Un « non-lieu » tragiquement banal
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Exemple de « non-lieu »
tragiquement banal :
Dans les années 60 un jeune homme d’une vingtaine d’années a été soupçonné d’avoir assassiné une jeune fille dans une forêt.
Que s’est-il passé en réalité ?
L’intéressé lui-même l’a-t-il su ? Ce n’est pas sûr !.
Car il arrive que quelqu’un ne sache pas ce qu’il a fait : Il n’est que de citer les phénomènes « d’épilepsies temporales » bien connus en médecine !
On pourrait dire : « Si personne ne dit pas aux gens ce qu’ils ont fait, comment pourraient-ils le savoir ? ».
Car, en effet, tout commence par là, pour la maturation de l’enfant, dans la prise en charge d’une aliénation, …
Et même, pourrait-on dire:
« Plus l’aliénation est grave, et plus il est important que « l’instruction judiciaire » soit parfaitement menée, ou, lorsqu’il n’y a pas de délit, mais seulement un comportement requièrant une intervention, une aide, que le rapport des autorités, tels les « Procès Verbaux [1]» de police, etc.…que ces rapports soient précis et complets, puis restitués, révélés, expliqués, à la personne sujette au comportement en question ! »
Dans le dossier de cet homme, les infirmiers conservaient une coupure de journal de l’époque des soupçons disant qu’il n’avait pas pu être l’auteur du crime, étant à 300km du lieu des faits à l’heure de ceux-ci !
Qu’en avait-il été ? Du fait que l’homme avait été déclaré « en état de démence au moment des faits », l’instruction s’était arrêtée.
Mais un doute demeurait !
La préfecture recourut alors au principe de précaution,
et il fut placé « d’Office », pour très longtemps [2] !
J’ai connu ce « patient » 20 ans après ces évènements. Il n’était guère cohérent que pour parler de sa « pension », laquelle était gérée naturellement dans les règles de l’art économique par un tuteur de l’hôpital.
Comme chez la plupart des gens qui sont privés de « reconnaissance », tout se passait comme s’il cherchait, consciemment ou non, a être reconnu à partir de ses actes.
La « recherche identificatoire » est d’ailleurs souvent, pour beaucoup, l’un des grands moteurs des actions humaines !
C’était donc, faute qu’il ne soit reconnu, comme toujours, « l’escalade ».Il
commettait des larcins. Le « discours officiel » estimait
toujours qu'il ne se passait rien. Un plaignant s’est entendu dire par la
police que l on ne pouvait « rien contre lui » car il était
« fou ». Un infirmier parlait « d’immunité
psychiatrique ». La gravité des actes augmentait, jusqu'à ce
que... « ? »
Qui sait ce qui se passa alors, si tant est qu'il se soit passé quelque
chose... !
De même que les médecins du service public changent de lieu d’exercice au gré de leurs mutations, de même les « patients » circulent, d’hôpital en hôpital, au gré de leurs « internements », selon le lieu du dernier arrêté préfectoral.
On se retrouve. On prend des nouvelles.
J’ai appris qu’il avait été de nouveau « soupçonné »
d’un autre crime….et fait l objet d’un nouveau « non-lieu »,
assorti d’un nouvel « internement »…
Il est possible que
cet homme ait été « innocent » de ce pourquoi il avait été
interné initialement, mais, certes pas, de ses larcins ultérieurs, dont il a
tant été disculpé et de la reconnaissance desquels il eut pu tirer profit !
Au total, il aura été considéré comme « malade dangereux »,
donc « interné », car « dément au temps des
faits », donc « innocent », mais de faits non
prouvés ! Dès lors devait pour lui commencer une quête de reconnaissance
indéfinie et dramatique …
[1] A contrario, je me souviens d’un patient qui, s’est apparemment « réveillé » ne comprenant plus rien, en me confiant que la police lui avait dit qu’il « allait assister à un match de boxe » ! Etait-ce vrai ? Je n’en sais rien ! Toujours est-il que l’habitude est souvent de ne pas communiquer le « Procès-Verbal » aux patients concernés ! Ce qui m’a toujours laisse rêveur !
[2] la durée des internements peut être très longue, puisque j’ai été amené à signer le décès d’un homme de 95ans qui totalisait 75ans de « Placement d’Office », hormis une fugue de 3 jours à l’age de 25ans environ !