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Décussations des connexions neurologiques : Partitions, Partages, Représentations de l'autre et de soi (L’individu biologique et sa perception sémantique) |
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Le croisement en « X » des fibres nerveuses
(« décussation ») pour une « intégration
grégaire », à côté d’une « image de soi » avec « aliénation [1] » « individuelle »: |
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« Voies et centres nerveux » J.
Delmas et A. Delmas, Masson éditeur, Paris 1962 (réédition) – d’où sont tirées les planches de cette
page web. |
« L’image spéculaire » n’est pas substituable à « l’image réelle » et ne permet pas la « substitution » imaginaire avec un individu semblable réel [2]. |
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Dans le
site : 3.
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Dans la
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Fin de page –
notes de bas de page : clic |
docteur jacques
de Person |
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Anoushka Shankar accompagne au sitar son père le pandit ravi
Shankar : Le vis à vis est tout autre
chose qu’une image spéculaire. « L'organisme est une représentation de son
environnement. » John Zachary Young (1907 – 1997) « S’il
était possible de brancher l’œil sur le bout du nerf auditif, on
« entendrait », c'est à dire que l'on aurait une
sensation sonore - avec l'oeil » Jean
Pierre Changeux – L’homme neuronal – Paris 1983 « Erwin
Schrödinger (Vienne 1887 – 1961) Prix Nobel de Physique 1933 « What
is life » Cambridge 1944
(Travail qui a mené Watson à la découverte e l’ADN) |
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01. Ouverture
(Retour plan) La
question de la décussation en général me semble présenter un intérêt
considérable (malgré ou parce que) bien qu’il ne soit presque jamais abordé en
neurosciences, je pressens qu’il contient une clé importante des premiers
repérages sociaux des individus. Elle est probablement aussi une clé
importante de l’énigme de ce que nous sommes, et particulièrement au sein de
« tout ce » et « tous ceux » qui nous entourent. Toute étude d’une phylogenèse, porte
axiomatiquement notre regard vers l’origine des espaces lointains, des temps
révolus, ou vers les distances infinies qui nous séparent des inférences
futures et des domaines encore inexplorés. Mais dans le cas de la décussation des
connexions abordées dans le cadre de la phylogenèse de l’homme, elle se double
de la particularité que des sujets aussi propres à nous-mêmes que ce que nous
estimons être la nature de notre conscience, nos particularités humaines
uniques d’avoir conçu et adoré des dieux, reproduit des feux, et jusqu’à celles
de chacun doublé de sa finitude, peuvent aussi bien inverser le chemin des
questions, en plaçant en celui qui les pose – et sa quelque peu évanescente
existence - toutes les origines de tous ces mêmes domaines, et dans tous les
cas touche sûrement aux confins de ce qui peut être actuellement compréhensible
pour un homme. « Ils
ont des yeux pour ne pas voir et
des oreilles pour ne pas entendre ! … » Thème
récurrent des écritures Partenariat
J’ai eu l’idée que la décussation des
fibres nerveuses de la vie de relation chez l’animal – c’est à dire grosso modo
le fait que l'hémisphère droit du cerveau soit en relation avec le coté gauche
du corps et inversement – indiquait l’intégration de la notion d’altérité chez
l’animal : Ainsi le côté opposé à l’hémisphère intégrant les connexions,
serait de cette façon déplacé du côté du partenaire et non plus de l’agent.
Cette altérité double une ipséité qui pour autant ne disparaît pas - mais
persiste par exemple dans les nerfs optiques (qui sont à la fois directs et
croisés), dans les fonctions d’urgence comme les réflexes innés médullaires
(réflexe rotulien, etc.) Il est significatif que dans le timing de
la phylogénèse, l’apparition de la moelle est antérieure à celle de
l’encéphalisation. Il faut considérer les voies motrices, les voies
trophiques et les voies sensitives et sensorielles : Toutes ne décussent
pas. La voix et émise de façon médiane, bien que
les nerfs moteurs décussent : c’est l’arrangement final qui importe pour
la fonction. En effet, sur le plan fonctionnel, alors que
certaines fonctions sont totalement latéralisées, d’autres bilatéralisées,
d’autres enfin sont médianes du fait de la fusion directe de structures
médiales et symétriques (pharynx, larynx, bouche, langue, etc.) :
L’individu est en quelque sorte centré. Les voies auditives sont directes (non
croisées) et cela est en rapport avec leur apparition originale. Cf. plus bas
le coup de queue du poisson : c’est probablement un changement de pression
de l’eau qui déclenche le signal pour le banc de poisson entier et la
transformation du baromètre aquatique en baromètre aérien (organe acoustique)
doit dériver de la même fonction pour
le groupe (transposée de l’eau à l’air) en indiquant à la meute la provenance
directionnelle d’un bruit (pression aérienne) Mammifères Un genre de déplacement fonctionnel
analogue est saisissable chez les mammifère au niveau du sein maternel dans la
relation mère-enfant et a fait dire au grand obstétricien du XIX éme siècle Adolphe
Pinard : « Le sein de la mère appartient à l’enfant » Apparition
de la symbolisation Puis le psychanalyste Jacques Lacan
, peut-être averti de cette pensée, a utilisé la même situation de départ pour
élaborer le mécanisme de l’apparition de la symbolisation chez l’être
humain : Le sein maternel (ou le biberon) enjeu biologique vital du bébé,
devient progressivement par les opérations de sevrage une ré-appropriation de
la mère, qui elle même se distancie alors biologiquement de l’enfant, et s’en
détourne (en se tournant vers une dimension extérieure subsumée par le nom
du père) en même temps qu’elle initie le bébé à la relation symbolique, le
sein prenant alors valeur symbolique de
« don d‘amour » de la mère, etc. (Cf. tout le séminaire
« La relation d’objet ») Les
faits Certes, chacun sait que l’image est
trompeuse; mais l'idée aussi est trompeuse - et c'est presque le même mot qui
la désigne (eidos = image) : Depuis l’arrivée de l’informatique, on
demande de plus en plus souvent au lecteur d’ordinateur ou de téléphone (le mot
devient impropre) d'être « intuitif » mais ladite intuition exigerait
bien souvent que le lecteur soit déjà acquis à la « cause » dont
justement il voudrait débattre … Alors que disent les faits ? _______________________________ 02. Introduction
à la question de la décussation chez les animaux : (Retour plan) Cette étude - dont l'objet a été infléchi
au cours de mon travail - est pour cette raison revenue en construction. Le sujet est – étonnamment - si rarement
abordé autrement qu’en rendant compte de la simple constatation anatomique
qu’il est difficile de l’appuyer sur des sources et expériences, physiologiques
ou pathologiques. Il rassemble deux domaines dont on ne peut
exprimer une certaine connaissance verbale que chez l'homme - le physique et
le psychique - qui, s’ils y sont réunis, ne se mélangent pas – voire, à un
certain point de vue, pourraient être un envers l’un de l’autre Encore ce vocabulaire obligé est-il maladroit
car les hommes sont différents entre eux. Le traitement de ce sujet y rencontre
d’emblée le paradoxe que le psychique semblerait a priori n’avoir
rien à voir avec la décussation physiquement observable, mais que c'est
pourtant à partir (ou à l’aide) de ce psychique (marqué de singularité
personnelle, « originale d’origine », individuel) que l'on
peut parler du physique qui, au contraire, aurait été premier dans le
temps et puiserait ses origines dans une nuit des temps supposée, -
supposée « commune » au sens de « partagée mais sans
partition » - que nous interrogeons et faisons parler - mais qui ne
parle pas, sinon alors « autrement » - mais dont rien ne
prouve qu’elle aurait même eu la moindre existence. Les termes physique, intellectuel,
mental, psychique... :
Longtemps dans l’histoire de l’humanité une très ancienne tradition (théiste ou
animiste) a tenté d'associer ou de faire correspondre une composante
psychique aux mieux reconnues de nos représentations physiques lorsqu’elles
sont individualisées comme telles et inversement. Sans doute était-ce là un mode d’expression
commode, à un certain degré intuitif ou culturel, mais qui a disparu chez la
plupart des biologistes aujourd’hui. Pourtant, un tel classement intellectuel
qui possède ces deux faces n’est pas sans intérêt, dans un domaine où tout
classement scientifique a toujours rencontré des limites, ou carences et
blocages. Mais justement, un intérêt de l'étude ici
est que – sinon dans les mythologies - personne n'a jamais pu montrer que l’un
pouvait naître de l'autre ! Quiconque a tenté un jour de ranger sa
bibliothèque a rencontré un problème similaire : Il y a toujours une
infinité de classements possibles, et souvent des inclassables et enfin des
improbables rapprochements. Aussi, en attente de mieux dire, en
sciences et particulièrement en biologie il est bon de se défier des débarras
hâtifs, et avant d’en comprendre pourquoi, pourquoi ne pas garder l’un et
l’autre ? Psychisme et mental : Bien que le sens d'un mot soit souvent circonstanciel et en
lui-même imprécis, on verra déjà entre psychisme et mental la
différence suivante : On verra dans le psychisme un
attribut individuel lié à une personne ou à sa qualité en tant qu’individu,
qualité - en partie au moins - acquise et peu sensible à l’environnement
physique, alors que le fonctionnement mental serait celui d’un outils
d’origine innée, héréditairement transmis, et fortement soumis
aux ingérences environnementales, accidentelles (neurologiques) et même à
l’alimentation, etc. Ce sens serait surtout celui d’un dictionnaire de langue. Le mental aurait alors ainsi un sens ou des
racines, plus matérielles que culturelles. (matériel ? Mais « Qu'est-ce
que la matière ? »[3]) Comme c'est le cas de toute notre
appréhension de la nature, une telle classification souffre de nombreuses
omissions exceptions ou contradictions (quelle est la place de la volonté?)
Mais d’autres phénomènes bien connus
rendent aussi cette classification un peu illusoire: par exemple, autant [on
a l'impression que] l'on peut mouvoir volontairement plusieurs pièces
corporelles en même temps, voire faire plusieurs choses en même temps, autant
il paraît impossible de penser à plusieurs idées en même temps ; Un autre
phénomène est bien connu est celui dit de « l’anesthésie douloureuse » :
Une nouvelle douleur plus forte en efface une autre, au moins en partie. Cet
argument montrerait que le la douleur fait partie des sensations mentales. Curieusement, individualiser, c’est aussi
accorder une certaine « personnalité temporo-spatiale »
à ces choses dès lors qu'elles sont en quelque sorte « autonomisées »
– à l’issue d’une partition (mentale, physique) par un troisième –
voire par soi-même (car une section est possible) Les lézards s’auto-sectionnent
la queue (exactement, une information ordonne à la queue de se sectionner
elle-même[4]) dans certaines stratégies de fuite. Chez
l’être humain, le soi-même reste en principe d’un seul côté (les
philosophes ont souvent posé la question) Ainsi, là est peut-être toute la
problématique de la communication entre deux êtres, ou choses : C’est à
dire, dans la re-syntonisation entre deux êtres, deux choses à
partir du moment où ils sont individualisés . Car la division n’exclut pas les
reconstitutions dans certains moments particuliers (effusion, extase,
dépersonnalisation, autre.) Qu’en est-il aux différents niveaux
unitaires (cellulaire, etc.) et des rapports entre les différents
niveaux ? Mais toutes nos interrogations sont peut-être bien trop rationnelles
pour interroger la nature ! Finalement, personne ne comprend les
rapports entre le fonctionnement de l'appareil neurologique physique et les
phénomènes de la conscience et de la volonté au sein de cette mécanique – pour
autant qu’elle soit concernée : Comme le dit Michel Jouvet, il est
possible que notre cerveau ne puisse se penser lui-même. Et l’on sait à combien de difficultés mène
souvent toute simple tentative de classification des choses de la nature. On rappellera aussi la question de l'existence
ou non de l'inconscient collectif qui opposa toujours Carl Jung à
Sigmund Freud qui le rejetait. Sur un sujet contigu, on rappellera la
triple origine de « la morale individuelle » selon Darwin :
1)
Génétique
(instincts innés); 2) Environnementale sociale et 3) Fonctionnement mental de
chacun. Notons que Darwin (1871) n’utilise
pas le mot psychisme, mais ce mot a été banalisé depuis dans le sens
d’une personnalisation. Notons aussi que Darwin parle
ailleurs de l'expression des émotions là où l'on parlerait volontiers de
celle de sentiments. Les mots étant toujours imparfaits mieux
vaut essayer de décrire leur contenu que de s'en embarrasser exagérément. La réalité physique d'une
chose, d’une plante ou d’un animal est historiquement (phylogénétiquement)
inséparable d’un grand tout, au demeurant fort mal connu, qui va de la
physique nanométrique à l'astrophysique et que nous mesurons au moyen de
dimensions qui n’ont aucune signification à l’échelle humaine. Dans ce grand tout (qui n'est peut-être pas
« un tout »), nous individualisons des objets avec des mots et
des représentations en fonction de nos critères, mais nous ignorons jusqu’à à
peu près tout de l’origine et des raisons mêmes des critères que nous utilisons. A l’inverse, l’individu psychologique (traditionnellement,
« l’âme » que ce mot traduit, a une connotation individuelle,
et accessoirement religieuse) a d'abord été perçu chez l'être parlant, se
situant lui-même d’abord comme origine et centre de son monde et de ses
perceptions. Mais au cours de sa vie, un tel individu
est amené à reconnaître qu’il existe aussi un très grand nombre d’autres
individus qui ont justement en partage avec lui cette particularité d’être
reconnus par lui comme des individus, et auxquels il prête spontanément des
qualités dont les perceptions prennent cependant manifestement origine en
lui-même. Lorsque ces deux aspects se rencontrent en
un même corps, ils en défissent la vie, voire l'existence. Les représentations psychiques ne peuvent
assurément exprimer toutes les qualités des choses physiques, pas plus que
celles-ci ne sont capables d'exprimer les précédentes. A ce jour, par aucun moyen, l’un n’a été
capable d’atteindre pleinement l’autre de ces deux aspects, peut-être de
reconnaissance fallacieuse, sinon, seulement de l’annihiler. Mais on a aussi décrit l’impression
d'autres états comme nous le verrons. Au total, « l’homme-physique »
part du tout et « l’homme-individu » part du « moi »
(parfois prédéfini bien avant la conception) Notre physique est actuellement incapable
(Cf. Lee Smolin : « Rien ne va plus en physique ») de saisir
un certain nombre de problèmes, et ce, parmi ceux qui nous paraissent les plus
radicaux comme celui du temps ou celui de l’espace. La question de « l’individu »
pose la question du temps : Il est facile de couper en deux une feuille de
papier, mais les deux morceaux, vieillissent-ils de façon contemporaine ?
La réponse est NON s'ils s’éloignent rapidement l’un de l’autre. En physique-biologie, on connaît
bien le paradoxe du voyageur de Langevin. Ainsi, en toute précision,
deux individus qui bougent séparément ne vieillissent pas exactement de façon
contemporaine. Mais alors, où sont les frontières d'une
chose réputée indivise ? Et même, deux parties d’un individu, comme
la tête et la queue ne resteraient pas contemporaines ? Qu’est-ce qu’un individu dont toutes ses
parties ne sont pas contemporaines en même temps, mais seulement avec
lui-même ? L’individu n’est déterminé qu’en tant que
signifiant – (administratif) 03. Introduction au
résumé : (Retour plan) Ce sujet concerne toutes les
communications inter-individuelles humaines (et peut-être animales) o Il concerne également la question dite
« du côté dominant » (droitier/gaucher, peut-être
celle de l'œil directeur des ophtalmologistes - qui serait indépendant du
côté dominant - etc.) qui est en réalité la question de « l’hémisphère
cérébral dominant » (lequel est l’hémisphère cérébral opposé au
côté dominant du corps, mais les correspondances ne sont pas rigoureuses
à 100%) : o Ainsi l’hémisphère cérébral gauche
est celui du langage et de la main droite du droitier, et lorsque
le côté dominant est inversé, l’inversion concerne les ensembles fonctionnels
en entier. La question est si ancienne qu’elle s’est
inscrite dans la génétique et intervient très tôt dans l’embryogenèse, si bien
que la dominance d’un côté est toujours généralisée, harmonieuse et homogène
pour tous les ensembles d’un même type fonctionnel ou d’usage. La dominance d’un côté est héréditaire et
se transmet « par quartiers » chez l'homme. Son usage est devenu réflexe : Ainsi, un
droitier allongé dans un lit d’hôpital, les yeux encore fermés - qu'il ne peut
pas toujours ouvrir – pourra répondre dans un demi-sommeil au « Bonjour
! » par lequel un médecin signale l'arrivée de sa visite, en tendant
vaguement sa main droite autant pour signaler qu'il ne dort pas complètement
que pour en serrer une autre… en supposant tacitement et inconsciemment que
« son semblable » est également droitier. Il est possible – mais je ne suis pas
initié au sujet – qu’on retrouve un côté dominant chez beaucoup d’animaux sinon
tous (enroulement du corps dans les positions allongées, etc.) 04. Résumé : (Retour plan) Les structurations anatomiques des premiers animaux permettaient
des petits déplacements, individuels ou génériques, fortement soumis aux grès des
courants, en dépit de repérages extérieurs (chaleur du soleil, horloge solaire[5], attractions chimiques,
etc.) Puis, le développement du
système nerveux allait permettre à l’individu de développer sa maîtrise de son
positionnement dans l’espace naturel, et sa gestion de ses rencontres,
comportements destinées en particuliers à satisfaire ses besoins alimentaires
et sa reproduction. La première orientation à
apparaître chez l'animal fut l’orientation dorso-ventrale - en opposition à la
pesanteur. Sa sensibilité à la chaleur et à la lumière se spécialisèrent en
particulier avec l’apparition des plaques optiques dans la portion
céphalique du neuro-ectoderme menant à la formation des yeux d’où partent
les nerfs optiques qui se croisent en un « X » appelé « chiasma ». Les deux autres dimensions
spatiales (avant/arrière et droite/gauche) purent apparaître alors et les
neurones de la latéralisation se développèrent en poussant des fibres croisées
entre un côté de l'encéphale et le coté opposé innervé du corps. Pourquoi ce
croisement ?[6] 1
Les comportements sociaux organisés (en
ordre, en horde, en rang, en file et en vis à vis) seraient ainsi rendus
possibles et organisés génétiquement probablement grâce à l’apparition dans le
règne animal du croisement des fibres nerveuses en « X »
(croisement appelé « décussation » du nom latin
« decem » de la lettre représentée)*
Ce croisement anatomique aurait
permis à l’animal de structurer géométriquement l’organisation de sa vie
sociale avec une appréhension
de l’autre semblable réel dans un positionnement spatial orienté de façon
identique et donc substituable, que les yeux soient ouverts ou fermés. 2 A la différence des deux
formes précédentes que furent le grouillement et l'organisation géométrique de
la vie sociale, advint en troisième lieu « l’échappée
individuelle » : Dernière venue dans l’histoire de la phylogenèse apparut en effet « l'image virtuelle
de soi » : Les dimensions et les rapports de cette nouvelle image
correspondront aux « images de l’autre semblable » que nous
voyons, dont les proportions sont très différentes de celles des « représentations »
innées de notre corps, inscrites génétiquement dans notre système nerveux. Mais, à la différence des images de nos
semblables que nous voyons, la notre propre - que nous nous approprions ou qui
nous est allouée - est non seulement virtuelle mais avec une inversion
droite-gauche si elle a été élaborée et construite à partir d’un miroir (image
dite spéculaire) Elle est imaginaire pour l'être lui-même
qui en est l’objet réel. Au lieu que la structuration géométrique de
la latéralisation ne soit formée de fibres croisées permettant une appréhension
réelle de l'autre semblable dans un positionnement spatial substituable,
l’image de soi devient « directe, antéro-postérieure, imaginaire et
traditionnellement inversée latéralement par rapport à ce que serait un autre
soi en face de soi ». A la différence des deux premières organisations
transmises génétiquement, cette image sera acquise de façon épigénétique,
par un apprentissage entièrement post-natal, mais précoce de la « représentation
de soi » Cette image de la
représentation de soi ne se substitue pas aux structures antérieurement
acquises, elle s’y ajoute. Dès lors, le soi va
pouvoir prendre en charge son propre personnage individuellement au sein de la
société animale (humaine), et cette représentation symbolique est contemporaine
de l’apparition explosive des symbolisations et du langage articulé. Au même moment dans
l’histoire de la phylogenèse se situe l’arrêt de la production post-natale de
nouveaux neurones (à l’exclusion des neurones de l’hippocampe) Ainsi, pour les cellules
neuronales, l’expression épigénétique prendrait le relais de
l’expression génétique en permettant une nouvelle façon « d’être
au monde » souple et reprogrammable par le simple jeu de nouvelles
connexions mais sans création de nouvelles cellules. L’épigénie commencerait dès la
naissance du bébé - plongé alors qu’il est encore immature dans un
environnement ouvert, prolongeant ainsi sa vie intra-utérine. Lorsque la neurogénèse
s'arrête, mais que les phases de sommeil paradoxal s’enchaînent, on est tenté
de situer dans les rêves (« sourire aux anges ») - qui, au
contraire du sommeil ordinaire, correspondent à une phase d’activité
neurologique intense – une telle construction des représentations de soi et de
son monde. Dès lors, toutes les formes antérieures étant
aussi conservées, c'est un très grand nombre de combinaisons qui deviendront
possibles, entre des types de fonctionnements très différenciés, voire
potentiellement conflictuels. 3 L’image
de soi : L’écoute des aveugles de naissance montre à quel point leurs
représentations du monde diffèrent de la représentation habituelle sui
generis, et confirmerait que l’image de soi (différente de la
représentation anatomique génétique encéphalique) soit un acquis totalement épicritique. Il est possible que la multiplication des
« images-selfies » permette de remplacer « l’image
spéculaire » (inversée latéralement) de l’identification du soi, ou de
les faire cohabiter. Chacun pourrait alors - pour ainsi dire -
« serrer la main » de son image de soi (ce qui est impossible
dans le cas d’une image spéculaire) comme celle de son propre clone. Ce qui n’empêchera pas les grandes voies
des sensorialités, des sensibilités et de la motricité de
rester croisées, hormis les voies réflexes ipsilatérales qui, rapides et
incontrôlables, permettent depuis longtemps de déceler les paralysies
psychologiques et celles des simulateurs. 4 Remarques : - La Conscience : Dans tous les cas, les mécanismes
phénoménaux et neurologiques des « prises de conscience »
nous sont inconnus, même si l'on sait – a contrario – abolir cette
conscience. - Les pensées imaginaires activent métaboliquement (consommation de
glucose, oxygène, etc.) les zones de représentations anatomiques
correspondantes, bien que les qualités de l’image imaginaire soient très
différentes (en proportions, etc.) des qualités des aires anatomiques
correspondantes activées -
Les réalités biologiques ne cessent de déjouer nos
rationalisations. * Quand deux
animaux sont en vis à vis, la droite de l’un est en face du côté gauche de
l’autre et quand on relie deux ordinateurs entre eux, c’est avec un câble
Ethernet croisé. Il en résulte que pour communiquer avec un
congénère, un animal devra envoyer vers lui des nerfs segmentaires croisés : Le
schéma anatomique retenu par la nature prouve que cette configuration fut une
priorité. De ce fait l’animal aura également pour
lui-même tous ses nerfs de la vie de relation croisés (entre le cerveau droit
et le côté gauche du corps et inversement) Les connexions croisées ne sont pas plus lentes
que les connexions directes si les longueurs des dendrites, des axones et
surtout le nombre des synapses (relais de connexions) sont les mêmes. Les réflexes ipsi-latéraux (comme le
réflexe rotulien ou « le triple retrait de Sherrington » à la noci-ception)
sont beaucoup plus rapides, non pas parce qu’ils ne croisent pas la ligne
médiane, mais parce qu’ils économisent beaucoup de trajet et de synapses en ne
remontant pas dans le névraxe : Ils sont de ce fait incontrôlables et
inconscients ; Ils ne sont pas abolis par la décérébration (Expérience de
Galvani prouvant l’existence de l’électricité animale - Paris - 1797) Les croisements optiques sont beaucoup plus
complexes, du fait des demi-champs latéraux et du fait que le cristallin
produit une image inversée sur la rétine - à la différence d’un miroir qui
n’inverse pas l’image et ne fait que la réfléchir point par point) Comme l'écrivait déjà Hippocrate : « L'encéphale
est l'interprétant des
connexions » Ainsi
pouvons nous dire : « je sens /avec ma main » mais ma main ne
peut pas dire: « Moi, main, je sens ! » non plus que le cerveau
ne peut se sentir lui-même. On sait aujourd'hui que durant le sommeil
paradoxal, l’encéphale envoie non seulement une vague de paralysies aux
structures nerveuses de la vie de relation, mais aussi un barrage à la
communication entre les deux hémisphères cérébraux, ces deux faits participant
probablement aux grandes particularités des compositions des rêves. ____________________ 05. Introduction : (Retour plan) 1) On peut lire dans « wikipedia » (clic) [7]
au mot « Décussation » : « Pourquoi
les principales voies nerveuses décussent-elles ? La
décussation des fibres nerveuses est connue depuis l'Antiquité car déjà
Hippocrate avait noté qu'une blessure du côté gauche de la tête engendrait des
convulsions de la partie droite du corps. Mais
l'explication de ce phénomène qui semble, à première vue, inutilement
compliquer le système nerveux est une des questions les plus difficiles des
neurosciences. Ainsi
Ramon y Cajal disait qu'il s'agissait là de « l'une des plus obscures
questions de la biologie. » L’article
conclut en rapportant une explication qu’il aurait proposée : « … la décussation serait un vestige phylogénétique de
la prépondérance des voies motrices extrapyramidales des vertébrés
primitifs ». 2) DISCUSSION L’explication n'est guère satisfaisante. Une justification
de l’organisation d’une option conservée dans l’évolution phylogénétique
animale doit tenir compte de l'ensemble des comportements dans lesquels elle
peut être impliquée et de l’actualisation de son intérêt, et non pas seulement
reposer sur un optimum de rapidité de seules fibres motrices mobilisées jadis. Constatons d’abord que la décussation concerne
le système nerveux de la vie de relation et ses connections. Elle est
massive et concerne également les fibres des catégories sensitives et trophiques
des mêmes segments – les trois types de fibres étant d’ailleurs toujours
fonctionnellement associés dans la physiologie de ces segments. Il est peu
probable que le système soit organisé autour du seul comportement de fuite,
puisque le même modèle moule l’organisation tant des prédateurs que des proies,
contrairement, par exemple, au réglage de l'organisation des systèmes de
vigilance et de sommeil. La moitié
des fibres de la vue et la presque totalité de celles de l’audition ne croisent
pas et s’intègrent à différents degrés dans un schéma de voies réflexes
homolatérales. Quant aux
fibres de l’odorat, elles sont croisées, ce qui nous permet d’évoquer des
fonctions différentes dans différentes situations de la vie. Il est bien
possible que la vue et l’audition participent à des repérages directionnels
lointains et disons « absolus sinon fixes » dans la mise en
place du cadrage d'une scène, et que, au contraire, les sensibilités, et la
motricité du corps et des membres ; ainsi que l’olfaction et le cerveau
primitif soient eux affectés à des repérages proches « relatifs et
mobiles » comme c’est le cas dans la vie en groupe, l’approche d’un
congénère, d’un prédateur ou d’une proie, etc. Soulignons
que rien ne reste plus fondamental à la vie de relation que « l’archipallium
et les voies olfactives » même si la plupart des comportements rapides
et violents qui - y /en - prennent origine (rage, peur, tendresse, sexualité,
mémoire non verbalisable) ne peuvent parvenir à la « conscience
néopalliale », sinon par un raisonnement déductif mettant en jeu
d’autres connections d’apparition plus tardive. Alors que
nos connaissances scientifiques se sont beaucoup accrues par rapport à celles
de l’Antiquité, les visions d’ensemble et même l’expérience simple
semblent quelquefois négligées : On connaît la structure des molécules
mais, en médecine, on néglige de plus en plus les palpations. On a
remplacé les questions du « Pourquoi » par celles du « Comment »
mais finalement cette séparation méthodologique, en devenant verbale et presque
injonctive, nous détourne insidieusement de champs entiers de recherches. Le chiasma
optique nous semble presque connu depuis toujours, mais, comme s’en étonnait Ramon
y Cajal, on n’a jamais énoncé les raisons des décussations. S’il nous faut
peut-être renoncer à connaître les finalités ultimes des choses, les moments de
leurs apparitions du moins nous sont souvent connus. Mais il est
frappant que les travaux de ceux qui se sont penchés sur ces sujets sont
souvent difficiles à trouver. Dans le cas
présent, il semble que personne n’ait
expliqué « comment ni pourquoi » un neurone né à droite avait
poussé son axone vers la gauche, même en invoquant les principes actuellement
en vigueur expliquant « l’évolution » : Pourtant,
curieusement, alors que le « situs inversus » représente une
occurrence connue non négligeable (1/10 000 chez l’homme), on n’a
jamais décrit (à ma connaissance) chez aucun animal, d’organisation visuelle
sans chiasma, et il est difficile de trouver des travaux au sujet d’une « induction »
menant au dit « croisement ». Pourquoi un
phénomène comme celui dit de l’induction, introduit il y a fort
longtemps en biologie (« tactismes et tropismes ») et
particulièrement en embryologie, n’ est-il jamais exploré à l’échelle macroscopique ? On explique
dogmatiquement l’évolution par un mécanisme en deux temps que sont 1) le
hasard des mutations, suivi de 2) la sélection naturelle. Mais le mot
hasard reste ici une énigme sinon un jocker et le seul hasard mènerait à
la désorganisation. Puis,
pourquoi la sélection naturelle n’interviendrait-elle qu’a posteriori ,
au lieu d’être inductive : N’aurait-on pas retiré le mot Dieu (qui
n’expliquait rien) d’un « Avant » que pour le remettre dans un
« Après » (qui n’explique rien non plus) ? Les réalités biologiques ne cessent de
déjouer nos « rationalisations » : Comment les aborder ? De fait,
l’explication de décussations ne nous serait-elle pas plutôt donnée à voir sous
nos yeux, pour ainsi dire, comme nous allons essayer de le montrer ? Pour en
comprendre la nature, puis les diverses conséquences de la particularité
anatomique de la « décussation », qui existe chez tous les
animaux sexués évolués, il faut prendre un certain recul : Ø envisager
l’animal dans un environnement, et en particulier celui de ses semblables,
c'est-à-dire à divers degrés celui des autres animaux, Ø et, pour les
humains, 1. en plus du
phénomène de la décussation que l’homme
partage avec tous les autres animaux, et qui lui est tout aussi indispensable, 2. la complexité
qu’apporte chez lui, en plus, le miroir, qui lui donne de lui-même une « image
spéculaire », à laquelle il identifie, en même temps qu’il aliène, son
« moi ». 3. Mais cette
image virtuelle n’est superposable o
ni aux « images vraies » qu’il voit
autour de lui, s’il n’en
inverse pas toutes les parties, o
ni à la sienne propre vue par les autres ou qu’il pourrait voir sur une
photographie, un film ou un écran de projection, depuis qu’il
a unifié son « image spéculaire » au temps de « la
phase du miroir » (entre 0,5 et 1,5 an chez l’enfant), sur laquelle il
a projeté celle de tout « son moi », comme Lacan nous l’a montré et
appris. o
Dès lors, la différence entre l’homme et les autres animaux devient
repérable dans les doubles possibilités de l’occurrence de ses attitudes et
jusque dans la plus intime vis à vis de son partenaire. Ajoutons d’emblée que cette forme de la
reconnaissance propre, par un humain, de sa personne, devant un miroir plan, davantage
que sur une représentation de lui-même sans inversion de symétrie, sculpturale
ou graphique – photographique, est devenue au fil des millénaires
une coutume presque constitutive, mais n’est pas devenue transmissible
génétiquement. Il ne s’agit peut-être au départ pour l’être
humain que d’un subterfuge, d’un stratagème visant à déjouer l’impossibilité
radicale pour les yeux d’un animal de voir son propre visage. Il peut s’agit peut-être d’une pulsion de
« mirement = fait de se mirer » appartenant à un
registre de désir et non pas de besoin. Elle reste pourtant étrange puisque aliénante
et ne répond apparemment à aucune nécessité de type animale au sein de
l’espèce, sinon qu’elle est devenue une importante addiction. Il n’est d’ailleurs pas du tout impensable
qu’une caméra reliée à un écran de projection remplace un jour le miroir de la
salle de bain, etc. A ce propos, quelle représentation pourrait-elle ne pas être déjà autre
chose qu'une « image » de la chose représentée ? Philogénétiquement les yeux sont apparus comme
instruments faits pour être sensibles aux changements du monde reconnu comme
extérieur à l’animal (extériorité toute relative) Apparut d’abord la plaque optique,
simple peau sensible aux différents rayonnements photiques (des photons),
puis creusement d’une cavité refermée en forme de sténopé, puis enfin
structuration des parties de l’appareil sous forme d’un œil avec une rétine
d’où partent chez l’homme un million de neurones (dont la fonction n’est pas
seulement visuelle), doué de mobilité propre, etc. A la rigueur un animal peut apercevoir sa
queue : les chatons se mettent alors à tourner en rond en cherchant à
attraper leur queue sans y parvenir, mais je n’ai jamais vu de petits lézards
se livrer à de telles fantaisies ! L’affaire du miroir est certainement
datée : Il semble impossible de savoir quand et comment elle est apparue. Elle alimente le mythe de Narcisse :
Celui-ci se mirait devant la surface d’un lac, puis irrésistiblement capté par
sa propre image, s’y projette et se noie. La conscience de soi non plus, ni même celle de
l’individu humain comme tel, ne sont des phénomènes très anciens dans
l'histoire de l'humanité, comme on le voit à la lecture des textes datant de
3000 ans ou plus. En résumé,
contrairement peut-être aux apparences premières, le croisement des fibres
nerveuses, lui, participe fondamentalement dès son origine à la vie en groupe
organisé, et est génétique - mais passerait inaperçu sans l’existence de la
médecine - alors que la place du miroir est d’apparition récente et n’est pas
un impératif obligé de la vie en groupe organisé. Le
croisement des fibres nerveuses axiales (elles ne croisent qu’une seule fois,
de droite à gauche ou de gauche à droite) est incontestablement beaucoup plus
ancien que le principe de l’identification à l’image du miroir et nous apparaît
plus fondamental. [Pour la date d’apparition : voir note de
bas de page]. Quelle en sera son évolution, puisque tout
évolue ? Nous en ignorons tout ! On peut
rappeler en effet ici que pour ce qu’il en est de la vie en groupe et de la
reproduction des organismes, une quantité innombrable de types a déjà été
tentée, en passant par les formes de reproduction non sexuée et les formes de
reproduction sexuée sans contact entre les organismes parents, par éjection des
gamètes, que ceux-ci soient mâles ou femelles, etc.. C’est l’idée
d’un écosystème qui manque le plus généralement aux schémas entomologiques
des théoriciens de laboratoires, capturés qu’ils restent trop souvent (pas nécessairement
toujours) par la représentation administrative acquise de l’individu,
présentable comme spécimen. Mais la
physique s’en tête à ne pas se laisser mettre en boite. Bien plus
largement, la physique n’a jamais fait bon ménage avec l’idée de représentation,
(et donc de dimension (voir infra) Comme nous
le verrons infra, la décussation marque en quelque sorte l’entrée du règne
animal « dans la fonction sociale » A ce stade, l’individu »
- mais rien ne permet de dire à quel moment il sera perçu comme tel – pourrait
être décrit comme « individu social » dont les contours
n’étaient pas précisément bornés – bien au contraire - par le seul fait de la
vie sociale[8]. Mais
ensuite, l’homme, avec la reconnaissance de « son image spéculaire »
(dans le miroir) au contraire en sort, et prend acte de son statut « d’individu administré »
(reçoit, prend conscience, s’aliène avec) et comme tel, devient borné. Dans
l’encéphale, la programmation épicritique (« génétique
épicritique » cf. J.P. Changeux et M. Jouvet) prend une
place de plus en plus considérable, à mesure que la neurogénèse (création de
nouveaux neurones) s’arrête plus précocement dans l’espèce (chez l’homme, à
l’age de 3 mois ) mais que les connexions (synapses) au contraire continuent à
se multiplier à la vitesse impressionnante de 10 millions par seconde (Igor
Tsigelny) et le poids du cerveau humain sera multiplié par 5 de la
naissance à l’age adulte. Quand la
neurogénèse s’arrête, le rêve apparaît : c’est la thèse de M.Jouvet. Enfin on
aurait tort d’oublier que les cellules autres que les neurones sont une à deux
fois plus nombreuses que ceux-ci dans l’encéphale. Avec « l’image
spéculaire » (Cf. page « La physique des signifiants »)
la « fonction sociale » (organisation d’un ensemble) fait
retour : de « l’image » à « l’objet »,
qui en acquiert un « statut d’adminis-trait [9]» (por-trait – craie-é, crayonné - soutenu
du « Trait unaire - Einziger Zug » trait énantiomorphe qui fait entrer
l’objet dans le jeu des signifiants) et fait apparaître l’idée (image) d’un
« corps (« soma ») borné » Mais comme on sait, en
physique le trait n’a pas d’existence. L’homme
affirme ainsi sa schizophrénie pré-programmée dans l’encéphale
(schizo-phrénie = esprit divisé – mais en fait, il ne s’agit pas
ici d’esprit, sinon de « sociabilité divisée » ; pour
adopter la maladroite expression de Bleuler[10]), en disposant des deux types de
« présence au monde » et devenant ainsi, par l’un des deux
côtés, le plus rebelle à la sociabilisation de tous les animaux évolués. Le « signe
du miroir » (« bris du miroir par celui qui s’y mire »)
en est en pathologie une patente expression – fort bien exprimée dans la mythologie
par Narcisse qui se noie, et, dans l’espèce humaine, par une agressivité
endo-générique unique chez les animaux, qui va bien au delà du besoin. Ajouté en 2020 : (Retour plan) « Le somatic twist »
Comparaison des animaux à Système nerveux périphérique ventral qui est non
décussé et ceux à SNP dorsal qui est décussé Il me faut ici citer le blog de NeuWrite West qui est en ligne à
l'adresse : clic (https://neuroscience.stanford.edu/news/ask-neuroscientist-why-does-nervous-system-decussate) et que je vais reproduire in extenso (2)
après avoir décrit le contexte (1) avant de le discuter (3) : (1)
Contexte : Kelly Zalocusky répond le 12 décembre 2013 à la question du dr Sowrniya Priayamvatha :
« Why should cross the tracts to and from the brain ? » La
réponse n’est ni une réponse au pourquoi (Why ?) posée dans le blog, ni
une réponse à un « Comment ? », mais « le comment de
la supposition que les vertébrés (dont le SNP est dorsal avec décussation des
neurones) dériveraient d’invertébrés (dont le SNP est ventral sans décussation
des neurones) Cette
réponse serait apportée par la supposition de l’existence dans la filiation
supposée d’une torsion de 180° de tout le corps (« somatic twist »)
de l’invertébré selon un axe longitudinal (comme un demi-tour de tire bouchon)
par rapport au cerveau (« brain ») considéré comme point fixe. (2) Le
texte : NeuWrite West Blog : clic : on Dec 12 2013 Answer of Kelly
Zalocusty to an answer from Dr Sowrniya Priyamvatha THE QUESTION Ive Iearnt
that tracts to and from the brain cross. Why should they cross? Is there any
evolutionary significance for that? I know Ieft side of the brain controls
right and vice versa but why? - Dr. Sowmiya Priyamvatha THE ANSWER Greetings, Dr.
Priyamvatha! Your question is actually
hotly debated among evolutionary biologists and neuroscientists. There are, in
fact, multiple theories about why tracts cross in the human nervous system. My
favorite theory, though, has to do with the evolution of the entire vertebrate
lineage. it is called the "somatic twist "
hypothesis 1
, and it asserts that neural crossings (technically calIed
"decussations") are the byproduct of a much larger evolutionary
change : the switch from having a ventral (belly-side) nerve cord to dorsal
(back-side) nerve cord. The vast majority (96%)
of known animal species are invertebrates - they do not have a spinal cord that
is protected by bony vertebrae : Ants, crabs, squid, worms, sponges, jellyfish,
butterflies, scallops, and snails , all fall into this category. And
interestingly, none of these species exhibit the crossing pattern that you
mention. Decussations are unique to vertebrates. Some invertebrates, such as
sponges, have no known nervous tissue. Slightiy more advanced invertebrates,
those with radial body plans (think, jeilyfish), have a diffuse "nerve
net," but no central nervous system to decussate. Bilateral invertebrates,
however, tend to have a large collection of neurons near the front of the body (the
brain), and a nerve cord (or cords) that runs the length of the animal. The
primitive brain of bilateral invertebrates is found above (dorsal to) their
mouths, just like ours is. Beyond that, however,
something very différent happens. In humans and in other vertebrates (sharks,
crocodiles, frogs, owls, kangaroos...), the spinal cord runs along the
back-side of the body. In bilateral invertebrates, the CNS starts in the brain
but then runs around the digestive tract to the ventral (belly) side of the body.
The invertebrate equivalent of a spinal cord runs along the animal's belly. In
this body plan, the kidneys (nephridia) lies just above the nerve cord. Above
the kidneys lies the digestive tract, and above that lies the main pumping
organs for the circulatory system - the invertebrate equivalent of a heart. If you enjoy anatomy, you
may have already noticed that this arrangement is exactly the opposite of the
one expressed in vertebrates. We have a dorsal nerve cord, below (ventral) to
that is the kidneys, below that is the digestive tract If you enjoy anatomy, you
may have already noticed that this arrangement is exactly the opposite of the
one expressed in vertebrates. We have a dorsal nerve cord, below (ventral) to
that is the kidneys, below that is the digestive tract, and below the digestive
tract is the heart. This huge rearrangement
of the entire body plan is called the "somatic twist".
The idea is that, at some point in evolution, near the appearance of the first
vertebrates, the entire body plan underwent a 180-degree twist relative to the
brain. Evolutionary biologists have gone looking for dues about this
rearrangement in very primitive vertebrates 2. They find that many of the
signaling molecules that specify the dorsal-to-ventral development of the
nervous system are the same between vertebrates and invertebrates. The nerve
cord, for example, always lies on the same side of the body where the protein
chordin is concentrated in embryonic development. In even our closest
invertebrate relatives (the acorn worm), this is the same side of the body
where the mouth is located (ventral). In even the most primitive vertebrates
(hagfish, lamprey), however, this arrangement is upside-down, with all the
organ systems flipped around 180 degrees. Notes qui mènent aux sources sur lesquelles ce texte dit s'appuyer : 1 http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24040928 (3) Ma discussion : Ainsi : Chez les animaux dont le névraxe est ventral (tous sont
invertébrés) l’innervation périphérique ne décusse pas Alors
que chez ceux dont le névraxe est dorsal (tous sont vertébrés) les nerfs
périphériques décussent ; Du moins - dogmatiquement dans le cadre de cette
théorie - le devraient ceux qui sont dans la partie caudale de la torsion. Ici
le mot soma (corps) a le sens de corps sans le cerveau (brain) (pour ne pas
parler de tête chez certains mollusques qui n’en ont pas) - et ne s’oppose pas
au « psychi » du couple « soma/psychi » des
psychologues, ce qui n’a pas besoin d’être commenté. La
théorie du « somatic twist » dit que la position dorsale du
névraxe chez les vertébrés serait le résultat d’une rotation de 180° (comme
tournerait un tire-bouchon) de tout le corps (somatic) qui fait passer
ainsi le névraxe de la position ventrale en position dorsale, ainsi que les viscères dont les
superpositions deviennent inversées, et les fibres nerveuses périphériques subiraient
ainsi une torsion de 180°par rapport au cerveau (brain) – qui, lui était déjà
en position dorsale, et le reste donc. Mais
: 1. Achoppement
majeur de l’hypothèse de cette théorie - dans les deux cas, le cerveau
(brain) est dorsal, au dessus de la bouche, et donc le reste et les
fibres qui vont du cerveau à la bouche devraient rester directes, ce qui
n'est pas le cas. Les douze nerfs crâniens, qu’ils soient moteurs, sensitifs ou
intéroceptifs – dont ceux de la bouche (sont concernés le V, le XI et le XII) -
sont organisés sur le même mode fonctionnel que les nerfs périphériques. 2. De
plus, la plus banalisé de ces douze paires est sans doute celle du « nerf
optique » (paire I) Or ce nerf décusse massivement au niveau de
la formation appelée pour cette raison « chi-asma » (= en forme
de X), le mot étant une substantivation du mot désignant l appellation de
la lettre grecque « chi » écrite « X » -
c’est-à-dire la même forme que le « X » « ixe » latin qui
représente le chiffre « 10 » qui se dit « decem » prononcé
« dekem » d’où le mot « décussatio » qui
signifie « à la façon d’un 10 » 3. De
plus enfin, la décussation est bilatérale et symétrique, et elle correspondrait
donc à deux torsions symétriques et simultanées, lesquelles torsions restent
spatiale ment très difficile à concevoir sans étranglement. 4. La
théorie du « somatic twist » décrit aussi une inversion des
superposition d’organes, qui pourrait peut être s'accorder avec la rotation
mésentérique dans l'embryon humain, et une certaine rotation du cœur La
théorie est intéressante (peu importent les mots, qui sont habituellement sans
grand intérêt en biologie) et la nature est pleine de secrets pour nous, en
particulier dans la morphogenèse et met sans doute l’accent sur certains
élément à retenir. Mais elle me semble totalement inacceptable sous la forme
exprimée dans le bloc cité. _____________ Ajouté
en 2017 : (Retour plan) 1. La décussation, corollaire e la vie sociale organisée 1.1 ) La décussation : La
décussation des fibres nerveuses au niveau du tronc cérébral me semble être un
corollaire « pathognomonique » de la préparation anatomique innée de
l’animal à la vie sociale. Ainsi,
cette structure acquise au cours de la phylogenèse animale et reproduite durant
l’ontogenèse serait génétiquement reçue et transmise. Elle
serait l’apparition de la possibilité d’un ordre de regroupement social
élaboré, celui de « la file indienne » ou du « côte à
côte », qui n’est plus seulement « le grouillement »
des animaux moins évolués. Cet
ordre n’est pas encore « l’ordre hiérarchique » à composante
représentable virtuellement qui culminera avec l’homme – ou alors s’il l’est,
il l’est sous une forme qui nous est encore totalement inconnue. De
toutes façons, ce n’est encore qu’un ordre biologique. C’est,
selon notre façon brutale de scander l’évolution, un important jalon dans
l’histoire animale. Il
est particulièrement intéressant de considérer pour son apport comme en négatif
ce qu’il en est lorsque l’animal est radicalement coupé de tous contacts avec
ses congénères, ce qui est le cas du rêve. 1.2 ) Rappel : Les
enregistrements électro-encéphalo-graphiques ont permis durant la seconde moitié
du XX ème siècle d’individualiser 3 états comportementaux de la vie
animale : l’éveil, le sommeil et le rêve. Bien
que beaucoup de travaux existent relatés en langue anglaise, il n’en existe que
peu relatés en français à part ceux de Michel Jouvet à qui nous
renvoyons constamment le lecteur, puisque ses livres sont emplis d’une très
grande quantité d’informations que nous n’allons pas relater ici. Ces
enregistrements électriques restent fort loin de pouvoir recenser l’ensemble
des structures cérébrales, ni l’ensemble des phénomènes électriques cérébraux,
ni l’ensemble des neurones, ni encore moins leur enregistrement unitaire
complet qui est impossible (leur nombre est de 100 milliards, définitivement
fixé 3 semaines après la naissance, accompagné de 5000 connexions par neurone,
celles-ci pouvant être crées, entretenues ou détruites durant toute la vie) Ces
enregistrements sont cependant suffisamment explicites pour affirmer la
particularité de 3 états, qui est corroborée par les études de physiologie et
de pathologies humaines, les études expérimentales animales et les travaux
d’autres disciplines, neurochirurgicales, radiologiques (IRM fonctionnelle),
cognitives ou pharmacologiques, de plus en plus précises sur la présence et les
effets des neuro-médiateurs, ou des effets neuro-pharmacologiques des
médicaments ou neuro-toxiques des poisons Comme
toujours en médecine, ils sont loin de permettre d’en tirer des applications
cliniques systématiques et assurées, contrairement à ce que pourraient faire
croire certains effets d’annonces médiatisés. 2.0) Les trois états du cerveau Ces
trois états sont l’éveil, le sommeil profond et le rêve. Ils
sont presque indépendants entre eux et le passage de l’un l’autre est très
rapide et insaisissable par la personne concernée, hormis pour une part l’état
d’éveil lors du réveil. . a) La vie éveillée est celle qui est partagée et
interactive entre l ‘animal et son monde extérieur parmi lequel figurent
ses congénères. b)
Le sommeil
est un repos cérébral, dont l’utilité est probablement la possibilité
d’éliminations et de recharges métaboliques. c)
Le rêve
est un état de très intense activité cérébrale accompagnée d’une coupure quasi
totale des interactions avec le monde extérieur. Malgré
de nombreuses variantes individuelles, d’origine essentiellement génétique, on
peut, chez l’homme, en tenant compte de la majorité statistique, décomposer la
succession de ces trois états au cours d’une journée de 24 heures comme
suit : §
Un état d’éveil préréglé pour être globalement diurne, d’une durée
comprise entre 14 et 20 heures selon les personnes §
Un état d’isolement du monde extérieur d’une durée comprise entre 10 et
3 heures (en tenant compte des cas extrêmes rencontrés) se divisant lui-même en
deux états très différents : o
un sommeil de repos avec électro-encéphalo-gramme
très ralenti et un état d’atonie musculaire léger, lui-même divisé en
plusieurs phases selon les tracés. o
Un état de rêves appelé aussi sommeil paradoxal ou stade des mouvements
oculaires rapides. Il
est, accompagné d’une activité cérébrale intense, d’un tracé
électro-encéphalo-grahique montrant des ondes électriques rapides, rapprochées
et de petites amplitudes, proches de celles de l’état d’éveil, un débit sanguin
accéléré avec une forte consommation d’oxygène et de glucose dans les zones
cérébrales activées, égale ou supérieure à celle de l’état d’éveil. . Cet
état est accompagne d’une atonie musculaire quasi totale et intense, qui
est l’effet d’un processus actif d’inhibition de la motricité,
des sensibilités et des sens (inhibition que l’on peut elle-même inhiber
expérimentalement, rétablissant ainsi des connexions qui révèlent alors des
comportements reconnaissables mais inappropriés) . Il
semble que la composante active ou non de la trophicité sur les
muscles, les organes et les téguments (la peau est de même origine
embryologique que le système nerveux central) dont est responsable le système
nerveux dans son ensemble, indépendamment de la vascularisation, n’ait pas ou
très peu été étudiée durant ces 2 composantes de l’état d’isolement. Il est
bien connu qu’elle est conservée durant le coma. . . Et
est notable enfin la présence d’une érection, qui permet en
clinique de distinguer les impuissances de cause occasionnelle, des
impuissances de cause lésionnelle. . Les
phases de sommeil paradoxal durent 20 minutes et se renouvellent 4 à 5 fois par
nuit, entrecoupées de phases de sommeil de repos de 90 minutes. . La
première apparition d’une période de sommeil paradoxal n’est jamais initiale
après l’arrêt de l’éveil, mais est précédée par un sommeil de repos de 90
minutes, enchaînant des phases de sommeil de plus en plus profond. . Le
réveil spontané ou provoqué interrompt n’importe quelle phase, mais les rêves
sont beaucoup plus présents, vivants, colorés et accessibles à l’éveil si
celui-ci survient durant une phase de rêve. . 2.1 ) L’individu coupé du monde
extérieur :
. Au
contraire de la vie sociale « éveillée », durant le rêve - qui
apparaît progressivement au cours de la phylogenèse animale, au fur et à mesure
que cesse plus précocement la neuro-génèse lorsque l’on d’élève dans l’échelle
animale (cf. Michel Jouvet), les communications sociales ne sont plus
que « représentées » (par la mémoire ou l’invention) dans un
organisme qui est coupé du monde extérieur et fonctionne donc en circuit fermé.
. Dans
ces conditions, la décussation ne sert plus à rien, elle est exclue des
circuits du rêve, et, normalement, durant le rêve, la plupart des connexions
avec le monde extérieur sont inhibées (il existe quelques variantes
qualitatives dans le monde animal) . Au
contraire, les fonctions de l’homéostasie interne (coeur et poumons) ne sont
pas interrompues (il y a des variantes animales qualitatives et quantitatives
selon les espèces). . Expérimentalement
ou dans certaines pathologies, ces inhibitions peuvent être levées, et
apparaissent alors des comportements organisés vécus, mais inadaptés à
l’environnement présent. . Enfin,
durant le rêve, les communications d’un hémisphère à l’autre (par le cops
calleux) sont en grande majorité inhibées comme les afférences sensitives et
les efférences motrices (lesquelles croisent au niveau du tronc cérébral) . Le
rêve ne représente les évènements – sociaux ou non - du présent, du passé,
voire du . A
ce moment, la vie sociale est « en sommeil », mais « l’individu »
au contraire, refermé sur lui-même, n’est pas en sommeil, et il se construit -
ou se « recycle » - « comme tel », en rêvant.
. L’organisme
construit alors ce qui sera une matrice (comportementale ou intellectuelle) : §
d’une part pour l’ensemble de l’organisme individuel
lui-même (puisque, par exemple, durant le sommeil, le langage et l’écriture
sont majoritairement déconnectés de la reconnaissance des visages, chacune de
ces deux fonctions siégeant dans un hémisphère différent) §
et d’autre part pour sa vie sociale avec la levée des
inhibitions neurologiques. NB :
Les concepts d’individu, de monde extérieur, etc. ne sont là que des façons
conventionnelles de parler. On pourrait dater et comparer (mettre
en parallèle) l’apparition dans le règne animal de la décussation, du
rêve, de la vie sociale, de l’éveil, de l’épi-génétique, etc. 2.2 ) Différence de nature entre
rêve et vie éveillée : . Le
rêve, contrairement aux suppositions de Blaise Pascal, et de bien
d’autres philosophes, n’est pas du tout un état « symétrique »
et comparable à celui de la vie éveillée. . C’est
un 3 ème état, avec une inhibition motrice presque totale (sauf du cœur et de
la respiration chez l’homme ( pour d’autres animaux, c’est différent), une
érection dans 90% des cas, etc. . L’état
de rêve recèle encore de nombreux mystères : . 2.2.1 ) L’oubli L’oubli du rêve est massif et
rapide. et en particulier l’oubli de la charge affective (que ne peut
retranscrire un rapport écrit sur un papier) Une
fois perdu, il ne revient pas, sinon - peut-être- sous des formes étranges
comme certaines impressions de déjà vécu (rêve prémonitoire dont l’existence
est discuté) etc. Cet
oubli est un corollaire de la vie éveillée : On est proche ici du « refoulement »
cher à Sigmund Freud, mais il est massif, alors que Freud décrit
le refoulement à partir de la « psychologie de la vie quotidienne » :
oubli d’un mot, d’un rendez-vous, lapsus, acte manqué, etc. ce qui est
ponctuel. Et il en va de même pour « le mot d’esprit » et le rire -
même si, de fait, toute acceptation ou refus de toute représentation
(signifiant), affecte en réalité « l’ensemble de la personnalité » –
si ce mot a un sens : Tout « symptôme » se présente comme
limité, même s’il trahit un dérèglement global. 2.2.2 ) L’affect : D’autre
part, l’acte manqué, l’oubli, le lapsus, et jusqu’au déterminisme du rire
s’accompagnent volontiers d’une charge émotive anxieuse. Au
contraire l’oubli d’un rêve ne l’est pas. Ainsi,
rêve et vie éveillée ne semblent pas mettre en action les mêmes voies et/ou structures
et/ou neuromédiateurs et/ou facteurs encore inconnus. 2.2.3) L’horloge
biologique : Elle
est chaque fois un perturbateur de l’état précédent en instaurant une coupure
franche. Les
réarrangements individuels aussi bien que grégaires en résultent chaque fois. Avant
le rêve n’existait que la multitude, répartie de façon probabiliste. Cette
« mise en place » implique des destructions de particularités
individuelles et des restructurations. L’ordre
social, puis administratif apparaissent. Relevons
l’existence de nombreuses ambiguïtés du langage parlé (et dont l’existence est
ontologiquement inévitable : cf : la page web « la physique des
signifiants ») comme par exemple le mot « réveil » en
français qui désigne aussi bien l’instrument du réveil que
l’évènement de la réapparition de l’éveil (l’état « stationnaire »),
spontané ou consécutif à une sollicitation interne (douleur ; cauchemar)
ou externe qui le déclenche. _____________
3.0 ) L’image spéculaire en 2D :
. L’image spéculaire (dans le miroir) est
non seulement inversée, mais aussi « en 2D ».
« plate » !
. Or, il semble bien que notre cerveau
soit pré-programmé pour le « 3D ». . Ce
qui expliquerait bien ce que nous croyons être des déconvenues, chez des
animaux devant un miroir : en réalité, généralement ils s’en fichent, et
ne se laissent pas berner par une image… fut-elle la leur et inversée ! . Quelques
fois, il est vrai qu’ils se laissent duper par l’image, mais en général pas
longtemps, et ne semblent jamais la rapporter à eux-mêmes et ne sont pas
capturés, fascinés. . [Petite exception pour les « animaux
d’homme – estiques » (orthographie empruntée à jacques Lacan)
et quelques situations précises et inhabituelles] . Cf.
infra : « Chez les animaux, il est clair que les yeux sont faits,
non pas pour se regarder, mais pour regarder le monde qui leur est
exterieur ». . On
en rapprochera le comportement des plantes – sans yeux ! Mais dont
l’orientation spatiale, pour contourner une pierre, etc. est stupéfiante. La
différence fondamentale entre une plante et un animal – comme les mots le font
comprendre – est que l’animal se déplace entièrement et n’a pas de racines. . Puis
la concavité se ferme en laissant apparaître une petite fente, comme un
sténopé. . . Puis
la suite se construit au fil des épreuves et du temps. . Nous,
nous apprenons à nous reconnaître (re-connaissance : vision du 2eme degré)
devant un miroir - mais guère plus devant cette image inversée et plate, dès
qu’il ne s’agit plus du visage ! Tout
simplement parce qu’on s’est habitué depuis tout petit à admettre de nous
identifier à cette représentation de nous, mais qui n’est en rien une véritable
image notre corps. Et
dès qu’il s’agit de se gratter le dos, on comprend vite qu’on le réussit mieux
les yeux fermés, qu’en essayant de contrôler le geste devant un miroir. Un problème majeur est qu’on est tellement « acculturé »
par les impositions idéologiques de nos administrations (sans parler de
l’imposition de l’impôt !) – imposition progressive depuis des millénaires
d’une individualisation – maintenant concrétisée par un numéro ‘immatriculation
à la sécurité sociale, à vie, et non transmissible, etc.) – et comment
pourrait-il en être autrement ? qu’on a beaucoup de mal à concevoir les choses
autrement. (Cf. l’idée d’individu chez Homère dans la page «
la physique des signifiants »). C’est exactement comme lorsqu’une musique, ou n’importe quelle
œuvre d’art, ou un exploit sportif, peut nous transporter au comble de
l’émotion ou de l’admiration alors que la même production laissera un autre
peuple - ou un voisin – dans la plus totale indifférence - comme on le
voit aussi chez les animaux, dont chaque espèce est particulièrement sensible
aux valeurs privilégiées par l’espèce. Les ralentissements ou accélérations des pulsations cardiaques -
que l’on signale infra - peuvent eux-mêmes témoigner d’un forgeage culturel,
comme l’a bien démontré Pavlov. 3.1 ) La « proprioception » Il
faut que tout le monde apprenne ce qu’est la « proprioception »
(= la sensibilité corporelle profonde) et, dans le monde animal évolué,
il y a même des fibres spécialisées dans la proprioception consciente et
d’autres spécialisées dans la proprioception inconsciente : . Les
fibres de la sensibilité et de la motricité sont myélinisées - et donc
beaucoup plus rapides que les fibres non-myélinisées de la douleur et de
la sensibilité thermique (brûlures) C’est
pourquoi le réflexe de redressement en cas de chute est beaucoup plus
rapide que le réflexe de retrait en cas de brûlure. C’est
certainement « mental » surtout si on considère
le mental comme une unité centrale de commande comportant dans son
entier : « Encéphale (cerveau + cervelet), Névraxe (moelle
épinière) et les Nerfs (L’ensemble constituant le SNC (système nerveux central
(avec F s’il est fabriqué en France J)
+ le SNV (système neuro-végétatif( (innervation des poumons, du cœur, des
intestins, de la moelle osseuse (cf. immunité) etc.) » . [Il semble déjà que les nerfs
(« neurones ») ne soient plus considérés aujourd’hui que comme
des « rails » véhiculant le travail des « usines »
que sont les « astrocytes » (en nombre presque double de celui
des neurones dans l’espèce humaine) lesquels astrocytes intégreraient beaucoup
d’informations et fabriqueraient l’information à véhiculer, ramenant ainsi la
fonction du neurone - devenu quasi-sacrée - à une fonction plus triviale. . (Cf.
les livres récents : « La myéline, le turbo du cerveau »
et « L’homme glial ») Mais
toujours, les communications restent nécessaires et de leur rapidité dépendent
les arrangements de l’ordonation de « l’avant » et de
« l’après » - paramètres importants dans ce qui a amené
« La Raison Humaine ? » à forger un « principe
de causalité ».
. Mais
l’étape suivante pourrait bien être celle d’un « sans fil » -
équivalent d’une WI-FI cérébrale ! On a déjà découvert les communications
par champs magnétiques dans le cerveau. s’arrête
jamais !] Tout cela n’est « psychologique »
qu ‘à la condition de donner un sens « très neurologique »
au mot invoqué. Ce
qui explique non seulement la rapidité du fonctionnement du réflexe rotulien,
mais même le sursaut que l’on peut quelquefois manifester lorsqu’un
dentiste passe une fraise sur une dent, sans même avoir mal, (on peut avoir mal
après, mais pas forcément en cas d’anesthésie) et même sans comprendre
pourquoi ! . Quant
au vécu du dentiste, il ne peut non plus se passer de sa proprioception,
au point que l’un d’eux m’avait un peu fait peur en me
disant : « je n’ai guère besoin de voir, je pourrais même te
soigner les yeux fermés ! » . Il
est amusant de se souvenir que c’est grâce à l’impossibilité « volontaire »
de s’opposer au réflexe rotulien que les médecins militaires décelaient les
« simulateurs » bon pour la guerre ! On faisait ainsi la
différence entre une lésion incapacitante et la volonté de simulation. . Et il est vrai qu’il y a
certaines choses que l’on réussit plutôt mieux sans voir, et à coup sûr aussi,
sans réfléchir. . d’un comportement organisé. . Mais
ce n’est en rien une image spéculaire, ni virtuelle, ni « de »
soi-même – bien qu’elle soit produite par soi-même : Ce « de »
n’est pas ici un génitif de propriété. . Il
ne faut pas confondre les images réelles – même imaginaires - avec les
images spéculaires virtuelles. . On
constate aussi le même phénomène (trompeur d’occasion) chez les épinoches
(poissons) qui sont capables de répondre par une éjaculation à la simple vue de
morceaux de papier colorés : rien ne permet de se prononcer ici sur les
représentations imaginaires des épinoches ! . 3.2 ) « les neurones
miroirs » : On pourra rapprocher aussi de la
proprioception « les neurones miroirs » : Le mot est très
mal choisi puisque justement il ne s’agit pas d’image spéculaire, inversée,
énantiomorphe, en miroir ! De quoi s’agit-il ? Depuis 1950, on sait (grâce aux
enregistrements E.E.G.) que parmi les primates, la simple vue de l’acte de
préhension chez un congénère, déclenche une activation des neurones
homologues chez l’observateur. Là encore, la décussation est
donc essentielle, car il ne s’agit pas d’une image spéculaire (énantiomorphe) 3.3) S’agit-il de
« communication » ? Tout dépend du sens donné à ce
mot (qui peut être différent du mot à mot étymologique) : o
si l’on considère que la communication définit
une liaison immédiate, sans coupure, sans solution de continuité reconnue
comme telle, sans individualisation des êtres, (comme
par exemple un circuit électrique, même s’il comporte des résistances et des
condensateurs) en cours d’écriture… ………………………… o
Par contre, si l’on considère que la communication
implique une coupure (coupure qui sépare deux individus) :
Le courant est coupé : on change de voltage, voire de nature de la
transmission, ce la communication : en cours d’écriture… Si l’on considère 2 systèmes
organisés séparés
– et tout est alors ici question de
points de vue - peut-être interdépendants , mais définis séparément, on
pourrait alors en arriver à une hypothèse qui consisterait à situer « la
communication entre deux individus, individualisés et séparés »
« dans l’imaginaire » : On pourrait alors construire son paradigme
à partir de la théorisation que Socrate donne à Alcibiade de « l’idée
amoureuse ». Cette théorisation est rapportée
par Platon dans « Le Symposium (ou Banquet) ou De l’amour » :
Alcibiade est amoureux de Socrate par ce [(en deux mots
instrumentaux : « par ce », aussi bien qu’en un seul
mot : « parce », causatif) (et ce « ce »
dans les deux cas devrait être au neutre pluriel)] qu’il imagine qu’il y a en Socrate,
à l’intérieur de Socrate : mais cette « imagination »
est toujours arrêtée par les écrans successifs qu’elle se construit elle-même
et sur lesquels elle « projette » ses fantasmes, ces
écrans étant comme la surface des « poupées russes » qui
s’emboîtent indéfiniment (en théorie) et le déshabillage n’a de limite que
celle que donne le fétichiste à son objet de plaisir : Dans le
déshabillage possible jusqu’à l’infini, il s’arrête, à l’objet qui devient
fétiche. Dans l’amour, l’intérieur de
l’objet aimé est dans la dimension imaginaire – en théorie illimitée - de
l’amoureux, alors que le plaisir est corrélé à une dimension de surface –
inexistante dans la réalité, puisque sans profondeur réelle, ce qui est encore
un paradoxe entériné par le langage de la vie quotidienne, auquel l’homme est
habitué – à défaut de l’avoir tout simplement lui-même créé - peut-être – qui
sait ? plus que les autres animaux, lieu de projection du fantasme,
« d’un fantasme plat ». La dimension sexuée du fétichisme
est une autre affaire de théorisation psychanalytique - qui a à voir avec le
sexe ou son absence : le manque phallique ce la femme etc. Mais fondamentalement le sexe n’a
rien à voir avec l’amour, ni l’amour, sans doute, même avec l’espèce, et la
sexualité est bien autre chose que l’amour ; Nous n’en parlons que pour dire
qu’elle ressortit au grégaire, au domaine de la proprioception et tout ce qui
va avec, et il n’y a rien de plus à en dire. Au contraire, nous essayons ici
de théoriser la communication de deux sujets « réputés individus »,
et somme alors entraîné vers la dialectique amoureuse, dans laquelle nous proposons
alors de faire rentrer cette communication au sens banal, quotidien du mot,
dont la plupart des gens seraient sans doute bien en mal de dire ce que ce mot
veut dire dans les relations humaines, et probablement - par a priori -
enclins à en réfuter son essence imaginaire. Celle-ci n’exclut d’ailleurs pas
d’autres dimensions aussi, si tant est que ce mot y ait un sens. 3.4 ) Nœuds J ‘ai trouvé un passage très
intéressant à ce propos dans le livre d’Alexei Sossinsky :
« Nœuds, genèse d’une théorie mathématique », Editions du
Seuil, Paris, février 1999 : « …
Le lecteur peut se demander quelle puissance de visualisation de l'espace on
doit avoir pour inventer les monstres tels que le « collier
d'Antoine » ou « le nœud sauvage de Zuev » II
sera peut-être surpris d'apprendre que ces deux mathématiciens [Antoine et
Zuev] sont totalement non voyants. Mais
en fait, il n'y a ici rien d'étonnant, comme il n'y a rien d'étonnant au fait
que presque tous les mathématiciens aveugles sont (ou ont été) géomètres. L'intuition
de l'espace que nous avons, nous autres, voyants, est surtout basée sur l'image
du monde qui se projette sur notre rétine ; c'est donc une image à deux (et non
à trois) dimensions qui est analysée par notre cerveau. L'intuition
de l'espace d'un non-voyant, par contre, provient surtout d'une expérience
tactile et opérationnelle. Elle
est autrement plus profonde - au sens propre comme au figuré ! Pour
terminer cette digression, notons que des travaux biologico-mathématiques
assez récents (basés sur l'étude d'enfants et d'adultes nés aveugles et devenus
voyants par la suite) ont montré que les structures mathématiques les plus
profondes, par exemple les structures topologiques, sont innées, tandis que les
structures plus fines, telles les structures linéaires, sont acquises [Zeeman,
1962]. Ainsi,
l'aveugle devenu voyant ne distingue pas, au début, le carré du cercle : il ne
voit que leur équivalence topologique. Par
contre, il voit aussitôt que le tore n'est pas une sphère. Quant
à nous, notre tendance à absolutiser ce que nous voyons nous fait souvent
concevoir le monde d'une façon bien plate et superficielle... » Et
voilà pourquoi le devin Tirésias était aveugle ! . Tous
les physiciens devraient faire un peu de médecine ! Pour y décrypter
comment fonctionne en fait leur propre physiologie, leur représentation du
monde, etc. en la confrontant à la réalité de l’autre… . Et
même, à l’occasion, rencontrer des illettrés (mot qui n’a rien de péjoratif)
qui n’ont jamais lu les lois de l’optique géométrique ni les propos
philosophiques de René Descartes. . (Cf.
Mohamed Boughali, La
représentation de l'espace chez le Marocain illettré : mythes et tradition
orale, Paris, Éditions Anthropos, 1974. [compte-rendu] clic o
Les illettrés ont souvent une conception plus spontanée
que nous de l’espace dans lequel ils se meuvent – et se meuvent différemment. o
sont plus adroits pour tirer sur les brides d’un chameau avec
leurs orteils, ou pour monter par l’échelle arrière sur le toit d’un autocar en
marche à pleine vitesse, sur une route caillouteuse, pour rattacher une valise
sur le toit… Dans le même sens, enfin, un
vieux physicien philosophe me disait : « Quand on ne connaît
qu’une seule langue, on n’en connaît aucune ! » Hommage lui
soit rendu. NB : 1.
Les yeux fermés, j’arrive sans problème, et du premier coup à
faire toucher les pulpes de mes deux index. 2.
En ne me guidant devant moi qu’avec les yeux, c’est
beaucoup plus hésitant. Cf. la démarche du
« tabétique » (mais le tabès syphilitique a pratiquement
disparu en France) qui lance la jambe en avant, maladroitement, parce
qu’il a une anesthésie de la proprioception, due à une atteinte des
« cordons postérieurs de la moelle (de Goll et Burdach
de la proprioception inconsciente, entre autres car il y en a
d’autres) » : On dit « qu’il marche avec les yeux » ;
Mais le résultat n’est pas très bon ; Evidemment, les yeux fermés,
il n’arrive à rien, et finit par tomber ; En faisant « un pas en
avant – un pas en arrière », ses pieds dessinent une étoile :
c’est le signe de Romberg. Ainsi dans cette maladie, la vue joue le rôle
de béquille de rattrapage, mais la démarche est boiteuse [11], bancale. 1.
mettre les index bout à bout au-dessus de la tête
uniquement en les regardant dans le miroir est presque impossible, du fait
de l’absence de la dimension de la profondeur : ils se chevauchent. . 3.5 ) La mise à plat du 3D par
« artifice » : . C’est
le problème de la mise à plat des nœuds, chose proprement impossible :
On ne peut que dessiner « des diagrammes de nœuds » (une
projection sur un plan) et introduire dans le dessin des coupures selon que les
croisements se font « par dessus » ou « par dessous »
(conventionnellement, selon une 3 ème dimension perpendiculaire au plan). . Ensuite,
on peut les orienter à plat, etc. comme suivant un cadran d’horloge :
« sens horaire ou sens anti-horaire » (C’est également
conventionnel, mais dans le plan) . Voilà pour le 3D ! . 2. Mais
il y a autre chose encore à dire : L’orientation d’un cadran plat est
possible en 2D mais n’a strictement rien à voir avec la 3 ème
dimension spatiale :
Si
l’on déclarait que notre monde va « de ce qu’il est convenu d’appeler
la fin » vers « ce qu’il est convenu d’appeler l’origine »,
on penserait remonter le temps en vivant simplement. Mais
tout étant ici question de vocabulaire, on devrait aussi inverser l’énoncé des
lois physiques qui incluent une orientation temporelle : Ainsi les lois de
l’entropie devraient-elles se lire à l’envers, la dés-intégration radio-active
deviendrait une ré-intégration – au prix de quoi les particules atomiques
scanderaient aussi bien le temps, etc.
En
fait le problème des dites dimensions est extrêmement complexe en
physique, voire complètement fallacieux : Les interfaces des animaux
ont une « dimension de Surface » mais peu ou prou « déformable » selon
les organes. 3.6) L’œil : Il est à remarquer que l’œil
est un globe et que « la rétine est une surface concave »
peu déformable. Si bien que la vision
rétinienne monoculaire est une vision en 2D au moment de
l’accommodation du cristallin. L’œil, et même les yeux, sont
totalement incapables de voir le moindre volume : Les rétines sont des surfaces
qui ne peuvent appréhender que des dimensions « unes » Il faut toujours posséder une
dimension supplémentaire à celles de la chose appréhendée pour
l’appréhender : 4 pour 3, 3 pour 2 et 2 pour une. Avec une surface, on ne peut
appréhender qu’une dimension Tout le reste n’est que
recomposition mentale. Avec les 2 yeux on compose une 3eme dimension, ce qui nous
permet d’apprécier des surfaces. La vérité qui accompagne cette recomposition est une autre
affaire (discutée plus loin) qui ne change rien aux raisonnements à partir de
données (substantif) données (verbe) En vision binoculaire :
2D + (conjugué avec) 2D revient à 3D (eh oui) : comme 2 surfaces qui se
coupent en topologie, mais ici selon un angle variable formé par ces 2 surfaces
concaves qui se coupent : Ce qu’on appelle parallaxe pour deux
droites aboutit ici à ce qu’on appelle - faute de mieux - vision stéréo.
. L’accommodation séparée de
chaque œil ajoute une complexité supplémentaire à la binocularité et il
y a ici beaucoup plus que 2 droites joignant chaque œil à l’objet vu, par
définition puisque mathématiquement une droite n’a pas d’épaisseur. . De plus chaque œil accommode séparément en fonction de sa
distance à l’objet : il y a là aussi des réflexes inconscients. On touche ici du doigt aux
limites des abstractions mathématiques appliquées à la physique : En
physique il n’y a que « des niveaux de précision » :
jamais « d’absolue précision », ni non plus « d’immuable »,
ce qui est inscrit étymologiquement dans le mot grec « physique »,
aussi bien que dans le mot latin « naturus », participe futur
du verbe « naître », par lequel on l’a traduit. En un sens, dans la vue, la
question des dimensions n’est pas mesurable. Elle ne relève que d’une
application d’un outil mathématique, mais il y a plusieurs outils mathématiques
applicables possibles : N’est-ce pas une affaire profondément
culturelle ? Les animaux les plus évolués
se permettent pas mal d’acrobaties physiologiques : l’homme lui a 100
milliards de neurones (et le double d’astrocytes, dont la valeur a été jusqu'à
ce jour totalement sous estimée) pour s’y essayer. Je me demande toujours si les
animaux dont les oreilles sont orientables les orientent consciemment ou
non ; de toutes façons, les oreilles sont beaucoup plus apparentées aux
réflexes spinaux que les yeux [12]. 3.7 ) L’oreille : En ce qui concerne les
tympans (correspondant aux ouies des poissons) la membrane s’enfonce car l’ouie
travaille en pression qui est au principe même de son fonctionnement : on
passe pour ainsi dire sans transition des ouies à l’ouie. Il n’y a pas
de son dans le vide - qui d’ailleurs n’est vide que de l’absence de quelques
éléments repérables, comme l’air, la terre l’eau et le feu… ! 3.8) L’odorat : Si on avait voulu placer les
organes en fonction de leur importance dans la vie relationnelle des animaux,
de leur développement encéphalique précoce et de leurs projections dans le
cerveau primitif (archipallium) il
aurait fallu placer parmi les premiers l’odorat qui, en tant que l’une des
fonctions premières et les plus essentielles à la vie de relation, se projette
sur les parties du cerveau en rapport avec les fonctions vitales de
l’organisme, toutes essentiellement inconscientes. Pour ces raisons sans doute,
rendant les expérimentations parmi les plus difficiles, elles sont restées
longtemps les plus mal connues, et restent
encore chez l’homme beaucoup trop négligées à son détriment. Les fibres reliant les bulbes
olfactifs au cortex sont directes et croisées. Les neurones de l’Hippocampe
sont les seuls connus pour se renouveler encore durant la vie post-natale chez
l’homme. Par contre, les cellules olfactives, elles, ne se renouvellent
pratiquement pas.
3.9 )
Les dimensions en physique : Mais bien sûr, le percevant n’est pas le perçu de la
perception, et on s’aperçoit donc que, en physiologie, les notions de 2D
et de 3D n’ont pas de très grande « réalité physique »,
contrairement à d’autres fonctions mieux connotées : latéralisation ;
ventralisation ; avant-arrière ; tubularité ; etc. [La question de la « vérité » en dépend
directement : elle dépend des limitations à voir, à faire et à dire, ce
dont tout le monde a toujours eu le sentiment depuis toujours. Comme disait le psychanalyste Lacan, dont beaucoup
d’aphorismes sont devenus célèbres : « La vérité ne peut que se
mi-dire », « le langage ment ; l’engagement » ou
« Le goût de ce qu’on dit ment », etc.] Vocabulaire clic. Les dimensions sont des
manières de représentation, des abstractions, une mathématisation, des
signifiants de langage. . C’est probablement entièrement la notion de « dimension
en physique » qui serait à revoir, peut-être en précisant « avec
quelle façon de regarder » [13] Cette notion de dimensions
est issue d’un certain mode traditionnel de raisonnement, et comme telle bien
intégrée, mais diffère fortement de toute la réflexologie proprioceptive
innée, comme on vient de le voir. Toute dimension en physique – astronomique ou non – résonne un
peu comme le résultat mathématique d’une équation qui tend vers l’inadéquation.
même remarque peut sans doute
être appliquée à toutes les dimensions en physique. . Au reste et par ailleurs, ce
que l’on sait reste bien mince, difficile à exprimer, et peut toujours être
débattu ne serait-ce que pour ces raisons mêmes. . En somme pour prendre soin de
soi, la proprioception marche très bien, mais pour éviter de se cogner aux
arbres, on a besoin des yeux. Mais pourquoi diable nous a-t-il
fallu aller nous chercher dans la glace ? Pourquoi cette individualisation
du corps unifié de l’enfant – et si précoce ? L’identification, certes, mais est-ce
que le désir en vient de nous – comment le pourrait-il ? Ou n’est-il pas
la réponse à un ordre venu d’en haut ? 3.10)
Psychologie et génétique : Sophocle contre Aristote : Pour
Aristote, l’ordre du monde – « sublunaire », comme il
l’appelle – ne peut être remis en cause : - puisque « l’esclave
l’est par nature » ; « l’esclave est une machine
vivante » dit-il, soumise à l’inéluctable empreinte de sa destinée. Et,
dès lors il n’y a plus rien à dire. Pour
Sophocle
au contraire – bien que Sophocle le précédât de 2 siècles – le destin
existe, il le reconnaît, mais encore faut-il que la partie soit jouée. Certes
il se méfie aussi de la liberté de l’esprit puisqu’il démontre clairement que l’esprit est
manipulable. Mais les influences ne sont pas univoques. Elles font débat. Dans
la pièce « ŒdipeTyran » : Tyran tyrannisé, en fait,
comme on le comprend ensuite – et le tyran devient bouc émissaire
(« pharmacos ») – Sophocle fait découler l’injonction
incestueuse du désir de Jocaste sa mère : Cet « en haut »
est le désir de Jocaste mandaté à Œdipe, le désir de la mère
mandaté à l’enfant. Mais
l’issue n’est décisive qu’au terme d’un débat : Œdipe veut savoir ;
Jocaste tente de l’en dissuader ; Tirésias scande les temps : Le
théâtre est le lieu des débats. Le
résultat devient alors celui d’une opération psychologique qui pourrait bien
avoir autant de poids chez l’homme que celui de la génétique. In
fine, les prophéties du destin -
« fatum » - se
réalisent, mais ce n’était pas sûr. 2.500
ans plus tard, il semble bien que nous ayons beaucoup de mal à croire à la
réalisation des prophéties et à la prédestination – à tort ou à raison. Nous
tenons cette tragédie pour un roman : Elle n’est pas une histoire vraie.
Mais elle est tout de même une métaphore dont Freud saura faire l’usage que
l’on sait. Enfin,
plus généralement si le complexe d’Oedipe est acquis, c’est aussi qu’il
pourrait ne pas l’être. On
dit – en décrivant « la phase de latence » chez l’enfant - que
l’homme naît incomplet et que son l’enfance est très longue
rapportée à celle des animaux. En
réalité, à l’aune de ces considérations, si « l’incomplétude néo-natale »
est avérée, le temps de « l’enfance » vraie (« in-fans
= non –parlant ») – ce temps du passage « du parlé au parlant »,
est assez court et ne laisse guère à l’enfant de répit. La véritable phase de
latence – de 4 ans à la puberté – ne vient curieusement qu’après, quand
l’essentiel est déjà joué. 3.11 ) Connexions et état de rêve Neurophysiologiquement,
l’état de rêve n’est semblable ni à l’état d’éveil ni à l’état de
sommeil et les connexions neurologiques s’établissent différemment des
deux autres états. Au
niveau des hémisphères cérébraux, il existe des connections d’un côté à
l’autre, évitant ainsi quand ils ne sont pas nécessaires, les longs trajets par
la moelle. Les communications se font alors par le corps calleux, sorte de pont
au niveau de la scissure inter-hémisphérique. Il
n’est plus question ici de croisements, mais simplement de transferts d’un
endroit à l’autre, sans relation avec le monde extérieur. Cela
permet à chaque hémisphère d’avoir des spécialisations propres et beaucoup plus
élaborées que ne sont les simples neurones effecteurs et récepteurs destinés à
la périphérie. Ainsi, schématiquement les aires du langage sont placées dans
l’hémisphère gauche chez le droitier ; les aires de reconnaissance
visuelles à droite, les aire d’élaboration musicale aussi, etc. Chez le
gaucher, c’est l’inverse. Ainsi,
et on le sait depuis l’antiquité, une lésion des aires motrices à gauche chez
le droitier pourra engendrer une hémiplégie droite avec aphasie, alors que la
même lésion de l’hémisphère droit ne donnera qu’une simple hémiplégie du côté
gauche, sans aphasie. (Les aires de reconnaissance visuelle des visages
(prosopo-gnosie) sont beaucoup plus postérieures). Durant
les phases de rêve, pendant ce qu’on appelle aussi sommeil, mais « sommeil
paradoxal » « S.P. » le cerveau s’isole à peu près
complètement du monde extérieur (beaucoup plus profondément que durant ledit
« vrai sommeil »), en envoyant des ordres d’inhibition
principalement dans la moelle, inhibant ainsi les réceptions sensitives et les
possibilités de mouvement : Le cerveau travaille en circuit fermé, envoi
des impulsions de l’hippocampe au cortex, en reçoit en retour, etc. Il
travaille beaucoup, souvent plus encore que dans l’état d’éveil ! Ces
phases de rêves durent environ 20 minutes environ 4 ou 5 fois par nuit et sont
donc séparées par des séquences de « vrai sommeil » qui durent canoniquement
90 minutes. Le
S.P. n’est jamais initial dans une nuit, qui commence toujours par un sommeil
en phases étagées, de sommeil de plus en plus profond. Puis quand le dormeur a
pour ainsi dire, pris le temps de bien se tranquilliser, tout d’un coup et pour
20 minutes, il coupe tous les ponts avec le monde extérieur, le corps devient
totalement hypotonique, la nuque devient molle (on voit alors la tête de notre
voisin qui tombe si on voyage en train) et le cerveau se réveille, mais en
circuit fermé. Ainsi
le rêve fonctionne très bien selon des scénarios très fortement dépendant de sa
génétique (comme on le voit chez les vrais jumeaux (homozygotes) chez lesquels
il arrive qu’ils fassent « le même rêve »), selon l’espèce
animale, évidemment, et même selon la lignée (comme on le voit dans les lignées
de souris consanguines ) etc. Certains
pensent que alors le cerveau se recycle ou se ressource ; d’autres pensent
qu’il intègre les nouveaux évènements de la journée passée, d’autres qu’il
travaille sa mémoire : Personne n’en sait rien. Ainsi,
les connexions se font d’une zone du cerveau à une autre, sans jamais entrer en
relation avec le monde extérieur ; De plus, les passages d’un hémisphère à
l’autre sont peu intenses car le cops calleux est lui aussi en grande partie
dés-afférenté. Mais
il se trouve que dans le cas de certaines lésions du corps humain – les
descriptions de ces cas et leur compréhension sont récents - ou surtout chez
des animaux de laboratoires chez lesquels il est possible de supprimer les
connexions inhibitrices envoyées aux acteurs moteurs périphériques (muscles) on
peut assister alors à une expression extériorisée du rêve en direct [14]. Ces
expressions sont variables selon les espèces animales. Le chat y reproduit ses
programmations de chat et la souris, ses programmations de souris. Mais
comme il s’agit bien de rêve, les comportements sont déconnectés des réalités
du monde extérieur : Le chat se lance à la poursuite d’objets invisibles,
etc. Sans
entrer dans les détails du câblage cérébral - et en particulier du fait que les
communications inter-hémisphériques sont à peu près totalement bloquées durant
la phase de rêve - on comprendra ici
que se produisent des comportements qui paraissent aberrants aux yeux de
l’observateur, puisque le rêve est prévu pour fonctionner en circuit fermé,
sans tenir compte du voisinage réel d’un congénère, d’un prédateur ou d’une
proie. Ainsi,
dans les redressements d’explorations, le coup tendu, le chat peut tourner sa
tête à droite alors que ses deux yeux vont se tourner vers la gauche, du fait
de comportements programmés par un hémisphère, mais qui ne seront pas envoyés
aux noyaux de l’autre, nécessaires à l’expression coordonnée dans le monde des
relations sociales. On
peut probablement aussi expliquer ainsi l’existence, très fréquente dans les
rêves, de dissonances étranges : Par exemple les rêveurs tantôt « voient
les personnages » mais ne perçoivent leurs paroles que totalement
brouillées, ou au contraire perçoivent des paroles claires, mais d’un locuteur
sans visage, etc. Mais,
d’une part ces observations neurophysiologiques n’ont encore été faites que
depuis quelques décennies, d’autre part les périodes de rêve ne totalisent pas
plus de 100 minutes par jour chez l’homme (beaucoup moins chez les petits
animaux et bien davantage chez les gros – on a même dégagé quelques lois à ce
sujet), enfin – at least but not last - la nature n’a justement rien
prévu pour que les rêves soient extériorisés. Les
travaux restent donc en nombre limité. 3.12 ) L’interprétation des
rêves : Tout
ceci complique singulièrement les tentations et velléités « d’interprétations
des rêves » qui semblent pourtant avoir existé de tous temps, et
peut-être même, à différents degrés - chez tout un chacun - sans attendre bien
entendu l’aventure de la psychanalyse : En
effet, si la communication inter-hémisphérique est ouverte durant l’état
d’éveil, mais fermée durant l’état de rêve, quelle valeur donner à
« l’immersion artificielle » des données de ce dernier état
dans l’univers partagé des êtres que nous connaissons éveillés ? Il
est notable que si Freud connaissait le système de la décussation,
il ignorait tout des travaux de Michel Jouvet et des connexions mises en
jeu ou inhibés dans les états de rêves. Dès
lors, que dire aussi des amnésies des rêves? -
« Refoulements »,
disent-ils ? « Neuro-médiateurs », rétorquent les
autres ! «
Tanto
monta, monta tanto, Isabel come Fernando » répondent Aragon et
Castille: « du pareil au même! » Elles
ont en effet un caractère très particulier, de survenue quasi-immédiate et
cette amnésie est très rapidement envahissantes: Le souvenir rejaillira-t-il,
que cela ne sous dira rien de sa valeur; de la valeur de tout ce qu’il
affère. ? Comme
la mémoire est un attribut du mental, il s’agit d’un autre mental avec une
autre mémoire. Mais
pour ce qu’i en est du mental, rien ne dit qu’il est un, ni qu'il est délimité. Tout
montre aussi que le mental / ou les mentaux / de l'éveil sont unis à ceux des
rêves. Alors,
à côté d’un certain agacement, lorsqu'un réveil inopiné nous prive de
voluptueux états dont il est strictement impossible de reprendre le cours, ou
au contraire d’obsessions parfois troublantes et persistantes durant des années
entières sinon toute une vie, quel est la nature du lien magique que tisse un
dieu ou du démon et lie le rêveur à son rêve, comme s’il en était le
jouet ? Quelle
est la nature du lien qui les réunit ? Qu'est-ce qui les engendre ensemble
? Et
puis il y a cette fameuse dimension du temps que le rêve traite à sa
manière ! Comme l ecrit sereinement le poête Federico
Garcia Lorca : « El sueño va sobre l tiempo, flotando com un
velero... » « Le
rêve va sous le temps, en flottant comme un voilier. » 4.0 ) Au final, Tous les travaux ne cessent de
confirmer l’importance de la génétique dans la mise en place des grandes
structures du cerveau, et
même - ce qui n’était pas connu au moment où Jouvet menait ses
principales expériences de laboratoire et les publiait - les différences entre
les chromosomes sexuels X et Y eu égard aux zones dont ils permettront de
stimuler un plus grand développement ; et
même au-delà, il y a des différences entre les fonctions du chromosome X hérité
de la mère et le chromosome X hérité du père. On sait que le chromosome Y
spécifique du sexe mâle est nécessairement hérité du père. Mais
au cours de l’évolution phylogénétique, la neurogénèse (qui se poursuit durant
toute la vie chez les poissons) cesse de plus en plus précocement, si bien
qu’elle cesse grosso modo 1 mois après la naissance chez l’homme ; Avec
l’exception notable de cellules olfactives, dont l’axone est connecté au
rhinencéphale, et dans le cerveau, des neurones de l’hippocampe qui continuent
à se multiplier. Sans
réplication, les cellules sont susceptibles de perdre leur fontion d’entretien
de l’information génétique, et il semble bien que les rêves viennent alors à
leur secours pour entretenir les patterns de l’information, tout en laissant
une plus grande part à l’épigénétique. Telle
est du moins la théorisation de Michel Jouvet, dont le lecteur aura tout
intérêt à consulter la présentation directement (Michel Jouvet, Le sommeil
et le rêve, 1992 ; poche).
4.1) Etat de rêve et
neuroleptiques : Tout
ceci a pourtant des implications directes en clinique neurologique, et en cette
si mal nommée clinique psychiatrique, pourtant bien intéressante dès lors
qu’elle réintègre sa juste, pleine et unique place au sein de la médecine. Ces
implications sont à rechercher d’une part chez un patient vierge de tout
traitements médical – ce qui n’exclue pas la prise de substances
pharmacologiques hallucinogènes et elles sont nombreuses et souvent peu
connues (des toxines de poissons, etc.) Des
implications d’autre part sont importantes chez les patients
neuroleptisés : J’ai très souvent remarqué à quel point de nombreux
neuroleptiques ont souvent des effets dés-inhibiteurs, allant bien au-delà de
ce qui est souhaité - et même scientifiquement énoncé actuellement. Ces effets
dés-inhibiteurs se manifestent par exemple par le passage à l’acte suicidaire
d’un déprimé, phénomène bien connu et à juste titre redouté. Mais
la dés-inhibition a beaucoup d’autres aspects plus insidieux et moins connus –
plus difficiles à déceler - bien que leur importance soit considérable et joue
en général en défaveur du patient qui « paraît plus fou qu’il ne l’est »
Cela
se manifeste par exemple par « un laisser aller incoercible dans la
parole » Souvent le psychiatre est content puisqu’il redoute toujours
le mutisme. Mais
souvent se produisent des phénomènes analogues à ceux rapportés concernant la
des-inhibition de l’inhibition normale durant les périodes de rêve. Mais
avec certains neuroleptiques cette dés-inhibition apparaît comme permanente, si
bien que des fantasme quasiment rêvés sont énoncés n’importe où, mélangés aux
énoncés d’ordre social de la vie quotidienne. En
général on en sourit, en mettant cela sur le compte de la folie – en réalité
ici induite - mais il y a des cas où les conséquences sont beaucoup plus
graves, en particulier dans les domaines publics, car des actes violents
semblent aussi pouvoir être concernés, comme dans le cas des chats de
laboratoire cités ci-dessus. Or
l’absence de contrôle est normale dans l’état de rêve physiologique « en
circuit fermé » mais ne l’est pas dans l’état d’éveil physiologique
« en circuit ouvert » Dans
un monde de plus en plus neuroleptisé (jusqu’aux confins de la planète) ce
phénomène prend beaucoup d’importance mais est peu connu – souvent par les
psychiatres eux-mêmes que les nouveaux
statuts officiels éloignent de plus en plus de la médecine – et les dites
prises en charge se font de plus en plus en ambulatoire ; ajoutons les
psychologues ; quelquefois le personnel infirmier ; bien davantage et
plus souvent le personnel administratif d’un hôpital régulièrement en
rapport avec les patients ; presque toujours les juges et les policiers
desquels on ne peut pas exiger évidemment qu’ils soient « bons en
médecine ». Tout
le monde n’est pas obligé de savoir quels neuroleptiques inhibent les rêves
(I.M.A.O. (Inhibiteurs de la mono-amino-oxydase) ; Amines tricycliques
(Chlorimipramine, etc.…) Cela
se manifeste au niveau végétatif, par des troubles multiples, des troubles de
la salivation – en trop ou en pas assez – mais aussi de la bave par manque de
déglutition rapporté à des symptômes extra-pyramidaux, comme les contractures
musculaires, la démarche festinante, et même un syndrome parkinsonien total,
les crises de plafonnement oculaire, des tiraillements dans les yeux, des
troubles de l’accommodation, etc. Les
comportement complexes impliquent tellement de connexions entres les divers
systèmes que les classifications sont toujours réductrices. N’oublions
pas encore, très souvent, l’absence de règles chez la femme et l’impuissance
chez l’homme. Cette
impuissance est à rapprocher de l’érection que l’on constate au contraire
systématiquement comme signe pathognomonique du rêve, alors que de nombreux
neuroleptiques suppriment tout simplement les rêves – ce qui s’objective très
facilement sur les enregistrements électro-encéphalo-graphiques. La
cause immédiate des perturbation est ici évidente, mais on ne sait rien de son
fonctionnement. Un
mot pour dire enfin que les yeux sont très fortement impactés par les
neuroleptiques alors que les mouvements oculaires rapides sont au contraire
pathognomoniques de l’état de rêve – ici souvent supprimé. Il
en résulte que tout cela évoque fortement ce que j’ai appelé « l’extériorisation
du rêve en direct » et le mélange des genres prend ici un aspect
dramatique. Les
travaux sérieux sur le sujet restent beaucoup trop rare au vu des enjeux, et,
comme ailleurs, l’homme joue ici beaucoup trop à l’apprenti sorcier. Après
cette digression, retenons que les résultats des explorations
neurophysiologiques de l’état de rêve confirment ici le fait que la décussation
des fibres nerveuses, essentielle dans les relations sociales de l’animal avec
son monde extérieur, n’ont aucune fonction en circuit fermé, et aboutissent à
des résultats totalement aberrants si on mélange ce qui est prévu pour l’état
de veille, avec ce qui est prévu pour l’état de rêve. Le
sommeil, lui, semble être totalement différent de ces deux états du cerveau et
avoir surtout une fonction de repos, de récupération, dans un état peu
énergivore, permettant de recharger les batteries (ici en sucres – et le
neurone utilisera des voies métaboliques précises). A
beaucoup d’égards, le fonctionnement cérébral ne peut pas être calqué sur celui
des autres organes, mais les relations entre les uns et les autres sont
nécessaires, et c’est une cause de complexité non négligeable de
l’organisation. Beaucoup
de choses restent encore à découvrir (travaux actuels rendus possibles depuis
peu sur la névroglie : B. Zalc, F. Rosier : la myéline
turbo du cerveau ; 2016 ; P. Magistretti, Y. Agid : l’homme
glial ; 2O18) et probablement beaucoup d’erreurs à corriger. 4.2) La
question de la responsabilité est intéressante : La
neurogénèse
est sous contrôle génétique (les chromosomes X et Y n’ont pas le même
impact, eu égard aux zones de développement cérébral qu’ils engendrent, ni même
le Xp paternel n’a la même fonction que le Xm maternel, etc.) Au
fur et à mesure de l’avancée dans la phylogenèse, la neurogénèse
s’arrête plus tôt chez l’individu : -
Les poissons renouvellent leurs neurones toute leur vie -
A l’age de 3 semaines pour l’homme, elle s’arrête – à l’exception notable des
neurones de l’olfaction et du rhinencéphale qui continuent à se reproduire. Les
rêves, au contraire, se multiplient d’autant plus abondamment que la
neuro-genèse s ‘arrête tôt et ils semblent prendre le relais de la
programmation génétique de notre cerveau, à partir de structures déjà mises
génétiquement en place, mais aussi en intégrant les nouvelles informations
reçues dans l’état éveillé (et on parle alors d’épi-génétique).
Ainsi,
les rêves, eux, sous la pression des structures déjà en place
déterminées génétiquement, pourraient avoir une fonction de restructuration
- par exemple de trop grands égarements (de l’esprit ?) (au lieu d’être
des petits délires, ils en seraient à peu près le contraire) – mais sous
forme codée, chimiquement, électriquement, etc. et non pas verbale, sinon
peut-être indirectement. Mais
ils pourraient d’autre part et en même temps intégrer les données nouvelles
- si la structure en place les laisse passer – et les rêves acquérraient alors
une fonction dite « épigénétique » (comme celle de nos bactéries
intestinales, fonction très importante, et, en répartition de variétés, propre
à chacun) Les
productions oniriques pourraient ainsi permettre une sorte de délibération
intérieure (entre neurones !) - même à notre insu, individuelle,
« à nos heures perdues ». Que
l’éternelle question de la prédestination soit entre les mains de Dieu
ou de nos neurones, l’inné et l’acquis y tiennent en définitive la même place
pour nos réflexions : l’un et l’autre sont opérants et je ne dirai
évidemment pas quelle en est la part, probablement non mesurable. Quoiqu’il
en soit, la conscience éveillée a besoin de faire grandes études et travaux
paléontologiques pour découvrir les grottes de nos ancêtres. Le
rêve, lui, à l’aide de sa mémoire génétique, y accèderait aussi - peut-être
plus directement - au moyen d’une écriture d’un autre type et de contraintes
temporo-spatiales différentes. 4.3) « La douleur va en ligne droite » … mais la ligne
droite n’existe pas… Il
est à mon avis fondamental de s ‘apercevoir que toutes les géométries sont
des construction de l’esprit – de l’esprit d’une culture partagée. On
sait depuis longtemps que la conception euclidienne des droites et des points
ne correspond à aucune existence réelle, pas plus que les nombres qui ont tant
fasciné Pythagore. Quand
on a un pincement vertébral L5-S1 au niveau du trou de conjugaison (sortie du
nerf impliqué), occasionnant une sciatique, on perçoit une douleur fulgurante
qui va comme en ligne droite directement du dos jusqu ‘au gros orteil du
même côté. En
réalité, aucun nerf traversant le membre inférieur n’est impliqué dans la
perception de cette douleur sciatique. Le
trajet des nerfs impliqués va directement du segment médullaire concerné au
lobe pariétal controlatéral, siège de la représentation comme sur le schéma
ci-dessous (en passant par quelques relais, qui seraient différents si la
stimulation était inconsciente (je ne dirais plus perception alors) La
perception est ici trompeuse. Le
« signe de Lasègue » (réveil de la douleur en soulevant le
membre inférieur) est significatif parce que la manœuvre tire sur les
vertèbres, mais aucune manipulation des orteils ne réveillera la douleur ! Elle
est celle de ce que l’on appelle « une conscience » - que l’on ne
sait absolument pas où ni comment localiser – et qui donne l’impression au
malade qu’un mauvais mouvement sur sa chaise aura entraîné une douleur qui va tout
droit de la vertèbre à un orteil, par exemple. Ainsi,
non seulement les courbes et replis des nerfs, sont tout simplement assimilés
par le patient à une ligne droite qui irait des vertèbres à l’orteil –
sensation innée ou acquise : on ne peut pas savoir ce qu’il en serait de
la sensation d’un être qui serait sans culture - mais, bien plus, aucun trajet
nerveux concernant celui qui est invoqué par le patient – et par là
« sincèrement ressenti » - n’est impliqué dans l’affaire, puisque le
trajet nerveux anatomique ne va que de la vertèbre au cerveau. Quant aux localisations sensitives
et motrices au niveau des aires corticales, elles sont innées, génétiquement. 4.4) Résumé, et conscience : La
Vérité : Une convention ? : Même si toutes les images auraient
ainsi quelque chose de fallacieux, par rapport aux sensations et
réciproquement, (car rien n’est fallacieux « en soi », sinon par
rapport à autre chose) aussi subjectivement qu’elles puise être ressenties, le
mot Vérité subsume en principe la convergence de toutes nos
conventions (pour employer le mot en grec attribué à Démocrite pour
désigner toutes les appellations de nos conventions (les goûts, les couleurs,
etc.) et plus adapté au présent propos que le mot « consensus »
(qui sémantiquement (= « senti–ensemble ») laisse place à
l’imposture ou l’erreur collective monumentale) La
Vérité est pressentie comme une valeur suprême qui doit avoir une constance, une
cohérence relativement durable en une région et une époque donnée (et je
dois choisir des mots différents de temps et lieu) « Vérité
en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » écrivait Blaise Pascal. On
a maintenant inventé l’expression « vérité alternative » ce
qui me semble aberrant, car, aussi « vrai » que me semblent la
consternation de Pascal ou l’aphorisme lacanien : « La vérité ne peut que se mi-dire »,
Elle correspond à un besoin social de paradigme manichéen. Ce
manichéisme est réputé entraîner des guerres et des tortures, mais je crains
fort que les guerres et les tortures ne procèdent d’une logique différente,
dans laquelle la vérité serait justement nimbée de tabou et celui qui
l’énonce de totem. Il
est remarquable que la déesse « Maât » de la « solidarité
– co-opération sociale » soit apparue en Egypte au bord du Nil, il
y a plus de 5000 ans (devenue un peu plus tard la déese de la « Vérité-justice »
(représentée sur les fresques et hiéroglyphes par une plume, qui serait ou
se rapporterait phonétiquement à l’énonciation de son nom. Ce
que cette déesse a soutenu a engendré une civilisation qui a duré plus de 3000
ans jusqu'au christianisme qui lui a succédé. La
conscience est un concept dont on ne sait presque rien de son histoire.
Le mot n’est guère utilisé dans l’antiquité gréco-latine. Par
contre il est devenu aujourd’hui presque universel et traduisible dans toutes
les langues. Il remplit des livres de philosophies, mais non de physiologie –
sinon davantage de neuro-sciences, mot qui a un sens différent et que je
n’aime guère parce qu’il est beaucoup plus vague. (à
ne pas se procurer sans être averti parce qu’on peut y trouver traité n’importe
quel sujet traitant de l’Histoire ou de la Philosophique) Freud a introduit le mot inconscient
(« Un-bewust ») qui est un savoir inconnu par la
conscience et ne s’oppose pas à l’inscription de la conscience du savoir,
puisque selon lui l'inconscient peut réapparaître dans les rêves. Plus
physiologiquement il faut souligner que durant les phases de rêves, de même que
les sens, les sensibilités et les motricités sont abolies, de même on sait
aujourd’hui que les communications entre les deux hémisphères cérébraux du
néo-cortex sont inhibées, et c’est ainsi qu’on pourrait expliquer
l’incompréhension habituelle des mots prononcés par un réveur quand il arrive
qu’il parle. Bref
globalement la conscience est abolie dans le rêve et il se pourrait - vu
qu'on dégage toujours des notions d’unité, d'unicité, etc. dans le mot
conscience - que la communication des hémisphère soit importante. Mais pourtant
des opérés dont le corps calleux a été sectinné peuvent aussi être conscient,
lucide de « leur présence au monde » En
médecine,
Pourtant cette conscience est fragile, et de même qu’elle disparaît dans les
phases de rêve, elle disparaît sous l'empire de nombreuses drogues ou toxiques. Lors
d'un examen neurologique sommaire, on apprécie d’abord l’état de conscience et
de lucidité par des questions simples sur l’orientation temporo-spatiale
(année, date, heure, saison, lieu précis) et la plupart des démences abolissent
à divers degrés ces repères : La désorientation temporo-spaciale est
appelée « confusion mentale » et traduit systématiquement une
souffrance du cerveau, que la cause soit directement une lésion de celui-ci ou
conséquence d’un état métabolique généralisé (fièvre, déshydratation, etc.) Mais
la partie du cerveau mise en cause n’a jamais été précisément localisée, et en
particulier, elle n’est certainement pas spécifique du néo-cortex puisque l’orientation
temporo-spatiale est une faculté qui apparaît parmi les premières chez les
animaux (et avec un tout autre sens chez les plantes) c’est-àdire très
précocement dans l’échelle de la phylogénèse des animaux dont le cerveau est
beaucoup plus archaïque que le notre. Les
insectes, les poissons, etc. sont très performants et bien entendu les oiseaux
– mais ces derniers sont déjà fort évolués. Ces
animaux ne sont donc pas « confus » à l’état normal et éveillé, même
si on ne sait pas de quelle façon cette conscience est éprouvée. Les
sensations :
Il
est rare de pouvoir mettre en parallèle la gravité d’une lésion ou son étendue
avec ce que le patient semble en ressentir, ou dire en ressentir,
indépendamment de ce qu’il peut en voir : Tout y apparaît déformé par
rapport à nos canons. Quant
aux réflexes spontanés, ils semblent structurées au départ de la vie dans une
subjectivité à peu près totale –par rapport aux délimitations « du
corps administratif » anatomiquement limité par la peau ou les
muqueuses – là où il y en a - : Tous les prolongements relationnels,
environnementaux, etc, sont déniés) Rappelons
ici que les obstétriciens considèrent depuis toujours que le sein maternel (
qui est le relais du placenta chez les mammifères) appartient en ses premiers
moments de l’allaitement ( qui n’aurait pas lieu sans bébé) au corps de
l’enfant. L’apport
de ses délimitations semble nécessiter un apprentissage (conscient ou non) et
particulièrement découler des mécanismes de la symbolisations.
(Cf : Itard : « L’enfant sauvage de l’Aveyron » qui
y échoua) Des
chatons qui ont les yeux bandés dès la naissance et durant deux mois restent
ensuite définitivement aveugles. En
médecine, on parle souvent « d’absence de parallélisme anatomo-clinique ».
On
pourrait généraliser le fait, bien au delà, en parlant « d’absence
de parallélisme somato-esthésique ». Et
ce fait fondamental – vrai pour les sens, les sensations et les sensibilités
peut aussi être formulé à la manière de « la morale de l’histoire »
pour bien des expériences vécues dans notre vie de tous les jours. Dans
le même sens, depuis des millénaires, on cherche le siège de la conscience… et
on ne l’a toujours pas trouvé, malgré nos jolies I.R.M. en couleurs, qui
s’animent dés avant (quelques centaines de milli-secondes) qu’un sujet ait eu
conscience d’avoir l’intention de faire un mouvement : Qu’est-ce que la
conscience ? Une
fois encore tournons-nous vers les joies et les peines éprouvées par les
enfants : Elles n’ont en général que de très lointains rapports avec la
place que notre composition essentiellement visuelle du monde réserve à
l’évènement qui les a déclenchées. La
médecine n’est pas la télévision : A l’écoute soumise de la plainte
d’un patient qui exprime sincèrement ses sensations , le médecin est d’une
certaine façon l’envers de la télévision. Mais
dans la mesure – qui serait à dire « anti-psychanalytique » -
où il voudrait rendre à son patient « un aspect conforme »,
conforme aux autres et à ce dont tout patient est déjà en général imbibé et
tributaire – et il y a là, mêlés, de l’inné (génétique, générique) et de
l’acquis (épigénétique) pour le dire en termes toujours maladroits - le
médecin parle alors comme la télévision.
Mais
inné, acquis, etc. qu’est-ce à dire ? . L’inné
n’est-il pas aussi de quelque façon acquis ? . Tout
ici n’est affaire que d’étroites et changeantes proportions. . Et comme ballotté entre les
termes d’une myriade de diptyques, parfois de triptyques, personne n’a-t-il fait
jamais autre chose que n’y tourner en rond - en passant par l’aveu de Blaise
Pascal recueilli par sa sœur : « …J’ai grand peur que cette
nature ne soit elle-même qu’une première coutume, comme la coutume est une
seconde nature. » ? 5.) La décussation chez les animaux. (Retour plan) Simplifions : La décussation est le croisement au dessus du tronc cérébral de la
plupart des fibres nerveuses vectrices de la sensibilité, des sensorialités et
de la motricité. Elle existe précocement chez tous les animaux sexués évolués[15], la sexualisation
ayant d’ailleurs pour corollaire la vie en groupe homogène, l’hétéro- sexualité
y obligeant les animaux, au moins au temps de la saison des amours. Elle concerne donc particulièrement les composants neurologiques de la
vie de relation. Les animaux vivent en groupe aussi pour bien d’autres raisons que la
recherche d’un partenaire sexuel, chasser et se défendre par exemple. Les poissons se déplacent souvent en « bancs », les
oiseaux en « vols », les gnous en « troupeaux »
et les loups chassent en « meute ». A quoi tout cela sert-il? Le paradigme de
l’explication tient en entier dans « la poignée de main » qui
consiste à placer la paume d’une main droite contre la paume d’une autre main
droite. D’où l’embarras
d’un gaucher à 100% en face d’un droitier, ce qui est une autre affaire. Presque toutes les
voies motrices, sensitives et sensorielles « décussent » au
niveau du tronc cérébral, en majorité ou en totalité, à l’exception notable des
voies auditives. Certes, et c’est
important, beaucoup d’organes sensoriels envoient à la fois des fibres directes
et des fibres croisées - tout cela est important – mais nous avons décidé de
simplifier pour dégager les mécanismes de base. On remarquera que
la décussation a lieu très haut dans le névraxe : Au niveau du tronc
cérébral. Ainsi, tout ce qui
reste purement spinal, c’est-à-dire se passe entièrement en dessous de la
décussation, reste ipsi-latéral. C’est le cas des
réflexes spinaux, à l’inverse des réflexes complexes (oculo-céphalo-gyres,
etc.) qui mettent en jeu les structures supérieures. Par exemple, lors
de la brûlure d’une patte, les fibres sensitives rentrent au niveau de la corne
postérieure de la moelle et se connectent par une courte liaison aux
moto-neurones qui émergent de la corne antérieure de la moelle, au niveau du
même segment : C’est le « réflexe du triple retrait » de Sherrington. Et il est beaucoup
plus rapide que s’il faisait relais au niveau des structures supérieures, ce
qui impliquerait d’ailleurs de passer 2 fois par la décussation : Une fois
pour les fibres sensitives, puis une autre fois pour les fibres motrices. Finalement, grâce à
ce réflexe homo-latéral rapide, le retrait de la patte a lieu avant même que la
douleur ne soit perçue, et il n’est pas nécessaire qu’elle le soit (animal
décérébré).
Mais, bien plus, grâce à la décussation de toutes les fibres sensitives
qui arrivent au cerveau ou des fibres motrices qui le quittent, la vue n’est
même pas nécessaire pour que l’animal se repère comme superposable et
substituable à un autre. . Certes, la vue est essentielle à la chasse, bien qu’il existe aussi
l’olfaction, et qu’un grand nombre d’animaux soient quasiment dénués de vue. . Mais, même un poisson aveugle pourrait grâce à ses frottements avec ses
congénères, ou grâce à une analyse intelligente des tourbillons de l’eau,
pourrait orienter ses déplacements dans le même sens que le reste de son
« banc ».
. Le système de la latéralisation forme un ensemble parfaitement cohérent
et homogène, et est propre à assurer la cohésion du groupe entier. . Lorsqu’un animal est en vis à vis d’un de ses congénères – « les
yeux dans les yeux » - sa droite se trouve en face de la gauche du
congénère, comme s’il se voyait dans un miroir. . Il lui serait alors impossible de se substituer à lui dans un schéma de
représentation spatiale si ses voies perceptives n’étaient pas croisées. Chez l’homme, on le verra, il en est de même par exemple lors du
serrement de la poignée de main, de la main correspondante d’un autre, où
l’épaule droite de l’un doit aller à la rencontre de l’épaule droite de
l’autre, dans une direction croisée et oblique. Une poignée de main est, par
exemple, tout à fait impossible dans un miroir, puisqu’une main droite ne peut
aller qu’à la rencontre d’elle même, qui est devenue dans le miroir une main
gauche. Pour que les deux formes de deux animaux s’épousent, pour que chaque
animal compare à – ou situe – sa droite par rapport à la droite correspondante
de l’animal qui est en face de lui, il est nécessaire de rétablir une
latéralisation convenable en croisant toutes les connexions. [Il en va de même
lorsqu’on recopie le HDD d’un ordinateur sur le HDD d’un autre ordinateur au
moyen d’un câble « Ethernet croisé »] S’il n’en était pas ainsi, un poisson dont les perceptions sensorielles
ne décusseraient pas, intégrerait son image mentale de lui-même comme celle de
l’autre inversée, et remonterait en nageant le sens de déplacement du banc. Par contre, le fait que les aires auditives ne décussent pas, dans
l’ensemble, est tout aussi essentiel aux comportements d’ensemble d’un groupe,
afin que chaque animal puisse situer par rapport à lui même la source d’un son.
On remarquera aussi
que ne décussent pas les voies olfactives, ni un ensemble de voies concernant l’archipallium
etc. pourtant parmi les plus vitales et phylogénétiquement les plus anciennes
des structures du cerveau. Il est donc absolument impossible de considérer la
décussation comme un vestige anatomique. Au contraire, elle fait partie des
acquisitions les plus élaborées dans l’échelle animale. Il apparaît aussi que l’accouplement sexuel chez les animaux - à
l’exception de l’homme et des animaux qui ne pratiquent aucun contact corporel
direct - tienne compte de la représentation « décussée » de
leur image corporelle : Ils adoptent le plus généralement une attitude
latéralisée alignée, en alignant le coté droit du mâle avec le côté droit de la
femelle, au contraire du vis à vis humain (Cf. infra). Une analyse plus poussée du mélange de ces structures directes et
croisées nous mènerait peut-être à des représentations topologiques complexes,
permettant de conjuguer intuitivement une dite « réalité psychique »
avec une autre, dite du « monde extérieur », nécessitant
d’introduire des concepts de « bijections » et « bicontinuités »,
de « plongements » et « immersions », menant
particulièrement à des figures comme celle du « cross-cap »
par lequel on peut avoir une certaine approche de ces rapports[19]. Mais, pour intéressantes qu’elles soient, ces questions relèvent de
domaines difficiles à faire valoir en un texte court. Enfin, d’autres concepts, pourtant souvent maniés quotidiennement
semblent encore intraduisibles en langage simple : L’infini droit recouvre-t-il
l’infini gauche ? etc. Restons-en là pour l’instant. Conclusions : Ø
Les voies les plus primitives, les plus
simples, les plus rapides, réflexes, intra-individuelles, adaptées ou non, mais
incontrôlables par l’animal, involontaires et pour tout dire, stupides, sont
purement spinales, métamériques, directes, c’est-à-dire non croisées, bien que
plus ou moins modulées par des afférences supra-médullaires internes et des
états métaboliques internes. Ø
A l’inverse, les voies complexes connectées au
cerveau, aussi primitif soit-il, sont croisées, c’est-à-dire décussent et sont
contrôlables par l’intelligence : Cette intelligence est fondamentalement connectée à l’autre en tant que
semblable, et principalement « congénère substituable », mais
en définitive à tout ce qui est Autre. Cela apporte une lecture relativement
nouvelle du mot « intelligence » : On sait que le mot « intelligence » vient du latin « inter-
legere » qui signifie « choisir entre ». Mais l’étymologie
n’indique pas « qui » choisit – c’est-à-dire quelle instance
dans la constitution de l’animal – ni le lieu, « le champ du choix ».
On a tendance à rapporter d’emblée ce choix à un « débat
intérieur » : Il n’en est rien. L’intelligence est d’emblée un
rapport de soi à l’autre. Toutes ces fibres croisées du système relationnel indiquent
suffisamment que dès l’origine, dès lors qu’il y a choix, même infime, pour
ainsi dire mono ou oligo neuronal, au niveau du cerveau, c’est par rapport à
l’image de l’autre substituable – ou du monde dit « extérieur »
- que le choix est déterminé. Est-ce à dire qu’il y a là un domaine « mental » ?
C’est une question de mot. Le mot « mental » découle de la racine sanscrite
« man » qui indique la pensée (« Men-ayati = il pense »),
mais ce mot est dès l’origine inséparable de ses corollaire de « mensonge »
et de « mania », toutes fonctions proprement individuelles et
liées. Or il n’y a aucun mensonge au sens sémantique du terme, individuel,
dans ces connexions de l’intelligence, même si l’animal, tout comme la plante,
est capable de construire des pièges – pour ainsi dire « génériques »
- pour tromper sa proie. Aussi préférerions nous réserver le mot « mental » à
l’espèce humaine, comme le fait d’ailleurs la langue anglaise avec le mot
« man », et nous allons voir pourquoi et comment, même quand
ce mental s’immisce, parfois, involontairement. Le « mental » se rapporte à la « réflexion »,
dans tous les sens du mot, mais parfaitement définie par les lois de l’optique,
et réalisée paradigmatiquement par à l’usage des miroirs. Mais ce concept de
réflexion, s’il instaure Ø la représentation « spéculaire », Ø l’impénétrabilité du passage entre signifiant et signifié, Ø le langage, Ø et par là, la « castration » au sens linguistique,
structuraliste ou psychanalytique du terme, Ø une sexualité « narcissique » (en fonction d’un « moi
idéal » et non pas d’un « soi réel »), Ø une représentation euclidienne de l’espace, ces deux dernières
particularités devenant éclatantes dans les mises en scène de l’acte sexuel, Ø
et, inséparablement de tout signifiant, la
tromperie (d’autrui ou d’une instance de soi-même), restera, à l’inverse de tout ce qui se passe au niveau de la simple «intelligence
du cerveau animal décussé » tel que nous venons de le présenter,
toujours en rapport avec une image « inversée » de soi par
rapport à sa représentation de « l’Autre », et n’apportera en
lui-même aucune once d’intelligence supplémentaire au sens où nous venons de la
définir. 6.) Transition : Et pour quelques de neurones de plus... ! L’évolution
n’aurait-elle pas pu s’arrêter là ? Il n’en fut rien ! A fur et à mesure de l’évolution des espèces le néocortex de l’encéphale allait s’agrandir de plus en
plus démesurément chez les primates et plus encore chez l’homme. Et ce dernier ne cessera d’exprimer étrangement la fierté qu’il
en tire ! Celle-ci s’exprimera particulièrement avec le miroir. 7.)
L’identification à l’image spéculaire chez les êtres humains. (Retour plan) Durant la
phase d’individualisation, c’est à dire d’apprentissage de son individualité
(entre 12 et 18 mois) - dit « stade du miroir » un enfant se
trompe très facilement de côté, soit lorsqu’il veut imiter la mimique ou la
gestuelle d’un adulte, soit lorsqu’il se plaint d’une petite blessure parce
qu’il est tombé, etc. . Tout cela
est totalement entrelacé avec son rapport à l’autre, chargé d’une lourde charge
affective, et de l’embarras d'une symétrie de l'image totalement virtuelle –
différente de sa proprioception - qu'il lui reste à intégrer et à accoler à sa
représentation corporelle génétique. . A ce stade, deux bases de latéralisation sont
possibles, et le miroir n’est pas nécessaire ici à la « réalisation »
d’une « image spéculaire ». Mais que l’image à laquelle l’individu s’identifie
soit le reflet de la sienne propre ou celle de « son vis à vis »,
l’aliénation est la même : Son imaginaire annule la raison d’être de la
décussation, et « son moi » se construira désormais sur la
base d’une latéralisation inversée. Si la question n’était que visuelle, un aveugle
s’y retrouverait mieux en son espèce. Mais il n’est pas sûr que la question
soit seulement visuelle, puisque c’est l’ensemble de l’identification qui est
concernée. Étant donnée la très grande importance du regard pour tous les
animaux qui en sont pourvus - et une des caractéristiques de l’espèce humaine
semble bien être d’en négliger sa raison d’être première – on pourrait
dire que « l’œil n’est pas fait pour soi, mais pour l’autre ».
Précisons encore : Non pas pour se mirer en l’autre, mais pour le voir et
le « suivre », dans tous les sens du mot. Quant à « l’imaginaire », il se
structurerait à partir de la représentation de la supposition de « se
penser être vu ». On touche là, en quelque sorte, à toute la
différence qui existe entre « l’intégration dans la foule » et
« l’individualisation personnelle »[20]. Mais la question va plus loin encore : car
elle aboutit nécessairement à un conflit : Elle débusque des
contradictions, voire des impossibilités : Car on ne peut pas demander en même temps à
quelqu’un d’assumer un comportement parfaitement grégaire et intégré au sein
d’une foule et d’y assumer – sans conflit - les fonctions du représentant d’une
identité spéculaire qui, dès l’origine, aura été construite sur une image
fondamentalement inverse de celle de tous les autre membres. En cas d’éradication de ces « odeurs sui
généris », qu’aucun parfum n’a jamais remplacé, et/ou « d ‘anosmie »
généralisée, le tocsin pourra être sonné. Attirances et répulsions ne seraient même plus
ressenties. Car il est bien évident que ce ne sont pas les
écrans de télévision , chaussures de marque, ou autres tweeters et portables,
ayant surtout valeurs d’entraves, qui amélioreront nos amours. Ces schémas basiques ne sont pas ici que
métaphoriques. 8.) La conflictualité
des deux représentations du schéma corporel. (Retour plan) Nous
n’avons aucun mot permettant de désigner nommément « l’animal »
qui est animal sans être « homme ». Nous
savons bien pourtant que l’homme est un aussi un « animal »,
un « être vivant » même, genre dont font partie aussi « les
plantes », dans un sens « nos semblables », ne
l’oublions pas..- puisque nous savons bien, que « l’homme »
est aussi un « animal ». Mais,
parmi « le vivant », qu’est-ce qui différencie l’homme de ce
qui n’est pas l’homme ? On
a même le plus grand mal à définir tant l’homme que la vie, à leur trouver des
limites, des définitions, des caractéristiques, des repères. Darwin
a montré la continuité de la vie avec la théorie de « l’évolutionnisme ». Mais
il fait découler l’évolution de « the struggle for life » =
« la lutte pour la « sur-vie », chez les animaux :
Tout semble montrer que « les vies » ne sont pas toujours en
lutte – il y a aussi « coopération » - même chez les animaux,
et cette lutte contingente ne définit rien. Et
quelle est la nature de « cette vie » transmise – au point que
l’on a pu penser que l’homme, l’animal, la plante, n’étaient que « des
transmetteurs de vie » ? Quelle
est la nature de ce mystérieux « germen » immortel en un
sens ? On
parle depuis Aristote du « zoon logoticon » = de
« l’être parlant »[21]. Mais
l’homme est aussi le seul à faire cuire ses aliments – et encore, la limite
n’est pas toujours nette. L’homme s’identifie aussi volontiers à sa nourriture. Le
« parler » est-il le plus éminent caractère de l’homme ? Dans
cette direction, sa considération en tant que faisant fonctionner des jeux de
« signifiants », le situe la dimension plus large et plus
abstraite du « symbolique ». « L’identification » y
figure alors comme saisie d’un « imaginaire » , essentielle
à la caractérisation de l’homme, mais quelle en est sa nature exacte ? de
la « fille » comportera encore un stade supplémentaire. En
420 avant Jésus Christ, sur les quelques pierres d’un théâtre encore
rudimentaire, la pièce « ОιδιπουςΤυραννος »,
« Œdipe Tyran », de Sophocle, se déroule exactement
comme une psychanalyse « avant la lettre ». Et,
finalement, Freud – cela ne retire rien à ce qu’on lui doit –n’a pas eu
besoin d’aller chercher très loin l’essentiel de son inspiration initiale. Chez
Sophocle, le « tenant-lieu » de psychanalyste est Tirésias ;
et, bien sûr, il est aveugle. Tout
de même, Freud éprouvera rapidement le besoin de ne plus voir ses
patients, pour les mieux écouter. Un
peu plus tard, c’est dans le « Συμποσίον »,
« Banquet », de Platon, que Jacques Lacan trouvera,
sous la forme exprimée des « Τα εντα αγαλματα »,
« Ta enta agalmata », l’inspiration de ce qui fera – à juste
raison - la fortune de son « objet petit « a » du désir. Au
total, l’homme se présente doublement, autant comme : Ø
un animal « banal »
« décussé », Ø
que comme le
support animé de ce dont il produira à son usage « une image spéculaire
inversée », et à laquelle il s’identifiera - à tort – parfois
avec la plus grande violence – violence du désespoir – désespoir d’une
impossibilité - image de « l’animal narcissique ». 9.)
Conclusions (Retour plan) a)
Le psychanalyste Jacques Lacan terminait
en ces termes la séance du 11 janvier 1977 de son « séminaire » : « Avec le langage, nous aboyons après cette chose, et ce que
veut dire S (A) c'est ça que ça veut dire, c'est que ça ne répond pas. C'est
bien en ça que nous parlons tout seuls, que nous parlons tout seuls jusqu'à ce
que sorte ce qu'on appelle un Moi, c'est-à-dire quelque chose dont rien ne
garantit qu'il ne puisse à proprement parler délirer. C'est bien en quoi j'ai pointé, comme Freud d'ailleurs, qu'il n'y
avait pas à y regarder de si près pour ce qui est de la psychanalyse et que,
entre folie et débilité mentale, nous n'avons que le choix. En voilà assez pour aujourd'hui !
» b) Cette réflexion toute théorique est propre - c’est sa raison d'être -
pourrait susciter quelques questionnements pratiques : Une « grégarisaté » - ne s’oppose pas plus au « délire
collectif », que la « moïfication » favoriserait
« l’individuel » Mais, le consensuel, le conventionnel ou conventionné, le voté et
démocratique … en tant que mots
postulats de l’envers du délire sont, par la stigmatisation - qui souvent
d'ailleurs les fonde - en pratique, souvent bien plus redoutables qu’une
« sortie de chemin » (c’est le sens du mot « dé-lire »)
limitée – car sinon c’est elle qui fait consensus. D’autres encore qui en définitive fondent le sens de la vie :
« Qu’est-ce qu'un choix ? etc. » Ce n’est pas d’hier que la question dite du « libre arbitre »
agite l’esprit des humains - mais on n'a guère l'habitude d'en différencier
l’individuel, d’un autre, collectif : C’est qu’on a déjà bien du mal, comme on l’a vu, à répondre à des
questions comme : « Qu’est-ce qu'un individu ? » « A
partir de combien devient-on un, ou in- ? » … c) La
biologie des règnes animal et végétal, tout le monde en
conviendra, ne peut se lire à l’échelle d’une vie humaine. La médecine, au contraire
est le résultat d’une « relation partagée en un temps et un
lieu », « entre un patient et un soignant ». On peut même penser
que la médecine tire davantage son impulsion des sentiments, de la compassion,
de l’entraide, que du « rationnel ». Avec le temps s’en
est construit une sorte de « corpus plus ou moins scientifique » sur ces
deux socles, de la « compassion » et de « la reflexion ». Mais si l’empathie s’étend, la raison, elle, reste un mot creux en ce sens
qu’aucune science n’a jamais apporté la moindre explication sur ce que l’on
appelle la vie, la mort, l’éternité[22]. Cet « import-export » est en voie de peser d’un poids
croissant dans un monde de plus en plus peuplé et de moins en moins divers –
tant au mental qu’au tréfonds de sa terre. Qu’en fera-t-on ? d) Problèmes apportés par la prévalence de l’imagerie dans
l’appréhension du monde : On voit même qu’il peut y avoir, si le mode d’appréhension délaissant
toutes les sensorialités non visuelles devient privilégié, des conséquences
graves de cette appréhension fallacieuse du monde, d’une part pour l’individu,
mais plus encore pour le groupe : On remarquera que les « kinési-thérapeutes », mot dans
lequel « Kinési- » signifie « mouvement »,
lequel « mouvement » est manifeste dans le domaine visuel,
n’ont pas, dans l’appellation, de mot correspondant pour les « troubles
de la sensibilité », invisibles, mais souvent aussi invalidants que
les troubles de la motricité. C’est toujours avec les plus grandes difficultés qu’on a cherché à
« mesurer » ces troubles, et plus encore leur « invalidation ».
Et cette incapacité - pour ainsi dire « impossibilité
fondamentale » - à mesurer ces troubles, peut devenir « déni »,
pouvant aller, à l’échelle individuelle, jusqu’à soit « l’accusation
de simulation », soit « l’invocation de troubles mentaux ». Les exemples en sont légion. A l’échelle collective, les ravages d’un « déni d’existence »
de tout ce qui n’est pas immédiatement visible, peuvent être bien plus
considérables encore : Dans un monde de plus en plus voué aux flatteries des mirages de la
spécularité – pour ne pas dire de la spéculation, aux platitudes d’une imagerie
trompeuse, à la réduction en très petit nombre des sensorialités valorisées, à
l’anesthésie, voire à l’annihilation des mécanismes d’alarmes, il est facile de
comptabiliser les pertes et les périls. Il serait beaucoup plus difficile d’en dégager les perspectives de
plénitude et d’épanouissement. 10.0)
Dans les relations thérapeutiques. (Retour plan) Plans de
réflexions : 10.1) La relation médicale habituelle : Reformulons en trois temps les
« contrariétés » de Blaise Pascal : « Les raisons … » (Retour plan) Sous cet
aspect, la relation médicale habituelle n’est pas différente de la relation
affective empathique, propre à tous les animaux. Nous avons déjà
souligné d’ailleurs que les bases de la médecine sont plus affectives que
rationnelles. Il n’est en
effet ni facile ni souhaitable de rester indifférent au malheur de son proche,
et ce d’autant plus que l’on éprouve des sentiments d’affection à son égard. Pourtant
tout ou presque nous échappe dans cette dimension des choses de la nature, et,
hormis les réflexes simples, notre raison y échoue généralement, et nous fait
comettre bien des erreurs avec les meilleures intentions. Un des
exemples les plus spectaculaires en est la théorie des 4 éléments (chaud,
froid, humide, sec, etc.) qui dirigea en occident les gestes des médecins
durant 2500 ans, jusqu’à l’apparition de la reconnaissance atomique des corps
simples et du tableau de la classification périodique des éléments de Mendeleïev,
toujours en utilisation au quotidien. Avec la
théorie des 4 éléments, au nom du trop de « chaud », on
faisait des saignées, lesquelles ont tué des milliers de gens. Tout montre
que, si nos dogmes ont changés, notre vouloir d’explications est le même, et
les mécanismes qui guident notre pensée, ou nos actes, sont de même
nature : c’est à dire sur la base d’une substitution de soi à
l’autre ». Par exemple,
pour comprendre ce qui se passe lors d’un traumatisme d’un pied gauche, le
médecin, tout comme un frère, un père ou un ami, regardera son propre pied
gauche, et ce qui peut en résulter. Bien sûr, le
bon praticien tiendra compte aussi des particularités qu’il connaît de chacun,
mais, nous simplifions ici au maximum nos explications. Car hélas,
nombre des temps faisant partie des temps traditionnels de l ‘examen
médical complet (interrogatoire (et anamnèse), inspection, palpation,
percussion, auscultation, riches d’orientations, sinon de conclusions, puis
enfin seulement, examens dits complémentaires) sont en voie de disparition,
au profit d’une immédiate distanciation, et d’un passage direct – et souvent
mal orienté pour cette raison même – aux batteries d’examens complémentaires. Quoi qu’il
en soit, dans son principe, l’examen médical habituel ne diffère d’un examen
pratiqué par un ami, que par l’apport d’un niveau de connaissance
supplémentaire, ou différent. 10.2) L’examen
psychiatrique classique : « … de la
Raison … » (Retour plan) Tel qu’il s’est constitué petit à petit,
l’examen psychiatrique classique en dérive directement : La base du
raisonnement en est la même ; c’est encore celle de la « substitution »,
qui devient ici le véritable « tour de passe-passe » d’une
« substitution de soi à l’autre » : Et c’est bien ainsi
que l’on n’a aucun risque de retrouver « les raisons du patient »
! Par exemple, un psychiatre
constatant une situation inadmissible, ou qu’on lui a indiquée comme telle, pourrait
la juger à l’aune de ses préjugés ou de ce qu’il a appris et dire :
« Moi, à sa place, je n’aurais pas pensé cela, ou agi ainsi,
etc . ». Mais justement, il n’est pas à sa place. [ RAPPORTS ENTRE LA MEDECINE
ET LA PSYCHIATRIE :
On a tant écrit
sur les rapports ente la médecine et la psychiatrie que je vais ne dire que 2
choses : . 1). LA FAÇON DE TRAITER LA REPUTEE MALADIE : Quel que soit le diagnostic de maladie
psychiatrique invoqué, sitôt qu’on trouve une cause responsable des symptômes
(tumeur, virus, fièvre, etc,) ladite maladie n’est plus psychiatrique, comme si
le propre des maladies psychiatriques était d’être des maladies sans causes ou
sans confirmation possible des causes supputées. . Or, l’étude
par un abord n'en exclut pas un autre : Une tumeur du cerveau peut être
envisagée sous ses aspects chirurgical, médical, psychiatrique, etc., . Je souligne
ici la différence qu'il y a entre les possibles apports complémentaires que
l’on peut attendre d’un examen « multi-disciplinaire » pour un
patient, contrairement au vide stérile et désespérant qui résulte toujours des
assemblées prétendues « inter-disciplinaires » [23]. Mais seule
la psychiatrie a le triste privilège de rester sous l’obédience directe des
ordonnances préfectorales, qui décident des dates d’entrée et de sortie de
celui qui est bien souvent amené menotté dans l’hôpital psychiatrique, sans
être pourtant inculpé de faute, et qui ne sera jamais jugé, mais où le
personnel fait cependant office de gardien, etc. . A l’inverse,
un inculpé ou un prisonnier peut être admis dans un « hôpital normal »,
mais ce sont les policiers qui se relaient pour surveiller la porte de sa
chambre, car ce rôle n’est pas dévolu aux infirmiers qui y travaillent comme
soignants…. 2) DIFFERENTES
DIFFICULTES D’EXAMEN : Des difficultés différentes méritent d’être soulignées : .Le cerveau
connaît le corps qui l'abrite, mais ne peut pas se connaître lui-même. . 3) La fonction de l’encéphale a été parfaitement comprise par Hippocrate : « L'encéphale est l'interprétant des connections du corps humain » : « [17] Διὸ φημὶ τὸν ἐγκέφαλον εἶναι τὸν ἑρμηνεύοντα τὴν ξύνεσιν » (Cf. plus clic) (Retour plan) Mais l’encéphale
n’est pas en même temps « l’interprétant » (« to
hermineuonta » cf. l’herméneutique) et « l’interprété »
(les connexions « Synésis ») . A)
UN ORGANE CACHE : Parmi les
animaux, on en distingue deux types : Ceux qui ont des exosquelettes (insectes,
etc. et pour croître, ils doivent se débarrasser de leur exosquelette en
muant) et ceux qui ont des endosquelettes (les os sont en profondeur)
comme c’est le cas des amphibiens, des mammifères et de l’homme ; . Mais en
réalité les mammifères sont mixtes, car leur crâne est un exosquelette.
Leur encéphale (d’où son nom, to enkephalon = ce qui est dans la tête
) est contenu dans une boite osseuse inextensible (exosquelette) et est
de ce fait protégé, mais aussi « caché » et c’est pourquoi
dans l’histoire, le cerveau est resté longtemps difficile à observer et a été
entouré de mystères. . B)
UN ORGANE INSENSIBLE : Plus
important quoique les deux propositions se potentialisent pour contribuer à la
méconnaissance de tout le système nerveux – si important dans « la vie
de relation » - tout le
système nerveux (les propriétés du système nerveux sont les mêmes « dans
et hors de la tête ») est pratiquement insensible : Il reçoit la
sensibilité (et les informations sensorielles) par des nerfs eux-mêmes
insensibles (à la section par exemple) . Pourtant, de
la section d'un nerf résultent une paralysie et/ou une anesthésie et/ou bien
d'autres troubles, mais la section en elle-même ne fait pas mal, et,
réalisée dans une zone cachée, elle peut être bien difficile à deviner si on
n’en connaît pas la symptomatologie clinique. . Que la
section concerne le gros nerf sciatique ou un faisceau de neurones de
l’encéphale, l'insensibilité est la même. . C’est ainsi
que l'on peut voir des personnes qui ont perdu une bonne partie de leur cerveau
sans éprouver la moindre douleur. Une aphasie, des hallucinations auditives
(« des voix »), peuvent parfaitement être la première expression
d’un cancer du poumon ou de la prostate surtout, plus discrète
(par le biais de métastases) sans douleurs dans la tête. . Les troubles
graves peuvent alors passer pour une possession diabolique, une hystérie,
etc. Parfois seuls quelques neurones sont atteints, ou d’autres
cellules (névroglie) ou des médiateurs chimiques, de façon
temporaire, ou non. Certaines maladies guérissent rapidement et certains
poisons s’éliminent. . Des abcès
du cerveau, des hématomes chroniques, une rupture d’anévrysme
(Hexagone de Willis) soudaine sous le soleil de midi chez un sujet
jeune, peuvent se manifester d’abord par un tableau psychiatrique et la
découverte de la cause sera une surprise, etc. . Bien souvent
la mort survient avant qu’aucune cause n'ai été trouvée car certaines
affections peuvent durer très longtemps (On a dit que Charles Darwin
présentait des troubles psychiatriques dépressifs (ainsi qu’une insuffisance
cardiaque) tous dus à une trypanosomiase (filaire) qu’il
aurait pu contracter en Argentine lors de son tour du monde à bord du Beagle
(= Le limier) à 25 ans. . D’autres
organes du corps sont également eux-mêmes insensibles, mais ils sont moins
entourés de mystères car par leur périphérie souple, ils sont immédiatement
accessibles. Naturellement
tout ce qui vient d'être dit concernant les lésions acquises est tout aussi
vrai en ce qui concerne les anomalies génétiques macroscopiques. . Quand aux
anomalies microscopiques ou métaboliques, elles sont dans tous les cas, où
qu’elles siègent, imperceptibles autrement que par leurs conséquences. . C)
ET L’ON DOIT RENDRE GLOIRE AU GRAND HIPPOCRATE (= le
pouvoir du cheval) (460 - 377 Avant
Jésus Christ) d’avoir été le premier à nous enseigner que l’épilepsie
n'était pas un « mal sacré », mais due à une affection du
cerveau. . Le monde est
rempli de malades dont on constate la maladie sans en connaître la ou les
cause(s) mais c’est tout de même la connaissance de la cause qui permet les
meilleures guérisons - et grâce à des médicaments efficaces dont il est vrai
qu’ils ont souvent été découverts bien avant qu’on ne découvre les raisons de
leurs efficacités. . De plus,
chacun réagit différemment à une même agression, car il n'y a que rarement une
seule cause à l’origine de l'expression personnalisée des symptômes, et il y a
de plus toujours des causes de causes, ce qui permet d'orienter un peu la
prophylaxie dont les impératifs varient beaucoup d’une personne et d’un
contexte à une (un) autre. . La
suppression de la notion de « race » est pertinente en ce sens
qu’il n'existe pas de « race pure » mais on est bien obligé de
conserver les traditionnelles notions de « terrain » et
« d’hérédité » aujourd’hui largement affinées par « la
génétique » et « l’ADN » . On n'en a
pourtant jamais fini dans ces recherches et l'on peut aller très loin dans
cette direction : On s'est ainsi aperçu que les oiseaux ont conservé des
cellules souches dentaires (odontoblastes) de leurs lointains ancêtres
dinosauriens dont l’expression complète est ordinairement inhibée. . Les plus grandes
difficultés résident ici comme partout dans « l’interprétation des
résultats » dont les conséquences sont pourtant toujours
considérables, sachant que d'une part toute interprétation peut être trompeuse,
et que d’autre part, plus radicalement encore, une interprétation n’est jamais
l’objet lui-même de l’interprétation. . Cette
remarque limite d’emblée tout le champ de vérité que l’on peut attendre des
impressions humaines ou animales, comme des déductions de la lecture d’un
appareil de mesure. . Terminons
par cette curiosité de laboratoire vérifiée autant de fois qu'on le voudra,
citée par Michel Jouvet : . La
simulation en images de laboratoire d’une automobile parcourant à différentes
vitesses une rue dans laquelle surviennent des évènements imprévus est facile à
reproduire. . On présente
alors soudain au conducteur l’image d’un piéton qui traverse inopinément la
chaussée. . Le bon
chauffeur donne alors un coup de volant pour l’éviter ou appuie sur la pédale
de frein, et se dit s’il ne l’a pas blessé : « Je l’ai évité de
justesse ! » . Mais
l’enregistrement électroencéphalographique du cerveau montre que la zone
motrice du cerveau a lancé la commande du geste qui a sauvé le piéton quelques
300 à 500 millisecondes avant que les autres zones du cerveau ne témoignent de
la prise de décision de l’acte . [Mais, même si la volonté apparaît ici
comme un épiphénomène, l’acte a bien eu lieu !] . L’intérêt
pour le neurologue est dans le tracé des voies nerveuses , mais l’intérêt
métaphysique est également certain, même s’il est sans surprise pour les plus
avertis. . Un grand
nombre d’expériences beaucoup plus complexes, vont toutes dans le même sens, et
confirment l’importance qui a toujours été prosaïquement accordée à
l’entraînement dans l’apprentissage des pratiques comportementales. . Il va sans dire que la séparation
de la « psychiatrie » et de la « neurologie » en 1970 en
France
a été une totale aberration : Il
fallait au contraire abolir « les lois d’exception dites de la
psychiatrie » (qui tirent leur origine d’une exploitation injustifiable de
l’obscurantisme) comme les demandes en avait été réitérées depuis l’origine (30
juin 1838) puis reprises après - et en lien avec - les sinistres pratiques du
nazisme, dès 1945, puis en mai 1968, afin de permettre aux affections mentales
de réintégrer pleinement les champs de la médecine et de la physique toute
entière, dans la meilleure tradition hippocratique [24]. …]. 10.3) L’apport profond de
la psychanalyse : « … ne sont
pas celles du cœur » (Retour plan) L’esprit de la psychanalyse repose en entier
sur cette citation de Pascal, à laquelle on pourrait en adjoindre une
autre, qui se trouve parmi les textes regroupés par sa sœur dans le chapitre
qui porte le nom de « contrariétés », et les quelques lignes
du petit passage en question se terminent ainsi : « On dit que le coutume est une seconde nature, mais je crains
bien fort que la nature elle-même ne soit qu’une première coutume. » Mais de l’esprit à la pratique il restait à
franchir le pas et c’est Freud qui le fit. Qui plus est, Freud réduira cette « première
coutume » à un enchaînement verbal, fut-il constitué de mots « insensés »,
au moins pour celui ou ceux qui s’en occupent. A-t-il eu tort, a-t-il eu raison de le
faire ? La méthode tout comme ses fruits peuvent être
discutés, mais on n’en connaît pas d’autre pour connaître l’objet dont il
s’agit, et elle se situe dans une longue tradition instaurant une certaine
primauté du « dire »[25]. La psychanalyse a peut-être du une part de son
apparition à l’utilisation expansive et abusive de cette psychiatrie classique,
devenue, surtout après 1838 chez nous, une méthode illusoire d’imposition de
modèles, quand ce n’était pas d’élimination pure et simple. On pense ici aux courants européens[26] qui menèrent à la fondation de la société
d’hygiène raciale en 1905 à Berlin, et aux éliminations physiques de
réputés malades mentaux initialisées en l’Allemagne nationale socialiste. Simultanément, comme nous le montrons en
d’autres pages, l’utilisation de la « psychiatrie dogmatique et/ou
administrative », depuis grosso modo l’apparition - et
non sans lien abusif avec elle - de la laïcité en France dans son sens
moderne, s’est imposée de façon continue et de plus en plus extensive sous
l’égide de l’exécutif. On en est toujours là aujourd’hui. Pourtant la psychanalyse reste toujours
décriée, tandis que, paradoxalement, au même moment, les « mois » « individuels
» de chacun semblent de plus en plus s’affronter comme rendus de plus en plus
inaccessibles les uns pour les autres. La psychanalyse n’aura peut-être eu que le
destin d’une huître qui s’entrouvre un temps, puis se referme promptement. Toujours est-il que l’attitude du praticien
dans « l’intervention psychanalytique » se doit d’être
précisément inverse de celle du somaticien[27] : Ici, ce n’est plus de la « substitution
grégaire » que doit découler le modèle. Car il n’ y a pas de modèle de « chacun »
en tant que tel. Elle devrait être aussi celle de tous les
professionnels de l’appréhension des phénomènes dit « psychiatriques »
- si l’on en veut. Et c’est directement sur « le moi »
que le psychanalyste travaille, comme il traiterait d’un « symptôme ». Car, en se mettant « à la place »
de son patient, précisément, le psychanalyste serait sûr de n’arriver à rien,
sinon peut-être à s’analyser lui-même. Bien plus, toute velléité de compréhension peut
y faire figure d’obstacle. Plus prosaïquement encore, on pourrait dire que
chacun apprend peu ou prou la médecine sur lui-même ou, en tous cas, à partir
de lui-même, alors qu’en psychanalyse, c’est radicalement impossible : on
ne peut pas dire : « moi à sa place, etc. ». Seule
l’acceptation est de mise. Tout, absolument tout, doit être rendu à
l’analysant…en retour. Tout, doit être rendu recevable par et pour
l’analysant… en retour à lui – c’est le seul travail qu’à çà faire l’analyste –
que ce soit par technique, par don ou par affinité - mais ce travail n’est pas
rien. 10.4)
Et
tant pis – c’est même un bon signe – si l’analyste déclare qu’il n’y a rien
compris ! (Retour plan) Freud ajoute explicitement que la « psycho-synthèse » se fera
d’elle-même, et qu’après l’analyse, la participation de l’analyste est alors
terminée. L’idéologie ne doit y avoir aucune part.
in de page --------------------- Notes de bas
de page : ________________ [1] Vocabulaire : « Aliénation » vient du latin « aliénus », racine « alius »
= « autre », et on trouve en grec « αλλος » (« allos"), même sens. Le
mot ne signifie rien d’autre que « différence », « diversité ».
On y
reviendra, car elle est inhérente à la « spécularité » :
le sens de rotation des aiguilles d’une horloge s’inverse dans un miroir. « Décussation » : Ce mot n'est pas propre à la médecine :
Son sens est purement géométrique. Ce
mot est utilisé aussi ailleurs, par exemple pour désigner la disposition des
feuilles des plantes sur une tige, etc. Le
mot existe en latin (« décussatio ») et en français et est
dérivé du mot latin « decem » qui signifie « dix »
représenté par la forme du chiffre « dix : X »
de nos anciennes horloges. Il
est la lettre « X » de l’alphabet latin (NB : il n’y
avait pas de minuscules en latin classique) C'est
en raison du trajet oblique du « croisement » des axones des nerfs -
au cours duquel ils traversent la ligne médiane et changent de côté du corps -
que ce mot latin a été retenu pour désigner ce croisement. Une
telle constitution géométrique animale est propre aux nerfs : Elle ne
concerne aucun autre élément anatomique *. « Chiasma » : Le mot grec « χιασμα » (Chi-asma) signifie
exactement la même chose et a été formé dès l’antiquité grecque pour désigner
le croisement des deux nerfs optiques, déjà reconnu dans l’antiquité grecque. Le
mot « χιασμα » est composé de lettre
« X » de l'alphabet grec suffixée du suffixe grec « -asma
–asmatos » (comme dans « fantasme ») avec à peu près le même usage que le latin
(ou le français) du suffixe « -atio (-ation) » Ici le sens est
donc « en forme de « χ » Et le mot « chiasma »
est réservé à cet emploi. Je ne
sais comment la lettre « X » de l’alphabet latin, qui en dérive et
dont dérive le nôtre, s'est prononcée exactement (le « x »
espagnol s'est prononcé « ch » jusqu"au 17 ème siècle) En
grec contemporain la lettre « X » est prononcée devant
« i » comme « ich » en allemand (d'où « psychisme »)
et comme la jota espagnole devant a et o (d’où « psychologue »
qui en fait un « K ») Mais
tout ceci est de la linguistique. Ce
qui nous intéressera dans cette page est
la physiologie en rapport avec cette géométrie. *Anatomo – physiologie : Il faut noter ici que les
neurones n’ont plus « le vent en poupe » depuis que la névroglie
– et en particulier les astrocytes - sont mieux connus, en tant que
"cerveaux du système nerveux » (les usines) , le rôle des
neurones devenant alors celui de voies de transport (câbles électriques) de
l'information à véhiculer, mais cela ne change rien à la question de la
décussation. Par
contre il faut noter ce fait fondamental (et signalé depuis toujours) que
l’organisme forme un tout (dépendant aussi en totalité de son environnement
(jusqu'aux champs électriques, magnétiques, etc. et tout ce dont on
ignore encore jusqu’à la possibilité même d'existence) Ainsi
le système nerveux est sensible aux hormones, sexuelles par exemple (« on
pense avec ses pieds ! » peut-on dire avec pudeur) ;
thyroïdiennes (une hypothyroïdie engendre le crétinisme (alpin
(iodo-prive) ; etc.; et en particulier tout le système hypothalamique,
ses mécanismes d’éveil et ses hormones de stimulation. En
somme beaucoup de chimie, et le système nerveux n’est individualisé comme tel
que dans les livres. En
pratique les communications par neurotransmissions (elles ne le sont pas
toutes) qu’elles soient intra-individuelles ou inter-individuelles
(interrogations qui sont plus précisément le sujet de cette page) sont beaucoup
plus complexes : Le neurone n’apporte qu’un signal (tantôt
électrique par production chimique ; tantôt chimique par déclenchement
électrique) Puis
ce signal doit être interprété comme le signe d’une signification
pour que celle-ci permette de « mettre en commun » (c'est le
sens du mot communiquer) quelque chose, mise en commun qui peut
se manifester par une contraction musculaire, l’expression d’une émotion, un
comportement, un dire, parfois cette chose très étrange qu’on appelle une
pensée (complexe et invasive mais individualisée et monopolisante) etc. Comme
le signale déjà Lucrèce (I er siècle av.J.C.) dans le « De
nature rerum » l’apport sensoriel est toujours juste : Ce n'est
que son interprétation qui peut être trompeuse. Toute
notre vie relationnelle résulte de ces transformations de signaux en signes
significatifs. Comment le deviennent-ils ? Pour Démocrite
(V ème siècle av. J. C.) le maître lointain de Lucèce, les
hommes se comprennent par convention : Tout est convention (le
salé, le sucré, etc.) : La question est donc reportée sur la
reconnaissance de l’objet. L’anatomie : Toute l’anatomie humaine est en effet répertoriée selon
trois plans : vertical, horizontal et sagittal, qui ne sont pas
équivalents : Seul le plan sagittal (sagitta en latin = flèche d’un arc-instrument) est un
plan de symétrie naturel. Par
convention, pour l’homme, la position anatomique est celle du corps au garde
à vous, petit doigt sur la couture du pantalon, et on en infère les
éléments et leurs positions correspondantes chez les animaux. Toutes
les structures terrestres, minérales, végétales et animales, s’opposent à des
degrés divers à la gravité, mais lors du redressement des animaux les éléments ventraux
deviennent antérieurs ; les éléments dorsaux deviennent postérieurs
et le plan horizontal devient vertical (et réciproquement) Les
plans passant par un axe selon lequel s’exerce la force gravitationnelle sont
dits verticaux. Les
segments de plan (courbes) parallèles à la surface terrestre sont dits
horizontaux. Par
convention on appelle droite et gauche les côtés déterminés par le plan
de symétrie sagittal (le seul) repérés lorsque les éléments antérieurs
de la tête (bouche, nez, puis yeux) sont tournés soit vers le bas, soit
vers l’avant. Ces symétries, comme toutes celles de la nature, ne sont
jamais parfaites. Ce
plan sagittal n’a rien à voir avec la terre. Il est individuel, et même, d’une
certaine façon, figurerait comme caractéristique et délimitation de ce qu’on
appelle individu. Ces
quelques précisions soulignent combien notre appréhension de la nature, dans
son ensemble - comme dans ses plus infinis détails - est une construction
mentale cartésienne plus ou moins arbitraire qui fait d’emblée songer à une
impossible quadrature du cercle : La
« quadrature du cercle » ou « l’encerclement du carré »
posent la question du dedans et du dehors : C’est ainsi qu’Archimède (qu’il faut relire soigneusement
en grec) en était arrivé à fonder le calcul différentiel, pour calculer la
périphérie du cercle. : Que s
passe-t-il lorsque le carré (ou polygone) inscrit (dans l’endo-péri-phérie
du cercle) en arrive à rejoindre le carré (ou polygone) ex-crit (dans l’exo-péri-phérie
du cercle) ? C’est
ainsi qu’est né le chiffre « pi » (initiale du mot « péri-phérie »
= « trans-fert autour ») (mot non inventé par Archimàde
lui-même) Et il
n’existe toujours pas de rencontre entre une mathématique et une physique qui
permettraient conjointement d’abolir cette « limite » entre intérieur
et extérieur. La
distinction ci-dessus entre physique et mental rencontre cette
difficulté. Pour
les organes symétriques (tels les membres qui sont des expansions métamériques horizontales)
on utilise souvent les adjectifs médial (proche de l’axe de symétrie) et
son opposé : latéral, qui sont équivalents à externe/interne,
c’est à dire éloigné/proche du plan sagittal. On
utilise enfin les adjectifs distal/proximal qui se comprennent sans
explication. L’utilité
de ce vocabulaire est considérable car s’il est souvent vrai « qu’un
bon dessin vaut mieux qu’un long discours » il arrive aussi « qu’un
bon discours vaille mieux que de longs dessins » ou du moins se
complètent-ils. [2] « L’image
spéculaire » : (« speculum » = miroir, en latin) est l’image qui
vient d’un miroir. C’est une « image virtuelle », trompeuse
pour celui qui s’y mire. (NB :
« Spectare ; speculare;, etc. » C'est dommage pour les Français qui
n’apprennent plus le latin ni le grec de ne plus pouvoir sentir le génie de
leur langue - d'autant que les sciences du monde entier continuent à se référer
largement à ces langues - mais on y reviendra quand la France se sera ressaisie) 1.
En
raison de la symétrie autour de l’axe vertical de l’homme debout, elle « ressemble »
à toute image de celui qui se regarde dans le miroir, et sans doute
aussi à lui-même. Mais quand l’homme serre son poing droit, il
l’observe dans un miroir, « comme » s’il apercevait son
poing gauche serré. Pourtant, c’est vraiment son poing droit qu’il
aperçoit, mais en image virtuelle et inversée car elle est fabriquée par
une réflexion point par point (du moins en physique macroscopique) 2.
Chacun
ne se connaît qu’en image, et, jusqu’à la généralisation des photographies, se
voyait le plus souvent « en image inversée ». Il reste encore vrai que personne ne
s’est jamais vu lui-même ! 3.
Un
évènement essentiel est la sorte de « prise de conscience »
par l’enfant de 6 à 18 mois d’une maîtrise de ses attitudes, énoncée par Lacan
sous le nom de « stade du miroir » : Avec jubilation,
l’enfant aperçoit que son « image » semble obéir à ses
commandes, comme dans une immédiateté absolue. Cette image spéculaire, qui est une image
latéralement inversée de lui-même, prendra l’allure d’un paradigme – non pas
l’unique - de ses auto-représentations, pourtant non superposables avec les
images des autres qu’il observe autour de lui. Quel est le sens du va et vient de son regard, qui va
de sa mère à son image spéculaire ? Parcours d’un champ qu’il construit comme sans
compter le temps des trajets de lumière ! Ainsi,
la question de la lumière jalonnera de ses énigmes une nature « photo-morphique »,
tissée aux « lumières de l’esprit » Il
est habituel d’ironiser sur les animaux qui ne se reconnaissent pas dans le
miroir, mais n’est-ce pas plutôt l’homme qui est le plus piégé à ce jeu de
capture ? [3] L’école matérialiste A la rencontre de l’âme et du corps, on peut interroger
l’école dite matérialiste : Démocrite (Vème s.) Epicure (III
ème s.) et Lucrèce (Ier s.) Dans son œuvre « De natura rerum » (De la
nature des choses) , Lucrèce, (moraliste plus que physicien), outre
les éloges répétés à ses maîtres - dont il se recommande - traite de tous les
sujets : De l’âme (qui est matière pure et mortelle), des Dieux (auxquels
il ne faut pas croire), du langage, du sommeil, des sens, des objets et atomes,
etc. Il parle des miroirs. Il explique l’inversion de symétrie
constatée dans l’image reflétée par « le rebondissement des simulacres »
issus de l’objet sur une surface dure et lisse. Les « simulacres » sont de fines pellicules
d’images dégagées par les objets, qu’arrêteraient une surface dure et rugueuse,
ou que dissiperait un environnement gazeux, etc. Pour lui, les sens ne sont jamais trompés : Lorsqu’ils
nous trompent, c’est par l’interprétation que nous faisons des informations
reçues. Le surprenant est que, s’il décrit avec justesse les
phénomènes, et que, de plus, il mentionne parfaitement l’effet trompeur d’un
assemblage fallacieux des « simulacres » par l’esprit, il ne
s’attarde à aucun moment sur les procédés de reconstruction de l’image par
l’esprit ni de la signification de l’individuation d’une image en tant que
telle par ce qui la comprend. Il ne traite ni de la « fabrication » des images
en tant que telles (à partir de la réception des données), ni de l’unité
signifiante que représente un assemblage de données (reçues, conçues ou
émises), ni donc de la question de l’individu. [4] Donc
trinité hétérogène du lézard. Pour une autre observation – mais elle mérite
aussi une place ici - j’ai déjà parlé des amphibiens (crocodile et lézard vert
en particulier) dans la genèse des religions pharaoniques, puis, pour ses
emprunts, du christianisme, à propos de
l’importance des oeufs dans ces religions et de la parthénogenèse chez
les amphibiens (oeufs fertiles sans fécondation – ne donnant de ce fait
naissance qu'à des femelles) – voir ces pages. [5] Et des yeux pour quoi faire ? Qui pourrait imaginer aujourd'hui un monde sans images et
sans vue, sans lumière, sans photons ? Il y aurait des livres à écrire sur ce statut exceptionnel
que les grandes religions et après elles, la Science ont donné à la lumière (e=
mc2) Mais la lumière ne représente qu'une partie du rayonnement
électromagnétique, dont nous percevons d’autres effets, sous forme de chaleur,
d'images de types très variées, etc. Nous opérons finalement - que ce soit sur papier ou dans
notre cerveau - une sélection qualitative et quantitative des images, idées ou
sensations que nous avons recueillies de ces rayonnements. Tout le reste pourra nous rester définitivement étranger. On commence cependant aujourd’hui à comprendre comment
certains contrats de la nature ont été passés avec certains rayonnements, de
quelle manière la vie en tire de l’énergie, et régule ses rythmes et
comportements en fonction de l’éclairement (pour la plupart, dans des longueurs
d’onde humainement invisibles) La plupart des plantes (celles qui ont de la chlorophylle)
captent le CO2 de l'air ou de l’eau, à partir duquel elles opèrent la
photosynthèse grâce à l'énergie des photons. Plus précisément encore, elles se sont dotées de multiples
horloges et l'agenda est devenu héréditaire (génétique): La chute des feuilles et les pousses du printemps sont
réglées par des horloges génétiques ; L'heure de l’ouverture des fleurs
dans la journée est réglée génétiquement (rangées dans un placard, elles
s’ouvriront à la même heure) ; Certaines algues marines commencent à
remonter vers la surface de l’eau quelques heures avant midi pour être à
l’heure au rendez-vous du soleil, puis redescendent dans les profondeurs
quelques heures après. Certains animaux - tels les méduses - ont opportunément
repris le principe photosensible en se dotant de chloroplastes. Apparurent ensuite chez les animaux les plaques optiques,
d’abord sensibles seulement à la lumière et aux ombres, puis s’est constituée
la caméra (chambre) optique, d'abord à la façon d'un sténopé, puis un oeil très
complet doté de multiples fonctions, parmi lesquelles la vue n’est que l’une
d'entre elles. Les yeux ont repris à leur compte ces fonctions très
anciennes d’horloges biologiques (relayées dans les noyaux du Septum)
Les cellules rétiniennes dédiées n’ont rien à voir avec la vue et on commence
depuis quelques décennies à décrire les circuits impliqués dans les alternances
veille/sommeil, les secrétions cycliques d’hormones, les rythmes saisonniers,
etc Le coup de queue du
poisson : (Cf. « L’image de soi, image de
l’autre » : clic) Buno Chanet (Museum national d’histoire
naturelle) a publié notamment sur les différents types de décussation
chiasmatique et travaillé sur les intéressantes cellules de Mauthner : « Chez les vertébrés aquatiques ne possédant pas
d’amnios (« poissons », larves d’amphibiens), un système croisé de connexion
entre organes existe au moyen des cellules de Mauthner (fig d’après Bodian
(1952).modifié d’après Eaton et al. 2001 » Le circuit associe la connexion d’une cellule
mécano-ceptrice dont l’axone lui-même croise la ligne médiane pour aller se
connecter directement avec un neurone moteur controlatéral. Le circuit réalise donc une figure évoquant un réflexe
mono-synaptique ipsi-latéral (du type le plus rapide que nous
connaissons) tout en réalisant pourtant un réflexe
mono-synaptique contro-latéral, c’est à dire en réalisant une
connexion croisée (décussée) [comme si en prenant
un réflexe rotulien, le clinicien observait à sa grande surprise la contraction
du quadriceps controlatéral – soit le genre de situation qui déclenchait
l’hilarité dans les vieux gags du cinéma muet ! Le circuit des cellules de Mauthner est intéressant
à de nombreux points de vue. Il ne réalise pas une décussation qui
serait composées de l'entrée de la voie sensitive vers un hémisphère cérébral
controlatéral, où elle ferait connexion, puis la sortie par cet hémisphère
d’une voie motrice qui opérerait un nouveau croisement pour regagner le côté
d’origine de la sensation, et là seulement serait une décussation en « X »
- et même double - tant des voies sensitives que des vies motrices. Mais une telle double décussation ne
comporterait pas de croisement sensitivo-moteur. On retrouve un authentique croisement
réflexe simple (sans décussation) dans les réflexes controlatéraux des animaux
évolués en accompagnement des réflexes médullaires ipsi-latéraux, mais
impliquant alors un ou plusieurs inter neurones, et donc une voie
poly-synaptique. On distingue d’autre part le réflexe
monosynaptique ipsi-latéral en extension rapide (<1 millisec.) : Du phénomène « d'innervation
réciproque » qui est plus lent et associe un réflexe poly-synaptique de
flexion ipsi-latérale à une extension contro-latérale (et l'inverse pour les 2
autres pattes) mais tout cela est poly-synaptique et lent et ne concerne pas
les fibres croisées] Le circuit des cellules de Mauthner serait impliqué
dans « le coup de queue du poisson » dans les vives réactions
de fuite. Je serais tenté d’y voir simultanément un réflexe
noci-ceptif très rapide et un signal envoyé aux congénères
propre à engendrer une réaction de groupe comme le sont celles
des bancs des poissons en fuite qui nous semblent si bien synchronisés. Un simple signal barométrique (le récepteur
auditif n'est sensible à rien d’autre qu'à la pression (de l'eau ou de
l'air) pourrait alors déclencher dans le banc entier des poissons, comme
une « réaction en chaîne orientée de l'intérieur » par les
particuliers - que sont les poissons - à la différence de la
« réaction en chaîne d'une explosion atomique » par
exemple - qui n’est pas « orientée de l'intérieur » par les
particules. C’est déjà de la psychologie des foules, dont les
manifestations sont également des « explosions orientées » à
la suite d’un signal donné. Le mot « psychologie » a d'ailleurs
toujours eu quelque chose d’incongru à cette place, puisque cela revient à
considérer « la foule » comme « un seul individu »
: le mot grec « Psychè » a en effet toujours eu le sens de
« vie individuelle » depuis des millénaires (et c'est ainsi
qu’il a traduit le mot âme dans un système religieux) contrairement au
mot grec « bios » qui signifie « un complexe de vie »
et c’est pourquoi il trouve justement sa place dans les qualifications des
éco-systêmes. Tout cela concerne, interroge, déplace, les termes de ce
qu’on entend ou a entendu par le mot « individu » Il me semble que l'on pourrait étudier l’hypothèse de
l’existence des lois suivantes : -
Ce qui est direct pourrait n’envoyer de message que de soi à
soi, alors que ce qui est croisé peut envoyer un message de soi à l’autre. Ce
n’est pas la seule fonction du croisement. Ce croisement (qui est en soi
différent de la décussation) pourrait être aussi ancien que l’apparition des
voies directes. -
Ce qui est croisé n’est pas plus lent que ce qui est direct
si l’axone et les synapses sont semblables : Ce qui ralentit le message
c’est surtout la qualité de l’axone et le nombre de synapses. [7] Schéma en
coupe du névraxe : L’mage
de la décussation que donne Wikipedia doit être comprise comme un texte, mais
insuffisante pour la réalité anatomique (physique) La
représentation ne mentionne pas les voies visuelles qui décussent aussi. Au
niveau du névraxe, il n’y a pas que les fibres descendantes motrices qui
descendent vers le névraxe (motrices) ou celles qui montent (sensitives) car il
y a aussi des fibres d’un 3 eme genre fonctionnel, qui sont indispensables, les
fibres trophiques, qui ne sont en relation ni avec les zones motrices ni avec
les zones sensitives du cortex. Elles
cheminent dans la corne intermédio-lateralis, corne qui est entre la
corne antérieure et la corne postérieure et répondent également à une
somato-topie. Elles
sont masquées sur le dessin que donne Wikipédia, parce qu’il représente à sa
place, en superposition, une décussation (et comme on ne voit pas la légendes,
il est difficile de savoir quelles sont ces faisceaux de fibres (chiasma
optique ?) qui, elles, ne passent pas dans le plan horizontal de la coupe
puisqu'elles sont verticales, et surtout ne passent pas dans la substance
grise, puisqu'elles sont blanches, myélinisées. [8] In-dividu
ne veut pas dire limité : Individu
signifie non-divisé, mais la question des limites est une autre question et une
chose indivise pourrait être illimitée. Une
autre question serait encore de savoir si l’illimité est unique. Là
sont des étrangetés de la physique quantique – à laquelle se prête si bien la
nature. Le
passage de « l’individu de nature » à « l’individu
administré », pourrait par sa seule désignation, lui apporter ipso
facto des contours, en obéissant ainsi à quelque chose qui s’apparenterait
au « principe d’indétermination d’Heisenberg ». Il y
a peut-être là une approche théorique à explorer. [9] Trait : Je sais que je fais des jeux de mots imparfaits, en ce sens que je
remplace des voyelles fermées par des voyelles ouvertes : Je reprends ici
la forme onomatopéique que j’avais trouvée pour décrire le foisonnement surréaliste
de mai 68 dans « mai 68 pour la psychiatrie » Mais ces rencontres en français de termes qui, de « quasi-homophoniques »
deviennent peu à peu finalement « homophoniques » (on perd de plus
en plus le sens de ces discriminations sonores – mais non sans quiproquos,
redressements, sorties de jeu et difficultés de toutes sortes) ne sont
probablement pas fortuites. [10]
Schizo-phrénie : En
fait, en 1911, Bleuler en conformité avec « l’amalgame
psychiatrique » déjà en vigueur à son époque a totalement confondu
(fusionné) la « fonction sociale » avec la « fonction
mentale » La
fonction mentale peut développer une fonction spirituelle (sens qu’a pris
tardivement le mot « psychique » en grec) pouvant être
elle-même anti-sociale ou non, en fonction du sens qui est retenu pour la
« fonction sociale » (par exemple, les stylistes qui
passaient leur temps debout sur des colonnes se mettaient volontairement à
l’écart de leur groupe, etc.) Il
faut rappeler que le mot « maladie » est très « tolérant »
puisqu’il vient du bas latin « male habitus »
(venu du verbe habere = avoir => « mauvaise présentation »
=> male habitus => mal-habde
= > malade) Le
mot anglais « desease » est aussi imprécis. L’affaire
tourne donc ici autour du sens donné au mot « social » Pour
les animaux rudimentaires – et vu de haut et de loin - il y a peu à en dire,
car peu nous en est connu par nous les humains. Plus
on gravit l’échelle phylogénétique animale, plus les choix deviennent nombreux,
en partie rendus possibles par l’immensité du patrimoine neuronal, sans que
l’on n’ait jamais prouvé de relation directe de cause à effet simple
ici. Actuellement
le sens reconnu par l’O.M.S. (pluri-causal) au mot « maladie mentale »
est fortement lesté par les symptômes sociaux, selon des critères stricts (et
évolutifs) du mot social. C’est le cas fourni par les critères du D.S.M. Encore
faudrait-il s’assurer que le D.S.M. lui-même (à prétention internationale) soit
correctement appliqué. C’est
la raison pour laquelle dès qu’un cas est identifié par son rattachement à des
lésions anatomiques massives, il sort instantanément du répertoire
psychiatrique, et le patient est généralement transféré – parfois difficilement
– en neurologie, en neurochirurgie (cas par exemple des aphasies tumorales
etc.) ou encore en endocrinologie (maladie s thyroïdiennes, etc.) Il me
semble que beaucoup de maladies dites « bipolaires » (toute
nouvelle entité) pour lesquelles on prescrit un peu vite de la « mélatonine »
relèvent en réalité de la thyroïde. Le
critère (non avoué) consiste à faire sommairement une différence entre : §
une
maladie somatique lourde (tumeur), (=> médecine somatique) §
un
dysfonctionnement physiologique fin (par exemple du à des perturbations chimiques
telles que celles de neuro-médiateurs (aujourd’hui une centaine sont
connus) (=> psychiatrie). On
voit immédiatement que la « ségrégation » - mot qui n’est pas
abusif ci – ne repose sur aucune assise. Il
n’y a médicalement aucune raison de procéder à une telle classification : §
une
affection lésionnelle §
n’empêche
pas un dysfonctionnement mental, §
ni,
encore, des manifestation asociales : Il faut en ce cas tenir compte des 3
domaines. Quand
on ne sait pas, c’est bien sûr la psychiatrie (au nom du principe de précaution
énoncé dès 1838 par la formule « dangereux pour lui-même ou pour autrui »)
qui recueille toutes les ignorances, et parfois toutes les mauvaises volontés,
voire les mauvaises intentions. Tel est le cas par exemple, de l’imprécision
actuelle de la situation de « l’autisme » qui a pris son envol
en 1943. Mais
la liste serait longue. Le mot « schizo-phrénie » a été introduit dans la
psychiatrie allemande en 1911 par Bleuler. Il signifie « esprit divisé » ce qui est
doublement maladroit : - D’une part parce que le fait (qui part de termes
administratifs pour définir une fonction mentale) peut ne pas avoir de
rapport avec la psychiatrie. Bleuler a voulu ainsi remplacer l’entité qu’était
« démence précoce » (dementia praecox) probablement
pour apporter à la maladie une explication étiologique – peut-être à la manière
d’Hippocrate qui avait créé le mot « mélan-cholie » (= humeur
noire) dans les cas d’une affliction foudroyante en la rapportant à la
secrétion de bile noire. Incidemment rappelons qu’Hippocrate s’est ici trompé –
doublement lui aussi - car aucune bile noire n’a jamais existé. Celle-ci
était supposée être secrétée par la rate (splèn – splènos,
en grec ancien ; splina en grec actuel – d’où le
« spleen » des romantiques) mais la rate n’a jamais rien secrété. - D’autre part parce que l’esprit a toujours été conçu comme
indépendant de cette rhétorique mathématique. Bleuler imaginait-il de nombreux fragments ? Le mot dans le sens
courant dépréciatif l’imagine plutôt comme signifiant coupé en deux.
C’est donc le cas de notre emploi ici : celle d’un « être à
deux visages ». L’idée est alors plus radicale que la l’expression
populaire « d’individu félé » Au delà d’une simple fêlure, l’expression deviendrait un
oxymore, car un individu brisé n’est alors plus indivis. Tous ces mots ont pourtant fait fortune. [11] Boiteux = 1. « oedipien » en
traduisant les jeux de mots du mot « Oidipous » en grec ! 2. Est-ce
pour marcher droit au sens figuré (comme le devin aveugle Tirésias) qu’Œdipe
se crève les yeux, après la révélation de son parricide et de son
inceste ? 3. Il
était de la famille maudite de Lambdacus : Là encore, jeu de mot
sur la lettre grecque, dont nous avons fini par exorciser le sort en parlant
d’un individu « lambda » et qui est aussi la forme de
l’idéogramme chinois qui signifie « homme » 4. Cf.
Revoir aussi l’énigme que la sphinge pose à Œdipe. [12]
En réalité je
simplifie encore. Il
faut comprendre combien la biologie ne peut être rendue par notre vocabulaire
toujours maladroit à la saisir : Le
réflexe rotulien est inné et indépendant de notre volonté. Les
oreilles ne peuvent être fermées, mais cependant on peut oublier d’entendre le
tic-tac d’une horloge, et ne pas pouvoir dire ensuite si un son était émis ou
non. A
l’inverse une image qui passe devant nous peut déclencher une réaction
appropriée acquise, mais qui sera réalisée avant même que l’on en prenne
conscience ; mais que pourtant la conscience accompagne et mémorise, et
que l’on peut croire avoir fait volontairement. Les tests de laboratoire sont
pourtant formels sur l’ordre de succession d’activation des neurones - qui se
comptent en dizaines ou centaines de milli-secondes. Les
décalages temporels viennent en particulier des différents types de fibres
nerveuses (myélinisées – jusqu’à 100
fois plus rapides – ou non-myélinisées) qui transmettent les réceptions des
informations ou les ordres. La longueur du trajet des fibres a aussi de
l’importance. Parfois
la réflexion précède la réaction ; parfois c’est l’inverse. Et il
est souvent difficile de dire si la réaction a été inconsciente – les plus
rapides – mais mémorisée consciemment quand même – comme lorsque l’on se rend
compte qu’un mot vient de nous échapper - et aussi si elle a été plus adaptée
qu’une autre qui aurait été le résultat d’une réflexion. Si je
lance un objet, il atteint en généralement mieux sa cible si je le lance
« sans réfléchir », mais volontairement quand même… Il y
a aussi l’activation de la zone du mouvement dès la préparation du mouvement
… qui pourra ne pas avoir lieu. Plus
curieux, il y a aussi, chez l’homme, comme chez l’animal non-homme, ce
qu’on appelle d’un très mauvais mot « les neurones miroirs » -
mais ces neurones ne sont ni des images, ni virtuelles, ni planes, ni
inversées. De
quoi s’agit-il ? Lorsque
l’on observe avec un peu de d’empathie quelqu’un faire un mouvement, on
active en même temps nos cellules cérébrales correspondant à celles qui seraient
activées si nous faisions le même mouvement : Bonne préparation à
l’imitation ! Avis aux officionados et aux addicts des
petits écrans ! Evidemment
la même chose est beaucoup moins évidente pour les sensations et
sensibilités qui sont vécues très différemment selon que l’on a été « en
situation » ou non. C’est ici où elle n’existe en général pas – « larmes
de crocodiles » – qu’il faudrait employer le mot empathie. Bien
sûr, cette note n’est encore qu’une simplification du peu que l’on connaît. [13] Dimensions
et rationalismes : L’affaire
n’est pas simple, mais même les mathématiciens sont obligés de changer de
géométrie de temps en temps ! Espace euclidiens, géométrie de Riemann,
etc. L’inadéquation
de nos représentations est évidente au changement d’échelle : localement
la terre paraît plate ; vue de la lune c’est une boule et vu de plus loin,
elle est ponctuelle. Or un point n’a pas de matérialité… On a
l’impression que le raisonnement dépasse la raison – et aussi le vocabulaire
et les équations : Les rationalismes connus finissent toujours par
rencontrer le zéro et l’infini qui engendrent les apories. Est-il bien vrai que
les parallèles se rencontrent à l’infini ? On
peut admettre qu’on ne comprenne plus, mais il y a plus : Parle-t-on bien
de réalités ? En
fait, sur ces questions de dimension précisément – comme sur bien d’autres – la
physique quantique dément la physique classique avec laquelle elle n’a plus
rien à voir. Il
est tout à fait évident que le mot « dimension » en physique –
et ailleurs - recouvre plusieurs concepts de natures très différentes. Mais
il est dommage de ne pas encore avoir trouvé plusieurs mots à la place d’un
seul, pour des significations très différentes parce que l’on ne les a pas
encore comprises, ce qui entretient les quiproquos. La
situation me semble aussi énorme que la traduction en français par le même mot
« temps » des mots anglais « time » et
« weather », même si des liens sémantiques, évolutifs et
historiques des invasions latines l’explique très bien : Le temps de
« tempus » était celui d’un autre monde ! Cependant
maintenant et dans ce cas, les contextes de l’emploi de l’un ou l’autre mots
sont tellement différents qu’il est en général impossible de faire la
confusion. [14] La
destruction sélective des systèmes responsables de l'atonie musculaire : in :Michel
Jouvet , Le sommeil et le rêve ; Odile Jacob ; 1992 ; pp.
133-134 : La destruction sélective des systèmes responsables de l'atonie
musculaire peut ainsi permettre de dévoiler les comportements oniriques qui
sont l'expression de l'activité des systèmes moteurs corticaux et
sous-corticaux mis en jeu par un « générateur » situé dans le tronc
cérébral. Le chat dont l'éveil et le sommeil sont normaux va présenter au cours du
sommeil paradoxal des comportements caractéristiques : orientation, guet,
attaque et poursuite de proies imaginaires, frayeur, combat, etc. Pendant ces épisodes, l'animal ne réagit pas aux stimulations du milieu
extérieur. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit bien de sommeil paradoxal avec
persistance du tonus musculaire comme l'ont démontré les nombreux
enregistrements des signes électriques spécifiques de cet état dans différents
laboratoires. L'électrophysiologie nous apporte alors d'intéressantes précisions : Le cortex cérébral présente en effet une activité électrique rapide
similaire à celle de l'éveil, tandis que le cortex visuel reçoit des signaux
endogènes issus du tronc cérébral qui pourraient être les corrélats d'une
imagerie visuelle (activité dite ponto géniculo-occipitale – P.G.O.) L'étude des latences entre mouvements oculaires et l'arrivée de ces
signaux au niveau du cortex visuel démontre cependant l'existence d'un paradoxe
: Ø
Chez l'animal éveillé et attentif, le signal
rétinien de la cible de l'attention arrive aux centres visuels avant que ne se
déclenche le mouvement oculaire de poursuite (la cause précède l'effet) Ø
Par contre, chez l'animal rêveur, le début du
mouvement oculaire précède ou coïncide avec l'arrivée du signal endogène non rétinien
(activité PGO) au niveau du cortex visuel. Il faudrait alors concevoir que
l'effet précède la cause, ce qui est évidemment impossible. Il faut donc
admettre qu'un système cérébral programme (ou sélectionne) à la fois l'imagerie
onirique et la réponse d'orientation oculomotrice. Les délais synaptiques
peuvent, en effet, expliquer les latences entre un générateur ponto-bulbaire et
l'arrivée des informations au niveau des noyaux oculomoteurs et du cortex
visuel. L'ensemble de ces données permet d'émettre les hypothèses
suivantes : Ø
ou bien le comportement onirique n'est que le
déclenchement de comportements automatiques organisés et complexes sans
phénomènes hallucinatoires comme ceux de l'imagerie onirique (le chat agirait
alors comme un automate, ou comme l'animal-machine de Descartes) Ø
ou bien il existe à la fois, chez le chat, une
excitation de la sphère sensorielle (surtout visuelle) en même temps que
surviennent des comportements adaptés à ces hallucinations (attaque, fuite,
poursuite). Cette hypothèse nous oblige alors à admettre qu’il existe une
différence fondamentale entre l’organisation sensorimotrice de la perception
onirique et celle de l’attention visuelle au cours de l’éveil. Ainsi, l’hypothèse de rêve d’action caractéristique de l’espèce féline
(guet, attaque, rage, fuite, peur, poursuite) survenant au cours du sommeil
paradoxal est plausible bien que difficilement réfutable. Certains mécanismes
étudiés chez le chat au cours du sommeil paradoxal peuvent donc, toutes
réserves faites, être extrapolés à l’homme, surtout depuis que des
comportements oniriques ont été découverts chez l’humain. Le comportement onirique chez l’homme : Chez des individus masculins atteints de lésions du tronc cérébral
lésant les structures inhibitrices du tonus musculaire, il a été décrit
récemment des comportements oniriques - souvent représentés par des attaques
violentes (entraînant
des fractures du bras du rêveur ou des ecchymoses sur sa conjointe !). Dans
tous les cas, les enregistrements polygraphiques de ces épisodes ont révélé
qu'ils survenaient exclusivement au cours du sommeil paradoxal avec tonus
musculaire [à cause de la lésion du système
inhibiteur] et qu'ils
s'accompagnaient d'un rêve (attaque d'un animal par exemple) ____________ Les rêves de Descartes : Revenons
sur un des aspects les plus spectaculaires et rare du rêve – sans lésion
physiologique – appelé « rêve lucide » : Les rêves
de Descartes il y a presque 400 ans : Il faut remarquer que le troisième rêve de Descartes au cours de
la fameuse nuit du 10 novembre 1619 était un rêve lucide... « Ce qu'il y a de singulier à remarquer,
c'est que doutant si ce qu'il venait de voir était songe ou vision, non
seulement il décida en dormant que c'était un songe, mais il en fit encore
l'interprétation avant que le sommeil le quittât... » (Descartes
parle de lui à la troisième personne) On sait que ce rêve conduisit Descartes
à proposer la dichotomie entre « res immateria »
et « res materia » et la
formule «Je pense donc je suis »
qui devait retarder les études sur l'inconscient en France. Le rêve lucide est bien un rêve authentique des rêveurs
lucides ont été enregistrés pendant toute la nuit avec des électrodes au
niveau du scalp, des orbites et des muscles. Il est donc ainsi possible de
repérer sans aucune ambiguïté l'apparition des signes cardinaux du sommeil
paradoxal (qui sont impossibles à simuler). … Ainsi, un
Moi conscient d'être conscient (et éveillé) (conscience réflexive)
est « rêvé », par un inconscient qu'il ne peut influencer
(mais qu'il peut interrompre au moindre mouvement) ________________ P.
170 de ce même livre, M. Jouvet formule élégamment la conclusion
de son exposé de « La Théorie de la programmation itérative »
de Roffwarg, Muzio, Dement, J. Adrien et Dewan : « Cette théorie ne dévoile pas
entièrement le mystère des fonctions de l'activité onirique et apparaîtra sans
doute bientôt aussi erronée que toutes celles qui dorment dans le cimetière des
théories du rêve. Elle ne fait que traduire l'immense curiosité d'un cerveau éveillé pour ce qui le
rêve. » [15] Apparition
de la céphalisation : «
Le nombre de cordons et de ganglions nerveux diminue avec l’évolution et le
ganglion cérébral se développe pour donner un cerveau (concentration du tissu nerveux
dans la tête). Ce
phénomène s’appelle la céphalisation. La
céphalisation apparaît chez les espèces pourvues d’une symétrie bilatérale
(elle n’est pas présente
chez les espèces dotées d’une symétrie radiaire par exemple). Notez que la concentration
du tissu nerveux peut aussi apparaître au niveau thoracique comme par exemple
chez la mouche ou le crabe (Figures 3 et 8). On distingue donc chez les Invertébrés, à
partir des vers, un système nerveux central (SNC) composé d’un cerveau, de cordons et ganglions
nerveux, et un système nerveux périphérique (SNP) composé des nerfs et des
récepteurs sensoriels … »)
in : Biosystématique des Invertébrés :
Le système nerveux et les organes des sens ; clic
. Université de Provence , Marie Montant avril 2009 ; Vos questions
à : marie.montant@univ-provence.fr On pourrait dire « encéphalisation »,
puisque « encéphale » est le nom de ce qui est « dans »
la tête, « Képhalè » signifiant la tête dans son ensemble. Le nématode (134 neurones contre quelques milliards chez
l’être humain) n’a pas encore de « décussation ». Mais il a déjà un avant (siège de la « céphalisation »)
et un arrière, ainsi qu’un dos et un ventre, ayant chacun son nerf,
positionnements repérables par rapport au cœur de la terre : il en résulte
immédiatement un côté droit et un côté gauche (sans nerfs latéraux). La « céphalisation » et la « ventralisation »
précèdent donc l’apparition de la « décussation ». Ce fait en
lui-même est intéressant. Il serait intéressant de rechercher quand et comment
apparaît la décussation, mais cela ne changerait rien au développement que nous
présentons ici. [16] Un animal avance vers
« son avant » : Le
commun ne prête en général guère attention à ces remarques simples de tous les
jours : qu’un animal avance vers « son avant » et que sa
droite est « à droite de son avant, s’il avance le ventre vers le
bas ». Les
« bipèdes » : L’homme,
les kangourous, les oiseaux, sont quasiment des « faux bipèdes »
en ce sens que la nature a refait dans chaque pied un avant et un arrière, par
quoi il redevient en quelque sorte quadrupède, sans quoi, comme perché sur deux
béquilles, l’homme aurait à peu près la stabilité d’un vélo – c’est à dire que
livré à lui-même, il ne resterait vertical qu’en avançant. Au
demeurant, l’homme est déjà le paradigme du « gratte-ciel », ce
qui permet de placer un plus grand nombre d’individus sur une même surface
qu’en position ventrale. Mais il y perd en vitesse et en stabilité par rapport
à la plupart des autres mammifères restés quadrupèdes. Au
demeurant, il n’y a pour nous « de ciel » que défini par
opposition à la force de gravitation terrestre. C’est à dire fort mal
précisé : C’est
par rapport à la pesanteur que les animaux se construisent, et non par rapport
au ciel. c’est
de son absence que profitent les satellites. On
situe le centre de gravité de la terre en « un centre »,
indiqué approximativement par un « fil à plomb », si bien
qu’en réalité, deux murs d’une maison que l’on croit parallèles forment un « V »,
et qu’aux antipodes les hommes sont pieds contre pieds, ce qui n’avait pas
dérangé Ératosthène, mais a longtemps fait s’interroger les hommes du
Moyen Age. On
n’en a d’ailleurs pas épuisé le thème. L’animal est informé de
tout cela par les 3 canaux semi-circulaires du labyrinthe de son oreille
interne – dont les fibres efférentes ne décussent pas. Mais
« un animal sur le dos », surtout si, dans l’échelle
phylogénétique animale, il est éloigné des mammifères et de l’homme, est en
général un animal mort ou agonisant : Un
corbeau posé sur le dos ne bouge plus et ne cherche même pas à se relever. Quelle
en est l’explication ? Sans
doute est-ce parceque la position sur le dos annule tout des effets des
décussations primaires, et donc de « la représentation de l’espace et
du monde » de l’animal – si l’on est en droit d’employer pour lui une
vision excessivement propre à l’homme : Les repères de l’animal deviennent
alors inutilisables. A
l’inverse, les animaux utilisent d’autres organes et systèmes organisés que
l’homme ne possède pas : « échométrie » chez les
chauves-souris et les dauphins, « sensibilité aux infrarouges »
chez les serpents, « ligne latérale » chez les requins,
« polarisation de la lumière » chez les abeilles, etc.
.pour nous limiter à quelques systèmes connus – sans doute bien peu
nombreux encore au regard de l’existant. Mais
on ne verra pas couramment un oiseau voler sur le dos, ou un poisson nager sur
le dos, hormis peut-être dans un bref passage entre deux justes repérages,
faisant abstraction du passage obligé en lui-même. On
peut presque en dire autant des « jeux de domination » chez
les jeunes mammifères autres que l’homme, jeux toujours brefs et simulant
généralement un combat. Au
contraire des animaux, les physiciens – plus penchés en cela sur l’étude des
molécules ou des corps sans vie que sur celle des animaux organisés, se
préoccupent des stéréo-métries en découvrant de nouveaux univers, petits ou
grands. Et il
semble bien que l’on trouve « une latéralisation originelle »
à peu près partout dans ladite nature - sinon partout – la différence entre
« lévogyrie » et « dextrogyrie » n’étant
d’ailleurs pas mince, même au niveau des sucres ! Une
latéralisation est décelable aux niveaux : atomiques, moléculaires,
animaux, galactiques, etc. Est-il
est supposable qu’il y ait un lien entre ces latéralisations structurales ? Est-ce
que la nature « s’oriente » ? Il y
a là encore un mystère - presque immatériel - que nous côtoyons à chaque
instant - qui n’est pas facilement explicable simplement - dès le fameux
« big-bang » originel. Mais on
peut aussi se demander si le mot origine a vraiment un sens. Jacques
Lacan a formulé il
y a longtemps que « le Réel est orienté par la forclusion
du sens » (Séminaire « Le Sinthome », Paris, 1975 –
1976). [17] Les
voies acoustiques sont essentiellement directes : Mais
il y a plus encore – ou du moins quelque chose de particulièrement intéressant,
tout particulièrement pour les musiciens – c’est que cette absence de
décussation de la réception sonore en fait un équivalent physiologique « d’afférence
spinale directe », avec tout ce que cela comporte à la fois en
rapidité de saisie, en non-corticalisation, en quasi indépendance – et aussi
possiblement simultanéité – de toute réflexion intellectualisée ; alors
qu’à l’inverse les réflexions ne peuvent habituellement être traitées qu’une
par une par le cerveau, qui ne peut habituellement pas traiter deux « idées »
en même temps. On
sait qu’il existe une thérapie fort prisée qui s’appelle la « musico-thérapie ».
Mais
s’il est vrai qu’en la matière tout ce qui « fait du bien »
est bon à prendre, on peut se demander si la musique relève vraiment plus d’une
« psycho-quelque chose » que n’importe quel réflexe
spinal : Il
serait d’ailleurs intéressant – et facile – de savoir si, lorsque les
mammifères tournent et orientent leurs oreilles pour localiser un son, sans
même bouger la tête, il s’agit d’un réflexe simple, homo-latéral et rapide –
équivalent spinal en sorte - ou bien d’une recherche « intellectuelle »,
corticalisée, décussée. Il est probable que les deux peuvent se manifester, le
mode réflexe étant bien sûr toujours le plus rapide, même s’il n’est pas
forcément toujours le plus adapté. Les
médecins savent depuis très longtemps que telle ou telle musique peut ralentir
ou accélérer le cœur, etc. Tout cela n’a rien à voir avec la psychothérapie. Il
serait sans doute préférable de ne pas déplacer la musique de la place qui lui
est due. [18] Le son
est émis « médian », mais reçu « latéralisé » : Du
fait de cette « dualité », pour ne pas dire « ambiguïté »
particulièrement remarquable chez l’être humain, il y a là peut-être tout un
ensemble de recherches à faire – qui semblent n’avoir jamais étés abordées -
tant à propos de « concepts analytiques », comme ceux de Symbolique
Réel et Imaginaire chers à Lacan, que de beaucoup de bizarreries aux
confins de la neurologie, de la médecine, et de la psychanalyse,
(malencontreusement actuellement désunies) (pour des motivations que l’on
critique en d’autres pages) parmi lesquels « nos rêves » (au
sens vrai et non publicitaire du terme) dont les explications mêlent toujours,
pour le moins, encore beaucoup d’éléments chaotiques. « La
vida es un sueno y nos suenos, suenos son » (Calderon de la Barca) : La vie
c’est encore rêver, mais rêver qu’on ne rêve plus. D’être
en cela « double ou dédoublé » « en diurne
comme en nocturne » n’empêche pas que l’homme est aussi un animal à
part entière, on l’oublie un peu trop. Et
cette dualité, objet de cette page, est peut-être chez lui plus remarquable
encore que ce que l’on en tire comme particularités (d’être un « être
parlant », « debout », « qui joue avec le feu »,
« qui grime l’image à laquelle il s’identifie », etc.) . [19] Cf. Juan
David Nasio : « Introduction à la topologie de Lacan » :,
Petite bibliothèque Payot, Paris 2010. [20] Se
regarder soi-même : Il
est probable qu’il y ait lieu de rapprocher cette sorte de « retournement
vers l’intérieur de l’imaginaire » aux formulations successives
de retournements qui ont jalonnées les élaborations de Jacques Lacan, en
dernier celles des « formes toriques » des éléments
constitutifs du nœud borroméen. [21] Parole : Le
très grand, philosophe persan Farabi, « arabo-graphe »
comme beaucoup l’ont été, a beaucoup lu les philosophes grecs :
Après avoir lu la « Politéia » de Platon, il a écrit
« El medinat el fadila », « la cité idéale »,
ouvrage de qualité. Il a
traduit le « zoon logotikon » d’Aristote par « hayawan
nâtiqy » ou « mantiqy ». « hayawan »
est la façon normale de traduire « animal », mais « nataqa »
signifie « bien articuler en parlant ». De là
pourrait dériver une conception des exposés « rationnels ». Le
« Logos » grec, « l’élocution » a une multitude
de traductions possibles suivant le contexte. Dans l’Évangile
de Saint Jean, c’est le mot « Kalam » qui est retenu pour
traduire « logos » : « Fi l bidaya kana l Kalam ». [22] Médecine
pour « individu » et idéologie pour la « masse » : C’est le
moment de souligner la différence entre une « pratique »
« médicale duelle » et une « idéologie » susceptible
d’utiliser à ses propres fins la manipulation d’une « médecine de masse » : Cf. : in : Préface
de Benoît Massin, au livre de Paul Weindiling, « L’Hygiène
de la race », Editions de la découverte, Paris 1998. (1989 pour
l’édition anglaise, Cambridge). [ traitant des
années 1860 à 1945 - mais aussi de racines plus lointaines encore, puisque y
sont relevés racisme et xénophobie chez Voltaire etc.] Ce livre
annoncé en 2 tomes (2 ème tome jamais paru) traite non seulement du nazisme,
mais plus largement de ce qui peut être appelé « médico-cratie »,
incluant donc autorisations - voire impositions - concernant
jusqu’à la vie et la mort, décrétées par l’administration et/ou la
légalisation. En ce sens,
le thème est plus radical que celui de la seule « peine de mort »
décrétée par une décision de justice, en principe aboutissement d’un débat
contradictoire : « La tentation de Faust. … il faut être conscient
que le contexte de la recherche médicale n'est pas du tout le même que celui de
la médecine praticienne. Le médecin praticien cherche à soigner, du mieux qu'il
le peut le patient qui se trouve en face de lui. Le médecin chercheur, au contraire, est plus scientifique que
soignant. Il ne se focalise pas sur la guérison de tel patient particulier
mais sur le résultat global de la recherche. Pour user d'un langage kantien, le médecin chercheur tend donc à
voir les patients davantage comme des moyens, des « matériaux»
expérimentaux, pour sa recherche que comme une fin, un être humain unique. Seule l'éthique (ou la loi) l'empêche de pousser plus loin
certaines expériences qui accéléreraient les résultats, feraient avancer la
science, lui apporteraient gloire, pouvoir institutionnel et crédits de
recherche supplémentaires. A la limite, l'éthique (ou la loi) constitue donc un
obstacle dans la logique de la recherche scientifique. Au procès des médecins de Nuremberg, le
docteur Ivy, l'expert américain, justifiait les expériences sur les condamnés à
mort et estimait que certains points du serment d'Hippocrate «concernent le
médecin thérapeute et non le médecin expérimentateur » etc. … » On
comprendra très vite comment la psychiatrie se trouve de facto toujours
au cœur des sujets abordés. [23] « Entre les atomes, le vide ! » soit : « le
vide entre les indivi(s)-[dus] » Qu’a
réellement dit Démocrite, lui dont nous n'avons aucun écrit : Personne
n'en sait rien! Mais
le mot « a-tomos » reste intéressant pour sa signification
« d’indivis » qui lui confère immédiatement de nombreux
statuts : Il renvoie immédiatement à une situation d’extériorité, d’espace
et de temps etc. Le
vide serait le produit de ce qui unirait la négation (« a »
en grec et "in" en latin) au mot divisé (« tomos"
en grec) en créant au moins deux exemplaires de cette entité. Rien d’autre! (« mi-den") La
« physique » est bien mystérieuse (Est-ce ce qui pousse ou
ce qui est tiré ?) S’il
y avait réellement du vide entre les choses, ces choses ne communiquerait
jamais puisque ce vide ne pourrait ni être enclos ni avoir de limites. L’adage «
la nature a horreur du vide"est à la fois vrai et faux. On
voit mal comment l’inter-disciplinarité en sciences pourrait ne pas
ressembler aux commentaires d'une assemblée de « spécialistes »
dont chacun a fait les frais de l’écoute assortie parfois d’une taxe
audio-visuelle (« double peine! ») La pluri-disciplinarité
en est la figure inverse ! Il
existe bien une entropie du savoir et de la civilisation, et elle est
répond au même principe que toute entropie en physique, de même qu'il n'y a d’autre
nature du langage que physique. La
diversité, qui est consubstantielle de la vie, relève d’un déterminisme
inverse, d’explication méconnue - on invoque toujours le hasard - bien qu’on
l'ait quelquefois associé au concept thermodynamique de l'enthalpie. [24] Hippocrate
(médecin) n’est pas Aristote (métaphysicien
et théoricien … de tout - particulièrement mauvais en physique) : J’invite
le lecteur qui ne serait pas familiarisé avec la lecture des auteurs de l’Antiquité
grecque à s’assurer de quelques jalons dans l’histoire de la physique et de
la médecine : ·
Les Abdéritains
(de la ville d’Abdère) ont été des adeptes de l’atomisme (Héraclite ,
Démocrite) Ils sont parfois considérés comme « matérialistes »
(Démocrite, Epicure, Lucrèce), (thèse de Karl Marx sur Epicure)
ce qui n’a de sens qu’en fonction de ce que l’on entend par le mot matérialisme. Ils
sont considérés comme pré-socratiques, ce qui ne corresponds pas aux
dates, mais à la nouveauté introduite pas Socrate, la maïeutique (=
l’art d’accoucher) qui consistait à faire accoucher l’esprit de ce qu’il
voulait dire : Les psychanalystes ont recueilli une part de son
héritage. On rappelle que Sô = santé et que sa mère était sage-femme. ·
Platon
est un idéaliste
(âme) (a étudié en Egypte) utopique (ce qui est utopique peut aussi
voir le jour) précurseur de tous les socialismes : Dans sa cité (La Politéia)
il imagine une vie en commun de tous les citoyens : repas pris en commun,
femmes partagées, enfants allaités quelques mois qui ne doivent pas ensuite
connaître leurs parents. ·
Hippocrate
(de Cos) a
été un immense médecin (organiciste) qui a reconnu les principales fonctions
fondamentales du cerveau. Ses travaux sont cependant entachés par la place
qu’il donne aux « théories de 4 éléments » et des
correspondances qu’il y trouve (les correspondances existent aussi avec les
saisons, les âges de la vie, et autres) : La santé est pour lui un
équilibre entre les couples oppositionnels des productions des fonctions,
théorie qui a prévalu jusque chez les médecins dont se moque Molière
(saignée en cas de fièvre… pour cause de chaud !) La
théorie des quatre éléments a guidé la médecine d’Hippocrate au XIX éme
siècle : La santé venait d’un équilibre entre « les contraire" Si
ces qualité ont toujours une signification en physique, en revanche le tableau
de la classification périodique (<Mendéléief 1869) des élément a mis
fin à l’ancienne classification.
[25] Spatialisation du dialogue : On pourra même préciser ici que cette question de la « décussation
», en tant que liée chez l’homme à la question « grégarité /
individualité » interfère mathématiquement avec la position physique des
deux protagonistes, « analyste » et « analysant",
dans la mise en scène d’un
protocole obligé. Il bannit désormais généralement tant le « vis à vis » que
le « côte à côte ». Chacun des deux protocoles peut faire l’objet de remarques
particulières. Freud a écrit qu’il demandait à ses patients de s’allonger
afin que son regard à lui ne soit pas dérangé « par la vue des boutons
du gilet » de son patient. En réalité, on peut y ajouter aussi que la même chose est
vraie quand on se place du côté du patient. En définitive la position allongée est encore ce qu’on a
trouvé de mieux pour pallier aux dérangements parasites des 4 occurrences qui
découleraient des 2 couples : « analyste / analysant » et
« vis à vis / côte à côte », afin de permettre à la relation de
se cristalliser autour des énoncés. Il reste encore naturellement bien d’autres obstacles, mais
qui semblent actuellement incontournables comme la voix, etc. dont il faut
tâcher de tirer le meilleur parti, la psychanalyse n’étant une science ni
parfaite ni abstraite. [26] Cf.
André Pichot : « La société pure de Darwin à Hitler »,
Champ essais, imprimé en France, dépôt légal ; novembre 2009. On comprend
à la lecture directe des ouvrages de Darwin combien ce qu’il exprime a
été déformé. [27] Trois « sens » pour
chaque mot : Etre
d’un côté de la langue n’exclut pas et même impose ici, d’être de 2, ou même de
3 côtés : Chaque son ou signe (signifiant même en
bribes) y recevra la plénitude signifiée qu’y mettra le patient, celle qu’y met
l’analyste lui-même (pour s’en défier), et celle d’un corpus partagé
(provisoirement ici) afin de permettre dès l’abord les échanges minimaux. Autrement
dit, comme le dit si bien Lacan, le principal obstacle de l’analyse est l’analyste. Certes,
en ses préjugés, mais il y a aussi l’aménagement de la mise en scène, dans lequel intervient, en nos temps, l’argent, (« seul symbole
asymbolique », concluait sibyllinement un professeur
de psychiatrie dont je préfère ne pas citer le nom pour cette acrobatie
démissionnaire inacceptable) Il
est curieux qu’une certaine tradition ait rapporté depuis longtemps la
sentence, prémonitoire ici : « Le silence est d’or, la parole est
d’argent ! ». Mais
toute valeur est contextuelle. |