Les nœuds :

Officiellement, il n’existe aucun nœud dans la nature : On n’y connaît aucun nœud structurellement durable ; même les araignées ne tissent pas de nœuds.

On dirait que la nature évite soigneusement de faire des nœuds. La nature a horreur des nœuds. Pourquoi et comment ?

Le principe des nœuds est extrêmement simple : Plus on tire sur deux brins et plus ça ferme ce qui est dans le nœud. Le principe de la nature au contraire est un principe d’ouverture, et d’éternelle création.

Il est impossible de faire un nœud si on ne le pense pas fini. Mais au contraire si on le pense fini, tout devient simple. De fait, il en va de même pour son contraire : « pour ne pas faire de nœuds ! » Tout dans la nature est fait pour ne pas faire de nœuds.

La nature est simple parce qu’elle pense toujours la fin - ou plutôt, même au-delà de la fin des fins. le noeud lui serait fatal !

Tout le monde a déjà eu l’intuition que la nature joue avec le temps - ou se joue du temps, ignore cette catégorie.

Les nœuds sont sans doute apparus avec les hommes préhistoriques et leurs vêtements, mais ont aussi colonisé beaucoup d’industries.

Il est étrange que la géométrie des nœuds soit tellement en retard sur toutes les autres.

 

Pour être plus précis, il faudrait citer les débats sur l’ADN et l’anguille visqueuse :

1.      Les très curieuses molécules d’ADN, longues de près d’un mètre et larges de 2 nanomètres (milliardième de mètre) pelotonnées dans la cellule et dont les 2 brins de la double hélice se séparent lors de la reproduction cellulaire par méiose ou par mitose sous l’effet d’enzymes. L’existence de vrais nœuds y est discutée.

2.      la surprenante anguille visqueuse qui se noue elle-même un temps limité « en nœud trèfle » dans quelques situations particulières :

 

 

La nodologie est l’une des plus belles inventions de l’homme, et elle est pour beaucoup dans l’avancement de la civilisation. Historiquement, elle prolonge peut-être l’utilisation des lianes des forêts.

Je crois que quand on aime les nœuds, on ne peut pas aimer le feu, la fusion,  la soudure, le fer, Vulcain, les brûlures et toutes ces choses…

Avec des cordes et du bois, en mer, on peut faire presque autant de choses qu’avec le métal, hormis l’ancre de marine. Autrefois on utilisait des pierres.

Les meilleurs bateaux en bois sont toujours indiens, construits à Calicut et n’ont pas un gramme de fer : Ils sont chevillés en bois pour éviter la rouille. Le bois et les cordes, c’est la subtilité de l’esprit…

 

L’essentiel d’un nœud, en pratique (et c’est pourquoi il n’en existe pas plus d’une vingtaine utiles à  bien connaître ) c’est… qu’il soit facile à défaire !

Avec des leviers et des nœuds, c’est incroyable tout ce que l’on peut faire : c’est ce qu’avait montré Archimède aux Syracusains en relevant le défi de tirer tout seul un énorme bateau sur une plage.

 

 

Retour haut de page

 

Topologie : Qu’est-ce qu’un nœud : Nœud ou pas nœud ?

La topologie est une science née au XIXéme siècle : C’est la science du « topos »

En grec, « topos » signifie « lieu, espace, région » dans le sens de quelque chose d’un peu plus étendu que ce que désigne le mot « locus » en latin.

Son étymologie est inconnue. Ce mots grec est d’une utilisation plutôt rare dans l’Antiquité, presque plus rare qu’en français moderne où il est même devenu fréquent (bio-tope, etc.) après avoir commencé à être vulgarisé par l’usage qu’en fit Thomas More dans son livre « Utopia » - mis pour « ou-topos » = « sans lieu »

Le mot utopie a fait fortune depuis.

Pour nous, depuis le début du XXème siècle, notre imagination de l’espace est devenue intrinsèquement liée à celle du temps.

Mais tout cela est si difficile à dire – bien que les mots redondants pour dire la vie abondent - qu’on en retient seulement en topologie l’idée de progression ordonnée.

La science des nœuds en fait partie.

Voyons la présente manipulation, en invitant le lecteur à aller plus loin de façon quasi-ludique grâce à la bande dessinée de J. P. Petit le « Topologicon » .

 

 

Problème : Faire passer l’anneau de A à B

Bien entendu, il est interdit de toucher aux extrémités libres du cordage : Ses extrémités sont supposées être fixes ou de façon plus intéressante partir à l’infini.

clic : Les mille et unes nuits scientifiques - épisode N°6 - page 21 - J.P. PETIT

Que cet auteur soit ici remercié pour ce travail et ses autres remarquables travaux

 

L’anneau doit passer de A à B : Perplexité !

Pour aller du segment A au segment B, l’anneau ne peut pas traverser le trou du piton C, mais les cordes le peuvent.

 

Réflexion :

·         Selon le dessin, Il existe : un plan du piton (celui de la feuille) qui divise tout l’espace en « espace antérieur » et « espace postérieur » et un plan de symétrie vertical et perpendiculaire à cette page passant par le piton (divisant chacun des espaces en deux : droit et gauche), et l’on demande seulement à l’anneau de traverser ce second plan. On peut donc envisager de faire 2 opérations successives inverses et symétriques en rapprochant l’anneau du piton puis en l’éloignant. On va voir qu’il faut diviser chacun des quarts d’espace ainsi décrits en deux par des plans verticaux parallèles, ce qui va donner 4 espaces en avant et 4 espaces en arrière, soit 8 portions d’espace, dont on pourra appeler les seules 4 portions proches du centre « espaces utiles », en fait champ des opérations de passages au travers du trou du piton.

·         L’anneau ne peut circuler que dans les deux « demi-espaces antérieurs » sans même ne pouvoir passer de l’un à l’autre.

·         A l’inverse, les 2 ganses occupent les deux demi-espaces latéraux à droite et à gauche, et circulent librement entre l’avant et l’arrière

·         Ainsi chacun des 4 quarts d’espaces est occupé, mais le trou du piton suffit à empêcher le passage de l’anneau « des espaces avants » vers les « espaces arrières » Or l’anneau semblerait devoir faire un aller et retour en passant par le trou du piton pour cela.

·         Donc on va choisir de faire toutes les opérations dans tout l’espace avant puisque le piton n’empêche pas de faire passer toutes les ganses en avant

·         La manipulation consistera donc à ramener dans les espaces avants du plan du piton [l’anse et les 2 ganses de A et B] : C’est le système de cordage en entier qui viendra « de l’arrière cuisine »  par le trou du piton pour faire passer l’anneau de la droite vers la gauche puis on remettra le système de cordage en place..

·         Au Final,  c’est comme si on faisait venir le demi-espace arrière droit vers le demi-espace avant droit, et le demi-espace arrière gauche vers le demi-espace avant-gauche. Puis là, on réunit les deux-demi espaces avant, on y effectue le passage de l’anneau de droite à gauche. Puis cela fait, on procède à la remise en place des quarts d’espaces en en faisant repasser deux à travers le piton.

·         On n’aura besoin ni d’introduire ni de défaire aucun nouage, ni d’introduire ni de recoller aucune coupure : des opérations de translation continue suffiront, mais le tout en 3D, nous reviendrons sur ce point.

 

1.      Temps 1 : Les deux demi-espaces arrière vont passer en avant – ou du moins, pour être plus précis, la moitié seulement de chacun de ces deux demi-espaces, mais leur moitié utile, celle qui est médiane, proche du piton, et de la même façon on va diviser chacun des deux demi-espaces avant en deux, dont la partie médiane seule sera une partie utile.

Dès l’abord, seules 2 opérations apparaissent possibles : 

a)      passer l’anneau sous l’anse dans le « demi-espace avant droit » (le quart de l’espace total) ce qui va diviser le segment A) en deux parties bien distinctes appartenant l’une à la partie médiane utile de cet espace et l’autre distale inutile.

b)      ramener des « espaces arrières » vers les « espaces avants » à travers le trou du piton les 2 ganses

Mais si on commençait par b), l’anneau se retrouverait maintenant engagé vers « le demi-espace arrière droit » par rapport au « plan du piton » sans pouvoir l'atteindre et le système des 2 ganses restant en avant bloquerait aussi le passage vers la gauche. On n’a fait que bloquer les positions !

Il faut donc au contraire réaliser d’abord a) : Ainsi le segment A) se trouve décomposé en 2 parts, puis plus rien n’empêche plus alors de faire venir le paquet des deux ganses de l’arrière en avant et l’anneau déjà en avant se trouvera libre de circuler de droite à gauche ou inversement

C’est donc l’ordre des opérations qu’il faut choisir.

Dans le détail :

a)      Faire venir l’anneau au-dessus de l’anse centrale après avoir tirée l’anse suffisamment pour le faire (en passant l'anneau d’abord sous elle, puis derrière vers le haut, puis au-dessus vers l’avant) (ce qui va former une boucle)

b)      Afin de pouvoir faire sortir par le trou du piton (de l’arrière vers l'avant) l’ensemble composé des 2 ganses symétriques (4 brins) + la partie médiane de l’anse maintenant porteuse de l’anneau, également par le trou du piton d’arrière en avant.

2.      Temps médian : Le tour est joué car dès lors tout le dispositif, devenu très lâche, est dans l’espace antérieur et l’anneau pourra changer librement de côté en passant librement dans la ganse de droite puis dans la ganse de gauche qui lui forment un tunnel – ce qu'on ne pouvait pas faire à cause du piton)

3.      Mise en place inverse : Il faut ensuite refaire les deux opérations a) et b) de façon inverse et symétrique en repassant par le trou du piton les deux ganses et la partie médiane de l’anse et sortir enfin l’anneau de la boucle de l’anse qui est maintenant à gauche et divise en 2 le segment B), cette fois par-dessus vers l’arrière puis vers le bas puis vers l’avant par-dessous.

 

Représentation schématique :

Considérons une vue des objets par au-dessus d’eux :

La partie supérieure du piton « P » est retirée afin de voir le passage des segments de la corde. Appelons l’anneau « A »

Le point de symétrie de la corde est « O »

Outre ses 2 passages dans le trou du piton et ses 2 passages en dehors,

Les segments de la corde se croisent une fois à droite en « Xd » et une fois à gauche en « Xg » générant Xd inf. et Xd sup. et de même à gauche.

Les deux extremités de la corde, soit fixées, soit repoussées à l’infini sont « Fd » et « Fg »

On peut orienter les segments positivement de O vers Fd et négativement de O vers Fg de façon arbitraire. On pourrait aussi les faire converger vers 0.

La première position de l’anneau est Y1, « entre Fd et Xd » On peut faire passer librement l’anneau par Xd inf. et le placer en Y2 « entre Xd inf. et le piton P »

 

Pincipes de notation :

d = droit

g = gauche

 

Sup = supérieur

Inf = inférieur

Xd Zd et Zg Xg sont des points de croisements des brins

Au milieu O il n’y aura aucun croisement et la région du point O (non-précisable) reste en avant du piton (ou en arrière si on traite la figure symétriquement dans le plan frontal, mais ne traverse pas le trou du piton) ce qui est peut-être sa définition.

Les  infinis + et – peuvent être en avant ou en arrière, formulation qui n’a aucun sens

 

On peut maintenant amener A en Y3 en faisant passer le segment « P- Xd inf. » par dessus le segment « O-Xd sup. »

Ainsi Y3 est entre Xd et le nouveau croisement « Zd » créé

On fera passer maintenant les 2 brins de Xd au travers du trou du piton en suivant le sens de la flèche d’orientation, c’est à dire en passant Xd à droite du piton, puis en arrière du piton vers la gauche et enfin au travers du trou d’arrière en avant.

On opèrera de façon symétrique à gauche.

Ainsi l'anneau A pourra passer librement de Y3 à droite vers la position Y4 (encore à droite), située entre Xd et Xg car le croisement Zd sup. est devenu le segment « Y3-O » lui-même.

A peut alors  franchir le point 0 en parcourant « Xd sup.- O - Xg sup. » de droite à gauche.

Ainsi A est maintenant engagé dans l’espace gauche symétrique de l'espace droit, sur un segment de corde orienté de façon opposée, et dont le signe a changé au moment du passage au point O.

On poursuivra par des opérations symétriques des précédentes.

 

REMARQUE 2 : « Les 1001 nuits scientifiques » dans Spirou

Cette figure de topologie a figuré, présentée différemment, intégrée dans une série de bandes dessinées appelée « Les mille et unes nuits scientifiques  épisode N°6  page 21 clic » dans le journal Spirou - et dont l’auteur Jean Pierre Petit est devenu astrophysicien renommé.

J.P. Petit présente maintenant en ligne gratuitement la quasi-intégralité de ses productions, B.D et textes, et présente actuellement son dernier travail «  l’Univers Janus »

Les travaux de J.P Petit ont toujours été orientés par la prise en compte des symétries (du Retournement de la Sphère à L'univers à masse négative)

Il est possible que cette figure topologique soit annonciatrice de la modélisation de son « Univers Janus » avec ses deux parties, le passé et le futur et l’inversion des flèches du temps.

A l’image de l’anneau dans cette figure de topologie, pour entrer dans un monde énantiomorphe (en miroir) il faudrait soit avoir des amarres je ne sais de quelles dimensions, soit larguer tout !

 

L’anneau doit suivre le trajet du fil marron pour passer de A à B. Le Schatzmani de la BD ne pourrait atteindre la clé de sa menotte que :

·         Soit s’il passait lui-même en entier au travers des ganses – et le malheureux aurait à glisser comme l’anneau le long du câble noir, mais sans avoir à traverser le piton

·         Soit si le cordon qui relie sa menotte à l’anneau était d’une longueur beaucoup plus grande que sur le dessin mais facile à calculer

La résolution du problème ci-dessus impose donc « un ordre chronologique strict » des séquences opérationnelles. :

 

 

JP Petit présente dans son site web l’historique du sujet dans lequel il s’implique depuis quatre décennies. et sa conception est devenue « l’Univers JANUS »

Dans le YouTude « Univers Janus N°20 » il montre le schéma ci-contre du physicien russe Andreï Sakharov :

Le « temps » est pris ici dans l’acception physique de l'expression de la « flèche du temps »

Celle-ci est orientée par rapport à son opposé symétrique et change le signe au moment du Big Bang : La valeur du temps est nulle au moment du changement de signe et la vitesse de la lumière est alors infinie (vitesse = distance/durée)

J.P. Petit symbolise « le temps » par un angle : Or un angle est un nombre. C'est le rapport de la longueur d'un arc de cercle, divisé par la longueur du rayon de ce même cercle. » le résultat contient donc le nombre pi.

 

Dans l'image ci-contre, au moment du Bing Bang « le cône de lumière » devient un plan car la vitesse de la lumière est alors infinie.

Aucune des deux « flèches du temps » ne se dirigent vers le Bing Bang.

 

Discussion : Il m’est venu par ailleurs une autre idée : Expliquer (téléologiquement) « la théorie darwinienne de l’évolution » (et bien d’autres choses) à partir de sa fin en éliminant la place « officielle » du hasard, lequel est justement le contraire d'une explication.

Il faudrait alors imaginer une figure topologique radicalement différente.