/réalité » à l’opposition linguistique « signifiant/signifié » et « l’insaisissable moment du passage » à l’infranchissable « barre  du signifiant » impérieuse jusqu'à l’exaspération, ou, comme dans le christianisme, au mystère de l’incarnation de la parole divine.

S’il reste des correspondances théoriques à retenir, il est aussi de constater - comme le fait Michel Jouvet - que l’extraction de l’état de S.P modifie les données apprises, dans le sens d’une soumission à la clinique ; comme celle des descriptions du somnambulisme ou du syndrome de Gélineau qui en reproduit quasiment l’inverse.

Un jour nouveau s’ouvre à la traditionnelle philosophie occidentale et à « La Raison Majestueuse », ainsi qu’à la physique qui en est issue.

 

[12] La physique quantique, les états intriqués ?

Au fait, c’est quoi « la mémoire » ?

 

[13]Le Signifiant :

 

 

 

[14] Travail non publié : « Réflexions critiques sur le rôle et la place du non-su, de la tragédie d'Oedipe à l'institution psychiatrique » ; en OCR : pp.5 ; 8-12 / 85.

[-5-]…En 1970 nous terminions notre thèse relative à « l'intérêt des enregistrements audio-visuels en psychiatrie » sur l'éventuelle possibilité qui s'offrirait de pouvoir alors se libérer du carcan nosographique lorsqu'il enferme le malade dans un domaine pathologique. Nous écrivions ceci : « et si le malade sort allégrement du cadre de sa maladie, pourquoi vouloir l'y enfermer ? » Et c'est dans cette optique que nous concevions les apports audio-visuels comme pouvant en quelque sorte offrir un panorama plus varié de ce que l'on pourrait appeler « les égarements humains »…

[- 8-] 1°) La Légende d'Œdipe : Parmi toutes les légendes thébaines, la plus célèbre, la plus pathétique aussi, était celle de l’infortuné Oedipe amené par la destinée et sans le savoir, à tuer Laïos, son père, et à épouser Jocaste, sa mère.

Les aventures d'Oedipe étaient le sujet d'une épopée thébaine, l'Oedipodia, aujourd'hui perdue. Le drame athénien s'en est certainement inspiré.

Labdacos, petit-fils de Cadmos, avait eu un fils, Laïos, qui devint roi de Thèbes.

Laïos épousa Jocaste, fille de Ménoecée, Μενοικεύϛ, et sœur de Créon. Leur mariage resta longtemps stérile. Les époux allèrent à ce propos consulter la Pythie : Celle-ci  répondit que s'il leur naissait un fils, il deviendrait le meur­trier de son père.

Or, quelque temps après, Jocaste eut un fils. Laos se souvenant alors des menaces de l'o­racle fit exposer le nouveau-né sur le Cithéron, après lui avoir fait percer et lier ensemble soli­dement les deux pieds. Un berger recueille l'enfant aux pieds enflés, le surnomme pour cela Oedipe et le porte au palais de son maître Polybe, roi de Corinthe. Le roi et la reine Mérope élèvent tendrement l'enfant.

Oedipe entend un jour certaines railleries sur ses origines : Il part alors pour Delphes, mais l'oracle, au lieu de lui révéler sa naissance lui annonce qu'il [-9‑] sera le meurtrier de son père et l'époux de sa propre aire. Affolé par de si sinistres paroles, Oedipe ne veut plus rentrer à Corinthe, de peur d'y commettre l'affreux crime à l'égard de Polype et de Mérope qu'il tient pour ses parents. Mais la destinée doit s'accom­plir. Sur la route de Delphes à Daulis, à une bifur­cation, il rencontre un vieillard monté sur un char et le frappe à la suite d'une rapide querelle. Oedipe a tué son père Laïos, qu'il ne connaissait pas.

Le trône de Thèbes est alors occupé par Créon, le frère de Jocaste. Mais, à ce moment, le pays thébain est désolé par le Sphinx, montre au visage de femme, aux ailes d'oiseau, à la queue de lion ; ce monstre, aux portes de Thèbes, sur le mont Phikion, pose aux Thé­bains des énigmes et dévore les malheureux qui ne peuvent répondre. Un fils même de Créon a été victime du monstre. Créon, désespéré, propose la couronne et la main de Jocaste à celui qui sauvera le pays. Oedipe qui survient sur ces entrefaites, ne craint pas de tenter l'épreuve. Le Sphinx lui pose la fameuse ques­tion : "Quel est l'animal qui a successivement quatre, deux et trois pieds" ? - "C'est l'homme" répond Oedipe, car l'homme se traîne à quatre pattes avant de mar­cher sur deux pieds et il se sert en vieillissant d'un bâton comme troisième jambe. Oedipe a trouvé l'énigme ; il tue le Sphinx ou, selon une autre version, celui-ci se précipite du haut des rochers. Oedipe reçoit la récompense [- 10 -] promise, le trône de Thèbes et la main de Jocaste qu'il ne reconnaît pas comme étant sa mère. Il a de son union avec elle deux fils Etéocle et Polynice et deux filles Antigone et Ismène. Nais les Dieux ne peuvent supporter le parricide et l'inceste. Une peste terrible ravage alors la terre thébaine. L'oracle, consulté sur les moyens de guérir un tel fléau répond qu'il faut effacer la souillure du meurtre de Laïos et chasser le meurtrier. C'est ainsi que Oedipe est amené à inter­roger le devin Tirésias et à apprendre qu'il est doublement criminel. Jocaste se pend à une poutre tu palais. Oedipe se crève les yeux. Quelque temps après il est chassé de Thèbes par Créon et par ses propres fils. Sa fille Antigone le guide en son exil jusqu'en Attique, au bourg de Colone et c'est là que, sous les yeux de Thésée, roi d'Athènes, il disparaît mystérieusement dans le bois sacré des Euménides.

Les érudits supposent que la, légende d'Oedipe est venue de l'Orient et qu'il faut la ranger parmi les mythes solaires. On a rapproché le mot grec Λαιός  du mot sanscrit Dasyou, l’ennemi, le démon de la nuit. C'est également le re­couvrement du soleil qui était retenu dans les ténèbres, car il est dit que le Soleil, cette Vérité, fut la chose trouvée par Indra et Angiras dans l'antre [-11-] des Panis. Par la destruction de cette antre, les troupeaux de l'Aurore divine qui sont les rayons tu soleil de la vérité font l'ascension de la mon­tagne de l'existence et le soleil lui-même remonte l'océan lumineux d'en haut, de l'existence divine, dirigé par les penseurs comme une nef sur l'onde, jusqu'à ce qu'il atteigne l'autre rive.

Les Panis qui cachent les troupeaux, les maîtres de la caverne d'en bas, sont une classe de Dasyou qui, dans le symbolisme védique, sont mis en conflit avec les dieux voyants et guerriers Aryens. L'Aryen est celui qui fait acte de sacri­fice, trouve le mot sacré de l'illumination, désire les dieux, les fait croître et est élevé par eux tans l'immensité de l'existence véritable. Il est le soldat de la lumière et le voyageur de la vérité. Le Dasyou c'est l'être non divin qui n'ac­complit pas de sacrifices, amasse une richesse qu'il est incapable d'employer à bon escient, car il ne peut dire le Mot ou concevoir la Vérité su­pra-consciente. Il hait le Mot, les dieux et le sacrifice, et ne donne rien de lui-même à l'existence supérieure tandis qu'il dérobe et retient la richesse de l'Aryen. Il est le voleur, l'ennemi, le loup, le dévoreur, le diviseur, l'obstructeur, le receleur. Les Dasyou sont des puissances de [-12 -] l'obscurité et d'ignorance qui se dressent devant le chercheur de vérité et d'immortalité.

Les dieux sont le pouvoir de la Lumière, les enfants de l'Infi­ni, formes et personnifications de la seule divinité, qui par leur aide, leur croissance et leur action humaine dans l'homme, élèvent celui-ci à la vérité et à l'immortalité. On estime que Jocaste* doit per­sonnifier l'aurore qui le matin précède le soleil et semble l'enfanter. Oedipe serait ainsi le jour qui tuerait la nuit, son ennemi et qui s'unit à l'aurore violette dont il est lui-même sorti.

*de ίον, violette en grec.

(Sources védiques recueillies vers 1978 à la bibliothèque Pompidou, à partir d’un auteur non spécifié).

 

[15] Psychique : Il faut évidemment ne pas se priver de faire le même type de remarque sur l’utilisation du mot « psychique », lui-même si souvent mis en opposition au mot « physique ».

Ce mot, également très ancien, a beaucoup changé de sens au cours du temps et au gré des besoins de ceux qui l’ont utilisé.

Au plus près de nous, le mot « psychè » a été adopté par le christianisme (qui s’est construit en grec) pour désigner « l’âme immortelle et immatérielle » qui quitte le corps du défunt au moment de sa mort, (sans que les mots « matière et immatériel » ne puissent eux-mêmes recevoir d’acception simple.

La physique contemporaine elle-même interroge ce concept qu’on aurait bien tort d’appeler « intuitif »

On pourrait mesurer l’étrangeté d’une « conception immatérielle du psychisme » en considérant les simples mécanismes de la mémoire des mots : il paraîtrait difficile de faire croire à un médecin que le support mnésique est immatériel (avec nos mots d’aujourd’hui) * 

Quoiqu’il en soit, tout médecin connaît bien les déficits causés par des lésions anatomiques de circuits neuronaux, ou par des perturbations chimiques précises : il en résulte des sanctions thérapeutiques efficaces.

D’ailleurs, en médecine, c’est souvent le remède qui mène à l’explication de la cause.

Profitons de cette note de bas de page pour faire la remarque que, de même que l’on pourrait dire que « l’inévitable emploi de mots » est sans doute le principal obstacle à une expression orale parfaitement  adéquate, il en va exactement de même avec les mathématiques, dont on voit mal pourquoi de belles formules (expression chère à Paul Dirac) porteraient « en soi » une plus grande valeur d’adéquation aux choses que l’usage des mots : chaque mode d’expression a ses avantages propres, mais aucun ne peut revendiquer un statut de suffisance ou d’absolu.

Il est même étonnant de voir comment on esquive les mystères des mots qui en sont le plus chargés, en les réduisant à de simples lettres (c’est le cas du mot-préfixe « psy »), lettres, qui plus est, qui sont les mêmes que celles utilisées en physique pour désigner les concepts les plus déconcertants (fonction d’onde « psy »)

* Ce qui est vrai ici et maintenant, est faux ailleurs et en un autre temps : De même, on pouvait en dire autant de l’organisation des familles, il y a quelques dizaines d’années, quand leur organisation avait une importance qui a aujourd’hui presque disparue : pratiquement en voyant une famille sans « son malade mental » - autour duquel en réalité tout gravitait – on risquait peu de se tromper en imaginant celui-ci, avant même de l’avoir vu et inversement : C’était comme une photo en positif et son négatif. J’ai écrit quelques remarques sur le sujet ailleurs (deux sœurs ne sont pas deux frères, etc.) mais laissé à d’autres le soin de s’étendre sur le sujet des familles, pour me permettre d’approfondir la question des outils, beaucoup moins étudiée, et pourtant sans lesquels on ne peut rien faire : pour clouer 2 planches de bois, il faut bien avoir un clou et un marteau, même si il faut aussi tenir compte des nœuds et du fil du bois.

 

 

[16] Socrate :

Notons qu’il existe de notables exceptions : C’était le cas de Socrate célèbre pour ses comportements si particuliers : Il lui arrivait de s’interrompre brusquement au cours d’une conversation ; il entendait dieu (théos), son démon (daimonion), la voix (phônè) ; et agissait en conséquence.

.« II ne faisait aucune différence entre les ordres qui lui arrivaient dans son sommeil et ceux qu’il recevait étant éveillé ».

Il lui arrivait de se figer dans des attitudes qu’il conservait plusieurs heures. L’extase de Potidée en est un exemple : Socrate regarda le soleil se coucher un soir d’été puis resta debout toute la nuit dans la même attitude, pour ne prendre congé de l’astre que le lendemain matin après avoir l’avoir salué.

L’aliéniste Lélut considère que Socrate était atteint de « folie sensoriale » (cf. livre numérique gratuit sur Google).

Athènes n’a pas retenu à son encontre de folie. On plaida au contraire en faveur de sa sagesse.

Lui ne se défendit pas, et c’est pour impiété qu’il fut condamné à boire la ciguë.

 

 

 

 

 

De tels états dits « états seconds » correspondent très souvent à des « crises d’épilepsies temporales » (voir articles spécialisés) Certaines de ces crises peuvent durer jusqu’à une semaine, et le malheureux ne garde aucun souvenir des comportements qu’il a pu avoir durant la crise : on a même pu décrire ainsi, dès la fin du XIX ème siècle, un aller et retour en Asie recouvert d’amnésie depuis la prise du billet de chemin de fer.

Rien n’indique que ce fut le cas de Socrate : c’est l’occasion de parler des difficultés du sujet.

Les phénomènes restent souvent inexpliqués même par les médecins généralistes. Il en va de même de beaucoup d’aphasies de Wernicke arrivant directement en services de psychiatrie.

Les patients arrivant alors dans les services de psychiatrie peuvent même y rester si le médecin d’accueil ignore tout de la neurophysiologie cérébrale.

Ces états sont pourtant parfois totalement curables si la lésion est décelée et peut être traitée.

On rappellera donc encore une fois l’étendue des conséquences catastrophiques qu’a engendré en 1970 la décision de séparer la psychiatrie de la neurologie - dernière attache qui la reliait encore à la médecine – livrant d’autant plus les malheureux à l’incompétence pourtant avouée de l’administration en ce domaine.

Enfin, on ne saurait mieux montrer qu’avec la présente argumentation psychologique du docteur Lélut en 1836  le transfert massif qui a été alors opéré « du religieux vers le psychiatrique » (impiété en Grèce, => folie en France) répondant bien ainsi à sa définition de « médecine de l’âme », mais surtout occultant indistinctement de respectables aspirations : par exemple ce qui ne peut être que appelé hérésie à l’échelle collective, peut facilement être confiné sous l’appellation de folie à l’échelle unitaire.

 

[17] On  remarquera que curieusement la question du temps

semble ne pas être aussi prégnante qu’on a l’habitude de le dire et ne figure nulle part dans la déclinaison étymologique des signifiants de la vie : En sanscrit : jivàh (vivant)  => bios (grec) ; et  => zâo (sain) (cf. le « saô => sô -  dans Sô-crate) ; zoè (vie) zoon (animal) ; hugiè (hygiène, sain) ; vivere (vivre), etc.

L’image du chat de Schrödinger est frappante et renvoie aux si troublants nommés « instinct de vie / instinct de mort » ; mais la vraie difficulté n’est pas là : Elle est, dès l’origine, dans la question d’un « changement d’état » – qui est le paradigme même de l’introduction de la fonction temporelle – que celle-ci ne soit qu’illusion ou non ; d’ailleurs est-il justifié de traiter différemment ce qu’on appelle « illusion » de ce que l’on appelle « non-illusion » ?

Et ce temps, que nous nous imaginons fallacieusement comme un continuum, de quoi pourrait-il être bien fait, sinon justement de « changements d’états » entrecoupés de « coupures » – avec les fantaisies que l’on sait, au sens propre du mot : « comme il apparaît » - comme il en va des images cinématographiques ?

Tel un colleur d’affiche, nous collons des coupures : telle pourrait en effet bien être la plus fondamentale activité de notre conscience. 

 

[18] Hyper-capnie :

La production de « gaz carbonique = CO2 = di-oxyde de carbone », est le résultat de la « combustion cellulaire » animale.

Et, Dieu merci, la combustion cellulaire animale ne produit aucun composant gazeux de nature toxique pour l’organisme, au contraire du « CO1 = monoxyde de carbone », produit par les combustions de bois, charbon, pétrole, etc., à côté d’autres gaz, mortel parce que se combinant irréversiblement à l’hémoglobine, et donc « in-éliminable »..

CO et CO2 sont produits par les combustions des carburants ligneux (bois) ou, fossiles de nos moteurs à explosions, cheminées, usines, ou le kérosène de nos aéronefs, etc.

Le « CO2  di-oxyde » est plus léger que l’air alors que le « CO1 Mono-oxyde », est plus lourd que l’air.

Enfin, aucune respiration animale ne rejette de micro-particule.

Cette remarque prouve une fois de plus – comme je me tue à le répéter – car elle est valable aussi dans bien d’autres domaines – que pour la conservation de la vie « l’élimination » est au moins aussi importante que « l’absorption ».

Mais elle reste moins facilement commercialisable – tout comme la sobriété - malgré les efforts déployés pour tout commercialiser.

L’enseignement sur ces sujets simples est si peu dispensé au regard des enjeux actuels qu’il vaut la peine de rappeler « qu’un enseignement authentique des bases de la biologie, comme condition tant de décisions individuelles responsables, que de conversations avisées des plus banales, est devenu une nécessité publique ».

Cela reste encore possible au moment où il nous revient d’entendre des plus déshérités que « recevoir un enseignement est une chance ». Ne l’oublions pas.

Et il ne m’a jamais été donné d’avoir à regretter d’avoir expliqué à personne « qu’il arrive toujours un moment où chacun doit, dans la mesure du possible, devenir son irremplaçable médecin » comme je l’ai aussi expliqué en d’autres pages traitant de « naissance, besoins et limites de la médecine ».

 

 

[19] Dirac :

Prophétisa l’existence de l’antimatière.

Occasion de rappeler que contrairement à ce qui se dit un peu vite, même notre bonne vielle algèbre apprise au lycée, aussi précise soit-elle, comporte des indéterminations : le nombre 4 admet deux racines : +2 et –2 etc.

 

[20] « Mental et non : psychique » :

Lire « l’Avant Propos » de la Thèse de Médecine (Lyon 1906) de mon GPP clic lequel il va jusqu’à parler de « cicatrice mentale » à propos d’une « cicatrice chirurgicale de la région inguinale »…en arguant de quoi je me permettais de renvoyer plaisamment à mes détracteurs caustiques « qu’il faut bien trois générations pour former un bon médecin ! ».

Moins triviale que l’allusion populaire à « tout ce qui se pense au-dessous de la ceinture », le psychanalyste Jacques Lacan avait trouvé : « Je pense avec ma panse ! »

Et en ce monde dans lequel on croit tous les jours redécouvrir la Lune, c’est bien une des seules choses qui n’ait pas changé.

 

[21] Cf. Etymologie du mot « fou » : « follis-follem » = « ballon » => « le fol ; le fou »

 

[22] « Le médecin laissera au juge le soin d'établir, dans un but social, une responsabilité morale limitée artificiellement au Moi méta psychologique. Tout le monde sait à combien de difficultés il se heurte pour donner à ses conclusions des suites pratiques qui n'aillent pas à l'encontre des sentiments humains »

S. Freud in : « Quelques notes additionnelles à l'interprétation du rêve dans son ensemble ».

 

[23] Aristote aurait pu aussi remarquer que l’homme n’avait ni poils ni plumes, ni griffes ni crocs, qu’il combattait autrement, qu’il était le seul animal à faire cuire ses aliments ; mais il ne pouvait pas savoir qu’il est aussi l’un des rares animaux à ne pas fabriquer la « vitamine C » dont il a  besoin - et dont la carence fit tant de ravages chez les marins, jusqu’à l’introduction du choux et du citron dans leur alimentation, grâce à l‘intuition de Cook - ce qui ne nous semble pas moins important : Leçon d’humilité propre à nous rappeler qu’il reste encore tant de choses que nous ne voyons pas !

 

[24] Mental : employé dans cette étude au sens très précis où nous l’avons défini en page d’accueil, en suivant son étymologie indo-européenne, et la présence d’une lexicographie très riche en dérivés, tous de même sens, engendrée dans le vocabulaire des langues romanes et anglo-saxonnes (« man » ; et « wo-man » si le « man » a un « utérus, « woom ») ; et dans les langues romanes, à commencer par le suffixe omniprésent « - ment » qui signifie simplement « - à la manière de ». Et comme « manière » est dérivé de « main », issu lui-même « du latin « manus » dérivé de cette même racine « men - » (« men-ayati » = « il pense », la boucle est bouclée.

Le mot « psychique » employé trop souvent au sens passe-partout de « joker bon à tout faire » à tort et à travers, sans définition préalable, proche par son origine de « psychros » (= « froid ou air froid ») apparu à une époque où l’on ne connaissait pas l’oxygène, et que l’on a adopté en français uniquement dans les composés techniques  (« psychromètre ») sera utilisé  le moins possible ici.

Prenons le soin de conclure avec André Mirambel  (in : conclusion de l’introduction de la « Grammaire du grec moderne » ; Klincksieck  Paris 1947) :

« La langue est devenue de plus en plus concrète et verbale, concrète par l'affaiblissement des moyens d'exprimer les notions abstraites, verbale par la disparition quasi-totale des formes nominales du verbe, et la projection de l'aspect verbal hors du verbe…

… Ainsi, dans le verbe, aspect et temps; ainsi, dans la phrase, caractère synthétique marqué par la flexion contrastant avec le caractère analytique marqué par le développement des tours périphrastiques et prépositionnels.

A la différence des langues romanes occidentales, l'originalité du grec a consisté, devant ses tendances analytiques, à réparer la flexion au lieu de la détruire. »

C’est l’un des nombreux points dont nous tirons arguments pour penser que c’est la langue grecque – et non, comme on l’enseigne, « les invasions germaniques »  – qui a fait « exploser » la « langue latine » (synthétique) en « langues romanes » (analytiques) (italien, roumain, espagnol, portugais, français) dès le Haut Moyen Age.

La langue grecque est la seule de tous les pays conquis par Rome qui ait su résister au latin – tant en Europe, qu’en Orient et en Afrique - et ni le christianisme ni la médecine n’ont été construits en allemand.

Bien plus, la langue du vaincu s’est imposée au vainqueur comme langue de culture, de créations et de précision.

La culture grecque s’étendait alors d’Est en Ouest de l’actuel Pakistan jusqu’à la Sicile, et du Nord au Sud du Dniepr en actuelle Russie jusqu’en Haute Egypte.

Beaucoup de toponymes sont restés des noms grecs, comme Nice (en grec « Nikè » = « la victoire ») ; Antibes (« Anti-polis » = « en face de la ville ») ; « Massilia => Marseille » ; « Emporion » en Espagne ; les « Nea-polis » (=> « Napoule », « Napoli ») ; les «Tri-polis » un peu partout, etc.

Les Gaulois – quand ils écrivaient – utilisaient l’alphabet grec.

C’est ainsi que la langue grecque a finalement irrigué de toutes parts ce qui deviendra la langue française depuis bien avant sa naissance, à côté de la langue latine du conquérant officiel, elle-même également de plus en plus nourrie de structures et de vocabulaire de la langue grecque.

 

[25] 1) La situation thérapeutique est « duelle » (patient-soignant) :

C’est dans le sens de l’inutilité d’apporter ici une présence tierce de « perturbant voyeur » que nous disons que la situation thérapeutique est « duelle ».

2) Langue administrative et langue de la biologie ou de la physique :

Nous avons déjà eu l’occasion de constater que presque tout le vocabulaire exprimant la biologie est emprunté au grec, alors que presque tout le vocabulaire exprimant le langage administratif est emprunté au latin. L’esprit de ces deux langues est très différent.

La fréquence des emprunts ici remarquée pour chaque langue n’est pas un hasard, et correspond d’assez près à notre distinction entre « individu ou élément administratif (mot « mental » par exemple)» et « l’extrême subtilité » de ce que l’on n’arrive en fait jamais à bien cerner par les mots, en matière de biologie ou de physique - ces deux derniers mots étant d’ailleurs eux-mêmes entièrement grecs.

Le mot « psychisme » par exemple n’a pas sa place au tribunal, sauf à brouiller les esprits.

Malgré la tyrannie de l’emprise administrative, elle n’est jamais parvenue, depuis 2000 ans, à faire disparaître le grec, seule langue d’ailleurs qui ait su résister aux colonisations romaines.

L’une et l’autre langue en ce sens sont les deux piliers de ce qui a commencé à devenir la culture gréco-latine devenue la notre, mais cela depuis bien avant l’apparition des langues romanes.

Après la colonisation de la Grèce (en –146) beaucoup d’hommes cultivés étaient parfaitement bilingues ( la culture du vaincu ayant triomphé de celle du vainqueur) et appréciaient de l’être, pouvant ainsi exprimer certaines idées en une langue et d’autres en l’autre.

On ignore souvent que Jules César parlait parfaitement le grec, et c’est en grec qu’il s’est adressé pour la dernière fois à son fils Brutus lorsque ce dernier l’a poignardé devant la curie de Rome : « Καί σύ τέκνον ! », ce que toute la tradition, bien plus ignorante, a rapporté en latin jusqu’en nos écoles d’aujourd’hui : « Tu quoque mi fili ! ».

Il est inutile de s’attarder sur tout ce que l’on peut inférer – en matière scientifique particulièrement - de ce genre de situation historique.

 

[26]

Cf. P. Chantraine :

 

 

 

[27]

 

In : Harvard College, 2016, etc.

 

 

 

[28]

[29] « Archè » = « Commencement ; principe ; autorité ».

Il est intéressant de remarquer que le sémantisme et la grammaire originelle de langues plurimillénaires partagent souvent entre elles des points communs remarquables - qui sont pour nous enfouis - comme ici celui de faire abstraction du temps, tant dans le vocabulaire que dans les formes verbales – conjuguées selon ce qu’on appelle « l’aspect » et non « le temps » du verbe.

Est aussi notable l’accord au féminin singulier des pluriels neutres, considérés comme « substance » et non comme « éléments », quand bien même il s’agirait d’animaux : « Ta zoa trechei » (règle « Les animaux courrent ») : ce mot au pluriel neutre fonctionne ici comme un générique : c’est « l’animalité » qui est une et s‘accorde au singulier.

La langue arabe possède également ces particularités.

Qui plus est, au moins en grec, arabe et latin, la désinence finale du pluriel neutre est très souvent « - a », ce qui l’apparente alors à une terminaison de féminin singulier (cf. natura en latin) Or le féminin singulier prend très souvent le sens d’unité dans le genre dont provient sa racine.

Ainsi une même apparence grammaticale singulière, tantôt se rapporte à l’unité si elle est un féminin singulier, tantôt au générique si elle est un pluriel neutre.

 

[30]

 

Dans le christianisme, sans doute la parole est-elle en place 4 ème, étant Dieu, mais personne n’a jamais dit que Dieu était 4, sinon que Dieu est à la fois 1 et chacune de ses 3 hypostases.

 

Dans « La Genèse » (de la « Torah,») il est écrit : «  Dieu dit : « Que la lumière soit » et la lumière fut ». Dieu est ici premier, et c’est lui qui profère la parole, mais son nom à lui « YW » est imprononçable et il est non représentable. Par la parole, il crée la lumière, mais il n’est pas la lumière.

 

On signalera ici la problématique, très souvent signalée, de Démocrite avec la vue (et la poly- sémie du mot « idea » en grec) : selon de nombreuses sources, peut-être légendaires, mais légendes non sans importance, il se serait lui-même crevé les yeux « pour mieux voir » sans être importuné par ses yeux.

Le même thème n’est pas rare : Devin, Tirésias est aveugle.

Et Jésus dans les Evangiles : « Ils ont des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre … ».

 

A l’inverse de la Torah, le Saint Jean du « christianisme » déclare : « En archè èn o logos … kai o logos èn o theos …kai o logos sarx égenéto » = « Au commencement était la parole … et la parole était Dieu …  et la parole devint chair ».

Nous avons vu dans la « trinité du christianisme » un apport de la « triade osirienne », mais christianisée : En Jésus lui-même nous voyons à la fois un ultime pharaon et un premier chrétien :

L’Egypte désormais subjuguée par Rome n’est plus.

Jésus, par sa mort, rejoint son père Osiris, comme tous les pharaons. Mais il est le dernier.

En revanche, il devient le premier chrétien, car par son martyr par Rome ( « marturos » = « témoin » = « chahid ») il commémore le massacre d’Osiris par Seth, car il a été envoyé pour témoigner ; pour être porteur de la « bonne nouvelle » - « Eu angélos » => « Evangile » : victime expiatoire, en expiant la faute  (felix culpa), il offre désormais l’accès à « La vraie vie », la vie de félicité éternelle dans l’au-delà, à tous ses partisans, appelés chrétiens (de « christos = embaumé, oints ») après leur avoir enseigné qu’ils vont y être jugés selon leurs actes – comme tous les défunts (c’est pourquoi l’enseignement a valeur universelle : « catholicos » = « universel ») au Tribunal de Dieu.

 

 

 

[31] Zeus 

Tout bon traducteur rappelle toujours opportunément qu’un texte – ou une pensée si pensée il y a - est in-interprétable hors de son contexte, non seulement linguistique mais aussi culturel dans son sens le plus précis et daté, accompagnant chaque action au quotidien de la vie.

De même aujourd’hui, on ne devrait jamais oublier que dans toute l’aire linguistique dite indo-européenne, nous sommes façonnés par la double prégnance des traditions religieuses de culte rendu à Zdeus, Deus, Dieu, etc. dont le sens se réfère à celui de lumière, et des mots dies, jour, etc. qui sont au quotidien la face profane du même sens, issus du même étymon.

Il n’est pas impensable que l’on doive en rapprocher un vocabulaire chinois apparenté à «  » comme me l’avait exposé un érudit asiatique.

En deçà de ces formulations hypothétiques, peut-être ne rencontrerait-on plus que de simples onomatopées comme dans les films. Certains chercheurs se sont avancés très loin dans cette direction.

Proche de ces propos, un possible rapprochement particulier m’a toujours intrigué : dans la langue arabe la racine de chaque mot est habituellement trilitère, c’est à dire faite de trois consonnes ou semi-consonnes (y et w) et changer une seule parmi ces trois consonnes de la racine, permet d’exprimer un sens légèrement différent de celui de la première racine, mais encore lié à elle, et ainsi de suite.

Et en langue arabe le temps a pour racine « wqt », et l’arrêt a pour racine « wqf », comme on le voit écrit sur les panneaux de stop.

Or on retrouve une association sémantique voisine en grec et en latin : en grec, interrompre se  disait « temnô » (racine présente dans le mot a-tome) et en latin le temps se disait « tempus », avec le même sens de coupure (d’où tempête, etc. « suave mari magno… de Lucrèce ») ; temnô et tempus étant issus du même étymon.

Mais les rapprochements les plus évidents entre ces langues sont des faits de grammaire et sont nombreux, faits assez rarement soulignés, outre que les alphabets sont de même origine. Les similitudes de vocabulaire découlent en général d’emprunts.

 

 

[32] Le sujet passe, l’objet demeure :

On n’est pas loin ici de ce qu’on appelle désormais couramment le « formatage » des individus.

On peut alors poursuivre la comparaison de l’individu avec le « DVD », mots qui résonnent d’ailleurs bien ensemble : le disque ne sera complet qu’après une « finalisation » qui le rendra alors apte à véhiculer indéfiniment l’information qu’il contient, devenue indéfiniment reproductible.

Mais dans ce couplage sujet/objet représenté par le disque/et son contenu, c’est justement ce dernier qui en fait la valeur, ce qui représente alors une configuration exactement inverse de celle que valoriserait le culte de l’individu…

Une telle valeur promue – comme dans un monde à l’envers - issu du contre-sens aristotélicien, ouvrirait tout grand les portes du commerce (des véhicules !) et de la dictature des apparences, enveloppes développables à l’infini, comme vêtements de mode, peintures ou même leurres végétaux et animaux dans lesquels le savoir faire de la nature excelle.

On pourrait, à la façon de Socrate, dans « le symposium (= Le Banquet) » de Platon, y déceler les possibilités infinies de développements d’enveloppes enveloppant l’objet de l’amour – qu‘il compare aux écrans que sont pour nos yeux les enveloppes des « poupées russes » supposées pouvoir cacher indéfiniment les « figurines qui sont à l’intérieur » (« ta enta agalmata » ) dont Socrate utilise l’image pour désillusionner Alcibiade des pièges de l’amour : C’est en effet alors la seule imagination d’Alcibiade qui lui fait supposer l’existence d’un objet à l’intérieur de ces enveloppes, dans le cas de l’amour.

Hors cette explication de l’amour, que sont les objets intérieurs des autres véhicules, de véhicules d’autres couleurs ?

On parle maintenant de façon analogique de la couleur des quarks : c’est la chromodynamique quantique. On y trouve même les anti-couleurs, etc.

Surgissent de nouvelles questions qui ne peuvent qu’en faire naître d’autres : L’objet est-il toujours une émanation du vide comme le soutient Démocrite ? Les véhicules transportent-ils toujours l’émanation du vide ? Quelle est alors la nature de ce vide ?

Contentons-nous de seulement cerner les limites de notre comparaison : L’individu est comme un véhicule. Il est d’ailleurs périssable : Le « véhicule » passe, mais « le véhiculé » demeure.

Cependant l’image de l’image a ses limites : celles du leurre inhérent à toute image, qui dépend toujours de l’interaction objet-sujet.

Toutes les traditions en ont toujours eu conscience.

On peut le dire de façon structuraliste en linguistique : « le code change, mais le message demeure ».

Ou bien de façon lacanienne : « les écrits volent, les paroles restent » ou encore « un signifiant représente le sujet pour un autre signifiant ».

Il y a mille façons d’exprimer la dualité : On pourrait aussi bien parler de « message et de messager » et dire : « la matière est le messager du vide ».

Pour les structuralistes, c’est l’interaction même qui fonde l’existence.

Au total, notre culture des images et de l’emballage se comporte comme une implacable conséquence de ces prémisses, leurres contre lesquels pourtant tous les sages avaient cru bon à tort ou à raison de nous mettre en garde.

Mais variables et alea sont multiples, jusqu’à même pouvoir remettre en cause nos brillantes classifications.

Et ne cessons pas de nous méfier des comparaisons trop belles : « ceux qui font de la rhétorique pour les belles paroles, sont comme ceux qui font des fausses fenêtres pour la symétrie : ils ne cherchent pas à penser juste, mais à faire des figures justes » Pascal.

 

[33] Naissance :

C’est au fruit qu’on reconnaît la graine : on dirait que personne ne s’est jamais aperçu que le « big bang » en tant que « naissance de l’univers », est inscrit dans le sens même du mot « nature » qui est le participe futur du verbe « naître ». C’est ce qui s’appelle « un effet de signifiant ».

Mais « nature » en dit plus de par son  « fu-tur » : ce qui est toujours devant naître

(cf : étymologie en note de bas de page).

 

[34] Quiproquos sur le mot « atome » :

Les transformations aristotéliciennes de l’expression « idée atomique », dénaturant le concept démocritéen pour en faire un « corps atomique », sont maintenant connues et déjouées – Heinz Wismann en parle longuement – mais le quiproquo aura duré longtemps.

 

[35] Individualisation :

On remarque donc avec « l’opération d’individualisation » faisant apparaître un corps nommable, la similitude signifiante frappante qu’elle présente avec n’importe quelle réaction physique faisant apparaître par une équation de nouveaux atomes ou particules, parfois même bien avant de les détecter.

Mais les produits de « l’opération d’individualisation » (« chose » et « in-dividu »)  seront appelés par le linguiste « signifiants et signifiés ».

Si « le corps » change quand « le nom » reste le même, le linguiste appelle l’opération « glissement du signifié sous le signifiant ».

L’inverse existe également.

 

[36] Halo de lumière :

Cf. Poincaré : « Notre connaissance est comme un halo de lumière : au fur et à mesure que le halo s’agrandit, l’ombre qui l’entoure augmente d’autant »

 

[37] La matière des images du cerveau :

Car ces courants électriques ont donné naissance à « de la matière » (comme on dit) dans le cerveau – neurones, etc. - et ce sont bien les informations de ce qui a été conçu – on ne sait trop comment – par les perceptions, la pensée, les échanges, le partage avec son entourage (il n’est pas du tout certain que tous les groupes humains partagent les mêmes « visions ») qui ont créé cette matière.

Au point que – et c’est tout à fait remarquable – il n’y ait plus aucune différence entre ce qu’un sujet peut prétendre voir de ses yeux, ou entendre de ses oreilles, et les images et les sons que peuvent lui faire surgir la stimulation de zones appropriées par des électrodes placées convenablement dans son cerveau.

On dit que « la beauté d’une femme est dans les yeux de celui qui la regarde »

Mais on peut maintenant être plus précis : sa beauté est toute entière dans les « neurones du lobe occipital » d’icelui ; autre référentiel pour évoquer « l'aspect » de « la belle Hélène » (« idea » dans l’Iliade), dont l’enlèvement valut une guerre.

Images :

Ces dites «  images », terme par lequel nos auto-proclamés « matérialistes » contemporains traduisent le mot grec « idea », sont « vues » - quand elle sont aperçues dans notre « soi-disant extériorité » - par notre sens de « la vue ».

Alors, l’objet qui est vu, dont « l’image » est reconstruite en définitive dans notre lobe occipital (qu’on appelle celle-ci « image » ou « idée » n’a ici aucune importance) est vu grâce à la sensibilité de notre rétine à des longueurs données de photons déterminés auxquels elle est sensible.

Une sensibilité d’organe différente (rétine ou autre) sensible à d’autres longueurs d’ondes photoniques (comme c’est le cas des abeilles (=> vers les UV) ou des serpents (=> vers les IR), nous donnerait de l’objet une acception totalement différente : Si notre rétine était un récepteur sensible exclusivement aux longueurs d’ondes des rayons X, nous ne verrions de tous les passants que nous croisons, que le squelette, et rien d’autre.

Serait-ce le même monde ou un autre ? Une telle question n’a aucun sens.

C’est peut-être là l’exemple le plus immédiatement tangible de « l’a-morphisme radical  pour nous » « l’illimité en tout, illimité en espace et illimité en temps, sans commencement ni fin » de tout objet non nommable ou non dé-fini-ssable, par ses qualités, ses mesures, etc.

Le propos est déjà ancien : « La Genèse » dit en résumé que tant qu’Adam est ignare, il ne connaîtra pas la mort ; mais sitôt qu’il « sait », sa vie devient bornée.

 

[38] Les mots « indéfinissables » sont pourtant « définissants ».

On trouve maintenant de nombreuses séquences « Youtube » remarquables d’Etienne Klein sur le web.

Pourtant, ses exposés comprennent souvent des bornes – parce que souvent considérées aujourd’hui comme indépassables – tant  en linguistique (« mots dit premiers ») qu’en physique (« mur de Plank, équations ineffables, etc).

Pourtant, dans le domaine du langage, il est tout à fait probable qu’il n’existe pas de « mots premiers », pas plus que dans le domaine de la pensée – si pensée il y a - « d’idées premières ».

Nous voulons souligner ici que les idées rapportées aux mots sont elles-mêmes glissantes ( « glissement du signifié sous le signifiants »).

Bien plus, s’il il a des mots indéfinissables – pour nous -  ils n’en sont pas moins « définissants », et les mots, les idées, les images, bref, les signifiants, sont même la seule chose qui soit apte à définir un contour, une finitude.

Ainsi, « le temps » (celui du mot « time » (origine latine), en anglais, et non pas « weather », car l’anglais a 2 mots là où nous n’en avons qu’un, se rapporte à la coupure et est apparenté à tout se qui se décline avec « -tomie » dans nos mots composés venus du grec. Ce n’est pas rien.

De même, le mot « matière » se rapporte à « mater », « la souche vivante qui donne des rejetons vivants », ce qui n’est pas rien non plus.

Les archéologues n’ont certainement pas fini de nous instruire. (clic)

Leroi-Gourhan est peut-être le maître, très sage et très prudent, avec lequel il convient le mieux d’aborder cette discipline récente. Il se garde bien de faire parler les morts.

 

[39]  « Mono-mnésique » pour la vie éveillée et « poly-mnésique » pour l’état de rêve.

Les choix des mots , quand on cherche à exprimer des conceptions nouvelles est toujours difficile.

Soit les mots n’existent pas, soit on fait sortir un mot de sa signification habituelle.

Finalement, j’aimerais bien dire « Mono-mnésique » dans le sens d’une « mémoire d’un seul type », d’une mémoire dans une seule dimension, la banale, en règle générale.

Pourquoi et comment me vient ce mot ?

Je n’aime pas beaucoup le mot « psychique » qui signifie « âme », mais qu’on n’emploie plus jamais dans ce sens. C’est même assez grave, problème qui est ici hors sujet.

j’aime bien le mot « mental », parce qu’il est très archaïque (encore une fois le latin est plus archaïque que le grec) et est issu d’une riche famille qui a donné des rejetons dans des direction si multiples qu’un esprit contemporain a du mal à les réunir : Il correspond au sanscrit « men-ayati = il pense ».

Ces dérivés de « men - » ont donné par le latin des mots aussi variés que « mental, mensonge », mais aussi surtout « main » (via « manus ») et ont des correspondants dans « la branche Nord des langues indo-européennes » avec « man » = homme » (carrément ! – si je puis me permettre de parler ainsi).

Pour dire « femme », l’anglais ajoute « woom = matrice, utérus », ce qui donne « woman ». En allemand aussi existe « man » dans le même sens, puisque c’est le pronom « on » et que le « on » français, c’est « homo » en latin..

Mais cette racine a donné aussi au grec : on trouve par exemple « memnao = je me souviens », d’où viennent en français « mnésique » et « mémoire ».

On trouve encore en grec « mania » qui signifie plus ou moins « la folie », mais l’évolution de la langue grecque a été si fulgurante dans le temps, qu’il faudrait y regarder de près selon les époques.

Par contre, en grec, « main » vient d’une toute autre racine qui a donné « chir - »  et qu’on retrouve en français dans le mot « chir-urgien ».

Enfin et pour suspendre ici, la mémoire est la condition du langage, et le langage est la condition du « savoir… conscient ou inconcient »  (bien que les mots aient des allures de pléonasme), mais justement en opposition au « refus de savoir », par détournement, d’une manière ou d’une autre, ce qui est différent aussi du « non savoir » par non perception, etc.

On n’en finirait pas avec ce mot…

Ces précisions seraient pourtant nécessaires à ajouter pour faire rentrer la biologie en congruence avec le domaine de la science énonçable, ce qui est radicalement impossible.

Car il y a du « savoir » et du « non-savoir » en biologie (animale et végétale) de différents types (« savoir » comme « mémoire » dans l’immunité procurée par un vaccin) qui ne s’oppose apparemment pas au « non-savoir », mais à une sorte d’état de virginité, ce qui est différent : pas de rejet du savoir ici, sinon ignorance pure et simple.

La plupart des vaccinations sont spontanées dans la nature, et bien malin celui qui peut dire :« j’ai tant de globules blanc, polynucléaires, de lymphocytes etc. »

En vérité, je n’en sais trop rien.

On ne peut ni tout dire ni tout classer, ni trouver de lois sans exceptions.

Il y aurait long à dire sur les différentes sortes de « non-savoir », et surtout, on ne pourrait sans doute pas tout en dire, faute de langage pour le dire.

Cette petite digression nous ramène bien à la page web précédente :

J’avais été surpris que la psychanalyse ne doive rien à la physique quantique dont pourtant l’apparition lui est à peu près contemporaine, le tout en quelques décennies, si l’on veut tenir compte dans les 2 cas des prémisses à partir de 1900.

En réalité, il convient sûrement de moduler ce propos hâtif, car, ne s’agirait-il pas plutôt, dans les 2 cas d’une seule et même thématique, exprimée quasi-simultanément sous 2 visages différents, tout en s’ignorant probablement.

Mais l’air du temps étant le même a bien pu être respiré de même, et même, en jouant à peine sur les mots, « inspirer » de même façon ?

Dans ce cas, le « poly-mnésisme », lieu « des états superposés », c’est ce que Freud a appelé « l’inconscient », et le « mono-mnésisme », le « conscient » qui élimine par forçage la « superposition », état pourtant plus fondamental : la concordance semble parfaite.

Ce « formatage » de la vie éveillée élimine l’inconvenant qui devient « le refoulé », lequel va se réfugier où il peut..

Mais il y a des « fuites » : les « lapsus », les « actes manqués », les « dé-lires » (= hors du sillon) », à propos desquels d’ailleurs il faudrait bien aussi trouver un mot pour dire le contraire, c’est à dire quand on pense que tout va bien, que tout est conforme ; que « ça va bien la tête ! »

Il faudrait dire quelque chose comme « intra-lire », mot qui choque un peu l’oreille, peut-être parce que, à y regarder de près, on sait bien que ce n’est jamais vraiment le cas, pour quiconque.

Cette correspondance « physique quantique – psychanalyse » pourrait donc être poussée très loin. et mériterait d’en dire beaucoup plus.

 

[40] La question qui vient alors immédiatement ici est : « Mais qu’est-ce donc qu’un monde ? »

Il va sans dire que notre propos ici va à l’opposé des engouements actuels de l’astronomie pour la recherche des exo-planètes

Autant développer de vastes miroirs pour s’y mirer encore et toujours, y mirer la terre et tout le genre humain !

Comme on voit le sens de la révolution copernicienne a été pris dans son sens le plus étroit de la mécanique.

A en juger par ses retentissements dans le domaine des croyances religieuses, la portée de son dire ne se limitait manifestement pas là.

Mais on a su l’emprisonner, et dans l’ensemble, l’homme cherche toujours partout à ne se retrouver que lui-même, que ce soit sous sa forme « d’ homo – hominis – hominem » ou « d’ humus – humi = la terre, en latin».

Faire une découverte ici impliquerait au contraire « d’enterrer le terre et tout ce qui s’y rapporte ».

Les éclairs de lucidité ici ont toujours été rares.

Pourtant un proverbe dit bien que l’on récolte ce qu’on a semé ! comment lire ce proverbe ? Condamnation ?

Alors, il faudrait soit ne pas semer, soit ne pas récolter.

 

Et les réponses à cette question « qu’est-ce qu’un monde ? » qui régit pourtant apparemment notre quotidien – et qui n’a aucune raison d’être a priori sémantiquement creuse – sont surprenantes :

On peut grosso modo les ranger sous 2 rubriques :

§         Pour les religieux, elle devient généralement : « qu’est-ce que Le monde d’ici-bas, et quelques fois celui de l’au-delà ». Et, pour eux, de s’appliquer à les définir au mieux, mais en tant qu’unitaires et limités.

§         Pour les scientifiques (au sens de « non-religieux » donné aujourd’hui à ce mot – et dont la caractéristique est de l’opposer aux précédents en laissant la place au doute, aux remaniements, etc.) la question est immédiatement traduite en langage purement mathématique, souvent opaque – et faisant particulièrement ici intervenir les groupes et sous groupes de la théorie des ensembles : Les boîtes s’emboîtent et tout devient « logique », pour ne pas dire aristotélicien, faites d’axiomes et de raisonnements dans un carcan convenu, parmi lesquels certains principes, comme celui de la non-contradiction y prennent valeur intangible, et pourtant…

Y prennent aussi beaucoup de relief en physique « des constantes » considérées comme universelles, telles la vitesse de la lumière dans le vide, l’invariabilité des lois de l’univers au cours du temps, etc.

Retour donc à la case départ, ou à la rigueur à la case Archimède et sa découverte de l’incalculable qu’on appellera bientôt « pi ».

Mais de propos sur notre sujet : celui des communications des êtres et de leurs mondes : rien.

 

[41] On ne devrait pas confondre service public et service étatique :

Nos « services publics », destinés à être rendus à un public qui les aurait demandés, dès lors qu’ils sont soumis aux doubles décisions de « l’administration de l’Etat » et des « considérations commerciales », en sont à un certain point les enfants devenus monstrueux.

Car, même lorsque l’Etat émane du peuple, il n’en va pas forcément de même des représentations commerciales.

« L’union du commerce et de l’administration » engendre partout des monstres – comme on le dit à tort des unions entre cousins (on voit avec les problèmes de greffes que la carte génétique entre frères et sœurs n’a rien à voir avec le phénotype et les suppositions hâtives de compatibilité chromosomiques) - mais comme on le dit avec raison des « relations incestueuses ou abusives mère-enfant » (pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les chromosomes).

La distinction entre « services d’Etat » et « services publics » serait essentielle à faire valoir : Même lorsque les domaines de « l’administration de  l’Etat » s’ étendent,  même seulement  parce qu’elles changent d’échelle - pour passer de celle de la France à celle de l’Europe ou du monde - les « services publics », eux,  qui ne relèvent pas de « l’administration de l’Etat » mais du peuple,  peuvent être dans le même temps affaiblis.

En Mai 1968, le pays avait été paralysé durant un mois. Mais aujourd’hui, du fait des fermetures nombreuses invoquant en général, mais peut-être quelquefois à tort, des raisons économiques, c’est tout au long de l’année, et au fil des ans, que les insuffisances des services publics deviennent manifestes !

Dans tous les cas, le choix des priorités a une valeur décisive.

Individualisation et dé-solidarisation :

Ceci n’est qu’un répétition de ce que j’écris sur toutes mes pages depuis fort longtemps : On peut le répéter une fois de plus à propos de cette dialectique de « l’atomisation de l’individu » :

Ce  qui en ressort, ce n’est pas du tout « l’individualisme » qui n’est probablement  désiré par personne, mais bien une « individualisation » qui en est le contraire et ne se limite pas au tampon de la mairie et de l’Etat, mais pousse de plus en plus loin et profondément ses ramifications contraignantes dans la vie quotidienne de chacun, comme on le voit avec les automobiles de plus en plus petites et individuelles, les téléphones de plus en plus individuels, la disparition même des cabines téléphoniques, des toilettes publiques, des boites aux lettres postales rendues de plus en plus inaccessibles, la disparition pure et simple de toutes les voies réservées aux seuls piétons même au milieux des parkings aux sorties des gares et des RER et devant les super-marchés, de tous les lieux de rassemblement de proximité, églises, épiceries, petits commerces, petits écoles, lieux de rassemblements de toutes sortes, et en revanche, multiplications des pistes cyclables de loisirs et autres aires de jeux dans lesquels personne ne peut s’arrêter ni se parler – sinon s’insulter ; vocabulaires complètement détournés de leurs sens, comme les apologies d’un nomadisme fictif qui n’est que fidélisation à un chargeur téléphonique, à des fils électriques, à des tuyaux de pompes à essence, etc. alors que le naturel serait le déplacement de quelques kilomètres à pied.

Il y a encore peu de temps, je pouvais traverser Paris à pied avec quelques amis ou en famille…

Comme ce temps paraît lointain !

La solidarité est exactement le contraire de toutes ces nouvelles organisations et installations : Elle était que celui ou celle qui n’avait pas d’enfants s’occupe de ceux des autres, au lieu d’avoir recours à des mères porteuses pour avoir « les siens », que celui qui pouvait lire fasse la lecture à celui qui ne pouvait le faire – comme on le voyait encore même dans les salles d’hôpitaux il y a moins d’un demi siècle… 

Quant audit « espace public », son concept est si mal appréhendé et sa gestion en est si problématique, que mal géré, il prend quelquefois l’allure de « décharge publique » - si tant est que l’on puisse encore utiliser le mot public dans son sens ancien, car il prend de plus en plus le sens de « réglementaire, réglementarisé, réglementifié », voire tout simplement « étatique » et l’on devrait commencer à savoir que tout règlement est toujours très proche de la catastrophe : il impose aveuglément et déresponsabilise, en amont du geste, sans prendre en compte les raisons de l’acte.

Cela n’est pas indifférent à tout ce que nous avons pu évoquer, de la désacralisation de la nature, de la sacralisation de « l’homme », de l’humanisme totalitaire.

En définitive, pour évoquer l’impossible échange, c’est la légende de la « Tour de Babel » de « l’Ancien Testament » qui vient immédiatement à l’esprit.

Avec le « raccourcissement » du monde, la mondialisation, l’augmentation démographique, mais surtout l’augmentation proportionnellement plus considérable encore des rejets de chacun, en changeant de mesures, le  « village » change de nature.

La pollution aérienne généralisée (d’une pellicule terrestre de 12 km d’air – guère plus) en est une des plus dramatiques illustrations.

On rapprochera de cette problématique l’importante question des « fumées de tabac » : dans les hôpitaux psychiatriques, de peur que les « patients » ne mettent le feu à leur lit. ils sont alors conviés à fumer dans les salles communes, importunant de ce fait tous les autres !

Actuellement la nouvelle législation estimant à juste titre qu’un fumeur peur déranger un non-fumeur interdit au premier de fumer dans les lieux « dits publics ».

Le résultat est ingérable. Quelle est alors la nature de cet espace, toujours « dans la porte », apparenté à « ni intérieur, ni extérieur » (frilosité, peur de la pluie et du vent) ?

Comme nous l’avons déjà dit, si les concepts de publics et de privés doivent être respectés, ils devraient alors être parfaitement justifiés définis et leurs  statuts respectés.

La réflexion peut aller assez loin, car il y a plus : Dans le domaine « sacro-saint » de « l’automobile », par exemple. Celle-ci est un lieu privé, lancé dans un espace public ! Quelle devient alors la nature de l’espace occupé temporairement par le véhicule en déplacement ? Mine de rien, toutes ces difficiles appréhensions conceptuelles ne sont sans doute pas pour rien dans les comportements intempestifs de  nombre d’utilisateurs.

Tous ces espaces seront d’autant plus volontiers conflictuels que leur définition restera « juridiquement » ambiguë.  

 

[42] Exemple : J’ai écrit une page web  appelée « La conversion de la Grèce » pour expliquer comment la Grèce s’est converti au christianisme. La recherche sur Google par titre, me donne « les taux de conversion de la Drachme en Euros ». Google pense trop et interprète trop : son intelligence le perdra ( :

Mais les êtres humains ne fonctionnent pas autrement !

 

[43] Arrêt sur émission de « son » ne se peut ; Mais arrêt sur « son intérieur », peut-être bien que oui !

Arrêt sur « absence de son » = silence.

Ce qui nous plongera (infra) dans un abîme de perplexité sur les réalités perceptivesla mort, etc.

On s’y attarde souvent trop peu, mais la « vibration des atomes » n’est nullement la seule façon de « produire du son » : Dans la mémoire, existe-t-il des « sons silencieux » ?

Peut-être « en écho » à notre pratique de la psychiatrie, mais surtout des très grandes variétés culturelles en matière de croyances et d’expressions :

Dialoguer avec les « jnoun » (pluriel de « jinn ») visibles ou invisibles – avec questions et réponses, sera « hallucination et délire » en deçà de la méditerranée, mais pourra être pratique familière au-delà.  

Et, contrairement à ce que dit le proverbe, ce ne sont pas « les écrits (images) » qui restent, mais « les paroles ».

Les mêmes sensations pourront être reproduites avec des électrodes intra-cérébrales : il n’y a aucune différence.

Alors, qu’est-ce que « le son » ?

 

[44] Le senti est toujours mental :

Une assertion de Jacques Lacan – entre autres - m’a toujours laissé perplexe, qui n’est peut-être que question de vocabulaire, mais le dire reste néanmoins important.

Lacan, fidèle aux assonances didactiques de son enseignement, de déclarer : « Le senti est toujours mental ! ».

Sans doute est-ce habituellement le cas. Pourtant, on pourrait peut-être, être plus nuancé en ce qui concerne certaines situations de « sensibilité neurologique non consciente et bien réelle ».

Certes, il est clair que le mental n’est absolument pas limité au cerveau ni à la conscience.

Et étymologiquement, « men - » => « menayati » = « il pense » en sanscrit ; « man » = « homme » en anglais ; « memnaô » = « je me souviens », en grec ; « manus » = « la main » en latin. Cette racine est intéressante parce qu’elle ne sépare pas ce que nous nous séparons, du « physique » et du dit « psychique ».

Pour autant, peut-on dire que toute perception – même non sue - est mentale ?

Et finalement la question en revient alors à interroger dans leur ensemble les questions toujours ouvertes des « principes de localité ou de non-localité » appliqués à « l’individu », thème autour duquel tourne la présente étude. « L’individu » traduit-il une dimension localisable ?

Plusieurs cas me viennent à l’esprit : L’arc sensitivo - moteur purement spinal ( moelle épinière, à l’exclusion du cerveau) des réflexes comme le réflexe du « triple retrait de Sherrington », ou le « réflexe rotulien » que tout le monde connaît sont-ils des phénomènes mentaux ? la « volonté » ne peut pas les bloquer ; et c’est d’ailleurs grâce à ce genre de stratagème que neurologues et aliénistes détectaient les « simulateurs », à certaines époques où ils en avaient la hantise.

Toutes aussi délicates sont des phénomènes physiologiques, comme l’activité des cordons postérieurs de la moelle « de Goll et Burdach », qui véhiculent « la proprioception inconsciente », en sorte qu’ils aboutissent à des situations difficiles à exprimer, dans lesquelles « on sent sans savoir qu’on sent », mais qui n’ont rien de neutre, ni d’inutile, ni de superflu dans le fonctionnement normal de la vie animale : ainsi, si un dentiste  - qui ne vous a anesthésié que les fibres sensitives (et motrices) (anesthésie légère) vous arrache un dent, vous avez des phénomènes de sursaut –incontrôlables – mais vous ne sentez aucune douleur. Pourtant le corps réagit.

Ce senti – qui est perçu dans les couches archaïques du cerveau est-il mental ?

On pourrait encore citer le cas quotidien du dormeur qui réagit bel et bien à l’heure d’entendre son réveil-matin sonner…

 

[45] « Y a de l’in- » : On connaît généralement bien l’aphorisme de Lacan : « Y a de l’Un », en ce « lieu de l’Autre ».

Eu égard aux « indivis », en cette page retenus sous le signe de Démocrite, signe même d’une division exprimée ( dans « atomos » il y a « tomos ») - quand bien même ce serait sous la forme de sa négation – subsumant ainsi la symbolique d’une bonne castration réussie quand il s’agit du sujet – mais on pourrait généraliser à toute représentation quelle qu’elle soit - on pourrait y adjoindre un parallèle : « Y a de l’in - » « pour l’autre », écrit avec un « a » minuscule cette fois.

 

[46] La question du traitement de l’image est non seulement une affaire individuelle :

§         mettant en cause le mental de chacun, dans toutes ses dimensions :

o        neurologiques – c’est à dire essentiellement électriques,

o        hormonales : la vue peut induire des modifications hormonales allant jusqu’à une ovulation chez les oiseaux (réflexe « opto-pituito-hypothalamo-hypophysaires »), une éjaculation chez les poissons, etc.)  : 

o        etc.

§         et un contexte culturel constituant :

o        Ainsi la querelle des « icônes » à Byzance, n’est pas survenue là par hasard, mais dans l’enracinement d’une longue appréhension culturelle, « très grecque », et n’a rien eu d’anodine. Ne voudrait-on pour preuve de la valeur toute particulière de l’image dans l’art grec, et particulièrement sculptural, que les « Vénus de Praxitèle », « de Milo », etc…

o        Et à l’autre pôle le rejet catégorique de toute représentation imagée des acteurs divins et sacrés en islam. Mais ce fait culturel déborde très largement le champ de l’expression religieuse, et même dans les livres profanes, l’image est longtemps restée rare, sinon suspecte dans les livres arabes.

o        Les déterminants linguistiques, scientifiques et mathématiques, sont intimement liés à ces particularités.

 

Mais enfin, qu’est-ce qu’un son, qu’est-ce qu’une image ? : Les vers de terre n’ont pas d’yeux et les serpents sont sourds ! Les « charmeurs de serpent » c’est du pipeau ! Les serpents n’ont pas d’oreilles et, au mieux, étant rampants, ils peuvent percevoir les vibrations de la terre avec leur ventre.

Par contre, plus doués que nous dans le domaine des Infra Rouges, qu’il fasse nuit ou qu’ils fasse jour, un organe particulier leur permet de repérer la chaleur d’un petit rongeurs à quelques dizaines de mètres.

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[47] Que les neutrinos aient une masse, ça change quoi ? (clic) : Le physicien des particules Thierry Lasserre nous éclaire sur la portée des travaux des deux chercheurs récompensés le 6 octobre 2015 :

« On sait désormais que, dans le secteur des neutrinos, le modèle standard est faux.

Donc il faut le réécrire et le repenser pour qu’il prenne en compte le fait que le neutrino a une masse, le souci étant qu’il y a plusieurs façons de le réécrire.

Que le neutrino ait une masse, aussi faible soit-elle, change beaucoup de choses : il faut savoir que pour un atome, il y a un milliard de neutrinos associés.

C’est la particule de matière la plus abondante de l’univers ! 

Elle touche aussi bien l’infiniment petit que l’infiniment grand, la physique des particules que la cosmologie. J’ai l’habitude de dire qu’elle est à la croisée des deux infinis. »

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[48] L’étymologie, c’est comme l’embryologie :

Chaque mot porte en lui toute son histoire, de même que toute ladite nature est ce qu’on a encore trouvé de mieux en matière de mémoire universelle.

Mais bien plus encore, la nature bouge, vit, invente, fabrique, car elle a des intentions, à plus ou moins long terme – comme le lapin qui construit son terrier pour se protéger lui, sa famille et ses amis – particulièrement le jour de l’ouverture de la chasse.

On s’aperçoit en regardant ll’évolution de l’embryon que chaque être humain est d’abord coccoïde, puis poisson, puis crocodile, puis lémurien, etc.

Quand une femme est en-ceinte ( = non-ceinte, sans ceinture et non pas « en sainte et toujours vierge »), elle porte dans sa matrice toutes les mémoires réunies de son ovule, du spermatozoïde de celui qui l’a fécondée, et même de leurs environnements, ce qui est tout à fait intéressant dans le sujet dont nous débattons ici) : le liquide amniotique représente le bouillon marin, le fœtus porte d’abord des nageoires, et à ce stade, les ouies du poisson qu’il est devenu se transforment en oreilles, etc. L’ontogenèse résume la phylogenèse. Le nouveau né le sait encore un peu, puis il l’oublie, ou plutôt le fait passer dans le grand livre des pertes et profits qu’on appelle désormais l’inconscient, car ça commence à faire vraiment beaucoup, non ?  mais  (sic) il y aura de temps en temps des fuites…

Toute cette embryogenèse nous semble d’ailleurs suffisamment éloquente pour étayer que l’espèce humaine (<= humus) est un fruit de la Terre, et le peu probable qu’elle n’ait été exportée par des extra-terrestres.

 

[49] On  dit toujours que « atome » signifie « indivisible » ; mais l’adjectif signifiait aussi « non coupé » : Cf. in « dictionnaire grec-français Bailly » (langue ancienne, d’Homère à la koinè) :

 

 

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[50]

 

Texte et clichés in : Cours de navigation des Glénans, Edition 1983 p. 103

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Il y a la même différence (du point de vue de l’air déplacé) entre :

 

cette maquette de bateau placé en soufflerie / et les documents administratifs du navire (jauge, longueur, largeur, etc.)

 

que entre un corps humain biologiquement vivant (en échanges permanents avec « ce qui n’est pas lui ») / et un corps administratif qui ne retient guère que l’idée du corps sous son aspect de cadavre, à la rigueur articulé.

 

Qui pourrait en définir les limites ?

 

La comparaison est importante dans cette page à plus d’un titre.

 

En outre, parce que les traducteurs traduisent généralement le mot « idéa » du grec homérique par « aspect », traduction in-adéquate assurément, mais une traduction véritablement adéquate est  – comme toute traduction – impossible !

 

NB : Ce n’est pas pour rien que les Grecs ont aperçu, à partir de ce qu’ils ont nommé « Φρήν » (« phrèn »), et qui désignait anatomiquement « Le cœur + les poumons + le diaphragme », un « souffle vital » - qui dépassait nécessairement les limites d’un corps sans vie.

 

Faut-il rappeler aussi que « Ψυχή » (« psuchè »), en grec, n’a jamais signifié « esprit », contrairement à ce que croient certains psychiatres ou psychologues ? :

« Ψυχή » a signifié « vie » puis « âme », très particulier en ce qui subsiste des morts, ce qui n’est pas n’importe quoi.

 

Jusqu’à aujourd’hui, l’idée « d’im-matérialité » n’a jamais pu être véritablement conçue, sinon seulement le mot.

Que recouvre ce mot exactement ?*

Comment le différencier de « l’in-visible radical », de « l’in-détectable » – même avec des instruments ?

 

En grec, « l’esprit » des vivants s’est essentiellement dit « νους » (« nous »), en particulier dans le sens de « penser », « νοείν » (« noein »), ce qui est encore différent du « souffle vital », lequel n’implique aucune « pensée ».

 

Les anciens n’ont jamais confondu « souffle vital », « âme » - quand ils voulaient en parler – et « esprit », ce dernier mot correspondant à ce qu’on appelle en français « le fonctionnement mental.

 

Depuis le prix Nobel de physique 2015 (Takaaki Kajita et Arthur B. McDonald ), on peut ajouter que lorsque 2 êtres se rencontrent, les milliards de neutrinos invisibles échangés entre eux à la vitesse de la lumière - peut-être à leur insu, ce qui ne veut pas dire sans effets – sont massiques.

 

 

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[51] Il nous semble que même le classique auteur F. Martin d’un très intéressant livre (régulièrement réédité)nommé : « Les mots grecs » -– se conformant à un important préjugé - aurait pu apprécier à l’envers l’évolution mentale des peuples anciens dans le temps .

En effet, dans « Les mots grecs » (Ed. Hachette 1933), il écrit p. 75 :

« R. [Racine]  ίδ.  Ιδέα, η, image : représentation d’une chose sous son aspect extérieur ; de  « idea », idée ; degré zéro. ».

Certes, il s’agit là d’un mot délicat.

Mais il se pourrait bien, selon nous, que l’évolution temporelle sémantique ait pu être inverse de celle qu’il donne.

Avec notre assertion que le temps n’a sans doute pas toujours été perçu avec cette sorte de matérialité incompréhensible que nous lui donnons aujourd’hui, s’accorderait aussi , ce que nous lisons du même auteur : in : « les mots latins », (page 92 de l’édition Hachette de 1977) :

« fu-i, je suis devenu ; sert de parfait à esse et a fourni le participe [futur] fu-turus,  etc. … ; la même R. [Racine] se retrouve en grec (φύ-ω) et , avec correspondances de « f » et de « b », en anglais « to be » ; l’initiale « b » se retrouve aussi en latin : elle a servi à former les imparfaits en –bam et les futurs en –bo. ».

Il est tout à fait intéressant d’en retenir que ce « f » peut passer à « b » et que le passé et le futur peuvent se rallier à un même radical. Le phénomène est encore présent en grec contemporain. Linguistiquement cela est pertinent. La langue arabe ignore les temps.

Par contre - et sans rapport direct avec la morphologie des mots - nous pensons, à l’inverse de F. Martin, que « l’évolution historique du sens des mots » – au moins durant l’époque historique – la seule que nous connaissions un peu - est volontiers allée « de l’abstrait vers le supposé concret » et non d’un hypothétique concret vers l’abstrait.

Le « concret » n’est pas premier ; n’est autre que « ce que l’on crée » ; et même, difficilement :

 

 

In : « Histoire de la langue grecque » ; jean Humbert ; Presses Universitaires de France ; « Que sais-je N° 1483 » ; Paris 1972.;

 

 

 

Ledit « sens commun » n’a rien d’originel ; au contraire ; il nous semble même que « les meilleurs » l’aient combattu : Après bien d’autres, Roger Bacon fait des mathématiques la mère des sciences ; Jérome Cardan écrit que le réel tire son origine de l’impossible ; Jacques Lacan en reprendra les termes ; Einstein combat nos fallacieuses impressions ; Freud dénonce « l’insu » sous le « cru » ; etc.

Retenons, dans le même sens, comment Galilée avait remis en question un préjugé du dit « sens commun » - soi-disant « concret » - en combattant la loi de la « chute des corps » selon Aristote, lequel faisait dépendre leur chute de leur « poids », en croyant sa loi conforme au « sens commun ».

De même, la physique quantique en découvrant les « bosons de Higgs » remet en question qu’une « masse » soit consubstantielle à un corps.

Remarquons enfin qu’un auteur aussi savant que F.Martin ne fonde sur rien l’évolution qu’il présume, alors que nous sommes en état de fournir des exemples nombreux et divers d’une évolution inverse ; avec par exemple :

·         le « mot – idée » « mater » (= à la fois « idée et chose qui est la souche vivante qui donne des rejetons ») à l’origine de notre mot mystérieux « matière », 

·         « les doublets » indo-européens (« mot-divinité + mot–objet  pour un même concept ») qui existent en foule, comme par exemple pour désigner « le feu » : « pyr » (=> mot objet adopté en grec) et le mot divinité « ignis » (=> adopté en latin) (<= cf. dieu « Agni »),

·         ou encore toutes ces « incarnations de l’esprit », banales sinon constantes, chez les peuples anciens, dont les évocations abondent dans notre texte « La conversion de la Grèce ».

Nous y exprimons même l’idée que c’est peut-être cet « appel d’air » - que laissait béant un excessif paganisme de la culture grecque - tout particulièrement par rapport à son voisin égyptien - fait maintes fois remarqué par les auteurs grecs - qui aurait pu favoriser son adoption du christianisme, après 3 siècles de joug hellénique à Alexandrie.

 

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[52] Wikipédia, dans l’article sur l’expérience d’Alain Aspect, (prix Nobel de physique en 1982), confirmant la « non-localité de l’intrication quantique », cite un commentaire de Hiley et Bohm, in : Hiley, B. J.; Bohm, David (trad. de l'allemand), The undivided universe: an ontological interpretation of quantum theory, New York, Routledge, 1993 (ISBN 978-0-415- 06588-7, LCCN 91021387) p. 157-158 :

 

… Les objections à la non-localité] semblent être plus ou moins de l'ordre d'un préjugé qui s'est développé avec la science moderne. [ ... ] Au début du développement de la science, il y eut un long combat pour se libérer de ce qui pourrait bien avoir été perçu comme des superstitions primitives et des notions magiques, où la non-localité était clairement une notion-clé. Peut-être reste-t-il une peur profondément enracinée que le simple fait de considérer l'idée de non-localité pourrait rouvrir les vannes qui nous protègent de ce qui est perçu comme des pensées irrationnelles tapies sous la surface de la culture moderne. … [souligné par nous].

 

Je renforcerais cette belle analyse en ajoutant qu’une des choses qui me frappe souvent quand j’entends nos « savants » contemporains parler des anciens, c’est quand ils les regardent avec une sorte de vision hautaine et stupide : Exemple : j’ai entendu : « les anciens égyptiens avaient peut-être pressenti consciemment ou inconsciemment que la lumière blanche du soleil était composée de toutes les couleurs … etc. etc. ».

Pourquoi ces réserves laissant croire que les égyptiens pharaoniques n’auraient pas pu avoir de pensée scientifique claire ?

 

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[53] On notera que le mot « eau » est resté le même en persan.

 

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[54]  Cf. Saint Augustin et  les références apportées par Marc Baratin et Françoise Débordes dans le texte « Sémiologie et métalinguistique chez Saint Augustin », téléchargeable sur internet : clic.

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[55] Naturellement Freud est un chercheur qui a beaucoup évolué au cours de sa longue carrière.

Ses premiers travaux sur la « cocaïne » comme remède de la dépression n’ont pas été couronnés de succès à long terme, pas plus que l’hypnose – que lui avait enseignée Charcot à La salpétrière – pour une utilisation thérapeutique, mais qui est pourtant à l’origine de la naissance de la psychanalyse et des théorisations successives sur l’inconscient.

La « traumdeutung » reste un essai de théorisation protéiforme.

D’autres sujets  comme la « psychopathologie de la vie quotidienne », « le mot d’esprit », « les cinq psychanalyses », travail de tout terrain, sont de véritables chefs d’œuvre, particulièrement dans leur traitement du langage.

L’ouvrage « psychologie des foules et analyse du moi », inspiré par le travail de Gustave Lebon (1895) doit d’avoir vu le jour à la montée du « nazisme » en Allemagne et en Autriche.

« Moîse et le Monothéisme », dernier ouvrage de Freud alors réfugié à Londres est un ouvrage à part, de reconstitutions historiques fulgurantes à partir d’interprétations analytiques.

Une telle œuvre ne peut pas être entièrement univoque : Au contraire, on peut y lire le long parcours de Freud qui le mena à des découvertes exceptionnelles.

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[56] Inventons une métaphore que chacun comprendra avec « un timbre » : Voulant timbrer une enveloppe, je la pèse. Trouvant qu’elle pèse 20 grammes, je colle « un timbre pour lettre de 20 grammes »

Le facteur l’acceptera-t-elle ? Non s’il la repèse, car j’ai omis la taxe relative au poids du timbre.

Si le poids du timbre est éclipsé du comptage, il joue le même rôle qu’un observateur exclu d’une observation.

Si je veux n’effectuer qu’une seule pesée, il me manque ici une dimension externe à l’ensemble « timbre + enveloppe » qui m’aurait permis d’exécuter une opération rigoureuse parce le choix du timbre dépendait de son propre poids :

Un objet à 2 dimensions est définissable dans un espace à 3 dimensions, etc.

La vie courante se satisfait d’erreurs salvatrices : Si un maçon construit les deux murs d’une maison « au fil à plomb », et que le fil à plomb se dirige grosso modo vers le centre de la terre, les murs ne seront pas « parallèles » comme on le dit, mais formeront un V : Mieux vaut qu’il en soit ainsi pour la stabilité de la maison !

Mais une chose me frappe toujours, c’est qu’il est habituel de s’émerveiller devant la précision devenue « astronomique » des résultats des calculs.

Moi ce qui me frappe, c’est exactement l’inverse : En physique, on ne peut jamais rien calculer exactement.

Il y a d’autres choses, un peu du même genre : « La physique quantique est contre-intuitive, dit-on, parce qu’elle ne respecte pas les lois de la physique classique ! » 

Peuchère ! Comme si  les lois de la physique classique étaient intuitives !

Est-ce intuitif de se pencher le plus possible vers le centre d’un virage (pour « verticaliser » la moto) quand on prend un virage ! Tous les débutants, au contraire, essaient de se redresser… et c’est alors la moto qui tombe ! C’est la même chose avec un cheval.

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[57] A parler de « matérialisme » sans être capable de dire ce qu’est « la matière », (Cf. l’étymologie, de « mater » en une autre page), on tourne en rond, ce qui me fait penser à certains tests : Binet avait conçu « un test d’intelligence », c’est à dire de « Q.I. », de « Quotient intellectuel » ; mais pour mesurer quoi au juste ?

Quand on demandait à Binet ce qu’est l’intelligence, il répondait, non sans humour : « C’est ce que mesure mon test ! ».

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[58]

Ci-dessus : Sens et emplois de « idéa » : dictionnaire Bailly

Ci-dessus : étymologie du mot « idéa » : dictionnaire Chanteraine

 

Ci-dessous : Bailly : le verbe « Eidô » et ses composés  :

 

 

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[59] Naturellement aucune interprétation ne pourrait venir d’aucun dictionnaire ni d’aucune grammaire, ni même d’aucun programme de traduction automatique ou générateur de sens, puisque la question de l’individualité des formations mentales défie toute quelconque mise en sens par avance pour laquelle sont fabriqués ces outils.

La cause la plus fréquente des échecs en psychanalyse est à l’évidence la tentation de recherche de mise en sens.

La recherche de sens n’est ici rien d’autre que l’obstacle d’un outil inapproprié.

On pourrait prendre comme exemple d’un outil de recherche inapproprié celui de la recherche d’une source lumineuse avec un microphone.

Mais ce serait déjà trop dire.

Car ici, précisément, il n’y a aucun outils existant par avance, puisque l’on ne peut pas avoir la moindre idée de là où l’aventure va nous mener.

La seule règle devant être de n’avoir de cesse de soumettre l’interprétation aux seuls signifiants du sujet analysé.

On voit là combien la psychanalyse n’a rien à voir ni avec un texte religieux, ni avec un code civil, ni avec un code pénal, et combien les « condamnations à une psychothérapie » ne peuvent être qu’une absurdité totale en tant qu’opération juridique.

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[60] On n’omettra pas non plus de signaler qu’en grec contemporain, « το ἀ-τομον », « l’a-tome »,  « l’in-sécable », (le mot qui était adjectif, est maintenant devenu aussi un substantif du genre « neutre »), signifie, outre « l’atome », tout simplement « l’in-dividu, la personne » ; ce qui n’a alors rien à voir avec « l’atome des physiciens »

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[61] La pensée démocritéenne semble avoir été fixée de façon lapidaire pour la postérité par Sextus Empiricus :

 « νόμωι γάρ φησι γλυκύ καί νόμοωι πικρόν νόμοωι θερμόν νόμοωι ψυχόν νόμοωι χρομή  ετεήι δέ άτομα καί κενόν » :

«  convention que le doux, convention que l’amer, convention que le chaud, convention que le froid, convention que la couleur ; et en réalité : les atomes et le vide »

cité par Jean Salem, professeur à La Sorbonne dont les travaux sont considérables en qualité, et en précision, in : Démocrite, grains de poussière dans un rayon de soleil, p. 150, J. Vrin éditeur, 1996, France, ISBN 2 71116 1261 9.

NB : Vrin éditeur a le projet d’éditer prochainement les « fragments » de Démocrite en grec, donc sous leur forme qui nous a été transmise : Des errances inhérentes à toute traduction pourront ainsi être évitées.

On signalera aussi ici que les « Shearman Lectures », d’Erwin Schrödinger (1948), ont été éditées par Les Belles Lettres, en français sous le titre de « La nature et les grecs » en 2014. L’Edition anglaise est de 1954. 

Certes, la formule transmise par Empiricus, peut-elle encore apparaître claire même à un esprit contemporain et c’est pourquoi nous la citons.

Mais elle est tardive et ne transmet qu’approximativement la pensée du maître.

Elle ne résout aucune question fondamentale de vocabulaire :

Ainsi, Démocrite reste considéré comme le chef de file de « l’école matérialiste » grecque.

o        Sans doute en mérite-t-il le titre, mais personne n’est à ce jour capable de « dire » ce qu’est ladite « matière », sans tomber immédiatement sous les coups de réfutations fondées.

o        Démocrite semble n’avoir jamais prononcé lui-même le mot « atoma » en tant que substantif ; Nous l’avons rapproché des « signifiants » sans pour autant lui en donner le sens, sinon une possible fonction équivalente en tant qu’opérateur de fonction mathématique.

o        « κενόν » signifie « le vide, le rien ». C’est un substantif qui se referme sur son mystère.

 

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[62] NB :L’album, « On a marché sur la lune » fut publié en 1954 alors que Armstrong ne posa le premier pas sur la Lune qu'en 1969.

 

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[63]

Βίοι καὶ γνῶμαι τῶν ἐν φιλοσοφίᾳ ὐδοκιμησάντων :

 

ΛΕΥΚΙΠΠΟΣ

30

Λεύκιππος Ἐλεάτης, ὡς δέ τινες, Ἀβδηρίτης, κατ' ἐνίους δὲ Μιλήσιος. οὗτος ἤκουσε ήνωνος. ἤρεσκε δ' αὐτῷ ἄπειρα εἶναι τὰ πάντα καὶ εἰς ἄλληλα μεταβάλλειν, τό τε πᾶν εἶναι κενὸν καὶ
πλῆρες [σωμάτων]. τούς τε κόσμους γίνεσθαι σωμάτων εἰς τὸ κενὸν ἐμπιπτόντων καὶ λλήλοις περιπλεκομένων· ἔκ τε τῆς κινήσεως κατὰ τὴν αὔξησιν αὐτῶν γίνεσθαι τὴν τῶν ἀστέρων
φύσιν. φέρεσθαι δὲ τὸν ἥλιον ἐν μείζονι κύκλῳ περὶ τὴν σελήνην· τὴν γῆν ὀχεῖσθαι περὶ τὸ μέσον δινουμένην· σχῆμά τ' αὐτῆς τυμπανῶδες εἶναι. πρῶτός τ' ἀτόμους ἀρχὰς ὑπεστήσατο. <καὶ> κεφαλαιωδῶς μὲν ταῦτα. ἐπὶ μέρους δ' ὧδε ἔχει·

31

Τὸ μὲν πᾶν ἄπειρόν φησιν, ὡς προείρηται· τούτου δὲ τὸ μὲν πλῆρες εἶναι, τὸ δὲ κενόν, <ἃ> καὶ στοιχεῖά φησι. κόσμους τε ἐκ τούτων ἀπείρους εἶναι καὶ διαλύεσθαι εἰς ταῦτα. γίνεσθαι δὲ τοὺς κόσμους οὕτω· φέρεσθαι κατὰ ἀποτομὴν ἐκ τῆς ἀπείρου πολλὰ σώματα παντοῖα τοῖς σχήμασιν εἰς μέγα κενόν, ἅπερ ἀθροισθέντα δίνην ἀπεργάζεσθαι μίαν, καθ' ἣν προσκρούοντα <ἀλλήλοις> καὶ παντοδαπῶς κυκλούμενα διακρίνεσθαι χωρὶς τὰ ὅμοια πρὸς τὰ ὅμοια. ἰσορρόπων δὲ διὰ τὸ πλῆθος μηκέτι δυναμένων περιφέρεσθαι, τὰ μὲν λεπτὰ χωρεῖν εἰς τὸ ἔξω κενόν, ὥσπερ διαττώμενα· τὰ δὲ λοιπὰ συμμένειν καὶ περιπλεκόμενα
συγκατατρέχειν ἀλλήλοις καὶ ποιεῖν πρῶτόν τι σύστημα σφαιροει-

32

δές. τοῦτο δ' οἷον ὑμένα ἀφίστασθαι, περιέχοντ' ἐν ἑαυτῷ παντοῖα σώματα· ὧν κατὰ τὴν τοῦ μέσου ἀντέρεισιν περιδινουμένων λεπτὸν γενέσθαι τὸν πέριξ ὑμένα, συρρεόντων ἀεὶ τῶν
συνεχῶν κατ' ἐπίψαυσιν τῆς δίνης. καὶ οὕτω γενέσθαι τὴν γῆν, συμμενόντων τῶν ἐνεχθέντων ἐπὶ τὸ μέσον. αὐτόν τε πάλιν τὸν περιέχοντα οἷον ὑμένα αὔξεσθαι κατὰ τὴν ἐπέκκρισιν τῶν ἔξωθεν σωμάτων· δίνῃ τε φερόμενον αὐτὸν ὧν ἂν ἐπιψαύσῃ, ταῦτα ἐπικτᾶσθαι. τούτων δέ τινα συμπλεκόμενα ποιεῖν σύστημα, τὸ μὲν πρῶτον κάθυγρον καὶ πηλῶδες, ξηρανθέντα καὶ
περιφερόμενα σὺν τῇ τοῦ ὅλου δίνῃ, εἶτ' ἐκπυρωθέντα τὴν τῶν ἀστέρων ἀποτελέσαι φύσιν.

33

Εἶναι δὲ τὸν τοῦ ἡλίου κύκλον ἐξώτατον, τὸν δὲ τῆς σελήνης προσγειότατον, τῶν ἄλλων μεταξὺ τούτων ὄντων. καὶ πάντα μὲν τὰ ἄστρα πυροῦσθαι διὰ τὸ τάχος τῆς φορᾶς, τὸν δ'λιον
καὶ ὑπὸ τῶν ἀστέρων ἐκπυροῦσθαι· τὴν δὲ σελήνην τοῦ πυρὸς ὀλίγον μεταλαμβάνειν. ἐκλείπειν δ' ἥλιον καὶ σελήνην <* * τὴν δὲ λόξωσιν τοῦ ζῳδιακοῦ γενέσθαι> τῷ κεκλίσθαι τὴν γῆν πρὸς μεσημβρίαν· τὰ δὲ πρὸς ἄρκτῳ ἀεί τε νίφεσθαι καὶ κατάψυχρα εἶναι καὶ ήγνυσθαι. καὶ τὸν μὲν ἥλιον ἐκλείπειν σπανίως, τὴν δὲ σελήνην συνεχῶς, διὰ τὸ ἀνίσους εἶναι τοὺς κύκλους αὐτῶν. εἶναί τε ὥσπερ γενέσεις κόσμου, οὕτω καὶ αὐξήσεις καὶ φθίσεις καὶ φθοράς, κατά τινα ἀνάγκην, ἣν ὁποία ἐστὶν <οὐ> διασαφεῖ.

 

ΔΗΜΟΚΡΙΤΟΣ

34

Δημόκριτος Ἡγησιστράτου, οἱ δὲ Ἀθηνοκρίτου, τινὲς Δαμασίππου Ἀβδηρίτης ἤ, ὡς ἔνιοι, Μιλήσιος. οὗτος μάγων τινῶν διήκουσε καὶ Χαλδαίων, Ξέρξου τοῦ βασιλέως τῷ πατρὶ αὐτοῦ
ἐπιστάτας καταλιπόντος, ἡνίκα ἐξενίσθη παρ' αὐτῷ, καθά φησι καὶ Ἡρόδοτος· παρ' ὧν τά τε περὶ θεολογίας καὶ ἀστρολογίας ἔμαθεν ἔτι παῖς ὤν. ὕστερον (FGrH 244 F 36b) δὲ Λευκίππῳ
παρέβαλε καὶ Ἀναξαγόρᾳ κατά τινας, ἔτεσιν ὢν αὐτοῦ νεώτερος τετταράκοντα. Φαβωρῖνος δέ φησιν ἐν Παντοδαπῇ ἱστορίᾳ (FHG iii. 582) λέγειν Δημόκριτον περὶ Ἀναξαγόρου ὡς οὐκ εἴησαν αὐτοῦ αἱ δόξαι αἵ τε περὶ ἡλίου καὶ σελήνης, ἀλλὰ ἀρχαῖαι, τὸν δ'

35

ὑφῃρῆσθαι. διασύρειν τε αὐτοῦ τὰ περὶ τῆς διακοσμήσεως καὶ τοῦ νοῦ, ἐχθρῶς ἔχοντα πρὸς αὐτὸν ὅτι δὴ μὴ προσήκατο αὐτόν. πῶς οὖν κατά τινας ἀκήκοεν αὐτοῦ;

Φησὶ δὲ Δημήτριος ἐν Ὁμωνύμοις καὶ Ἀντισθένης ἐν Διαδοχαῖς (FGrH 508 F 12) ἀποδημῆσαι αὐτὸν καὶ εἰς Αἴγυπτον πρὸς τοὺς ἱερέας γεωμετρίαν μαθησόμενον καὶ πρὸς Χαλδαίους εἰς τὴν Περσίδα καὶ εἰς τὴν Ἐρυθρὰν θάλασσαν γενέσθαι. τοῖς τε γυμνοσοφισταῖς φασί τινες συμμῖξαι αὐτὸν ἐν Ἰνδίᾳ καὶ εἰς Αἰθιοπίαν ἐλθεῖν. τρίτον τε ὄντα ἀδελφὸν νείμασθαι τὴν οὐσίαν· καὶ οἱ μὲν πλείους φασὶ τὴν ἐλάττω μοῖραν ἑλέσθαι τὴν ἐν ἀργυρίῳ, χρείαν ἔχοντα ἀποδημῆσαι τοῦτο κἀκείνων δολίως

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ὑποπτευσάντων. ὁ δὲ Δημήτριος ὑπὲρ ἑκατὸν τάλαντά φησιν εἶναι αὐτῷ τὸ μέρος, ἃ πάντα καταναλῶσαι. λέγει δ' ὅτι τοσοῦτον ἦν φιλόπονος ὥστε τοῦ περικήπου δωμάτιόν τι ἀποτεμόμενος κατάκλειστος ἦν· καί ποτε τοῦ πατρὸς αὐτοῦ πρὸς θυσίαν βοῦν ἀγαγόντος καὶ αὐτόθι προσδήσαντος, ἱκανὸν χρόνον μὴ γνῶναι, ἕως αὐτὸν ἐκεῖνος διαναστήσας προφάσει τῆς θυσίας καὶ τὰ περὶ τὸν βοῦν διηγήσατο. "δοκεῖ δέ," φησί, "καὶ Ἀθήναζε ἐλθεῖν καὶ μὴ σπουδάσαι γνωσθῆναι, δόξης καταφρονῶν. καὶ εἰδέναι μὲν Σωκράτη, ἀγνοεῖσθαι δὲ ὑπ' αὐτοῦ· ‘ἦλθον γάρ,’ φησίν (DK 68 B 116), ‘εἰς Ἀθήνας καὶ οὔτις με ἔγνωκεν.’"

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"Εἴπερ οἱ Ἀντερασταὶ Πλάτωνός εἰσι," φησὶ Θράσυλλος (FHG iii. 504), "οὗτος ἂν εἴη ὁ παραγενόμενος ἀνώνυμος, τῶν περὶ Οἰνοπίδην καὶ Ἀναξαγόραν ἕτερος, ἐν τῇ πρὸς Σωκράτην
ὁμιλίᾳ διαλεγόμενος περὶ φιλοσοφίας, ᾧ, φησίν, ὡς πεντάθλῳ ἔοικεν ὁ φιλόσοφος. καὶ ἦν ὡς ἀληθῶς ἐν φιλοσοφίᾳ πένταθλος· τὰ γὰρ φυσικὰ καὶ τὰ ἠθικὰ <ἤσκητο>, ἀλλὰ καὶ τὰ μαθηματικὰ καὶ τοὺς ἐγκυκλίους λόγους καὶ περὶ τεχνῶν πᾶσαν εἶχεν ἐμπειρίαν." τούτου ἐστὶ καὶ τὸ (DK 68 B 145) "λόγος ἔργου σκιή." Δημήτριος δὲ ὁ Φαληρεὺς ἐν τῇ Σωκράτους ἀπολογίᾳ (Wehrli iv, fg. 93) μηδὲ ἐλθεῖν φησιν αὐτὸν εἰς Ἀθήνας. τοῦτο δὲ καὶ μεῖζον, εἴγε τοσαύτης πόλεως ὑπερεφρόνησεν, οὐκ ἐκ τόπου δόξαν λαβεῖν βουλόμενος, ἀλλὰ τόπῳ δόξαν περιθεῖναι προελόμενος.

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Δῆλον δὲ κἀκ τῶν συγγραμμάτων οἷος ἦν. "δοκεῖ δέ,"φησὶν ὁ Θράσυλλος (FHG iii. 504), "ζηλωτὴς γεγονέναι τῶν Πυθαγορικῶν· ἀλλὰ καὶ αὐτοῦ Πυθαγόρου μέμνηται, θαυμάζων
αὐτὸν ἐν τῷ ὁμωνύμῳ συγγράμματι (DK 68 B 0a). πάντα δὲ δοκεῖν παρὰ τούτου λαβεῖν καὶ αὐτοῦ δ' ἂν ἀκηκοέναι εἰ μὴ τὰ τῶν χρόνων ἐμάχετο." πάντως μέντοι τῶν Πυθαγορικῶν τινος
ἀκοῦσαί φησιν αὐτὸν Γλαῦκος ὁ Ῥηγῖνος (FHG ii. 24), κατὰ τοὺς αὐτοὺς χρόνους αὐτῷ γεγονώς. φησὶ δὲ καὶ Ἀπολλόδωρος ὁ Κυζικηνὸς Φιλολάῳ αὐτὸν συγγεγονέναι.

Ἤσκει δέ, φησὶν ὁ Ἀντισθένης (FGrH 508 F 13), καὶ ποικίλως δοκιμάζειν τὰς φαντασίας, ἐρημάζων ἐνίοτε καὶ τοῖς τάφοις

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ἐνδιατρίβων. ἐλθόντα δή φησιν (FGrH 508 F 14) αὐτὸν ἐκ τῆς ἀποδημίας ταπεινότατα διάγειν, ἅτε πᾶσαν τὴν οὐσίαν καταναλωκότα· τρέφεσθαί τε διὰ τὴν ἀπορίαν ἀπὸ τἀδελφοῦ Δαμάσου. ὡς δὲ προειπών τινα τῶν μελλόντων εὐδοκίμησε, λοιπὸν ἐνθέου δόξης παρὰ τοῖς πλείστοις ἠξιώθη. νόμου δ' ὄντος τὸν ἀναλώσαντα τὴν πατρῴαν οὐσίαν μὴ ἀξιοῦσθαι ταφῆς ἐν τῇ πατρίδι, φησὶν ὁ Ἀντισθένης συνέντα, μὴ ὑπεύθυνος γενηθείη πρός τινων φθονούντων καὶ συκοφαντούντων, ἀναγνῶναι αὐτοῖς τὸν Μέγαν διάκοσμον, ὃς ἁπάντων αὐτοῦ τῶν συγγραμμάτων προέχει· καὶ πεντακοσίοις ταλάντοις τιμηθῆναι· μὴ μόνον δέ, ἀλλὰ καὶ χαλκαῖς εἰκόσι· καὶ τελευτήσαντα αὐτὸν δημοσίᾳ ταφῆναι, βιώσαντα ὑπὲρ

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τὰ ἑκατὸν ἔτη. ὁ δὲ Δημήτριος τοὺς συγγενέας αὐτοῦ φησιν ἀναγνῶναι τὸν Μέγαν διάκοσμον, ὃν μόνον ἑκατὸν ταλάντων τιμηθῆναι. ταὐτὰ δὲ καὶ Ἱππόβοτός φησιν.

Ἀριστόξενος δ' ἐν τοῖς Ἱστορικοῖς ὑπομνήμασί (Wehrli ii, fg. 131) φησι Πλάτωνα θελῆσαι συμφλέξαι τὰ Δημοκρίτου συγγράμματα, ὁπόσα ἐδυνήθη συναγαγεῖν, Ἀμύκλαν δὲ καὶ Κλεινίαν τοὺς Πυθαγορικοὺς κωλῦσαι αὐτόν, ὡς οὐδὲν ὄφελος· παρὰ πολλοῖς γὰρ εἶναι ἤδη τὰ βιβλία. καὶ δῆλον δέ· πάντων γὰρ σχεδὸν τῶν ἀρχαίων μεμνημένος ὁ Πλάτων οὐδαμοῦ Δημοκρίτου διαμνημονεύει, ἀλλ' οὐδ' ἔνθ' <ἂν> ἀντειπεῖν τι αὐτῷ δέοι, δηλον<ότι> εἰδὼς
ὡς πρὸς τὸν ἄριστον αὐτῷ τῶν φιλοσόφων <ὁ ἀγὼν> ἔσοιτο· ὅν γε καὶ Τίμων τοῦτον ἐπαινέσας τὸν τρόπον ἔχει (PPF 9 B 46)· οἷον Δημόκριτόν τε περίφρονα, ποιμένα μύθων,
ἀμφίνοον λεσχῆνα μετὰ πρώτοισιν ἀνέγνων.

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Γέγονε δὲ τοῖς χρόνοις, ὡς αὐτός φησιν ἐν τῷ Μικρῷ διακόσμῳ (DK 68 B 5), νέος κατὰ πρεσβύτην Ἀναξαγόραν, ἔτεσιν αὐτοῦ νεώτερος τετταράκοντα. συντετάχθαι δέ φησι τὸν Μικρὸν διάκοσμον ἔτεσιν ὕστερον τῆς Ἰλίου ἁλώσεως τριάκοντα καὶ ἑπτακοσίοις. γεγόνοι δ' ἄν, ὡς μὲν Ἀπολλόδωρος ἐν Χρονικοῖς (FGrH 244 F 36), κατὰ τὴν ὀγδοηκοστὴν Ὀλυμπιάδα· ὡς δὲ Θράσυλλος ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ Τὰ πρὸ τῆς ἀναγνώσεως τῶν Δημοκρίτου βιβλίων (FHG iii. 504), κατὰ τὸ τρίτον ἔτος τῆς ἑβδόμης καὶ ἑβδομηκοστῆς Ὀλυμπιάδος, ἐνιαυτῷ, φησί, πρεσβύτερος ὢν Σωκράτους. εἴη ἂν οὖν κατ' Ἀρχέλαον τὸν Ἀναξαγόρου μαθητὴν καὶ τοὺς περὶ Οἰνοπίδην· καὶ γὰρ τούτου μέμνηται.

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μέμνηται δὲ καὶ τῆς περὶ τοῦ ἑνὸς δόξης τῶν περὶ Παρμενίδην καὶ Ζήνωνα, ὡς κατ' αὐτὸν μάλιστα διαβεβοημένων, καὶ Πρωταγόρου τοῦ Ἀβδηρίτου, ὃς ὁμολογεῖται κατὰ Σωκράτην γεγονέναι.

Φησὶ δ' Ἀθηνόδωρος ἐν ὀγδόῃ Περιπάτων, ἐλθόντος Ἱπποκράτους πρὸς αὐτόν, κελεῦσαι κομισθῆναι γάλα· καὶ θεασάμενον τὸ γάλα εἰπεῖν εἶναι αἰγὸς πρωτοτόκου καὶ μελαίνης· ὅθεν
τὴν ἀκρίβειαν αὐτοῦ θαυμάσαι τὸν Ἱπποκράτην. ἀλλὰ καὶ κόρης ἀκολουθούσης τῷ Ἱπποκράτει, τῇ μὲν πρώτῃ ἡμέρᾳ ἀσπάσασθαι οὕτω "χαῖρε κόρη," τῇ δ' ἐχομένῃ "χαῖρε γύναι"· καὶ ἦν ἡ κόρη τῆς νυκτὸς διεφθαρμένη.

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Τελευτῆσαι δὲ τὸν Δημόκριτόν φησιν Ἕρμιππος (FHG iii.43) τοῦτον τὸν τρόπον. ἤδη ὑπέργηρων ὄντα πρὸς τῷ καταστρέφειν εἶναι. τὴν οὖν ἀδελφὴν λυπεῖσθαι ὅτι ἐν τῇ τῶν θεσμοφόρων ἑορτῇ μέλλοι τεθνήξεσθαι καὶ τῇ θεῷ τὸ καθῆκον αὐτὴ οὐ ποιήσειν· τὸν δὲ θαρρεῖν εἰπεῖν καὶ κελεῦσαι αὑτῷ προσφέρειν ἄρτους θερμοὺς ὁσημέραι. τούτους δὲ ταῖς ῥισὶ προσφέρων διεκράτησεν αὑτὸν τὴν ἑορτήν· ἐπειδὴ δὲ παρῆλθον αἱ ἡμέραι, τρεῖς δὴ ἦσαν, ἀλυπότατα τὸν βίον προήκατο, ὥς φησιν ὁ Ἵππαρχος, ἐννέα πρὸς τοῖς ἑκατὸν ἔτη βιούς.

Ἡμεῖς τ' εἰς αὐτὸν ἐν τῇ Παμμέτρῳ τοῦτον ἐποιήσαμεν τὸν τρόπον (A. Pal. V)

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[64] Cartes

 

 

Le contexte culturel environnemental d’Abdère et de de Démocrite sont sans nul doute importants ; c’est pourquoi il faudrait avoir accès au sources premières.

Abdère était très oriental pour la Grèce continentale, et il est probable que les abdéritains aient étés plus tournés vers les Scythes, la Mer Noire, la Mésopotamie , le monde Indo-Iranien, que vers l’Egypte.

 

Anecdotiquement ici, on notera que la carte situe le « pays des Scythes » exactement à l’emplacement de la ville de « Kiev » actuelle.

La langue des Scythes était très proche du persan.

C’est sans doute en raison de cette mémoire que la place centrale de « Kiev » fut rebaptisée « Maï-dan » par les Ukrainiens en 1991, à l’occasion de l’accès à l’indépendance de l’Ukraine : Le mot signifie « place publique ».

Le mot est également passé dans la langue arabe à l’époque du califat de Bagdad, d’où le nom de la célèbre « Maïdan tahrir », « Place de la libération », au Caire.

 

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Et, plus tard, ci-dessous, retour d'Alexandre le Grand vers Babylone; Passage du détroit d'Ormuz : Les Icthyophages (aujourd’hui Pakistan) habitent un pays si aride qu'ils ne se nourrissent parfois que de poisson, et nourrissent de même leurs élevages (moutons) lorsqu’ils peuvent en avoir. Leurs villages sont alors construits entièrement en os de poissons et de baleines :

 

 

 

La flotte de Néarque et Onésicrite (120 navires et 10.000 hommes) quitte l’embouchure de l'Indus en octobre 325 Av. J.C. profitant du début des moussons d’hiver qui soufflent d'Est en Ouest, ouvrant ainsi la branche orientale de la route des épices :

 

 

In : Arrien : L'Inde, « Les Belles Lettres ", Paris 1927.

Cette route commerciale sera ensuite poussée jusqu'à Pondichery el le Bengale par l’Empire romain : Cf. Revue Syria ; 1954 ; J.M.Casal ; Fouilles de Virampatnam-Arikamedu : clic

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Par de nombreux aspects les idées de Démocrite sont très proches de l’hindouisme.

Cf. clic - Sans oublier que ce texte de Diogène Laërce est largement postérieur à la vie de Démocrite et au christianisme :

En témoignent « l’absence de commencement et de fin au monde », « les successions de créations et destructions », « les infinités d’univers », « l’éternité des atomes ».

Les idées de Démocrite sont beaucoup plus proches de l’hindouisme  que de l’explication dite judéo-chrétienne de la « création du monde en 6 jours », et même que de la « cosmologie égyptienne ».

Les Egyptiens pharaoniques imaginaient « un au-delà » comme le lieu du déroulement de  « la vraie vie », accessible au seul « justifié » (jugement du tribunal d’Osiris), associé à la nécessité de la « momification » pour la conservation du corps, le corps du défunt étant placé pour cela dans « l’œuf de la résurrection » (sarcophage), souvent placé debout, avec deux trous devant les yeux.

Au contraire, dans l’hindouisme, le corps est volontiers brûlé, (Cf. dieu « Agni » => igni – en français) car c’est sous d’autres formes qu’il se réincarnera un certain nombre de fois sur cette terre qui est un enfer, dans l’espoir d’atteindre un jour « le nirvana », c’est-à-dire « l’extinction totale de tout » : besoins, désirs, plaisirs, souffrances, etc.

De ce monde oriental était d’ailleurs originaire le peuplement grec de cette époque.

Face aux théorisations abdéritaines, il est évident que Diogène Laërce semble beaucoup plus « catholique», et, sans doute, lui était-il difficile ne pas introduire dans « sa relation » un certain nombre de présupposés de son entourage et de son époque.

Démocrite, lui,  vivait 6 siècles avant le christianisme, 9 siècles avant Diogène Laerce et plus de 12 siècles avant l’islam, qui a, depuis, conquis l’Iran et le Pakistan.

Face aux théories abdéritaines, assez proches de l’hindouisme actuel, répétons-le, même « le big-bang » fait figure de « remake résumé » de « la création du monde en 6 jours », qui n’est qu’une explication du monde parmi beaucoup d’autres.

 

Le contexte indien contemporain de Démocrite ne peut n’avoir eu d’importance sur sa culture. Ce contexte se situe peu de temps avant la naissance du « bouddhisme » (dans le Nord-est de l’Inde) et de la philosophie du « Vainqueur », qui accapareront alors largement  les pensées indiennes et de l’Asie du Sud-est.

Fleurissaient en Inde principalement 3 grands courants philosophiques classés traditionnellement parmi les « matérialistes » - on s’interroge sur le sens du mot, puisque, pas plus en français que dans le cas de l’école abdéritaine, la signification du mot « matérialisme » n’a jamais été définie ! – prônant souvent le renoncement, l’errance et l’ascétisme.

Ces courants étaient portés principalement - mais ils foisonnaient - par les trois écoles de « l’Analyse » (samkhya), « la Distinction » (Vaïshéshika) et « la Logique » ( Nyäya).

C’est ce second courant qui prêche les idées les plus proches de celle que l’on attribue à Démocrite :

 

 Que l’on en juge par ce court extrait du « Que sais-je N° 932 » sur « la philosophie indienne » par Jean Boulier-Fraissinet, professeur de philosophie au Lycée de Pondichery, paru aux P.U.F. en 1961, pp.24-30 :

 

… la Confédération tribale des Vadjiens au nord-est de l'Inde, où vivait le philosophe [Gosâla Makkalipoutta]  est vaincue, décimée et dispersée par les armées de l'empire en formation du Magadha. Notre philosophe en eut une crise nerveuse très grave: dans le délire de ses derniers jours il revécut ces dramatiques événements sous la forme imaginaire d'une apocalypse cosmique. …

[1] « l’Analyse » 

[2] Pour la philosophie de « la Distinction » (Vaïshéshika), (la philosophie de « la Distinction » (Vaïshéshika) y est classée comme « philosophie matérialiste »)  les corps sont formés d'atomes minuscules, éternels et impérissables, qualitativement différents selon qu'ils forment l'eau, l'air, la terre, le feu.

L'éther n'est plus un élément mais un milieu où les corps et les esprits se situent et évoluent. Les âmes individuelles sont distinctes.

La cause ne contient pas l'effet car la combinaison des atomes conduit à des effets nouveaux. Périodiquement le monde se fait et se défait.

Tout s'explique par des termes élémentaires naturels, à l'exclusion de toute divinité.

La connaissance permet aux âmes d'échapper à la transmigration et d'arrêter la souffrance, alors les âmes dés-individualisées se ressemblent toutes.

……

[ Viennent ensuite dans ce livre, les philosophies « du Sage », et  « du Vainqueur ».]

 

IV. - « Le Sage » (Bouddha)

« Accompli » (Siddhârta) naquit au VIe siècle avant J.-C. d'une famille appartenant à la célèbre lignée des brahmes « Bovins » (Gaoutamas) dans un clan « Scythe » (Shakya) établi dans les collines frontalières du Népal au nord-est de l'Inde, à la suite d'une invasion du pays par des peuples iraniens mais soumis au tribut par le royaume voisin du Kosala. …etc »

 

C’est peut-être ici l’occasion d’en finir avec le fantasme du fameux « miracle grec » : car il n’y a jamais de « miracle culturel » ; quels que soient les mérites de chacun, et même si les génies se rencontrent toujours de ci-de là.

La culture et la connaissance se transmettent comme un flambeau, de civilisation en civilisation, et lorsque la langue change, les paternités s’oublient.

Alors de nouveaux héritiers s’inventent opportunément des filiations d’occasions qui servent leur gloire.

Ce fut le cas de l’Europe lorsqu’elle limita à une Grèce mythique le berceau de ce dont elle était redevable.

Ce que le monde doit à la Grèce est considérable, mais la Grèce elle-même n’a pas tout inventé.

Et ni Thalès de Milet, ni Platon, ni Pythagore n’avaient pourtant occulté ce qu’ils devaient à  l’Egypte, et ce serait un contresens total que de croire qu’Alexandre le Grand a conquis l’Egypte pour la civiliser.

Dans le cas des abdéritains et de Démocrite, c’est plus probablement vers le monde indien qu’il convient de se rechercher les sources.

 

Bien plus tard, on assistera à un phénomène tout à fait semblable lorsque les musulmans transporteront le califat de Médine à Damas pour y recueillir l’héritage grec, puis de Damas à Bagdad pour y recueillir l’héritage perse, et par delà la Perse, celui de l’Inde. En témoignent par exemple les traductions du panchatantra dont jusqu’à un La Fontaine put tirer quelques fables.

 

On montrera ailleurs en quoi : philosophies, sciences physiques, mathématiques, religieuses, etc. ont toujours eu d’étroits rapports entre eux, tant en attirances qu’en violents rejets.

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[65] Vocabulaire :

 

« Indivisé » est l ‘anagramme de « divinisé ».

Le mot « Phusis » a été particulièrement étudié par le linguiste Emile Benvéniste. Il n’est d’ailleurs pas le seul.

Francesca Ferré écrit dans : La nature »,  des présocratiques à Epicure : « Comprendre ce qu'a été « la phusis » pour les Grecs des présocratiques à Épicure passe par l'effort de la distinguer de ce que nous entendons par " la nature ". » Clic

Je mettrais volontiers la « phusis » (terrifiante – sauf pour les écolo-pyromanes qui croient avoir le droit de se chauffer au bois impunément) en opposition avec l’adage grec : Μηδὲν ἄγαν = (Medèn ágan) = Rien de trop : (Maxime inscrite au fronton du temple de Delphes ; elle incite les hommes à garder la juste mesure en toutes choses.) Clic Sage précaution devant la tendance à l’exubérance naturelle que nous allons décrire ici.

 

Le mot « physique » vient du mot grec « φυσις », lui-même issu de la racine indo-européenne « φυ - » (« phu- » => « phy-» = le son « fi »), racine qui a donné au fil du temps de très nombreux, mots incluant le sens - ou dérivés du sens - de « croître, pousser, se développer »

Le mot « physique » signifie donc « croissance ». Dans quel sens (signification) ?

 

Aucun travail n’est jamais entièrement objectif : Un certain nombre d’héllénistes ont été ou sont matérialistes au sens marxiste ou non (moderne). Le mot matérialisme a eu aussi d’autres sens.

Pour d’autres, l’idée est première, avant la chose. Même les implications religieuses, laïques ou athées, voire violemment anti-religieuses ont leur importance.

 

Les dérivé à usage médical sont très nombreux depuis Hippocrate jusqu’à aujourd’hui, et la création continue.

 

Le verbe « phutein » signifie « croître » exactement aussi bien dans une phrase concrète que dans une phrase abstraite.

A partir de ce radical, il suffit d’appliquer les règles de grammaire pour créer des mots, ce qui est beaucoup plus facile dans une langue ancienne comme le grec (3 genres et 2 nombres) que dans une langue moderne comme le français, plus pauvre en vocabulaire, plus riche en connexions, dans lequel les mots semblent enfouis, voletant au gré des prévalences et des disparitions.

 

EVOLUTION  (qui n’est pas terminée…)

 

Voici ce qu’en dit P. Chantraine (1879-1974) dans le « Dictionnaire étymologique de la langue grecque » ici résumé en 4 pages que j’ai commencé à simplifier considérablement, mais que je vais le réduire encore, tout en continuant à le citer.

Il faut ici commencer par la fin : Etymologie, qui donne l’évolution dans le sens de son histoire (sens = flèche du temps)

 

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3

4

 

Grosso modo, le français calque les mots issus de cette racine et leurs sens sur le grec (en passant à l’époque ancienne par le latin qui en avait adopté plus facilement les morphologies grammaticales, sans en changer le sens) Mais le français n’a pas le pluriel neutre de l’adjectif : « ta physika = les choses physiques » dont il a fait un substantif féminin singulier : «  la physique », en suivant le classement d’Aristote.

On a alors fait du mot  une branche de connaissances, une science : La physique est une science ; Mais, comme c’est en général le cas de chaque science, le même mot désigne aussi l’objet de cette science.

En grec contemporain, « physika », sans article est devenu un adverbe qui signifie « certes, assurément ; mais pas obligatoirement concrètement » Il est notable que « physica » ne signifie pas « physiquement » comme en français, bien que le sens français y soit possible à l’occasion.

 

Ce point  - à titre d’exemple - fait comprendre beaucoup de choses : A partir du moment où un mot est emprunté, ce mot prend sa place dans la langue qui le reçoit, mais chacune des deux langues continue à évoluer séparément avec deux options possibles :  soit le sens reste figé et le mot deviendra « archaïque » ; soit au contraire le sens évoluera, séparément dans chaque langue : ce qui donne 4 destins possibles pour le mot. A cela s’ajoute que de par l’influence de certains prestiges d’origines variés, la seconde langue peut rendre le mot à la langue d’origine, en lui apportant le sens nouveau qu’elle lui a donné : Quand on lit un livre de physique moderne en grec contemporain, il saute aux yeux que c’est un retour en grec de mots de grec ancien emplis de sens qu’ils n’avaient jamais eus. Ainsi, pour comprendre un « dialogue » de Platon traduit en français, il peut être très utile d’avoir à côté le texte grec – et en mot-à-mot, en traduction dite « juxtalinéaire » et avec notes explicatives. A l’inverse, pour lire un texte en grec sur la physique moderne, il est utile d’avoir à côté ou de connaître la langue d’où est issu le nouveau sens donné au vocabulaire, etc. Il n’est pas négligeable non plus que comprendre que « la mondialisation » tend à imposer à peu près partout aux mots un sens univoque (qui résonne soit comme un sens ajouté, soit comme un sens substitué dans la langue d’origine (selon aussi le niveau de culture de celui qui reçoit le mot : par exemple « e-mail) Il se crée ainsi des doublets : tantôt un même mot aura plusieurs sens très différents, tantôt des mots très différents deviendront équivalents. 

 

Le substantif français « physique » peut être aussi au masculin : « Le physique » ; Il aura alors volontiers un sens adjectival ou partitif, et même souvent le premier membre d’une locution : « le physique de telle ou telle chose… bien souvent un être humain.

Les pluriels, rarement employés correspondront aux genres de ces deux sens possibles.

Comme adjectif, avec la même orthographe, le mot s’accorde avec le substantif qu’il qualifie en lui apportant la nuance choisie parmi les substantifs précédents.

Les couples d’opposition varient selon les champs sémantiques du discours : Le plus fréquent, exclusivement dualiste (courant très ancien mais ravivé par Descartes) l’oppose à psychique (âme) mais en médecine c’est plutôt le mot « somatique » qui est opposé à psychique  (soma = corps, mais cadavre en grec ancien) En fait il n’y a pas grand chose à opposer à physique dont le champ est en ce sens invasif.

Finalement  l’étude linguistique n’apporte que peu au contenu de la chose ou de la science qu’il désigne, dont même on ne peut qu’avec hésitation dire ce qu’elle n’est pas .

 

L’acception cartésienne dualiste : corps/esprit = physique/psychique répond à une reconnaissance très ancienne de ces deux catégories.

Mais dans l’Inde védique chacune des représentations avait son correspondant dans l’autre : A chaque divinité son avatar.

Les Grecs anciens semblent au contraire s’être penchés structurellement en priorité sur l’avatar.

Dans ce contexte alors, on pourrait comprendre que le mot « physique » a pour objet le « cosmos » (le monde, la nature, l’univers, etc).

On rapporte que Démocrite – qui à notre connaissance n’aurait jamais rien écrit –  disait « Il y a l’atome ; ou les atomes ; ou l’idée atomique ; ou les idées atomiques ; et LE grand vide »

Il est certain que le mot « atome » n’était avant lui qu’un adjectif « a-tomos, a, on » devenu beaucoup plus tard un substantif au neutre « to atomon », par et avec Aristote : le qualificatif est alors chosifié, devenant « chose in-sécable » dans le sens que lui donne Aristote, sans en indiquer de dimension, mais pouvant exister en nombres multiples (cf. textes).

Ce mot était voué à une impasse étonnante et inévitable en physique dès lors qu’il devenait utilisable n’importe comment.

 

On a  le même phénomène – peut-être plus caricatural encore, avec les fameuses 4 humeurs d’Hippocrate : le sang, le phlegme, la bile jaune et la bile noire. Hippocrate les énumère en effet, mais ne les a apparemment jamais réunies sous le nom de 4 humeurs. Ainsi quand on cherche dans Wikipédia ou ailleurs, on lit que « humeur » vient du mot latin « humor », ce qui est exact lequel mot viendrait d’un mot grec, dit-on en évoquant Hippocrate, mais ne le citant jamais, etc.

En réalité, il est assez probable que « humeur » vienne, via « humidus », ou directement, de « humus »

Tout cela n’a comme seul intérêt que de mettre en garde contre l’hypnotisation par les mots surtout si on ne les connaît pas – et dont on peut faire dire à chacun à peu près n’importe quoi – alors qu’il faut leur donner une certaine stabilité administrative.

Le mot « démocratie » « pouvoir du peuple » a toujours répondu à un comptage mathématique et à l’heure de vérité il en reste que tout dépend des sens donnés aux mots « pouvoir » et « peuple »

 

A la lumière de l’acception qui précède de la racine « Phy –fu –fi », la recherche de la  formulation historiquement exacte – en grec -n’a ici pas grande importance.

Cela va très bien avec ce que l’on se représente de la  médecine, dont notre énonciation ne cerne jamais rien avec une précision infinie : c’est tout simplement impossible.

·         « Il y en a toujours plus ! »

·         « Plus de quoi ? »

·         « Plus de tout ! » et « quelquefois plus de moins! …»:

·         Plus de lésions passées inaperçues lors d’un accident ; plus de réparations en longue gestation avant de se reporter dans les gènes et chez les descendants ; plus de germinations en cours ;

·         Quelquefois moins, mais c’est beaucoup plus rare et ce n’est qu’une manière très focalisée sur UN ASPECT, de s’exprimer, et, de toutes façons, la seconde d’après, tout est déjà différent, car en physique, tout se répare, tout se modifie, tout change perpétuellement, et le vocabulaire échoue toujours à saisir les choses.

·         En mathématique, science faite de signifiants posés à priori, c’est tout différent car les règles sont énoncées avant les calculs qui y ont déjà leur place par définition.

·         En physique, au contraire, les chiffres n’ont jamais signifié grand chose, et l’on aurait raison de ne pas trop s’en préoccuper.

Est-ce qu’entre « l’infiniment grand » et « l’infiniment petit » serait la place de l’homme ? Une telle phrase ne veut strictement rien dire.

 

·         Il y a régulièrement des gens qui s’interrogent : Pourquoi est-ce que les mathématiques marchent si bien pour décrire les phénomènes physiques ?

2 réponses possibles :

  1. Depuis des millénaires, on aurait, peu à peu, forgé les mathématiques à cette fin ! puis – pour le dire métaphoriquement - essayé de mettre la Terre au carré… Mais, « ne va-t-on pas de mal en pis  ( π ?) », parce que la Terre s’est mise en boule…Et rien ne nous prouve que les vaches voient leur pré carré comme nous le leur présentons. Cf.  Le livre d’Alexei Sossinsky : « Nœuds », lorsqu’il parle des aveugles de naissance recouvrant la vue.
  2. attitude inverse : C’est avec les mathématiques comme moule que l'on voit un monde moulé, filtré.

Et c’est alors que se pose avec difficulté la question de 2 humains communiquant avec des signifiants partagés mais correspondant à des signifiants différents.

  1. Et quoiqu’il soit arrivé, il y a toujours eu  une certaine inadéquation entre mathématique et physique – dont la dimension de ces inadéquations n'a pas grand sens.

 

De même que les racines des plantes se cachent sous la terre, de même que l’embryon de l’œuf est caché sous sa coquille ou le fœtus caché dans l’utérus, de même il semble bien que la plupart des choses de la nature et de la physique nous restent très longtemps cachées et quand on les voit, comment savoir à quoi correspond effecctivement ce qu’on voit? ( entre la chose vue et celui voit) . Et Quel sont alors « les sens de découverte, de création, d’invention – et bien sûr, d’existence ? »

 

Cf. le fœtus en arabe => « janîn pl. ajinna : de la racine « janna – iajinnou =  caché, enveloppé de nuit » => « paradis et jardin, verger »  différent de « janna – iajounnou = s’emparer de (démon), rendre fou »

En français, le mot « fœtus » est le mot latin « fetus » qui puise directement sa racine étymologique dans les signifiants indo-européens de la « fécondité et de l’allaitement => femina ; felix (heureux) ».

Le mot « embryon » est le grec « em-bruon » qui est composé de « em- » (= « en- » devant le « b », comme en français) préfixe signifiant « à l’intérieur de », et de « bruon » qui signifie « une chose qui pullule », au propre ou au figuré – aujourd’hui souvent en botanique : « plante à chatons »

Le mot « bruon » est le substantif du verbe « bruein » assez proche en sens de « phuteuein », « mais orienté vers la multiplication plutôt que vers l’agrandissement ; mais le mot a eu un usage et un champ sémantique infiniment plus réduits que « phusis », et n’a pas de racine indo-européenne connue.

On touche ainsi à deux aspects essentiels (« le caché » et « la croissance ») omniprésents dans la physique/médecine/botanique, etc.

 

Le public croit facilement que la médecine est riche de savoir ; mais non : c’est le contraire qui est vrai.

On croit que l’on connaît bien les molécules génétiques (A.D.N.) ; mais non, on n’en connaît presque rien !

Les scientifiques croient seulement que ce sont des molécules d’un mètre de long et de quelques Angstrœm de large - pelotonnées dans des cellules de quelques microns - on ne sait pas comment et on ne sait même pas si elles se nouent.

Et le reste à l’envie.

 

Physique

« Φυσις » est utilisé tant pour les objets concrets que dans des cas abstraits comme celui des nombres ; (Platon, Philèbe 25 a (Cf. Dictionnaire grec - français A. Bailly).

Les mots relatifs à la « physio-logie » ou à la « phyto-logie » sont issus de cette même racine.

Les latins ont traduit « phusis » par « na-tura », participe fu-tur (forme en « -urus, a, um ») du verbe « na-scor, natus, na-sci » qui signifie « naître ».

« Nature » rime avec « fu-tur », parce que « fu-turus » est le participe fu-tur (« forme en « -urus, a, um ») du verbe « esse » (« être »).

 

Fi-  et  Fu- Futur

La racine indo-européenne « phu- » a été transcrite en grec « φ » du fait de l’aspiration du « p » pour le correspondant grec de la langue mère, et ce « p aspiré » était différent du « p non aspiré » écrit « π » (« pi ») mais le « f » n’existait pas.

Puis ce « p aspiré » a été à date ancienne prononcé « f » et ainsi la lettre « φ » a trouvé son exact correspondant en la lettre « f » du latin, puis des langues romanes issues de l’éclatement du latin, et ont abouti à une infinité de langes locales (l’italien n’existait pas encore lors de l’unification italienne du XIXème siècle) qui sont regroupées dans le français, l’italien le roumain l’espagnol et le portugais.

Le français a récemment décidé d’adopter la forme d’écriture « ph » pour différencier les mots directemnt empruntés au grec des mots empruntés au latin. Ainsi très souvent les mots empruntés au grec dès l »ancien français restent écrits avec in « f » initial et passent de ce point de vue là inaperçus et on pourrait les croire issus du latin.

Rappelons que le grec et le latin sont des langues sœur ayant les mêmes parents, mais aucune des deux langues n’est issue de l’autre , bien qu’il y ait eu des emprunts dans les deux sens.

 

Un mot est amusant, familier et d’origine souvent méconnue, c’est le mot « caravelle » : en grec ancien, le mot « carabi » d’origine méditerranéenne, mais non indo-européenne, désignait les navires (petits navires – à voile et à rame, nécessairement) destinés au ramassage des crustacés, crabes, langoustes, etc.

La prononciation classique du « bêta = b » est devenue « v » et en grec contemporain, un navire se dit « to caravi » .

Les Vénitiens – qui ont ensuite conquis les plus grandes îles de la méditerranée orientale – en rivalité avec les Ottomans, ont emprunté ce mot au grec, mais lui ont adjoint le diminutif vénitien « -ella » pour en faire le mot « caravelle »,  adopté ensuite par Gênes, l’Aragon, la Castille, le Portugal, puis tout le bassin méditerranéen, les rives atlantiques et les terres nouvellement découvertes à partir du XVème siècle. C

 

On trouve en latin  fi-o ; fi-eri =  devenir, forme passive du verbe « facere » (= faire ; premier sens = poser) qui est également issu de cette racine (Voir plus haut).

 

Notons qu’en latin comme en français, le verbe « être » est fait de pièces et de morceaux ; et le radical « fu- », qui y est très présent en latin comme en français (cf. : « il fut » ; « feu untel » ; « futur » ; etc.) est emprunté à cette même racine européenne « φυ - », écrite cette fois avec un simple « f ».

« Fu-turus » est le participe futur du verbe être.

Il est tout à fait intéressant de constater ici qu’un radical du passé ait servi à former des mots du futur ; et ce n’est en rien une exception.

En fait, cela n’est surprenant qu’à première vue : En réalité, le futur n’est autre qu’un développement du passé, comme l’abricot est un développement de la graine de l’abricotier.

On retrouve alors cette idée de développement contenue dans la racine « fu ».

« C’est au fruit qu’on reconnaît la graine », aussi bien dans le développement de la sémantique, que de la mathématique et du mental.

Pourtant, « l’avènement » nous surprend toujours, car nous croyons « voyager dans » ce qui est pour nous de « l’im pré visible », mais est en réalité plutôt développement que voyage.

C’est pourquoi la question du temps reste l'une des plus sibyllines de toute notre « physique ».

On répètera ici que les langues (européennes) anciennes – à l’image d’injonctions non réalisées - sont plus abstraites que leurs descendances modernes.

Temps

NB : Le mot « temps » lui-même, de par son radical latin (tempus – temporis ; nom neutre), signifie « coupure » : cf. « tempestas », « tempête » = « interruption » ; c’est le même que « τομη », « tomè », en grec (cf. « ana tomie » = « coupures progressives », et beaucoup d’autres mots).

Nature

La forme en « a » de « natura » peut être considérée soit comme un pluriel neutre, soit comme un féminin singulier.

C’est comme féminin singulier que le mot « nature » est passé en français en tant que substantif.

Le verbe latin « nascor » lui-même est issu du radical « (g)n - » d'où dérive aussi la riche famille des mots qui ont conservé le « ''g'' » initial, comme « engendrer » ou « génétique », etc.

Le verbe latin « nascor » est un verbe passif, ce qui est bien la moindre des choses.

Le verbe français « naître » l’est à sa façon, « à la française », mais la grammaire française est beaucoup moins transparente.

Logos

On en fera une même approche qu’avec le verbe « loquor » en latin (R. loq, log) (= « parler ») (<-> « logos » en grec) qui est également un verbe passif, mais on n’a malheureusement pas hérité en français de « loquer », sinon de « locution », éloquence », etc.

 

Le sens de « développement - achevé, en acte ou à venir » est donc conservé dans tous ces vocabulaires, et les mots « physique », « fut »  et « futur » sont même, en certains cas, presque synonymes.

Le mot « physique », du moins étymologiquement, n’est nullement limitée aux natures mortes ou figées – d’ailleurs en existe-t-il seulement ?

Il est d’emblée lié aux « sciences de la vie » et c’est pourquoi, en anglais, médecin se dit « physycian »..

 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là : « Après la physique », il y a la « Méta-physique », dont le sens est « après la physique ».

Le mot est né avec Aristote (« Meta ta Phusika ») et, inévitablement, quicoque change « la physique », doit changer par voie de conséquence « la métaphysique » qui en découle.

Cf. dans le corps du texte, le passage sur Galilée.

Chaque modification de n’importe quelle théorie physique doit changer nécessairement toute l’élaboration métaphysique qui s’y rapporte.

Il serait donc aberrant de faire de la métaphysique sans avoir commencé par l’établissement des lois physiques.

A fortiori quand il s’agit de celles d’Aristote (de sa physique aussi bien que de sa métaphysique), de lui qui  se pose en parangon des « principes de causalité » et de « non contradiction ».

Ce qui laisse rêveur.

 

In : Dictionnaire « Etymologiko Lexiko tis neas ellinikis glossas » de Georgiou D. Babinioti, 2éme édition, Athènes 2011

 

Et voilà pour la métaphysique…

C’est « l’après, l’au-delà, de la physique » ; C’est aussi ce que j’appelle « le plus de tout ! » dans la physique. On peut y croire – et c’est alors « du croire (à la puissance deux) » ou n’y pas croire. C’est beaucoup de langage.

 

Mais on aurait plutôt envie, pour commencer,  de reprendre à partir d’une « proto-physique », et ce n’est pas du « big–bang » qu’il s’agirait.

 

 

 

 

Navire en grec se dit « to karavi » Ce mot, qui est utilisé depuis des milliers d'années, a concurrencé tous les autres.

Il est d'origine inconnue et a désigné d'abord « les crabiers, ; les langoustiers.. » : Il est en effet de la famille de « crabe ; scarabée, etc.»

Les Vénitiens l'ont adopté en lui ont suffixant le diminutif latin « -ella » puis les Portugais et les Espagnols importèrent à leur tour et le mot et la chose, et c’est ainsi que les caravelles parcoururent les océans.

 

 

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