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Vocabulaire
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« Page I –
b » |
1. Titre
du site ▬ 2. plus
de vocabulaire ▬ 3.
Histoire du mot
« psychè » ▬ 4.
Etude conceptuelle : « Hôtel » et
« Autel » ▬ |
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site : Accueil → Plan du site → |
1. Le titre du site : |
Le
titre de ce site comporte deux parties :
La
première, « Terres d'asiles psychiatriques ,
des lieux pour les « non-lieux » des
loi » concerne les locaux, lieux des
« placements », qui, à l’extrême de la réduction spatiale, dans le cas des
« formes ambulatoires » de placement, peuvent devenir, d’une façon
excessivement problématique, « le corps du sujet ».
La seconde, « la
« caution sacrée »
concerne plus largement le système législatif, étudié dans ce
site, dont le placement, est une
conséquence.
« Asiles » : Ce
titre joue sur une allusion aux « asiles d’accueil pour les réfugiés du
monde » de la façon suivante :
On a alors créé des « Asiles
d’Aliénés » pour accueillir cette nouvelle sorte d’«exilés vers
l'intérieur ». Mais,
qu'est-ce qu'un refuge qui se referme sur le réfugié en même temps que celui-ci
est privé de droits civiques qu'il avait auparavant ?
On a aussi voulu et cru pouvoir, avec la
création des « asiles » en 1838, donner en même temps à cette
institution une fonction soignante. Or, une telle entreprise est une impossible
« chimère », car pour « réhabiliter » un
« psychisme », il faut justement ne pas le priver de la « reconnaissance
civique ».
Alors
que l’entreprise soignante était déjà difficile, cette « subordination»
de la « Santé » à « l’Exécutif »
condamnait d’avance la Santé, autant probablement que « l’Ordre
public » d’apparences auquel on a voulu la rattacher.Alors que les
hôpitaux sont un bien éminemment souhaitable, qu'il faut aujourd'hui préserver,
ce n'est pas l'existence de ces centres, appelés depuis de mille façons
différentes, qui est inacceptable: c'est le statut des personnes et le régime
auquel elles sont soumises dans ces lieux :
« Lieux d'hospitalité » : « Hôpitaux » (= lieux
d'hospitalité), « Asiles »
(=lieux de non poursuite), c'est le moindre que la société se devrait
d'accorder à des personnes nécessiteuses. Mais, bien autres choses sont :
la
« contrainte policière »
et
la
« dé-judiciarisation »
qui conditionnent la vie de nombre de personnes dans ces lieux.
Ainsi, il n'est pas utile de supprimer les
« hôpitaux psychiatriques » en continuant à imposer aux
personnes les mêmes statuts en d'autres lieux, en voulant les contrôler tout
autant et de même façon par toutes sortes de moyens. Rien ne peut remplacer l'élaboration
d'un échange entre un nécessiteux et la personne qui se propose de s'occuper de
lui. En réalité, c'est le mot « aliéné » et non le mot « asile »
qui a déterminé tout le destin que l'on connaît de nos « Asiles
d'Aliénés Départementaux ». C'est l'objet de l'étude de ce site.
Ainsi,
voyons-nous maintenant deux paradoxes,
d’une part les « Asiles d’Aliénés » n’ont
guère jamais eu de « fonction asilaire »
au sens « d’accueil librement recherché », et
d’autre part, les « formations » qui en
sont issues, sont de plus en plus « ambulatoires »,
mais avec les mêmes législations de contraintes, au prix de consultations
périodiques, et de prises de médications plus ou moins imposées, dans le suivi
des contrôles et des soins.
Dans
ces conditions, il serait possible aussi de parler seulement de « Terres
psychiatriques », en supprimant le mot « Asile ».
Cela
aurait l’avantage de faire ressortir à quel point la psychiatrie divise :
elle divise non seulement le monde en deux parts:
« les terres où s’appliquent les législations psychiatriques dé-judiciarisantes»
et
« les terres où elles
ne s’appliquent pas », de plus en plus rares, peut-être,
dans le monde. D’une certaine façon, dans le monde, plus les religions
reculent, plus la psychiatrie avance ! Quel en est le « primum
movens » ? Cette constatation nous a longuement porté à réfléchir
aux fonctions religieuses dans la régulation sociale.
Plus
schématiquement encore on pourrait parler ici de « Terres de
psychiatrie » et de « Terres de Justice », comme si
l’asile s’était « ouvert » sur les terres, et que, loin qu’il
en fut fragilisé, c’est plutôt lui qui s’est étendu à la mesure du territoire.
Mais
ce premier clivage ne repose que sur un autre qui le précédait : la
psychiatrie clive véritablement les sociétés vivant sur ces terres de « législations
d’exception psychiatriques », en deux parts,
les « citoyens »
pour lesquels l’application de ces législations ne demeure que « potentielle »,
et
les « psychiatrisés » pour lesquels elles sont en application.
Aujourd’hui, les fondements sont occultées,
les mots changent, mais les ambiguïtés de la fonction, demeurent et c’est
pour cela que le rappel de leur histoire depuis l’origine est bien nécessaire.
On préfère presque, tout fermer et mettre
les malheureux à la rue, plutôt que de s’ouvrir à des échanges et des
éclaircissements intelligents.
Ainsi, ces hôpitaux avec jardins
disparaissent, alors qu’en réalité, un bon hôpital reste la meilleure des
choses, car, en dépit de tout, il faut bien au moins loger les gens
convenablement.
Et soit dit entre parenthèses (sans
l’agitation furtive à la mode des petits doigts de chaque main) en ces temps de
sur-médication médicinale rapidement fatale, les hôpitaux psychiatriques étaient
un des derniers endroits où une bonne médecine respectueuse des tempéraments
pourrait y être exercée (à condition de la savoir - car les psychiatres sont
hélas de moins en moins médecins depuis l’autonomie de la spécialité)
En effet, les spécialistes adeptes des
formatages aveugles mais conformes aux derniers dosages à la mode n’y
pénétraient guère ou à reculons pour différentes raisons.
Tout change et tout se perd : et les
patients sont de plus en plus ballottés au grès des lois nouvelles de
« l'ambulatoire" : Alors que c’est les lois fondamentales de la
psychiatrie qu’il faudrait remettre en cause, chaque intervenant semble plutôt
occupé à « gérer misérablement » sa propre dite « responsabilité
pénale » – laquelle est amenée dans un bonne mesure comme je le dis
ailleurs à suppléer à celle dont le patient dont ils s’occupent est privé.
Pourtant, autrefois les pensionnés mouraient
plutôt vieux voire très vieux dans les "asiles".
Je me souviens avoir signé à Sainte Anne
un décès (je m’en souviens parce qu’étant de garde, je n’avais pas apprécié
d’être réveillé en pleine nuit pour la cause – mais selon le règlement) signé le décès d’un homme de 95 ans qui
avait passé à Sainte Anne les 75 dernières années de sa vie !
C’est donc le rappel d’un « refuge »
que devait contenir le mot « Asile », à la fois plein de
promesses aux plus hautes vertus[3], mais rempli aussi de déceptions qui lui a
souvent valu le sens de « perdition ».
De fait, si la disparition de « l’asile
d'aliénés » en tant que matérialité immobilière est remplacée par
celle de l’appropriation du corps du patient (contraire au droit français)
masque la réalité d’une ambiguïté morbide qui demeure bien réelle.
Le mot « Asile » :
|
en grec « a » est une négation |
« sulon »
= « poursuite » |
=> donc « asile » = « sans poursuites » |
Le mot « Psychiatrie » : |
« psuchè »
= « âme » |
« iatros » = « médecin » |
=> donc « psychiatre » = « médecin de l’âme ». |
2. Plus de Vocabulaire |
1.
(suite de la page
d’accueil) :
1. ♥ Avant toute chose, une mise
en garde contre, « l’interprétation de ce qui n’est
pas dit » ici, et les incompréhensions :
Dévoiler combien un vocabulaire est imprécis et/ou
inapproprié (de même qu’une législation –et il peut y avoir un lien entre ces
deux faits), ne signifie pas qu’il n’y a pas de malades, mais bien au contraire
que les « justes soins » sont recouvert d’une « chape
d’à priori » qui entrave l’approche libre et scientifique du « fait
médical » (Cf. : ▬ « la chose dont on parle » :
« …il n’est pas possible de faire entrer sans
forçage les pathologies de chacun dans des entités morbides préconçue, tant
chacun est particulier, et les concepts à ce jour incertains … ». Le concept de « malade » et celui
de « maladie » sont des concepts à toujours distinguer,
particulièrement en psychiatrie.
2. ♥ Le vocabulaire changeant souvent pour désigner des
choses qui, même si
elles évoluent, restent tributaires de leur origine, il est resté habituel et
plus « évocateur» pour beaucoup de locuteurs
de parler encore «d'internement» à la place «d'hospitalisation
sous contrainte», «d'hôpital» à la place d'autres formules, de
« préfet » à la place de «commissaire de la république»,
etc. C'est souvent le cas sur ce site.
3.
♥ Les
mots de la psychiatrie peuvent quelquefois prêter à confusion.
Il faudrait, en fait,
éviter de parler de « psy- », trois lettres au sens trop incertain
(psychothérapies, psychologies, psychanalyses, psychoses, et même
psychosomatique…), qui mélangent, plus ou moins intentionnellement :
d’une
part ce qui est l’objet de contrainte exécutive et ce qui choix individuel,
et
d’autre part ce qui est du domaine physique (psychosomatique !) et ce qui
est du domaine spéculatif.
éviter de parler aussi de « la » ou « des » « psychiatries », sans en préciser le sujet, qui renvoie
►
tantôt à des théories écrites dans des « livres » :
Ces théories sont multiples et souvent fort incompatibles entre elles,
(organicistes, sociales, psychologiques, etc). qu’ils aient été écrits aux
XIXème, XX ou XXI èmes siècles.
►
tantôt à des « mesures » ou à des « soins » :
qui renvoient à des schémas de fonctionnement radicalement différents, et là
aussi incompatibles :
« mesures
d’internements », qui ne sont pas authentiquement de la médecine
« hospitalisations
libres, qui ne sont pas toujours aussi libres que le dit leur appellation
« recherches
mondaines », jusqu’à des sens infinis plus ou moins philosophiques
« soins
véritables », enfin.
mais préférer parler :
►
soit de « pychiatrie-médecine de
soins » qui est,
quand elle est possible, une « psychiatrie clinique », soumise aux
soins du patient, dans une relation duelle et libre.
► soit de « psychiatrie
dogmatique et/ou administrative » qui se compose , en fait,
de vastes compilations, offrant un panorama qui permet, selon le cas et un
choix sélectionné selon une préférence occasionnelle, d’aller du dogme à son
exécution, en l’appliquant « à qui » l’on veut soumettre à ses
règles. Cette compilation est « la psychiatrie des livres, des
hypothèses et des théories », toutes choses ayant leur valeur
propre dans des champs bien précis. Parfois ces livres sont entendus dans un
sens religieux ou équivalent, (en accord avec le choix originel du mot
« psuchè = âme », d’ailleurs), mais qui ne dit jamais vraiment son
nom, d’où, quelquefois, le « succès » de ce phonème
« psy… » employé dans un sens très vague « jocker et
passe-partout ». La qualification de « religieux » n’a
pourtant rien d’injurieux, mais sa signification implique un champ d’usage
précis.
4. ♥
Autre vocabulaire :
Généralités.
La première chose à faire dans ce que les « journaux » appellent « le
débat sur la psychiatrie », serait de savoir de quoi on parle… c’est à
dire d’utiliser des mots clairs et compréhensibles, donner des définitions et
s’accorder sur les définitions. C’est ce que nous nous appliquons à faire sans
cesse. Peu de gens le font. Toute réflexion est pourtant absolument inutile si
on ne fait pas ce travail.
Tout ce vocabulaire peut trouver sa pertinence chez des professionnels de la santé
en recherche permanente, et par convention - provisoire - entre membres d'une
même école. C'est ainsi que l'on a parlé de "miasmes"
ou de "phtisie", ou de "phlogistique"
avant la découverte de l'oxygène par Lavoisier.
Ce peut être encore un vocabulaire littéraire de romancier par exemple pour
recréer une ambiance.
Ce ne peut en aucun cas être un vocabulaire juridique ou administratif. Preuve
est faite!
Je me souviens d'un collègue qui parlait à dessein de "psychose"
dans ses certificats adressés à la préfecture afin que celle-ci ne les comprît
pas!
Cependant la loi demande au préfet de motiver son ordonnance par des faits et
des situations et non pas des maladies, bien sûr, et au médecin de donner son
avis sur l'opportunité actuelle des contraintes. C'est tout.
Mais comme souvent et là comme ailleurs, beaucoup, zélés dans l'accomplissement
de leur tâche, s'y montrent "plus royalistes que le roi".
Parler de « folie », remplacer le mot « folie » par
le mot « aliéné »,
remplacer le mot « aliéné » par le mot « psychose », remplacer le mot
« psychose » par le mot « schizophrénie »,
etc. ne servent absolument à rien, sinon à « brouiller les carte » et
à « tourner en rond » si on ne les précise pas. Il s’agit pourtant
d’un sujet grave.
Etymologies :
Il y a
des étymologies qui sont explicites, d’un théorie, d’une explication, d’une volonté de
signifier quelque chose :
C’était le cas du mot « mélan-cholie » = « bile noire », supposée être
secrétée par la « rate », pour satisfaire aux besoins de
symétrie de la théorie des quatre éléments. En excès elle était supposée
provoquer la tristesse. Cette théorie s’est malheureusement avérée
fausse : La rate n’a jamais rien secrété du tout. Le mot a été conservé
bien qu’ayant perdu tout son sens !
Pour
accorder ce matérialisme rigoureux aux aspirations spiritualistes qui
commençaient à animer la Grèce (Cf. « La conversion de la Grèce »)
, Aristote introduit la « penté oussia », la « cinquième substance »,
qui pour lui est « l’éther » (que discutera Einstein), et qui
deviendra « la quintessence »
en bas latin et surtout chez Rabelais.
Il
est possible que certaines recherches sur les « maladies mentales » y aient puisé ( Chercher sur le
« net !), mais ce n’est pas le ton des « courants »
actuels, ni bien entendu de la « psychiatrie dogmatique et /ou
administrative » qui ne retient que les interactions physiques[5], jusqu’aux contraintes par force, pour
solde de toute théorisation.
Mais
il y a des étymologies qui ne laissent même pas, malheureusement, l’éventualité
d’être explicites de la moindre chose. Or, il n’est pas bien difficile d’inventer des
mots nouveaux, en langue étrangère quand le génie de notre langue est épuisé,
et qui feront d’autant plus peur qu’on ne les comprendra pas… Mais l’utile
serait d’employer des mots au moins chargés de sens, même hypothétique, puisque
tel est le lot de toute science de n’être jamais chargé de certitude
définitive.
Autres étymologies de
mots : :
Le
mot « paranoia » signifie mot à mot en grec :
« à côté de l’esprit » (« para » = « à
côté de » et « noos - nous » = « esprit
(abstraction) »). Ce que les américains des Etats Unis d’Amérique du
Nord appellent « paranoia » correspond très souvent à ce que
les français appellent « schizophrénie ».
Le mot « shizophrénie »
signifie mot à mot en grec : « esprit divisé »
(« schizein » = « diviser » et « phrènè »
= « esprit, (pensée personnelle ») ; Cf. « nerf
phrénique », nommé ainsi car il mobilise le « diaphragme »,
muscle qui ,meut les poumons, et l’on a considéré que la pensée était liée à la
respiration.)
3. Histoire du mot
« psychè » |
On ne peut que s'interroger sur le sens des
mots français composés avec « psych- », car pour l'instant, ce
« psych- » n'est absolument pas défini. On ne peut donc que d’abord
essayer de comprendre l’usage qui en a été fait, pourquoi recourt-on à un vocabulaire du grec ancien, en 2005, à
l’heure où même l’administration juridique essaie de rendre ses dossiers
« lisibles» pour ses usagers ? « Qui » y trouve
« quel » intérêt ?
Note : les évocations de ce mot étant multiples
et incluses dans différents textes du site, on comprendra facilement qu’il est
difficile de les rassembler en une seule rubrique.
En médecine aujourd’hui, « Psychè », théoriquement, s’oppose à « soma = le corps physique ».
(Et en grec très ancien: « psuchè=vie »
et « soma=cadavre ».
« La chair = sarcos »).
Mais alors, puisque de plus en plus, depuis
200 ans, s’affirme un courant « matérialiste », « organiciste »,
quel sens donner au mot « psychè » ?
Il y a 3000 ans en
Grèce ancienne, « psyché = la
vie ».
Puis avec le
christianisme, et même bien avant, pour traduire et utiliser des concepts
égyptiens, « psychè » désigne « l'âme
immatérielle » qui monte au ciel, ce
qui est parfaitement logique puisque, pour ces égyptiens, (depuis il y a au
moins 7000 ans, et certains
parlent de beaucoup plus) la « vraie vie »
était celle qui commençait après la mort. C’est pour cette raison qu’ils
momifiaient les corps des défunts, construisaient des pyramides et des
sarcophages, ont décrit « l’au-delà » structuré par « le
jugement d’Osiris » en « un enfer » et « un
paradis » etc..
On ne retrouve rien de tel en Asie, chez les
sumériens ou mésopotamiens, chez qui, en réponse au problème du vieillissement
et de la mort toutes les recherches concouraient à découvrir « l'élixir
de l'éternelle jeunesse ».
Les Grecs, découvrant l’Egypte, ont nommé « sarco-phage »,
c’est-à-dire « mange-chair » de « sarcos = chair » et
« phagein = manger », ce qui en langue égyptienne était appelé
« protecteur de vie ». Le sarcophage fut ensuite adopté par
les chrétiens, d’où le mot français « cercueil »,
mot dérivé du grec. Ces mots sont donc les reflets de croyances importantes.
Puis les latins
ont traduit la « psychè »
des grecs par « anima »
= « principe animal », ce qui anime, vit, et qui produira notre
mot « âme ».
L’Eglise
catholique passe de l’Orient à l’Occident et L’Egypte puis le grec sont, pour
nous, oubliés et figés dans un rituel immuable. En tant que langues
religieuses, l’égyptien hiéroglyphique survivra chez les « coptes »
et le grec chez les chrétiens orthodoxes. Durant ce temps, naît l’Islam.
Byzance deviendra la seconde Rome, puis Moscou la troisième Rome après 1453. La
Renaissance européenne retrouve Aristote[6], les philosophes, et les accommode au « matérialisme »
grandissant, et aux crises religieuses (invention du purgatoire, question des
indulgences, banquiers de Venise). Au XIX ème siècle, fait essentiel,
Champollion déchiffre les hiéroglyphes égyptiens, dont le sens avait été perdu
durant 1500 ans : Les effets de cette découverte commencent à peine à
redessiner nos connaissances comme ils le devraient.
Puis la
psychiatrie abolit le double système traditionnel « Corps au
médecin, Ame au prêtre » pour adopter le schéma unique « Corps
+ âme au médecin », avec disparition du « prêtre »
dans ce système officiel, mais sans disparition de l’âme :
Le
« psychiatre » (« iatros = médecin »
et « psuchè = âme ») est donc le « médecin
de l’âme ».. Soit :
Prêtre => |
âme |
=> |
Médecin
=> |
âme |
Médecin
=> |
corps |
corps |
Mais dès lors,
tout le système revient à l’Etat. On pourrait même parler d’un certain
prolongement du « gallicanisme ». Telle fut la naissancedu mot
« psych-iatrie ».
Mais,
comme à la même époque, les croyances dans les principes religieux dont l’âme
était l’émanation ont été écartés des croyances fondamentales de la Nation, la
« psuchè », « l’âme », en Droit, en médecine,
en psychiatrie, maintenant, c’est quoi ? Nul ne peut le dire
officiellement.
Maintenant,
semble-t-il, très paradoxalement,
sous la domination d’un courant « organiciste - pragmatique »,
de plus en plus dominant, en langage « psychiatriquement correct »,
« psycho- c'est bio- »,
(entendons « biologique »), dire qui
engage, tacitement, dans la voie de tous les remèdes physiques. (contrainte par
corps, neuroleptiques etc.), mais d’une façon « à part », particulièrement du fait qu’ils sont souvent
imposés, et distribués sans explication, voire sans « justification »
juridique.
Finalement, on le voit, le mot
psychiatrie, certes, désigne un « médecin-prêtre »,
mais n’indique nulle part le moindre rapport, la moindre relation, ni de loin
ni de près, avec ce que l’on appelle couramment « raison » ou « folie ».
Si le domaine de
« la folie » peut trouver quelques approches par le
vocabulaire, et même par un vocabulaire descriptif qui admettrait une infinité
de figures, c’est à un autre niveau qu’il faut le chercher, en relation avec
d’autres mécanismes de régulation, en décrivant la fonction de l’instance
mentale pour le sujet.
En fait, il n’y a pas
de sens « officiel et laïque » (voir notre texte : « l’invention
de la psychiatrie ») au mot « psy- ». Ce «psy-» indiquerait-il une matière (?) non définie ? Le plus important étant peut-être ce point
d'interrogation, il ne semble pourtant actuellement possible de ne parler
clairement que du « suffixe », qui lui est toujours accolé
pour lui donner un sens opérationnellement reconnaissable qui, lui, est
parfaitement défini :
-iatrie (iatros
= médecin)
-logie (logos
= élocution : même racine « loq
- » en grec, en latin et en français),
-thérapie (thérapeuein
= rendre culte au dieu, puis, soigner),
etc.)
Quant au mot « psych-ose », « maladie de ce qui
est « psy en soi », qui est venu remplacer nombre de champs
occupés auparavant par d'autres appellations pour lesquelles « on ne
trouvait » ni lésions ni cause, (ce qui ne veut pas dire que tout
fonctionne bien, cependant), il a de quoi laisser « coi »,
tant ses multiples tentatives de définition sont toutes parfaitement
subjectives, selon la spécialité du chercheur. (Voir sur ce site: { la psychiatrie, ses
livres et ses opérateurs.
} ) Dans une grande mesure, le sens « populaire »
de ce mot comporterait un « sentiment de rejet » par rapport à
« soi » de la part du locuteur, et en ce sens, il rejoindrait
directement l’acception latine de « alienus », à l’origine de
la conception de « l’aliéné » . Il est possible ici
d’évoquer une influence de la théorisation freudienne (« psychanalyse
du président Schreiber ») qui théorise le « rejet »,
mais de la part du « psychisme du patient ». L’idée aurait
alors été « vulgarisée » dans une inversion totale de la
perspective de sa première énonciation. Autrement dit, il n’y aurait aucune
corrélation sémantique entre une acception « populaire » de
rejet de l’inacceptable, et les travaux « scientifiques »
supposés l’expliquer par le recours au seul domaine vraiment reconnu par la
« Science ». On appelle aussi maintenant « névroses »
des maladies pour lesquelles on ne trouve pas de lésions du « système
nerveux ».
On ne doit donc pas mélanger tout ce qui est appelé « psy- »:
« psych-iatrie »=« médecine »
de ce qui est psy-
« psycho-
logie »= « élocution au sujet de » ce qui est psy
« psycho-thérapie »=« le
fait de soigner » ce qui est psy
« psych-
analyse »= « analyse » de ce qui est psy
etc.
4. Etude sémantique
: « Hôtel » et « Autel ». |
Etymologies : |
Hospitalem > Hospital (lieu d’accueil) > Hôtel
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Ce
qui suit est une spéculation sur le vocabulaire, pour seulement comprendre,
mais qui ne réclame bien entendu, comme on le verra, aucune innovation de
« vocabulaire » en application pratique. On
remarquera seulement une fois de plus ici combien toutes ces homo-phonies
(semblable-son) du vocabulaire correspondent aussi très souvent en
français à des évidents rapprochements de sens populaires. Une
étude plus approfondie de ces évolutions équivoques de la langue -
particulièrement visible et déroutante en français, en comparaison par exemple des autres langues latines - devrait
suivre. Il
s’agit dans le cas du mot « hôtel" « (non sans
redondance avec le mot « église - bâtiment » (métaphore
lui-même du mot « Eglise-assemblée » de considérations au sujet des « fonctions
d’équilibration sociales ». Cela
ici pour nous afin de faire mieux comprendre la confusion (pleine fusion) de
ce qui devrait être radicalement
séparé entre la « psychiatrie médecine de soins » de la
« psychiatrie dogmatique et/ou administrative », dont rien
ne justifie de conserver l’existence de cette dernière dans notre pays. Une
telle fonction, toujours arbitraire, du fait de son obédience purement
exécutive, du fait de son « non-exprimé » et même de son
« non-exprimable », du fait de son fonctionnement contraire
aux principes fondamentaux de l’ensemble de nos constructions politiques,
dont l’utilisation sans cesse croissante contribue probablement à amplifier la
destruction du tissu social ne devrait plus être conservée aujourd’hui. (Cf.
aussi la fonction du « bouc émissaire » /page web 10). |
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On ne peut comprendre l’installation de la
psychiatrie en France sans penser aux récits sacrificiels et aux symboles
du christianisme. La psychiatrie occupe, progressivement, et sans doute
avec d’autres espérances, l’espace qu’il lui a délaissé ou qu’elle lui a ravi,
comme on le montre en d’autres pages de ce site.
D’Antigone à Jésus est répété qu’il existe une justice qui est
au dessus de nos lois, pour Antigone,
immémoriale et que l’on connaît parce qu’on la sent, et pour Jésus, d’essence divine, et pour eux, au nom de
laquelle il peut être un devoir de mourir.
Comment ne pas se souvenir ici des dialogues entre
Antigone et Créon, entre Jésus et Pilate, et ne pas retrouver la symbolique
dans ce qui se livre et se délivre ici, en celui qui est « livré »
par un monde qui ne le comprend pas ?
Ainsi, insidieusement, le quiproquo du symbole
éternel serait-il à nouveau mis en scène !
Car ni l’un ni l’autre n’ont commis de faute :
Seule la violence d’un pouvoir arbitraire crucifie Jésus et enterre vivante
Antigone.
Le message est subtil :
Ce n’est pas là simplement plaidoyer pour la vie.
La leçon de ces contes est que la véritable justice est celle qui ne confond
pas les normes et ses caprices avec les véritables fautes.
L’histoire et les mythes nous enseignent ce qu’il
ne faut pas faire.
Les « hôpitaux spécialisés »
en France, ne l’oublions pas, sont destinés à y retenir « qui »
n’est tenu pour juridiquement responsable d’aucune faute.
Dans ces conditions, en deçà même de toute « médecine »
annoncée comme celle « de l’âme », à quelle type de fonction,
sinon religieuse dans sa fonction la plus générale d’équilibration sociale,
pourrait bien répondre le choix d’un lieu où l’on serait tenté de voir rejouée,
en sollicitations, prières ou conjurations, jusqu’à la fonction de « l’autel
sacrificiel » ?
Après quelques dizaines d’appellations de ce
lieu mythique, dont la simple énumération pourrait faire l’objet d’un
intéressant volume, depuis celle « l’asile d’aliénés
départemental », jusqu’aux « lieux de vie » et
« hôtels thérapeutiques » actuels, en passant par beaucoup de
structures dites « spécialisées », comme « E.P.P.S »,
« E.P.S », .et « G.P.S. », où le
« S » est généralement le sigle de « social » ou
« santé » ou « spécialisé » et le « P »
celui de « public » ou « psychiatrique »
etc., celle « d’autel
départemental », offrirait la crudité d’un retour à « l’authentique ».
Une fonction énoncée de « sanctuaire »
le rattacherait directement au « culte de la raison » des
révolutionnaires, dont « l’asile de 1838 » a probablement en
partie hérité, et l’indice « départemental », au nouveau
découpage territorial, tout à l’égal de ce que chaque « paroisse »
avait eu son « clocher ».
Il éviterait les confusions avec la
filiation des « Hôtels Dieux », c’est-à-dire « lieux
d’accueils » des personnes « consacrés à Dieu »,
devenus « hôpitaux » et « hospices » et
aurait aussi l’avantage d’inciter à montrer que l’on pourrait en conserver la
fonction de « cérémonial » en faisant l’économie des
personnes.
L’analyse d’un dédoublement des fonctions
permettrait alors, en reprenant la terminologie que nous avons exposée avec les
mots « pharmacos » au masculin (« personne
physique-remède » en tant que médicament social) et « pharmacon »
au neutre (« produit-remède »)[7], d’accorder au mot « autel » un pur sens de
« psycho-pharmacon », grâce à une subtilité sémantique que
permet plus facilement la langue grecque avec le genre neutre à côté du
masculin et du féminin.
Rien n’est plus difficile, voire inutile,
que d’ébranler les croyances, quelles qu’elles soient. La gestion sociale,
certes, ne manque jamais de s’intéresser, en amont des comportements, aux
croyances qui les sous-tendent. Mais, en vérité, c’est souvent sans véritable
profit, et toute croyance doit être traitée avec les plus grands égards.
Les compréhensions intellectuelles, comme
les ouvertures culturelles, individuelles ou massives, sont généralement
lentes, et n’ont pas de raison d’être traitées de la même façon que les
comportements.
En ce domaine comportemental, bien des
frustrations sont parfaitement inutiles, alors que bien des licences sont des
plus nuisibles à la collectivité.
La clairvoyance appartient alors au
Législateur : Les croyances sont une chose qu’il est permis de préserver libres
– voire changeantes, alors que les institutions impliquent, au nom de leur
application, des faits , qui eux sont de nature irréversible, même
lorsqu’ils ont été dramatiques.
Finalement, ce travail d’une certaine
recherche de véritable « archéologie mentale », permettrait de
faire éclater le concept « d’hôpital psychiatrique » d’où il
résulterait une topographie différenciée :
Un « autel », recueillant une fonction « d’interface »
hautement collective.
« Un hôpital », au sens moderne de « lieu de soins »
recueillant une fonction de soins aux particuliers.
On remarque que :
Ce dédoublement se superpose exactement aux
fonctions que nous avons dégagées de :
« Psychiatrie
dogmatique et/ou administrative »
« Psychiatrie
médecine de soins ».
On remarquera enfin :
que les « hôpitaux généraux »
existent déjà.
tout comme la « psychiatrie médecine de soins » qui
y est déjà présente nominalement et cette authenticité y serait légitime avec
de saines lois.
On comprend alors que, de ces deux parts,
c’est « l’autel » et sa fonction « administrative »
quasi religieuse qui créent l’objet et le lieu des embarras :
Comme toute société évolue, par à-coups, plus ou
moins brutaux, coup d’états, ou révolutions, les fonctions religieuses évoluent
aussi, avec leurs rites, mythes, croyances, prêtres et autels.
Il en découle un certain nombre de standards
et d’obligations chaque fois nouvelles engendrant alors décalages et
désynchronisations.
Ce qui n’est pas énoncé n’en ressurgit pourtant pas
moins, d’une façon plus ou moins inattendue.
Les contraintes psychiatriques purement
répressives, par leurs possibilités de « multi-usages »
fonctionnent alors ici comme un « joker » social.
Mais, pour être utilisable, une bonne religion a
besoin d’être énoncée et enseignée : L’énonciation n’implique aucun joug.
Au contraire, la connaissance est ennemi du fanatisme. Davantage, toute liberté
de choix ne peux s’appuyer que sur les énonciations ! Si la condition
n’est pas « suffisante », elle n’en est pas moins « nécessaire ».
A cet égard, l’attitude de la psychiatrie est
particulière : La psychiatrie dont l’exploitation n’est que « quasi »
religieuse, dogmatique dans la « forme », mais non dans un
« fond » jamais fixé, n’énonce aucun « credo ».
Elle le reçoit, variable (Cf. Jeanne Goldstein in : bibliographie).
La France, généreuse, mais au nom d’un laïcisme en
réalité ambigu, en est arrivée :
à accepter un incompréhensible mélange :
de tolérances
envahissantes
(la liste serait longues, allant des abus de diffusion de substances hautement
toxiques, tabac et gaz des automobiles, sans doute aux premières places,
jusqu’à certaines tentatives d’officialisation de pratiques contre nature).
Dans nombre de ces situations, du fait de l’asymétrie des nuisances, le plus
toxique devient aussi le plus fort (toxicocratie).
et de répressions
obscures et/ou désordonnées,
et, de là, à condamner ou laisser détruire une
grande partie de ce qui faisait le ciment de son tissu social.
Elle en est arrivée :
« au
nom des libertés », à « admettre » de plus en plus des inscriptions sociales
dont l’usage généralisé ne peut nécessairement que mener à la disparition de
ladite société.
Par la « psychiatrie
dogmatique »,
ici sans dire « au nom de quoi », elle en est arrivée à mettre
en place ou favoriser un système de répression contraire à tous nos principes modernes
de liberté, autant qu’à nos traditions séculaires, dont d’ailleurs ces derniers
sont en réalité issus.
Il faut ici insister sur les références
exclusivement négatives qui constituent le « corpus savant » de
la « psychiatrie dogmatique », puisque, à la différence en
cela du « corpus chrétien » de la « Sainte Inquisition »,
là s’arrêtant notre comparaison sur le plan doctrinal, le système repose sur
les classements en « morbidités ».
Doctrine : Elle n’énonce, ni ne propose aucun modèle ni
du Bien ni même du Mal, sinon celui de la soumission « opportune »
à des règles de conduites énoncées ailleurs… mais aucun ailleurs, en tant que
système organisé de moralité, aucun système de « devoirs »,
n’a de reconnaissance officielle comme tel, du fait de ladite laïcité. Ce qui
laisse perplexe. On doit mettre à part la très étroite question dite des « droits
de l’homme », et que justement la psychiatrie ne respecte pas pour les
aliénés, à laquelle nous consacrons, pour cette raison, une page web.
Méthode : Sur le plan de la « finalité des
méthodes », aussi, la comparaison, esquissée par l’historien
Bartholomé Bennasar, mériterait un développement : hormis la question des
châtiment qui différent profondément, la psychiatrie n’étant pas destinée à
châtier, « psychiatrie dogmatique et/ou administrative » et « Inquisition »
se donnent une même finalité en cherchant à connaître et modeler les pensées,
avant les actes, ce qui est pourtant contraire à nos principes juridiques.
En somme, les « grandes causes »,
« principes moraux et droits », qui devraient être réunies
pour être cohérentes, sont éparses ou absentes, sans organisation, et ce qui
devrait être séparé, « justice - exécutif - psychiatrie administrative
- médecine . », entretient un état de soumissions, sinon de
rivalités.
Ainsi, au fonctionnement à type de « procédure
pure » de la « psychiatrie administrative » sur le
plan administratif, répond celui d’un « vide moral nouveau » et
d’une veille « muette» sur le plan doctrinal. (Cf. aussi différence
entre « mental » et « moral » /page web
10.htm)
Plus généralement, un devoir peut ne pas
être respecté, mais aussi ne jamais avoir été énoncé, et donc ne jamais avoir
été entendu.
Comme le droit ne peut pas tout dire, la nécessité
de juger ce qui n’est pas prescrit par lui, cas fréquent, n’en est que plus
considérable, mais la justice peut devenir alors sujette au reproche « d’énonciation
a posteriori » vis à vis de la personne. De là cet adage, de « nul
n’est censé ignorer la loi ! », naturellement inepte en ce cas, car,
comment savoir ce qui n’est jamais dit ?
C’est pourquoi, les « énonciations précoces
et préventives » forment ce que l’on pourrait dire « la
première part » des garanties contre les violences toujours inopinées
de ces types de contraintes arbitraires, la seconde étant « l’entendement
du sujet ».
Toute autre est la notion « d’acceptation »
des obligations.
On peut même aller plus loin dans les
définitions :
Le mot « psychiatrie »
actuellement désigne ces deux parts de plus en plus incompatibles dans un monde
à la fois de plus en plus « mondialisé »
et habité – du moins pour ce qui concerne la partie dite « riche »,
de la planète - par des habitants de plus en plus « individualistes », et
peut-être contraints malgré eux, si notre organisation ne change pas, à le
devenir encore davantage.
Entraînée par ce courant, la « psychiatrie dogmatique et/ou administrative », du fait de l’inévitable
standardisation qui résulte de cette mondialisation et qui engendre une
diminution croissante des « droits à l’initiative originale »,
devient de plus en plus opprimante. C’est l’image d’un « clonage mental »,
avant l’heure, qui vient à l’esprit.
Ainsi les habitants sont à la fois de plus en plus
individualistes et de moins en moins libres !
Mais en conjuguant la « déclaration des
droits de l’homme » au « Serment d’Hippocrate », autant
qu’avec les réelles possibilités effectives de le science actuelle, la
médecine ne peut participer à une telle entreprise qui apparaît inadmissible.
Cette fonction peut être appelée « effet pervers ». Elle n’en
est pas moins dominante par rapport à la seconde.
La « psychiatrie
médecine de soins », au
contraire, à l’écoute du particulier, irait plus loin encore que la médecine
dite « somatique » dans sa tentative de compréhension et de
soins, de la totalité de la personne. En ce sens, elle serait la « vraie
médecine », sans les limitation imposées par la seule dimension
somatique.
De là sans doute cette impression que la
psychiatrie tantôt n’est rien et tantôt est tout !
Enfin, s’il est vrai que la « psychiatrie
dogmatique » opprime cette « psychiatrie de soins »
et ne mérite que d’être supprimée, il n’en reste pas moins que l’individu
lui-même ne peut vivre sans une dimension extérieure d’échanges permanents, tout
autant physiquement que mentalement, tant avec ses semblables qu’avec
l’ensemble de ladite création.
Mais cette dimension entendue médicalement
n’est ni dogmatique ni administrative. Actuellement L’OMS, traditionnelle dans
le domaine dit psychiatrique, ne propose aucune innovation.
Fin des notes de bas de page
________
[1] NOTE : A l’opposé, le « Bill of
Rights », en l’Angleterre, stipule que nul ne peut être arrêté sans
avoir le droit d’être jugé. Cf. notre article « Habeas corpus et système
psychiatrique français ».
[3] NOTE : Un collègue nous
enseigna il y a fort longtemps un aphorisme que je crois utile de
se remémorer souvent : « La meilleure institution si elle n’est
pas étroitement surveillée dégénère toujours
et atteint souvent un résultat
qui peut être à l’opposé de ce pour quoi elle a été crée. ». Qu’il
soit ici rendu hommage à ce collègue. De fait, tout bon système repose sur la
« vertu » de ses ouvriers, et tout « système vertueux »
n’est viable que soumis à un juste contrôle. Relire l’histoire aussi à la
lumière d’un tel principe peut ne pas être peine perdue, que cela soit au
regard des « Asiles d’Aliénés », des « Asiles de
Réfugiés », ou de bien d’autres institutions, que tout le monde
connaît.
[4] NOTE : Quiconque connaît le grec et le
latin peut comprendre une foule
d’usages et créer : prendre des libertés ici n’est possible que si l’on sait ce que l’on fait ! C’est
pourquoi il y a plusieurs façon de ne pas être « académique »:
Certaines « fautes » sont voulues et signifiantes :
elles veulent innover car la langue est vivante. D'autres dites d’orthographes
peuvent être seulement « logiques », ou sans importance.
L’orthographe après tout a été fixée très tard. D’autres enfin ne reflètent que
l’ignorance et l'incompréhension !
De même avec le vocabulaire : Lorsque Blaise Pascal, génie
précoce, à cinq ans appelle les cercles des « ronds », et les
traits des « barres », cela n’est pas gênant pour le
raisonnement !
Bien différents sont les contre-sens !
Or l’étude de ces langues n’est pas difficile pour un
francophone : Pourquoi prive-t-on de plus en plus les élèves de la
compréhension de leur propre culture ?
Le grec ancien et le latin sont appelés « langues
mortes », mais en vérité une langue n’est vraiment morte que si elle
n’a pas « d’enfants ».Une langue est comme « une
famille ». Elle nomme « l’individu » dans son « espèce ».
Rien ne transcende davantage l’individu que la langue. Par essence, la langue
est un partage. C’est le partage d’un code et d’un message.
Comment ne pas s’inquiéter d’une société qui en arrive
presque à oublier ces transcendances que sont l’espèce, la famille, la langue,
et par là sa culture, auxquelles elle doit d’exister?
Or le grec existe toujours, et du latin proviennent les
grandes langues internationales que sont le français, l’espagnol, et, pour 50%
l’anglais…
On veut être « up » et « in »,
mais que sont donc, chez nos voisins, des mots comme « Democracy »
ou « Psychiatry », sinon des mots grecs toujours vivants ou
même recomposés ?
A l’heure où l’on se passionne pour « l’intégration », il
serait tout à fait opportun d’ajouter que plus « l’intégrant »
est linguistiquement étranger aux langues européennes, plus il serait utile
pour lui d’apprendre le grec et le latin. Sinon, quel lien pourra-t-il
apercevoir entre « eau », « aquatique » et hydrique » ?
Cf. à ce propos le remarquable petit « dictionnaire
des langues européenne » de Gransaignes de Hauteville,
éditions Larousse 1948, réédité vers l’an 2000.
Le genre des mots peut plonger dans un abîme
de réflexions :
Les langues indo-européennes anciennes avaient deux
genres : « genre animé » et « genre inanimé ».
Puis le « genre animé » a été divisé en
« genre masculin » et en « genre féminin »,
le neutre ayant été conservé pour le « genre inanimé », ce qui
a donné trois genres au grec et au latin, « masculin féminin et neutre »,
puis les genres ont été réduits à nouveau à deux, mais cette fois au « masculin »
et au « féminin », ce qui fait qu’il a fallu choisir un genre
pour faire passer le « neutre latin » dans les langues
romanes :
Ainsi, le français a choisi de traduire « lactum »
par « le lait », au masculin, quand l’espagnol a choisi
« la leche », au féminin !
Le neutre a cependant laissé des traces nombreuses. Pour
désigner la fonction, le neutre a pris, en général, l’aspect du masculin. Mais
comme on a pris le mot pour un masculin, et qu’on a assimilé la personne à sa
fonction, la langue en est au stade des
recherches « eu-phoniques » pour dire : « Madame
la docteure, ou la doctrice, ou la doctoresse », etc.
Les règne « végétal » et « minéral »
ont généralement été considérés comme « inanimés », bien que
l’animisme leur accorde beaucoup de présences et que biologiquement, les
végétaux soient très proches des animaux, et généralement sexués !
Ils sont donc passés par le neutre latin, puis de là, passés
anarchiquement tantôt au masculin, tantôt au féminin, sans tenir compte de leur
sexe réel !
Quant au mot « âme », il vient du mot « anima » perçu comme féminin, et n’a été ( finalement
) accordé qu’à l’espèce humaine, infléchissant déjà les conceptions morales en
direction de la théorie des « droits de l’homme ».
Puisque nous pénétrons déjà ici le registre des belles
abstractions, remarquons que l’idée d’égalité idéalisée dans la formulation des
« droits de l’homme » ne fait aucunement référence aux sexes
puisque le mot « homme »
tire son étymologie du mot « humus » =. « terre ».
Individualiser les « droits de la femme » briserait toute la
théorie, puisque le partenaire « naturel » de la « femme »
n’est pas « l’ homme », mais le « mâle ».
Tel est le génie de notre tendre pays qu’il semble avoir,
plus que beaucoup d’autres, une certaine aversion à prononcer sans ambages ce
qui n’a pas valeur d’abstraction …
« On » signalera enfin, dans le registre
des abstractions évanescentes, qu’en toute logique le pronom « on »,
très particulier aussi à notre langue, qui est une forme médiévale de « homo »,
aurait du s’écrire « hon » ! Ce n’est pourtant pas le
cas : Logique et abstraction font deux !
[5] NOTE : Dans les années 1950, la grande
« Encyclopédie Médico-Chirurgicale » recommandait pour les violeurs
la « castration chirurgicale » à peu près en ces termes :
« Il serait inhumain de refuser cette castration, etc... ».
Puis la recommandation disparut.
Le sujet n’a jamais vraiment perdu de son actualité, mais
dans les années 1960, le vocabulaire est devenu plus discret.
Aujourd’hui, les rêves de « révolutions douces »
sont terminés, mais aussi les travaux des savants parviennent plus facilement
au public - très lentement, il faut bien le dire : qui soulève la question
des options « eugéniques » d’Alzeimer ?.
Et les média diffusent les données du sujet.
Pourtant il ne semble pas avoir été exposé de rapprochement
entre le « couper les organes génitaux du violeur » et « couper
la main du voleur ».
Toute la différence dans le fond tient dans un transfert
ostensible de la fonction de « châtiment » au registre de la
« thérapie ».
La « mainmise » exécutive n’est plus du
tout la même : La réflexion sur les notions de justice et de
responsabilité y disparaît, quels que soient les habits de celui qui décide.
Même évolution possible avec l’intime question de « la
fessée ».
Pour la distinction entre les fonctions « morales »
(assimilées religieuses) et « mentales » (assimilées
médicales) en les demandes adressées – ou imposées – à la psychiatrie : clic.
Enfin, dans une société qui s’interroge sur « l’égalité
des sexes » - On a vu des députés se demander si les « couples
de femmes homosexuelles » étaient plus fidèles que les « couples
d’hommes homosexuels » ! – le rôle de la séduction féminine
autrefois toujours avancé dans les occurrences de la « faute »
– est au contraire aujourd’hui, en comparaison, peu énoncé.
La psychiatrie se conjugue pourtant parfois directement avec
la chirurgie, au temps de la ligature des trompes.
Sur le fond, il est clair que si tout couple homosexuel peut
devenir couple parental, la question de l’égalité est devenue une affirmation
d’équivalence.
[6] NOTE : Selon le médiéviste Jacques
Heers(« L’Histoire assassinée, les pièges de la mémoire »
Editions de Paris. 2006) les écrits grecs anciens seraient passés directement
d’Athènes à Byzance, et de là à l’occident roman. On n’oubliera pas les liens
qui ont toujours existé entre Byzance et Moscou laquelle est devenue après 1453
la « troisième Rome », après que Byzance ait été la « seconde
Rome ». Selon les premiers accords inter-alliés durant la première
guerre mondiale, avant que la révolution russe de 1917 ne changeât la donne,
Byzance devait revenir à la Russie après la chute puis le partage escompté de
l’empire ottoman…