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n°171-2 : : Quelques
thèmes PERMANENTS :
Une citation de mémoire de Machiavel dans le Prince
(que je retrouverai)
« La
politique, c’est comme la médecine :
Au début le mal est très difficile à voir mais très
facile à guérir; A la fin, le mal devient très facile à voir mais
impossible à guérir »
Ce n’est bien sûr pas toujours le cas, mais en
gros c’est la règle.
n°171-2-1 : - Du MENTAL au PSYCHIQUE - ( « Qu’est-ce qui passe par le
cerveau ? »)
1) A
propos de l’euthanasie : Contrairement à ce que dit la rengaine, il me semble bien qu’en
réalité « les oiseaux se cachent pour ne pas
mourir ! »
Mais les idéologues de la bien-pensance prennent
leurs désirs assassins pour des réalités !
Il y a des interprétations qui tuent !
Mais qu’est-ce qu’une interprétation et qui est
idéologue ou qui ne l'est pas ? Les interprétations sont partout dans les
échanges et les communications humaines : Quels en sont les paramètres ?
Il serait fort utile
d’apprendre clairement aux enfants, dès qu'ils apprennent à lire et à
écrire, (sinon à entendre et à parler !) , les bases du système du
langage verbal, c'est à dire de la linguistique - et
particulièrement aux francophones - étant donnée
l’importance des homophonies en français et de la
tendance à compacter et raccourcir les
mots de notre langue (on coupe en général les finales de chaque mot après
l’accent tonique) - ce qui n’est pas du tout le cas en espagnol ou
en italien qui sont pourtant des langues romanes très
proches de la notre et toutes trois sont analytiques (opposé
à synthétique comme le latin).
Toute la question du sens et de sa
compréhension en linguistique commence par la. reconnaissance de la
distinction entre signifiant et le signifié,
et de la présence de la barre (imaginaire) infranchissable de
la signification qui les sépare, l’ensemble étant représenté
par « s / S » (ou l’inverse , peu
importe) et cette signification est ce qu’on appelle
couramment le sens .
On peut formuler le fonctionnement
de la langue de différentes façons, mais cette formulation de base est
très ancienne puisque déjà utilisée par Saint Augustin au
V ème siècle après J.C. qui les appelle significans et significatus
On y apprend alors ce qu’est
le « glissement du signifié sous le signifiant »,
phénomène qui change le sens de la signification (signifié) d’un même mot
(signifiant) avec le temps et selon les locuteurs,
et même au cours de la vie d’un même locuteur.
Par exemple lorsque l’on parle de
« procès d’intention » beaucoup de
francophones (et le contexte y tient un rôle important) pensent
plus ou moins à un « procès juridique », (car de
fait la « question de l’intention » en est arrivée à
inonder les tribunaux) alors que le sens premier du mot
« procès » n’est pas juridique : Il est « processus »
(ici, d‘intention), voire « procédé » etc.
Mais de là c’est la question juridique toute entière et
ses querelles interminables qui surgissent.
De même le mot « foi »
a pris en religion le sens de « croyance » alors que le
sens originel, celui qui provient de son étymologie latine est « fidèlité »
qualité qui rassemble les « fidèles ».
Invasion de ladite psychologie :
Que reste-t-il même de la biologie au médecin ?
En 1789 le nombre des aliénés en France était
estimé à environ 3000.
Aujourd'hui on ne les compte plus .... C'est par millions qu'il
faudrait les compter, parmi lesquels beaucoup sont placés sous
contrainte, sous l'autorité préfectorale (ministère de l'intérieur) et le
budget des médicaments psychotropes (neuroleptiques,
tranquillisants divers et antidépresseurs) est sans doute devenu
le fond de commerce le plus important des pharmacies en France. En moins
de 300 ans la gestion et l'aspect de ladite santé mentale -
et, conséquemment, de la santé psychique (cf. infra la
différence) - du pays en ont été métamorphosés, mais qu'est-ce à dire ?
Il s'agirait même plutôt d'un « ne pas dire! » sinon
d'un « ne pas penser ! »
Comment
enfin, bio- et psych- sont-ils
consubstantiels ?
Recours à la reconnaissance de la différence que
j'introduis - pour la clarté dans le vocabulaire - entre psychique et mental :
Comment le mot
religieux psychè -
(Racine non-indo-européenne « psych- » (devenu "psy-")
(cf. Martin Bernal, Black Athéna, Tome III en
anglais) ; (les 3 dernières lettres de l’alphabet grec traduisent très
souvent un emprunt non européen, de même que tous les alphabets
d’ailleurs qui sont d’origine sémitique. Ici le chi est
transcrit par ch, mais d’autre fois par k. Ainsi
le k de Karine a la même fonction que
le ch de Charisme )
I.
- a-t-il été transféré - par la
psychiatrie - (sous le nom demeuré d'Aliénisme durant
tout le XIX ème siècle) - dans le domaine public (mot
latin) = laïc (mot grec) dans la mouvance issue de
la Révolution de 1789
(Entre 1810 pour l’apparition des dépénalisations de l’Article
64 du Code Pénal de Napoléon, et 1838 pour la construction des Asyles
d’Aliénés Départementaux)
- désormais gérée (trop insidieusement ; qui
le sait en France parmi le public exactement ?) par le Ministère
de l'intérieur ?
Disons, pour la visibilité des rôles, que le
ministre est ainsi en quelque sorte, sinon un dieu-père qui
n'existe plus, - et bien plutôt qu'un père de famille chrétien à
côté du clergé qui lui en était contemporain - , plutôt un « pater
familias à la romaine » –
(ce qui au fond a bien été le sens
du retour recherché de toute cette période vers l'Antiquité
gréco-romaine pour cette France déjà non plus
conquérante mais abasourdie par le bouleversement du monde dans lequel
elle venait d'être dépossédée du rôle de premier plan qu'elle avait eu et
venait de perdre face à l’Angleterre (guerre de 7 ans (1756-1763)
- « pater
familias national », en quelque sorte, de la nouvelle grande
famille française fantasmée :
En somme, finis les petits pères : Il n'y a plus que des frêres !... Mais aussi « un très
grand pater familias » ... peu visible mais qui
réapparaîtra, justement (mais dans un autre sens sémantique du même mot
: injustement !) précisément donc, dans et par - cette
« psychiatrie » naissante.
La déclaration se justifie d'ailleurs en faisant
écho à Saint Paul (« Il n'y a plus hommes ni
femmes, ni esclave ni homme libre, etc. ») comme je l'ai déjà
signalé : La société devient une version apostolique de
l'Antiquité retrouvée (version hybride).
2) La
Psychiatrie – Au sortir de la Révolution de 1789, l’Etat
(le Tiers-Etat) (en le sachant ou en ne le sachant pas) a
créé une psychiatrie – à dessein sans définition – afin
de pénétrer le champ de la médecine toute entière : ( cf. Entre justice divine
et médecine d’Etat, l(invention de la psychiatrie.
Tout le phénomène révolutionnaire a été un vaste
mouvement religieux/antireligieux, c’est à dire destiné
à inverser les rapports existant entre le christianisme et l’Etat,
mouvement qui en jalousait le prérogatives. (=> Déclaration de
la Constitution Civile du Clergé (en juillet 1790)
qui servit de modèle à la psychiatrisation, mais il n’y eut pas d'aliénisme
réfractaire, organisé du moins , sinon des démissions
personnelles ponctuelles à l'occasion de presque chaque nouveau chapitre
des lois sur l'aliénisme puis la pschiatrie (Il n'est
d'ailleurs pas inintéressant de s'atarder sur le changement de nom de
l'exercice de cette spécialité).
Puis Chateaubriand put
écrire peu ou prou : « Si vous perdez le christianisme,
vous aurez l’islam ! »
Mais rien ne prouve
qu'il ait eu raison. Il me semble bien que l'évolution jusqu’à nous ait
été la suivante :
1) Du côté de
l’Etat vers un socialisme de plus en plus totalitaire, malgré le
caractère traditionnellement réfractaire du peuple français. Le
socialisme à la française s’est par contre beaucoup plus facilement
exporté vers l’Est.
2) Du côté du
religieux s’est poursuivi jusqu’à l’absurde le retour
amorcé vers l’Antiquité gréco-latine et surtout grecque,
la plus ancienne, dite païenne.
La recherche du sacré
revient avec toute son ambivalence archaïque du pur et de l’impur autour
du ou des boucs émissaires (et c’est à la psychiatrie de
les désigner et aux préfectures en définitive d’imposer
ses mesures de contrainte en-deçà/au-delà de la justice elle
aussi exclue) « fous » à la fois exclus et
repères (cf. l’époque des tragiques Eschyle, Euripide
et Sophocle : Œdipe tyran et Œdipe à Colone) )
de la sacralisation ambivalente de la victime, dépouille muette,
folle, (follem = ballon)
L’entreprise,
conjuguée à la doctrine du « tous-mêmes », de « l’Homme
Un » qui devient donc « le même sort
pour chacun » devient dans ces conditions un oxymore, in-assumable !
Le rituel se
perpétue en se déclinant avec le nouveau sport laïc qu’est
le foot-ball. Le représentant
« bouc-émissarisé » y est figuré par le « ballon/
mauvais objet/dépouille imposé au perdant, ce qui est
probablement la raison pour laquelle ce jeu rituel déchaîne les pulsions
avec les violences que l’on sait.
Il est
particulièrement notable que ce jeu n’est pas une lutte à deux pour
déterminer le plus fort, ou un rituel simple de répétition de la mise à
mort de la figure totémique comme dans les corridas,
mais qu’intervient – au contraire – le fait d’imposer à l’autre
ce qui est donc nécessairement le mauvais objet :
la dépouille comme témoin de la
faute suprême, académiquement, le meurtre du père.
Mais de quel père
s'agirait-il ?
Il s’agirait du père
commun aux deux parties et ainsi se rejouerait le fantasme reconstitué
par S. Freud dans lequel la rivalité des
fils réapparaît dès la mort du père, pour la réalisation de laquelle ils
venaient de faire alliance, et que l’on retrouve en effet dans nombre de
mythologies antiques.
Naturellement, une
telle analyse est le produit de mes perceptions personnelles, et peut
donc être fallacieuse, partiellement ou en totalité, mais je reste étonné
de ne pas avoir eu écho d'autres analyses, peut-être existantes mais
intimes, semblables, proches ou différentes, de l'état si propre à les
provoquer où est arrivée notre société.
3) « Pi ment » : Le nombre « pi » à peine
énoncé ne cesse de mentir, mais il est devenu omniprésent dans le monde
scientifique : Que traduit ce monde de plus en plus centré sur
l'objet ? : Ces objets semblent parvenus au bord de nous
dire : « Nous vérifions que vous êtes bien un
robot »
Cf. aussi peut-être la fonction du ballon que
j'ai analysé comme représentation de la dépouille du père mort imposée à
l'autre (but)
On peut encore aller beaucoup plus loin dans la
reconnaissance de l’inadéquation fondamentale des chiffres (et de tout
langage) à notre reconnaissance d’une nature rebelle à toute
algèbre ou géométrie (bien qu’on en « dévoile » de nouvelles) -
voire à tout rationalisme dans la matière dans son ensemble :
Chiffres et dimensions ; points, surfaces, volumes, dont
pourtant on reconnaît l’existence, mais ils ne collent bien qu’en arrondissant.
Médecins et pharmaciens sont sans cesse
confrontés à de l’impossible et les opérations ne cessent de donner des
listes de chiffres sans fins, et même les ronds ne sont ronds qu’à peu
près !
Les objets ne sont pas mesurables, et pourtant,
ils sont ; tout comme ils peuvent être mesurables et ne pas être !
Comme on dit, on doit « faire avec"!
4) Pourquoi le
Droit ne nous apparaît-il pas dans la nature ?
Rien n’est droit dans la nature (Cela va
bien au-delà du jeu de mots). Tout est courbe, rond, point, zéro pointé,
et le nombre « pi » , nous reste incalculable – ce qui
ne veut pas dire sans limite.
La simple remarque que notre perception des
corps les yeux fermés (spontanée, naturelle, non réfléchie,
irrationnelle) ne ressemble presque en rien aux images que nous en avons
conçus les yeux ouvert (rationnelles, artificielles) nous permet de nous
rendre compte à quel point la psychiatrie comprend l’une et l’autre de
ces deux parts de nous-mêmes.
C’est pourquoi la psychiatrie qui rassemble
toutes ces parts est la plus complète des pratiques de la
médecine, et c’est aussi pourquoi, toute intervention dite de
nature psychologique dans ce contexte atteint la totalité de l’être – et
c’est bien encore la raison pour laquelle les médicaments chimiques ont
tant d’effets sur les dites pensées, le sommeil et les
rêves, etc.
Certes les médecins divisent la médecine en
spécialités, au fur et à mesure que nos abords savants se complexifient,
mais elles restent solidaires, à côté de quoi la division imposée par les
administrateurs entre la médecine et la
psychologie est de toute autre nature : Ne
connaissant évidemment rien ni de l’anatomie ni de
la physiologie humaine, etc. , ils jugent plus accessible de
ne s’emparer que de partie dite psychologique. Mais une telle part de
psychologie prélevée alors et désolidarisée de l'ensemble de l'individu,
désincarnée de substance, devient fallacieuse et n’a plus aucune valeur
médicale - fut-elle dite psychiatrique.
5) Le « on »
français, (= « tous en un »),
[resté au cas sujet de son origine latine qui est
dans « homo, hominis, hominem » - probablement
traduction du « man » germanique, outre qu’une
influence de « omnis » (= tout ») soit possible ;
Ainsi, je ne peux pas dire « je parle à « on »]
Soliloque
ou non réciprocité ?
Et
, comment « peut-on » dire « le monde
est tel qu’on le voit » ( « nous » le voyons) sans
impliquer de facto un forçage dans la pensée supposée du dit semblable
?
6) REPRISE
« Du MENTAL au PSYCHIQUE » (- Subjectivité
du délire, mais différence entre mental et psychique.
que - avec mes faibles moyens - je souligne ou confirme ou introduis à
partir de l’emploi d'un usage à vrai dire très désordonné de ces deux
mots )
D’ailleurs, avant que
le courant que j’appelle celui de la « psycholâtrie » n’inonde
de son vocabulaire des pans entiers des productions de la supposée
bien-pensance, les aliénistes utilisaient fort à propos le mot
« mental » dans toute son acception mécanique et inconsciente :
C’est le cas par
exemple de « l’automatisme mental », nommé ainsi par le
grand aliéniste Gaetan de Clérambault (vers 1920) qui décrivait ainsi des états-symptômes
dont on retrouvera les composantes dans plusieurs entités, dont
la « schizophrénie » d’Eugen Bleuler (même
époque).
Cet « automatisme »
fait partie aussi de ce que l’on peut aussi appeler « états de
rêve éveillé ».
En vérité, ces
manifestations n’ont encore de définition qu’à partir de leur expression
clinique bien qu’on en suive avec de plus en plus de précision les
déroulements neurophysiologiques, métaboliques, etc.
a) Le mot mental dérive du radical
européen (latin, grec) MEN- (sens générique, génétique,
atavique, réflexes, outils mentaux (instru-mentaux !), tels les
mots issus de ce radical => main, mémoire, manie, automate,
mathématique, et, en linguistique, subduction mécanique par
les suffixes « -ment » ou « -mental »
(cf. : clic),
etc.
Notons bien ici, déjà, que tout ce
qui est réflexe mécanique ne peut devenir conscient
qu’indirectement (par exemple le lapsus linguae)
et le mot psychique (désigne
l'idéation que le mental produit. son sens est attaché à l'individuel, et/ou
au transcendant, possiblement bien sûr, collectif, globalisant ou non,
fantasmé à défaut d'être palpable)
b) Dérivés du
Radical PSY => les mots qui en dérivent contiennent tous ses
3 lettres en préfixe ou en suffixe :=> psychologie, psychose, etc..
Le résultat de la confusion, initialement passé
inaperçu, entraîne l'effacement de l'un ou de l’autre, au profit de
l'autre, ce qui devient de plus en plus visible, au fur et à mesure que
s'installe la confusion (le nombre d’aliénés est passé
de 3000 en France au moment de la Révolution à plusieurs
millions aujourd’hui dont une foule d'internements
psychiatriques sous contrainte et de très grande quantité
de neuroleptiques prescrits dans tous les cas) sans pour
autant ne résoudre aucun des mystères existentiels - mais en dictant des
conduites conflictuelles débordant de toutes parts la médecine (du fait
même des sens donnés aux concepts).
C'est ce qui apparaît lors des procès de
Justice – lorsqu’il y en a - qui jugent des sentiments inférés,
voire des sensations inférées, dont les signes ne sont
souvent pas même recherchés.
On confond acte et pensées aux deux moments de
l’acte : A son origine en le substituant à la pensée de celui qui
va le produire, et plus tard en substituant la pensée de celui
qui l’interprète à l’acte réalisé : Ainsi dans un dialogue factice
de pensée à pensée, l’auteur et son acte auront disparu (Affaire
d’Outreau : dans cette même page, encart N°12 du 1er décembre
2005 ).
En vérité, les interactions entre le mental et
le psychique sont incessantes, mais loin d'être immédiates ni synchrones
puisque l'idéation survient rapidement, bien qu"évolutive en chacun,
alors qu'au contraire les outils suivent le rythme de l'évolution de
l'age et même des genres et des espèces. .
La recherche des
garants de justice, de justesse et de vérité revient
à celle des origines [Principe physique d’un « Archè
de causalité » : « En archè èn o théos
xai o théos èn o logos, etc. St Jean : Le christianisme est
une physique métaphorique.]
Thémis (Justice) devint le nouveau
visage de Némésis (Vengeance (instinctive, réflexe) lorsqu’on
chercha la Vérité (« a-léthéia »
négation de l’oubli ; cf. Lamartine « … Le
calme du Léthé ») ; Ainsi encore la synthèse de la « Vérité-Justice »
apparaît avec la « Maât » chez les Egyptiens
pharaoniques dont nous héritâmes (voir texte cité).
Epilogue
:
Cette
distinction entre mental et psychique semble
exister déjà souvent plus ou moins confuse mais spontanée dans notre
parler ordinaire ; mais pas toujours.
En
fait elle correspond à peu près à la représentation spatiale populaire
exprimée dans les expressions plutôt négatives du genre
de « Ca ne lui remonte même pas au cerveau …! »,
etc.
Et,
selon ma conception, il y a en elles une certaine
vérité intuitive, puisque les réflexes neuro-musculaires les
plus archaïques phylogénétiquement ( les plus « somatisés »
donc) ne font relais que dans la moelle épinière, et ne passent pas par
le cerveau.
C’est
aussi pourquoi, en raison de leur trajet court, ils sont si
rapides (quelques centaines de milli-secondes) .
Mais
c’est encore bien plus que le temps nécessaire aux mouches pour
aller des yeux aux ailes, et c’est pourquoi on ne
peut guère attraper une mouche même lorsqu’on l’aperçoit posée, car
ses réflexes d'envol sont encore plus rapides que ceux
de nos gestes en raison de leur trajet beaucoup plus court (et bien que
leurs nerfs de type non-myélinisé transmettent
leur influx plus lentement que les nôtres)
En
réalité encore nos réflexes acquis, c’est-à-dire ceux
qui ne sont pas hérités, mais acquis individuellement par notre
laborieux apprentissage, ont des trajets longs et complexes, pas
encore intégrés dans l’évolution des espèces, et
donc non raccourcis par la répétition et
l’usage, et plus lents et plus instables, faciles à perdre par
oubli de l'apprentissage.
Cette répartition
est ordonnée, et intangible et inconsciente. On l’appelle assez
maladroitement spatio-temporelle, mais on y relève
chaque jour des inadéquations entre d'une part la prise de
conscience de nos perceptions, et d'autre part nos
représentations innées (il suffit de fermer les yeux pour s'en
rendre compte) – lesquelles, ces dernières, sont les plus fiables pour
atteindre les différentes parties de notre corps !
Cette
inconscience est originelle et le demeurera tant que n'aura pas eu lieu
une prise de conscience, nécessairement indirecte,
grâce aux effets que provoquent les actions de ces
réflexes.
Les
réactions proprement biologiques appelés réactions au
lieu de réflexes sont du même ordre au sein de la matière.
Tous
ces phénomènes, dès lors qu’ils sont appréhendés par notre conscience,
constituent ce qu’on appelle notre réalité (physique) (Réalisation
de la Symbolisation de notre Imaginaire).
Dans
une autre dimension, ce qu’on appelle le psychisme serait
l’idéation qui s’en construit de façon plus ou moins lâche, distante,
puis se transmet par enseignement et éducation (même chez les
animaux), car ce dit psychique peut être transmis à soi même ou
à autrui, et au fil du temps matérialisé (mot
issu de « mater », on peut le rappeler) dans
l’évolution)
Et
pourquoi le psychisme ne pourrait-il pas dès lors
s’autoriser aussi d’une existence complètement séparée ?
Mais comment le savoir, en prendre conscience ?
Cette
appréhension en Occident semble avoir été initialisée avec "l'imagination" par
les Egyptiens pharaoniques d'un double du
corps de chaqun, lui survivant après sa mort en errant durant quelques
millénaires suivant un parcours ordonné et précis, avant de se réincarner
en un autre corps humain, puis cette conception fut reprise, modifiée par
d'autres influences, sous la forme de l’âme (en grec
« psychè ») dans le christianisme, et enfin par les
musulmans.
Aucune
preuve n'est ici possible de rien, ce dont Blaise Pascal a
tiré argument pour énoncer "le pari".
Le paradis des musulmans et
celui des chrétiens seraient-ils alors le même ?
C'est la question de la dramatique aventure des conversions croisées du
roman de Majnoun et Laila, chacun à la recherche de retrouver
enfin son amant - par la religion de l’autre séparé - dans
l’éternité future mais bienheureuse de l’autre monde.
Cependant
que les enfers eux, seraient déjà réels et
présents dans notre réalité , exprimés ici-bas par la division même, primaire,
de « l'ex-sistence » de toute chose, du
moins par les mots, puisque « di-vision » est bien en
effet le sens du mot « dia-bolos », le diable, et iblis dans
le Coran (même mot : cf. Ali Mérad : L'exégèse
coranique),
Conclusion :
Bien
sûr, cette distinction entre mental et psychique évoque
immédiatement celles qui existent déjà entre physique et psychique, corps et âme ou signifiant et signifié,
etc. mais elle est différente, et reste souvent esquivée dans
le langage ordinaire.
Or,
s’il est vrai que ce type de quiproquo est le propre de
toutes les vulgarisations, ici il revêt une importance particulière en ce
qu’il concerne le fond(s)-même de leur objet de rencontre, de
chacun des couples médecin-malade, juge-inculpé etc.
Ce
point est en effet ce qui fait que chaque vécu de chacun est
peu ou prou un monde différent.
n°171-2-2 : - LES MONDES
« En médecine : « L’embryo-génèse résume la
phylo-génèse ».
C'est à dire que L'évolution de l'embryon, au cours de ses
quelques mois de gestation (dans le cas de l'espèce humaine), parcourt
successivement de façon résumée tous les stades par lesquels sont passés les
ancêtres des autres espèces dont la sienne propre est issue. Cet
aphorisme est darwinien.
Est-ce qu de même, « la psycho-génèse de chacun
résume la psycho-génèse de son espèce et de celles qui l'ont
précédé » ?
n°171-2-2-1 : Les outils :
Vocabulaire :
La
compréhension « des mondes » deviendra beaucoup plus
aisée avec un bonne connaissance de l’origine , usage et évolution des
mots : Voici les références que je crois essentielles pour ce
vocabulaire .
Aucun des livres en
question ici n’est vraiment cher par rapport aux services qu’ils peuvent
rendre et même peuvent être trouvés bradés à l’occasion des
vide-greniers – mais par-contre ils sont de moins en moins réimprimés, et
deviennent parfois difficiles à trouver, surtout si comme moi, le lecteur
ne veut que de vrais livres ; à couverture
cartonnée si possible toilée et reliure cousue.
Pour le LATIN,
le gros dictionnaire Latin-Français de Félix
Gaffiot et pour l’étymologie : « Dictionnaire
étymologique de la langue latine, Histoire des mots » de Ernout et Meillet.
Pour le GREC ANCIEN,
le gros dictionnaire Grec-Français de Bailly et
pour l’étymologie du Grec : « Dictionnaire
étymologique de la langue grecque, Histoire des mot de Pierre
Chantraine, en deux tomes.
Il existe des versions
abrégées de ces livres, dont le seul intérêt est d’être moins lourds en
kg mais il existe surtout deux très bons petits livres, un pour le grec
et l’autre pour le latin, genre livre de poche aujourd’hui (les
originaux étaient au même format mais cartonnés et cousus). Les textes y
sont très brefs et très clairs.
Tous ces livres
étaient des livres de Lycée, les deus derniers pour ce qui était la
classe de 6 ème.
Mais à mon avis l’esprit
de l’histoire du grec ancien a été non pas révolutionné
mais bouleversé par le travail de l ‘Archéologue anglais Martin
Bernal et son équipe. Il prétend que les
2/3 des mots grecs sont d’origine extra-européenne, soit 1/3 venant de l’égyptien
pharaonique et 1/3 d’origine moyen-orientale
, sémitique ou pré-sémitique surtout.
Ces mots sont exposés
dans le tome III de « Black Athéna »,
qu’il faut commander en Angleterre, car, paru en 2005 il n’est toujours
pas traduit en français – en version cartonnée cousue, bien sûr.
Dans les domaines
médical, psychiatrique et psychanalytique, tout le vocabulaire dérive des
données des livres précédents.
Cependant
j’accorderait une mention spéciale pour les travaux vraiment
révolutionnaires, eux, de Charles Darwin qu’on trouve en
pdf sur internet.
Pour Freud,
il est laborieux de tout lire ; mais à mon avis les travaux
principaux sont peu nombreux et parmi eux : Totem et Tabou
1912, et le dernier, Moise 1939.
Lacan surtout est à retenir ici pour ce que je veux
avancer de sa topologie.
__________
n°171-2-2-1 : les mondes signifiés :
Mundus,n . : Le monde est une parure,
mais sans signification d’extériorité.
Mundus, adj. : la parure est plaisamment décorative;
d’où le sens de « im-monde » qui en est la
négation et qui n’aurait aucun sens avec l’idée d’un monde rationnel,
extérieur et géométrique que nous avons conçu bien après la naissance de
ce vocabulaire.
Kosmos : Bon ordre, bien ordonné en
parlant d’une personne ou de l’univers ¡ et également parure
comme mundus, sans doute par contamination et traduction. Etymologie tout
simplement inconnue ! mais Martin Bernal (cf. quelques lignes
plus haut) trouve une étymologie sémitique forte dans la racine sémitique
« qsm » et en rapproche le cosmetic britannique
(il est anglais !) je ne connais pas l’hébreux, mais en effet, en
arabe cette racine est très forte et banale : le verbe qasama signifie
diviser, le mot « qism , pluriel aqsam »
signifie division, classe, partie, et les mots issus de cette racine sont
très nombreux. Martin Bernal a certainement raison. Je rappelle que pour
lui, du grec, 1/3 du vocabulaire est indo-européen, voire plus
précisément indo-iranien
(exemple qui me vient : le français datte (du palmier) en
grec dactylos = doigt, et en persan deglet =>les « deglet
nour » (nour = lumière en arabe) Un autre tiersdu
grec est d’origine sémitique, et un autre tiers est d’origine égyptienne
(pharaonique = copte). Ainsi en persan d’aujourd’hui la
moitié des mots et presque toute la grammaire (conjugaisons, etc ?)
sont très proches du français et une autre petite moitié est faite
de mots arabes adoptés ( Le mot Comores, îles qui ont été
colonisées par la Perse serait le « qamar arabe =
la lune » masculin en arabe)
Catharos :
pur, propre, nettoyé. Le mot apparaît en grec au moins dans l’Odysséee
d’Homère, mais il semble être présent *(n)tr chez les
pharaosn : scarabée, langue du taureau Apis, et, peut-il
dire, « Saint Esprit ». Ici interviennent de nombreux hiéroglyphes
impossibles à reproduire au clavier.
Le mot « Réel » :
Qu'est-ce à dire ?
En français le
mot réel n’est qu’un adjectif issu
du mot latin « res » qui signifie « chose »
(mais « chose » vient de « causa »
la « cause ».
Le substantif qui en
découle est le mot « réalité »
C’est ce même mot
« res » qui a également évolué vers le mot « rien »
qui se disait « nihil » en latin.
Cette évolution, qui
ressemble plutôt à une évaporation, est la même que celle du mot « persona »
à l’origine du mot « personne » qui signifie soit
« quelqu’un » soit « aucun », à la
condition d’employer contextuellement judicieusement la négation
explétive. Autrement dit un mot libre ne signifie rien.
Ici intervient
la topologie lacanienne du « sujet »
(la personne).
Sa structure est triple
nécessairement et sa structure est boroméenne, c’est à dire
nouée suivant le modèle du nœud borroméen.
Elle comporte 3
éléments énoncés en termes de mots qui étaient avant Lacan utilisés
uniquement en tant qu’adjectifs, mais que Lacan a
substantivés pour les utiliser comme tels dans sa topologie de la
structure boromméenne RSI, c’est à dire « Réel,
Symbolique et Imaginaire ». Ultérieurement l’opération du nouage
deviendra un « Nom-du-père » - d’où le jeu de
mots « Les non dupes errent ! »
Mais aucun de ces 3
adjectifs substantivés n’a d’existence propre dénoué, c’est à dire à
l'état libre, ou alors dans une structure cassée qui pourrait servir de
modélisation de la psychose.
Ainsi peut-on dire
d’une part qu’il y a des Réels, R1,R2, R3, etc. à chaque fois
que la formule se trouve à l'état de nouage borroméen, mais
c'est tout. D'autre part, ces Réels ne sont pas les
mêmes. Il y a des communication et des échanges, mais non des confusions.
En somme, d’une part,
un Réel à l’état libre n'existe pas, et d'autre part, il
y a des Réels, et non pas un seul.
Il est amusant de voir
que le mot a pourtant fait fortune en tant que substantif au point de
remplacer souvent chez les intellectuels le mot réalité, et
surtout en tant que concept existentiel à part entière indépendamment
du Symbolique et de l’Imaginaire, ce qui est
inconcevable dans la pensée lacanienne.
…
à suivre.
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