Page en construction Malheureux ballon ! « L’accusation de
l’objet, de l’âne de La Fontaine au
malheureux ballon » L’obsédante conjuration du mal
fondateur.
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Des jeux très anciens ….
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… Aux conjurations du mal
mondialisées :
et moins il y a de pères, plus il
y a de foot-ball !
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Préambule et précisions : La
question du père chez les anciens égyptiens ne s’est posée comme la nôtre que
relativement tardivement (vers 2.400 avant J.C.) avec la légende d’Osiris
à Abydos) Il en résulte justement que beaucoup de choses ne sont pas
superposables et en particulier on aurait du mal à y retrouver les concepts
freudiens de l’Œdipe. Le texte introductif ici s’inscrit en contre-point
stylistique. ________ Page en construction Essai d’interprétation psychanalytique des jeux de foot ball Outre le décryptage sociologique, il est tentant de
poursuivre l'étude des rôles en amorçant une interprétation psychanalytique,
suivant ainsi la voie tracée par Freud (1856-1939) dans Totem et
tabou (1912) à la suite des travaux de Robertson Smith (1846-1894) (La religion des Sémites (1889) Charles
Darwin (1809-1882) et quelques autres. On pourra me reprocher de ne projeter ici que ma propre
spéculation, ce que j'admets qu'elle est,
mais on ne pourra pas me reprocher du moins d'y défendre le faible, ou
plus exactement de faire reparaître la victime. D'où viennent tous les mots familiers qui dans nos langues
y désignent le fou ? L'étymologie est ici en français d’un certain
secours. Le fou[1],
* (anciennement le fol) vient du latin follem = le ballon. En espagnol, loco serait d'origine inconnue, mais
je penche pour le latin lucus = le bois sacré, en raison du sens et de
la fonction qui lui est attribuée (mot de la famille de lux, la lumière,
mais qui a donné aussi Lucifer, démon né du feu) Beaucoup de
toponymes « Le Luc » en France proviennent de « lucus » En italien, c'est matto, en anglais crazy = en
pièces (de craze) Que représentent alors ces mots variés que le dictionnaire ne sait comment expliquer en s'interrogeant sur ce qu'ils représentent comme objet en soi ? Ne faudrait-il pas alors peut-être se demander ce qu’ils ont en commun, et si ce n’est pas ce qu'ils représentent en soi, ne serait-ce pas au contraire ce qu'ils représentent pour le peuple ? Et n’est-ce pas à l’évidence dans un ballon plein d’air -
la chose la plus insignifiante qui soit - que l'on ait cru
trouver là comme un signifié vide, des plus anodins et alors le
plus propre à représenter le signifiant de tous les accords ? En somme, un signifié du nœud olympique, qui représente
pour la foule, le drapeau unificateur et sans nom de la masse. Mais un tel assemblage est-il possible ? On connaît bien la fonction unificatrice de la désignation
du mal, du meurtre du mal, et c’est bien aussi la fonction du bouc-émissaire
que d’être sacrifié. Mais précisément l'objet de cette fonction unificatrice doit
porter un nom, transmis à ce que l’unifiant unifie, c’est à dire aux
sacrifiants. Et le repérage est bien en effet la fonction première du
nom. (La langue française est tellement pleine de ces « homophonies
de conjonctions sémantiques »,
occasionneuses de fautes d'orthographes ou de quiproquos oraux, qu’il en
devient même difficile de les éviter; mais parfois elles sont
opportunes : c'est le cas de « père-repère-repaire ») (Exemple : Le bouc
-émissaire est explicité typiquement dans la scène du sacrifice
d’Abraham Fin
Page 1d’un bélier, en place de son fils Isaac, le bélier étant
l’animal totem de Thèbes, représentant le dieu Amon des anciens
Egyptiens, lui-même, comme le taureau Apis à Memphis, un dieu père
masculin - Il se pourrait que de là vienne le mot « Amen ») Une curieuse conjonction de sens
et de mots pourrait, par les ressources de la langue française et parmi elles,
l'évolution des mots par un rapprochement des symboles, rassembler tous ces
sens (le bois, le ballon, le sacré, etc.) dans le célèbre Puy du Fou (dont
le nom vient certainement de Podium =
la Colline et probablement de fagus ou fagi, un ou des hêtre(s)
possiblement en un lieu boisé déjà sanctuarisé et ainsi de longue date promu
à devenir le lieu de mémoire qu'il est aujourd’hui devenu, grâce à Philippe
de Villiers. Ainsi le fol ne serait
pas le ballon parce qu’il est plein d'air, comme le serait le crâne vide d'un
fol, mais parce qu'on s'en amuse, qu'on se le renvoie, avec les mains
et avec les pieds. On peut d’ailleurs continuer à
faire des rapprochements auxquels s’adonnent volontiers les langues
populaires : En latin classique, la tête se dit « caput, capitis »
d’où « cap, capitale, capitaine, etc. » Mais « témoin »
se dit « testis », d’où les mots « tête »
et « testicule » avec le diminutif –culus) et en bas
latin « testis » (masculin)
a donné « testa » (mot féminin) dans le sens de
« la tête qui peut témoigner » (ce qui explique
pourquoi on dit « une tête » mais « un témoin » Enfin « testa »
a signifié « la cruche » Et une cruche peut être pleine
d’eau ou pleine d’air (pleine ou vide) Ce mot « testis/testa »
d’un sémantisme riche, à l’occasion comique, et devenu si important, peut
aussi être mis en relation avec « follis, le ballon ». Et « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se
casse ! » Mais attendons un peu. Du ballon et du jeu : Comment du ballon a-t-on fait un jeu ? La question implique pratiquement : « Pourquoi et quand a-t-on fabriqué le premier
ballon ? » Ce ne fut certainement ni un animal ni même l’homme du Paléolithique
qui en ont fabriqué le premier : On ne joue pas avec un ballon en pierre ! Et fabriquer un ballon plein d’air relève déjà d’un savoir-faire
très élaboré. Si la forme est plus ou moins naturelle[2]
, l’objet, lui, ne l’est pas. Symbolisation. De plus : il est une
« invite » à « l’autre » : On ne
fabrique pas un ballon pour jouer tout seul. Le ballon fait d’emblée
partie d’une triade : L’un + l’autre (ou les autres) + le
ballon. Non seulement il est un « trait
d’union » mais le jeu lui impose d’appartenir à une double triade
boroméenne - dont seule la première est généralement aperçue. (de la nature à la culture - clic et mignon mais c’est
faux ) Le christianisme, à la suite du pharaonisme est la
mise en forme symbolique d’une
physique du monde. Il y a deux triades
familiales dans le christianisme : La première sous la forme de [ Saint
esprit (manifesté par sa parole) , mère et enfant ] (au
sens de in-fans = qui ne parle pas) ; et la seconde :
[ Père, fils et Saint esprit ] (fils au sens de
« filiation certifée ») clic.) Le passage d’un monde à l’autre conserve
l’identité du Saint esprit et consacre le passage de
l’état d'enfant à son état de fils. Fin Page 2Il est difficile, dans l’enjeu
de toute structuration objectale sur ce modèle (topologique –
et mathématique du chiffre 3) si profond (atavique) de ne pas faire un
rapprochement avec la structuration objectale animale, connue et
commune, qui ,dans des circonstances précises (en partie reçues génétiquement
et en partie apprises) transforme un objet en proie (orale) chez
les animaux prédateurs, que leurs petits apprennent en mimant l'attaque en
jouant (et, de même, l’ébauche de jeu du chat avec la souris) Et ce jeu fondamental est aussi
celui de l’apprentissage qui est chez le bébé celui de la symbolisation de la
présence/absence qu’il apprend par le mouvement (décrit par Freud
dans le « fort-da » du jeu avec la bobine de fil qu’il
fait disparaître et reparaître – Wikipedia) (« Vous ne me verrez
plus, puis vous me reverrez »)
et enfin la réapparition du
« danger maîtrisé » sous la forme des dangereux animaux
devenus de gentils protecteurs totémisés, et ainsi de suite jusqu’à l’animal
d'appartement inoffensif choyé, idéal repère vivant et même quelquefois
réellement protecteur, etc. Il est notable que ces sortes de totem sont toutefois sensibles à la symbolisation
(tel l’avertissement par des aboiements, etc.) 1)
Le remarquable ici est toujours
la nécessité d’un agent de la symbolisation (un parent ou un autre) et
l’apparition du jeu avec la bobine de fil est contemporaine de l'apparition
de l'apprentissage du langage parlé – (référence à l'Autre s'il en est)
- et il y a aussi d’autres formes de
langage qui ont la même fonction. Les jeux de ballon se jouent à trois, non pas
trois 1,2,3, mais 1 contre 1 plus un
tiers (même si le jeu est celui d’un soi-même contre soi-même) Il n’y a pas d’existentiel sans ce 3 ème. Il y a plusieurs niveaux de complexité : Des jeux de balle du premier stade de complexité 1) des jeux d’adresse plus pure, dans lesquels la balle
doit simplement passer dans un filet ou un défilé (volley, bowling) Le perdant, est celui qui ne peut retenir le ballon
chose.dans la forme la plus simple des
jeux de ballon entre les uns et les autres : le jeu de paume ou
le tennis tendaient à « se renvoyer la balle » pour
ne pas l'avoir, à la différence (avant le second
stade de complexification) , comme Mais le foot-ball, jeu plus récent que les jeux de
ballon antiques, et la plus violente de ses variantes, a évolué jusqu’à une
étape symbolique supplémentaire, puisqu’il consiste à imposer la présence du
ballon au camp de l'adversaire comme s’il s’agissait d’une dépouille. Cette notopn de dépuoille (vide ou non) ajoute à la
trinité existentielle la dimension d’un
4 eme agent (ce pourra être un père) 2)
L'internationalisation actuelle et insistante de ce jeu
(dans le même sens mais à une échelle bien plus grande que les jeux
olympiques inter-cités de Grecs) qui est devenu un rite, et la violence plus
ou moins contenue qui l'entoure valent bien qu'on s'en préoccupe un peu. L'étrange phénomène (apparaît comme un signe) a et aura aussi des conséquences au moins
économiques considérables. Et le phénomène, qui tient une place souvent petite, voire
rituelle, dans les préoccupations individuelles, a pris au contraire une
importance considérable dans des pans entiers de la gestion des populations. Pourquoi tant d’échos ? C’est que le
ballon pourrait bien avoir une fonction sociale importante, de repérage, ou
d’équilibration, évolutive au gré des victoires. Alors quelle valeurs portent elle ? Le but au
foot-ball est d’imposer la présence du ballon au camp de l’autre Alors que représente cet objet si léger ? Ce ne peut pas être un objet de valeur vénale Ma suggestion est que ce pourrait etre au contraire une accusation mais de quoi ? D’une forfaiture mais laquelle ? La plus grave , celle du meurtre du père primitif. en tant que représentation de la dépouille du père
primitif dans le camp de
l'adversaire le plus faible, afin d’apporter ainsi – dans le fantasme - la
preuve de la culpabiluté dans le
meurtre du père primitif pour se débarrasser de sa propre
culpabilité. Ma suggestion d'interprétation est peut être erronée, mais
elle est un essai d'explication, et il y en a peut-être d’autres, mais
personne n’en livre – alors que
l’ampleur croissante du phénomène portant le mériterait. Fin page 3J’ai, dans mon blog, analysé le mythe d’Adam et Eve
de la Genèse dans la Torah, en remettant dieu à la place du père,
Adam à la place du fils et Eve à la place de la mère,
et aperçu la mort d’Adam qui en résulte, comme conforme à une sorte de
surdétermination, de fusion, entre D’une part la punition du meurtre et de l’inceste Et d’autre part l’accès à son tour à la fonction
paternelle, soit dans le rôle symbolique du père mort. Si mon interprétation est juste, on comprendrait alors Il serait normal aussi que mon interprétation soit d'autant
plus difficile à adopter que l’on en partagerait soi-même le même
refoulement. Certains sont avides du spectacle et l’imposent
littéralement à d’autres qui en éprouvent de l’aversion. A cela se joint une violence dans l’imposition si
insistante du spectacle à ceux
qui en ont développé une profonde aversion, de même qu’on ne saurait
imposer à un autre une nourriture qu’il s'est interdite en quelque intime
humilité qui mérite le respect. 3)
Mais mon sujet ici reste bien celui de la dénonciation des
victimes expiatoires comme telles, malédiction du fou, et sa fétichisation,
- réification et adoration d’un voile
masquant un manque et c'est sur cela que j’ai voulu ouvrir la note. . J’aurais certainement présenté un texte psychologiquement
beaucoup plus acceptable s’il avait rendu compte d’une bataille classique
entre deux camps, deux chefs, deux mises à mort possibles, etc. mais précisément ce n’est pas le cas, car il n’y a qu’un
seul ballon pour deux camps, et c’est ce qui en signe la représentation d’un chef, chef
de horde originellement unique. Ceci est la définition du père primitif, eut-il été
seulement fantasmé et mythique. Ainsi le bouc émissaire ne serait autre que l’ombre d’un
père primitif, expulsé, moribond, mais encore sacré par la nécessité de sa
présence en tant que repère unificateur pour ceux chez qui la culpabilité a
fait suite à la crainte. Dans ce culte religieux, le ballon représente le sacrifié,
mais tous les éléments habituels sont présents, mythologie, rites, dogmes,
etc. Le temple est le terrain de foot, les prêtres sont les
joueurs, le public est le public, etc. On connaît à peu près le « credo » qui
est la foi en un idéal qui tient de l’universalisme
et de la parité (de par, paris = semblable) qu’on
confond toujours bien à tort avec des égalités qui n'ont rien à voir) Mais la religion n’a pas encore de « nom » : Ce qui est refoulé est évidemment le père (= pater,
patris en latin) Il reste à énoncer le passage de l’ancien au moderne et le
passage du père au pair, qui sont bien proches (alors, la
parité, une affaire d'hommes? Quel sens donner au mot homme ?) On (quel sens, qui est on ?) pourrait être piégé par quelques
redondances auxquelles et je ne me risque pas maintenant ici. 4)
Du jeu contemporain mondialisé sortiraient alors à la fois
-
des fantasmes de désignation de coupables (devenant
boucs émissaires) -
et les prophéties désirées de bien des
renversements de dominations réelles ou elles aussi fantasmées - dont les velléités ne sont d'ailleurs pas
difficile à apercevoir. 5)
Les comportements de certains animaux domestiques, du
chat qui dépose la souris qu’il a prise sur une marche de l’escalier
peut-être en déférence à la responsabilité du maître, ou du chien qui
rapporte au chasseur la proie que l’un ou l’autre a tuée, emploient le même
type de langage montrant l’allégeance ou la soumission. Mais les règles et « les buts » du jeu sus-dit
sont bien plus compliqués que les comportements animaux. Aucune justice ni rationalité ne sont présentes dans le
fantasme inconscient du meurtre du père, qui traduirait un comportement
instinctuel (héritage animal) Mais son inscription dans l’inconscient humain
consisterait dans l’inscrption de l'enchaînement < la perte de l’ amour du père par sa disparition, donc perte de sa
protection, apparition des regrets, puis des remords, puis la pénitence et
une conscience de culpabilité > (que seule la force du destin impose « comme
nécessité (Anankè) d’une tâche imposée par l’Eros » ajoute Freud),
en fin de Totem et Tabou (1912) La catharsis aristotélicienne (sérénité retrouvée
grâce à la purification par l’expulsion du mal) n’a rien à voir avec une
interprétation psychanalytique, et elle ne recherche ni n’atteint ni
n’élimine une cause.. Une interprétation psychanalytique de la tragédie
du destin du ballon ressemblerait à l'affirmation que l‘on voit surgir un
tigre là où n’est qu’une victime sacrificielle martyrisée. On ne peut s'empêcher de penser quand les victimes sont
humaines – est-ce un autre sujet ? – aux bouc-émissarisations
par les nazis – Mais parmi Les fables de La Fontaine, toutes
remarquables, celle des « Animaux malades de la peste »
s'applique ici parfaitement ici. (Le sacrifice de l'âne totémisé serait fondateur non
pas de « l’ânimisme » mais de « l’asinisme » des
animaux ! Hé !) _____________
Mais
peut-être qu’il veut participer ! De cela résulterait une
notion de dangerosité toute différente ... ! Cela vaut la peine de s’y
attarder. Il est bien possible
qu'il ait voulu jouer au foot ball sans bien en connaître les règles ni les
problèmes que posait son « identification comme taureau civilisé » Pauvre taureau, qui veut peut-être prouver bravement sa
domestication en jouant au ballon, mais qui sera peut-être tué et mangé (à
regrets) - s’il n’est pas reconnu comme le dieu Apis des anciens
Egyptiens ! Puis Figaro (dans la foulée!) : Rugby à 7 : Un renard s'invite sur le terrain... pendant un match des Bleus :
Les animaux
sentent bien qu’ils sont concernés par ce jeu ! Ca me fait penser à
Pyrrhus (un très brave chien–loup) qui essayait toujours affectueusement de me crever un pneu avant,
avec ses crocs, pour m’empêcher de quitter l’hôpital de Bourges et me prenait
en chasse jusqu'à son épuisement (en ignorant les feux rouges : sa
supériorité sauvage si l’on peut dire) Et il lui arrivait ensuite de mettre
plusieurs jours à récupérer. _____________ en attente (pb de
bugs) EN CONCLUSION DE CETTE NOTE : 1. Nature
et culture : On a pris l'habitude depuis quelques siècles d'apposer
une dite nature (pp. futur de nascor = naitre) à une dite culture (de colere = se
mouvoir ou ici habiter => culte, cultiver, colonie, couture, coutume;
culture) Certains même les opposent. Tous ces
mots en « -ur » (fut-ur) et « -ure » de sens plus
ou moins intentionnel ou instrumental, mais aussi passé chargé
d'affects (blessure, flétrissure) sont des anciens participes futurs
latins en « -urus, -ura, -urum » substantivés, qui
conservent souvent une certaine valeur psychique et/ou de non réalisé. Fut-ur est le
pp. futur du verbe être fabriqué sur un radical du passé (fut-) Les
temporalités se mêlent alors allègrement. La langue
française regorge de mots en « -ur » et en « -ment(al) » Tout cela
peut laisser songeur. Mais plus
que de savoir si le psychique est ou non non matérialisé, il
importerait d’abord de se pencher sur les traits caractéristiques que nous
retenons pour définir l’opposition entre matière et psychisme ; car sinon le
point de départ étant incertain, l'arrivée l'est tout autant et il en serait
de même si l’on se demandait si la matière n’est pas psychisée. Il est
intéressant de citer ici le message récurrent du physicien philosophe et
enseignant Etienne Klein qui repousse la traditionnelle spéculation
sur la matière et le vide : « Le vide qui n’est pas
vide » On tourne
en rond. De ce
point de vue, pour avancer, il pourrait être fertile de reprendre des études
cliniques du XIX siècles aujourd’hui délaissées, mais sans que n'en fusse
donné d’explication intime des commandes mécaniques. On se contente de
mystère dans les transmissions psychiques.(intra-individuelles) Cf. Jan
Goldstein : « Consoler et classifier ») L’hystérie
par exemple est caractérisée par des invalidités physiques mimant des
syndromes connus résultant de lésions précises connues, mais sans qu'aucune
lésion ne soit retrouvée.( Il est regrettable d’avoir délaissé les desseins
de Freud de découvrir des voies psychiques. Ses schémas neurologiques sont
inconséquents : Il a ignoré le neurone, mis en évidence par les
colorations de Golgi et Cajal qui reçurent de ce fait le prix Nobel de
médecine en 1906. Les travaux récents considèrent aujourd’hui les neurones surtout
comme des voies de transmission, les traitements et élaborations
d’informations et d'influx étant plutôt le fait des cellules astrocytaires in
situ dans la névroglie (en nombre cinq fois plus important que celui des
neurones chez l’homme) Dès lors
qu’on entre dans un système de langage, qu'il soit verbal ou non, Il
semblerait alors impossible d’échapper à l'appréhension spatio-temporelle qu’évoquent
ces deux registres (dont Blaise Pascal (1623-1662) avait songé
à inverser la causalité logique de l’apparition des éléments clic ) 2. L’individu
et le groupe : En ce monde, on reconnaît à l’’homme d’avoir
deux visages, celui d'une espèce animale appartenant à un ensemble universel,
et celui d’être un être particulier défini comme individu. La
psychanalyse freudienne distingue dans la formation de l’instance psychique
de l’individu plusieurs stades (oral, anal, génital) structurés dans une relation
d’objet, objet séparé de soi à incorporer ou à rejeter. Tous ces stades
sont susceptibles chez l’individu de se structurer sous forme d’une névrose
(autistique, schizophrénique, obsessionnelle, paranoïaque) Il en est de même
au niveau collectif de l’espèce humaine (subsumée en français dans le mot Homme)
et il en résulte la même possibilité de névroses structurées de façon
collective. C’est ainsi que Freud analyse la religion comme une névrose
obsessionnelle collective (stade anal) centrée autour de la
culpabilité résultant du meurtre du père et caractérisée par les répétitions
extensives de remords et vaines purifications. Le point
commun essentiel que partagent la vie du névrosé et le psychisme infantile
est l’absence de distinction entre les pensées de la vie psychique individuelle
(dont les fantasmes conscients et inconscients) et les actes. Je préconise au
lecteur le choix d’un accès direct aux textes freudiens (téléchargeables en
pdf) Selon les
mêmes repères, l’ampleur envahissante et les violences des jeux de ballon
(mais aussi de passages à l’acte sous forme de faits dits divers, et en effet
divers bien que de semblable violence) peuvent apparaître (tout comme la
religion) comme une fixation ou une régression collective au stade anal,
caractérisée par la répétition rituelle obsessionnelle, ici autour de l'objet
expulsable, stade antérieur à la génitalité oedipienne, qui permettrait au
contraire de structurer et faire progresser une collectivité humaine par la
sublimation (Freud parle des « progrès de l’esprit »)
, toutes étapes dont il a tracé le cheminement, à partir de la réalité ou du
fantasme de la horde primitive, commettant le meurtre du père
puis pratiquant la religion totémique, et organisant dès lors les
première structures familiales. (interdiction du meurtre et exogamie ;
ou plus largement réglementations du meurtre et de l'accouplement) Et c’est
par le mécanisme de la sublimation que pourrait naître ce qu’on appelle
fièrement la civilisation. De
nombreux autres signes tendraient aussi à montrer que l'on assiste actuellement
dans nos régions à une sorte de « sortie de stade » (au
propre du jeu et au figuré de l’évolution psychique) provoquant une submersion
propre à engloutir les progrès de ce qui était notre objet de fierté. Les rites
obsédants d’une religion imposée, même universelle et même archaïque n’ont
rien d’une laïcité publique. Il
pourrait alors être précautionneux de remédier aux causes des engrenages de
cette régression délétère. Théoriquement,
on peut réfuter les interprétations de Freud, mais on est bien obligé
de constater les constations. Freud
(1856-1939) s’est appuyé dans « Totem et Tabou »
(1912) sur les observations du naturaliste Charles Darwin
(1809-1882), puis s’est tourné
vers l’avenir en écrivant « L'avenir d'une illusion »
(1927) et « Malaise dans la civilisation » (1929) Enfin il opéra un dernier
retour de 4000 ans l'amenant à publier, réfugié à Londres en 1939 « Moise
et le monotheisme » 3. Recherches :
Enfin, il reste à mentionner certains travaux de « recherches
fondamentales » qui pourraient être menés visant à
approfondir plusieurs points esquissés dans ce paragraphe en sociologie du
vivant et en remontant les temps, dans plusieurs
directions comprenant ce qu’on appelle biologique, palpable : La
sociologie n’est la philosophie. 1)
Celle de la sociabilité individuelle, et je
pense à un sujet très précis, anatomique, concernant quasiment tous les
animaux qui présentent une symétrie horizontale, mystérieux, très peu exploré
et qui reste incompris : Pour situer le thème, c’est celui dont le croisement en X appelé « chiasma
optique » - enseigné à l’école - des voies optiques, n’est qu’un cas
particulier. Les voient optiques d’ailleurs, chez l’homme du moins, ne sont
pas croisées en totalité (1 million de fibres) Ces voies vont des rétines aux
aires occipitales du cerveau. De même,
toutes les voies neurologiques périphériques (celles de la vie de relation)
sont croisées, comme le savait déjà Hippocrate. Pourquoi
sont-elles croisées ? A mon avis le croisement est à considérer au même
titre que l’image spéculaire chez l’homme (clic)
; Ce sujet délaissé reste à approfondir. 2)
Celle de la sociabilité en groupe (chez
les premiers animaux au moins) en recherchant les premières structures annonciatrices
des structures familiales. 3)
Celle de l 'agressivité humaine, bien
reconnue depuis l’Antiquité et bien plus extrême que celle de tout autre
animal – notamment que les animaux qui sont « restés sauvages - non
domestiqués » à la condition que chacun reste dans son rôle, car la
nature n’aime pas les excentriques. Notre
appellation de sauvage est donc ici paradoxale si on en oublie l’origine qui
signifie seulement du bois, du bosquet de la forêt. Le mot sauvage apris
bien à tort un sens péjoratif qu'il ne mérite pas. L’agressivité
humaine devenue bien peu compatible avec nos promiscuités de plus en plus
densifiées. Cette
agressivité résulterait de deux niveaux : o
La possibilité de transmission d’une mémoire
historique et fantasmatique violente
telle qu’évoquée plus haut, à un point que n'ont pas les
autres animaux. o
La construction d’un moi méta-psychologique
qui résulte alors d’une lutte d’un soi-même contre soi-même,
combat d’un conscient soucieux de dominer son inconscient, tout
en, étant presque désarmé contre lui puisque qu’il l’ignore. Par
chance peut-être, la labilité de notre psychisme, plus grande que
celle de n’importe quel autre organe physiologique, fait qu’il est aussi le
plus perfectible. Au delà de la psychiatrie et de la psychanalyse : Tout est lié en ce monde, et a fortiori entre des domaines
artificiellement délimités, mais tous susceptibles de nous concerner tous de
façon plus ou moins pressante, comme ce fut le cas de la médecine et de la
justice à toutes les époques de l'humanité, dès sa préhistoire. Ces sujets sont affines avec l'apparition de l'homme et de la
civilisation, autant qu'en continuité avec l’histoire du monde. Or il est remarquable que depuis les premières décennies du XX eme
siècle le monde occidental s’estime lui-même en crise, et c'est un mot
qui revient avec une particulière fréquence depuis les années 1970, début
d’une explosion sans précédent des démographies des régions du monde restées
jusque là les plus stables – sources
de profits pour les uns et d’exclusions pour les lanceurs d'alerte (A.
Peyrefitte : « Le mal français » (1976) et
« Quand la Chine s’éveillera…» (1991) ; B. Lugan :
« l’Afrique, l’histoire à l’endroit » (1989) , etc.) Le grand et subtil érudit de la métaphysique et des civilisations
qu’est le père A. J. Festugière (1898-1982) a publié en 1977 un livre
intitulé « La vie spirituelle en Grèce à l’époque
hellénistique » dans lequel il dégage de cette époque des
bouleversements civilisationnels dont l'intensité sembla à ses contemporains
d'alors aussi importante que pour nous ceux de la notre, durant une période
de 300 ans qui va des conquêtes d’Alexandre le Grand à l’invasion
de l’Egypte par Rome pour en voir surgir le christianisme et
désormais la datation officielle du premier jour de notre calendrier
grégorien. Je ne sais si le « courant woke » a songé à en
relativiser la date. Nature, culture
et deux sexes
Mais je voudrais attirer l’attention sur un autre point qui, lui,
plonge jusque parmi les plus anciennes de mes réflexions de physique et de
biologie, et les rattachent à une dualité fondamentale que l’on a toujours lu
dans les représentations de la culture en regard de
la nature : Et ces représentations me semblent également liées à
l'image parentale composée de deux sexes. Or ces images parentale et sexuée ne sont pas venues de toute éternité
: Non seulement l’image ne s’applique qu’au monde que nous disons vivant,
animal et végétal, mais elle ne s’est sexualisée avec l’asymétrie que nous connaissons
que très progressivement : Les bactéries n'ont pas de sexualité. Elles se reproduisent par scissiparité
(en se scindant en 2 portions) Puis, apparues beaucoup plus tard,
les cellules à noyaux et à chromosomes se sont reproduites sexuellement
mais avec cette appellation amusante en français qui nous fait parler de cellules
mères et de cellules filles. Et il est vrai que la fonction
paternelle y est encore inexistante. Pourtant parmi ces cellules appelées mères, la moitié
sont « chromosomiquement » des pères et de
même parmi ces cellules filles, la moitié sont des garçons. C’est une pure question de langage. C’est le point de
départ de la réflexion à laquelle j’invite le lecteur à méditer : Comment un père est-il
apparu ? Comment l'apparition
d'un père -t-elle finalement abouti à produire une
culture dégagée d’une nature – à moins que ce ne soit l’inverse,
comme il en va si souvent des formations psychiques ; ou du domaine de
l’indécidable … Le mot est désormais
par construction dans un rapport d’antinomie avec le mot mère (qui
vient de ma-ter (=> matière) qui est d'abord le bois vivant, la souche
qui donne des rejetons) Et maintenant, depuis
1875 environ, on le stigmatise comme porteur du chromosome sexuel Y - reconnu bien après d’ailleurs le repérage
déjà constaté d’une lignée biologique masculine qui n’a pas de pendant
correspondant en lignée féminine, porteur de phallus, etc. Quelle est la nature de
notre démarche de reconnaissance ? On peut se souvenir enfin que
bien plus fondamentalement que celle de la mère, l’attribution de la
fonction de père a très souvent été étrangère à la réalité biologique,
mais pourtant s‘en est généralement de plus en plus rapprochée – la
conjonction de la fonction avec la biologie étant calquée sur celle de la
mère - au fur et à mesure que la
famille semblait administrativement se rétrécir, au point de considérer le
père presque comme une sorte de « doublon » de la mère -
n’était-ce pourtant l’importance encore décisive reconnue de sa fonction sur le
développement psychique de l'enfant. De là à dire que « l’histoire
est fantasmes que nous inventâmes … » A tort ou à raison certains franchiront le pas, celui d’une
altérité, certainement cependant plus radicalement condamnée aujourd’hui que
dans l’Antiquité - comme en raison inverse des progrès de nos surveillances. Les longs divertissements des
contes d’antan ne sont plus. Tandis que l’on ne dénombre plus les nuits,
s’est tue Shéhérazade. Au total et finalement, si l'affaire
du sexe est une affaire contingente, voire éphémère dans l'histoire
naturelle, il nous faut au moins retenir, dans celle de la matière, une
segmentation originelle que l’on retrouve dans toutes les cosmogonies
(= « engendrement du cosmos » c'est à
dire de « l'ordre, opposé au chaos, le désordre »)
dont l’application du principe permettrait à son tour et sans fin de nouveau
arrangements, et avec eux, la naissance de la vie. C’est la vision des Atomistes
abdéritains (Démocrite Héraclite et Leucippe) Mais ils vont
beaucoup plus loin puisqu’ils comparent les atomes aux lettres de l’alphabet
du langage, énoncent leurs attributs (il y en a toujours trois), etc. sorte
d’un « peu de réalité » de la matière pressentie et de
précession du signifiant. Aristote reprendra à sa façon ces propos. On pourrait alors parler d’un principe
de division suivi d’un principe de diversion ou de diversité,
fidèle tant à la constatation darwinienne du principe de
l’évolution en général, qu'à celui des instincts de l'Eros et du Thanatos,
développés par Freud, mais déjà énoncés par Empédocle, et
peut-être bien avant, Le principe de la vie
échapperait ainsi à celui de l'entropie de Clausius (dégradation,
homogénéisation et chaleur) comme si le naturel ou plutôt « ce
qu'on en dit » s’échappait de lui-même à lui-même. Pourquoi enfin, le père
Festugière dans le livre cité ne cite-t-il pas le père parmi les être
aimés – peut-être à son insu - alors qu’il en parle sans cesse? On
trouve pourtant de vives émotions de tendresse manifestées envers le père,
dès Homère dans l’antiquité grecque : Voir la photocopie d'une page du
dit livre du père Festugière dans laquelle il énonce les arguments en
faveur de l’idée pré-chrétienne de l’immortalité de l’âme : La vie spirituelle en Grèce à l'époque hellénistique :
clic - image
que je ne place pas ici en raison de l'instabilité logicielle de mes images
en note de bas de page. |
[1]
NOTE : * Il y a trois mots « fou » en français qui
n'ont rien à voir entre eux :
1)
Le mot fou de follis ,
2)
Le mot fou qui vient de fagus et
signifie le hêtre ;
3)
Le mot fou du jeu d’échecs qui nous est arrivé
par l’Espagne qui le reçut en langue arabe « elfil »
qui signifie « l’éléphant », conservé en espagnol avec
article, soit « el elfil ». Le mot était en grec « elephas,
-antos », peut-être à rapprocher du latin « ebur » (l’ivoire),
peut-être venu par l’égyptien. L’origine reste obscure.
On a conservé du mot follis
en français le diminutif follicule qui signifie petite boule.
Quant au mot ballon, il a une origine italienne récente, de palla,
suivi de l’augmentatif one, sans intérêt particulier ici. Auparavant
était « boule », bulla en latin .
Le sobriquet Triboulet (clic) pourrait bien signifier triple
fou : « Triboulet fut un fol, de la teste écorné…»
[2] NOTE : La
forme du ballon :
La forme traditionnelle du ballon est une boule.
Assez étrangement, on a donné au ballon de rugby une forme
allongée.
De toutes façons, c’est le « but » recherché que
ces formes soie très fortement imprégnées d'imaginaire et d'irréel. Le but
lui-même l’est dans tous les sens, ce
qui est compris dans sa fonction de jeu.
En réalité, la géométrie euclidienne n’existe pas dans la
nature : Il n'y a ni carré ni rond parfait dans la nature et le point n’a
aucune existence –pas plus que le « rond point »
Plus encore, le volume à trois dimensions est une
représentation mentale qui n’est pas immédiate.
La sphère a longtemps été imaginée comme un objet parfait
témoignant directement de la création divine (Képler)
Mais la sphère est un volume à trois dimensions incalculable
exactement à partir d’une mesure, si tant est qu’une mesure puisse être
exacte.
Même en géométrie euclidienne – qui n’est devenue
qu’une branche de la topologie – si l’on sait mesurer une distance entre
2 points (une mode effroyable est devenue de donner les distances routinières
en minutes…) on ne sait pas pour autant calculer la périphérie d’un cercle , ni
la surface d’un disque, ni le volume d’une boule :
Si l’objet est parfait, ce serait justement parce qu’il
n’est pas calculable.
Cependant la roue est probablement la plus productive des
inventions de l’homme.
Pourtant , en réalité, le mouvement circulaire existe dans
la nature, comme le montre notre physiologie, les prédispositions anatomiques,
les formes globulaires des cellules et folliculaires des amas.
En somme cette forme si naturelle qu’elle serait première
et archaïque, témoigne partout de son existence impossible.
.