Grèce : Astyanax dans les bras d’Andromaque s’effraie à la vue du casque d’Hector [1]

 

La Conversion religieuse 

de la

Grèce Hellénistique 

 

« Íησ-ους » « Ζεύς-υιος»

 « Dieu-fils »

 

 

 

Egypte : Anubis embaume le défunt [2]

 

 

 

Il (son âme) pourra alors rejoindre les « champs Elysées »

 

En grec ancien, prononcer : « Zdeus » (¨= « Lumière » en langues indo-européennes ; cf. « Mazda » en persan et « Deus » en latin)

Que le lecteur non-héllénisant note bien que la finale en –us du mot Zeus (génitif Dios) n’a rien à voir avec le –us qui apparaît dans la finale du mot composé Jés-us en tant que suffixe (prononcé ous en grec classique et en latin) suffixe qui est en grec classique la forme abrégée commune de uios et signifie fils

Le –us de Horus n’a rien à voir non plus [3]

 

 

 

 

 

Les Champs Elysées

 

 

 

 

Dans ce site :

 

Page d’accueil 

 

Dans cette page  :

 

1.      Rencontres et évolution 

2.      Filiation des symboles 

3.      Étymologie du mot « Jésus »

4.      Etymologie de 'Aissa (dans le  Coran عيِسَى représentation du fils de Mariam (non fils de Dieu) (Au contraire, le mot copte transcrit le grec : يَسُوع  (Ièsou’)

5.      Dons et mérites 

6.            Conclusions générales 

 

Bibliographie et documents

Fin de page

Fin des notes

 


Cette page fait partie d’un ensemble de recherches que j’ai entreprises dans la fin des années 1990,  afin de tenter de saisir à quoi pouvaient renvoyer, dans  notre culture les mots et  les choses que l’on conçoit actuellement  autour de l’appellation de psychique.

Je recherchais des compléments à certaines questions culturelles et religieuses évoquées dans la page de ce site « Entre Justice divine et médecine d’Etat : l’invention de la psychiatrie: clic », pour la partie qui précède l’apparition du christianisme

Ma recherche impliquait : du vocabulaire, des données historiques, de l’archéologie, etc. aussi difficiles à réunir que les infrastructures matérielles et les soutiens humains nécessaires à mon travail.

 

Ce texte a été construit directement sur le web, en fonction de mes disponibilités et de l’avancée de mon travail, et c’est la raison pour laquelle il comporte des répétitions, mais ces répétitions correspondent généralement aux faits les plus saisissants, et il me semble prématuré de lui donner une forme définitive.

Il est à peine besoin de dire que cette page a été difficilement commencée, en guise de carnet de notes, à une époque où je maîtrisais encore moins qu’aujourd’hui, un ordinateur, un logiciel Word (dont au bout de 20 ans je suis loin d’avoir fait tout le tour même si les contraintes commerciales voudraient m’imposer un inutile remplacement), les innombrables bugs, etc.

Cependant, l’écriture – tant que l'on peut en conserver un substrat - reste la meilleure façon de poursuivre ce type de progression.

.

NB : Comme l’écrit Th. Obenga (Bibiligraphie en bas de page) on aura intérêt à avoir une connaissance simultanée du grec, de l’arabe et de l’Hébreux, ce qui était banal au Moyen Age mais ne l’est malheureusement plus aujourd’hui.

Cependant, c’est le déchiffrage des hiéroglyphes qui a le plus apporté au sujet ici abordé, et ceux-ci sont restés muets durant tout le Moyen Age, fait lui-même dont l'étude mériterait une compréhension attentive. 

 

 

 

« Les graphiques des naissances me paraissent plus sûrement annonciateurs que les tendances réunies du « Dow Jones », du « Nikkeï » et du « Cac 40 » ;

et les réflexions et représentations sur « l'au-delà de la mort », plus opérationnelles que « la lutte dite des classes » et « le cours du Brent » à Rotterdam. »

 

Pierre Chaunu (né à Belleville (Meuse) en 1923 – décédé à Caen en 2009) Professeur d'histoire moderne à la Sorbonne.

 

« Pauvres et riches, sages et fols,

Prêtres et laiz [laïcs], nobles et chiches

Petits et grands et beaux et laids

Quiconque meurt, meurt à douleur

Et meure Pâris ou meure Hélène

Mort saisit sans exception. »

 

 

FRANÇOIS VILLON (né à Paris en 1431 – disparu en 1463)

 

 

ENVOI :

 

Le docteur Thomas Efthymiou est issu d’une famille grecque, chassée par les Turcs de sa Thrace orientale familiale après la première guerre mondiale.

La famille vint se réfugier à Paris dans les années 20.

(cf. : Thomas Efthymiou, « Une mémoire grecque de Paris » Site : clic)

Il devint médecin des hôpitaux.

Il est maintenant Président de la Communauté hellénique de Paris et des environs.

Reconnaissant les travaux inestimables de Jacqueline de Romilly sur les écrits en grec ancien, sur Alcibiade, Thucydide, Périclès, la démocratie athénienne, Efthymiou s’oppose pourtant à elle, sur un point majeur :

o       Pour Jacqueline de Romilly, le grec ancien est une langue morte, que l’on peut bien lire à la façon d’Erasme.

o       Alors que pour Thomas Efthymiou, le grec est une langue toujours vivante depuis 3000 ans. Et c’est lui qui a raison.

o       La langue d’Homère est la même langue que le grec d’aujourd’hui. Si certaines lettres, certains sons, certains mots ont changé, si certaines voyelles ou anciennes diphtongues inclinent vers le son « i », il ne s’agit que de « modifications », et même plus souvent phonologiques qu’orthographiques : Le fonds de la grammaire est le même ; le fonds du vocabulaire est le même.

Oui, mais la religion, elle, n’est plus la même, et elle en a même vu beaucoup passer  !

 

___________

 

 

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INTRODUCTION

 

Le concept géographique de « Grèce » est à entendre ici d’abord au sens de « Monde Hellénistique » tel qu’il existait lors de la naissance du christianisme :

C’est à dire tout l’ensemble du monde égéen et sa périphérie - principalement vers l’Est, l’Ouest, et le Sud, jusqu’à - bien sûr - la plus grande ville du monde d’alors, c’est-à-dire « Alexandrie d’Égypte ».

Disons d’emblée que, pour la Grèce qui avait déjà connu de formidables métamorphoses lors de ses premières rencontres avec l’Égypte, aux IX, VIII, VII, VI, et V émes siècles, jusqu’à l’apparition de la philosophie, du théâtre, et de la démocratie (Cf. sur ce sujet sur ce même site : « Entre justice divine et médecine d’Etat …: clic » et « La responsabilité au V ème siècle athénien:clic»).

Il s’agira, avec l’apparition du christianisme, d’une nouvelle et formidable « explosion mentale » - même si elle fut de lente germination - mais non sans continuité avec les domaines sus-énoncés, et ce qu’ils ont à voir avec « le chiffre « 3 »[4].

 

Elle marquera profondément les millénaires suivants, sous la forme de nouvelles religions – par pans, ou par entiers.

Et il n’est pas jusqu’aux velléités profanes des dites « déclarations des droits de l’homme » « - de cet « Homme » si difficile à définir – peut-être de plus en plus – qui ne lui en doivent une forte part [5]

 

Ce fil conducteur pourra servir d’éclairage à tout le texte qui suit.

Les dieux de la Grèce, les héros mythiques, étaient déjà subsumés pour les grecs en une divinité suprême et unique – répondant au nom de « Zeus-Dios ».

Avec le christianisme, il deviendra : « Un, triple et d’une seule nature (« homo-ousios »).

La grande originalité de cette nouvelle conjugaison - qui emprunte son essentiel aux formulations égyptiennes – « Rè-Atoum-Amon, Isis, Osiris et Horus, Seth et Nephtys, Anubis, Maât », etc., comme on l’a vu dans le premier des 2 articles ci-dessus référencés, est de ne pas reconnaître - comme on pourrait l’attendre, et comme toute la tendresse égyptienne y était parvenue - « la symbolique divine du chiffre « 3 » sous la forme « du père, de la mère et de l’enfant », mais sous la forme « du Père, du Fils et du Saint Esprit [6].

 

 

Des réflexions multiples nous viennent immédiatement à l’esprit :

Ø      D ‘abord un rapprochement avec les croyances que l’on retrouvait encore il y a peu, chez les peuples touaregs (de même « génétique » que les égyptiens du « Delta » et les peuples dits « imazighen » ou « berbères ») que toute fertilisation d’une femme est l’œuvre d’un « Esprit » - car pour faire apparaître la vie, l’acte sexuel n’y suffit pas[7].

Ø      Ensuite que la « magicienne  Isis » est devenue « madone » et même « Maria».

Ø      Ensuite – contrairement à ce que l’on aurait pu attendre – et ceux qui s’y trompent sont encore légions – que la féminité a disparu de la trinité divine ; ce qui ne présume en rien d’une consécration ou prévalence quelconque qu’y aurait pu recevoir une dite masculinité : La question y est pas du tout d’opposer l’homme à la femme, sinon d’interroger le sujet et sa conception en soi.

Ø      La mère n’est nullement l’égale, ni le symétrique du père.

Les langues indo-européennes n’avaient d’ailleurs pas adopté les ressemblances phonétiques et orthographiques apparues avec les langues romanes dans les mots « père » et « mère »[8].

Ø      Enfin, qu’il pourrait bien ne s ‘agir – là encore – que d’une étape, dans la longue histoire de nos humaines représentations – diverses et incessamment renouvelées : N’en verrait-on comme signe, que les efforts de constructions plus récentes, freudiennes puis lacaniennes – Lacan théorisant : « le Réel , le Symbolique, et l’Imaginaire [9] », puis le « nœud borroméen » – en s’inspirant lui-même de sciences, topologies et mathématiques qui lui étaient antérieures – toutes ces formalisations ouvrant aujourd’hui sur tant de travaux, et des plus récents, sur les « théorisations des nœuds », et sur un ensemble de découvertes sur les structures de la matière, allant des molécules d’ADN aux espaces inter ou intra galactiques, articulant inlassablement nos repérages avec un « au-delà inconnu », « au-delà » de cette « demi-perception », limitée au mieux au « de quoi » de cet « au-delà ».

 

__________

 

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1 Rencontres et évolution de la pensée grecque du point de vue du couple « ici-bas/au delà ».

 

Toute recherche spécialisée, afin de ne s’appuyer que sur des données sûres, est contrainte de faire les frais d’une vision limitée.

Une vision  « globale », est peut-être toujours impossible, si tant est que ce mot ait véritablement un sens.

On sait d’ailleurs que le mot « univers » lui-même, fort modestement, ne signifie pas « unifié » mais seulement « tourné vers le un ». (« uni-versus »)

Pour cette raison, la recherche sur la Grèce antique adopte souvent un point de vue :

Ø soit géographiquement fermé, dans lequel on décrit en un lieu déterminé, de la Crète, ou du Péloponnèse, etc., l’évolution d’un matériau précis de l’artisanat ou d’une pensée particulière au cours d’un ou plusieurs millénaires,

Ø soit statique dans le temps et l’espace, dans laquelle on s’attarde à décrire l’état achevé d’un art ou d’une pensée.

Ø Soit d’échanges entre des populations ou des continents précis, sur un sujet ponctuel, les chiffres, la poésie, etc..

Notre propos ici est de montrer les grandes lignes d’une vision tout aussi particulière, qui se dégage à partir du rassemblement de données acquises sûres, au prix d’être, elle-même aussi partielle, limitée et artificielle, mais que nous choisissons au travers un prisme intellectuel qu’il aurait été difficile de reconstruire avant les découvertes du XXème siècle: C’est le point de vue de l’observation du couple binaire « ici-bas/au delà », à ne pas confondre avec le couple « matérialisme/spiritualisme », qu’il subsumera avec le temps, mais qu’il n’est pas au départ.

Cette aperçu est limité ici

Ø Dans le temps : de –3000 Av. J.C à l’ère chrétienne, mais on pourrait aisément le prolonger jusqu’à aujourd’hui

Ø Dans l’espace : Dans une Grèce, occidentale, mais replacée au sein des grands « courants-monde » de la pensée.

De ce point de vue là, la métamorphose de la Grèce au cours de cette période a été totale, comme chacun sait. Cela a été rendu possible du fait que la Grèce n’a jamais été isolée du reste du monde,

 

Les courants de la formation de la pensée occidentale aux temps historiques : (Fait essentiel : nous omettons ici les pensées, plus fermées aux occidentaux, de l’Extrême Orient et de l’Amérique précolombienne, bien que les échanges soient avérés.):

Ø      Du IIIème millénaire au début du Ier, s’opposent presque point par point une civilisation asiatique plus ou moins héritière de Sumer (Mésopotamie) et celle des Pharaons (Égypte), avec son héritage africain.

Ø      Durant toute l’Antiquité, et jusqu’à il y a peu, l’histoire de toute cette région qui va de l’Égypte jusqu’à l’extrémité orientale du « Croissant Fertile » a été dominé par ce dipôle d’attraction ou de concurrence, aussi bien en politique que sur le plan culturel. Il faudrait aussi montrer :

o       En quoi les mots , comme ceux que nous « traduisons » par « dieux » changent ou ne changent pas, totalement ou non, de sens selon les lieux et les temps.

o       En quoi les lignes de force des pensées de ces civilisations ont évolué, soit progressivement, soit par ruptures, dans le temps.

 

1.En Mésopotamie, on écrit en cunéiformes, qui donneront naissance à l’alphabet phénicien, puis à celui du grec et du latin, puis aux alphabets européens qui sont donc

asiatiques. On compte avec le système hexadécimal, d’où nos heures de 60 minutes et nos 360 degrés[10]. L’homme prie son Dieu ou ses dieux de lui procurer son bien et ses biens dans le monde d’ici-bas. La mort représente l’horreur suprême[11] après laquelle il n’y a rien, ou rien de bon, ni aucune justice. C’est pourquoi les héros recherchent l’élixir de la jeunesse éternelle. On y décrit les souvenirs du déluge : La Bible reprendra ces vieux textes, mais deviendra « monothéiste », voire « au-delà du monothéisme », puisque le Dieu, abstrait, est imprononçable. De cette pensée asiatique, la Grèce de l’Iliade est héritière et redevable.

 

2. En Egypte, on écrit avec des hiéroglyphes. On compte avec le système décimal.

L’homme prie son Dieu ou ses dieux, mais surtout accorde son comportement sur terre en vue de son futur jugement dans l’au-delà, lequel jugement décidera de l’envoi du défunt dans un autre monde, très réel, structuré avec un Enfer et un Paradis pour l’éternité. La vie après la mort est « la vraie vie ». Pour cela le corps doit rester intact. C’est pour cela qu’on le momifie et que l’on place les momies dans des sarcophages. Avec le temps, les dieux se regroupent, et la conception de la « chose divine » devient la triade pré-chrétienne Isis - Osiris - Horus.

 

Les grands courants de la pensée grecque :

            La Grèce archaïque est asiatique, ou, si l’on veut, indo-européenne. Les influences mésopotamiennes sont prépondérantes. Mais à partir du VIème-Vème siècle l’influence égyptienne, non sans engendrer des conflits culturels, devient déterminante, et responsable du dit « miracle grec » des milésiens, dans tous les domaines de la pensée. Déjà les cosmogonies d’Hésiode, « le prophète grec », sont très proches des cosmogonies égyptiennes. Ce phénomène s’accentuera encore après les conquêtes d’Alexandre le Grand et le développement d’Alexandrie. Trois cents ans plus tard, ce milieu hellénistique recevra le message du Christianisme, synthèse multiple dont l’essentiel est structuré dans le prolongement de la pensée égyptienne, en opposition radicale avec la culture biblique de l’Ancien Testament. Au VIème siècle avant Jésus Christ, Xénophane de Colophon, « païen sceptique », dénonce dans la représentation des dieux une représentation mentale « projective » : Ainsi dira-t-il, par exemple, que « si les taureaux avaient un dieu, celui-ci aurait une apparence de taureau », etc.  Au milieu de cette période de métamorphose, Au VIème siècle, un voyageur grec en Egypte, Hérodote, note sa surprise de sa découverte que les égyptiens font tout à l’envers des grecs.

Puis, dés le Veme siècle, l’immortalité de l’âme est déjà proclamée par Platon qui a été « étudiant » en Egypte, et sa morale pré-chrétienne s’oppose radicalement à celle des matérialistes, Démocrite, et, plus tard, Epicure.

A partir de ce moment là, chez les philosophes grecs, puis dans Rome qui en héritera, on percevra toujours et clairement deux courants qui s’opposent et se radicalisent jusqu’à l’avènement du christianisme: Le courant spiritualiste platonicien, et le courant matérialiste atomistique, avec Démocrite, Epicure, Lucrèce.

On ne peut donc pas, comme le font un peu trop rapidement certains penseurs du Moyen Age (chrétiens ou musulmans) opposer « la religion » à « la philosophie », car si la religion, chrétienne ou musulmane, est une, « la philosophie », elle, comprend au moins deux parts inconciliables, dont l’une a fait le lit du christianisme[12]. Quant aux questions qui sont de l’ordre des « révélations », la philosophie de l’antiquité n’a jamais eu l’occasion de les aborder pour des raisons chronologiques.

Au VII ème siècle de notre ère, le monde arabe, pour lequel le mot « grec » au sens moderne est devenu synonyme de « chrétien », reçoit par son messager Mohammed la révélation d’une nouvelle religion qui deviendra l’Islam. Le Coran reconnaît la Torah, les Evangiles et Jésus[13]. Comme le christianisme, il affirme l’existence d’un dieu unique, mais sans trinité, du jugement dernier, de l’enfer et du paradis, et respecte de nombreux héritages orientaux antérieurs. Le croyant est ainsi « ‘abd Allah » (également le « prénom » du père du messager Mohammed)[14].  

 

Egypte

Sciences scientifiques et philosophie
ß

+ 

Religion (Osirienne)
ß

 

Grèce 1

Grèce de culture et religions indo-européennes

 

Europe ß et Asie ß

 

Grèce 2
(après le Vième siècle av. J.C.)

Ecole milésienne : Thalès, sciences scientifiques, philosophes présocratiques, etc. Puis philosophes « matérialistes » ß et « spiritualistes » ß (Platon)

Religions européennes et orientales
ß

Culte d’Isis ß

Grèce 3
(Hellénistique puis chrétienne)

Alexandrie[15]
 
ß

Alexandrie
ß

 

Cultes orientaux et européens + religion révélée (Christianisme)
ß

 

Moyen Age occidental 1

Byzance Textes de l’Antiquité conservés ß

ß
idem Europe du Sud

Byzance

ß

« Les sciences » sont des sciences religieuses

=

Christianisme
 

ß

ß

Grèce
Perse
ßß

Islam
ß

Moyen Age occidental 2

Apparition des sciences au sens moderne ß

<= 


ß

Bagdad[16]:
Dar el Hikma
ß

 

Renaissance

Ý Regards vers l’Antiquité pré-chrétienne et travaux propres. ß « Humanisme » en philosophie .

 


ß


ß

 

Epoque moderne

Sciences scientifiques (« Savants »)

Sciences religieuses

 

 

 

Légende:

En rouge ce qui est « scientifique »
Byzance

en bleu ce qui est « religieux ».

Byzance

 

Note : en suite de ce tableau[17]

 


            Souvent, les apparences changent peu, alors que déjà le fond n’est plus le même, et que se profilent à l’horizon de nouvelles conséquences: L’évangélisation de la Gaule s’est gardée d’abolir les rites gaulois, mais elle en a changé le sens.

            En réalité, une quantité gigantesque de recherches restent à faire sur la Grèce. Lorsqu’au temps de la « Renaissance européenne » nos regards se sont tournés vers l’Antiquité, dans le contexte géopolitique d’une Méditerranée divisée, la très fragile Europe cherchait à consolider son identité.

            C’est avec raison qu’elle cultiva ses racines gréco-latines, mais, hormis l’évocation d’une « Terre Sainte » créatrice aux constructions souvent légendaires, le souvenir des épopées franques, de la reprise puis de la nouvelle perte de Jérusalem à nouveau entre les mains de Mahométans mal connus (Cf. « Otia Machomete »), à part les travaux de quelques précurseurs, comme Athanasius Kircher (1601-1680) peu nombreux ou peu reconnus, elle se prit à délaisser pratiquement jusqu’au XIX ème siècle une part considérable de son héritage ou de ce qui la liait encore, au-delà des frontières d’une Europe de plus en plus étroites, à l’Asie et à l’Afrique, ou, dans le temps, d’explorer ce qui était antérieur à Homère.

            Bien plus, elle fit mine d’ignorer que Solon, Thalès, Pythagore, Platon, tenaient leur savoir de l’Egypte, alors que les grecs eux-mêmes n’avaient cessé de le proclamer. Il est probable que le mot « sophia » de la « philosophie » soit d’origine pharaonique. Il est certain que ce n’est pas un mot grec (Cf. Chanteraine : « dictionnaire étymologique de la langue grecque). C’est alors que le concept de « miracle grec » a été inventé pour expliquer l’apparition soudaine du savoir et des institutions. Pourtant, l’Egypte n’a de cessé d’être présente dans les légendes grecques, dans celle d’Œdipe en particulier, et Antigone semble bien incarner l’expression vive d’un « choc culturel ».

Dans le livre « Black Ahena », Martin Bernal va jusqu’à affirmer que le roi « Minos » de Crête était africain et que le nom du port de « Salamine » vient du sémitique : Certes, en arabe: « Salam = paix » et « mina = port », (mais il devrait y avoir 2 « m » et, en arabe, on dirait plutôt « mina es salam ») et est bien difficile d’avoir des certitudes si ponctuelles sans document authentique. Les certitudes, par contre, se jugent à l’aulne de nos vastes héritages de l’Asie et de l’Afrique dans tous les domaines. Il n’y aurait, aujourd’hui, aucune raison de se priver de les explorer.

 

 

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2. Hypothèses sur la filiation : croix d’Agadez => croix « ankh   => croix des chrétiens

 

Ce qui est possible :
        

La constellation de « la Croix du Sud », est à peu près équivalente dans l’hémisphère Sud de « l’étoile polaire » pour l’hémisphère Nord :

L’ensemble des deux matérialise à peu près l’axe Nord-Sud autour duquel tourne la terre ( ou le soleil, et tout le ciel constellé, si l’on considère que la terre est fixe )[18].

Le système aurait pu alors être investi d’une forte charge symbolique. (Cf. aussi Note 16 sur la « Divine comédie »)

 

Il y a des milliers d’années, la croix d’Agadez, dans la zone qui va du Nil au Niger, verdoyante jusqu’à il y a environ 7000 ans, aurait pu représenter le ciel quand on le regarde en direction du sud, c’est-à-dire la « constellation de la Croix du Sud », quatre étoiles qui tournent autour d’une étoile centrale, à peu près centrée sur le « Pôle Sud Céleste », appelée « Alpha Crux ».

 

L’homonymie de notre désignation (« croix ») coïncide-t-elle ici avec une relation d’origine ?

 

Il est vrai que l’aspect des constellations du ciel n’était pas exactement le même qu’aujourd’hui, mais la « mise en place » théorique des éléments restait possible de la même façon.

 

Contrairement à la périphérie du ciel qui parcourt un long chemin dans sa rotation, la « Croix du Sud » est à peu près au centre du ciel et parcourt très peu de chemin dans sa rotation. Les étoiles centrales, visibles toute l’année, étaient  appelées « les infatigables » chez les Égyptiens pharaoniques.

 

« Alpha Crux » est au centre de la croix. Les 4 autres étoiles de la constellation forment les branches de la croix.[19]

 

Quoiqu’il en soit, la structuration de l’espace selon les quatre points cardinaux a depuis longtemps occupé dans cette partie de l’Afrique une place essentielle, non seulement vitale pour l’orientation des caravanes, mais aussi pour la mise en place des concepts relatifs « à la vie et à la mort ».

 

Dans l’Égypte ancienne, le « pays des morts » était entièrement conçu « à l’ouest du Nil »n du c^té du soleil couchant.

Il y a encore quelques décennies, il était courant, en Égypte, pour désigner un défunt de dire de lui qu’il était maintenant parti « de l’autre côté du Nil »[20].

 

Cf. aussi sur la continuité culturelle « Nil-Niger » in : le journal « le Monde du 3 Avril 2010» : La langue africaine des pharaons noirs : « Un siècle après le décryptage de leur écriture, on sait désormais que l'idiome parlé par les bâtisseurs du "pays de Koush", dans l'actuel Soudan, était purement africain ».

 

Cf. aussi le numéro « hors série  N° 18, de Mars 2010 » des « Dossiers d’Archéologie » consacré à l’exposition du Louvre « Méroé  .un empire sur le Nil ».

 

S’il existe un lien de parenté entre la croix d’Agadez et la croix ankh, serait-il de fratrie ? ou de filiation ? et alors, dans quel sens ?

 

 

Carte d'une portion de la sphère céleste représentant la Croix du Sud.

 (Wikipedia)

 

croix_11

(source : http://www.agadez-niger.com/photo-80.html)

 

Les dossiers de l'Archéologie : Hors série N° 16, Mars 2009

           

 

 

Ce qui est sûr :
La croix « ankh » des Egyptiens : Elle est représentée en abondance sur tous les hiéroglyphes qui ont un rapport avec un défunt, le jugement d’Osiris ou l’au-delà.

C’est « la clé du  paradis ». Tout ici est maintenant très connu.

Cf.: les travaux de Christiane Desroches Noblecourt : livre cité en bibliographie (Cf. Christiane Desroches Noblecourt : « Le fabuleux héritage de l'Egypte  »).

 Cf. in la revue : « religions et histoire », éditions Faton, Dijon, numéro 11, novembre décembre 2006, « L’évangile de Judas » page 25 : le bas du papyrus est estampillé par une « croix ankh ».

 

 

(image source : http://membres.lycos.fr/macri/Images/Re2.jpg )

Horus tient dans sa main la « croix ankh ».

Coiffé d’une auréole de soleil, n’évoque-t-il pas la figure d’un saint tenant en sa main la clé du paradis ?

En rapprochant la religion chrétienne de la religion égyptienne, on peut d’ailleurs trouver une infinité d’autres ressemblances,

sources ou similitudes, dans les instruments de culte, les vêtements, les représentations, etc.

 

Ankh

 

 (image source : http://www.africamaat.com/IMG/jpg/Ankh.jpg)

 

Le « protecteur de vie », « l’œuf de la résurrection », a la forme exacte de la « croix ankh »

 

En français c'est le grec "sarco-phagos" qui a donné => cercueil.

Nous ne faisons donc pas ici la distinction des « égyptologues » appelant « sarcophage » ce qui est en pierre, et « cercueil » ce qui est en bois, puisque mot et fonction sont en réalité les mêmes.

Le mot a été inventé par les grecs (= « mange chair ») pour désigner cette caisse de protection du défunt, que les prêtres égyptiens au contraire mettaient toute leur application à lui éviter de dépérir. C’est d’ailleurs cette science très complexe de la momification, avec éviscérations, onctions, etc. qui fit des égyptiens les meilleurs des médecins (comme c’est déjà signalé dans l’Odyssée). Quelquefois, le sarcophage était dressé pour maintenir le défunt debout, et des trous étaient ménagés devant ses yeux pour qu’il puisse assister aux évènements du monde.

Mais en espagnol "El ataud" (= cercueil) viendrait de l'arabe "et-tâbôut" , mot à rapprocher du copte « thèbi » qui proviendrait alors sans doute de l’hébreu têbâ(t) = « boîte » (Cf. infra) :

 

COPTE

 

 

Extrait du « Dictionnaire étymologique de la langue copte » par Werner Vycichl , Edition Peeters,  Bondgenotenlaan 153 , B – 3000, LEUVEN, 1983 :

EGYPTIEN

 

 
 
D’après Jean- Pierre Guglielmi : in :  « L’Egyptien hiéroglyphique sans peine ». Janvier 2010. page 696

Editions Assimil, B.P. 25, 94431 Chennevières-sur-Marne Cedex, France.

ISBN 978-2-7005-0373-9

 

 

Soit remercié aussi le forum : « forum@thotweb.com » pour les informations suivantes :

nb anx  (prononcer "neb ankh") signifie littéralement, le posseseur de vie, ou le maître de vie

Il existe d’autres mots en moyen égyptien désignant l’objet de la protection :

DbA.t  (prononcer "djébat")

qrsw (prononcer "kérésou") , mot parfois déterminé par une branche de bois, signifiant peut-être que l'on vise ici spécifiquement les cercueils en bois.

Drw.t (prononcer "djérout")

swH.t (prononcer "soukhet"), également déterminé par une branche de bois.  De la même racine que l’œuf. 

 

On a longtemps cherché l’étymologie du mot grec « theos » qui est d’ailleurs passé en français sans changement.

L’origine de beaucoup de mots grecs n’est pas européenne et dans ce cas elle est souvent égyptienne ou sémitique.

C’est possiblement le cas du mot grec « théos », qui pourrait provenir du mot ci-dessus : « twt » désignant la momie dressée.

Le mot serait aussi dans le nom du pharaon « Tou(t)Ankh Amon » , mais aussi le dieu Thot, dont le nom est présent dans celui du pharaon Thout-mosis, (le dieu Thot + [mosé = naissance =aussi Moïse]) , mais pour Thot, on dessine le bec de l’ibis, etc.

C’est donc complexe et difficile :

Bref, « on sait d’abord qu’on ne sait pas », puis on suppose !

 

 Dans : Christian Jacq, : « Le petit Champollion illustré »

Robert Laffont, 1994.

 

Les sens anciens de « theos » correspondent parfaitement à sa conception en égyptien :

 

« Twt  : Effigie , image, statue, statuette, représenttation »

Dans : P.Grandet, B.Mathieu, Cours d’égyptien hyérogluphique

72400 La Chapelle du Bois, 2004.

 

L’analyse sémiotique pourrait donc y voir la forme d’emprunt « Tw(t)os » ou parfois « Ti(t)os » avec disparition du « t »intervocalique et adjonction du formalisme grec en « –os » déclinable.

L’emploi de la lettre théta est fréquent dans ces cas

__________

Quant au mot algonquin « Totem », le sens est parfois proche mais le pays est loin et le m est rédhibitoire.

 

GREC

 

« dictionnaire étymologique de grec de Pierre Chantraine »

 

 

Ce mot « et-tâbôut » ne provient d’aucune racine arabe et n’a pas une forme arabe, ni naturellement n’a aucune utilisation musulmane, puisque, à part quelques exceptions, les musulmans sont en principe enterrés en pleine terre :[21]

Les musulmans portent le défunt à bout de bras sur la « janiza », et le déposent, entouré d’un linceul - dont on dit quelquefois que c’est la fonction du « turban » de le représenter - en pleine terre, dans le tombeau (= « qabr »), lequel est en général dans un cimetière (« ma-qbar »).

Il y aurait donc eu plusieurs assimilations, ou une grande confusion de la part des musulmans d’Al Andalus – aussi grande que celle des grecs employant le mot « mange-chair » pour désigner « l’œuf de la résurrection dans l’autre monde » des égyptiens[22] :

Les musulmans d’Al-Andalus semblent avoir utilisé, pour désigner le cercueil chrétien, un mot hébreux signifiant « boite », mot hébreux n’ayant rien à voir avec le cercueil, puisque les hébreux n’ont jamais utilisé de cercueil.

Le mot « Tâbôut » (التابوت) figure cependant dans le Coran (Sourate طَهَ (Ta-ha), pour désigner le coffret dans lequel fut placé Moïse lorsqu’il fut abandonné sur le Nil.

Par contre, pour le « bateau de Noé », le Coran emploie le mot « foulk » (الفُلْك).

Le français, lui, utilise le mot « arche » (qui vient du latin « arca » (= boîte) pour désigner « l’Arche de Noé » aussi bien que « l’Arche d’Alliance », mais non pour désigner le « cercueil » (<= du grec « sarx-phage »).

 

Mais on parierait que nombre de francophones voient dans ces usages du mot « arche » une « sacralité » qui n’a rien à voir avec celle de la « Torah » hébraïque, du fait de « rapprochements phonétiques » propre au français et d’où l’on peut facilement inférer de « fausses étymologies » :

o       d’une part avec le mot latin « arcus » ( = « arc ») à traduire en français tantôt par « arche », comme dans « les arches d’un pont », tantôt par « arc », comme dans les « arcs de triomphe » (dont les romains étaient si friands), voire comme dans « arc-en-ciel ». D’ailleurs, du fait d’assonances sans doute, comme « l’arc-en-ciel » apparaît par temps de pluie, en sont nées des légendes autour du ciel et de Noé.

o       d’autre part par sa ressemblance avec le mot grec « archè » (qui est plutôt en général utilisé en français dans le préfixe « archéo - »), et qui signifie en grec : « principe, origine, commencement et même parfois paternité »

C’est tout le problème des « vulgates » et autres « traductions », qui, en changeant les vocabulaires, suppriment des idées, en introduisent d’autres, et finalement changent toute la perception d’un texte :

On est, ici, avec ce sujet des dits trois « monothéismes » - qui n'invoquent justement pas la même déification - en plein dans cette problématique.

Ils partagent, du fait d’emprunts et filiations partielles, certaines parts de leurs « langues, paroles, écrits, concepts », sous des vocabulaires différents, mais diffèrent en d’autres points importants pour des raisons ontologiques.

Et l’on n’en finierait pas de les recenser[23].

 

 

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Les éléments de certitude qui permettent une reconstruction  :

 

Les arguments en faveur d’éléments d’origine égyptienne dans le christianisme sont donc nombreux, mais l’élaboration d’un syncrétisme pluri-culturel est assez probable[24].

Le christianisme n’a guère retenu du vocabulaire égyptien, mais surtout du vocabulaire grec, le grec étant non seulement devenu la langue administrative de l’Égypte, mais aussi devenu langue largement partagée, sous sa forme nommée « Koïnè », dans toutes les régions hellénisées du bassin méditerranéen oriental.

Ce sont surtout les conceptions qui furent déterminantes – outre de possibles options politiques que nous n’envisagerons nullement ici :

 

Ø      La virginité de Maria ( = « aimée » en égyptien pharaonique ) qui représenterait Isis.  le mot « Maria » est un mot en « égyptien pharaonique », connu, qui signifie « aimée » (Racine « mer » = « aimer »)[25].

« Maria » est apellée « Marîam », (مَرْيَم)  dans le Coran, ce qui présente une certaine curiosité : L’histoire de « Mariam » dans le Coran  « correspond » à celle de la mère de Jésus ( appelé « ‘Aissa  bnou Mariam» : « عيِسَى آبْنُ مَرْيَم » voir longue note infra ) mais les mots arabes n’ont pas exactement les mêmes radicaux que ceux employés par les chrétiens. Dans le Coran, « عيِسَى » (« cissa ») « correspond » à « Jésus », mais n’est pas « fils de Dieu » car « Dieu n’a pas engendré et n’a pas été engendré » (Sourate 112).

Mais, pour un chrétien, Dieu ne fait que s’engendrer lui-même, ce qui n’a que de lointains rapports avec un engendrement « profane », et telle est la signification de la « « Trinité » divine.

 

Ø      Les Arabes chrétiens, parlent de «  Jésus « écrit « يَسُوع » (« Iasouc »), ce qui est donc différent du mot arabe des musulmans (« عيِسَى » (« cissa ») voir note 22 pour ce mot) , chez lesquels, enfin, « Joseph époux de Marie » n’est jamais mentionné.

Cf. le forum : http://forums.cef.fr/forum/read.php?f=5&i=22770&t=22770

 

Ø      Dans le Coran, Mariam reste vierge et est fertilisée par « une parole de lui [de Dieu] » (« bi kalimatin min hou ») (Coran, Sourate III : « la famille d’’Imran » verset 45)[26]

En grec « Maria » est un mot d’origine égyptienne, prénom courant en Egypte (= « Aimée », participe passif féminin du verbe « aimer », racine MR), devenu un prénom, fait important, devenu grammaticalement déclinable en grec.

Il y en a d’ailleurs de nombreux autres exemples, concernant les mots égyptiens adoptés par la langue grecque, au fil des ans : c’est par exemple le cas du mot « sophia » (= « la sagesse »), devenue substantif, prénom, partie du mot composé « philo-sophia », etc. (NB : peut-être aussi à l’origine du mot arabe « soufi » : origine discutée)

Mais les mots grecs transcrivant l’hébreux ou l’araméen sont restés indéclinables, comme « Abraam », « amèn », Dauid », « rabbi », « Iakôb », « Israèl », « Iôsèf ». 

Or indiscutablement, on rencontre dans les textes grecs que nous possédons des Evangiles, des cas où « Mariam » apparaît comme prénom, avec le même sens que « Maria », (cas peut-être moins nombreux que « Maria », mais ici ce n’est pas le nombre qui importe), mais alors « Mariam » reste grammaticalement indéclinable, alors que l’emploi de « Maria » est déclinable.

On ajoutera que « Mariam » n’a strictement aucune signification en hébreux, (ni en arabe), ce qui est contraire aux habitudes hébraïques (et arabes) : Exemple : « Iakôb = Il vient après » (prénom en général donné du fait de l’ordre des naissances) etc.

Ceci incite à supposer des aller-retours ou des croisements phonologiques et/ou orthographiques, voire peut-être sémantiques, concernant la représentation d’une figure féminine certes emplie de mystères.

N’oublions pas d’ailleurs, fait essentiel, que la première écriture des Evangiles est très tardive par rapport à la vie de Jésus.

En conclusion, il reste que, « la judaïté » ayant toujours été, jusqu’à aujourd’hui, un caractère « identitaire » exclusivement transmis par la mère (les rares conversions n’ayant de caractère que religieux, et non pas « identitaire »), indépendamment de toute autre considération associée ou non, la judaïté d’un « Jésus fils de Maria » paraît dans ces conditions difficilement imaginable, et d’ailleurs jamais revendiqué par les judaïsant.

 

Chez les chrétiens arabophones, c’est le mot « Maria » - conservé en Egypte par le fait des coptes - qui a été conservé comme prénom chrétien, jusqu’à aujourd’hui, et jamais « Mariam » :

 

Ainsi l’une des épouses du prophète Mohammed, chrétienne, est toujours restée nommée « Maria la copte ». Elle fut d’ailleurs la mère du seul fils que n’ait jamais eu le prophète, et qu’il prénomma : « Ibrahim », indiquant sans doute, par ce choix, son désir de conjonction des trois religions appelées, dans le Coran », «  Religions du Livre », le désir du prophète ayant toujours été, en définitive, un retour vers ce qu’il estimait être la pureté de la religion d’ « Abraham » lequel est, dans le Coran, qualifié de « hanif, mouslim », que l’on pourrait traduire par « monothéiste, musulman » [27].

On n’oubliera pas ici que le mot « musulman » est le participe passif de la IVème forme de la racine « salama » = « être en paix » et signifie : « soumis, pacifié, converti ».

 

Ø      « Myriam » est un prénom rattaché à la même famille linguistique, encore différent de « Maria » et de « Mariam ».

 

Les chrétiens sont appelés en arabe « nasrani », mot qui pourrait bien dériver davantage de « nasser » = « sauveur » que de Nazareth.

 

Comme Jésus, tous les pharaons étaient réputés avoir eu un « père divin » et « une mère charnelle »[28] .

Même Alexandre le grand quand il fut déclaré pharaon fit valoir que son vrai père n'était pas Philippe de Macédoine mais Dieu.

« JésusHorus » représenterait ainsi le « dernier pharaon »", mais dont le royaume - perdu sur terre après l'invasion romaine - n’aurait conservé que le domaine céleste.

 

Dans ces conditions, on pourrait aller jusqu’à découvrir dans ce qu’il est coutume d’appeler « le message » de Jésus, mais qui est plutôt une « élégie », une interprétation un peu différente de celle qu’en donne habituellement l’Eglise :

L’originalité que soulignerait l’irruption de Jésus sur terre, ne tiendrait plus dans « l’incarnation » d’un « dieu fait homme », ou d’une quelconque de ses révélations terrestres, qui en réalité n’aurait rien apporté d’entièrement nouveau : car de tout cela, beaucoup d’hommes, chacun avec sa culture - les pharaons en particulier - en ont toujours eu, à divers degrés, le sentiment, depuis des milliers d ‘années.

Mais au contraire le message serait celui de la « désincarnation », de la fin d’une période d’incarnation humaine de la déité, de l’effondrement d’un règne divin sur terre, au profit d’une remontée céleste – lieu de béatitude - comme on peut le comprendre d’ailleurs dans maints passage des Evangiles.

Là résiderait aussi la signification de l’admonestation qui sera rédigée peu après sous le nom « d’apocalypse » ( « dévoilement »).

On ne saurait dire qu’une telle interprétation puisse être exclue ; bien au contraire, elle semble assez bien en accord avec le sentiment d’immédiateté qu’avaient les premiers chrétiens des évènements attendus auxquels ils se préparaient concrètement.

 

[Entre le dernier pharaon détrôné par les perses (Cambyse) et Gamal abd el Nasser, l'Égypte durant environ 2600 ans n'avait plus jamais été dirigée par un égyptien.

Mais, même après Alexandre le Grand, les Ptolémées de la dynastie grecque étaient encore pharaons . La dernière représentante de cette dynastie fut Cléopâtre VII ]

 

Dans ces conditions il serait alors concevable que le christianisme se soit développé particulièrement à Alexandrie - mais pas seulement.

 

Devant la difficulté qu'ont eu les premiers chrétiens à traduire un statut divin inconnu des grecs, on ne peut qu’émettre des hypothèses sur l’étymologie du mot « Jésus » :

 

Que l’origine d’un mot aussi souvent prononcé, soit si mal connue peut surprendre :

On étonnera moins lorsque l’on comprendra le poids de nos » pré-supposés » et « pré-jugés », à la lecture de cette page ci-dessous datant la « Création du monde » en l’an 4963 Avant Jésus Christ, enseignée très officiellement en France à la fin du XIX ème siècle.

Quelques soient nos efforts pour tendre à nous en débarrasser, l’importance du poids de nos présupposés est-elle vraiment moindre aujourd’hui ?

La seule « prise de conscience » de ce qu’il en a été, mériterait en elle-même que l’on connût un peu l’archéologie :

 

 

Rendons tout de même ce qui lui est du à Buffon qui donnait pour age de la Terre 75000 ans dès 1778 !

 

 

 

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Etymologie du mot « Jésus » : le christianisme s’est construit en grec [29].

 

Précautions sur les étymologies : Les poids du son et du signe dans le sens inféré d'un mot.

 

Il n’y a rien de plus trompeur en matière d'étymologie que les sons.

C’est d’ailleurs là un sujet très profond sur « Le son et le sens » pour lequel je renvoie la lectrice ou le lecteur au petit ouvrage qui a pour titre « Six leçons sur le son et le sens » du linguiste russe  « Roman Jakobson (1896-1982»

 

J’espère pouvoir développer ce sujet dans un encart : Quelques voies linguistiques à explorer car c’est un important sujet concernant :

1 Toutes les communications inter-humaines (orales et sonores – ou écrites (où les quiproquos sont parfois révélés par des fautes d’orthographes, alors que d’autres fautes – ou les mêmes - peuvent être sans significations) ;

2 Abondamment toutes les consultations médicales – dont le public ignore à bon droit le jargon spécialisé et parle avec ses mots à lui;

3 Et a fortiori une consultation de psychiatrie – la maladie psychique (et non pas mentale ici) reposant souvent sur une erreur de compréhension d’un mot entendu. Finalement , le praticien doit alors connaître trois définitions (trois sens) de chaque mot utilisé dans l’échange verbal :

1        Celui qui est utilisé par le locuteur ;

2        Le sien propre de celui qui l'entend, toujours limité mais qui conditionne sa réception de ce qu’il entend et ses propres associations;

3        Celui, officiel, de la langue commune de référence.

A différents degrés, cette complication intervient dans tous les échanges verbaux, oraux ou écrits.

 

Par le son :

Le rapprochement spontané des sons fait par un auditeur, pour dire l’origine des mots qu'il entend, est ce qu’on appelle l’étymologie populaire.

Cette forme de pensée immédiate n’est pas sans intérêt, et dévoile une partie du contenu psychique de celui qui la forme, etc. 

Cependant elle aboutit à une déduction erronée.

 

Un exemple typique que chacun comprendra tout de suite est celui de la vieille expression française « remède de bonne fame » - qui va peut-être disparaître parce qu’elle révolte, bien à tort, les féministes ignorants.

Il me semble avoir lu l’explication de l’origine de l’expression chez Hieronimo Cardano (Jérome Cardan, 1501-1576) mais peu importe ici.

Le fait est que beaucoup de gens croient que l’expression s’écrirait « remède de bonne femme » et qu’elle serait  péjorative à la fois pour la femme et pour le remède. Il n’y a d’ailleurs rien d’objectivement méprisant dans un tel énoncé, écrit et compris de cette façon, ce qui prouve une fois de plus combien que le sens de ce que l’on dit est contextuel.

En réalité il n’est pas question de femme dans cet énoncé : L'expression « bonne fame » vient du latin « Bona fama » et signifie « bonne rumeur, bomme réputation » Le sens est donc louangeur.

Le mot « fama » signifie « rumeur » en latin et vient du verbe latin bien connu « fatuor, fati » qui signifie « parler » et ce verbe a donné aussi en français les mots : 

- « En-fant  »  (avec le préfixe « in » dans le sens d’une négation : Le sens est donc  = qui ne parle pas - encore) ;

- « in-fatué » (avec « in » dans le sens de «  à l’intérieur de » : = gonflé de paroles) ;

- « fameux » (adjectif laudatif dans le même sens que « bona fama ») etc.

 

 

Par le sens et sa graphie :

Dans le présent contexte de ma page, ici, à l’inverse des étymologies populaires, je pourrais citer des formes usant de l’étymologie authentique et savante, mais non perceptible à l’oreille en français , qui dérivent des mots « Zdeus » en grec (ou « deus » en latin) et à l’origine du mot « dieu » en français, qui signifie « lumière » dans les langues indo-européennes.

 

[ Incidemment, remarquons que si on voulait traduire en langue arabe, par le sens, le mot « dieu » des langues européennes, il faudrait le traduire par « En-nour » , mot qui signifie « la lumière » en arabe et que l’on retrouve d’ailleurs dans de nombreux prénoms arabes comme nour, anouar ou noura au féminin.

Notons que les Coptes invoquent le dieu du christianisme sous le nom d’Allah – lequel mot est bien antérieur à l’islam (cf. infra) et correspond à la fonction.]

 

Ainsi :

- « Ju-piter" est composé de « Zdeus-pater » et signifie « dieu-père » ;

- Le prénom « Denys, ou Denis »  vient du nom du dieu grec « Dionysos » (nom d’un dieu qui a comme équivalent latin le dieu « Bacchus ») et ce nom du dieu grec « Diôn-ys-os » signifie mot à mot : « fils des dieux » car « Diôn » est le génitif pluriel de « Zdeus » + « ys » est la forme contractée « us » de « uios » qui signifie « fils » + enfin la désinence finale « os » est celle de la forme nominale substantivée et déclinable du mot, que j’indique ici au nominatif ;

- Le mot français « jour » a suivi dans le temps l’évolution phonétique normale du mot latin « dies » qui signifie également jour.

 

Il faut donc être prudent pour affirmer une étymologie, et tant qu’on ne détient pas les traces matérielles de toutes les étapes de la transmission d'un mot, on pourra toujours mettre en doute l’origine d’un mot : La lectrice ou le lecteur pourront donc se savoir libres de contrôler par eux-mêmes tout ce qui est énoncé ici – et qui est avanc é ici au titre de proposition.

_____________________  

 

Confrontations : Toutes les hypothèses étymologiques énoncées ci-dessous pourraient (peut-être !) intéresser des linguistes amoureux de leur science et - qui sait ? - faire avancer celle-ci dans des directions inattendues. Mon travail peut être confirmé ou réfuté.

Du fait de mes carences, je n’étudie ci dessous à peu près que l’évolution du système syllabique grec et dans celui-ci l'évolution des consonnes, du è, et des semi-consonnes Yod et Digamma, et le fait que le mot est déclinable.

Il faudrait aussi étudier la question des interférences locales au moment de l’apparition du mot, copte, araméen, etc.

Non seulement on n’en a aucune trace graphique, mais de plus, on n'a aucune chance d'en retrouver un enregistrement sonore.

Dans la confrontation de mon hypothèse étymologique purement grecque, avec le partisans d’une origine hébraïque du mot, ces derniers devraient se pencher sur les possibilités d’apparition vocaliques strictes et rigoureuses dans le mot.

Or fait important, le système vocalique (des voyelles) des langues sémitiques repose sur les trois voyelle « a, i, ou », longues ou brèves, alors que le système vocalique indo-européen (grec) découle d’un système et de règles d’apparition totalement différents. Une étude établie par des savants compétents serait donc requise.

Une autre étude que je n'aborde pas du tout pourrait concerner des conclusions tirées de papyrus sur lesquels figure le mot Jésus écrit en copte.

Bibliographie pour le voyelles de l’indo-européen :

-         Ferdinand de Saussure : « Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes (1878) »

-         et d'un abord aisé bien que très riche : Meillet : « introduction à l’étude comparative des langues indo-européenne » University of Alabama Press (1964)

 [pour les difficultés de traductions ou de transcriptions, en particulier depuis ou vers les langues non transcriptibles en alphabet latin, voir la note Etymologie de 'Aissa ]

 

Sérendipité : Le présent contenu de ce paragraphe m’est apparu de façon tout à fait fortuite dans le contexte de ma recherche sur le psychisme, à moi qui ne suis nullement exigent sur le vocabulaire, du fait de ma pratique médicale dans laquelle un mot ne désigne jamais avec une infinie précision la chose dont il s’agit : L’art est compliqué.

Mais ici, le sujet est tout différent : Il est purement linguistique et les lois de la linguistiques sont totalement rigoureuses : Il ne s’agit plus du rapport d’un signifiant au signifié, mais de la masse du signifiant lui-même.

Ce qui manque ici dans l'histoire (un reportage audio-visuel, la compréhension linguistique des documents, etc. n’a guère existé avant les XIX et XX èmes siècles.

J’appelle de mes vœux des confrontations multidisciplinaires sérieuses.

Ce sujet m’est apparu comme par hasard, par sérendipité (= découverte grâce au hasard, mais apparue à une personne déjà éveillée au sujet, c'est pourquoi elle a pu être fertile)

Les étymologies n’ont pas pour but de changer des croyances pour celui à qui elles sont salutaires.

Mais rien n’empêche d’affiner ces filiations lexicales, de découvrir avec plus de précisions les ADN de la sémiotique, les « imala(s) » de la phonétique orientale, etc.

(On a bien découvert que le V latin du Vésuve, écrit indifféremment comme un U, se prononçait W - qui n’existait pas dans l’alphabet – grâce à sa correspondance écrite en grec Οὐεσούιος)

Tout particulièrement ici interviennent aussi peut-être : la translittération des hiéroglyphes, puis de la langue copte, avec l’alphabet grec selon des correspondances et l’ajout de lettres que je ne connais pas, l’ajout de translittération de phonèmes égyptiens et orientaux qui n’existaient pas dans les langues européennes (le phénomène exactement inverse de celui qui a permis aux grecs et aux latins d’adopter un alphabet phénicien) et mille autres possibilités de codages puisque c’est en définitive la moitié visible de la langue (à l’écrit comme à l’oral)  l’autre moitié, inapparente étant son contenu, le message.

Il n’en reste pas moins que je pense avoir frayé une piste, et m’est apparu en particulier frappante la différence entre le « iésou’ » copte et le « ‘aïssa » du Coran apparus à sept siècles de distance – probablement en raison de la volonté d’apporter une signification différente à la représentation du nom du fils de Mariam ; mais l’un et l’autre mots sont écrits aujourd’hui avec l’alphabet arabe, lequel n’avait aucune présence dans le Delta du Nil à l’époque hellénistique.

 

En grec, « jésus » s’est toujours dit « Íησο˜υς » « Ièsoûs »

Le dictionnaire étymologique du grec, du père N. P. Andrioti, 1990, Thessalonique, cite le mot « Ièsuitis », = « jésuite », construit à partir de « Ièsous », mais ne traite pas du mot « Ièsous ».[30]

 

Pourtant, il nous semble bien possible que le mot « Jés-us » soit un mot grec forgé et unique, composé à partir de « Zeus–uios [31]» => « Iès-oûs » = « Dieu-fils » - mot qui en concrétise le sens, de la façon la plus simple, au sein d’une communauté pluri-ethnique hellénisée. L’hypothèse mériterait bien une recherche, puisque l’origine du mot « Jésus » n’a encore jamais été indiquée ou prouvée sérieusement :

 

En grec, les noms empruntés à l’Hébreux ou à l’araméen sont indéclinables, à l’inverse des mots grecs courants.

Mais, le cas du mot « Ièsous » est particulier : Il se décline, mais de manière plus simplifiée que le grec classique, mais moins que le grec contemporain, lequel a encore perdu le cas du datif et la marque « » de l’accusatif, ne conservant pour ce type de déclinaisons en « - ous » que le « » du nominatif comme on le voit sur ce tableau :

 

Cas

 

Grec actuel

nominatif 

Ièsoûs 

- oûs

vocatif 

Ièsoû

- oû

génitif

Ièsoû 

- oû

datif

Ièsoû

Cas disparu

accusatif

Ièsoûn

- oû

 

[nb : la place de l’accent d’intensité est ici respectée, mais on ne peut pas avec un clavier français mettre d’accent grave sur le « u ». De toutes façons, tous les accents ont aujourd’hui une prononciation équivalente, ayant perdu les caractéristique tonales qu’ils avaient dans l’antiquité].

 

Ainsi notre recherche se poursuit, sans en cacher les difficultés :

La religion chrétienne diffère incontestablement des religions de l’Égypte ancienne, mais lui doit beaucoup.

Il est probable qu’une grande partie du vocabulaire soit passée directement de l’égyptien ancien au Grec, tout de même que c’est l’alphabet grec qui a été adopté pour écrire couramment l’égyptien, devenu le « copte » - Le mot Égypte lui-même est passé directement de l’Egyptien au grec - et de là à l’hébreux, à l’araméen, au latin et à l’arabe., et non l’inverse

 

Il ne faut pas oublier les fonctions inégales des différentes communautés à Alexandrie durant les 300 ans de l’époque hellénistique :

Le grec a été la langue administrative durant 300 ans à une époque où les langues des égyptiens et des hébreux étaient celles de ceux qui avaient un statut de dominés, quelque en soit leur nombre.

Puis à partir de la colonisation romaine, le grec lui-même est passé au rang de langue d’une population de dominés – d’où l’influence nouvelle du latin des nouveaux conquérants, précisément au moment de l’apparition du christianisme.

 

Ainsi ce serait le mot « Christos » (= oint, embaumé) qui aurait engendré sa traduction sous la forme du mot « Messie » dont la signification (en hébreux et en arabe) est la même, et non l’inverse.

Les » chrétiens » sont d’ailleurs littéralement « les partisans de celui qui est « oint ». Ce parti prendra le non de « christianisme ».

 

Comme nous allons le comprendre (infra) le mot « chrétien » pourrait être ainsi rattaché directement à « l’embaumement du corps du défunt », en tant qu « pratique religieuse égyptienne ».

o       Même le mot « extrême onction » lui-même, ultime sacrement précédant de peu la mort, chez les chrétiens, révèlerait ainsi aussi sa provenance originelle, en tant que « geste rituel », devenu réduit à une pratique devenue minimale, dont il ne resterait guère que la fonction du symbole.

o       On aurait sans doute aussi peu de difficultés à y rattacher « l’onction du Saint Chrême » (de même étymologie que christos, cf. infra), qui consacrait en France la fonction royale en la liant symboliquement à Dieu. Par la voie sacrée du christianisme, le roi de France avait en cela quelque chose de la fonction de « pharaon » sur terre.

 

La plupart des mots du christianisme – même apparus plus tard - n’ont d’ailleurs pas d’équivalent dans le judaïsme, car ne correspondant pas à l’esprit du judaïsme si différent : Ainsi en va-t-il du mot « catholicos » (= universel) etc [32].

 

Þ    Rappelons que « l’universalisme »[33] a toujours été une notion totalement rejetée par le judaïsme, jusqu’à aujourd’hui, comme auparavant par toutes les tribus mésopotamiennes : le nom du dieu de la tribu devait être soigneusement caché à celui qui pouvait devenir un rival potentiel, afin qu’il ne puisse, en implorant le même dieu, en tirer aide et assistance. Le dieu suivait les déplacements de la tribu dans un petit nuage bienfaisant. Tous les bienfaits du dieu sont terrestres.

Þ    C’est en faisant passer les tribus arabes d’une conception tribale, à une conception « universaliste », que le messager Mohammed a fait passer les Arabes de la « jahiliyya » (= ignorance ») à la « hadâra » (= « civilisation, sédentarisation, urbanisation »). Le passage des valeurs universelles, particulièrement fondées sur l’idée de justice, est congruent avec la reconnaissance d’un Dieu unique.

Þ    L’islam partage avec le christianisme la croyance en l’unicité d’un Dieu de justice universelle, situé dans l ‘au-delà, maître des mondes, décidant du destin des défunts vers l’Enfer ou le Paradis.

Þ    Il partage, avec le judaïsme, la non-représentation de Dieu (=> d’où l’abondance des calligraphies), et une inconnue dans les nominations de Dieu, c’est pourquoi il n’y a que 99 noms divins, le 100 ème restant inaccessible aux hommes.

Þ    La représentation figurée du Dieu chrétien et des personnages (« Saints » particulièrement), a été tantôt libre, comme dans les représentations des cultes égyptiens, sous forme de sculptures et/ou d’images (« icônes »), tantôt prohibée, ce qui engendra d’importants déchirements au sein du christianisme.

 

Þ    On rappellera des questions importantes de vocabulaire :

  1. Pour le judaïsme le nom de Dieu est composé des deux « semi-consonnes, semi-voyelles » imprononçables « YW ».
  2. Dans les langues européennes, le nom du Dieu des chrétiens (avant le christianisme, il y avait de nombreux dieux et noms de dieux en Europe) est le dérivé des mots, grec : Zeus-Dios et latin : Deus-Dei (de la même racine que le latin « dies-diei » qui a donné en français le mot « jour » (aussi éloignée que puisse en paraître une lecture trop superficielle ) et en espagnol « dia ».
  3. En arabe, le nom de la divinité (« ila ») devenue unique, a été d’abord « Allat » ( au féminin), puis « Allah » (au masculin). C’est sous cette forme que les arabophones chrétiens prient leur Dieu, le mot « Dieu » ne faisant évidemment pas partie du vocabulaire des langues sémitiques. C’est une question de sémantique, ce qui ne veut pas dire sans signification ni conséquences mentales (l’étude des « signifiants » qui entrent dans la composition du mot Allah a fait l’objet, depuis le Moyen Age, de très nombreuses études savantes) 

________

 

Quant au mot «Jésus », il pourrait bien signifier tout simplement « Dieu-fils » , ce qui est la fonction de sa représentation. Ce serait alors un mot composé :

En grec, comme en latin, comme en français, on peut dire :

Ø      « Dieu-fils », qui est une sorte de « partition » d’un Dieu – d’une seule substance (= homo-ousios »)

Ø      ou « fils de Dieu », qui introduit un génitif et même un « engendrement ». Le sens est donc un peu différent.

 

C’est sous cette seconde forme que le concept est le plus souvent exprimé par l’Église romaine (« Filius Dei ») (« fils de Dieu »), même si elle introduit une légère différence par rapport à la première forme qui est celle d’un mot composé qui exprime mieux que le fils est de même substance que le père, c’est à dire un seul dieu en trois personnes.

 

D’une certaine façon, par rapport à cette première étymologie, le Filius Dei est un contre sens puisqu’il exprime une idée d'engendrement qui n'est pas contenu dans le mot-composé, , plus plausible étymologiquement, mais moins concret pour un esprit humain.

 

C’est peut-être l’éternelle règle de la prévalence de la « lectio difficilior », si chère aux étymologistes, qu’il faudrait appliquer ici.

Sous la forme d’un engendrement d’ailleurs, celui-ci se déroulerait dans un cadre moins divin que dans le cas d’Horus, puisque Maria n’a aucun statut de divinité, contrairement à Isis, et que les « trois substances » de la divinité unique deviennent dans le christianisme « Le Père, le fils et le Saint Esprit » au lieu qu’existât en Égypte la triade « Isis Osiris et Horus », même si le mystère y reste entier dans les deux cas – d’un enfantement sans rapport sexuel.

 

Enfin, on ne trouve aucun mot dans les langues sémitiques ou égyptien pharaoniques qui ressemblent à jésus, ni par le sens ni par le son.

Pour le sens et le son, il existe par contre en grec le mot Dionysos (Dion-ys-os) et il n’est pas impossible que le mot Ies-us lui-même ait existé plus tôt.

Dionysos (qui en français est devenu Denis) signifie « fils des dieux » et se décompose en :

  1. Diôn  (Διων)  qui est le génitif pluriel de Zdeus (Ζευς)
  2. + Ys (υς) qui est la forme Us (υς) abrégée de Uios (υιος) qui signifie fils
  3. + le suffixe os (ος)de la déclinaison.

 

Ainsi de Dionysos à Jésus, il y a 2 différence essentielles :

1)      Le passage de Diôn, génitif pluriel à Zdeus, nominatif singulier qui traduit le monothéisme,

2)      2) et le nominatif à la place du génitif qui supprime l'engendrement.

 

Même adopté dans les conciles, on comprend que « l’engendrement » ait pu être contesté, discuté d’innombrables façons, par plusieurs monothéismes purs, et en particulier que ce vocabulaire oppose toujours les chrétiens aux musulmans, qui voient en « ‘Aissa » (correspondant de « Jésus ») un simple prophète, tout en reconnaissant la virginité de « Mariam » (correspondante de « Maria ») et « l’intervention fécondante du Saint Esprit ».

On pourrait même remarquer que la description coranique implique un « miracle » dont le champ du déroulement est véritablement entièrement terrestre, là où le « christianisme premier » concevait encore une représentation divine - et en ce sens fondamentalement étrangère à toute velléité de tentative d’explication scientifique du « miracle ».

 

Pourtant, la forme « Dieu-fils » nous semble correspondre plus directement à notre étymologie supposée que l’évolution phonologique de « Dios » - au génitif – qui nous semblerait moins probable, à la fois pour le sens, et en raison de la difficulté du passage phonétique de « » à « η », mais une conclusion définitive nécessiterait de très bien connaître le parler du lieu et de l’époque ou de trouver des documents irréfutables.

 

1° : La première partie du mot serait donc « Zeus » (au nominatif), (« Dios » au génitif) : c’est en grec homérique, classique, la divinité solaire du jour et de la lumière.

 

L’origine en est « Dyos » - avec un « Yod » - dérivée du sanscrit.

Le grec ancien prononçait « ZDEUS – DIOS », ce qui le rapprocherait semble-t-il du mot « MAZDA », par le son et pour le sens, avec une même origine lointaine.

Tous ces mots seraient alors de la même famille que « DIEU et JOUR » en français, avec toujours le sens de lumière, dont l’adoration n’est pas demeurée sans conséquences essentielles dans toute notre culture (cf. vitesse indépassable de la lumière, etc.) même à côté des apports beaucoup plus tardifs – on pourrait presque dire « récents » - du christianisme.

De plus les symboles du feu et de la lumière sont bien proches ; et, comme dans le dans le mazdéisme, la valeur védique sacrée du feu, est encore très prégnante en Inde.

Cela dit, ce rapprochement n'est qu'intuition et réflexion, sans document à l'appui.

Mais le « Yod » a disparu tôt du grec [34], alors qu’il s’est maintenu en latin, et c’est pourquoi le « Dy » sanscrit ne devient que « » ou « » en grec classique, alors qu’il conserve le « I consonne », en latin.

La forme latine aurait pu soit apparaître dans le grec de la « koinè » sous domination romaine en l’époque du début du christianisme, soit même déjà auparavant comme le cas est déjà signalé par ailleurs[35].

Il conviendrait de passer en revue au moins 4 éventualités de transformations, selon que le mot d’une part reste archaïsant ou est évolué proche du grec moderne (« Zeus » => « Dias »), et d’autre part, figure soit au nominatif, soit au génitif, toutes transformations généralement phonétiques d’abord, puis, de là, orthographiques, ce qui nécessite de bonnes connaissances des transformations et écritures possibles, et d’effectuer des opérations que nous ne pouvons pas toutes détailler ici.

Nous renvoyons le lecteur à des ouvrages comme « l’évolution de la langue grecque » de Meillet, qui consacre un très long chapitre à la « koinè », mais n’étudie pas notre sujet de « Jésus » précisément. Dans les quelques lignes qui suivent, nous ne prenons en compte que la forme du nominatif et abordons le sujet tout autrement, soit en faisant évoluer le grec ancien, soit en faisant rétrograder le grec contemporain :

 

A)    En partant du grec classique : La « koinè » de l’époque hellénistique à Alexandrie et en Ionie était beaucoup plus évoluée qu’a Athènes et en Attique, longtemps plus conservateurs.

Le « u » se prononçait déjà « i » (d’où l’existence de notre lettre dénommée « i grec) et le « ei » ne diphtonguait plus, mais la confusion entre « ε » et « η » était très fréquente, dans les 2 sens. Aujourd’hui, « ei » et « η » sont prononcés « i ».

A l’époque hellénistique, et dans toute la région d’Alexandrie et de Syro-Palestine, le « η » prononcé alors encore « è », aurait bien pu correspondre à une forme intermédiaire entre le son classique de « ei », diphtongue séparant clairement, en classique, le « e » et le « i », et le son « i » d’aujourd’hui.

Notons d’ailleurs que le son « è » du « η » ancien, correspond assez bien à la « imala » en arabe (« i-mala » = mot à mot « qui penche vers le « i »), typique aujourd’hui de l’accent syro-palestinien, qui fait pencher, comme son nom l’indique, le son « a » vers le son « i », en le transformant en « é » ou « è ». (Ainsi, « médina » ( = « la ville » en arabe) est systématiquement prononcé « médiné » pour « madina »). Mais, comme souvent, les autochtones n’entendent pas leur propre accent.

Ainsi la « i-mala » est régulièrement dénoncée par les enseignants du Coran, pour corriger la mauvaise prononciation du « a », quand sa prononciation incline vers le son « i ». On distingue même alors « la grande imala » qui produit un son « é » à mi-chemin entre la son « a » et le son « i », et « la petite imala » qui produit un son « é » à mi-chemin entre le son « a » et celui de « la grande imala ».

Ainsi « Zeus » a pu devenir « Zeis » puis « Ieis », avec un « e », qui, inclinant vers le son « i », aurait pu s’écrire « η », prononcée « è » ou « é ».

La « Dzeta »(« Z ») initiale donne presque systématiquement « Y » en latin, noté « I »[36], (en raison de la présence du « Y comme semi consonne » dans l’étymologie ancienne commune au grec et au latin), ce qui est attesté par exemple dans « Iu-piter » (<= « Zeus-pater »), qui donnera régulièrement « J » en français. Ainsi pourrait s’expliquer chaque lettre de la composition «Iès-oûs » (= « Dieu-fils »). Dernier détail, si le français avait transcrit directement le grec «Iès-oûs », on devrait écrire « Jès-ous » avant un accent grave sur le « e », mais le français n’existait pas encore, et la lettre « η » n’avait pas de correspondant en latin. Le « e » latin doit donc, dans ce cas, en cette position, être prononcé et transcrit avec un accent aigu, et « Jès- » devient donc « Jés- ».

 

B)     En partant du grec moderne, et en essayant de remonter le temps, avec une autre transformation, peut-être plus simple, on devrait arriver au même résultat :

En grec contemporain, « Zeus » se dit (= « Dias »).

Notons que la nouvelle vocalisation est assez éloignée du classique, mais que par contre la nouvelle forme est plus proche du latin, et aussi du français.

En passant de l’alexandrin au grec moderne, on devrait retrouver comment la forme « Iès » de la « koinè » aurait pu évoluer vers « Dias ».

Si l’on considère toujours la « Zèta » comme équivalente au « Y » transcrit « I » en latin – la lettre « Delta » correspondant surtout à une forme plus « attique », conservatrice, savante - il ne reste qu’à expliquer le passage du « η » alexandrin à un « α » grec actuel, sorte de « i-mala » à l’envers. On n’y verrait aucune impossibilité. C’était le cas de la prononciation « ionienne » : Ainsi le royaume de « Mâda » a-t-il donné naissance aux « Mèdes », écrit avec « η ».

 

2° : La seconde partie du mot :

 

A) En partant du grec ancien, « υιος » (prononcé « uïos », dissyllabique) (= « fils ») a évolué régulièrement vers => « - υς » (« - us ») dans sa forme contractée, forme qui est largement attestée.

Par contre, elle est écrite « ους » en grec dans le mot « Íησ-ους »  et prononcée « ous » en latin.

Or, certes, si on sait qu’à l’âge classique et en Attique, le « υ » était prononcé « ou », on sait aussi, à l’inverse , que le grec contemporain prononce maintenant « ους » comme le français « us »[37], et le plus probable est que cette prononciation qui vaut maintenant pour tout le grec existait déjà dans la koïnè d’Alexandrie, laquelle était sur le plan phonétique « en avance » sur l’évolution phonétique des autres parties du monde hellénistique.

Dans ce cas, l’écriture « ους » aurait transcrit tout simplement le son de ce « - υς », forme contractée de « υιος » que nous invoquons : Il y a donc eu un « chassé-croisé phonétique » :

En grec classique comme en latin, « us » se prononçait « ous ». La conservation d’une forme « - ous » aurait pu aider à conserver au mot une prononciation classique, en le protégeant du glissement remarqué dès l’époque chrétienne, comme aujourd’hui, vers le son « is » 

Enfin encore , les deux membres de « Íης + ους » correspondent l'un et l'autre à une forme linguistique très évoluée mais aussi, proche d'une latinisante (Cf. Iu-piter = Zeus pater), en concurrence avec un forme quasi-homérique et phonétiquement très improbable « Zeus-us » ),

 

C)    En partant du grec contemporain,  pour dire « fils », « = γιός », prononcer « ios » en une seule syllabe, l’évolution normale a assimilé « υιος » et « - υς », (le « υ » se prononçant « i » dès l’époque alexandrine).

Remonter le temps n’a donc aucun intérêt, puisqu’il s’agirait de retrouver une forme contractée qui n’existe plus.

 

Résumé :

 

1 : Dieu

Sanscrit : Dieu

Grec attique (époque classique)

Grec de la koïnè (époque héllénistique)

Dyos 

Zeus - Dios – Dia    

Yiès - => Yès - ,  écrit « Íης - »   

 

Latin classique

Latin de l’Eglise

Deus – Dei – Deum ; ou forme archaïsante : « Iu - »

Ies -

           

 

2 : fils

Sanscrit : fils

Grec archaïque

Grec attique (époque classique)

Grec de la koïnè (époque héllénistique)

 

 

“υιύς”

« υιος » = « - υς » (= « fils ») 

Son « - us » écrit « - ους » , écriture rendue indispensable à partir du moment où la lettre « υ » prenait le son « ι », pour conserver le son d’origine[38].   

 

 

Latin classique

Latin de l’Eglise

 

Filius –filii - filium

Ecriture « - us » prononcé « - ous », pour trancrire le son « ous » du grec.

 

           

3 : Dieu-fils

 

(correspondant à « Horus » des égyptiens)

Traduction du concept divin, et non transcription phonétique du mot.

Grec de l’époque héllénistique

 

Íησ-ους (« Iès-ous ») prononcé « Iès-us »   

 

 

Latin de l’Eglise

Français

« Iesus »                                        

« Jésus »

 

 

 

La « koinè » parlée à Alexandrie était un grec très évolué par rapport à la langue conservatrice de l’Attique.

L’étude des voyelles n’est pas aisée mais pourrait aller plus loin encore dans notre sens : Dans la « koinè », « α » laissait souvent place à « η »[39], vocalisation d’ailleurs très proche de « l’limala » actuelle des arabes en toute cette région, fait que nous avons déjà signalé.

De nouvelles connaissances dialectales – mais les variantes ont été nombreuses - ou certaines règles phonologiques assureraient peut-être nos simples suppositions.

Si on refaisait le mot en grec contemporain, la simple traduction de « Dieu-fils » donnerait : « Δίας – (γ)ιός », « Dias-(g)ios », prononcé « Yas-yos ».

Mais le mot n’existe pas puisqu’on a gardé le mot d’il y a 2000 ans, « Íησους », prononcé maintenant « Ysous ». 

 

3° : L’apport du latin

 

Quelles que soient les suppositions concernant l’existence de Jésus, virtuelle ou réelle, on s’accorde toujours pour la situer après la bataille d’Actium (en –30 A.V. J.C.) qui livra à Rome ce qu’on appela désormais l’Orient (par rapport à l’Italie, bien sûr, les continents asiatique, européen et africain, n’étant pas encore individualisés comme aujourd’hui).

Pourtant si la victoire politique, militaire et administrative fut celle de Rome, la victoire culturelle fut celle de la Grèce.

La culture grecque – reçue antérieurement de l’Egypte - gagna Rome et il y eut de multiples passages d’une langue vers l’autre. Il est d’ailleurs notable que grecs et romains n’ont jamais eu dans l’Antiquité le moindre sentiment qu’ils avaient pu partager l’héritage d’une culture commune, celle que l’on appelle aujourd’hui l’indo-européen.

Il y eut alors beaucoup d’échanges de vocabulaire, et beaucoup de mots grecs passeront dans le vocabulaire du christianisme - sans modification ou traduits.

Mais l’Orient continua à parler grec, et l’Occident à parler latin, et l’on peut dire que ce qu’on appellera beaucoup plus tard « Le Grand Schisme d’Orient » trouvera ses racines dès cette époque.

Ainsi, en résumé, le nom de « Jésus » aurait pu subir dès l’origine l’influence du parler latin, dans les deux parties de ce mot : au niveau du « Ie » et au niveau du « ous », puisque les latins prononçaient le « ü » comme « ou ».

La plupart des chercheurs avisés du 20 ème siècle semblent penser qu’on n’en saura jamais plus sur le parler d’Alexandrie ou de Palestine.

Une bonne connaissance de cette « koinè » en laquelle, nous dit-on, furent rédigés les Évangiles, de même qu’une connaissance des dialectes d’Alexandrie et/ou autres lieux ou groupes, reste donc à ce jour, dans une grande mesure, une gageure.

Retrouver des textes témoignant de la construction du mot serait essentiel, mais, à ce jour, on n’en connaît pas.

Par contre on a retrouvé – surtout en Égypte - beaucoup « d’Évangiles » dits « apocryphes », qui ne mentionnent pas le nom de Jésus.

Il est très étonnant que ces considérations semblent ne jamais avoir été prises en considération par les chercheurs modernes.

Note sur l’arabe et l’hébreux[40]

La question de l’araméen est toute autre. Elle a son importance. Mais comme nous l’avons signalé, l’araméen était nettement en recul devant le grec, et non l’inverse.

Les Evangiles ne furent pas écrits en araméen, même si on peut y rencontrer beaucoup « d’araméismes » grammaticaux.

C’est dans sa version grecque : la Septante., que même les hébreux d’Alexandrie lisaient la Torah.

 

4° : Bibliographie pour cette partie :

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     

ü     Phonétique historique du Mycénien et du grec ancien, Michel Lejeune, Ed. Klincksieck, 11 rue de Lille, Paris 1972

ü     Morphiologie historique du grec, pierre Chantraine, Ed. Klincksieck, 11 rue de Lille, Paris 1973, première édition 1945.

ü     L’indo-européen, Jean Baudry PUF collection « que sais-je » 1979.

ü     Grammaire du grec moderne, Mirambel, Ed. Maisonneuve et Larose , Paris, 1987.

ü     De nombreux ouvrages sur l’histoire des langues, grecque, latine, et la civilisation hellénistique.

 

_______________

 

Le Mot « Iesouc » des coptes, remplaçant le « s » final par la lettre gutturale « ‘aïn », lettre qui n’existe pas dans les langues européennes, reste à notre niveau inexpliqué, mais indique de toute façon que si le mot avait une origine hébraïque, cette lettre finale devrait exister dans le mot hébreux primitif proposé, puisque cette lettre existe en hébreux. Mais il n’y eut jamais, à notre connaissance aucune proposition de telle occurrence.

Notons que le copte adopta l’alphabet grec en lui ajoutant quelques signes graphiques pour transcrire des lettres n’existant pas en grec.

On signalera ici une curiosité dont on suppose qu’elle n’a eu aucune importance dans les transcriptions sémitiques du nom de « Jésus », mais qui montre à quel point la graphie est secondaire par rapport au « son » pour un locuteur au temps de sa locution : les grecs ont utilisé la lettre « » phénicienne pour transcrire leur son « è » (η), puisque l’aspiration initiale avait disparu en grec.

Cette aspiration est par contre restée plus durablement en latin, si bien que cette lettre correspond encore aujourd’hui au « H » français.

 

Beaucoup de savants s’accordent encore à soutenir que Jésus était juif.

Pourquoi ?

En conséquence de quoi – disent-ils, il doit être attendu qu’il eût un prénom juif : Mais lequel et donné par qui ? : En la réponse règne un vide absolu.

Or aucune juive ne s’est jamais prénommée « Maria ».

Et, qui plus est, « la judéité » a toujours été transmise exclusivement par la mère.

« Maria » était indiscutablement un prénom égyptien.

 

Mais – nous dit-on - les apôtres « pensaient » en araméen », tels Saint Jean, et que s’il pensait en araméen, dès lors le nom de Jésus ne peut être que celui d’un prénom juif qui reste pourtant inconnu.

Pourtant quand on pense dans une langue et écrit dans une autre, c’est le vocabulaire de cette autre que l’on emploie …

On pourrait gloser ici et se perdre en conjectures : Les sources sont inexistantes. On rappellera ici que c’est l’évolution phonétique de la même racine européenne, qui a donné « Zeus » en grec, et « Dieu » en français.

Rappelons aussi les graffitis de poisson, figure emblématique des chrétiens - « Ιχθυς » = « poisson » en grecmot dont les lettres sont les initiales de « Ιεσυς Χριστος ο Θεου Υιος Σωτήρ » = « Iesus Christos o Theou Uios Sauter » = « Jésus le Oint, Sauveur, Fils de Dieu » :

La locution est tout à fait corrélative du « dieu solaire Horus », - lui-même représenté par « pharaon sur terre » - à la fois, « fils d’Osiris », « sacré », « sauveur » et destiné à devenir à sa mort « un osiris céleste ». C’est exactement la symbolique messianique : Jésus serait alors l’ultime pharaon, d’un royaume devenu dès lors purement céleste.

A défaut de témoignage direct, l’existence terrestre réelle de Jésus reste elle même douteuse : Elle pourrait n’être que symbolique.

Ce point, qui apparaît essentiel à une certaine école d’historiens ne l’est nullement pour nous qui nous attachons surtout au contenu de la figuration et des fondements du chistianisme.

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Un autre mot, bien sûr, mérite explication : C’est « Christos » (= « oint »)[41], et qui a donné naissance au mot qui désigne tous les chrétiens et tout le christianisme.

Quelle est son origine ? Peu-elle être juive, ou plutôt égyptienne ?

Les Évangiles en parlent peu, et rarement concrètement : Jean 12 : 1-8.(« oint par l’Esprit ») ; Luc 7 : 36-50 ; Marc 14 : 3-11 ;

Mathieu - qui est sans doute le plus ancien évangélisteen : 14 :1-8 a la particularité de rapprocher l’onction de la « mise au tombeau », et donc de rapprocher l’onction de « l’embaumement égyptien permettant la conservation du corps et à l’âme du défunt de rejoindre les « Elysées ».

Le jour de Pâques est le moment de l’apogée symbolique par excellence, du renouveau : (voir fête de Cham en Nassim en Egypte - égyptien pharaonique « Chemou »)

La résurrection aura bien lieu, en effet, triomphante :

 

« La Pâque et les Azymes allaient avoir lieu dans deux jours, et les grands prêtres et les scribes cherchaient comment arrêter Jésus par ruse pour le tuer.
Car ils se disaient :" Pas en pleine fête, de peur qu'il n'y ait du tumulte parmi le peuple."
Comme il se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux, alors qu'il était à table, une femme vint, avec un flacon d'albâtre contenant un nard pur, de grand prix. Brisant le flacon, elle le lui versa sur la tête.
Or il y en eut qui s'indignèrent entre eux :"A quoi bon ce gaspillage de parfum ?
Ce parfum pouvait être vendu plus de trois cents deniers et donné aux pauvres. "Et ils la rudoyaient.
Mais Jésus dit :" Laissez-la ; pourquoi la tracassez-vous ? C'est une bonne œuvre qu'elle a accomplie sur moi.
Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous et, quand vous le voudrez, vous pourrez leur faire du bien, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours.
Elle a fait ce qui était en son pouvoir : d'avance elle a parfumé mon corps pour l'ensevelissement. »

 

In : Matthieu : 14, 1-8

 

Mais aucune de ces quelques indications n’indiquent pas à quel moment Jésus fut appelé « oint », et on voit assez mal comment il eut pu être dénommé ainsi avant de l’être.

Comme nous venons de le voir, les graffitis de poissons indiquent clairement que cette appellation existait pourtant du temps de son vivant, et pas seulement à la veille de sa mort.

Sur ce point, les Évangiles manquent de précisions chronologiques et défient souvent le « continuum temporel », ce qui serait un argument fort en faveur d’une biographie recomposée « a posteriori » non exempte d’incongruités temporelles.

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Il y a encore beaucoup d’autres questions liées à cette apparente énigme chronologique à laquelle il reste difficile d’apporter une réponse matérielle.

Une représentation, pourtant, que nous avons quotidiennement sous les yeux, devrait pouvoir apporter un peu de lumière :

Certes, nul ne saurait dire « quand et comment sont apparus les premiers calvaires et crucifix  ». Peut-être leur représentation n’est-elle pas apparue en un seul jour !

Mais elle est désormais à peu près fixée.

 

L’iconographie populaire représente « Jésus crucifié » sur une « croix particulière » - qui n’est pas la croix en « tau » des suppliciés romains, mais dont nous avons dit qu’elle dériverait probablement de la croix « Ankh » – entouré de 2 larrons dont l’un est appelé curieusement « Barrabas ».

Parfois, sur le calvaire, Jésus est entouré de deux « Maria ». (on notera la constance d’un triptyque).

Cet homme crucifié est un « christos », un « oint », un « embaumé » – ici par anticipation, représentative, selon nous, de la « momification » qui lui ouvrira dès lors les portes de la félicité éternelle.

Bref, c’est déjà un « chrétien » - le premier – ayant reçu par avance, et par précaution, le sacrement de « l’extrême onction ».

Au terme de la scène, la poitrine de Jésus est ensanglantée par la lance d’un soldat romain, qui doit lui donner le « coup de grâce » mortel ou s’assurer de sa mort, du moins en cette vie d’ici bas.

Cette iconographie frappe les esprits. Elle est facile à retenir. Elle est apte à mobiliser immédiatement une vive empathie : « Un homme doux, dont les qualités morales sont indéniables, mais se disant être un dieu, meurt en martyr comme un malfaisant, pour avoir été fidèle à sa parole ».

Longtemps alors l’histoire ne sera écrite que par les vainqueurs.

Les vaincus auront recours à une autre méthode, faite d’allusions et de représentations symboliques fortes.

On pourrait d’ailleurs dans une grande mesure étendre la forme aux évangiles.

Si cette iconographie émouvante , « désormais fixée », a de quoi surprendre, en vérité, nous pourrions, plutôt que de la rejeter, y apercevoir au contraire, et en en élargissant le champ de la représentation, une sorte de condensé abouti du drame historique qui s’est joué depuis la conquête de la Grèce par Rome en -146, de Jérusalem vers –70, et enfin de l’Egypte par Octave, après sa victoire contre Antoine et Cléopatre à la bataille navale d’Actium.

Certes, le christianisme n’est pas une religion pharaonique – et pour cause – mais il en conserve une essence.

Voici le nouveau triptyque que nous pourrions apercevoir en ces calvaires :

Ø      La croix de Jésus serait un substitut de la croix Ankh (croix de vie, clé du paradis) : Elle symbolise alors – par ses croyances - la terre d’Egypte.

Ø      Que signifie « Jés-us » ? : « Dieu-fils ». Il serait le substitut d’un pharaon martyrisé, exactement comme le fut Osiris. Ici-bas, son royaume n’est plus. Ce pharaon est aussi bien Cléopâtre : De même que tout fantasme insiste, l’histoire se répète souvent – sous des formes quelques fois plus proches qu’il n’y parait. On pourrait même dire que souvent elle s’annonce, mais on ne le sait pas.

Ø      Le soldat romain, ce serait Octave, ou son armée victorieuse, parvenus ici-bas à subjuguer l’Egypte.

Ainsi pourrions-nous remplacer, dans cet ordre, la représentation insistante de ce triptyque « Croix - Christ – Soldat romain » par : « Egypte – pharaon – Octave).

On comprendra mieux alors le succès durable de cette « mise en scène » évangélique, qui ne décrit pas un accident de parcours – d’ailleurs sans vestiges historiques – mais le socle d’un énorme bouleversement.

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Note sur le suicide de l’historien Dominique Venner devant l’autel de Notre Dame de Paris le 21 Mai 2013. [42]

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Au reste, une multitude de rites religieux, conservés jusqu’à nos jours, semblent bien issus des représentations premières :

Ø      On verrait dans la mitre des évêques, un « pschent », (coiffe des pharaons),

Ø      dans l’auréole des saints, le soleil « Ra », etc.

 

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On terminera en soulignant l’importance encore aujourd’hui en Égypte de la Fête de « Cham en Nessim », célébrée le 1er lundi après la Pâque copte, qui est aussi la fête du printemps et du renouveau, célébrée depuis 5000 ans.

C’est certainement, encore aujourd’hui, la fête la plus populaire de l’année en Egypte, même si le sens originel en est quelquefois oublié.

La tradition est de manger ce jour là des œufs de toutes les couleurs et du poisson salé, deux symboles passés tous deux dans la tradition chrétienne.

Même si les œufs sont devenus chez nous en chocolat, le symbole parle de lui-même et reste bien celui d’une éclosion.

 

Les valeurs très particulières accordées au poisson dans la symbolique chrétienne, et que, jusqu’à aujourd’hui, les égyptiens attachent à certains poissons du Nil, est développée avec beaucoup de détails dans « Isis et Osiris » de Plutarque : Le poisson du Nil avait avalé le phallus d’Osiris dont le corps est supposé avoir été coupé en morceaux par Seth.

Les autres morceaux ont étés recollés par Isis, laquelle eut ainsi un enfant d'un dieu céleste mort et sans phallus.

Christiane Desroches Noblecourt raconte, dans le livre cité infra, une anecdote survenue au cours de ses travaux à Assouan (Syène), liée au poisson « bulti » du Nil, instructive à ce propos,.

Enfin, Il est possible que la cérémonie du sacre des rois de France par « l’onction du Saint Chrême » tire de là ses origines, la forme en ayant été transmise par le christianisme.

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1.) La croix des chrétiens associée à  la passion du Christ.

Celle-ci est un symbole figuré légèrement différent de la croix des condamnés par Rome qui était une « croix en T ».

Ici, très nombreux sont maintenant les auteurs qui font dériver la « croix des chrétiens » de la « croix ankh » (« Ankh » = « Vie »).

 

JUdas 2

 

 

Au bas de « l’évangile de Judas », trouvé en Égypte dans les années 1970, trois croix, dont la croix Ankh

 

 

Cela, fait fondamental, est appuyé par l’essentiel de la construction qui reste, dans le christianisme, le même que dans l’Égypte pharaonique :

 

1.      Existence d’un au-delà après la mort

2.      lieu d’un jugement des actes terrestre

3.      enfin, sanctionnement de ceux-ci :

Ø      par une dévoration ou un enfer

Ø      ou un paradis.

 

 

D’où les rites égyptiens de momification des corps pour leur conservation, conservés dans des « sarcophages » => « cercueils ». Les cercueils se retrouveront chez les chrétiens.

Le sacrement de « l’extrême onction », dispensé au mourant juste avant sa mort, tire aussi probablement son origine de la liturgie pharaonique.

Même l’empereur Théodose le Grand (v. 346 – v. 395), abolissant le paganisme, a continué à autoriser les momifications.

On aurait vraiment tort de banaliser ces notions, en s’imaginant que de telles croyances sont universelles[43].

Outre le comportement moral des vivants, les pratiques mortuaires, exécutées d’ailleurs obligatoirement par des vivants, en découlent directement :

Les mazdéens privilégiaient le feu. En Inde a été pratiqué jusqu’à aujourd’hui l’ignition sacrée. Après la mort de leur époux à la guerre, les jeunes femmes se jetaient rituellement dans les flammes, dans une cérémonie à laquelle elles se rendaient avec un cortège monté de chevaux et d’éléphants, accompagnées de danseurs et de musiciens (Ibn Battûta).

Les sémites ont privilégié la mise en pleine terre du corps du défunt etc.…

Dans une culture, les croyances, c’est à dire les dogmes, même lorsqu’ils sont en apparence délaissés, mis entre parenthèse, demeurent comme un cadre.

Mais si le cadre est brisé, la culture s’écroule tôt ou tard. Des pièces éparses peuvent survivre un temps, plus ou moins insidieusement, que personne ne peut plus justifier, et qui apparaissent alors irrationnelles, ou incohérentes[44]… etc. 

 

2.) Quels qu’aient étés « les faits réels » aux premiers temps du christianisme, tout montre combien celui-ci est riche en charges historiques contextuelles et symboliques, qui ne s’opposent pas aux révélations sacrées, sinon, comme il arrive toujours, à certaines déformations ultérieures de l’histoire[45].

Après tout, si certaine « histoire » déclarée « officielle », dans une certaine tradition, limitée à un temps et une aire culturelle, prétend ne voir dans le christianisme que la continuité du seul « judaïsme », alors que précisément il annonce une rupture, et même un renversement en ce qui concerne d’importantes valeurs, en quoi le christianisme serait-il moins représentatif de la plus noble « déité », de se trouver avoir des correspondances particulièrement intimes avec d’autres représentations, plus anciennes, de haute moralité, tout à fait dignes de respect et d’admiration ?

Ainsi, dans le christianisme, on trouve nombre de similitudes avec des éléments qui lui sont antérieurs:

Ø Les thèmes centraux ont pu être recueillis par un « regroupement à Alexandrie[46] », des opprimés des conquêtes de Rome : Grecs (invasion de la Grèce vers -146) + Juifs (en –64, entrée de Pompée en Syrie-Palestine) ) + Egyptiens (invasion de l’Egypte par Rome en –31).

Ces trois peuples étaient très fortement représentés à Alexandrie, (devenue grecque en –331), devenue « rivale » de Rome, avant la conquête de –31 par Rome (qui prend la place des grecs), et certainement capitale culturelle et ville la plus peuplée de la méditerranée.

Mais il ne faudrait pas croire que la ville d’Alexandrie fut construite en un jour, ni qu’elle fut - comme on a souvent tendance à la présenter dans une perspective euro-centrique – fondée par Alexandre le Grand.

Elle est déjà cité par Homère 5 siècles plus tôt[47].

 

Les Évangiles font naître Jésus vers le moment de la bataille d’Actium (–30), au cours de laquelle Octave bat Antoine et Cléopâtre VII, bientôt suivie de l’invasion de l’Egypte.

Il semblerait que personne ne se soit jamais posé la question de savoir pourquoi Jésus serait né en un moment choisi, fut-ce celui-ci ou un autre.

C’est pourtant une question intéressante à considérer, tant sous un jour historique, que sous un jour liturgique, liturgie dont on sait qu’elle est particulièrement riche en faits datés, repères et célébrations.

 

Pourquoi les « Evangiles officiels » situent-ils l’œuvre de Jésus et de ses disciples en Palestine, région précisément située entre les deux zones d’influences traditionnelles de l’Egypte et de la Mésopotamie que nous avons rappelées[48]?

 

Rappelons que la Palestine était rattachée au royaume des Ptolémée depuis le partage de la succession de l’empire d’Alexandre :

 

Cf. Carte géographique et texte in Wikipedia :

 

       À l’époque classique, la langue grecque était divisée en de nombreux dialectes souvent constitutifs de l’identité d’une région (béotien, ionien, arcadien, etc.) mais lors de la période hellénistique, celle qui s'est imposée de la Méditerranée à l’Indus est la koinè issue de l’ionien-attique.

Les anciens dialectes perdurent cependant en Grèce, y compris sur les documents officiels mais partout ailleurs s'impose la koinè. C’est dans cette langue que sont rédigées les œuvres des auteurs, d’origine grecque ou non, de la période hellénistique.

Le grec dit « classique » est en fait une création de l’époque hellénistique fondée sur l’héritage athénien de l’époque classique.

Si la langue grecque s'impose, en est-il de même du mode de vie grec ? Les Grecs n’ont-ils pas été perméables à certains aspects des cultures souvent multi séculaires des pays qu'ils gouvernaient ?

Nous avons une réponse assez précise pour l’Égypte, dont la civilisation est prestigieuse même aux yeux des Grecs.

D’ailleurs les cultes égyptiens se répandent autour du bassin méditerranéen lors de cette période.

Le culte d’Isis au Ier siècle av. J.-C. est attesté en Phénicie, en Asie Mineure, en Grèce, en Cyrénaïque et en Sicile ainsi qu'à Rome.

En 70 ap. J.-C., il atteint la Gaule et la Bétique. Cette diffusion de cultes orientaux, du moins le plus souvent d’adaptations grecques de divinités orientales (Sarapis par exemple qui est le dieu Oser-Api des Égyptiens), s'effectue par des Grecs originaires d’Égypte ou des Égyptiens installés autour du bassin méditerranéen. …

 

Mais l’histoire compte aussi la bataille de Raphia, près de Gaza, en – 217 entre Ptolémée IV et Antiochos III. S’y joue, entre autres, le sort de la Palestine.

La victoire de Ptolémée IV lui permet de sauver l'Égypte et de récupérer toutes ses possessions d'Asie Mineure. La province de Syrie est conservée quelque temps, mais pour la première fois, les Lagides (Ptolémée) ont dû armer les indigènes égyptiens.¨

Raphia sera ainsi le point de départ d'une série de révoltes égyptiennes contre les Grecs : La Haute-Égypte échappera au contrôle ptolémaïque pendant une vingtaine d'années.

Des concessions seront cédées à la population égyptienne, notamment dans le domaine religieux : à partir de Raphia, la royauté ptolémaïque commence à s'égyptianniser.

Ce fut le début du déclin de l'empire lagide.

 

La fin du monde hellénistique :

La disparition du royaume Lagides d’Égypte en 30 av. J.-C., avec le suicide de sa dernière souveraine Cléopâtre, marque l’achèvement de la conquête par Rome du monde méditerranéen et clôt la période hellénistique.

Les Romains ont l’habileté de récupérer et d’utiliser à leur profit l’héritage hellénistique. Ainsi, le modèle de la cité continue son évolution, même si l’indépendance politique n’est plus possible, tandis que la langue grecque reste la langue dominante dans la partie orientale de l’Empire et cela jusqu'à l'émergence du monde musulman et de l'arabe.

La culture grecque quant à elle imprègne les élites romaines à tel point qu'une culture commune, issue du monde hellénistique avec des apports romains, s'impose dans l’Empire. Il n’en est pas de même au-delà des limites orientales de l’Empire romain.

En effet, la conquête par les Parthes de la Mésopotamie au Ier siècle av. J.-C., l’effondrement des royaumes grecs de Bactriane mettent fin à la domination politique, culturelle et économique du monde grec.

 

 

 

La Palestine était rattachée au royaume des Ptolémée depuis le partage de la succession de l’empire d’Alexandre [49]

 

Palestine - refuge, loin des tumultes et des villes en proie aux conquêtes ? Syncrétismes de plusieurs apports religieux ?.

Mais c’est en Egypte qu’émigreront Joseph et Marie pour fuir Hérode. On sait aussi que les « Evangiles dits apocryphes » sont nombreux à provenir d’Egypte (Cf. Evangile de Judas).

On constate ensuite l’installation rapide d’ermites et de monastères dans les déserts, en particulier d’Egypte.

Dans le christianisme, la fin dernière culmine avec la justice du « le jugement dernier », dont on ne peut ignorer la parenté avec le tribunal d’Osiris. (Cf. Christiane Desroches Noblecourt°).

Ø Selon l’hypothèse de cette construction il n’a peut-être pas été facile de conjoindre la très riche théogonie égyptienne devenue aussi grecque (Cf. ▬) avec le dieu unique et abstrait des hébreux (YW) qui avait crée l’univers en six jours, et dont le terrain d’intervention privilégié a toujours été le monde d’ici-bas.

Sans doute d’innombrables réductions peuvent-elles ainsi s’expliquer. Il est bien possible encore que le culte d’Isis ait porté beaucoup ombrage, progressivement et sur une très longue durée, au couple réputé mauvais de Seth et Nephtys. Mais le jugement dernier résulte maintenu.

Plus tard, l’apparition de l’islam fera apparaître une nouvelle réduction dans une théogonie céleste, qui se rapproche en certains point de celle du christianisme, et en d’autres du YW des hébreux.

Ø Aujourd’hui la population égyptienne est divisée en deux parts inégales en nombre. Tous sont appelés aujourd’hui « misrioun » car l’Egypte est appelée par le nom arabe « Misr ».

La majorité est de culture arabo-musulmane.

La minorité est « copte ». C’est le nom ancien des habitants de Ai-kuptos => Egypte, qui précédaient la conquête musulmane. Les coptes sont de langue issue de l’égyptien pharaonique et de religion chrétienne

 

On s’accorde généralement à considérer le christianisme comme un syncrétisme :

C’est certainement avec raison. N’en voudrait-on pour preuve que l’introduction du prénom de la personne de « Joseph », à qui le christianisme accorde un rôle surprenant, mais important, à côté de Maria : Ce prénom est incontestablement hébreux, et il a même fallu lui inventer une graphie en langue grecque, au prix de quelques entorses aux règles grammaticales, (en particulier concernant la finale), pour le transcrire : « Ιωεφ ».

D’autres exemples de syncrétisme sont nombreux.

Nous avons seulement voulu montrer ici que croyances, langues, dogmes fondamentaux, accomplissements essentiels et rites accessoires, sont des éléments distincts et précis, à ne pas mélanger, ne serait-ce que pour découvrir la fertilité qui résulte de la reconnaissance des différences.

 

Toutes les origines de tous les thèmes présents dans le christianisme sont évidemment encore loin d’être connues et leur gloses épuisées ; ne le seront peut-être jamais, pour plusieurs raisons, mais tous ne sont pas d’égale importance.

 

Terminons ce paragraphe en insistant sur l’évolution du statut de la langue grecque : D’abord langue des vainqueurs sous les Ptolémées, d’abord celle des maîtres, puis très simplifiée, devenue langue populaire et commune de populations très mêlées, souvent simples.

Le copte s’est alors écrit en grec, avec quelques modifications.

Ensuite, langue des vaincus par Rome – et c’est alors qu’on situe la naissance du christianisme - mais restée à la fois langue chargée de sa prestigieuse culture, et à ce titre généralement bien connue des romains cultivés, mais aussi « koïnè » commune très populaire en Orient, souvent incorrecte et malmenée, et, même la seule comprise des esclave orientaux amenés à Rome…

et à ce titre, un romain aisé pouvait feindre de l’ignorer…

C’est cette « koïnè » qui est devenue le grec contemporain : les accents de tonalité se sont déplacés ou ont disparus. Les accents d’intensité, comme partout sont apparus.

Il n’en reste pas moins que ce grec est le même, et même qu’il a acquis très tôt des richesses expressives exceptionnelles d’une langue très moderne, que la latin n’a jamais pu acquérir, pour des raisons historiques au sein des langues indo-européenne, qu’il n’est pas de notre propos d’exposer ici.

(A l’inverse, la redécouverte du « latin » vers l’Occident, de « l’indo-iranien », voire de ce que nos voisins d’outre-Rhin nomment « l’ indo-germanique », vers l’Orient, par l’archaïsme de ces langues, dont on déduit celui des conceptions de leurs locuteurs, nous autorisent à l’un de ces rares voyages dans le temps hors de portée du premier avion supersonique venu.).

 

3). La passion du Christ présente aussi des analogies avec :

1 -La passion de Socrate,  qui choisit la mort en refusant de fuir « au nom de la Justice », donnant à la Justice une valeur supérieure à celle de sa vie, sans révolte.

2 -La passion d’Osiris ( => dieu le père), juge suprême de  l’au-delà, mis en morceaux par son mauvais frère Seth. Il fut reconstitué après sa mort, mais sans son phallus, par sa sœur magicienne Isis ( => Marie), juste l’instant de concevoir, virginalement, leur enfant Horus (=> Jésus). Cette déclaration de « virginité », n’était pas rare et tous les pharaons étaient réputés être de mère charnelle et de père divin. Il faut comprendre que notre vocabulaire français ici a perdu le sens de ce symbole-là.

3 -Les passions des « opposants » à Rome, condamnés et torturés par Rome, mais crucifiés sur des « croix « en Tau » (lettre grecque « »), et non en « + », comme celle de Jésus. Ceux-ci ne sont pourtant pas des chrétiens.

Dès le début de son apparition, particulièrement mal connu, on a l’impression que le christianisme, se présente comme une religion de non-violents, faisant même parfois penser à Gandhi. Elle le restera toujours, dans la doctrine. Mais cela n’exclut pas l’éventualité d’actions isolées, comme plus tard d'actions odieuses et illégitimes.

Cf. : L’incendie de Rome, en l’an + 64 de l’ère chrétienne, au temps de Néron. L’histoire accuse Néron en invoquant « sa folie », mais sans preuve et la vérité n’est pas sûre. Néron, lui, accusait les chrétiens (Comparer avec les opposants contemporains actuels).

 

4) Rien ne semble plus étranger à une interprétation historique, au sens moderne, que le Évangiles. Il est même étonnant de voir les efforts, le temps et même les polémiques des savants occupés à chercher, par exemple, quand et comment Jésus aurait marché sur les eaux du Lac de Tibériade, multiplié les pains, etc.… A l’inverse, il serait très opportun de faire des recherches littéraires sur ces créations littéraires.

 Il semble qu’il échappe à beaucoup de savants que l’important dans les Évangiles, et dans le christianisme en général , c’est le message. Ce n’est pas la lettre.

Ces textes sont d’une grande beauté pour qui sait les apprécier, et cet aspect est important pour rassembler. Mais les mécanismes de création du texte sont une autre question.

De nombreuses réponses sont possibles, mais les recherches sur ce point sont rarissimes. Or plusieurs procédés ont pu être en œuvre.

1.      Dans l’Égypte ancienne, on pourrait dire que quelque chose comme ce qui est en général pour nous nettement classé soit dans le registre du « symbole », soit dans celui de ladite « réalité », coexiste en permanence, d’une façon même très difficile pour nous à exprimer,:
« L'écriture » ou « la confection du symbole » devient vite inséparable de « la réalisation de sa signification »  L’écrit crée:

 

Symboles

Réalisation

« description de l’au-delà

sa réalité »

 « momie

survie du corps »»

«clé du paradis

entrée au paradis »

« les mots

leurs effets »

« écritures

évènements » etc.

 

C’est pourquoi, si « une déclaration d’écriture » et ce qu’on appelle aujourd’hui « sa réalisation » sont les aspects d’une même réalité,

en ce sens, on peut dire que « Jésus fut à la fois le dernier pharaon (mais de royaume seulement céleste), et le premier chrétien ».

 

2.      Dans la Grèce ancienne, puis dans Rome, étaient à l’honneur les procédés de « mémoire artificielle », sorte de moyens mnémotechniques à grande échelle : On créait des « topoi » ou  « loci », des lieux , des images, des personnages fictifs, pour leur attribuer et organiser des scènes, des faits, en mémoriser l’apparition dans un ordre voulu, les qualifier, etc. et tout cela donnait naissance à des textes littéraires, des scènes entières, permettant de « retenir » d’autres choses que ce qui était réellement écrit. Bien sûr pour frapper la mémoire, les choix devaient faire surgir des images et des textes extra-ordinaires.

3.      Dans la tradition juive, autre chose encore donnait jour à du texte, par des procédés d’équivalences, par exemple, en remplaçant un mot de telle valeur numérique par un autre mot de même valeur numérique, etc.… « Ainsi fut réalisée l’écriture … »

4.      Ajoutons à cela qu’il ne va pas toujours de soi de dégager d’un « corpus » ce qui peut ou doit être dit – et comment, de décider entre « prosélytisme » et « hermétisme »  voulu des textes. De tous temps l’expression est restée un art difficile, et particulièrement du fait de l’oppression, comme ce fut le cas des circonstances qui accompagnèrent la construction du christianisme.

Dans cette direction-là encore d’intéressantes recherches pourraient s’orienter.

5.      Quoiqu’il en soit des divers procédés de création possibles, la lecture en est autre chose.

Or, peut-être par manque de rigueur méthodologique, on en arrive

o       tant, d’un coté, à se perdre dans les dédales d’une dimension historique dans laquelle on voudrait forcer les textes lus à rentrer, en raison de « l’a priori » que ce serait leur place, sans que l’on n’ait d’ailleurs jamais pu faire coïncider les maigres « substrata » historiques connus avec aucun des récits sacrés.

o       , que, de l’autre, à perdre totalement de vue la dimension messagère du texte.

Or l’application d’une méthodologie rigoureuse est ici fondamentale. Par exemple :

o       En « affirmant », sans preuve, que « Jésus de Nazareth parlait araméen », et, de là, en supputant au sujet de pérégrinations de Jésus en Terre Sainte, on reste, en réalité, dans le texte littéraire, qui peut bien être développé et commenté, mais ce n’est pas un travail d’historien.

o       Car on ne peut comparer d’un coté les données historiques d’un contexte assuré, avec de l’autre coté un contenu de textes, sans avoir au préalable cerné parfaitement ces textes, quant à leur auteur et quant à ce dont ils prétendent rendre compte : des faits historique, ou de représentations symboliques ?

o       La vérité historique contextuelle que l’on connaît déjà, elle, ne repose pas seulement sur des textes, car, non seulement aucun texte n’est a priori crédible, mais plus encore tous ne demandent pas à être crus ! A l’inverse, un texte dit exactement ce qui est écrit, et toute « interprétation », destinée, par exemple, à en déduire ce qui s’est passé, relève de l’analyse littéraire et non de l’analyse historique.

o       Il est essentiel de ne pas mélanger l’analyse littéraire avec l’analyse historique. Les deux analyses doivent être menées indépendamment.

o       Seuls les résultats, de l’une et de l’autre, peuvent être rassemblés, non les méthodes. D’ailleurs ce serait déjà, une attitude idéologique « a priori » que de croire que l’intention de l’auteur du texte, sauf mention dument précisée, fut celle d’un apport historique.

o       Peu importe, au temps de l’analyse littéraire, la qualité du papier. A l’inverse, dans le travail historique, peu importe le contenu du texte, seul importe son support, etc.

o       Puis si le contexte historique est avéré, et que la valeur historique du support des textes est aussi avérée, on peut alors seulement comparer les contenus. Si les contenus différent, on devient certain que le texte ne transcrit pas une vérité historique. On peut alors se demander si c’est par erreur ou à dessein.

o       Dès lors, beaucoup d’hypothèses deviennent possibles, dont aucune ne deviendra certitude avant d’en avoir considéré la preuve dans son registre propre.

o       Par exemple S.A. el Assiouty, se demandant comment se disait « sauveur » dans la (les) langue (s) du (des) compositeur(s), et faisant remarquer que « sauveur » se dit « nasser » en arabe, fait un travail de linguiste au service d’un texte littéraire. Le rassemblement des données permet alors de formuler l’hypothèse que le mot « nazaréen » aurait pu désigner d’abord une qualité, rapportée, dans une création littéraire, à un village existant ou fictif. Cette hypothèse elle-même ne change rien au « message » du texte ou à l’intention de l’auteur, qui sont en définitive les causes de son écriture.

6.      En se gardant d’une acception profane du mot, on pourrait parler ici de « magie du Verbe » :

« Au commencement était le Verbe……

à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu……

et le verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous… » 

Evangile selon Saint Jean

7.      Dans ces conditions, le mot « miracle » peut désigner non seulement « l’incompréhensible », l’inaccessible à notre raison bornée, mais plus généralement ce miracle permanent du divin, que les textes inspirés des saints apôtres tentent, à leur façon, de nous représenter.

8.      Au total, on doit distinguer d’une part « l’histoire du christianisme » faite d’événements humains qui la façonnèrent, et de l’autre, un « autre monde » en son éternité, en sa divinité, dont on ne saurait parler sans l’aide de « représentations ». L’esprit de la « science » est déjà là, mais elle est encore religieuse. A la réunion de ces deux mondes, la figure de Jésus, issue de la divinité, échappera à l’appréhension historique : « le verbe devenu chair », ce n’est en rien « la chair devenue verbe ».

 

5) Parentés  Les religions répondent chacune à leur façon aux deux tendances opposées que sont « l’évolution » et le « conservatisme ».

Le « conservatisme » peut aboutir à la survenue soudaine d’une métamorphose ou d’un rejet pur et simple.

Par contre, « l’évolution » régulière, ou par petites transformations peut préserver des ruptures.

Cette évolution peut-être « autonome » ou « influencée » par un contexte séculier. Elle peut aussi être influencée par les « autres religions », et ce dans la « synchronie » (simultanéité), ou dans la « diachronie » (au fil du temps).

Dans la synchronie, on devine les influences et les affinités.

Dans la diachronie, on évoque volontiers les « héritages ». Mais il y a aussi des phénomènes « antérogrades » : Une religion récente pourra ainsi apporter des changements de conception importants dans un religion plus ancienne, voire « parentale », de même que l’enfant peut, d’une certaine manière, apporter des vues nouvelles aux parents.

Dans le christianisme certains exemples témoignent d’évolution lente et d’emprunts, d’autres de synthèse bouleversante :

De petites transformations nous semblent notables dans les représentations des conceptions de « l’Enfer » et du « Paradis », qui ont varié au cours du temps, ne sont plus les représentations égyptiennes, et il n’est pas impossible que, parmi d’autres peut-être, certaines représentations de l’islam, religion pourtant plus récente, ait influencé, au fil du temps, l’apparition de certaines représentations chrétiennes. Notons l’importance extrême donnée dans le Coran au « feu de l’Enfer ».

Le feu était déjà apparu très péjorativement dans le « Deutéronome » de l’Ancien Testament (« Et ils marcheront à tâtons, comme des aveugles, sur de charbons ardents »), mais non dans l’ancienne Egypte.

Dans le Coran, « Iblis » (à rapprocher de « Lucifer » Cf. fait de « lumière » (solaire) comme Iblis est fait de feu) refuse de se prosterner devant « Adam » parce que, ayant été créé de « feu », il se sent supérieur à « Adam » qui n’a été créé que « d’argile ». Mais précisément, dans le Coran, le « feu » est volontiers synonyme « d’Enfer ». Il est possible que le rejet du feu, pour ceux qui l’ont fustigé, ait renforcé le rejet des religions qui l’ont adoré. L’image du feu est très présente chez les « mazdéens », elle n’y est pas péjorative : ils l’adorent.

Par contre, un bouleversement important, constituant même l’un des piliers des fondements du christianisme, peut se lire dans le dogme de la « résurrection des corps »: Il ne vient pas de l’Egypte ancienne, puisque dans la religion « osirienne » le défunt est simplement mené dans une autre vie, la « vraie vie ». C’est pour cette vie que le corps du défunt doit être préservé après la mort, en étant « momifié », puis mis dans un « sarcophage ».

Les chrétiens ont hérité de ce sentiment que le corps devait être préservé, et ont conservé l’usage du sarcophage qui est devenu, en français, le « cercueil ». Mais ce sentiment est sans doute moins intense, puisque la momification , dans sa fonction religieuse, a disparu. La fonction du cercueil est peut-être devenue plus mystérieuse et/ou abstraite.

Par contre une justification nouvelle est apparue, nécessitant un très grand miracle - dont Jésus incarna le paradigme - qui dénote un attachement beaucoup plus grand au « monde terrestre des vivants » : C’est la « résurrection de corps ».

Cette justification, qui évoque immédiatement la recherche « mésopotamienne » de l’éternité dans la vie terrestre, présentée dans « l’Ancien Testament » dans la description « genèsienne » du « Paradis terrestre », découle maintenant pour les chrétiens de l’attente de la « résurrection des corps ».

Mais de quelle nature est-elle exactement, cette « résurrection des corps » ?

Nécessite-t-elle vraiment « la conservation intacte » du corps physique après la mort, puisque l’Église parle de résurrection sous forme de « corps glorieux » ?.

 

            Parler des « trois monothéisme » est un amalgame parfaitement superficiel, car, sur terre, l’essentiel n’est pas dans l’appellation mais dans la morale qui résulte des pratiques et des croyances qui guident les comportements. Les points communs et divergences sont perceptibles dans le tableau ci-dessous, indépendamment du poids de la valeur que chacun accorde à chaque point.

            Selon les critères retenus et l’échelle de l’observation, les divergences et les similitudes apparaîtront comme des nuances ou des marques irréductibles.

Cependant l’ensemble, construit sur un substratum « afro-indo-européen » facilement reconnaissable, en dépit de l’acutisation épisodique de conflits doctrinaux et/ou identitaires, avec le temps, forgea un assemblage plus ou moins hétérogène, qui pourrait être considéré comme le creuset d’une culture qui fut dite proprement « occidentale » (Mais la terre tournant autour d’un axe Nord – Sud, les notions d’Orient et d’Occident ne correspondent qu’à une géographie définie à partir d’un méridien choisi arbitrairement : En Egypte ancienne, était occidental tout ce qui était à « l’Ouest du Nil » qui se regardait vers le Sud. « Le bel Occident » - royaume des morts – était à sa droite. 

Suivant en cela les analyses de Mohammed Arkoun, nous pourrions dire que l’islam occupe une place intermédiaire entre le judaïsme et le christianisme, et cela pour des raisons historiques tenant à la culture loco-régionale des premiers adeptes, à celle du prophète, à sa « révélation » sur 10 années, à la fuite à Médine, aux combats et alliances qui s’ensuivirent etc.

Le christianisme est à rapprocher au plus près des pratiques pharaoniques, et le judaïsme des pratiques mésopotamiennes.

Cela se retrouve sur le plan dogmatique, comme sur le plan des pratiques, du pragmatisme et des visées à l’universalisme.

Tentons avec un tableau de mettre en parallèle 4 regroupements schématiques, sommaires et non exhaustifs :

 

Deux parenthèses avant le tableau:

1)      Autres  croyances :

 

Athéisme

La question religieuse ne l’implique pas

 

Religions mésopotamiennes

Tribales : En dépit de structurations semblables, le Dieu et la religion sont le propre de chaque tribu.

Surtout pas de prosélytisme : Le nom du Dieu ne doit pas être communiqué à une autre tribu.

En Orient

Les « Mazdéens » étaient adorateurs du feu ; les indiens (des Indes orientales) brûlent les corps ; les indiennes se jetaient dans les flammes ; et il arrive encore que les bonzes s’ignifient en place  publique, etc.

 

2) On n’oubliera pas ce qu’un tableau comparatif qualitatif peut comporter en « forçage » pour juxtaposer en lignes et en colonnes des domaines parfois divers.

Même si c’est l’habitude de mettre en parallèle lesdits « monothéismes », il est bon de le rappeler.

Le parallèle est artificiel, non pas tant parce que les mots sont mal traduisibles, que parce que les catégories ne sont pas le mêmes :

Dans quelle catégorie un français peut-il bien ranger des notions comme la « oumma musulmanne », qui ne rentre pas dans un champ religieux comparable à celui de la « chrétienté » ?

Comment situer le « judaïsme » dans nos catégories, s’il implique « la judaïté », mais qu’être « juif » n’est corollaire ni de religion, ni d’ethnie, ni de nationalité ?

Nous cantonnant aux énoncés reconnus, nous ne répondrons à aucune de ces questions.

L’appellation « monothéisme » ne signifierait-elle pas, bien loin du fait que le « dieu » serait unique, et d’autant plus qu’en ce sens il pourrait être le même, tout simplement au contraire une incompatibilité avec le Dieu des autres, c’est-à-dire une « exclusivité », comme, par exemple, que l’on ne saurait témoigner à la fois pour plusieurs de ces trois nommés « monothéismes » ?

A l’inverse, on est accoutumé à déceler, dans ce que l’on a coutume d’appeler « paganisme », des pratiques polythéistes, c’est à dire plusieurs allégeances.

 

C’est ici qu’il faut dénoncer la confusion trop souvent entretenue entre foi et croyance : En latin, « fides » est la « parole donnée », et la fidélité n’implique aucune croyance.

A l’inverse une croyance n’est corrélative d’aucune fidélité, car une croyance peut être changeante, et/ou, en tous cas, un croyant peut être fidèle à qui ne la partage pas.

Enfin, dans le domaine scientifique moderne non religieux, aucune croyance n’est véritablement souhaitable. Le « fait scientifique » même implique une place pour le doute.

 

Peut-on considérer dans le même sens une « pluri-nationalité », devenue fait banal, qui s’obtiendrait d’autant plus volontiers que lesdites nationalités impliqueraient moins d’incompatibilités entre elles ?

Dès lors, où situer le véritable universalisme ? Dans un monothéisme partagé ou dans un polythéisme de toutes les tolérances ?

Pour nous, toute volonté de compréhension un peu poussée inciterait à revoir en détail

·        l’émergence des entités monothéistes,

·        et, aux temps « des » révolutions (en outre de 1789 à 1799[50]),  voire aux temps de leurs préparations ou de leurs réformations, - des notions comme celles de « peuple », « nation » et/ou de « laïcité », se souvenant de toutes nos « étapes cultuelles », du « culte de l’Être suprême », cher à un Robespierre pour qui la « déchristianisation » était « contre-révolutionnaire », etc. ...

Les dimensions de toutes ces signifiances religieuses n’ont peut-être pas encore révélé, jusqu’ici, toutes les mesures de leur importance.

 

3) Voici le Tableau lui-même des dits « Monothéismes » et des « cultes pharaoniques » :

 

 

Égypte pharaonique

Christianisme

Islam

Judaïsme

Ancienneté et fidèles désignés.

 

Empire du Nord et du Sud

Nombreux millénaires.

Années solaires. 3 saisons.

Universalisme

2010 ans. Années solaires.

La semaine commence le lundi

Universalisme

1431 années lunaires

La semaine commence le dimanche (Youm el had »)

Hébreux. calendrier luni-solaire

La semaine commence le dimanche.

3761 ans (grégorien) et 5770 années hébraïques.

Rayonnement

Selon les périodes

Lentes adaptations pour la Grèce (Alexandrie) Asie mineure, territoires multiples et lointains

Prosélytisme universel.

Religion ouverte à tous, sans aucune limitation.

Indépendance totale de la famille et de la religion.

Prosélytisme universel.

La religion est ouverte à tous, mais avec l’interdiction de quitter l’islam.

 

Pas de prosélytisme.

Transmissions :

Elles mettent en jeu : hérédités, conversions, etc..

 

Le christianisme n’a rien d’héréditaire.

On y entre par le baptême (du grec « baptizein » = « immerger ») (avec désignation d’un parrain et d’une marraine).

Le christianisme comporte 2 grands types : « catholiques » et « protestants ».

La religion des époux est libre.

La conversion au christianisme est ouverte à tous (« catholicos » = « universel » en grec)

L’islam comporte 2 grands types : « sunnites » et « chiites ».

Le mariage obéit à des règles strictes : Un musulman peut épouser une musulmane ou une non-musulmane, mais leurs enfants seront musulmans dans tous les cas.

Une musulmane doit épouser un musulman.

Un musulman est circoncis en pratique.

La conversion vers l’islam est ouverte à tous : on y entre en prononçant la « chahada » (= « témoignage » en arabe).

Quitter la religion musulmane constitue une apostasie, canoniquement passible de peine de mort.

La « judéité » est difficile à définir puisqu’elle n’est affaire ni de religion (judaïsme), ni de nationalité (israélienne), ni d’ethnie.

La circoncision était régulière en pratique.

La seule règle de transmission de ladite « judéité » est une transmission de mère en fille.

La conversion vers la religion juive, possible, n’est pas immédiate.

En réalités, les « catégories » ne sont pas homogènes  : Cet aperçu  ne prétend mettre aucun terme aux débats savants, et n’est destiné qu’à mettre en évidence l’hétérogénéité réelle que recouvre une confusion  fallacieuse entretenue par le prétendu vocable « trois  monothéismes ».

Comme d’habitude,  tout rapprochement réel, profond et fertile ne peut que se fonder sur des énonciations claires et précises.

 

Le christianisme est une religion universelle, ouverte à quiconque, sur décision individuelle, quelle que soit l’appartenance de la personne à une nation quelconque.

La sortie de la religion est libre.

L’islam est une religion universelle, ouverte à tous, mais aussi transmise par héritage paternel et qui privilégie la « communauté » des croyants (« oumma », de la racine « oum » = « mère ») par delà  les frontières, réunissant ainsi les populations converties.

(Cf. aussi la question importante du « califat »).

 

La « judéité » est un système qui maintenait à l’origine un groupe fermé.

Mais, du fait des mariages exogames, le maintien de l’homogénéité du groupe est devenu très complexe puisque, alors qu’en principe un enfant sur deux est un garçon, celui-ci ne transmettrait pas la judéité.

Par ailleurs les conversions religieuses sont possibles.

Clergé

Rôle de Pharaon lui-même, fils de la divinité et d’une mère charnelle.

Clergé.

Clergé (réduit chez les protestants)

Différences importantes entre les catholiques et les protestants : Reconnaissance du Pape, etc.

Pas de clergé

Quelques différences selon les écoles

clergé

Langues et écriture :

1 NB:Langue et écriture n’ont aucun rapports !Une langue indo-européenne comme l’iranien (origine : sanscrit) s’écrit avec l’alphabet arabe + 4 lettres. Le turc langue asiatique a adopté en 1922 l’alphabet latin.

2 Les colonnes de cette ligne montrent au plus haut point l’hétérogénéité des valeurs privilégiées et l’abus de regrouper  ces religions en tant que religions du livres. Les différences entre les « sens » (au sens de fonctions sensibles) auxquels  elles font appels sont certainement au moins aussi importantes que les appréhensions en terme de « religieux » et/ou de « politique ». Il est fondamental de le comprendre ;

La langue des égyptiens est d’origine discutée : apparentée au « Wolof » pour Cheikh Anta Diop et Théophile Obenga ;  chamito-sémitique apparentée au berbère et au touaregs pour d’autres.) L’écriture a évolué des hiéroglyphes au démotique (Cf. le Copte : Pour la langue : vient de l’Égyptien ancien ; pour l’écriture : adaptation de l’alphabet grec) .

Les « religions pharaoniques » sont une mise en forme « rationnelle et mathématique » des mondes et de la création ... sur le modèle familial de l’enfantement (père, mère et enfants).

« Terre/Ciel » ; « Ici-bas/Au delà »

« Enfer/Paradis » ; « Bons fertiles (Isis Osiris Horus)/Mauvais stériles (Seth et Nephtys) » ; etc.

Le christianisme « aurait été prêché en araméen » par « Jésus »?.

Les Évangiles sont tous rédigés en grec, mais la syntaxe des phrases est fortement sémitisée. (arabe/hébreux).

Les langues liturgiques peuvent être le grec, le latin, toutes les langues vernaculaires et tous les alphabets. Aucune limitation :Tout peut être traduit.

Pour les arabes, les « Roumi » étaient les « byzantins ».  Aujourd’hui, les arabes diront encore « les grecs » pour désigner les chrétiens .

Le christianisme est une religion « du Verbe »[51] ; du verbe en tant qu’il « signifie », qu’il  fournit ou véhicule « du sens ».

Le sens de la parabole est ce qui en justifie la mise en forme.

C’est pourquoi les Évangiles sont traduisibles dans toutes les langues. Ils sont des approches.

Ils décrivent mystères, miracles, paraboles, etc. La liturgie chrétienne « s’accompagne » de musique.

La langue arabe vient de l’Akkadien il y a 4000 ans. Elle a peu changé.

Des emprunts au latin au grec, au persan, à l’indien, sont avérés mais rares.

En ce qui concerne le Saint Coran, le sujet des emprunts fait débat.(Cf. « Que sais-je » N° 3406 ; Ali Mérad ; « L’exégèse coranique »)

« Iblis » vient-il de « diabolos » ? (Cf. note de bas de page).

« Chaïtan » vient-il de « Satan » ? etc .

Le prénom « Maria » est égyptien, mais le Coran appelle « Marie » « Maryam ».

Le Coran, « parole divine ». ne peut être récité qu’en arabe.

L’islam est une religion « du Livre », et même plutôt de sa « lecture » et de sa « récitation ».

Son « sens » est indissolublement lié au « mot » et au « son » de la récitation.

Il n’y a aucune parabole dans le Coran. Tout est fait avéré.

La liturgie musulmane est elle-même «sa propre musique ».

Qui sont les Hébreux ? Quelle était la langue des premières tribus ? Viennent-ils de Mésopotamie ou d’Anatolie ? Il y eut plusieurs villes nommées « Ur ». Quelle langue parlait Moïse ? Était-il égyptien ? Quoiqu’il en soit l’hébreux d’aujourd’hui utilise un alphabet propre, mais la langue est de la même famille que l’arabe et le syriaque.

« L’Ancien Testament » est une religion de « l’histoire » et des « Noms », des « dénominations premières ».

Il est constitué d’un ensemble de livres extrêmement difficilement réunissables au « Nouveau Testament » (les Evangiles ») sous une rubique unique apellée : « Bible » ( = Livre en grec).

Sources des dogmes :

 

 

 

Une date précise et un lieu de naissance ponctuels du christianisme sont impossibles à établir. Il y a des Évangiles reconnus et d’autres déclarés apocryphes.

Constructions lentes. Conciles (dont le but est de « concilier »), Bulles pontificales, Logia, etc..

(Différences entre catholiques et protestants)

Coran : Il est la parole de Dieu. La révélation s’étend sur 10 années.

Interprétations

Hawadith

Sunna

 

Chronologies des naissances de ces religions

(Ne sont pas nées en un seul jour)°

 

N’empêchant pas, aussi, des évolutions avec le temps.

1. La plus ancienne des 4. religion

(plusieurs millénaires avant J.C.)

3.

(Naissance de J.C.)

Les sources égyptiennes lui confèrent ses plus profondes conceptions.

Le Nouveau Testament est en rupture déclarée avec les éléments fondamentaux de l’Ancien Testament, particulièrement en ce qui concerne Au-delà, jugement après la mort, Enfer et Paradis..

4.

(VII siècle après J.C.)

Proche du christianisme sur les points essentiels (Au-delà, jugement après la mort, Enfer et Paradis).

Mais ne reconnaît pas en Jésus une substance divine, sinon seulement un prophète.

Ne reconnaît pas la « Trinité ».

Donc sur de nombreux points proche des conceptions chrétiennes, mais, sur d’autres, des conceptions judaïques (pas de « Trinité », etc.). Partage aussi avec le judaïsme la « circoncision », « l’interdiction de manger du porc », etc.

2. Reprise de conceptions mésopotamiennes difficiles à dater.+ Moïse (1 ou 2 millénaire avant JC.) (peut-être issue de la conception monothéiste « d’Akhenaton ». De plus Moïse – outre qu’il fut « sauvé des eaux du Nil » selon « l’Ancien Testament » - était peut-être égyptien. C’est la thèse de Sigmund Freud.

 

Explication de l’homme et des mondes.

Pas de rupture de nature entre le divin et le terrestre : Incarnation divine.

Premières cosmogonies, (reprises par les grecs dont Hésiode).

Construction d’un système complet rationnel et cohérent basé sur des couples d’opposition binaires, intégrant la justice (récompense, punition) , la morale (bien, mal), le politique (fonction de « pharaon ») et liens de chacun de ces domaines entre eux et entre les mondes : Pharaon est une « incarnation divine » de père divin et de mère charnelle.

Après leur mort terrestre., les « justifiés » deviennent des « osiris » », à l’Ouest du Nil.

Pas de rupture de nature entre le divin et le terrestre : Incarnation du Verbe qui est Dieu.

Correspondance étroite avec le système pharaonique : conservation de l’essence et simplifications.

Osiris => Dieu le Père ne quitte plus le ciel.

Isis => Marie.

Mâat => Saint Esprit.

Horus => Dieu le Fils = Jésus, incarnation divine, « dernier pharaon ». meurt sur la croix, puis ressuscite sur la terre même.

Justice divine et au-delà éternel.

« L’incarnation » est précisée par Saint Jean : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu … et le Verbe s‘est fait chair…».

Rupture de nature entre l’homme et Dieu :

Création du monde par la parole de Dieu.

Pas d’incarnation.

Il y a un au-delà éternel, fait d’un Enfer de feu : « Gehenne », et d’un Paradis, « Janna », fait de jardins peuplé : Les justifiés qui y gouttent éternellement les plaisirs mérités.

Rupture de nature entre l’homme et Dieu :

Création du monde par la parole de Dieu.

Pas d’incarnation.

 

Morale

Très proches valeurs sociales dans toutes ces religions, du fait qu’il n’y a pas une infinités de moyens permettant à une société de se perpétrer dans le long terme.

Le propre d’une religion est d’organiser le groupe, dont la survie l’emporte sur celle de l’individu.

        sachant cependant que « l’esprit de sacrifice » peut ne pas rester insensible aux promesses de récompenses dans l’au-delà pour ses actes d’ici bas (Dans le judaïsme, notion de récompense pour « les justes » apparue seulement vers le 1er siècle avant JC (Macchabées) mais sans tribunal d’un « Au-delà » qui n’est pas précisé.

        La question de l’individualisme se profile derrières ces récompenses qui résultent du jugement après la mort.

        Il serait faux de dire que l’islam ne sépare pas le spirituel du temporel contrairement au christianisme.

        Pour l’un comme pour l’autre, comme dans la religion pharaonique, la vie éphémère de l’ici bas doit préparer celle de l’au delà.

De la croyance en l’omniprésence divine résulte l’impossibilité de se cacher. A l’inverse, Epicure approuve le « Pas vu, pas pris ».

Célébrations

collectives

Collectives Messes Communion de « l’hostie », etc.

Collectives Mosquée du vendredi, diverses occasions.

Collectives

Fêtes, Jours saints

Fêtes.

Légende osirienne : Un poisson du Nil a avalé le phallus d’Osiris, tué par son frère Seth  et découpé en morceaux jetés dans le Nil; Mais Isis réussit à faire revivre son frère défunt Osiris, et à concevoir virginalement Horus avec lui etc.)

3 saisons dans l’année.

Résurrection.

La fête des « oeufs de Paques » remonte à une fête pharaonique, etc.

 

Dimanche et fêtes

Le vendredi est jour d’abstinence (En mémoire de la « crucifixion » de Jésus, ressuscité le dimanche) et de poisson : La symbolique du poisson pourrait être une mémoire de la légende osirienne (« I-X-TH-U-S » = Poisson en grec = « Iesus – Christos - o Theou - Uios – Sauter » = « Jésus Christ Fils du Dieu Sauveur »).

Ce qui est évoqué chaque semaine est la même chose que le renouveau pascal chaque année (Vendredi saint et dimanche de Paques).

Rassemblement du Vendredi.

Fêtes

Samedi et fêtes

Devoirs :

 

Juste un aperçu ici

 

Foi, Espérance, Charité, Carême (Quadragesimam diem) = quarante jours et nuits d’abstinences)

Etc.

1.      Shahada (témoignage)

2.      Prières (5/jour)

3.      Zakat (aumône légale)

4.       Hajj (Pèlerinage)

5.      Ramadan (Jeune diurne de 30 jours) (on ne peut pas traduire « Ramadan » par « Carème ») 

10 commandements et 12 dogmes définis par Maimonide.

Au delà après la mort :

Éternité : Jugement =>Enfer ou Paradis

Éternité : Jugement =>Enfer ou Paradis

Éternité : Jugement =>Enfer ou Paradis

Inconnu et redouté : Shéol.

Idée de récompenses pour les justes apparue vers le 1er siècle avant J.C.

Nom de Dieu :

 

A toujours et partout fait l’objet d’adaptations au fur et à mesure des transmissions culturelles.

Plusieurs noms et plusieurs divinité ; variantes locales. Dieu solaire (Ra-Amon-Atoum) ; Puis schématisation de 4 => 3 :Isis, Osisris et Horus, (sans Seth )

Autres : Anubis Thot (rites funéraires) : etc.

Dieu = « Trinité » = une seule nature en 3 personnes : Père fils et saint esprit.

Le mot « Dieu » vient étymologiquement de « Zeus » (Comme Ju-piter = Zeus pater).

Zeus, Dia –Dies, diem, => « jour » et « dieu »

Allah.

Mot plus ancien que l’Islam, fabriqué sur la racine « al, ilah » qui a pour sens « divinité ».

Cf : Bab-el ; Bab-ylon)

99 noms divin = le 100 ème = inconnu..

YW

Soit Yahvé, mais non prononçable.

 

Personnages importants :

 

Il y a « les bons » et « les mauvais ».

 

Maria (<=  « Isis »)

Dieu père (<= « Osiris »)

Jésus (<= « Horus ») Les personnages de l’Ancien Testament : Adam, Ève etc.

Anges,

Diable : Satan (Lucifer)

Démons.

Comment et quand le nom de « Jésus » est-il apparu ? En quelle langue d’origine ( européenne, sémitique ou égyptienne? Aucune source.

Les personnages de l’Ancien Testament : Adam Ève, les prophètes, Jésus fils de Maryam comme prophète, Mohammed, prophète fondateur qui reçut la révélation.

Anges (Gabriel-Jibril) etc

Diable : Shaïtan (Iblis).

Djinns entre hommes et esprits.

 

Symboles

Rites

Cadavres des défunts

Croix « Ankh »

Baptême avec une eau purificatrice symbolique

Sacre de Pharaon.

Momification puis mise en sarcophages, d’abord réservé aux pharaons et aux prêtres, puis pour tous

Croix chrétienne.

Baptême symbolique avec « l’eau bénite »

Onctions => Messie = Christ = oint

Mise en « cercueil » (<= sarco-phagein) pour tous.

Mise en terre dans un linceul, la tête orientée.

Parfois mausolée.

Note apport personnel : qabr = tombe ; maqbar = cimetière => d’où vient le mot français « macabre ».

Mise en terre dans un linceul.

 

<=  Ci contre :

In : « Le fabuleux héritage de l’Egypte »

(Page 284)

de Christianne Desroches Noblecourt,

Conservateur général honoraire,

Département des Antiquités Égyptiennes du musée du Louvre. Paris.

 

Editions SW – Télémaque

Paris 2004

 

 

 

Au total, parmi ce qu’on subsume à tort sous l’appellation fallacieuse des « trois monothéismes » :

1. Les différences essentielles entre le « Judaisme » et les deux autres concernent

a.      la vocation d’universalisme sur terre

b.      et tout ce qui touche à « l’au-delà ».

2. Les différences entre le  « christianisme » et « l’islam » sont grandement énoncées dans la « shahada » musulmane (« témoignage ») qui dit :« j’atteste qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohammed est son prophète ».

a.       Dieu est appelé « Allah » tant par les chrétiens que par les musulmans. Le premier membre de la « shahada » est donc vrai tant pour les chrétiens que pour les musulmans.

b.      Autre chose est que l’islam rejette la «Sainte trinité » qu’il considère comme un polythéisme (Cf. Coran). Beaucoup de gens mal instruits – dans les deux religions - pensent que les trois aspects de Dieu sont : « Dieu le père, la déesse mère (Marie) et le fils (jésus »), (reprenant en cela les 3 personnes de « Isis, Osiris et Horus »), mais le dogme chrétien énonce que la trinité consiste en : « le père, le fils et le saint esprit ».

c.       Le mot Mouslim (Salama (être en paix) => sallama (pacifier, soumettre) => islam (soumission) => muslim (soumis) => musulman. est d’ailleurs attribuable tant à Abraham qu’aux premiers chrétiens

d.       Mohammed (hamida (louer)=> hammada ( louer Dieu) => Mohammed (Dieu loué, prénom) => (Mahomet) est pour les musulmans « le dernier prophète de l’islam », non reconnu par le christianisme, ne serait-ce que parce que Mohammed naquit 6 siècles après le christianisme. Ainsi l’appellation de « mahométan » pour désigner les « musulmans » est elle justifiée et précise, de même que les chrétiens se nomment chrétiens à partir du mot « christ » qui est Jésus. On ne peut s’empêcher de rapprocher les fonctions sur terre de Jésus, envoyé comme incarnation vivante de Dieu, et de Mohamed qui recueillit directement de l’ange Gabriel la parole de Dieu (= le Coran).

e.       Enfin le Coran décrit le paradis et l’enfer avec une grande précision, ce que ne fait pas le christianisme.

f.        Tout cela concourt à faire que le christianisme n’est pas une religion des livres (Ancien Testament mal aisément réuni avec les Évangiles reconnus et excluant les Évangiles dits apocryphes), mais du « verbe qui s’est fait chair », fait davantage de transmissions que de lois. L’islam est une religion du « verbe devenu livre », la révélation orale de l’islam ayant été recueillie dans le Coran, qui tient lieu de lois écrites(« Charia’ ») (encore que soumises à interprétation) et qui reprend des données de l’Ancien testament et du christianisme, avec quelques variantes. Quant aux séparations du spirituel et du temporel, elle sont dans tous les cas sujettes à beaucoup de difficultés et d’interprétations.

 

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3. Les dons et les mérites dans les cultures anciennes de l’Occident.

 

SCHEMA de SYSTEMISATION .

 

Depuis la nuit des temps, la mort et la recherche de l’éternité.

 

Repérages

1. Dieu permet

et châtie sur terre.

2. Dieu juge

après la mort terrestre.

 

Lieu

Mésopotamie antique

Egypte antique

Vies

Une vie : La vraie vie est ici-bas

Deux vies : la vraie vie est dans l’Au-delà

Peuples

Idée de peuple choisi

Pas de prosélytisme.

Idée de justice

Prosélytisme du christianisme et de l’islam depuis les origines.

Quête

Recherche de la vie éternelle ici bas

Recherche de la vie éternelle dans l’au-delà

Epopées, mythes ou héros  fondateurs

Super-sage
Guilgamesh
Déluge, prophètes et prophéties. etc.

 

Isis et Osiris
Jésus, Mohammed (plus « messagers » que « prophètes » car peu de prophéties)

Puissance

Dieu céleste qui contrôle la terre et intervient sur terre.

Dieu céleste qui contrôle les deux mondes

Destin selon 

Les choix de Dieu qui anime et dirige le destin des hommes mécaniquement.

Mérites personnels des hommes jugés par l’arbitrage de Dieu.

Idée de justice

Election par Dieu. Loi divine et arbitrage de Dieu.

Maat. Jugement des mérites (selon les actions) après la mort par un dieu juste.

Gagner la clémence divine par 

Offrandes. Comportement.

Bon comportement terrestre.

Préoccupations terrestres

Religion des faits, du concret. Médecine « physique[52] ».

Le comportement reçoit une sanction terrestre.

Biens dans le monde d’ici bas.

Religion de la morale dans les actions. Mise en valeur des « intentions » et du « psychisme » (« psuchè » = « âme »).
La médecine est moins importante que l’âme et la sainteté du comportement.

Signification de la maladie et de la mort

= Châtiment implacable.=> Interrogations (Job)

= Epreuve => Salut possible

Noms des systèmes 

Exemples : Mésopotamie ancienne, Judaïsme ancien, Grèce et occident pré-chrétiens.

Exemples : Religion pharaonique, Christianisme premier {puis rapprochements avec 1 : pour la dialectique de la prédestination ( opposée au libre arbitre)}, Islam premier, {puis rapprochements avec 1 pour la dialectique des qadarites (opposés aux jabarites)}.

Héritages modernes sur terre

1° Textes

2°Comportements

Dix commandements de Dieu => Déclarations des droits de l’homme = Droit humain.

Valeurs morales, comportements et rites correspondants (Cf. ) Fêtes religieuses, etc.

Textes religieux exégèses et engendrements correspondants.

Valeurs, comportements et rites correspondants :

Fêtes religieuses.

Rites mortuaires.

Conjonctions

Exemple : « judéo-chrétiens » : Saint Paul (juif converti) :
« Qu’as-tu donc que tu ne l’aies reçu » (Aux Corinthiens)
« Il n'y a plus ni juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. ». (Aux Galates)

Thèmes métaphysiques

Le « libre arbitre » n’a aucun sens : Tout est mécaniquement enchaîné.

Le droit humain, son savoir et sa technique pourront-ils contrôler l’univers, sinon le temps et l’espace ?

Débats sur les sens et limites du « libre arbitre » = Liberté de choisir son sort par ses actions.

Guerres de religion.

Le droit humain est soumis au droit divin.

Sens des  fléaux

La maladie, le malheur ici-bas sont voulus par Dieu, parfois comme sanctions des mauvais comportements.

La maladie et la mort sont des portes vers une possible béatitude dans un rapprochement auprès de Dieu.

Particularités remarquables

Importance donnée à la « mécanique ».

Importance donnée à « l’intention ».

Conclusion :

Les droits les lois et la médecine.

Le droit humain doit distribuer le bonheur, en particulier par les biens matériels, en particulier par la santé, et particulièrement la santé physique.

Les soins de l’âme sont plus importants que les soins du corps. Il est difficile de concevoir une médecine sans médecine psychique.

 

Les cultures peuvent influencer les comportements. c’est une partie de leur raison d’être !

Selon certains facteurs, chacun est plus ou moins libre d’intégrer, d’interpréter, de vivre sa ou ses cultures. C’est même particulièrement une nécessité lorsque plusieurs cultures, au même lieu et au même moment se contrarient : Le cas n’est pas rare. C’est quelquefois ce que l’on appelle « choc des civilisations », mais, lorsqu’il y a « chocs » sans tolérance, cela relève plutôt du « choc des barbaries » (expression empruntée à Henry Laurens).

L’intérêt devient d’autant plus grand de comprendre et surmonter ce qui, durant des siècles, alimenta les débats des occidentaux et parfois les déchira, que l’heure est maintenant, pour nous, celle d’un vécu partageant de nouvelles proximités.

 

 

           

4 Une religion doit-elle être héréditaire ?

 

Si le principe religieux n’avait pour finalité que de seulement « relier » des êtres quelconques entre eux, la religion n’aurait pas besoin d’être héréditaire.

            Mais qui sont ces êtres qu’il faudrait relier ? Il y a des hommes et il y a leurs enfants ... Les imaginerait-on les uns et les autres divisés par d’inconciliables croyances ?

            Les « grecs pré-chrétiens » rendaient culte aux mannes de leurs ancêtres familiaux.

            Les premiers « hébreux », comme les « tribus arabes antéislamiques », rendaient un culte tribal : Le dieu était censé accompagner la tribu nomade. Il en incarnait les valeurs et lui accordait bienfaits et puissance.

C’est pourquoi les croyants ne faisaient aucun prosélytisme.

            Tandis que les « égyptiens sédentaires de l’antiquité pharaonique » rendaient un culte aux dieux de chaque territoire, puis le panthéon s’unifia à la mesure de l’État.

            L’originalité du « christianisme » fut d’instituer une religion universelle, officiellement choisie par le catéchumène –mais ce ne fut plus exactement le cas de la tradition adoptée en cas de baptême précoce –  chez des peuples antérieurement accoutumés à célébrer des « religions sélectives héréditaires, familiales ou tribales ».

.           « L’islam », là encore, s’apparente en partie aux traditions mésopotamiennes tribales antérieures, par le poids de la filiation, et en partie à la tradition chrétienne, par son aspiration à l’universalisme. Et c’est pourquoi il reste très ouvert aux conversions. Mais en islam la religion de l’enfant est automatiquement celle du père, alors que « la judéité » est transmise exclusivement par la mère.

            Au jour d’aujourd’hui, au vu de ces considérations, dans notre pays, dans lequel le concept de famille ressemble de plus en plus à un concept de citoyenneté nationale, peuplé de multiples religions, mais dont on demande –implicitement – de plus en plus, au nom de la liberté, qu’elles soient, par chacun, librement choisies, et dans lequel, officiellement, ne sont prônées et défendues que les valeurs  – quasi-religieuses pour nous -  de « la laîcité », comment concevoir la transmission   (- familiale ? - )  de chaque patrimoine original ?

 

  

 

5 Conclusions générales 

1.      Après beaucoup d’apparitions nouvelles dans le monde, parmi lesquelles le christianisme, puis l’islam en Egypte, pour des raisons peut-être multiples, qu’il serait intéressant d’analyser, la pratique des hiéroglyphes a été oubliée et perdue pendant environ 1500 ans. Sans cette perte qui a duré jusqu’en 1822, nous aurions mieux connu notre culture, et évité beaucoup de contre-sens qui ne sont pas encore tous corrigés.

 

 

2.      On est fondé à voir entre les croyances religieuses de l’Egypte ancienne, du christianisme et de l’islam davantage de similitudes que de contradictions.

 

3.      Le « Proche Orient ancien », dans le sens où ce mot recouvrirait une réalité géographique limitée, n’est en rien « le lieu de naissance de trois dites  « religions monothéistes » qui se seraient succédées » : Tout au contraire, la région est plutôt un point de rencontre, et d’échanges casuels, de conceptions venues d’ailleurs.

 

 

4.      Et, si le  rapprochement  géographique des aires  de déploiement de ces trois religions explique de nombreux  partages, en  réalité, les plus importantes caractéristiques, pour chacune,  nous semblent devoir être recherchées dans les structurations  doctrinales de base, lesquelles impliquent des appréhensions spécifiques de « Dieu »,  des « Ici-bas » et  des  « Au-delà » ,  bien davantage que dans une collusion  linguistique superficielle.

Un simple approfondissement de ce que recouvre le vocabulaire en usage lui-même révèle bien des spécificités  :

 Ainsi, par exemple, avant l’apparition de  l’islam, et jusqu’à aujourd’hui, les chrétiens arabes ont-ils toujours prié leur Dieu sous l’appellation  «d’ Allah », mais ce mot recouvre alors la « Sainte Trinité »,  que les musulmans, priant leur Dieu sous le même nom, récusent.

Et ce que recouvre l’ imprononçable mot « YaWé », désignant le  « Dieu » du judaïsme, est encore fort différent.

Les rapprochements fondés sur les structurations doctrinales dégageront alors une classification nouvelle, incluant aussi les anciennes religions égyptiennes, classification bien différente de celle fondée sur lesdits « trois monothéismes », et mettront aussi en lumière, au cours des longues évolutions culturelles, des renversements complets dans les conceptions de populations entières.

 

5.      La figure de « Jésus » serait apparue dans une extraordinaire rencontre de ces deux courants venus l’un de l’Est, l’autre du Sud, que nous avons schématisés.

Il n’est pas impossible que le mot « Jésus » lui-même soit une évolution phonétique de mots grecs comme : « Zeus–uios [53]» = « Dieu-fils » - au sein d’une communauté pluriethnique entièrement hellénisée : L’hypothèse mériterait bien une recherche, puisque l’origine du mot « Jésus » n’a encore jamais été indiquée sérieusement.

On rappellera ici que c’est l’évolution phonétique de la même racine européenne, « lumière du jour », qui a donné « Zeus » en grec, et « Dieu » en français. Et « Zeus-Pater » est devenu phonétiquement « Ju-piter ».

Et cf. les graffittis du poisson emblématique des chrétiens - « Ιχθυς » = « poisson » en grec - initiales de « Ιεσυς Χριστος ο Θεου Υιος Σωτήρ » = « Jésus le Oint, Sauveur, Fils de Dieu » :

La locution est tout à fait corrélative du « dieu solaire Horus », - lui-même représenté par « pharaon sur terre » - à la fois, « fils d’Osiris », « sacré », « sauveur » et destiné à devenir à sa mort « un osiris céleste ». C’est exactement la symbolique messianique : Jésus serait alors l’ultime pharaon, d’un royaume devenu dès lors purement céleste.

On est très loin ici des héros combattants des épopées mésopotamiennes.

 

 

6.      On serait tenté de dire, dans un raccourci à nuancer avec toutes les précautions qui s’imposent dans tout raccourci, que les deux directions mentionnées, de recherche de l’immortalité terrestre dans un cas, et de l’avenir dans « l’au-delà » dans l’autre, correspondent à deux courants de recherche toujours d’actualité, très différents quoique appelés tous les deux « scientifiques » : Le premier s’épanouit dans la médecine, et le second dans les sciences religieuses.

Face à l’ampleur des sujets, nos connaissances restent aussi modestes dans l’un et l’autre cas.

Des interrogations communes, pourtant, sous-tendent ces recherches. Et toutes mériteraient le nom de « science », n’étaient-ce les tendances des « savoirs » à vouloir s’imposer en « dogme ». (Hormis toute référence à toute question de « révélation », là semble être  le trait par lequel le langage différencie  d’ordinaire ce qu’il appelle « science » de ce qu’il appelle « religion »).

Et l’ on sait aussi qu’ il y eut emprunts et héritages, comme il y eut rejets et ruptures.

Finalement ces recherches aboutissent à des représentations qui ne sont nullement équivalentes, particulièrement dans l’appréhension de la dimension temporelle, et, par conséquent, de tout ce qui s’y joue.

Il serait alors fructueux mais  non aisé  de chercher à discerner ce qui est « essence »  de ce qui est « artifice », en ce qui produit  tantôt « affinités »  tantôt « exclusions».

Peut-être pourrait-on expliquer une grande part de ce qui a constitué « l’originalité  européenne », avec ses productions tantôt géniales tantôt ambiguës[54], comme aussi nombre de ses déchirements idéologiques ou religieux, par les  rencontres incessantes, depuis des millénaires, de ces deux courants à la recherche de ces  deux finalités - le plus souvent perçues comme incompatibles pour l’homme – que sont l’immortalité tantôt dans un monde tantôt dans un autre.

La seule solution compatible à deux conceptions si différentes de l’immortalité serait dans l’acception que, à l’instar de ce qu’a écrit Albert Einstein en 1955  à l’occasion de la mort de son ami qui l’a précédé de 6 mois dans la mort (citation de mémoire) : « Mon ami ne m’a précédé que de peu dans la mort, mais pour nous, qui croyons à la physique, cela ne veut rien dire : Cette séparation entre passé, présent et avenir n’est qu’une formidable illusion, si tenace soit-elle. »

 

1955, lettre adressée à la famille de Michele Besso.

 

7.      De ces rencontres, le « Proche Orient ancien » la Crête et la Grèce ont été, entre autres, pour l’Europe toute entière, des « lieux de passages obligés ».

Cicéron se demande si le mot « religio » dérive de « re-ligare » (« relier ») ou de « re-legere » (« choisir »).

Et peut-on imaginer une société humaine sans « liens sociaux » ?

Et le caractère indispensable de ces « liens » leur donne une valeur sacrée et, dès lors, fonde une structure religieuse.

Et, à l’image de ce que représente la « la figure parentale » pour la « famille », figure paradigmatique originelle dont toutes les religions dérivent, les représentations du « père », de la « mère » ou « des deux » tiennent dans les religions une fonction de « repère » essentiel, que la « patrie » dédiée à cette fonction soit céleste ou terrestre.

Et, même après l’abolition de la « figure royale paternelle », c’est encore en référence à ses parents que les principes sacrés de la « révolution de 1789 » portèrent sur les frontons de nos mairies l’inscription du mot « fraternité » … puisqu’il n’y a pas de frères sans parents[55]!

 

8.      Il n’y a jamais eu de « miracle grec » :

De plus en plus héritiers et redevables à l’Égypte, de plus en plus pénétrés du savoir de ces terres, c’est sous les ordres d’un macédonien dont Aristote avait été le maître, que le Grecs finalement les conquirent.

Puis à leur tour conquis et vaincus, 300 ans plus tard, imitant ceux-là mêmes de qui ils avaient tant reçu, c’est du ciel qu’ils attendront désormais le salut.  

 

 

6 Bibliographie :

 

Outre les ouvrages traditionnels, universitaires et/ou spécialisés, un ouvrage, faisant suite à d’autres du même auteur sur les mêmes thèmes, tient une place particulière, de par l’engagement des ses thèses, la présentation dialoguée de ses explications et la documentation réunie :

Sarwat Anis el Assiouty : « Europe l’Egyptienne » Tomes 1et 2 (parus en 2003et 2005) Collection « Summa Aegyptiaca » ISBN/BNQ 2-922618-00-5.

 

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C'est Horus, fils de la vierge magicienne Isis et d'Osiris mort mais reconstitué et ressuscité par elle après sa mort. Mais son phallus aurait été avalé par un poisson du Nil.

Cf. Plutarque, Isis et Osiris.

 

C'est pourquoi on ne doit pas manger le poisson bulti du Nil.

Cf. C. Desroches-Noblecourt, Le fabuleux héritage de l'Egypte.

 

Notons, si l'on compare avec les croyances du christianisme, que :

Ø      Isis l’égyptienne détient elle-même les pouvoirs du Saint Esprit des Evangiles.

Ø      Dans les deux cas, la procréation, qui est divine, peut se passer de la sexualité qui est terrestre.

Ø      Le sacrement chrétien de l’eucharistie représente un rapprochement divinité – humanité, grâce à un renversement de comportement sur le thème de l’incorporation.

Ø      Mais le poisson reste un symbole fort chez les chrétiens.

 

En Egypte, on célèbre la fête de Cham en Nessim le premier lundi de la Pâques copte en mangeant du poisson salé et des oeufs colorés.

 

 

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CONCLUSION EMPRUNTEE A :  BERNARD MATHIEU :

 

On trouve maintenant sur internet, http://www.enim-egyptologie.fr/index.php?page=enim-3&n=6 un texte de Bernard Mathieu téléchargeable, qui lie Osiris au Concile de Nicée de 365 :

, « Mais qui est donc Osiris ? Ou la politique sous le linceul de la religion », ENiM 3, 2010, p. 77-107.

Ce dernier écrit dans la conclusion de ce texte de 30 pages :

 

La Réforme « osirienne » fut un événement suffisamment important pour entraîner, outre l'apparition corrélée des « temples solaires », une modification de l'infrastructure des monuments funéraires royaux, et, surtout, sa standardisation à partir du règne de « DjékarêIsési », à la fin de la Vème dynastie.

Le « temple souterrain» que constituent les « appartements funéraires », dans lequel le défunt est censé effectuer un premier parcours d'ouest en est jusqu'au « serdab », c'est-à-dire jusqu'au sanctuaire tripartite d'Osiris, peut être considéré en effet comme une traduction du dogme « osirien » dans l'architecture interne des pyramides à textes.

Mais on retiendra surtout de l'invention « osirienne », pour dépasser sa dimension strictement religieuse, cultuelle ou architecturale, ou, plutôt, pour la replacer dans un cadre fondamentalement politique, son caractère normatif et universaliste.

Grand dieu, père tout puissant, créateur et création, « Osiris » est aussi celui qui a souffert et est ressuscité.

Ayant autorité sur toutes les formes divines du territoire égyptien, il est aussi le modèle auquel tout mortel aspire à s'identifier pour l'éternité.

Détenteur de la « Mâat », dont le pouvoir royal s'est adroitement laissé déposséder pour sacraliser davantage encore l'ordre politique et ne plus paraître en être l'instigateur, « Osiris » confie aux souverains le soin de la faire advenir et aux hommes le devoir de la pratiquer.

Jugeant les vivants et les morts, il sanctionne in fine les actes de tous.

On aura reconnu sans peine, dans ce portrait synthétique, quelques remarquables convergences avec le credo (ou « Symbole ») de Nicée de 325.

Non qu’il faille absolument rechercher dans la théologie d’Osiris, aussi tentante soit l’entreprise, une lointaine préfiguration du christianisme.

Mais le pouvoir qui décida d’instaurer et de diffuser le dogme « osirien » vingt-cinq siècles avant notre ère, dans son intention universaliste, en fit assurément une doctrine « catholique » [« catholicos » en grec = « universel » en français].

En érigeant en loi sacrée le fonctionnement hiérarchisé de la vie sociale, en stigmatisant l'opposition sous toutes ses manifestations, ramenées sans autre forme de procès au prototype de l'attentat « séthien », en construisant avec la famille « osirienne » un référent mythologique pour réglementer la transmission du pouvoir dynastique, en promettant à chacun, pour prix de sa loyauté, la même destinée divine, ce système théologico-politique fut un outil de gouvernement précieux, voire déterminant, pour sa stabilité et sa longévité. »

 

http://rechercheuniv-montp3.fr/egyptologie/eniml

 

 

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Et demain :

 

Il a généralement été considéré que la Grèce était restée le plus oriental des pays européens.

 

Nb :

Notre lettre « A » symbolise les « cornes d’un taureau », notre « B » est l’initiale de « bèt » = « tente » ou « maison », etc.

Influence de l’alphabet égyptien sur l’alphabet phénicien puis latin (In revue NOMADE, cf. infra)

 

On notera – c’est rarement dit - que les alphabets arabe, hébreux, grec, latin, etc. ont la même origine, avec des aménagements :

En grec : « alpha, béta, gamma, delta » ; en français : « a, bé, cé, dé etc. » ; en « arabe : « alif, ba, jim, dal etc. » ;

Evidemment c’est moins visible aujourd’hui : en arabe sont apparus les points diacritiques, mais autrefois, « ba, ta, tha ; Jim, Ha, Kha ; etc. » ne comportaient aucune différence écrite.

 

Mais c’est oublier surtout le recueil de ce qu’on pourrait appeler « la géopolitique antique », à une époque où la navigation maritime était simple, mais déjà très développée :

Et, à ce titre, les anciennes représentations du monde – par leurs maladresses mêmes – ont quelque chose d’aussi vraies que le nôtres : avec quelque jarres emplies d’olives et de vin, on pouvait voyager, mais là, il fallait tenir compte des montagnes, de la mer, des courants, et des vents.

                                  

La Grèce s’est libérée de ses dangers orientaux en repoussant les perses. Mais l’histoire n’est pas faite que de guerres.

Par sa situation maritime (navigation triangulaire : Crête, Delta, Liban) la Grèce a toujours été aussi en rapport avec l’Afrique : les écoles milésiennes lui doivent à peu près tout, et il n’y a jamais eu de « miracle grec ». Les grecs eux-mêmes ne s’en sont jamais cachés.

Il est étonnant que l’on ait voulu l’oublier : Les théorèmes de Thalès, de Pythagore etc. se retrouvent déjà sur les papyrus égyptiens plus de 1000 ans avant qu’ils ne soient exprimés en grec.

 

Mais les grecs ont continué le travail, car rien ne naît de rien, ni Zeus, ni Jésus, ni la géométrie.

La culture, telle un flambeau, se transmet, de main en main :

 


 

La Chine l’a bien compris en achetant une partie du Pirée, déclarant que c’est par la Grèce qu’elle allait « intensifier ses échanges » avec l’Europe.

Se doute-t-elle qu’elle y rencontrera aussi l’héritage de la culture pharaonique, et même une « continuité de nos méridiens », qui, du Nord au Sud, ne cesse d’en retrouver les partages.

 

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Pour terminer cette page , retour et hommage à mon bon conférencier d’internat,

feu le docteur Thomas Efthymiou, décédé en 2012.

 clic

 

 Caducée, Egypte (période gerzéenne).

V. Gordon Childe : L’Orient préhistorique, Paris, Payot, 1953, p. 109, fig. 39.

Nue Pet Tu , le serpent à 2 têtes bamoun.

« Le serpent en Afrique est le symbole de la force royale… il est gémelléité universelle : corps et esprit, monde des vivants et monde des morts, force vitale et forces occultes »,

cf. E. Mveng : L’art d’Afrique noire, Yaoundé, éd. CLE, 1974, p. 58.

 

 

 

 

 

 

« Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelquefois pleuré. »

 

Alfred de Musset : Poème « Tristesse ».

 

In : Revue NOMADE N°4, Ed. L’Harmattan, Paris, 1993

Dans l’Odyssée, les égyptiens sont appelés « les meilleurs médecins du monde »,

et « Hérodote » les appellera « le plus religieux de tous les peuples ».

 

 

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EPILOGUE :

 

Qu’est-ce qu’une religion ?

Tout manque pour le dire.

Depuis l’Antiquité, la question n’a jamais cessé de faire couler beaucoup d’encre.

Cicéron interrogeait la question à partir de l’étymologie : « re-ligare » ? ou « re-ligere » ?

Aujourd’hui, on pourrait poser la question en termes plus modernes, « mathématiques » par exemple.

On pourrait même risquer un jeu de mot : Au fil des générations, la fonction religieuse est-elle de « défier » ou de « déifier » le temps ?

Parmi celles qui nous sont proches, certes, on n’aurait aucun mal à y retrouver pièces et morceaux épars et sauvegardés parmi les milliers immémoriaux qui les composent et s’entrecroisent même rétroactivement.

On n’aurait aucun mal à retrouver : l’image d’Horus sous celle de Jésus ; les flammes de l’enfer sous celle de la Géhenne ; Diabolos-Iblis, qui refusa de se prosterner devant Adam, sous les traits de Malek-taouz , l’ange paon des kurdes yézidites, qui symbolise le feu-soleil qu’ils adorent, et c’est pourquoi ils se tournent 5 fois par jour vers le soleil, pour lui adresser la prière depuis 7000 ans….

Nous aimerions pourtant nous attacher davantage aux fonctions sociales qu’à un vocabulaire qui importe peu : Toute société, très grande ou très petite, partage des sentiments que l’on peut appeler « religieux » ou « d’un mot équivalent », et c’est peut-être ce qui la définit le mieux.

Nous aimerions en particulier attirer l’attention sur les différences trop souvent confondues entre ce que l’on nomme « foi » et « croyance » :

Toute « croyance » est une affaire individuelle et intime jusqu’à l’ineffable, sur laquelle la force n’a aucune prise : elle s’exprime toujours avec maladresse.

Pour chacun elle comble son besoin de vérité.

La « foi » au contraire (latin « fides ») est le partage de « la fidélité à la parole donnée ».

En dehors toute vérité, elle est en revanche confiance et fidélité.

 

 

Cette page « La conversion de la Grèce » concernant l'apparition, puis le destin du christianisme en Europe est née de mon interrogation sur cette curiosité - a priori aberrante et a posteriori inadmissible - que, dans une France laïque, le mot « psychiatrie », qui signifie « médecine de l’âme » , désigne en réalité un domaine entièrement contrôlé par l’Etat.
De fil en aiguille cette page - qui faisait suite à nombre de travaux antérieurs - s’est allongée, me menant, entre autres, à la découverte de l’étymologie du mot Jésus.

Cette page est une ouverture et non un aboutissement : Ayant trop souvent travaillé dans l'adversité, mes moyens et aides (en chercheurs, sujets de thèses à proposer, etc.) ont toujours été extrêmement limités :
Par exemple, il conviendrait de monter bien davantage l'apport par les grecs eux-mêmes de leur ascendance culturelle védique, même si elle ne fut pas centrale, dans la construction du christianisme : Quand existait déjà « Dieu père », il n'est pas très étonnant qu'on ait pu énoncer « Dieu fils », même au prix de changements signifiés importants.
Citons Louis Renou , qui fut un grand spécialiste du « sanscrit » à l'INALCO : « A l'arrière plan du panthéon réside Dyaush Pitar, le Ciel Père, équivalent du Ju-piter romain, mais c'est une figure bien pâle, comme la déesse Terre ou le couple Ciel-Terre, souvent invoqués pourtant. Etc. ».
Ainsi les brahmanes n'avaient pas que Indra, Shiva, Vishnou, Varuna ou Mitra...
« Dyaush » - qui signifie à la fois « Lumière » et « Dieu » - et qui est à l'origine des mots « Zeus » et « Dieu » - est devenu, comme tel, partie intégrante du mot « Iès-us » (= « Dieu-fils »).
Fait important, on rappellera ici que, selon les travaux de Max Müller, le védisme tendait, sinon vers le mono-théisme (un dieu exclusif des autres dieux), vers le « cat-héno-théisme » (= un dieu à la fois), ou plus simplement « l’héno-théisme 
» (εἷς-ἑνς θεός) ; (héno théos = un dieu).

On peut y voir là une douce tendance à l’universalisme (« uni-versus = tourné vers le un ») sans avoir abandonné les vénérations ancestrales.

Par contre, il n'y avait au départ aucune congruence stricte entre les couples « Dieu-père/Jésus-Dieu-fils » et « Osiris/Horus-pharaon ».
Cependant les assimilations ont pu être faites par la fonction sacrificielle.
Elle était rituelle et centrale dans la liturgie indo-européenne. Avec « Jésus », non seulement elle conserve sa fonction expiatoire et protectrice (inconnue au tribunal osirien), mais se charge maintenant aussi d'une fonction fondatrice par son identification avec le « Dieu » (mort tragique d'Osiris).
Plus qu'humain, le geste est divin. Plus que « demande humaine de protection », le geste devient « offre divine de salut ».

 

Ce travail, qui s'est rapidement focalisé sur le christianisme, était, au départ, avant tout une recherche structurelle et « sociétale ».
Il accompagnait - « en complémentation explicative » - mes autres textes, dans la direction de ce en quoi, et pour quoi, la psychiatrie était redevable du christianisme - dont elle s'était manifestement attribué nombre de places, de prestance et d'ubiquité - après l'avoir progressivement évincé - à commencer par de ses locaux et de ses représentations - mais aussi en vidant ces places de ses dogmes et de ses valorisations.

Ainsi, la psychiatrie, qui doit sa naissance à un « avatar [56] du dieu Raison », entretient désormais un pernicieux mélange, particulièrement fait de dépréciations et de répressions, prononcées toujours arbitrairement, grace à l'entretien de la « confusion entre la morale et le mental », voire d'un « simple report de la morale dans un bien particulier mental », c'est-à-dire du report d'une « attribution du pénal » - duquel ledit « aliéné » devient légalement soustrait - dans une « médecine à part » - « mais jamais délimitée » - report décidé précisément par des personnages dont il est partout rappelé qu'ils seront strictement exclus de tout engagement ou responsabilité dans la prise en charge de la personne ainsi « psychiatrisée ».
Et finalement, du fait de la nature des éléments engagés, de la confusion des genres, et de l’engrenage des déresponsabilisations, c'est la société toute entière qui se trouve existentiellement concernée, par le processus ou l'un de ses paradigmes :

 

Le système est donc devenu un « succédané » qui ne peut pas fonctionner réellement comme une religion pour plusieurs raisons :

§         Sa fonction n’est pas de proposer un « modèle religieux » puisqu’elle est dirigée par un Etat laïc (justement, le « modèle républicain » ne devrait rien avoir à voir avec elle ; or, là aussi il y a beaucoup de confusions : (penser autrement n’est pas une maladie !) : Un modèle religieux laïc serait par définition une aporie.

§         Du fait qu’il émane de l’Etat, et fusionne avec lui, le système peut s’auto alimenter sans limitations.

§         Remplissant alors les « asiles » pour des motifs extrêmement variés, son engorgement devient en théorie inéluctable car :

§         Même en cas de changement des dogmes de l’Etat, la « stérilisation » des « déviants » aura eu des effets irréversibles. Leur resocialisation dans « un autre ordre » en est alors rendue très difficile, sinon impossible, et ne pouvant se faire qu’au prix de lourdes séquelles.

§         Il y a une aporie aussi dans le fait que lesdits dogmes, eux, changent au gré des idéologies du pouvoir, ce qui est le contraire du principe même d’une religion. (le christianisme avait rejeté tous les effets de l’individualisme dans « l’Autre Monde », centré autour du jugement de l’âme individuelle)

§         Finalement les ordonnances préfectorales sont imprévisibles, ce qui est socialement déconcertant, destructeur.

 

NB : Les gens croient généralement que ce sont les juges et les experts qui internent, ce qui est totalement faux : ceux-ci se démettent en ne faisant que transmettre leurs dossiers au préfet qui avise et ordonne. (la loi du 30 juin 1990 a même fait des économies d’experts en inscrivant dans la loi la transmission des dossiers, ce qui était illégal auparavant).

 

Nous en retiendrons donc essentiellement :

1.      Les changements permanents et imprévisibles

2.      Une fonction purement négative et la proposition d’aucun idéal. 

 

Bien entendu, dans l’Inde moderne, les « intouchables » ont rapidement compris que les valeurs du christianisme et de l’islam représentaient pour eux une revalorisation de leur existence, ce qui fut à l’origine de nombreuses conversions.

A cet égard, l’extension de la « psychiatrisation » chez nous aurait le visage d’un étonnant renversement de valeurs.


L'Histoire dans sa longue durée, ici, ne m'est apparue que plus tard et peu à peu - et presque par hasard - sinon que lorsqu'on est appelé « médecin de l'âme », il est simplement « élémentaire » de chercher à saisir ce que l'on peut entendre par « âme ».

Ce travail est resté à cette même place, parmi ces pages de psychiatrie, parce que là était le lieu du support de mon travail, sous le nom de « La conversion de la Grèce ».

 
Cette brève présentation tient un peu ici une fonction de « postface » et invitation à poursuivre - pour cette page.

 

 

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Biblographie et Documents ::

 

1.

 

Théophile Obenga – « La philosophie africaine de la période pharaoniques 2780-330 avant ntre ère » - L'Harmattan, Paris 1990.

 

« II est par conséquent légitime de lire les cosmogonies et pensées négro-africaines en s'orientant vers la vallée du Nil; réciproquement, l'égyptologie ne parviendra à comprendre réellement la civilisation pharaonique, son « âme » profonde, ses « mystères », sa spécificité humaine, son originalité, son vrai visage, toutes ses « étrangetés », que du jour où elle englobera l'Egypte antique dans son contexte natif, originel, le monde noir africain, puisque « la psychologie et la culture révélées par les textes égyptiens, s'identifient à la personnalité nègre.

En résumé, une histoire de la philosophie africaine est possible. Mais son élaboration est fort exigeante. Elle requiert en effet la connaissance parfaite de l'égyptien ancien, du grec, du latin, de l'arabe, en sus des techniques et méthodes propres à l'histoire de la philosophie. Sans grec, pas de connaissance véritable de la tradition philosophique occidentale; sans égyptien ancien, pas de restitution possible de l'authentique tradition philosophique négro-africaine en sa dimension tempprelle la plus ancienne, la plus fondamentale.»

(Introduction p.17)

 

Théophile Obenga – « La philosophie africaine de la période pharaoniques 2780-330 avant ntre ère » - L'Harmattan, Paris 1990.

 

 

 

 

2

 

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Fin  de la  page

 

Début des notes de bas de page

 

 

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Notes de bas de page :

 

[1] NOTE – L’idée grecque du père : Ce vase illustre un passage de « l’Iliade » d’une grande sensibilité. Ici, comme dans une bande dessinée, le dessin ne peut pas être compris sans le texte.

Le texte de l’Iliade concerné, daté environ du VIII ème siècle avant Jésus-christ, montre comment est perçue en Grèce à cette époque la structure sociale troyenne au temps de  la guerre de Troie (Ilion)  laquelle, d’ailleurs, est bien antérieure à l’écriture de l’Iliade.

Il rassemble d’une façon concise les rapports entre « père, mère, enfant, destin,  guerre, et dieu ». Ce dieu est Zeus.

« Zeus » (en grec : « Zeus, Dios,  Dia »)  est le même mot que celui contenu dans le dieu latin  « Ju-piter » (« Zeus-pater » = « dieu-père »)  -  et c’est aussi le mot même qui a donné notre mot « dieu ».

L’origine indo-européenne du mot est parfaitement connue :  « Dei- » =  « idée de briller »  (i-e « devah », « dieu ») => aussi latin « dies » =  « jour » => français « di-manche », « diurne », etc. ,  et il nous est même apparu que des rapprochements avec un vocabulaire proprement asiatique ne soient pas impossibles.

Mais il ne faudrait pas rapporter à ce vocabulaire ce qu’il ne contient pas : Ce dieu n’est encore en rien celui des chrétiens, et encore moins celui des égyptiens : Zeus est ici celui qui tient entre ses mains le destin des hommes,  mais ce destin ne se joue que sur terre, et c’est pourquoi il est invoqué.

La mort n’est encore que l’objet d’interrogations presque sans réponses.

Enfin s’il est tendre et universel qu’une mère tienne son enfant dans ses bras, on est encore loin des représentation « d’Isis et Horus » ou de la « Vierge et Jésus » :

 

[ Hector à son épouse Andromaque ] :

« …Ah ! que je meure donc, que la terre sur moi répandue me recouvre tout entier, avant d’entendre tes cris, de te voir traînée en servage ! ».

Ainsi dit l’illustre Hector, et il tend les bras à son fils. Mais l’enfant se détourne et se rejette en criant sur le sein de sa nourrice à la belle ceinture : il s’épouvante à l’aspect de son père. Le bronze lui fait peur, et le panache aussi, en crin de cheval, qu’il voit osciller, au sommet du casque, effrayant. Son père éclate de rire, ainsi que sa digne mère. Aussitôt, de sa tête, l’illustre Hector ôte son casque : il le dépose, resplendissant, sur le sol.

Après quoi, il prend  son fils, et le baise, et le berce en ses bras, et dit, en priant Zeus et  les autres dieux : « Zeus et vous tous, dieux ! permettez que mon fils, comme moi, se distingue entre les Troyens, qu’il montre une force égale à la mienne, et qu’il règne, souverain, à Ilion. Et qu’un jour, l’on dise de lui : « il est encore plus vaillant que son père », quand il rentrera du combat ! Qu’il en rapporte les dépouilles sanglantes d’un ennemi tué, et que sa mère en ait le cœur en joie ! »

Il dit et met son fils dans les bras de sa femme ; et elle le reçoit sur son sein parfumé, avec un rire en pleurs. Son époux , à la voir, a pitié. Il la flatte de la main.

Il lui parle …« … Il n’est pas d’homme, lâche ou brave, qui échappe à son destin, du jour qu’il est né.  … Au combat veilleront les hommes, tous ceux -  et moi le premier –  qui sont nés à Ilion. »

Ainsi dit l’illustre Hector, et il prend son casque à crins de cheval, tandis que sa femme déjà s’en revient chez elle, en tournant la tète et en versant de grosses larmes. Elle arrive bientôt à la bonne demeure d’Hector. Elle y trouve ses servantes en nombre, et chez toutes, elle fait monter les sanglots. Toutes sanglotent sur Hector encore vivant, dans sa propre maison.

Elles ne croient plus, désormais qu’il puisse rentrer du combat, en échappant à la fureur et aux mains des Achéens… »

Iliade VI pp. 461-496  (Traduction : Paul Mazon) 

Puis la mort d’Hector tant redoutée par Andromaque survient :

In : Jean Humbert ; « Que sais-je N°1483 »

La place du père dans notre société n’est évidemment plus du tout la même, bien que beaucoup de données soient restées les mêmes.

Cette page de l’Iliade n’est sans doute plus très lue à l’école.

Nous soulignons dans la présente étude, ainsi que surtout dans celle-ci : clic, la portée des évènements qui ont jalonné notre évolution sur ce point.

 

 

[2] NOTE -  Embaumement : La pratique de l’embaumement, et les soins méticuleux apportés à la conservation du corps du défunt – la « momification » – figurent sans doute parmi les raisons qui valurent aux médecins égyptiens une réputation d’excellence durant toute l’Antiquité et signalée dès l’Odyssée par Homère.

 

 

[3] NOTE - Horus : Horus est le très ancien dieu-faucon des premières dynasties pharaoniques égyptiennes. Il est représenté en hiéroglyphes par un dessin de l’oiseau de ce nom, et était en égyptien vraisemblablement prononcé Hor ou Horou.

Les Grecs ont donc transcrit le mot par  « Ωρος (Hôros) » mot qui est devenu « Horus » en latin.

Il est utile de le préciser ici parce que plus tardivement Le dieu Horus fut intégré dans la mythologie osirienne comme fils posthume du dieu Osiris mort et de la déesse Isis, vierge et féconde

Ainsi le rapprochement de Jésus avec Horus est évident pour sa place mais pas pour le nom, puisque le - us  du nom de Horus en français ne provient en définitive que du grec –os.

Comparativement : La trinité divine familiale égyptienne comporte donc Isis, Osiris et Horus, et l’Esprit dans la mythologie égyptienne sera représenté par la déesse Maât, symbolisée par la plume.

Reprenant le concept trinitaire, mais différemment, le christianisme a conçu en quelque sorte deux trinités : L’’une est terrestre et l’autre est céleste.

1) La trinité terrestre est charnelle  et composée de Marie, la mère de Jésus qui est vierge et féconde comme Isis, mais le vrai père de Jésus est le Saint Esprit .

2) La trinité céleste, de laquelle Marie est absente, comporte au contraire dieu le père à coté du Saint Esprit.

La trinité terrestre est composée très charnellement de Jésus Marie et le Saint Esprit, alors que la trinité céleste est abstraite, sans fécondité, et toujours énoncée comme un seul dieu en trois personnes : Le père, le fils et le Saint Esprit.

Ainsi seul le Saint Esprit est présent à la fois dans les deux trinités, si l’on se rend compte que Jésus n’est plus appelé que le dieu fils après sa résurrection glorieuse.

 

 

[4] NOTETrinité : On voit encore, partout en France, ces 3 arceaux décoratifs, souvent dans les églises, ou ce qui en est proche, et on y voit comme une représentation de la « mystérieuse trinité d’un Dieu Un » (ici la photo est celle d’un « tronc d'église »).

On retrouve cette symbolique jusque sur les dossiers de chaises profanes, etc.

Ce pourrait aussi bien être une représentation à plat d’un nœud simple « trèfle », ou triple, « borroméen » par exemple : « Unitas Trinitas », ou « olympique ».

Mais comme on ne peut pas mettre un nœud à plat (en 2D), le nouage lui même est remplacé par un trou.

Ce serait alors un « nouage sans le nœud », dont on ne peut plus dire la nature, aussi bien « olympique » que « borroméenne », un simple « nœud-trou ».

Le « trou » apparaît aussi alors comme une solution à la représentation du mystère, de l’indécidable ou de l’indicible.

La difficulté réside aussi sans doute dans ce qu’on ne peut « imager » qu’en 2 dimensions : une ne suffit pas, et 3 ne font plus une « image », laquelle ne peut alors que « suggérer », faire « imaginer » les 3D*.

La question de « l’unité-trinité » divine est une pomme de discorde entre les religions catholique et musulmane parcequ’elle concerne dieu.

Mais la question de« l’unité-trinité » en elle même ne comporte pas de religiosité, dès lors qu’on ne parle plus d’un dieu ou des composants d’une religion.

Elle n’a rien à voir, par exemple, avec d’autre dogmes fondamentaux de ces religions, comme l’enfer, le paradis, l’éternité, etc.

Nous en retenons plutôt ici l’étape d’une pensée mathématique, comme peut l’être le passage de la représentation du carré à celle du cercle, d’une « terre plate » (« planète ») à une « terre boule », etc.

Le passage du carré au cercle introduit immanquablement une difficulté, qu’Archimède a repérée en introduisant une constante, dans les dimensions du cercle, du disque, de la sphère et de la boule.

On retrouve désormais cette constante dans de très nombreuses équations scientifiques de la mise en forme du monde.

On a désigné ensuite cette constante par la lettre grecque « Pi », initiale du mot « péri-mètre ».

Sa valeur précise n’en est toujours pas connue.

Ce n’est donc nullement un aboutissement d’on ne sait quoi, mais plutôt une étape dans la construction des sciences : tourner en rond est tout de même plus facile qu’en carré …

On en rapprochera aussi l’idée de Ieronymo Cardano exprimée dans « l’Ars Magna » que « Le nombre réel s’engendre de l’impossible ».

On remarquera que, comme par hasard, ce médecin-mathématicien a été un « protégé » de la famille Borromée.

Quant à Lacan, dans ses derniers enseignements, il proposait de ne plus imaginer un univers fait de « sphères » , mais de « tores » qui se structurent justement autour d’un trou : « Ca changerait un peu … »

*Toute image plane qui veut donner l’illusion de 3D est une imposture.

Mais toute image plane et verticale qui veut donner l’illusion de 3D, est une double imposture, en négligeant, dans sa verticalité, la gravité.

Car les 3D en question ne sont pas équivalentes : les deux dimensions horizontales ont une permutabilité que n’a pas la dimension verticale..

L’existence de « la pesanteur » reste d’ailleurs totalement incomprise : les « gravitons » seraient pure hypothèse, et la plus récente théorie proposerait que la « masse en soi » n’existe pas, pur « phénomène induit » par les « champs de Higgs ».

 

 

[5] NOTE - universel : Il est amusant de voir combien le mot « universel » s’est répandu au moment même où le mot « catholique », employé depuis les premiers temps du christianisme, et qui a exactement le même sens, a disparu des rites officiels.

Mais nul n’oserait parler de la « déclaration catholique des droits de l’homme » ni du « suffrage catholique » en France :

C’est qu’en réalité le changement n’est pas tant dans « la nature des choses » que dans « les perspectives » contenues dans « leurs formulations ».

En témoigne, d’une façon continue depuis « l’édit de Villers-Cotterêts » jusqu’à nos jours, une « francisation » qui n’est pas anodine, et dans laquelle on peut voir une grande continuité.

La grammaire et le lexique ne sont pas indifférents à ce qu’on appelle « la pensée ».

En Anglais, l’idée de l’homme est liée aux racines verbales « indo-européennes » en ce qu’il est « man » (ó « mens - mentis », « mensonge », « mania », « mémoire » et « main »).

Il est « woman » si, en plus, il a un « utérus » (« woom »).

En Latin, « homo – hominis - hominem » n’est pas détaché de « l’humus ». Il faudrait peut-être s’en souvenir, tout comme on aurait bien tort d’oublier le latin, non pas « pour savoir », mais « pour comprendre » et pour « remédier ».

En Français, l’homme peut devenir « on » quand il est au « cas sujet » (<= « om » au Moyen Age <= « homo » forme du « cas sujet » en latin).

Le français « nasalise » toujours le « m » et le « » quand ces consonnes sont en position finales du mot.

Dans « le parler vulgaire », ce « on » peut représenter indistinctement la 1ère, la 2 ème, ou la 3 ème personne - du singulier ou du pluriel : Il a une fonction « polyvalente et indéterminée » – ou plus exactement « contextuelle » :

« On » est une spécificité de la langue française qui n’existe en aucune autre langue latine.

La raison en est très probablement que ce mot est issu, à l’origine, d’une traduction en latin du germanique « man », dans une francité issue de la germano-phonie..

Mais le mot « homme » - dans une plus grande complétude littérale - peut aussi être utilisé en position de « cas sujet » si l’énoncé est à prétention « savante » ou sentencieuse, mais non pas populaire comme peut l’être un proverbe.

Car, non seulement le français est issu du latin vulgaire, mais il existe aussi un français vulgaire issu d’un français savant. L’évolution semble se poursuivre et cette évolution incessante est sans doute une caractéristique prononcée de notre langue. Elle n’est sans doute pas non plus étrangère à notre prolifération démesurée « d’encadrements » ou de « re-cadrements » juridiques.

Il serait pourtant vain, même pour le Législateur, de chercher par là à atteindre à une « omnipotence du verbe » en laquelle les « religions du verbe » n’avaient vu que l’expression même du fait divin. (Cf. ci-dessous : note sur le « logos »).

Au XIII éme siècle, en modeste théologien, Roger Bacon écrivait encore : « Homo naturae non nisi parendo imperat », « L’homme ne commande à la nature qu’en lui obéissant ».

Par contre, en français, le mot « homme » doit obligatoirement reprendre sa forme apparente (graphiquement et phonétiquement), lorsqu’il est déterminé par sa « fonction grammaticale de complément », le premier « m » n’étant plus en position finale (<= « hominem » en latin).

Autre chose est que, dans tous les cas où l’on parle de « l’homme » en général, la détermination induite par l’article « le » (<= du démonstratif latin: « ille-illa-illud ») présente une situation « supposée générique », et non plus « précisément démonstrative », la difficulté étant qu’elle nécessite de « définir le genre » :

Ce n’est le plus souvent pas dans les mêmes types de « couples oppositionnels » qu’on emploie l’article défini - ancien démonstratif – quand on dit « l’homme » que quand on dit « le soleil ».

Quand et comment un « démonstratif » peut-il devenir un « générique », reste une affaire « contextuelle circonstancielle » : « Le » peut désigner tantôt « l’un parmi d’autres de même nature », ou tantôt « ce qui est d’une certaine nature, parmi ce qui n’est pas de cette nature ». Les 2 occurrences découlent pourtant, toutes deux, de son sens premier déictique, servant à désigner une chose particulière.

 

[6] Il est difficile de s’imaginer comment a pu s’opérer, sur la durée d’un millénaire, la rencontre d’une culture foncièrement africaine, avec une culture indo-européenne structurée très différemment.

Rappelons le sens des « mots-clés » qui nous intéressent ici dans l’une et dans l’autre culture :

 

La culture africaine apparaît pour nous fondamentalement « matriarcale » en ce sens que c’est la « mère » qui y a fonction de « repère », de « repérage », quelles qu’en soient les subtilités dans les « us et coutumes » qui l’entourent.

La déesse - magicienne Isis incarne parfaitement ce repérage. Elle est d’ailleurs la seule « opérante », « opératrice » dans la reconstitution d’Osiris, son frère et époux. Puis elle donnera naissance à leur fils Horus,.

 

Par contre dans toute l’étendue des cultures indo-européennes anciennes, c’est autour du père (« pita - pitaram » => « pater ») que gravite le repérage.

Ainsi, le « pater » est seul à avoir un droit de propriété.

Il n’est pas lié particulièrement à une parenté biologique, mais a volontiers une fonction sacralisée, divine, telle qu’elle apparaît dans le mot « Ju - piter » = « Zeus - pater » = « Dieu – père ».

La « fonction maternelle » par rapport à celle du « pater », n’y a absolument rien de symétrique : « Mater » est de la racine « matr- », qui représente « la matrice » aussi bien « matérielle » que « spirituelle » en langue ancienne.

Par exemple, en latin ancien, « mater » désigne « la souche - en tant que puissance vitale - qui donne des rejetons », et de là dérivera le mot « materia » qui prendra d’abord le sens de « bois » en tant que « matériau vivant » (comme « madera » = « bois » en langue espagnole, qui en a conservé ce sens premier), puis par extension, de là, le sens de « matière », tel que nous l’entendons en français actuel, et d’une manière qui reste d’ailleurs relativement énigmatique.

Notons que le français est issu d’un latin de 3 siècles plus récent que le latin dont découle l’espagnol.

(Cf. « mesa » conservé en espagnol = « tabla » plus tardif, adopté en français, = « la table » ; mais c’est « mesa » qu’adoptera le latin liturgique).

L’anglais dispose aussi du couple « mother / matter ».

Quoiqu’il en soit, le sens originel de « mater » ne fait aucune différence entre ce qui est pour nous actuellement clivé, un peu artificiellement, mais peut-être pas pour toujours, entre « matière » et « esprit ».

 

Etymologie de « mètèr » en grec dans le dictionnaire étymologique du grec de Chantraine : ↓

 

 

On conçoit dès lors toute la difficulté d’interprétation qu’ont pu éprouver les grecs pour transposer dans un vocabulaire d’appréhension indo-européenne la représentation de la déesse Isis dans cette triade divine.

Dans la transposition céleste « d’Isis » à « Mère », c’est la notion « d’esprit de la fertilité » qui a été retenue.

La notion de « mère charnelle » a été dévolue à un être terrestre, « Maria » = « Aimée », selon la tradition pharaonique.

Indiscutablement, on peut remarquer là une évolution sémantique et culturelle importante.

Que le mot « esprit » ait en français une assonance masculine nous paraît ici tout à fait contingent.

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«  La religion catholique est la religion de la trinité.

Elle est la seule à avoir pressenti qu'il fallait trois consistances différentes, mais de même valeur, dont l'alliance est seule à même de garantir une dimension symbolique et spirituelle.

Si l'amour du prochain est au cœur du message de la chrétienté, on gagne à le penser comme relevant d'un rond de ficelle pris comme moyen dans le nœud borroméen.

L'amour est le moyen par lequel la mort s'unit à la jouissance, l'homme à la femme, l'être au savoir.

L'amour est l'imaginaire spécifique de chacun, ce qui unit à l'autre, mais toujours de manière singulière. Chacun ne cesse de faire son nœud à cet égard.

Mais dans les élaborations individuelles de nœuds, il peut y avoir des fautes, des lapsus, des ratages …

D'autres fois encore, ce sont les particularités de la topologie même des nouages réalisés qui provoquent la surprise … »

In « Les non-dupes errent », Jacques Lacan, séminaire de 1973-1974.

 

[7] A comparer avec : « Cinq leçons sur la théorie de Jacques Lacan », In J. D. Nasio, Payot 1992,  p.19 :

« Dans une analyse en cours, par exemple […] la femme enceinte vous dira:

«Je suis tombée enceinte, mais je suis sûre que ma grossesse est directement liée à mon analyse.»

Mais que signifie «directement liée à mon analyse» ?

Cela signifie que d'un certain point de vue, l'analyste serait le père spirituel de l'enfant, la cause de l'événement. Etc. »

 

[8] Le grec ancien écrivait respectivement :

·         «πατήρ πατρός » (« patèr – patros ») pour « père », l’accent de ce mot étant sur la 2ème syllabe

·         et « μήτηρμητρός » (« ter – mètros ») pour « mère », l’accent de ce mot étant sur la 1ère syllabe au nominatif ;

d’où sont résultés l’orthographie actuelle

·         « πατέρας » pour « père », prononcé  « paras »

·         et « μητέρα » pour « mère », prononcé « mira ».

 

Ainsi, bien que l’accent tonique soit maintenant passé sur la 2ème syllabe dans les 2 mots, c’est dans les lettres de l’écriture et dans la prononciation que l’on sent la dissymétrie, puisque au son « a » de la 1ère syllabe du mot « père » correspond le son « » de la 1ère syllabe du mot « mère ».

En latin de même, au « pater – tris » avec un « a » court, correspond un « mater – tris » avec un « » long.

On est loin de retrouver la similitude des assonances françaises.

 

La mère de Jésus est très révérée dans le christianisme et, sous un nom légèrement différent (Cf. infra : « Maryam ») dans le Coran.

Mais le statut de Maria est plus radical ( « racine ») que celui d’une divinité, à l’instar de celui d’Isis, qui partage avec elle d’avoir conçu dans la virginité, et même plus largement enfin, en référence à l’évocation de tout ce qui constitue la forme du matriarcat très particulier à tout le continent africain, jusqu’à aujourd’hui.

Le statut de Maria pourrait être qualifié « d’extra-divin », plus encore que celui d’Isis, puisque, à la différence de celle-ci, elle n’a pas été la sœur du dieu.

 

Contrairement à ce qui a été trop souvent dit, à l’exception notable de Claude Levi-Strauss, le matriarcat africain ne constitue nullement une forme primitive de la pensée.

Hormis les cas exceptionnels d’Isis et de Maria, même s’il insiste - peut-être bien avec raison - sur la nécessité de l’intervention de l’esprit, le matriarcat africain ne va même en rien à l’encontre des conceptions européennes de la médecine.

Il en va de même d’ailleurs de ce que l’on nomme « animisme ».

L’Afrique est un continent qui possède ses particularités propres, de même que sa flore et sa faune propres, et il est fort possible que la « parthénogénèse », si répandue dans le monde reptilien, qui va du lézard au crocodile en passant par le presque omniprésent « fouette-queue », ne soit pas étranger à la sublimation d’une possible « fertilité virginale de femme ».

(Cf. infra, à propos des œufs, dont c’est le nom des sarcophages, et de leur « statut de tabou » chez les touaregs)

Il est tout à fait clair que l’on ne retrouve absolument rien qui ne s’en approche ni de près ni de loin dans la culture hébraïque, ni dans je judaïsme : Le rôle de la mère y est pourtant très prégnant, bien que très différent, puisque c’est la mère et elle seule qui transmet ce qui est appellé la « judéité ».

 

En ce qui concerne le point de vue purement biologique de nos connaissances médicales actuelles, on signalera ici le fait notable que la « parthénogénèse animale » ne peut donner naissance qu’à des femelles, en raison de la conformation des chromosomes sexuels qui sont X et Y chez le mâle et X et X chez la femelle : le chromosome Y ne peut apparaître que d’un mâle.

Ainsi, l’engendrement de Jésus par « parthénogénèse » ne pourrait donc être biologiquement que très miraculeux.

Enfin, dans un sens de dé-réalité nominale, si on voulait faire de Jésus un homme juif, voire voir chez lui un prénom hébreux, on serait mathématiquement conduit à voir dans le prénom Maria un prénom hébreux, ce qui n’a jamais été le cas.

 

Les croyances religieuses ne sont pas les croyances médicales : c’est comme si les unes et les autres ne tiraient pas leurs vérités d’un monde univoque.

Le passage du temps en renforce le décalage, puisqu’une médecine évolue quand une religion fige des dogmes.

Et l’explication de l’engendrement charnel selon Aristote (« hommes en petit » présents dans les spermatozoïdes, pour lesquels l’utérus de la mère n’en est que le réceptacle) nous paraît maintenant tout aussi fausse que celle de n’importe quel savant de l’Antiquité.

 

En réalité, le mot « croyance » est ici mal venu, car devenu confus quand il est employé sans précision ; car il peut être employé en français dans 2 sens différents voire opposés : C’est l’occasion de rappeler ici, en digression, à quel point il nous paraît important de faire la différence entre « foi » et « croyance ».

C’est une critique que l’on pourrait faire à bien des gens de mélanger l’un et l’autre ; en réalité, « pour y voir clair », il faut remonter au latin, langue dans laquelle « fides » signifie la « fidélité à la parole donnée », ce qui est très différent de « credo » qui exprime une « conviction intellectuelle ».

On remarquera que, en anglais (« be-lieve » <= « love ») comme en allemand, la croyance est une « démarche sentimentale ».

 

 

[9] - « Le Réel » ayant pour définition qu’il prend consistance de nouer ensemble – borroméennement dans le cas ordinaire - « le Symbolique et l’Imaginaire » de telle sorte qu’ils font « trois ».

Cf. Jacques Lacan « Les Séminaires » largement disponibles sur internet – fichiers audio et écrits – en particulier sur les sites et grâce à la diligence du docteur Patrick Valas.

 

[10] Il y a des faits avérés et des explications incertaines :

Sur « la signification » des chiffres, des lettres, des mots et des symboles, on n’en finirait pas de se perdre en conjectures : Le drapeau israélien a adopté la très ancienne « étoile de David » à 6 branches, composée de 2 triangles équilatéraux. Dans la Torah il est écrit que Dieu fit le monde en 6 jours.

Les ancienne pièces de monnaie marocaines étaient frappées d’une étoile à 6 branches : on a dit que c’est parce que les batteurs de monnaie étaient juifs. Le premier drapeau marocain rouge frappé d’un étoile verte, l’était avec une étoile à 6 branches.

 

avant 1915

 

Maroc Aujourd’hui

 

Mais en 1915, Lyautey la fit changer pour une étoile à 5 branches, que le Maroc conserva depuis.

On parla alors des « 5 piliers de l’islam ».

Mais le mot 5 (« Khamsa ») tout simplement, porte bonheur en Afrique du Nord, et on le prononce en écartant les doigts pour conjurer les démons. Il est représenté en amulette stylisée appelée « main de Fatima » qui porte bonheur. Et cette amulette ne doit rien à l’islam. On sait aussi que les anciens habitants d’Afrique du Nord n’étaient ni arabes ni musulmans, mais liés génétiquement aux touaregs , berbères, kabyles et pharaons du Delta du Nil (Tavaux de Luc Lacotte sur l’ADN).

Quant au drapeau européen il est frappé d’étoiles à 5 branches.

On pourrait penser que le chiffre 5 figure les 5 doigts des mains (retrouvées si fréquemment peintes sur les parois des grottes préhistoriques) ou encore : 2 jambes + 2 bras + une tête : On retrouverait alors un peu la figurine dite « phénicienne » dont on retrouve des reproductions sur toute la côte sud andalouse, de Malaga à Almeria.

Dans les langues européennes, on pourrait interpréter le mot « sexe » comme figurant un sixième membre : On peut très curieusement rapprocher six, sexe et section ( sexe vient de <= sectum, de secare ; couper, séparer).

Mais qui saurait compter les branches des étoiles célestes ?

(Le scintillement n’est qu’une impression d’optique, car une étoile est nécessairement une « boule » en raison de sa masse).

Cf. Drapeaux représentant la « Coix du Sud »  : clic.

 

[11] Il va sans dire que tout ce qui est aperçu comme opposition logique radicale, selon le sens commun, entre « immortalité terrestre » et « immortalité céleste » perd tout son sens dans une conception où « le temps » lui-même n’aurait aucune existence.

Et il n’est pas un secret que sous de multiples formes, mystiques, philosophes ou physiciens – peu importe le nom qu’on leur donne – se sont approchés de cette conception.

Mais elle n’a jamais pris la place d’une « valeur commune de rassemblement » ; pour tout dire « d’acte de foi », ce qui est d’ailleurs différent « d’une croyance ».

(En latin, « fides » est « la fidélité à la parole donnée » – indépendamment de toute « croyance »).

Mais la confusion entre foi et croyance a été bien souvent entretenue :

Il y a pourtant une grande différence entre « une croyance » qui peut être individuelle (en anglais et en allemand la croyance est même affaire d'amour : « believe » vient de « love » et « une foi » qui, par définition, devrait impliquer plusieurs personnages.

L'assimilation, la confusion,  vont très loin : Dans ces conditions la « science moderne » - fondée sur un doute qui lui est essentiel  - Cf. Descartes etc. - ne pouvait que mener en même temps :

Ø      à la dévalorisation de tout sentiment religieux puisqu'il est traité en terme de croyance, au lieu de sentiment

Ø      et de la parole donnée , confusément  assimilée et/ou fondée sur la croyance.

 

[12]Lorsque, comme c’est souvent le cas, « l’histoire se répète », on pourrait aller plus loin dans la systématisation : Les philosophes comme Platon sont non seulement philosophes, mais, eu égard au christianisme, en sont comme des « prophètes ».

Les arabes ont une façon radicale de décrire la civilisation arabo-musulmane : Il y a « avant l’islam » et il y a « après l’islam ». « L’avant l’islam » est appelé « jahilia », ce qui signifie « ignorance », et il s’agit de l’ignorance religieuse. La « jahilia » privilégiait des valeurs comme la poésie, la bravoure, la générosité, mais elle ne laissait aucune place à l’humilité. Exactement de la même façon, mais privilégiant ses propres valeurs que l’on connaît, il y a eu une antiquité gréco-latine pré chrétienne avant « l’antiquité tardive » gréco-latine chrétienne. C’est vers cette « jahilia » gréco-latine que s’est retournée toute la Renaissance européenne.

Dans cette perspective, on comprendra mieux comment le retour s’est opéré « globalement » vers les valeurs de cette civilisation pré-chrétienne, dans un mouvement, récent à l’échelle historique, qui se poursuit sous nos yeux.

 

[13] De ce point de vue-là, alors qu’on parle souvent trop « mécaniquement » de « culture judéo-chrétienne », il serait très pertinent de parler de « culture judéo-musulmane » et, bien sûr, « christiano-musulmane ».

 

[14]Cf. Voir une analyse des traditions et du vocabulaire mésopotamiens:  Mondher Sfar : «Le Coran, la Bible et l’Orient ancien», Edition Sfar, 1 rue Cassini, 75014 Paris, année 1998. Selon cet auteur, pour être rigoureux, on pourrait situer le début du véritable monothéisme musulman à partir du moment de la mort du prophète.

 

[15] C’est ici qu’il ne faut pas oublier qu’Alexandre de Macédoine avait été l’élève d ‘Aristote :

Si l’élève ne fut en rien fidèle au maître en matière de « démocratie », il en alla tout autrement en matière de « Sciences ».

L’œuvre intellectuelle des Alexandrins, continue durant 300 ans, a été littéralement immense.

La raison en est le rapprochement rendu désormais possible, pour la 1ère fois peut-être au monde, de travaux antérieurement épars, par leur réunion en un même lieu.

Il en résulta, bien entendu, des travaux propres.

C’est un peu comme lorsqu’un atelier de montage permet de réunir en un même lieu les divers éléments d’une automobile, construits de-ci de-là à travers le monde : L’automobile pourra enfin rouler grâce à l’assemblage de tout ce qui a été fabriqué ailleurs.

Et il en résultera de nouvelles observations.

 

[16] La ville de Bagdad a été fondée par la dynastie « cabbasside ». Celle-ci n’a jamais caché que le transfert du califat de Damas à Bagdad répondait au désir d’y recueillir au plus près l’héritage « indo-iranien ».

 

[17] A partir de quoi on comprendra que deux types de raisonnements sont incongrus, lorsqu’ils mèlent le « scientifique » toujours défini aujourd’hui comme pouvant être remis en question, au religieux, toujours défini aujourd’hui comme reposant sur des certitudes intangibles :

1.      d’un côté l’emploi de « théories scientifiques » à prétentions explicatives voire thérapeutiques « du fait religieux » au niveau collectif ou individuel,

2.      ou de l’autre une l’appréhension sur un mode « religieux » d’un objet étudié auquel on donne un statut d’objet « scientifique » :

 

ß

 

ß

 

 

1. Appréhension scientifique du fait religieux :

 

 

2. Appréhension de type religieux  d’une chose estimée scientifique :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[18] Connaître le trajet des astres, au long d'un long parcours, était une nécessité.

Il fut progressivement compris par les voyageurs :

Un simple quadrant solaire, indique parfaitement la latitude à midi, en fonction du moment dans l’année solaire.

Et les anciens égyptiens ont appris à connaître les phénomènes cosmiques célestes :

 

Le croissant de lune apparaît vertical au pôle et horizontal à l’équateur.

Mais la corde qui joint les deux cornes indique toujours l’axe nord – sud de la terre.

 

La même chose en plus sophistiqué : clic

Rien de nouveau, bien au contraire : ce qu’on a plutôt oublié…

 

Par contre, il est impossible, sans faire de savants calculs, de deviner la grosseur exacte et la distance des astres : La lune pouvait bien paraître aussi grosse que le soleil.

Certes, l'étoile polaire au Nord, et la croix du sud au Sud, indiquent un axe de rotation évident. Que de plus une croix très brillante tournant autour d'un point à peu près fixe, dont il est absolument impossible de préciser l’exacte distance, dont la dimension ne parait jamais changer en fonction des déplacements, qu’il semble donc impossible d’approcher, a de quoi impressionner suffisamment pour être perçue comme la porte d’un ciel mystérieux dont on ignorerait absolument la distance !

 

[19] Dans la « Divine Comédie », Dante Aligheri entre aux enfers du centre de la terre par une entrée située sous Jérusalem, et en sort, sur une nef poussée par le vent en un point où brillent quatre étoiles « sacrées », en forme de croix, que seuls les premiers humains avaient contemplées. (Purgatoire I, 22-27 traduction Rivarol).

Pour Dante, dans les premières années du XIV ème siècle, la représentation de la terre, est donc un globe.

Dans « L’ésotérisme de Dante », Gallimard, 1957, page 64, René Guénon identifie ces 4 étoiles à la constellation de la « Croix du Sud » :

 « ... D’autres part, aux antipodes de Jérusalem, c’est-à- dire à l’autre pôle, s’élève le mont du Purgatoire, au dessus duquel brillent les quatre étoiles qui forment la constellation de la « Croix du Sud » ; là est l’entrée des Cieux, comme au dessous de Jérusalem est l’entrée des Enfers ... »

Il est tout à fait probable, par ailleurs, que ce voyage aux Enfers soit inspiré par l’œuvre de Abou el A’la el Ma’ari : « Rissalat el Ghourfan » (« L’Epître du Pardon »). Mais le trajet de la nef, qui pénètre vers le centre de la Terre (et l’intuition de la fournaise qui y règne) par Jérusalem, et en ressort par le Pôle Sud, n’est pas présent chez Abou el A’la el Ma’ari.

 

[20] Cf. ce qu’écrit Taha Hussein dans « le livre des Jours » (« El ayyam ») quand il parle de la mort de son frère.

 

[21] Notons, fait important, que le mot « Tâboût » figure déjà dans le Coran, dans la sourate « Ta ha » lors que Moïse (« Moussa ») est déposé dans un « coffret » sur le Nil afin d’échouer quelque part sur le rivage.

Ainsi, nous avons :

-          en hébreux « Tebat » pour « le bateau de Noë » et le « coffret des Tables de la Loi »,

-          et en arabe « Tabout » pour le « berceau de Moïse » (non sans lien avec le peuple hébreux et au moins sa sortie d’Égypte), et « le cercueil des chrétiens ».

Le rapport linguistique apparaît très probable, et le mot désignerait un « contenant », quelles que soient ses dimensions.

Enfin, ces 4 utilisations, même pour hétérogènes qu’elles soient, comportent apparemment, dans leur usage, une certaine vénération, point qui mériterait sans doute un apport de précisions.

 

[22] Redisons ici, au risque de nous répéter tant cela nous semble important, (cf. notes de bas de page, de la page de mémoire familiale http://jadeperson.free.fr/) que les touaregs restaient l’un des rares peuples au monde, sinon le seul, à ne pas manger d’œufs ni élever de poules.

Il reste très cohérent et très explicable que l’œuf, que l’on retrouve sous de nombreuses formes et dans de nombreuses associations dans les hiéroglyphes, siège d’une subtile et divine alchimie, qui prépare et donnera la vie, soit resté longtemps pour toutes ces populations du nord de l’Afrique, qui étaient de même génétique et de même culture - et peut-être au delà, l’objet « tabou – sacré » par excellence.

Ceci explique beaucoup de la forme, des noms et des pratiques de ces sarcophages.

Il ne s’agit nullement d’une simple boite. C’est la garantie, la protection, l’œuf de la renaissance.

En témoigne aussi la célébration du 25 décembre – fête d’Horus - où le dieu soleil, parce que dans son état de représentation minimal, commence sa renaissance - comme un bébé sa croissance - et dont le renouveau pascal – qui est la fête des œufs - sera, après une longue gestation, le signal d’une éclosion.

Cette remarque permet en même temps de re-situer notre sujet : Il faut le faire de temps en temps, pour éviter de tomber dans la banalisation :

L’originalité de la religion égyptienne, qui deviendra aussi une originalité de la religion chrétienne, puis de l’islam, ne tient pas spécialement dans sa cosmologie, ni dans une adoration panthéique de la nature, bien que cette adoration y ait figuré nécessairement, mais bien dans l’idée de la « résurrection », et comme condition de cette résurrection, la nécessaire « justification » du défunt.

Il n’existe évidemment rien de tel dans le judaïsme, pour des raisons que Freud explique par le détail dans « Der Mann Moses und die monotheistische Religion » (1939) (« Moïse et le monothéïsme »).

La justification du défunt se concrétisait par de la pesée du cœur du défunt sur la balance d’Osiris.

Le Coran aussi imagine sans cesse Dieu avec sa fine et subtile balance, en train de soupeser le moindre des actes des hommes.

Le paradigme du renouveau a été pour l’Egypte, on le sait, la crue du Nil. Mais cette crue, tant attendue, n’a jamais été, en soi-même, totalement assurée, restant sous le contrôle divin.

On aimerait bien savoir ce qu’il en fut du Niger et de sa vallée. Les recherches n’y sont pas encore assez avancées.

 

[23] Aujourd’hui, tant il est vrai que l’homme est resté fidèle à lui même, les imbroglios se retrouvent plutôt dans les nouvelles sciences, que les médias naturellement ne maîtrisent pas, sans trop craindre les absolus contresens de vulgarisations médiatiques innocentes et naïves : Ainsi, on déduit des « principes des relativités » (dont Albert Einstein lui-même finit par regretter le nom), que « tout est relatif, que tout vaut tout, etc. », alors que justement des expressions de « principes de l’absolu » conviendraient beaucoup mieux.

De même Heisenberg lui-même appela le principe qu’il venait de découvrir « principe d’incertitude », expression aussitôt traduite et reprise en français par Langevin sous la forme que l’on connaît.

Mais Heisenberg en modifia l‘appellation et l’appela « principe d’indétermination », pour des raisons précises.

Mais en France on conserva la première traduction de Langevin, ce qui ne cesse d’engendrer « dans les salons où l’on cause, plus qu’on ne lit la physique quantique » beaucoup de confusions, alors que justement la physique quantique est, jusqu’à ce jour, d’une rigueur et d’une précision extrêmes, etc.

 

[24] C’est très probablement la cause majeure des multiples contradictions relevées entre les différents récits des différents Évangiles – même dans ceux qui sont officiellement retenus - l’Église ayant du, par ailleurs écarter un grand nombre, non véritablement connu, de récits, les tenant pour « apocryphes ».

Une des contradictions les plus éclatantes tient dans cette phrase prononcée par Jésus sur la croix : « Eli, Eli, lama sabachthani ? » (= « Mon Dieu, pourquoi m’as tu as-tu abandonné ? »).

La pensée est ici évidemment contraire à tout l’esprit de la destinée christique perçue par la chrétienté, mais entièrement conforme à la pensée juive dans laquelle il n’y a – au moins jusqu’aux « Macchabées » - plus rien après la mort, Dieu étant prié afin qu’il prodigue sur terre, au peuple élu et protégé, bienfaits, gloire et longue vie.

Mais n’allons pas dire que si les origines du christianisme les plus radicales suivent les voies égyptiennes, elles « s’opposent toujours » aux données de l’Ancien Testament (Torah).

Il y a de nombreuses raisons à cela :

·         Les échanges, les filiations, les influences ont été nombreux.

·         Les récits de la Torah n’ont pas une source univoque (l’histoire du « déluge » se trouve déjà dans des textes mésopotamiens antérieurs (Cf. Jean Botéro).

·         La civilisation égyptienne est infiniment plus ancienne que les premiers récits bibliques, et s’il est vrai que Moîse était égyptien (Cf. Freud : « Moïse et le Monothéisme » ; et sa sœur s’appelait « Maria »), on ne s’étonnera nullement que de nombreux évènements, mythes, rites ou symboles – non pas les plus fondateurs, sans doute – mais de signifiance commune, se retrouvent à la fois dans l’une et l’autre culture.

 

[25] Donnons comme aperçu, parmi les plus récents essais de reconstructions, celles de Sarwat Anis Al-Assiouty, in : «Summa Aegyptiaca, Jésus l’Egyptien », Imprimé en 1999, ISBN/BNQ 2-92261860065 2-922618-01-3 :

Elles pourraient être explicatives des formes coraniques « Mariam » et « ’Issâ », mais ne rendent pas compte du grec « Iès-ous », en particulier de la seconde syllabe, que nous rattacherions volontiers à une forme grecque de « uios », signifiant en grec « fils de » :

« Maria l'Égyptienne :

Maria ...est un nom égyptien, les savants juifs et catholiques le concèdent.

Ce nom est dérivé de la racine égyptienne mar: aimer ;

M'ar(t), écrite avec un <t> final muet, … veut dire l'Aimée, la Chérie.

Mariam, plus justement Mariammé - ainsi l'écrit l'historien juif Flavius Josephus, au Ier siècle de notre ère  - est un contracté de l'égyptien Maria-iammé l'Aimée de l'endroit.

Miryam est la prononciation en cours à la fin du I- millénaire de notre ère, lorsque les textes de la Thora reçurent leurs signes diacritiques.

Maria et ses composés forment les noms de femmes les plus répandus dans l'Égypte Ancienne, bien avant l'apparition des Hébreux dans l'histoire …

Si Maria était un nom juif, beaucoup de femmes juives auraient porté ce nom dans l'histoire alors que dans tout l'Ancien Testament, y compris les écrits apocryphes et pseudépigraphes, couvrant dix-sept siècles, aucune femme hébraïque ne porte le nom Mariam.

Seule, au cours de cette longue période, une femme a porté ce nom: Mariam, la sœur de Moïse l'Égyptien.

Par contre, en Égypte, Mary (l'Aimé) et Maria (l'Aimée) sont les noms les plus répandus au cours des siècles, attestés par des centaines d'inscriptions. etc. » …

 « Jésus l’Égyptien

- Comment se fait-il que Jésus, un Égyptien, puisse porter un nom juif, Yehoshû’a: (Yahvé sauve)?

- Point du tout. … Si le nom de Jésus était Yehoshû'a (Yahvé sauve), avec la gutturale ('aïn) comme dernière lettre du mot, cette gutturale, qui n'apparaît pas dans la transcription grecque, aurait dû, si jamais elle a pu exister, forcément apparaître dans les sources araméennes, hébraïques ou arabes qui mentionnent Jésus de Nazareth, car ces trois langues connaissent la gutturale ('aïn).

Il n'en est rien. Ni le Talmud, ni le Coran, ni même l'ouvrage scandaleux du 'Toledot Yeshu' ne mentionnent la gutturale ('aïn) comme dernière lettre du nom.

Le nom de Jésus n'est pas Yehoshû'a (Yahvé sauve), le Père de l'Église Irénée de Lyon l'atteste.

Jusqu'à l'époque d'Irénée de Lyon, au IIéme siècle de notre ère, Jésus ne s'appelait pas Yehoshû'a, mais son nom se composait de trois lettres : <I-sh-w>, qu'Irénée de Lyon interprète à sa façon, les prenant pour les trois premières lettres de trois termes signifiant: "Seigneur du Ciel et de la Terre."

Le véritable nom de Jésus, composé des trois lettres que mentionne Irénée de Lyon, a été conservé dans des inscriptions anciennes, nabatéennes et latines.

C'est un nom égyptien, utilisé par les Égyptiens au cours de trois millénaires avant notre ère. La première lettre c'est la gutturale ('aïn) - première et non dernière lettre—, translittérée en 'I la deuxième lettre c'est le <sh>, interchangeable avec <s> ; la troisième lettre donne la flexion finale, aussi varie-t-elle de langue en langue dans le Proche-Orient; elle peut donner le phonème <ou>, comme en hébreu, elle est alors translittérée par un <w>, tel le nom 'Isw (Esaü), l'ancêtre des Édomites.

Comme elle peut donner le phonème <a>, tel est le nom 'Isâ, le nom de Jésus dans le Coran

- Que veut dire ce nom en égyptien?

- Il faut remonter pour cela aux Textes des Pyramides.

'Tshâ, le nom de Jésus en égyptien, est dérivé d'une racine qui signifie cri, appel, annonce, déclaration, proclamation, prédication.

C'est ainsi qu'Osiris, dans les Textes des Pyramides, au III millénaire avant notre ère, bravant la mort, noyé dans les eaux, immolé par les forces du mal, émet un cri, fait un appel:

<'îshâ> tout comme Jésus sur la croix, avertissant le monde, annonçant son propre sacrifice, pour sauver le genre humain. Etc. ».

 

[26] La langue arabe : Ci dessous, le Coran bilingue de Denise Masson rend compte des difficultés de traductions et de transcriptions :

« Essai d’interprétation du Coran inimitable, Denise Masson, revue par le docteur Sobhi El-Saleh, Edition : Dar el kitab al Masri, BP 156, Le Caire, Egypte, 1980 » :

 

 

[ Parmi les communications inter-humaines – quelquefois pressenties autres aussi  - les plus spécifiques (sui généris) sont linguistiques. (Cf. pour la linguistique Brugman, Saussure, Emile Benvéniste, etc.)

La linguistique elle-même apparaît de plus en plus difficile à définir, et la question est même en rapport avec les recherches les plus récentes en matière d'intelligence dite artificielle, et plus modestement de la nécessité de l'usage de conventions sémantiques dans l’usage de celle qui est dite naturelle.

Les langues ont toujours évolué, mais leur transmission génétique n’a jamais pu être mise en évidence.

Leur transmission privilégient le son (l’oral) dont l’écoute interdit l’arrêt temporel;  et l'image qui au contraire en immobilise un signe.

La transmission des langues n'étant pas héréditaire, les signes linguistiques doivent toujours être interprétés.

Pour s’en tenir là dans cette remarque, le simple passage de la révélation orale dudit coran à son écriture humainement interprétable a posé d’immenses problèmes au temps de la rédaction et l’un des plus importants a été solutionné (sinon résolu) par l'introduction des signes diacritiques (points ou lignes droites ou courbes) dont la présence ou non, en dessus ou en dessous d’une consonne peut changer toute la lettre elle-même et de même quelques signes témoignent de la présence de voyelles brèves particulières, de liaison ou d’arrêt vocalique, etc.

Tout le présent reste donc conditionné par des conventions connues.

Il est à remarquer encore que certaines consonnes grecques n’existent pas dans les langues sémitiques et inversement, mais que, au contraire, le vocalisme a généralement été traité plus simplement dans le sens du passage du grec à l’arabe, lequel, dans ces conditions, inscrit généralement les voyelles grecques (ou françaises par exemple aujourd’hui) comme toujours longue, ce qui engendre un système vocalique souvent contraire au génie des alternances des brèves et des longues dans la langue arabe et les rend reconnaissable l’importation.

Exemples : Typiquement, dans le mot arabe Qanoun la présence des deux longues témoigne immédiatement de l’importation du terme juridique grec canon (= loi) )  

Inversement on comprendra comment le latin seculum est arrivé au mot français scle et à la diphtongue. ]

 

Traduction mot à mot du verset 45 de « la famille d’Imran » :

 

Vocabulaire du verset 45 (NB : il n’existe pas de majuscule en arabe) :

 

Ma traduction juxta-linéaire cliquable

 

 

 

 Malik ; malaîk : Denise Masson transcrit, selon la coutume, le mot arabe « malâïka » par « anges ». C’est en arabe le pluriel du mot « malâk », (racine malaka = posséder, d’où le mot « malik » = « roi » etc.) ; « malâk » correspond traditionnellement au grec « angelos » (= « messager »). Traditionnellement, le passage de « malâk » à « ange » est une traduction.

Mais le mot grec a un sens : Le mot grec « angelos » est déjà présent chez Homère, mais son origine est inconnue.

 

Injil :  Le mot grec : « Eu-angelion » = « bonne nouvelle » = « év-angile ». « Evangile » est transcrit en arabe par « Injîl ».

 

Massih : Denise Masson transcrit  le mot arabe « massih », qui traduit le mot grec chrétien « Christos », traduisibles l’un et l’autre par  « oint, embaumé » en français. « Messie » et « Christ » sont des transcriptions, non des traductions, mais ont un sens en grec et en arabe et en arabe, messie est la traduction du grec « christos » 

(et probablement le même mot en hébreux)

 

Aîssa :

HISTOIRE du mot AÏSSA : L’histoire de cette page ayant au moins 20 ans, au cours desquels le web m'a servi non pas à écrire des SMS mais à noter mes avancées intellectuelles au fur et à mesure que mes informations se multipliaient, un lecteur « neuf » verra peut-être un certain désordre dans l’es énoncés des faits. C'est toujours comme ça en archéologie : Plus on creuse et plus l’histoire découvert este ancienne.

Je n’ai pas le temps de m’y attarder pour le moment mais voici des éléments.

J’ai acquis la conviction que ce Aîssa coranique est la transcription du mot grec

Mais il y a la une curiosité, qui est l’apparition, dans l'écriture en arabe de ce mot grec, de la lettre « ‘aïn » en initiale , lettre qui n'existe pas en grec.

Or Mohammed n’a guère pu connaître ce vocabulaire grec que par ses rencontres, lorsqu'il faisait du commerce en caravanes, avec son ami moine chrétien dans du Nord de l’Arabie, assez proche de l’Egypte donc. Ce moine devait donc être copte et avait peut être quelques idées sur l’égyptien pharaonique  dont la prononciation réelle nous reste inconnue.

Or Martin Bernal (infra) fait dériver le mot grec Aissa du mot égyptien « ISW » (qui signifie échange) Ce mot a surtout bien pu être à l’origine du mot grec « iso » mais peut importe ici.

Pour la langue grecque, les mots qui ne sont pas d’origine indo-européenne sont massivement soit d’origine sémitique, soit d'origine égyptienne, cette dernière catégorie d’étymologie ayant alors pu intervenir ici à titre de confusion :

Il aurait pu parvenir à l’auteur du Coran que le mot grec Iesous entré dans le christianisme sept siècles plus tôt, avait pour origine le mot égyptien ISW, ce qui colle assez bien phonétiquement, et l'idée (consciente ou spontanée et inconsciente) d'en faire un mot construit comme les mots sémitiques sur une racine tri-consonnatique aurait alors apporté les trois consonne « Ain, Ya, sin » pour finalement : Faire d’un « aïssa à la grecque »  un « aissa arabisé »

En réalité ce mot « isw » égyptien signifiait échange, aussi bien récompense que vente, c’est à dire qu’il semble véritablement sans aucun rapport logique avec l’histoire (ou le roman, selon le point de vue) de Jésus.

Un tel scénario me paraît plausible, mais comme toutes les étymologies avancées dans cette page, toutes sont hypothétiques, et restent à vérifier.

Je ne crois pas , au demeurant, que l’étymologie de ce mot ait beaucoup d’importance, mais nous sommes sans cesse à la quête des origines, insatiable curiosité qui se termine toujours en point d’interrogation, lequel reste pour nous le premier symbole de la première lettre que l'homme ait jamais écrite, puis, nul ne saura jamais comment, articulée …

 

Denise Masson transcrit  le mot arabe « ‘aïssa » par « Jésus » : Pour la langue française, c'est une traduction

A l’intérieur de la langue arabe il faut y lire un nom propre complet « ‘aïssa fils de Maryam » qui a pu être rapproché d’une racine signifiant « vivre » et du prénom ‘aïcha.

Sans la voyelle (diacritique) brève « a » l’écriture de « ‘aïssa » deviendrait : « ‘Issa », c’est à dire comportant : « Consonne ' + voyelle ï long + consonne s  (que j’écris avec 2s pour éviter le son « z » d’un « s » seul intervocalique en français) + voyelle  a longue » soit 2 syllabes composées chacune d’une consonne et d’une voyelle longue. Le mot ne semble pas arabe mais plutôt importé.

Mais la consonne initiale « aïn » n'existe pas en grec.

L’étrange est que cette même consonne apparaît dans le mot copte « Iésou' » mais en position finale, mot dont on pourrait penser qu'il serait contemporain de la première apparition du mot « jésus » quelques siècles plus tôt – comportant un sens que j’ai tenté de restituer.

On sait par ailleurs que le copte est une langue issue de l’ancien égyptien, écrit avec des hiéroglyphes, que l’on sait maintenant lire, mais non pas parler, et qui fut transcrit durant l’époque hellénistique avec des lettres grecques, plus quelque ajouts significatifs pour introduire des lettres et sons supplémentaires.

Quel aurait pu être  à cette époque un apport propre de la langue copte écrite en grec ? J’avoue - et c'est important - ne pas en connaître le système. Et quel a pu être au moment de la conquête arabe une transcription encore une fois nouvelle du copte dans l’alphabet arabe ?

 

Je penche pour « ‘aïssa » , vers un nouvel emprunt à la langue grecque, en donnant dans tous les cas un sens aux mots, et que celui-ci convienne.

Ce pourrait être alors une transcription du mot grec « aïssa » qui apparaît dès l'Iliade et l'odyssée d’Homère, puis chez le tragique Eschyle, etc.

Ce mot a un sens en grec: c'est celui de destinée en tant que par décision divine inévitable. (Rappelons que Zeus est un Dieu de justice (C’est pourquoi il doit ne pas sauver Sarpedon) et ne peut se soustraire à ses propres lois Cf. Jacqueline Duchemin : "La pesée des destins" 1980)

Je cite volontiers ici Jacqueline Duchemin qui est sur la voie de « Aïssa », mais sans évidemment faire le moindre rapprochements avec le « 'Aïssa » coranique , puisqu'il est probable qu'elle n'ait jamais abordé la lecture du Coran.

Sa spécialité était le monde grec ancien et les origines orientales des mythes grecs (Sumériens, Assyriens, etc.) bien qu’il est notable qu’elle ait toujours plaidé en faveur des rencontres interdisciplinaires.

Elle connaissait par contre bien la scène égyptienne de la « psychostasie » puisqu'elle en rapproche « les pesées du destin de Zeus » à deux reprises dans l'Iliade : Il s’agit de déterminer qui sera le vainqueur au combat entre Achéens et Troyens.

(L’immense balance en or de Zeus apparaît dans le ciel et le plateau du vaincu penche chaque fois vers la terre alors que celui du vainqueur monte vers le ciel), puis chez Eschyle et encore enfin Aristophane (dans la comédie burlesque les Grenouilles)

Je suis par contre surpris de n’avoir jamais lu nulle part, ni entendu, le rapprochement de ces mots grecs et arabe, pour avoir pourtant questionné Imams et érudits jusqu'à l’Université d'El Azhar et lu le remarquable ouvrage de Ali Merad : « l’exegèse coranique ».

 

L’emploi du terme religieux grec de « la destinée fixée par Dieu » dans ce verset 45 de la sourate « La famille d’Imran » renforce en même temps mon hypothèse de l’étymologie grecque du mot « Jésus » = Dieu-fils ; fils de Dieu, dont les deux sens de l’un et l’autre mots, l’un chrétien et l’autre musulman, tous deux en langue grecque, ont pu être parfaitement connus, justifiant leur emploi chacun dans des circonstance propres, puisque l’islam s’est fondamentalement écarté du christianisme en refusant la divinité de Jésus , et même celle du Saint Esprit tout en lui reconnaissant un rôle dans l’engendrement de Jésus par Marie (ou plus exactement ici « Maryam » écrit « M(a)rï(a)m ») D’ailleurs on entends volontiers  dans les langues vernaculaires prononcer le prénom courant « Mrim »

On ne trouve donc ni dans l’islam ni dans le christianisme d’origine hébraïque pour le nom de Jésus dont l’histoire aura enterré les étymologies pendant 2000 ans pour l’un, 13 siècles pour l’autre, et jusqu’à ce vieux mot grec employé encore il y a presque 3 millénaires, mais délaissé aujourd’hui.

Quant à l’histoire de l’Egypte, qu’en comprendrions-nous encore, sans les fouilles archéologiques et le déchiffrage des hiéroglyphes - que l’on sait comprendre plus que lire puisque sans certitudes sur les sons.

 

 

Le même phénomène d’apparition de mots grecs dans le Coran est signalé par Ali Merad ( Ali Merad – Que sais-je? - L'exégèse coranique) par exemple pour le passage du mot grec « dia-bolos » (qui a en grec le sens de « diviseur" devenu Iblis dans le Coran

 

Le fait d’utiliser des « transcriptions » et non des « traductions », en l’absence de précision , soulignons-le, peut entretenir « la confusion ». .

 

 

 

Martin Bernal dans Black Athena Vol 3 (2006) attribue une étymologie égyptienne à ce mot  Aissa, et pour le moins la correspondance phonologique du grec avec l'égyptien (isw ; issou) ce qui explique tres bien l’assimilation coranique.

 

 

 

 

Denise Masson transcrit  le mot arabe « maryam » par « Marie » : c’est une transcription. mais Maria a un sens en égyptien : ( = "aimée")

Denise Masson transcrit  le mot arabe « kalima » par « Verbe  » (« Idh qâlati l malâïkatou ya maryamou inna llaha youbachirou-ki bi-kalimatin min-hou… ») : C’est une traduction, à laquelle nous préférerions substituer le mot parole, « kalima » étant au singulier, sous forme indéterminée. Bien plus généralement c’est « Kalam » qui signifie « le Verbe ».

 

Il ne nous a jamais été donné de voir une « traduction juxtalinéaire » du Coran. Mot à mot, ce verset dit ( les deux points, les virgules, les majuscules et les lettres italiques sont de nous car ils n’existent pas en arabe coranique) : « Les anges dirent alors : « Oh Mariam, Dieu t’annonce – une – bonne - nouvelle par une parole de lui, dont le nom [est] le oint (ou embaumé) ‘Aïssa, fils de Mariam, éminent ici-bas, dans l’au-delà, et parmi les proches ».

 

La question des correspondances de mode et de temps verbal est importante en grammaire française.

En arabe, le système verbal fonctionne différemment : le verbe « dire » est ici à « l’aspect » dit de « l’accompli », qui est aussi celui de la certitude. C’est aussi le mode du récit.

Au contraire Le verbe « annoncer » est à « l’aspect » de « l’innacompli », qui renvoie ici aussi bien au temps de l’énonciation déjà faite, qu’à la postériorité des événements à venir.

On voit combien il est impossible de faire correspondre la grammaire arabe avec la grammaire française.

 

L’appréhension des concepts est autre chose que la compréhension du vocabulaire de la langue :

Il faut choisir une langue et annoncer celle dans laquelle on s’exprime, car un mot n’a de sens que dans un contexte : Ici, seuls les mots « Dieu » et « oint, enbaumé » pourraient trouver une traduction française précise.

Il n’y aurait aucune difficulté à dire « oint » ou « embaumé » en français, au lieu de « christ », etc.

Le problème est tout différent

Enfin, il arrive que ce qui était compris à une époque donnée, ne le soit plus 2000 ans plus tard, et nécessite alors un ajustement.

 

L’évocation des idées issues des mots est propre à chaque culture, et même dans chaque culture, propre à chaque individu.

Comme pour tout le Coran, il paraît excessivement difficile de reproduire en français les très belles assonances du texte arabe.

 

Remarque  :

Dans ce verset coranique « la parole rapportée est celle de Dieu ».

Selon l’évangile de Saint Jean, différemment, « le logos est Dieu lui-même » : « Kai theos èn o logos : … et Dieu est [était] le verbe », « kai o logos sarx egeneto… » = « et le verbe s’est fait chair » :

Il y a une différence sémantique considérable entre « Dieu a dit » et « Dieu est ».

Là a toujours été l’une des expressions les plus importantes de l’originalité du christianisme. => (Cf. infra dans cette page)

 

Au total :

Dans une expression comme « Jésus Christ le Messie, fils de Dieu » :

o        « messie » est la « transcription » d’un nom commun sémitique qui signifie exactement la même chose que « christ » en grec, l’un et l’autre étant « traduisibles » en français et signifiant « oint, embaumé ». Il y a donc là « redondance ».

o        « Jésus » est la transcription d’une composition grecque selon nous « traduisible », qui exclue l’adjonction de « fils de ».

o        enfin, le mot « Dieu » est, comme chacun sait, exclusivement un mot européen : Il ne peut en arabe n’être traduit que par Allah, pour toute religion monothéiste s’exprimant en arabe :

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Le mot arabe « Allah » (contraction de : Al-ila-h) est la masculinisation de l’ancienne grande divinité féminine sémitique « Al-ila-t » dans laquelle le « t » (qui est la marque du féminin) sera remplacé par le « ha » (le ha de houwa)

Dans ces deux mots qui se ressemblent « al » est l'article arabe (qui n'a pas de genre) et « ila » signifie « divinité » On retrouve le nom divin « El » pour désigner dieu chez tous les peuples sémitiques : hébreux, phéniciens , etc.  Ainsi dans Bab-El (porte de dieu) ou Babylone, etc.

 

La divinité Allat est déjà mentionnée par l’historien grec Hérodote (le père de l'histoire , et l’inventeur de l'utilisation de ce mot (= recherches) pour la désigner au Veme siècle av.JC.)

Dans le livre II, Hérodote écrit en effet très justement :

 

« … Τούτοισι μὲν δὴ θύουσι μούνοισι ἀρχῆθεν

ἐπιμεμαθήκασι δὲ καὶ τῇ Οὐρανίῃ θύειν,

παρά τε Ἀσσυρίων μαθόντες καὶ Ἀραβίων.

Καλέουσι δὲ Ἀσσύριοι τὴν Ἀφροδίτην Μύλιττα,

 Ἀράβιοι δὲ Ἀλιλάτ (Alilat),

Πέρσαι δὲ Μίτραν. »

 

Traduction : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/herodote/clio.htm

« … Ils font encore des sacrifices au Soleil, à la Lune, à la Terre, au Feu, à l'Eau et aux Vents, et n'en offrent de tout temps qu'à ces divinités.

Mais ils y ont joint dans la suite le culte de Vénus Céleste ou Uranie, qu'ils ont emprunté des Assyriens et des Arabes.

 Les Assyriens donnent à Vénus le nom de Mylitta, les Arabes celui d'Alitta, et les Perses l'appellent Mitra. »

 

Le traducteur des éditions des Belles Lettres aura maladroitement et inutilement compliqué la transcription du grec qui, au contraire, avec « Alilat » transcrit parfaitement l'arabe.

 

Comme tous les mots empruntés difficiles, « Alilat » reste indéclinable en grec, alors que « Mitran » est un accusatif (de Mitra, mot persan, du persan, langue sœur du grec)

 

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Quelque remarques plus générales de vocabulaire : Culture et inguistique arabe <=> français :

La « chahada » (= « témoignage, profession de foi »), musulmane comprend 2 parties :

·         La première partie : « Ashahadou an la ilaha illa Allah » c’est-à-dire : « Je témoigne qu’ [il n’y a] aucune divinité à l’exception de Dieu » est en parfaite conformité avec les énoncés chrétiens.

·         la seconde : « wa an Mohammadan rassoul Allah », c’est- à –dire « et [je témoigne] que Mohammed [est] messager de Dieu », n’a pu participer aux premiers énoncés chrétiens, ne serait-ce que pour des raisons chronologiques.

 

En vérité, cette « chahada » est si simple que, n’étaient-ce certaines parties du Coran – qu’elle ne mentionne pas - on n’y trouverait guère de difficultés pour qu’elle soit le témoignage tant d’un chrétien, que d’un judaïsant, qu’il soit clerc ou laïc.

Pragmatiquement, les principes moraux recommandés sur terre par les 3 monothéismes sont souvent les mêmes : respect de l’autre, rejet de la violence, interdiction du suicide et de l’avortement, etc.

Il exite pourtant aussi des différences, dont certaines sont rituelles, et d’autres plus importantes, voire vitales, concernant les héritages, le choix du conjoint, la religion des enfants, etc.

La « chahada » ne mentionne nommément ni le Coran, ni le jugement après la mort, ni l’Enfer, ni le Paradis, et après tout, le christianisme lui-même a eu beaucoup de « messagers » de Dieu, dont les plus fervents sont désormais appelés des « saints ».

 

Mais si Mohammed est synonyme de Coran, la situation devient très différente, car apparaissent alors des dogmes ou des principes non partagés :

Le jugement après la mort, l’Enfer, le Paradis et la résurrection ne sont pas contenus dans les 12 dogmes du judaïsme énoncés par Maïmonide.

Le christianisme, lui, retient le jugement de Dieu après la mort, l’Enfer et le Paradis, la résurrection ; mais la Sainte Trinité du christianisme est considérée par les ulémas musulmans comme un polythéisme, contraire à l’affirmation coranique : « Dieu n’a pas engendré et n’a pas été engendré ».

Différemment, pour le christianisme Jésus, fils de Marie est l’incarnation du père divin de même nature que lui (« homo-oussios ») : Il n’est donc pas une divinité différente. Les 3 aspects d’un Dieu unique sont appelées « les 3 hypostases » de la Trinité du christianisme.

Enfin, le Coran mentionne nommément le Saint Esprit, grâce auquel Maryam put miraculeusement enfanter. Le Coran appelle les miracles « des signes ».

Mais revenons à la question linguistique temporelle des énoncés : cette question temporelle semble n’avoir jamais retenue l’attention des traducteurs de la « chahada ».

Nous aimerions ici énoncer quelques points, de natures apparemment différentes, mais pourtant congruents à l’aulne de plusieurs regards, conjuguant le temps céleste, le temps terrestre, et la physique moderne :

 

1 – Le temps religieux : Mohammed n’a jamais eu l’idée de fonder une nouvelle religion, mais, estimant que le christianisme et le judaïsme s’étaient éloignés de la religion abrahamique primitive, c’est ce retour qu’il prônait.

Toutes les préoccupations de Mohammed auront toujours été de prôner un retour à la religion d’Abraham.

Abraham est désigné dans le Coran comme « monothéiste » et « musulman ».

Prônant ce retour unificateur, Mohammed épousa une chrétienne, Maria la copte, dont il eut un fils qu’il appela Ibrahim.

Ibrahim, le fils de Mohammed est mort en bas age.

Le mot « Allah » est la seule façon de dire « Dieu » en arabe : Ce mot existait avant l’Islam, est resté après lui et naturellement est toujours celui qui est utilisé par les chrétiens arabophones.

Le mot « Islam » est le « nom verbal » du verbe « aslama » (= « conserver sain et sauf, islamiser »), 4éme forme du verbe « salima » (= « être sain et sauf »).

Il figure assez peu dans le Coran qui traite assez peu des conversions.

« Mouslim » = « musulman » est le participe actif du même verbe. Tout ce vocabulaire contient l’idée d’apaisement et de sécurité.

Mais, au moment de la « révélation » de Mohammed, le judaïsme et le christianisme se déclaraient également descendre de la religion d’Abraham, tout en se rejetant l’un et l’autre.

C’est pourquoi pour désigner ceux que l’on appelle aujourd’hui « musulmans », parmi les autres croyants qui s’estimaient également successeurs d’Abraham, c’est l’idée de « disciples de Mohammed » qui a d’abord prévalu chez les non-musulmans, d’où le mot « Mahométan », plus tardif et apparenté à la prononciation ottomane, qui fut employé en français jusqu’au XIXème siècle.

Pour un européen, au Moyen Age comme encore aujourd’hui, la prononciation du mot Mohammed est difficile, et sa transcription est restée longtemps variable : On trouve, au Moyen Age, de nombreuses variantes, dans les poèmes ou les romans, en latin ou en roman, comme : « Vita Mahumeti », « Otia de Machomete », « Le roman de Machomete », etc. œuvres souvent assez fantaisistes.

Elle est aujourd’hui fixée - difficilement car ni le « », ni le « h », ni « la syllabe précédant le redoublement du « m », n’ont de correspondance stricte avec le français, et la difficulté est encore accrue par le fait qu’il existe « deux « h » très différents l’un de l’autre en arabe,

 

2 – La grammaire arabe : Pour des raisons linguistiques et culturelles évidentes, le Coran doit être, au mieux, entendu et commenté, et discuté, en arabe.

Le second membre de la « chahada » ne comporte aucun verbe en arabe, ce qui est conforme à la « phrase nominale » arabe, et celle-ci est un prédicat dépendant du verbe et de la personne énonciatrice du témoignage.

Ce verbe énonciateur est dit à « l’inaccompli » : On le traduit en français par le temps du moment de l’énonciation, soit ici, un présent.

Dans le prédicat, le français exige d’insérer le verbe être, qu’il convient d’utiliser aussi au présent, cette fois non pas pour indiquer le temps de l’énonciation, mais celui  d’un énoncé éternel.

Le verbe arabe, lui, ignore les temps, que la phrase précise à l’aide d’autres catégories de mots.

Par contre, le verbe arabe utilise des catégories inconnues du français, que l’on appelle « aspects », et que l’on traduit maladroitement par « accompli », « inaccompli » et « subjonctif ». Mais ces « aspects » ne correspondent absolument pas aux temps européens.

Ainsi, lorsqu’un arabophone dit « je viendrai te voir demain, In Cha’  Allah », il emploie le verbe « venir » au futur, mais le verbe « vouloir » arabe, dans « in cha’ Allah », à « l’aspect » que l’on appelle « accompli » qui ne pourrait logiquement être traduit en français que par un passé.

Sans d’ailleurs qu’une traduction comme « si Dieu l’a voulu » ne soit très bonne non plus, puisque l’expression indique en fait « la certitude d’un fait indépendamment du temps ». Chaque langue a son génie.

 

3- Les ouvertures de la physique moderne. Autre remarque, assez moderne, c’est que, depuis quelque temps, chez les scientifiques, la dimension temporelle des mondes est mise en question.

Il serait pourtant difficile d’ajouter que les conceptions changent rapidement, précisément dans un domaine où ce mot n’a aucun sens.

 

4 – La grammaire française . La seconde partie de la « chahada » énonce : « Mohammed est messager de Dieu », et non « LE messager », comme elle est trop souvent traduite :

Il est certain que grammaticalement « l’état d’annexion » de « Dieu » à « messager » (« Idafa ») apporte une « détermination syntaxique », laquelle interdit alors l’utilisation de l’article en arabe, mais elle laisse une « indétermination sémantique ». Souvent le contexte suffit à lever l’imprécision qui en résulte.

Mais pour déclarer que Mohammed fût « l’unique messager de Dieu », la langue arabe disposerait de plusieurs façons de le faire. Cette contrainte grammaticale est constante en arabe :

Le français, lui, pourrait dire : « Jean, fils de Pierre », ce qui est une semblable « annexion grammaticale », et donc une précision syntaxique, mais elle laisse de la même façon une « imprécision sémantique », en ne précisant pas si Jean est l’unique fils de Pierre.

Par contre, le français pourrait dire « Jean, le fils de Pierre », ce qui apporte, en fait, deux précisions relatives à Jean.

Mais la grammaire arabe interdit de poser un article devant un mot déjà déterminé par une « annexion ». L’arabe devrait dire alors : « le seul, l’unique, etc . » ou utiliser bien d’autres tournures encore.

D’autre part, « rassoul » signifie « messager », et non « prophète », qui se dit « nabi » en arabe : Le Coran fait la distinction entre les 2 mots : cf. Coran, Sourate 33, verset 40 : « Mohammed n’est le père d’aucun homme parmi vous, mais il est « messager de Dieu » et « sceau des prophètes … » : « مَا كَانَ مُحَمَّدٌ أبَا أَحَدٍ مِن رِجالِكُمْ وَ لاكِن رَسولَ اللّهِ وَ خَاتَمَ أَلنّبِّيِّنَ .. ».

 

 

« Le sceau des prophètes »

in :

La sagesse des prophètes 

Muhyi d din ibn ‘Arabi

Spiritualités vivantes – Albin Michel

En couverture, un sceau en lettres koufiques reprenant 4 fois la formule : « houwa Allah ». clic.

« La sagesse des prophètes », traduit par Titus Burckhardt.

Ibn ‘Arabi était un soufi mystique d’Espagne, né à Murcia en 1165, mort à Damas en 1240.

 

 

L’article défini français et l’article défini arabe n’ont ni la même origine, ni le même emploi, ni le même sens.

Les articles définis des langues d’origine romane viennent du démonstratif  latin « ille, illa, illud ». Il n’en va pas de même de l’article arabe, ni de son usage.

La langue espagnole, qui a mieux assimilé le génie de la langue arabe, emploie régulièrement simultanément les deux articles qui ont en effet un sens différent l’un de l’autre et dit par exemple : « el al-macen »  là où le français dit seulement : « le magasin » (= arabe : « al makhzen »), et appelle « El Alcoran » ce que nous appelons « le Coran ».

 

 

[27] Le Coran n’a de cesse de fustiger Pharaon. Pourquoi ?

Un fait mérite ici d’être expliqué : On sait ce que le christianisme doit aux religions de l’Egypte ancienne et l’on sait d ‘autre part ce que l’islam doit au christianisme.

Or le Coran n’a de cesse de fustiger Pharaon. Pourquoi ?

C’est précisément ce désir de réconciliation qui explique cet apparent paradoxe : Pour le Coran, la Torah et les Evangiles (« Injil ») ont tous deux été révélés aux hommes par Dieu, de la même façon aux juifs puis aux chrétiens, puis les uns et les autres se seraient détournés de la voie droite.

Mais le christianisme ne fustige jamais l’Egypte, et cela très précisément parce que le Nouveau testament (les Evangiles) s’instaure en rupture radicale avec le message de l’Ancien Testament (la Torah) comme il le déclare lui-même (St Paul, St Jean, etc. Les juifs étant tenus pour responsables de le mort de Jésus, les versets à leur encontre sont nombreux et violents.)

L’explication de ces divergences de perception radicales entre le christianisme et l’islam, c’est dans l’histoire de Moïse qu’il faut la rechercher :

Pour la Torah, Moïse est le fondateur du Monothéisme.

(Cf. aussi Freud : Moise et le Monothéisme. Ce dernier écrit de Freud (1939), écrit à Londres où il était réfugié, lui tenait à cœur, et est important. Moise y est démontré avoir été un égyptien important. La tradition veut que la sœur aînée de Moise s’appelât Maria)

Pendant longtemps, et peut-être encore jusqu’à aujourd’hui, l’Eglise enseigna une ascendance culturelle sienne juive, probablement parce que les hiéroglyphes nous étaient devenus inaccessibles depuis plusieurs siècles avant la vie de Jésus, et cela jusqu’à Champollion.

Les Evangiles introduisirent tout de même la rupture du christianisme avec la Torah et le concept de Nouvelle Alliance. En contre partie, le judaïsme n’a jamais reconnu Jésus.

On se demande pourquoi Torah et Evangile sont encore si souvent réunis sous le même vocable de Bible (= « livre » en grec, tout simplement), car le contre-sens est énorme, et l’on peut aujourd’hui désormais mieux comprendre la genèse de ces corpus dogmatiques.

 

[28] Cf. dans la Note de bas de page N°5, à propos des populations touaregs, dans notre page : http://jadeperson.free.fr/ :

On en rapprochera :

 

BOUCHE : L'ouverture de la bouche des momies, par où passe l'âme = souffle = vie, etc. : C'est évident qu'il y a un rapport avec le « voile – turban – linceul » des touaregs, (de même quand on fait 2 trous devant les yeux d’un sarcophage dressé debout : c’est pour que le mort voit le monde).

 

ŒUFS : Sans doute doit-on rapprocher le fait que les touaregs sont sans doute la seule culture qui ne mange pas d’œufs de poule, de ce "sarcophage (en grec) , mais = "oeuf de la résurrection" (en hiéroglyphes) : (c'est le mot égyptien pour dire sarcophage => cercueil en français, mot qui est une bien mauvaise traduction grecque).

Ce sont là très probablement tabous et religion dont les racines, les origines, ont pu être oubliées, à rapprocher aussi de la « fête des oeufs de Pâques » (passée dans le christianisme à Pâques) pratiquée depuis 5000 ans en Egypte (« Cham en Nessim » aujourd’hui est toujours la plus grande fête de l'année en Egypte).

Les « Chamites » (on hésite sur le nom à leur donner) (= Egyptiens du Nord de l’époque pharaonique, de la Vallée du Nil, mais aussi des oasis comme Siwa (et peut-être aussi Dakhla)  + Kabyles en Algérie ( « Qabila » = tribu en arabe) + Berbères du Rif, du Sous et de l’Atlas au Maroc (<= « Barbaros » en grec = qui ne parle pas grec) + Touaregs nom en amazight, leur langue commune)  sont la population ancienne de l’Afrique du Nord, aujourd’hui dispersée en îlots par les invasions arabes. Ils sont une seule et même culture, qui ne doit aux arabes qu’un islam peu ancré en profondeur, peu suivi dans ses pratiques vestimentaires (les femmes ne portent pas le voile au contraire des hommes), et alimentaires (boivent du vin assez librement) etc.

 

=> Cf. in : Encyclopédie berbère http://encyclopedieberbere.revues.org/2328 => « …L’œuf d’autruche représente environ le poids de 24 œufs de poule. …Chez les touaregs, alors que les nobles s’abstenaient d’en manger, les esclaves les appréciaient beaucoup en omelette ou cuits sous la cendre, les coquilles pouvant servir ensuite de récipients à beurre »…  et  =>

« Montage d’une coquille d’œuf d’autruche dans une gaine de cuir. Porte-bonheur d’Agadez ».  (Photo M. Gast) 

 

VIRGINITE : Ce sont les gens de l'esprit surnaturel (dans la fécondation, le rapport sexuel ne suffit pas a donner la vie, et on peut même s'en passer ), de l'âme immortelle et de la résurrection.

Cf. : les pharaons étaient tous réputés de père divin, et de mère charnelle, et bien sûr aussi, Jésus fils de Maria et de Dieu manifesté sous la forme du Saint Esprit.

On n’oubliera pas d’ailleurs que ces gens avaient tous sous les yeux –particulièrement il y a 7000 ans, au temps de la verdeur et des rivières sahariennes, des reptiles (crocodiles et gros lézards verts du désert), dont les femelles pratiquent couramment la « parthéno–genèse » (du grec « parthénos » = vierge), c’est à dire « la production d’œufs non fécondés mais viables sans rapport sexuel ».

Ce ne sont pas des clones, mais, cependant, comme tous les chromosomes sexuels des femelles sont des X  (comme chez les humains, les femelles sont XX et les mâles sont XY)  la « parthéno-génèse » ne donne que des femelles.

Or les pharaons étaient quelquefois des mâles, quelquefois des femelles ; ils se mariaient entre frères et sœurs, et Jésus fut réputé être un mâle.

 

[29] Pourquoi le christianisme a-t-il conquis la Grèce ?

Alors même que la Grèce pouvait sembler militairement plus forte, dans tous les domaines culturels, et particulièrement dans le domaine religieux, c’est la culture égyptienne qui fut transmise à la Grèce - et non l’inverse - même si la langue grecque a administrativement dominé la langue égyptienne.

La raison principale en a été, à l’évidence, la grande « vulnérabilité/avidité religieuse » que la Grèce présentait à ce moment là – résultat d’une évolution longue, lente et continue - bien plus forte que celles de toutes les autres nations issues de la même culture indo-européenne (Perse ou monde latin par exemple). La Grèce avait en effet perdu presque toutes ses racines et sentiments religieux issus de sa culture indo-européenne.

Seul le nom de Zeus avait acquis une certaine transcendance.

En revanche la Grèce avait davantage que les autres européens intégré le monde méditerranéen oriental ancien, pré-héllénique – mal connu d’ailleurs – à Rhodes, à Chypre, en Crête, etc.

Un simple exemple le montrera, mais les exemples de ce type pourraient être une multitude :

L’indo-européen avait, pour désigner le feu, un « doublet religieux-profane » :

Ø      Un mot de « genre animé » (masculin-féminin) correspondant au dieu « Agni », dont les latins ont fait le mot « ignis »,

Ø      et un autre mot de « genre inanimé » (neutre) désignant « la chose », l’objet : C’est ce seul mot neutre que les grecs ont retenu, et adopté sous la forme « πυρ » (« pur »), totalement profane, et qui a d’ailleurs donné notre radical-préfixe « pyr- ».

Cette « vacuité religieuse » pourrait bien avoir tenu un rôle majeur dans la formation puis dans la diffusion du christianisme, qui n’apparaîtrait alors que comme une sorte d’accomplissement.

Car, en réalité, « l’importation culturelle » des grecs, et même de toute l’Europe dura plus de 1000 ans.

La présentation historique traditionnelle de l’installation d’Alexandre le Grand en ce qui deviendra désormais Alexandrie d’Égypte, est celle d’une conquête. Et il est incontestable que la conquête a eu lieu, puis qu’Alexandre développa la ville.

Mais en même temps, et c’est probablement ce qui comptera le plus pour l’avenir de tout le Bassin Méditerranéen, sinon davantage, désormais les grecs – que représentait Alexandre de Macédoine - allaient « s’abreuver » à « vannes ouvertes » en recueillant un héritage égyptien considérable.

Le « pont maritime » durera 300 ans, jusqu’à l’invasion romaine.

 

[30] Un nouveau dictionnaire étymologique du grec, écrit en grec ( G. Babinioti ; paru en novembre 2009) fait apparaître le mot « Ièsous », (en le déclinant, fait important, car les mots empruntés à l’hébreux ne sont jamais déclinables en grec comme c’est le cas (infra) de Joseph, David et Emmanouèl, mais non de Maria).

Ce dictionnaire donne comme étymologie de « Ièsous », l’hébreux « Yechuah » (écrit à moitié en phonétique, mais pas en hébreux) mis à la place, - précise l’auteur - de « Yehochuah » (= «  dieu sauve » ? ) ; (étymologie déjà alléguée qu’on trouve aussi sur internet) en s’appuyant comme unique source, sur l’Evangile de Matthieu : 1, 21.

Si on consulte alors l’Evangile de Matthieu, il n’y est en aucune façon fait allusion à un « Yechuah ».

L’Evangile de Matthieu est écrit en grec : La traduction des versets 18 à 23 donne :

18. Voici donc l’ascendance de « Ièsous Christos » [ traductions : = « Jésus le oint ou l’embaumé = « Ièsous massih » = Jésus le messie »]  : Maria sa mère était accordée en mariage à Joseph. Or, avant qu’ils n’aient habité ensemble elle se trouva enceinte du saint esprit.

19. Joseph, son époux pour pas la diffamer publiquement voulut la répudier secrètement.

20. Il avait formé ce projet, mais un ange du seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph fils de David, ne crains pas de prendre Maria pour épouse, car ce qui a été conçu en elle vient du saint esprit.

21. Elle enfantera un fils, et tu l’appelleras « Ièsous » car il sauvera le peuple de ses péchés.

22. Tout cela arriva pour que s’accomplisse ce que le seigneur avait dit par le prophète,

23. « la vierge enfantera et ce sera d’un fils, qui sera nommé Emmanouèl - ce qui signifie - dieu est avec nous ».

etc. .. c’est ainsi qu’il le nomma « Ièsous ».

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Essayons donc de ne pas nous perdre entre transcriptions, traductions et supputations : Ainsi, mot à mot, Matthieu écrit donc que la mère de « Ièsous » (mot grec) est Maria (mot et prénom égyptien commun) et que son père est le saint esprit (ou « saint souffle » : en grec : « πνεύμα αγίος »).

(Notons au passage que ce triplet ne représente pas « la trinité chrétienne »).

Il ajoute que Joseph fils de David est son père adoptif ; Matthieu écrit d’ailleurs « fils » (« υιον ») et non pas « de la lignée de ». 

[Rappelons que les hébreux n’ayant jamais reconnu « Ièsous », on comprend mal, dans ces conditions, pourquoi certains cherchent à trouver absolument au mot « Ièsous » une étymologie hébraïque, jamais nulle part dans les documents, ni énoncée ni écrite]

 

[31]

 

Le dictionnaire étymologique du grec de Chantraine : ↓ NB : Le « z » était prononcé « zd » en grec ancien.

 

Remarquons aussi que l’évolution phonétique du latin « dies » a donné « jour » en français.

 

Notons aussi que Ammon-Zeus , « Άμμωνα Δία », (écrit en grec avec deux « m ») était déjà une divinité « gréco-égyptienne » mêlant, ou identifiant, le dieu égyptien Amon avec le dieu grec Zeus dès le début de l’époque hellénistique.

Les sanctuaires consacrés à Zeus-Ammon étaient déjà nombreux dans le monde grec, et même en Égypte, puisque c’est dans l’oasis de Siwa, dans un sanctuaire qui était consacré à ce dieu, qu’Alexandre le Grand reçut d’un oracle la confirmation qu’il était fils du dieu.

Les prêtres le reconnurent comme tel.

 

 

Le dictionnaire étymologique du grec de Chantraine permettrait cette possibilité de « uios » => « us » : ↓

Le dictionnaire étymologique du latin de Meillet : ↓

 

 

[32] Il est tout à fait hors de doute que l’araméen a été profondément hellénisé, et non l’inverse. Il en va de même jusqu’au persan et à l’arabe.

 

Selon Ali Mérad (« Que sais-je » N° 3406), Le mot grec « dia-bolos » serait à l’origine du mot arabe « Iblis » du Coran.

Notons que la lettre « delta » initiale de « dia-bolos » avait disparu à l‘époque hellénistique pour laisser place au « yod » en cette position : Ainsi « διάϐολος » => « γιάϐλος » => « γιάλος » ; (prononcer le « gamma » comme un « i grec » devant « i » et « e », puis le « ϐ » comme un « v »).

Par ailleurs, pour certains musulmans, Malek Tawûs (« L'Ange Paon ») était dans le Jardin d'Éden quand, à cause de sa fierté, il a refusé l'ordre de Dieu de se prosterner devant Adam (de même que « Iblis » dans le Coran. Ce spectacle de fierté aurait établi une hostilité éternelle entre Dieu et « l'ange Paon », qui ne serait pas Azazel, mais Azrail. Cf. in Wikipedia : Le Yézidisme, « qui plonge ses racines dans l’Iran antique… » : clic.

 

Extension du grec dans tout le bassin méditerranéen oriental :

Citons ici  A. Meillet, éd. Klienckseck, Paris, 1965, in : Aperçu d’une historique de la langue grecque, pp. 269-270 :

« Peu propre à la poésie, la « κοινή » (« koïnè ») était au contraire un bon outil pour la science et la philosophie. Un long usage avait fixé le sens des mots, assoupli la phrase, et philosophes et savants avaient dans le grec commun du IIIe siècle av. J.-C. le moyen d'exprimer leurs idées d'une manière exacte et nuancée.

Soit par l'influence directe du grec des philosophes et des savants, soit indirectement par l'entremise du latin, dont le vocabulaire philosophique et scientifique est emprunté ou imité du grec hellénistique, la « κοινή » a exercé sur le vocabulaire de toutes les langues européennes une action dont on ne se représente pas toujours assez l'importance.

Un mot comme le latin conscientia, qui est courant dans la prose littéraire à partir de la Rhétorique â Herennius, est le calque du mot hellénistique « συνείδησις », tout comme l'allemand gewissen ou le russe sovest' sont des calques de conscientia.

La valeur du latin humanus, humanitas ne se comprend que si l'on sait que ces mots ont servi à rendre φιλάνθρωπος. φιλανθροπία.

Le vocabulaire abstrait des langues modernes de l'Europe remonte ainsi à celui qu'ont employé, et pour une large part créé, les savants et les philosophes de l'époque hellénistique. Le travail fondamental à faire pour l'histoire du vocabulaire européen consisterait à déterminer le vocabulaire intellectuel de la « κοινή », en tenant compte des origines ioniennes et attiques et en en suivant l'usage à l'époque hellénistique.

Par malheur, la perte de la plupart des ouvrages des philosophes et des savants de cette époque, s'ajoutant à la perte des ouvrages principaux des anciens Ioniens, rend la recherche difficile, et même en partie impossible; mais il serait de grande importance de chercher ce que les données permettent de reconnaître.

C'est aussi sous l'influence de la phrase grecque que les Latins ont appris à assouplir leur langue pour lui permettre de rendre des idées compliquées; et c'est le modèle grec ou le modèle latin, fait d'après le grec, qu'ont reproduit à leur tour les écrivains qui depuis ont eu à exprimer des idées dans les diverses langues de l'Europe.

Tous ceux qui expriment aujourd'hui des idées abstraites se servent de mots et de tours de phrase qui viennent des Grecs, et en particulier des Grecs de l'époque hellénistique.

En forgeant des mots nouveaux avec des éléments grecs, les savants modernes continuent une tradition, et le fait qu'on a donné à des inventions nouvelles comme le télégraphe, le téléphone, le phonographe, le microphone, des noms grecs et que, malgré l'ignorance grandissante de l'antiquité, l'automobile a un nom à demi grec atteste jusqu'aujourd'hui l'influence de la « κοινή », qui est encore par là en un certain sens la langue commune de la science et de la technique.

Le latin a arrêté en Occident les progrès de l'hellénisme il a refoulé le grec en Italie méridionale et en Sicile. Mais il n'y a réussi qu'en devenant, pour les choses de civilisation, un Calque du grec.

Le terme avatar trouve son origine en Inde (du sanskrit avatara: descente, ava-T? : descendre) et signifie « descente, incarnation divine »1. Dans l'hindouisme, un avatar est une incarnation (sous forme d'animaux, d'humains, etc.) d'un dieu, venu sur terre pour rétablir le dharma, sauver les mondes du désordre cosmique engendré par les ennemis des dieux (les démons). Généralement les avatars sont ceux du dieu Vishnu, fils de la déesse Ahi?sa et du dieu Dharma2.

Ainsi, tandis qu'il n'y a pas plus dans les langues occidentales de mots phéniciens venus de Carthage qu'on ne trouve en Sicile, ou même en Tunisie de monuments carthaginois, tandis que la Carthage punique, dont la force n'était que politique et commerciale, a disparu tout entière, l'hellénisme, qui était une civilisation, vit dans les langues modernes de l'Occident à travers le latin.

L'araméen, qui est devenu en Orient une sorte de lingua franca dans les siècles qui ont précédé et suivi le début de l'ère chrétienne, a subi l'influence grecque.

Les Parthes, qui ont relevé contre les Grecs l'indépendance de l'Iran, se sont pénétrés de la civilisation hellénique ; ce n'est que la dynastie sassanide qui a rompu avec l'influence de l'hellénisme.

Par l'araméen et par l'iranien, l'influence grecque s'est étendue à l'arabe au moment où s'est formée la civilisation islamique.

Le christianisme, constitué à partir du début de l'époque impériale dans la partie orientale de l'empire romain et que l'Occident a vite adopté, a eu pour langue le grec.

Les ouvrages qui constituent le Nouveau Testament sont en grec.

Au fur et à mesure qu'a grandi le rôle du christianisme, la « κοινή »  s'est dégagée des traces de conception ancienne que la tradition y maintenait elle a pris ainsi un caractère universel et tout rationnel.

Quand le christianisme s'est étendu sur tout l'Empire et hors de l'Empire, il a porté avec lui, directement ou indirectement, l'influence de la langue grecque.

En latin, la langue du christianisme est imitée du grec les termes techniques sont ou empruntés au grec, ainsi presbyter ou ecclesia, ou pénétrés de valeurs grecques, ainsi misericordia qui rend έλεος, dominus qui rend κύριος.

Les langues littéraires qui se sont établies en Orient, le gotique, l'arménien, le copte, le slave, sont calqués sur le grec en tout ce qui relève de la doctrine chrétienne et même de la civilisation en général.

Dans le monde chrétien, donc dans tout le monde civilisé d'aujourd'hui, les langues reflètent ainsi la « κοινή » hellénistique. »

 

[33] Cet « universalisme » (= en grec « catholicos ») est exactement le même que celui qui a fait la grande fierté des « révolutionnaires » de 1789.

Il y a donc là une très longue continuité civilisationnelle.

Mais paradoxalement, à l’heure où cet « universalisme » est devenu comme « à portée de main », voire s’impose, cela même qui a motivé la grandeur d’une « exaltation », pour laquelle l’homme était capable de se battre, lorsqu’il ne pouvait l’atteindre, est aussi en passe de devenir sa faiblesse :

A l’heure de la mondialisation, beaucoup s’y trouvant insatisfaits parce que noyés dans la masse, conviés à jeter leurs drapeaux parmi les vieilles affaires, réduits à l’état d’instruments automatisés, d’autres au contraire – et parmi eux, fait notable, des religieux - se lèvent pour affirmer leur identité.

Entre anonymat, fruit de nécessaires soumissions, et identité, fruit d’inévitables particularités, l’homme semble en perpétuelle recherche des germes qui l’ont conduit à l’un et à l’autre, et qu’il est bien incapable de découvrir.

C’est pourquoi cette insatiable quête originelle tient une si grande place dans les tréfonds de l’histoire de l’humanité.

 

[34] Cf. In : Mirambel Grammaire du grec moderne, Introduction, p. XV, Ed. Klincksieck, 1939, retirage 2002, ISBN 2 252 03381 9 :

 

 

 

 

[35] Instabilité « Δ » => « Ι » noté en fait « ζ » à Elée (région napolitaine) :

 

In : « Phonétique historique du Mycénien et du grec ancien », Michel Lejeune, Edition Klincksieck, 11 rue de Lille, Paris, 1972 :

Cf. particulièrement la note de bas de page : ↓

 

 

 

[36] C’est peut-être à une dérivation semblable que pourrait faire appel Ali Mérad

(in : « Exégèse du Coran » ; édition P.U.F. collection « Que sais-je » ; Paris 1998)

quand il fait dériver le nom du personnage « Iblis » cité dans le Coran (décrit comme « fait de feu ») (équivalent du « Lucifer » de la Genèse), du mot grec « dia-bolos » qui a donné en français « diable ».

 

Grec archaïque

Grec classique

Latin

français

arabe

Di(w)(y)os

Zeus

Deus

Dieu

En arabe, le mot Dieu dérive d’une construction complètement différente : [Al + ilah =>Allah]

 

Dia – Bolos

[= littéralement « qui désunit »]

[Di-a ou dis-a = Za = idée de division (apparenté au latin « dis- ») 

Dia-bolos

 

Dia-bolus

 

 [« Luci-fer = « Qui porte la lumière »]

Dia-ble

[=> I + blis => Iblis]

(créé à partir du « feu », et c’est pourquoi il refuse de se prosterner devant Adam créé à partir de « l’argile »)

(Dans l’hypothèse d’une telle filiation [Dia-bolos => I-blis], intuitive sans être matériellement étayée, le fait que ce soit le son « i » qui est resté pourrait orienter vers d’intéressantes recherches).

 

Il ne peut nous étonner q’un même concept ( feu, lumière) donne naissance à un couple de mots désignant deux opposés (Dieu, lumière du jour et Lucifer, qui porte la lumière) : C’est un phénomène très fréquent dans les langues dites archaïques et les exemples foisonnent :

 

Latin

Sacer

= sacré et impur

Arabe

Haram

= sacré et interdit

 

 

[37] Précisément l’écriture chrétienne « ous » aurait pu transcrire le son classique « us » (= « fils »). Cf. In : Mirambel Grammaire du grec moderne, Introduction, pp.XIV et XV, Ed. Klincksieck, 1939, retirage 2002, ISBN 2 252 03381 9 :

 

 

[38] C’est un phénomène tout à fait habituel, quand la prononciation populaire évolue, que la prononciation « sacerdotale » (« sacrée ») cherche à maintenir la tradition.

C’est même l’une des principales fonctions des clergés dans les religions : d’où par exemple tout notre vocabulaire conservé : de « chrétien » et non de « oint » ; de « catholique » et non « d’universel » ; « d’église » et non « d’assemblée » ; etc., conservé même en dépit du « concile Vatican II ».

C’est pour cette même raison que, pour la langue arabe, quelle que soit la confession de l’arabophone, le Coran joue le même rôle que l’académie française pour la langue française :

C’est ce que refuse de comprendre notre « Education nationale » en interdisant dans les universités l’apprentissage du Coran, au nom d’une « laïcité » dont ce ne serait pourtant pas la fonction d’empêcher l’apprentissage des langues et des religions.

« Laïc » n’a jamais voulu dire « anti-religieux », et, nécessairement, toute langue a une fonction sacrée qui en maintient la consistance et l’esprit : sinon elle se déliteraient.

C’est pourtant notre roi François 1er qui avait officialisé l’enseignement des langues orientales avec la fondation du « Collège de France » à Paris – heureuse initiative !

Son revers – pourtant non nécessaire – en est que c’est lui aussi qui, par l’édit de Villers-Cotterets, nous fit adopter la langue française comme langue nationale, alors que rien ne l’y obligeait - au prix de lourdes pertes, linguistiques en matière de latinité et de compréhensions européennes – invitant aussi les ottomans à Toulon et en méditerranée occidentale, empêchant l’Europe de reprendre Constantinople, et la France d’être présente à la « bataille de Lépante » - fierté de Cervantès - en 1571, dont la victoire un terme à l’expansion ottomane.

Il fut notre premier grand « anti-européen ».

 

[39]

 

On lit dans le livre de A. Meillet, « Histoire de la langue grecque », Paris, Klincksiek, 1965 : ↓

 

 

Et dans : « Extraits d’Hérodote, classiques pour tous, Hatier 1933 », Henri Cabrol  note déjà les mêmes altérations (passage de « α » à « η », etc.) dans le dialecte ionien d’Hérodote d’Halicarnasse (- 490 à 425 Avt J.C.) , dialecte qui deviendra celui de la « κοινη » : ↓

 

 

 

 

[40] Note sur l’arabe et l’hébreux :

1.      Ces sont des langues faisant partie de la famille des langues dites « sémitiques ».

Ces langues sont relativement nombreuses, mais on ne peut pas toujours, en considérant l’état de langues parlées il y a 1000 ou 2000 ans, en déduire entre elles des parentés de beaucoup antérieures ; et il est souvent difficile de relier une langue à un peuple : les langues n’ont pas grand chose à voir avec les peuples qui les parlent.

C’est particulièrement vrai pour les parentés entre l’arabe et l’hébreux - même s’il s’agit là d’un « topique » jamais remis en question - et nul ne connaît vraiment l’origine des liens de proximités linguistiques, actuellement évidents, entre la langue hébraïque et la langue arabe, parlées aujourd’hui par des peuples en vérité jadis fort différents.

En ce qui concerne les langues et les peuples, il est d’ailleurs souvent impossible de classer ou définir certains termes qui ne rentrent pas dans les cases façonnées par notre pensée moderne :

La question est difficile en ce qui concerne « les indo-européens ». 

Elle relativement facile, quoique non simple, en ce qui concerne le mot « arabe » (ce qui ne veut pas dire que ces difficultés ne viendront pas un jour) : On définit ce mot à partir de populations ayant eu un vécu plus ou moins clos – qu’il n’est pas de notre sujet de détailler ici – associées à une langue que l’on arrive à suivre depuis 4000 ans – à l’origine « l’akkadien » : On en retrouve des traits linguistiques et des traces historiques homogènes.

Il est plus difficile d’appliquer de mêmes règles à un « peuple hébreux », ayant – peut-être - vécu il y a quelques millénaires autour du « croissant fertile » en l’associant à la langue de « l’Ancien testament » et de la nation d’Israël d’aujourd’hui.

Si les proximités linguistiques entre l’hébreux et l’arabe d’aujourd’hui sont une évidence, on ne saurait dire avec précision ni où, ni quand, ni comment elles naquirent.

2.      Quoiqu’il en soit, en ce qui concerne la question très précise du mot « Jés-us », qui selon notre travail signifierait « Dieu-fils », ajoutons quelques remarques :

Dans lesdites « langues sémitiques », la divinité se dit « El » en hébreux et « Ila » en arabe : le mot « El » apparaît en hébreux dans tous les prénoms se terminant par « - el », des mythes tels que celui de la « Tour de Bab-el » (= la porte de Dieu), des toponymes (« Babylone ») etc..

En arabe, le mot « Allah » est de même une composition de l’article « El » et du mot « ilat ». Le « », est ici une marque du féminin, car ladite divinité était autrefois féminine. Le Dieu est maintenant masculin, mais Il en reste un « » orthographique, sans les deux points qui en faisaient la marque du « » du féminin.

Le mot est largement anté-islamique.

C’est le mot par lequel les chrétiens désignent Dieu en arabe.

Tout de même que notre mot « Dieu » est largement anté-chrétien – si l’on peut dire – puisque la langue française n’existait pas au moment de la naissance du christianisme.

3.      Ce qui est certain, c’est qu’il est très facile de dire « Dieu-fils » ou « fils de Dieu » en arabe ou en hébreux.

Mais l’Islam n’a pas voulu le faire.

Antérieurement, le judaîsme n’avait pas voulu le faire.

Ce qui est tout à fait extraordinaire, c’est la conviction avec laquelle certains théologiens chrétiens affirment avoir trouvé des origines étymologiques hébraïques au mot « Jésus » - sans jamais d’ailleurs prendre en compte une signification qui serait véritablement en adéquation avec la fonction de « Jésus » (par exemple, précisément une traduction de « Dieu-fils » ou de « fils de Dieu ») alors que :

o        d’une part « Jésus » - qu’il fusse « Dieu » ou non – réel ou symbole - a toujours été dit « fils de Marie » alors qu’aucune femme juive (le concept de judaïté était plus facile à cerner il y a 2000 ans qu’aujourd’hui) n’a jamais été prénommée « Maria »,

o        et que d’autre part, « Jésus » n’a jamais été reconnu par le judaïsme.

 

 

[41]

Etymologie du mot Christos in :

Dictionnaire étymologique de la langue grecque de Pierre Chantraine.

Paris, Editions Klincksieck, 1984: (Christos = Massih = Messie)

 

 

 

On aura remarqué que dans « le saint chrême », « l’onction des rois de France », le mot « chrême » est de même origine que « Christos » : N°2 : « Chrisma » = « onction ».

 

 

 

[42] Note sur le suicide de l’historien Dominique Venner : On rapprochera de cette iconographie saisissante, le suicide de l’historien Dominique Venner, devant l’autel de Notre Dame de Paris le 21 Mai 2013.

 

L’autel est, pour les catholiques, riches de symboles violents, et en premier lieu de sacrifices expiatoires :

 

1.      Il évoque peut-être le sacrifice d’Abraham. De toutes façons l’idée de sacrifice est omniprésente dans la religion catholique.

Mais dans le cas d’Abraham, ce n’est pas Abaham qui est sacrifié : Dieu demande à Abraham d’immoler son fils : Abraham est sur le point de le faire lorsque Dieu déclare que ce n’était qu’une épreuve, et qu’un agneau pourra être immolé à la place de son fils (=> l’évènement est commémoré tous les ans par les musulmans lors de « l’Aïd el kébir = Aïd el Adha = fête du sacrifice »)

.

2.      Dans le cas de Jésus, la tradition veut que Jésus ait accepté sa crucifixion, en signe de soumission à son père, « pour racheter les péchés du monde ». La suite nous apprendra qu’il est ressuscité.

Le célébrant commémore au cours de chaque messe la transsubstantiation du corps de Jésus dans la consécration du pain et du vin qu’il offre aux fidèles, en faisant dire à Jésus : « ceci est mon corps », « ceci est mon sang ».

 

3.      Dans le cas de Dominique Venner, incroyant au catholicisme, qui prônait le retour aux coutumes religieuses celtes, plusieurs éléments des mêmes registres interviennent :

 

En vérité, le geste explicite est parfaitement compris de tous. Il n’a pas été beaucoup cité.

Pourtant, en France, on parle de plus en plus de « mémoire », et d’une certaine façon, sous les vocables de mémoire et de respect de nos pères, c’est bien « de religieux » qu’il s’agit.

____________________________________________________________

 

[43]La séparation de l’Église et de l’État :

Il en résulte par exemple que la séparation de l’Église et de l’État existe déjà en germe en Égypte pharaonique. Certes, il s’agit là de deux institutions terrestres, et l’Église n’est pas l’au-delà. Mais la distinction, qui repose sur deux finalités séparées, toutes deux d’ailleurs conçues avec le même degré de matérialité, à l’origine, puisque l’au-delà a autant de matérialité que l’ici-bas, est conséquence de la reconnaissance de deux mondes: l’au-delà et l’ici-bas. Si le pouvoir a une allure religieuse en Egypte pharaonique, les « croyants » n’en font pas moins la distinction entre deux justices, celle d’ici-bas et celle de l’au-delà. A la même époque ou un peu après, le judaïsme, lui, et jusqu’au Macchabées, ignore telle conception, et, jusqu’à aujourd’hui, telle structuration.

C’est pourquoi ensuite l’Evangile fait réaffirmer à Jésus devant Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde » Ceci est en rupture avec le judaïsme, et apparut révolutionnaire aux juifs qui rêvaient pour le judaïsme un « royaume de ce monde », mais n’est pas non plus compris par le romain.

Puis, on ne peut que constater, une fois encore, combien la Révolution française, sous des « apparences » de dénégation, est redevable du christianisme: La première séparation de l’Église et de l’État date de 1795, et apparut révolutionnaire à une époque où le christianisme était devenu religion d’État. (Cf. sur ce site dans le texte « Entre justice divine et médecine d’État : l’invention de la psychiatrie », l’une des dernières notes de bas de page (numéro environ 77) : … « En séparant l’Église de l’État »…).

L’islam est du point de vue du dogme de la séparation entre les justices des deux mondes, pour des raisons profondes, proche du christianisme. Pour des raisons bien analysées par Mohammed Arkoun (professeur émérite à la Sorbonne - Paris III, auteur de nombreux ouvrages), certaines conceptions de l’islam, sont proches de celles du judaïsme, d’autres de celles du christianisme. Quoiqu’il en soit, dans l’islam, quels que soient les comportements de chacun, la distinction entre les justices des deux mondes demeure, et même, explique les comportements.

Dans la tradition historique, Jésus ou les « chrétiens des origines », ont été persécutés pour ce qu’ils faisaient cette même distinction.

On se doit enfin de remarquer qu’au temps des origines du christianisme, l’islam n’existait pas encore, et que, quand l’islam est né, le christianisme était devenu religion officielle à Rome ou à Byzance. Car il existe d’une part la notion de distinction des choses, et d’autre part la pratique et l’usage, qui parfois en arrivent à instaurer – en son nom-même - l’inverse de ce qui a été énoncé comme principe fondateur.

Sans au-delà, la distinction entre « Église » et « État » perd toute signification.

 

[44] Au commencement sont les cosmogonies, comme explications du monde, souvent évolutives, d’ailleurs.

Elles se pensent toujours « les plus rationnelles possibles », pour expliquer ce qu’on en peut des grands mystères du monde.

Nul, en effet, ne prétendrait que ses explications sont irrationnelles! Au pire, on dira que l’on ne sait pas.

Puis, avec ces explications plus ou moins parcellaires, on organise et nomme les choses que l’on conçoit ou perçoit.

Puis ces constructions supportent l’ordre des rapports des gens entre eux, orientent et guident les aspirations, et finalement toutes les vies.

Ainsi se forme une culture, au sein de laquelle s’affirme une appartenance, une identification.

Telles sont en définitives les allégeances que l’on appelle croyances…

Les croyances sont comme un couronnement, bien plus qu’un mouvement initial, et le vocabulaire importe moins que la conception.

Mais si la conception est abandonnée, le mot « croyance » peut devenir vide, vestigial, et confiner à l’absurde.

Il n’est plus alors qu’un piège lexical, quand il devient difficile de parler de choses que l’on ne comprend pas et ne saurait expliquer.

Mais les appartenances sus dites n’en sont pas moins déterminantes, et les différentes conceptions engendrent chaque fois autant de comportements différents  : Telle tribu imaginant son dieu placé dans un petit nuage, veillant sur le groupe, le suivant dans ses déplacements, pour le protéger, lui procurer ses bienfaits et lui assurer au besoin la victoire, ne voudra en rien en partager la puissance, et gardera jalousement jusqu’à son nom de peur qu’une autre tribu ne se l’approprie.

Au contraire, un dieu de justice, quand bien même celle-ci ne serait achevée qu’en un autre monde, sera d’autant plus influent sur l’organisation des relations des hommes entre eux, même sur terre, que son ordre sera universellement partagé !

 

[45]Cf. à propos des inévitables révisions historiques, le livre récent de jacques Heers :  « l’histoire assassinée, les pièges de la mémoire » Éditions de Paris. 2006.

 

[46]

« ... Alexandria, principally a Greek city but with a Jewish population of one million, now became the greatest trading city in the world.

Still less dramatically, in Roman Palestine the Christian religion was born, to develop silently and have its principal intellectual seat neither in Palestine nor in Rome, but among the Greco-Judaic intelligentsia of Alexandria. Already around A.D. 40 the Jewish pholosopher Philo, wrighting in Greek, had set out to reconcile Greek philosophy with the teachings of the Septuagint. He was followed in the second century by celebrated Gnostic teachers such Basilides, Carpocrates, and Valentinus, against whom a catechetical (or theological) school was set up by what came to be called “orthodox” Christians. Among these the most famous were Clement of Alexandria in the second century, and Athanasius in the fourth century. It was the later’s skill, although he was still a deacon, that dominated the Council of Nicae in 325, formulating orthodox belief in the divinity of Christ and in the Trinity ...”

In: “The new atlas of African history” page 34, by: G.S.P. Freeman-Grenville, 1991.

Simon & Schuster,  A Paramount Communications Company, 15 Colombus Circle, New York, NY 10023.

ISBN 0-13-612151-9.

 

[47]

 

[48] Les Évangiles présentent Jésus, par sa naissance, comme le représentant du « dernier des pharaons » ; mais un pharaons déchu et dépossédé de ses attributs royaux terrestres. En revanche, il conserve toute la puissance de sa divinité – soit l’essentiel pour les chrétiens.

La question posée par les historiens modernes de savoir s’il a « réellement existé » est relativement nouvelle jusqu’en son vocabulaire, et, à vrai dire, reste sans grand intérêt, puisque le christianisme, lui, non seulement a bien existé, mais n’a cessé de développer les valeurs de son message sur la terre entière.

Les questions des historiens « rationalistes » sont radicalement insolubles, puisque :

-          D’un côté, ils se perdent en conjectures sur des détails, pour chercher à expliquer les textes évangéliques : « Comment Jésus a-t-il pu « marcher sur les eaux » ? « ressusciter Lazare » ? « multiplier les pains et les poissons » ? quelle langue parlait-il ? etc.

-          Et d’un autre côté, étant « rationalistes », il n’est pas question pour eux d’admettre « la virginité de Marie mère de Jésus », qui est pourtant essentielle aux dogmes.

Par contre, ils semblent ne jamais percevoir le sens profond des paraboles qui sont précisément l’essentiel du message.

Au total, les forçages mènent à des incompatibilités et à des anachronismes insurmontables : 

Comment peut-on réunir en un même livre appelé « Bible », à la fois la Torah (Ancien Testament) et le Nouveau testament, qui ne partagent que très peu de principes, et réunissent le plus souvent des textes difficilement compatibles entre eux, comme le sont « la création du monde en 6 jours » et « l’incarnation du verbe », « l’imprononçabilité du mot « YW » et « l’énonciation de la trinité divine, du Père, du Fils et du Saint Esprit », etc.

 Ce sont évidemment des questions sur lesquels les théologiens devraient se pencher promptement.

 

 

[49] L’empire d’Alexandre est un calque de l’Empire perse sassanide. (Cf. « les mille et une nuits ») !

La comparaison est saisissante.

Il conviendrait d’ailleurs de rajouter Zanz-i-bar (= « le port des noirs »), les Comores, autres rivages de l’océan indien, probablement Bahraïn, etc.

Le nom « Ormuz » du détroit est la contraction de Ahura Mazda.

Cf. Machiavel parlant de ces vastes empires dont il suffit de frapper la tête pour s’en emparer :

 

 

 

[50] « Après le coup d'État de Brumaire, Bonaparte affirme : « Je suis la Révolution »,  pour se contredire aussitôt : « La Révolution est finie ! »

Finir la Révolution : on l'a pensé le 5 août 1789 ou lors de la séparation de la Constituante, quand la Convention célébrait l'Être suprême ou lorsque la tête de Robespierre tombait dans le panier.

Pour terminer la Révolution, trois voies sont offertes:

-          retour au système monarchique et aristocratique (avec l'ancienne ou une nouvelle dynastie); 

-          consolidation des conquêtes bourgeoises et paysannes;

-          satisfaction des aspirations de la « sans-culotterie »  parisienne.

Retour au passé; maintien du présent; préparation de l'avenir.

L'aventure napoléonienne tient dans un choix, celui qu'effectue Bonaparte en 1799. »

Jean Tulard, “Napoléon ou le mythe du sauveur », Ed. Fayard 1977.

 

[51][51]Note sur le mot « logos » :

Le mot « logos » vient d’une très grande famille européenne de mots : « racine : « leg – » , qui donne « lego », « lexique », « locution », etc. avec les sens de « parole, mot, vocable », « lire » et/ou « élire, choisir, => intel-ligence », en grec comme en latin, etc.»,

Mais il faudrait être très prudent avant de rapprocher « logos » du sens du mot latin « ratio » - qu’il prend parfois - et encore plus des sens du mot français « raison » - multiples - au pire lorsque l’on oppose la « raison » à la « folie » : « Traduttore traditore » !

« Logos » en grec ancien  fonctionne en opposition avec « ergon », où l’on peut saisir « la réalité », bien que ce dernier mot français fusse impossible à retrouver exactement en grec ancien ou en latin.

Ainsi, un « hiatus » a été senti dès l’origine entre « le mot » d’un côté et « la chose ou l’idée » dont il est censé rendre compte, de l’autre.

Mais, s’il est vrai qu’un caractère « intellectuel », « mental », et même « partageable », est indéniablement attaché au mot « logos », il ne fait pas la différence entre la nature « passionnelle » ou « rationnelle » de l’expression.

Cette précision est essentielle, car les grecs classiques - dont on se recommanderait volontiers à travers tout un vocabulaire re fabriqué, auquel on donne parfois un sens qu’il n’aurait pas pu avoir à l’époque à laquelle on prétend se référer comme source de ce que l’on dit – ne se sont jamais prétendus « virtuoses du rationalisme », ni même seulement avoir découvert « La Raison ».

Mais une longue durée et de multiples échanges, en enrichirent les sens.

1.      Avec le christianisme, le mot acquit toute la transcendance qu’on lui connaît, et en vint à désigner « Le Verbe » chez Saint Jean (1-1):

Avec Saint Jean, le « Logos » peut devenir une « abstraction pure de langage », abstraction immatérielle d’un langage qui n’a même plus besoin d’être prononcé.

 

 

Saint Jean peut alors opposer « logos » à « chair », comme un signifiant à un signifié,  lorsqu’il formule : « kai o logos sarx  égéneto …  et le verbe s’est fait chair ». Et Dieu est l’un et l’autre.

Humainement, le couple des opposés serait irréductible, mais Saint Jean voit comme inhérent au « fait divin » « l’abolition radicale » de la « barre des opposés », en même temps que, dans la terminologie saussurienne, de la « barre du signifiant », puisque « logos » est posé à la fois comme « origine, catégorie, signifiant de tous les signifiants » quand il écrit : « En archè èn o logos…:  Au commencement était le verbe… »*, puisque, en grec, « archè » est à la fois « premier pas, origine, principe et autorité ». « … Kai theos èn o logos : … et dieu était le verbe ».

 

*On peut remarquer que la formule, quel que soit le sens exact qu’on donne au mot « archè », peut être acceptée dans une conception religieuse du monde, psychanalytique aussi, etc.– mais en aucun cas dans la « vulgate scientifique » - et quasi-officielle en occident  – de la conception darwinienne du monde.

Pour Darwin le temps est conçu de façon linéaire, à partir d’on ne sait quel début – on a trouvé depuis un mot mystérieux et magique, « le big bang » - et dans cette conception, ni les minéraux ni les bactéries ne parlant, « le logos » étant propre à l’homme, serait en quelque sorte parmi ce qui est en dernier apparu.

 

« La parole » est ici « Dieu lui même ».

A l’inverse, dans la « Création » formulée dans la « Torah » ( « Dieu dit : « Soit, et il fut ») puis dans le « Coran » (« Dieu dit : « Kun fa yakun ») la parole est détachée d’un Dieu qui la prononce et « ordonne un accomplissement », c’est à dire qu’un signifiant devienne signifié.

Saint Jean formule « l’incarnation » comme « intrinsèque » au « fait divin » : il n’y a plus de séparation entre l’idée et la chose ; prononcer la parole n’est plus nécessaire : « Le verbe s’incarne ».

Ainsi, l’originalité de la divinité, dans le christianisme, réside dans cette possibilité de consubstantialité d’une abstraction pure et de sa matérialité, d’où résulte la consubstantialité des trois personnes de la Trinité formant « un seul dieu en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit » (« Homo ousia » « même être » ; de « eimi » = verbe « être » => « ousia »  = « essence, nature, substance »). Nous avons montré – en d’autres pages – la continuité de cette conception avec la représentation pharaonique de la divinité. Cf. : Osiris, pharaon et Mâat.

2.      Hors du christianisme , on peut faire quelques remarques sur la langue de Saint Jean :

Ø      Quant à la grammaire :

Il est bien possible que le texte de Saint Jean, ait dans sa forme verbale (au sens grammatical) quelque chose de sémitique.

Les verbes des langues sémitiques sont caractérisés par l’absence « de temps » comme dans les verbes européens.

Par contre ils comportent « deux modes » que l’on nomme en français « accompli » et « inaccompli ». Cette dénomination ne correspond qu’à peu près à ces modes, car ce qu’on appelle « accompli » peut à l’occasion correspondre à « un futur français », car c’est aussi un mode de « certitude, de détermination, d’immuabilité voire d’intemporel ».

Ainsi la formulation grecque à l’imparfait pourrait bien exprimer ledit « accompli », exactement comme dans les traductions françaises d’aujourd’hui, bien que la traduction en soit impropre ; mais il n’existe aucune traduction exacte possible en langue européenne.

Le vocabulaire : L’emploi du mot grec « Archè », peut, lui aussi, avoir un sens intemporel, puisqu’il signifie en grec « Principe, origine, commencement, voire paternité ». Cela ne fait que renforcer la cohérence de cette « dé-temporalisation ».

Mais il faut aussi remarquer qu’il y a une différence entre la langue et ce qu’elle exprime, malgré les difficultés que fait surgir un changement de conception :

Par exemple au moment de la Révolution Française, on continua à s’exprimer en français, bien qu’en changeant beaucoup des valeurs de certains mots.

On changea même ou inventa certains mots comme les mot « ci-devant citoyen » en place de « mon-sieur » ou « décadi » pour le jour de repos du dixième jour.

On remplaça « catholique » par « universel », (qui n’en est que l’exacte traduction).

Certains mots sont restés, d’autres non, mais l’ensemble du corpus exprimé a bien changé.

De même, ainsi, écrire dans un grec d’aspect sémitique ne signifie en rien une allégeance au Judaïsme, et n’empêche en rien de s’en différencier.

Ø      Quant aux religions : Une lecture un peut attentive de Saint Jean fait apparaître que :

 La formulation « En archè èn o logos…:  Au commencement était le verbe… » n’a rien de spécialement religieux.

« … Kai theos èn o logos : … et dieu était le verbe » est au contraire une allégeance religieuse.

« kai o logos sarx  égéneto …  et le verbe s’est fait chair » est beaucoup plus de tonalité freudienne ou lacanienne que religieuse, etc.

Ø      On élargira la question en rappelant à quel point il faut se méfier des traductions et des amalgames :

Ainsi, étymologiquement, le mot « Dieu » = « Lumière » dans les langues européennes.

Mais il n’en va pas de même dans toutes les familles linguistiques : Par exemple les arabes chrétiens, qui sont apparus 6 siècles avant les arabes musulmans, ont depuis toujours appelé leur Dieu du nom d’Allah jusqu’à aujourd’hui.

Allah n’est donc pas seulement le dieu des musulmans.

La « shahada » musulmane (profession de foi musulmane) comporte deux parties :

La première « Je témoigne qu’il n’y a de divinité que Dieu » est parfaitement en accord avec le christianisme ; la seconde « et que Mohammed est prophète de Dieu » ne l’est plus.

 

[52] Le mot « physique » ici inclut « somatique » aussi bien que « mental », mais il s’oppose ici au mot « psychique » dans son sens originel qui concernait en chrétienté  « l’âme immortelle ».
 A certaines époques (du Moyen Age européen en particulier), la vie terrestre était conçue comme si « secondaire » que la catégorie des « maladies » n’était pas même existante en tant que telle (d’où la simple expression « male habitus » => « malade » ) ! Aujourd’hui, le vocabulaire de la « psychiatrie » « confond » habituellement les vocabulaires relatifs au « mental » (relatif à l’esprit) et au « psychisme » (relatif à l’âme). Pourtant la distinction mériterait d’être maintenue sans assimilation. (Cf. sur ce point )

 

[53]

 

Dictionnaire étymologique du latin de Meillet : ↓

Le dictionnaire étymologique du grec de Chantraine permettrait cette possibilité de « uios » => « us » : ↓

Remarquons aussi que l’évolution phonétique du latin « dies » a donné « jour » en français

 

[54] Et peut-être, fondamentalement, l’invention du « théâtre », avec toute la dimension imaginaire, potentielle, virtuelle, déréelle, de ses plusieurs réalités rendues possibles.

On sait que le théâtre grec est né avec Eschyle. On y lira volontiers des questions nées de confrontations culturelles. Elles atteindront peut-être chez Sophocle un acmé avec les questions posées par Antigone, dont l’âme a tout d’une étrangère. Sophocle innovera aussi avec l’invention du 3ème acteur, et, peut-être dans le même esprit, imaginera une destinée très particulière pour un « Œdipe » dont Freud tirera l’idée d’un « complexe », dans une mise en scène tout spécialement apte à représenter les structurations  mentales occidentales en son époque. Ces voies frayées par Sophocle, formalisées, en langage psychanalytique, dans  ladite  « castration symbolique », sont à la fois l’inverse et une certaine « sublimation » des conceptions antérieures, (apologie de la lutte et de l’héroïsme (Cf. l’Iliade), et qui avaient conduit à l’instauration des « jeux olympiques » trois siècles et demi plus tôt  (776 Av. J.C.).

Quelques 2500 ans plus tard, les inventions du cinéma, puis de la télévision et même de « l’inter-net », pourront d’autant  mieux se mettre au service des exigences de  « l’artificialité » qu’elles ne retiendront plus que les supports « audio et visuels ».

« L’espace imaginé » représente sans doute une dimension dont la présence est universelle chez tous les peuples. Mais, plus que les « contes », « romans », « légendes », « mythes », sinon même « l’histoire racontée» elle-même, lesquels peuvent déjà œuvrer dans le sens d’un « forçage », voire  « forgeage » d’une réalité, le « théâtre »,  puis les « média audio-visuels », tendent à « concrétiser » la dimension de cet « espace imaginé », sous forme  « d’objectivation » .

On ne peut pourtant encore donner ici à ce mot le sens « d’ impartialité » qu’il va plus ou moins acquérir « de fait », et dont seul « LE réel  théorique » pourrait être garant, puisque, ici, seul « UN réel » parmi d’autres, est « mis en scène ».

Cette « mise en scène » de « l’espace imaginé », voire cette extirpation de « l’espace imaginé en l’autre » requiert en effet encore la « main de l’homme », en tant qu’homme particulier, lui-même concret mais « subjectif », « sujet », même si l’on cherche à rendre le « montage » invisible ou dissimulé dans ces arts, comme c’est le cas de la présence des caméras, dont la dissimulation représente une sorte de règle d’or dans l’art du cinéma et jusque, généralement, dans les « reportages ».

L’entreprise, au fil du temps, acquit la dimension d’une « machinerie » gigantesque, et nécessitera même la création d’un vocabulaire européen nouveau, auquel, par exemple, la cinématographie arabe choisira d’emprunter les mots « montage » et « reportage ».

Cette « objectivation » n’est donc, en fait, que la présentation sous forme « d’objet » d’une « subjectivité » extirpée « subjectivement ».

L’apport de la « troisième dimension » à laquelle on a fait allusion, qui pourrait être seulement celle de « l’enregistrement », n’y change rien. Serait-elle encore celle du « consensus », dont le nombre, on ne le sait que trop, n’a jamais pu avoir aucune valeur de « crédit de Vérité », que cela n’en changerait donc pas davantage tout ce « subjectif ».

Comme on le voit en passant, finalement, « l’objectivité » d’un « réel théorique » unique et sûr reste de l’ordre de l’invérifiable hypothèse, ou de la croyance, que celle-ci porte la marque de la tradition ou de la découverte, déduite ou révélée.

A propos du « consensus », dont la « prestance submergeante » prend trop souvent le pas sur les « méthodes démonstratives », on rappellera ici, encore une fois, que la « démocratie » - système paradigmatique dont le moteur même répond à la règle « du plus grand consensus » - et dont l’apparition dans le temps, en Grèce, a été contemporaine de l’apparition du théâtre et de ses aléas - n’a jamais eu, à l’époque ancienne, d’autre valeur que politique.

En délaissant artificiellement les longues phases d'élaborations, d'échanges et d'emprunts, et en ignorant, parmi les religions, les multiples « écoles », on pourrait schématiser ainsi quelques stades:

Ø      Alors que ces parties du monde de l'antiquité que nous avons mentionné avaient développées chacune des registres de croyances spécifiques (de plus en plus confusément rassemblées en Grèce et à Rome, au fur et à mesure des conquêtes),

Ø      le christianisme a assigné un place à chacune des deux grandes aspirations (« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »),

Ø      L'islam (le nom est tardif) aura sans doute voulu « sceller » plus définitivement les termes de ce qu’il considère comme un retour aux origines , en honorant Mohammed du titre de « sceau des prophètes » ( خَاتَمُ أَلنّبِّيِّنَ), en rassemblant dans l’écriture du Coran le texte de la révélation, et enfin par la fermeture des portes de « l'ijtihad » chez les sunnites au XI siècle de l’ère chrétienne.

Ø      Puis, depuis la « Renaissance »,  un occident « rationaliste » n'aura de cesse d'en vouloir reprendre et d’en explorer les « dialectiques » par des recherches poussées, et souvent fructueuses, dans tous les domaines.

Ø      Mais la psychiatrie, dans un contexte volontiers « passionnel », en devenant malencontreusement une « institution exécutive », s’interdisant alors, par « l’attitude dogmatique de ses procédures », nombre « d'authentiques recherches », sociales, médicales ou religieuses, deviendra le champ de l’impossible « mise en scène » de ses propres dialectiques abstraites :

ü      Impulsée à agir, concrète, dans l’exécution,

ü      contrainte à rester abstraite dans ses pensées causatives.

ü      L’immobilisme de ladite thérapie côtoie alors la célérité de son instauration.

Mais le « quiproquo » n’aura résolu, sinon en les écartant, aucune des incontournables questions du « bien fondé » de nos institutions. Car, conformément à nos plus longues traditions, les réponses à ces questions n’en ont jamais été attendues de l’exécutif, ni il n’a été attendu de la psychiatrie qu’elle n’énonçât  « à quel saint se vouer ! », dès lors qu’elle restait soumise à cet exécutif par ailleurs nécessaire.

Toute institution humaine a besoin, au plus haut point, de « non-contradiction » et l’on ne saurait renverser « le religieux » au prétexte de sa contraignante « raison dogmatique », en le remplaçant par une autre « raison » toute aussi « dogmatique », sans s’exposer soi-même aux mêmes critiques que celles que l’on avait porté.

Les datations de l'ère chrétienne jalonnent avec précision les rencontres.

La naissance de la psychiatrie comme « institution », elle, témoigne d'un engagement « du rationalisme » dans une voie qui contredit donc la propre justification qu’elle avance.

 

[56] Le terme avatar : « Wikipedia » : … trouve son origine en Inde (du sanskrit avatāra: descente, ava-TṚ : descendre) et signifie « descente, incarnation divine »[1]. Dans l'hindouisme, un avatar est une incarnation (sous forme d'animaux, d'humains, etc.) d'un dieu, venu sur terre pour rétablir le dharma, sauver les mondes du désordre cosmique engendré par les ennemis des dieux (les démons). Généralement les avatars sont ceux du dieu Vishnu, fils de la déesse Ahiṃsā et du dieu Dharma[2]….

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