3.
Guerre : (retour
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Détaché
du 1er régiment de dragons portés au Groupe de Reconnaissance 1-36
en qualité d’observateur en avion.
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3/9/1939 => Mars 1940
|
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Suit
les cours de l’E.M. de Compiègne.
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Avril-Mai
1940
|
Aux
armées avec l’Etat Major du 3ème division cuirassée au 3ème
bureau en Argonne et en Champagne.
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1940, 20 Mai
|
Fait
prisonnier à Vaneau le Châtel, entre Chalons sur Marne et Saint Dizier.
|
Le
1940 13 Juin,
|
4.
Prisonnier
: (retour
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Sera prisonnier successivement en Allemagne
puis en URSS :
En
Allemagne, à Grossborn (Poméramie) Oflag II D
|
Du 13
Juin 1940 au 1er Février 1941
|
Trois
jours de liberté pendant l’évasion !
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En URSS :
de la Lithuanie => à Archangelsk
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Du 3
Février 1941 au 30 Août 1941
|
Il passera 7 mois en Prusse
orientale (Poméranie) dans « l’oflaf » DII
(« Oflag » est composé de « of. »
pour « Offizier », « officier », et « lag. » pour « lager »,
« camp ».
Il y aura aussi les « stalag » etc.)
Archives allemandes
DE PERSON Jean , Né le 6/2/05
Capitaine
1er Régiment Dragons
Domicile : Colonel B. …
Evadé le
3/2/41 de l’Oflag II D
Oflag II D liste …
NB : Comme espéré par les évadés, leur évasion
n’est signalée qu’au troisième jour…
|
Retenu à
l’Oflag II D en Allemagne, il y rencontre à nouveau son ami Pierre Billotte.
Ils
décident de s’évader ensemble vers la Russie, en espérant y retrouver la
liberté.
Plusieurs
raisons ont guidé ce choix : La Pologne ayant été partagée entre l’Allemagne
et la Russie, la zone soviétique en est rendue relativement proche ; Une
évasion vers l’ouest ou le sud serait infiniment plus risquée en cas de
recherches et en raison de la surveillance. Une évasion vers la Russie ne
serait probablement même pas imaginée par les allemands quand l’évasion sera
signalée, en raison de la dureté des intempéries et de la direction opposée à
la destination finale.
Chaque
fois, le choix des décisions les plus improbables réussira aux évadés.
Pierre Billotte et Jean de Person décident
donc de tenter une évasion à trois, avec Jean Richemont qui parle
l’allemand, au contraire des deux premiers !
L’évasion
réussira pleinement jusqu’en URSS.
Ils furent
les trois premiers évadés de l’Oflag II D.
|
De gauche à droite :
Au premier Jean de Person, Pierre Billotte et Jean Richemont.
Au second
plan : Jacques Branet, Alain
de Boissieu et Aloyse Klein, évadés du même « Oflag » de Poméranie deux mois plus tard : Ils partageront le même
sort en URSS.
Photo prise à bord
du navire « Empress of Canada », « Impératrice
du Canada », en Septembre 1941
|
5.
Evasion
: (retour
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« Le 3 février 1941 évadé d’Allemagne
à destination de la Russie »
|
Tous trois
s’évadent donc le 31 Janvier 1941, et partent en train vers l’URSS. Ils passent
la frontière lituanienne à Eydtkau de nuit,
à pied, dans la neige, par un froid de –30°.
La
préparation de l’évasion du camp avait duré plusieurs mois afin de réunir –
difficilement – papiers d’identité, cartes géographiques, monnaie etc. et de
préparer la mise au point du stratagème d’évasion.
Celui-ci
consista à quitter discrètement la file des prisonniers durant une promenade à
l’extérieur du camp, sans être vu par les escortes de gardiens, à changer
promptement de vêtements et à remonter la file en saluant à la façon
hitlérienne.
La
falsification du comptage lors de l’appel avait été préparée par des
répétitions en secret : Au départ six prisonniers complices devaient être
comptés comme trois. Pour cela, trois grands et trois petits s’accouplaient par
deux, en associant chaque fois un grand et un petit sous une seule cape, et
chacun des deux debout à cloche pied sur le pied extérieur. Au retour les six
devaient être comptés intégralement pour compenser l’absence des trois évadés.
Il avait
été espéré que l’évasion ne serait pas découverte avant trois jours pour donner
le temps aux évadés de disparaître.
Le stratagème
fonctionna bien, mais le trajet n’en resta pas moins périlleux et
difficile : contrôles, pas d’embarcation à Königsberg, frontière
surveillée et défendue par un mur de « barbelés » enfoui sous 5
mètres de neige, éveil des chiens, tir de fusées éclairantes, poursuites …
Tout cela
est raconté dans le livre de Pierre Billotte « Le temps des armes »
(Plon 1972).
Peu après
eux, trois autres postulants à l’évasion, Alain de Boissieu, Aloyse
Klein (parlant l’allemand) et Jacques Branet tentèrent
de s’enfuir en creusant un tunnel à l’aide d’une cuillère à soupe.
Mais le tunnel menaça de s’effondrer en son milieu, ils durent renoncer et
recourir au même stratagème, non
découvert par les allemands, qui réussit à nouveau deux mois plus tard..
Cf. Billotte « LE TEMPS DES
ARMES » :
« [page 80] Après 2 journées d’évasion sans sommeil, et avoir parcouru
500 km en plusieurs trains ; après avoir enfin échappé à leurs
poursuivants équipés de chiens policiers, les 3 évadés passent la frontière de nuit,
en rampant dans la neige, près d’Eydtkau :
...
Chaque mètre parcouru nous donnait plus d'espoir.
Nous
eûmes bientôt le sentiment que nous allions réussir. Le dernier obstacle serait
sans doute le réseau de fils de fer barbelés et la rivière signalée sur notre
carte. Quelles seront la hauteur et la largeur du premier? Quelle sera la
profondeur de la seconde? Nous sentions à l'avance sur notre peau le piquant
des ronces et le froid de l'eau courante. Mais nous avions hâte de les aborder,
car nous avions perdu plus de temps que prévu et il ne s'agissait pas d'opérer
au grand jour! Je réfléchissais de mon mieux à la meilleure manière de vaincre
cette dernière difficulté; réflexion qui n'était pas facilitée par notre allure
serpentine, toute contraire à l'attitude classique du penseur.
C'est
alors que je butai littéralement du nez dans le réseau de fils de fer barbelés!
On nous avait dit qu'il aurait au moins six mètres de haut, il avait moins d'un
mètre, car il était enfoui dans près de cinq mètres de neige; et comme il était
en médiocre état, il était facile de le traverser en cinq ou six enjambées bien
choisies. Quant à la rivière qui se trouvait de l'autre côté, elle était gelée
et recouverte de neige; on la devinait à peine. Pour le candidat à la liberté,
l'hiver glacé peut être parfois une bénédiction. Cinq minutes à peine plus
tard, nous étions effectivement des évadés.
«
Eh bien, nous voici passés définitivement dans la catégorie des
mecs. » Et tout fier d'avoir usé d'une formule aussi
osée pour le fils du président du Comité des Forges
au langage étonnamment châtié, Jean Richemont
s'assit tout tranquillement dans la neige. Il venait de constater avec douleur
qu'il avait laissé son fond de pantalon sur le réseau de fils de fer barbelés.
Oubliant cet incident vestimentaire et pour fêter ce [page 81] passage de frontière insolite pour un
homme plus habitué aux wagons-lits ou aux pullmans et aux passeports bien en
règle, il sortit avec précaution de son riicksack
une précieuse bouteille de la gnole
de la mère Kracksman, notre très cupide
cantinière de l'Oflag II D. Il retira également
quelques biscuits vitaminés qu'il avait reçus de Suisse
la veille de notre départ.
Et sans faire plus attention
aux gardes-frontière allemands qui n'étaient pourtant pas loin et à qui nous venions
d'échapper de justesse, nous dégustâmes le souper fin le plus joyeux qu'aucun
octambule ait jamais connu dans la plus gaie des boîtes de nuit.
Par moins trente degrés de
froid, vers 3 heures du matin, une bise glacée soufflait cruellement dans le no man's land désolé qui s'étendait
entre Eydtkau et Virbalis et nous en étions à notre troisième nuit de veille.
Pourtant nous ne sentions
plus la fatigue; nos muscles étaient souples comme aux meilleures périodes
d'entraînement sportif, nos réflexes étaient prompts, nos esprits nous
semblaient d'une parfaite lucidité, nous nous sentions bien dans notre peau.
D'ailleurs les fusées
éclairantes, que continuaient à lancer consciencieusement nos poursuivants,
donnaient maintenant au paysage un certain air de fête. Comme si, pour célébrer
notre réussite, les nazis, soudain devenus fous, tiraient un feu d'artifice.
Mais
que de chance il nous avait fallu pour mener à bien notre partie de campagne.
Ce n'est que huit mois plus tard que, selon Armand Lanoux, nos camarades de
l'Oflag II D apprirent notre réussite par une phrase sibylline d'une lettre : «
Le zoo de Londres vient de s'enrichir de trois animaux : un lion,
un léopard et un tatou. »
Mais les
mouvements de troupe observés au long du voyage avaient permis aux évadés de
soupçonner que l’Allemagne s’apprêtait à envahir l’URSS. Refaits prisonniers,
en URSS cette fois, les évadés ne seront pas crus.
6.
URSS -
Katyn : (retour haut
de page : clic)
L’accueil,
en Lituanie occupée par les soviétiques, fut loin d’être l’accueil
espéré :
Ils ne
furent pas laissés libres, et leur récit ne fut pas cru. Ils furent soupçonnés d’espionnage, traités et
interrogés comme des espions, avec brutalité et retenus prisonniers en URSS
durant 6 mois.
Traités
durement et interrogés par le NKVD (ancêtre du KGB), tantôt isolés, tantôt
mêlés à toutes sortes de détenus, couchés à même le sol, ils seront retenus
dans des pavillons face à la grande bâtisse du
monastère de « la Laure de la Trinité Saint Serge «, fondé au XIVe
siècle par Saint Serge de Radonège, saint patron de la Russie, dans la
zone de rééducation de « Katyn »*.
|
|
Puis du 3 février 1941 au 30 Août 1941, durant 6 mois, prisonnier
de L’URSS : De Eydtkau, via Kaunas, Vilna, Minsk, Smolensk, Kozielsk,
jusqu’à Katyn (Mitchourine).
|
Cf. Billotte « LE TEMPS DES ARMES » :
« [Page 122] A nouveau faits prisonniers, mais cette
fois des russes, ils sont poussés dans un panier à salade à Kaunas :
... Person et Richemont
ont beau témoigner que je suis leur codétenu, le policier non seulement se
refuse à les croire, mais les fait enfourner dans un panier à salade au milieu d'autres
prisonniers pressés comme des sardines, tandis qu'il cherche à m'éloigner en
riant.
... On nous
enferme. Après un court trajet je me retrouve dans la prison de Minsk
avec satisfaction.
Person et Richemont,
qui figuraient parmi les sardines écrasées des étages inférieurs, n'avaient pu
me voir me hisser au-dessus de leurs têtes. Leur surprise, lorsqu'ils
s'aperçurent que j'étais là, faisait plaisir à voir. Nous étions redevenus les
plus joyeux prisonniers du monde.
Nous repartîmes zaftra
pour Moscou, en wagon de voyageurs cette fois, en compagnie de deux
gardiens. Nous en conclûmes que tout allait bien. En Russie Blanche, la
vue d'un prisonnier n'a jamais effrayé ni rebuté personne. Tous les voyageurs
du train, chacun à son tour, venaient nous dire bonjour, nous apporter du thé
ou nous proposer de jouer aux échecs. [Page 123] ... La plupart
des femmes étaient volumineuses. « Question de nourriture » trancha Person.
Le train filait
gaiement à son habitude ses quarante kilomètres à l'heure; nous ne doutions pas
qu'il ne s'arrêterait qu'à Moscou. : On nous débarqua à Smolensk.
Qu'à cela ne
tienne. N'étions-nous pas sur la route Napoléon? L'Empereur l'avait parcourue de victoire en
victoire; nous progressions de prison en prison; c'était moins glorieux certes,
mais peut-être plus sûr.
Notre humeur
était de rose. Nous ne cessions de chanter à tue-tête. Nos gardiennes, car nous
avions le privilège d'être gardés cette fois par des femmes, dont l'une au
moins, était belle, en étaient sidérées.
Nous leur expliquâmes
de notre mieux que nous étions des hommes libres en partance pour Moscou.
Elles auraient volontiers émis quelques doutes quant à nos affirmations, mais,
bonnes filles, jugèrent convenable de ne pas nous décourager.
Zaftra, nouveau départ
de notre joyeux trio. Après une heure de route, Person toujours lui,
avec son instinct d'officier orienteur de détachement de découverte de
cavalerie, nous annonce gravement que notre train n'a pas pris la direction de
Moscou.
Nous l'envoyons
poliment se rhabiller. Il insiste. Nous portons un jugement sévère sur ses
capacités intellectuelles. Il s'obstine. Il a raison. : Sans le savoir
évidemment nous étions en route pour Katyn*.
Le record du
monde de la duplicité était battu. [Page 124] Nous débarquons
dans une petite gare perdue du nom de Cozielsk et par une route couverte
de neige et de glace et soigneusement défoncée, nous gagnons en autobus notre
nouvelle résidence. Avant de l'atteindre nous traversons un premier camp peuplé
d'officiers polonais et atteignons enfin un autre camp beaucoup plus petit que
le précédent et séparé du premier par un grand bois.
|
Nous descendons
et nous nous trouvons face à une grande bâtisse du début du siècle, de style typiquement
russe. Elle est entourée au plus près de fils de fer barbelés. Très proches
mais en dehors de l'enceinte, s'essaiment des pavillons assez nombreux.
Nous sommes à Mitchourine,
dans la zone de rééducation de Katyn; autrement dit dans une zone d'internement
qui était réservée avant la guerre aux mauvais communistes, qui avaient
besoin de se recycler, mais qui étaient jugés toutefois récupérables pour le
régime.
Nous y sommes
accueillis à notre stupéfaction par une cinquantaine de Français, d'Anglais
et de Belges évadés des Stalag et des commandos de prisonniers de l'Allemagne
de l'Est.
|
|
Richemont Bilotte et de
Person
|
La plupart nous
font un accueil enthousiaste, dont nous comprendrons très vite la raison. On
nous a réservé gentiment une petite chambre garnie de trois lits qui nous
paraissent somptueux. Nous nous y abattons et décidons avant tout autre chose
de récupérer. Nous réfléchirons plus tard à notre nouvelle situation « d'hommes
libres ou presque »! Nous dormons
longuement. ...
Le natchalnik
[Commandant
soviétique du camp] sans penser à mal, n'a pas eu [Page 125]
l’idée de confier le commandement des internés au
prisonnier le plus élevé en grade, mais au prisonnier qui lui paraissait le
plus sûr politiquement : En l'espèce un garçon nommé Daniel,
ex-combattant des brigades internationales en Espagne. Il s'agissait sans
aucun doute d'un militant communiste fervent; il n'avait pas été mieux traité
en prison que ceux qui n'appartenaient pas au Parti; mais il lui en
fallait bien d'autres pour perdre sa foi en l'Eglise de Moscou.... »
___________________
NOTES SUR LE
MASSACRE DE KATYN :
*Katyn : Billotte note : « le camp où furent découverts
en 1942 les corps de plusieurs milliers d’officiers polonais »
(Billotte « Le temps des armes », pages 123–124, Plon 1972). Billotte indique l’année 1942. Il
ne nomme pas l’agresseur.
En 1946, au « procès de Nuremberg », les soviétiques, victorieux, accusèrent l’Allemagne. Mais le
crime ne figura pas dans les condamnations :
In « Le procès de Nuremberg » présenté par Bernard
Michal ; avec Éric de Goutel, Francis Mercury, Pierre
Nouaille, Lucien Vieville ; Édité pour « les Amis de
l’histoire » par François Beauval ; Paris ;
Imprimé le 10 Mai 1969 sur les presses d’Offset-Aubin Poitiers. :
Tome II page 266 :
« ... Le 30 septembre[1945], avec la quatre cent quatrième
audience, commence la lecture du jugement, vaste document de quelque cinquante
mille mots...
Le jugement, après une courte référence aux traités violés par les
nazis, dresse la liste des crimes retenus à charge.
La majorité du
tribunal s'était prononcée pour en éliminer le massacre de Katyn, bourg proche
de Smolensk où, dans une forêt, avait été découvert un cimetière contenant les
corps de dix mille officiers polonais assassinés.
Les Allemands
avaient accusé les Soviétiques de ce crime, organisant même des visites à la nécropole
de journalistes de la presse collaboratrice des pays occupés.
Les Russes
prétendaient au contraire - et le procureur général Rudenko l'avait
encore affirmé dans son réquisitoire - que les malheureux avaient été exécutés
par les Allemands.
Un silence
pudique a couvert depuis lors cette tuerie, qui avait privé de la plupart de
ses cadres militaires un pays attaqué à la fois par les deux pays se rejetant
mutuellement la responsabilité du crime... »
.En dépit de soupçons étayés, la vérité tenta d’être déniée durant plus
d’un demi-siècle. Grâce aux déclarations de Mikhaïl
Gorbatchev (clic) en 1990,
suivies de la communication d’archives, grâce aux travaux des historiens, et
aux livres (Cf. bibliographie), cette période est maintenant accessible avec
beaucoup de détails : On sait que plusieurs milliers d’officiers polonais
furent assassinés par les soviétiques de Staline.
La tragédie de la forêt de Katyn : Archives INA :
- 02min20s clic
Cf. Alexandra
Viatteau : « Katyn
La vérité sur un crime de guerre », Édition :André
Versaille : 15-05-2009 - ISBN
978-2-87495-052-0 - 224 pages.
Katyn, d’Andrzej Wajda (film sorti en France
en Avril 2009 et disponible en DVD en 2010)
Jean Louis Crémieux-Brilhac « Prisonniers
de la liberté, l’odyssée des 218 évadés par l’URSS » (Gallimard 2003)
SUR LA GUERRE ENTRE LES REGIMES NAZI ET
SSOVIETIQUES :
La présence des films d’archives et
de reconstitution a étonnement explosé ces dernières années sur le web :
Proche
du présent sujet (qui n’y est pas traité – et en fait, ne l’est jamais) on
pourra remarquer :
« LA BATAILLE DE MOSCOU »
Archives INA sur Youtube : clic documentaire qui
couvre un itinéraire qui va du début de « l’opération Barbarossa »
à la fin du siège de Moscou.
Film de tonalité presque onirique,
tant les faits, pourtant bien réels, sont difficilement concevables.
Par ailleurs, « LA
BATAILLE DE KOURSK » (autre archive INA) fut peut-être l’un
des plus grands engagements militaires de tous les temps.
N’oublions
pas que, comme il n’y eut pas d’armistice, entre les Allemands et les Soviétiques,
comme ce fut le cas en France, les combats – qui furent d’une violence
inouïe – durèrent 4 ans sur le sol soviétique.
Quant aux
prisonniers allemands qui eurent la chance de revoir un jour leur patrie, ce ne
fut généralement pas avant 1955.
Comment dans ces conditions peut-on oser appeler « génération
de 68 », tous ceux, partout
dans le monde, dont la prime enfance fut contemporaine de ces faits et de leurs
environnements ?
Or, dans le
monde entier, ce sont les mêmes enfants dont les pères se sont battus durant
toute la seconde guerre mondiale – guerre dont les séquelles directes durèrent
bien au-delà de 1945 - qui sont nés dans cet environnement de tragédies et qui
ont ensuite connu 20 ans plus tard un « mois de mai 1968 » qui
n’a guère de valeur que de « signe », au regard de ces « faits »
et des traumatismes qu’ils engendrèrent durablement.
Une telle
confusion des valeurs, des repères, du vocabulaire et des faits de l’histoire a
quelque chose de monstrueux.
____________________________
Appréciations retrouvées dans les
archives soviétiques :
|
|
Appréciation
retrouvée dans les archives soviétiques (livre de Crémieux)
|
Ils ne seront
libérés que lorsque l’Allemagne nazie envahit l’URSS, lors de l’opération
« Barbarossa » en juin 1941.
L’invasion allemande, en faisant le malheur des russes, leur
apportera – indirectement – crédit et salut, du fait que français et
soviétiques partageaient désormais un ennemi commun.
Cf. Billotte « LE TEMPS DES ARMES » :
« [page130] Après de durs interrogatoires, au bout de plusieurs mois
passés dans les baraquements en bois de Mitchourine, la vie s’est organisée
selon une certaine hiérarchie : Billotte est le « starchy » (chef) et de Person son adjoint.
Mais on apprend que, rompant le « pacte
d’alliance germano-soviétique », les
allemands ont envahi l’URSS par surprise à l’aube : C’est « l’opération
Barbarossa ».
Billotte raconte :
...
les deux interprètes ont
les larmes aux yeux. Ils me mettent au courant et me prient de réunir notre
communauté.
Un quart d'heure
plus tard, tout le monde se presse dans notre salle de réunion : « Votre
starchi a une importante communication à vous faire », dit le vieil
interprète dont la voix s'étrangle.
Je commence
devant un auditoire tendu à l'extrême. « Comme vos officiers vous l'ont
laissé prévoir, les nazis ont attaqué l'Union soviétique, ce matin à l'aube. »
Je suis
interrompu alors par Person, qui, dans son émotion, lance :
« Oh! Bravo ! Nous sommes bien contents : Nous voici alliés, monsieur l'interprète. »
L'intervention de
Person, qui échappait aux règles habituelles de la diplomatie, fut sans
doute peu goûtée des trois Russes ; elle n'en exprimait pas moins très
exactement notre pensée profonde.
L'U.R.S.S. dans la guerre,
ce serait bientôt le monde entier en guerre, les Etats-Unis avec nous,
et ce serait la victoire et la fin du nazisme et du fascisme!
J'enchaîne dans
ce sens. Les trois Russes en sont tout réconfortés. Je les accompagne et prie
l'officier soviétique de faire hâter notre libération.
Celui-ci me prend
à part avec Eugénie et me dit « Notre état- major aimerait savoir si
vous accepteriez de prendre un important commandement de chars dans l'Armée
Rouge ?
- « Avec l'autorisation de de Gaulle, sans
aucun doute. Mais peut-être de Gaulle me jugera-t-il plus utile à la France
Libre ? ».
Je n'en reviens
pas de cette proposition formulée dès le premier jour de guerre.
Quelques jours après,
l'avance allemande se fait foudroyante : L'Armée Rouge s'est laissé
surprendre malgré les avertissements anglais et j'oserai dire les miens, que
j'avais renouvelés en vain de Mitchourine sous forme d'une carte et d'un
tableau de préparatifs allemands dressés avec la collaboration de tous les
évadés.
Plus grave, il
s'agit d'une armée équipée pour l'offensive; elle n'a dressé aucun obstacle
valable sur les routes de l'envahisseur; elle ne dispose pas en nombre
suffisant d'armes défensives ; elle n'a pas de stratégie de défense depuis que Staline
a refusé les plans de Toukhatchevski, le jeune et brillant maréchal, ami
de de Gaulle, et qu'il l'a fait passer par les armes. C'est la débandade;
Staline, à la surprise générale, ne dit mot. ...
[page131] Nous sommes évacués par un train de marchandises, alors que
la Wehrmacht approche.
Pour gagner la
gare de Cozieclsk qui desservait les camps de Katyn, nous passons
par celui des Polonais.
Nous n'en voyons aucun. J'éprouve, en le constatant, un étrange
sentiment. Par des inscriptions en langue française sur les poteaux de basket
et de volley-ball, installés à ma demande dans notre camp et prélevés sur le
leur, ils nous avaient prévenus depuis la mi-mai de leurs mortelles inquiétudes
concernant le sort qui leur était réservé et nous avaient invités à prier pour
eux!
Or, depuis, malgré mes démarches, je devais en perdre
définitivement la trace.
Nous entamons un
long voyage vers l'est et puis après avoir traversé Moscou, vers le nord-est.
Sans hésiter, nous avons brisé les volets de bois qui bouchent nos lucarnes, et
au passage dans la capitale nous avons pu en admirer l'architecture, les
innombrables clochers orthodoxes, la silhouette sombre du Kremlin à
partir du pont sur la Moskowa. Nous avons été très réconfortés par la
vue des trains militaires que nous croisions.
De magnifiques
wagons plats de soixante tonnes portent de beaux chars, de belles pièces
d'artillerie et leurs servants nous apparaissent jeunes, athlétiques, entraînés
et étonnamment disciplinés.
Nul doute qu'avec
de tels moyens, les Soviets ne soient en mesure de dresser un barrage
efficace, dès que la Wehrmacht sera suffisamment éloignée de ses bases.
Après être passés
à Jaroslav sur la Volga, nous atteignons enfin Vologda
notre nouvelle villégiature. Un réseau de barbelés nous sépare d'un autre grand
camp polonais. ... »
7.
« Empress
of Canada » : (retour
haut de page : clic)
« Le 30 Août 1941 Parti de la Russie »
|
Beaucoup
de prisonniers des russes choisiront de rester en URSS, mais 186 d’entre eux,
ayant entendu parler de l’appel de de Gaulle à poursuivre les combats choisirent de le rejoindre à
Londres.
Ces
derniers embarquent donc le 30 Août 1941 à Arkhangelsk ( sur la mer
Baltique) à bord de « l’Empress of Canada », (« L’Impératrice du
Canada » – NB : bateau est féminin en anglais, remarque
intéressante au vu de ce que la langue anglaise est peu pourvue en distinction
des genres), navire qui est venu spécialement récupérer ces 186 prisonniers de
l’URSS.
Ils gagnent Glasgow, via le Spitzberg afin
d’éviter la marine allemande, et aussi de
remplir une mission consistant à faire sauter des postes d’installations radio
ennemies au Spitzberg. Opération qui réussira aisément.
Puis de Glasgow ils gagnent Londres et
rejoignent les F.F.L ( Forces Françaises Libres) et le
général de Gaulle.
|
|
Dortoir à
bord du navire « Empress of Canada ».
|
A bord de
« l’Empress of Canada ».
Au premier plan,
de G à D, de Person, Billotte et Richemont.
|
|
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|
Évasion du Stalag II D + Trajet à bord du navire
« Empress of Canada » + Projection au Caire, puis jonction et
combats avec la colonne Leclerc + Retour en Angleterre + Enfin débarquement
en Normandie et libération du territoire avec la 2 ème DB. (livre de
Crémieux).
Mais jean de Person ne sera pas de la dernière opération, de
Royan à Berchtesgaden.
|
|
|
|
A Archangelsk,
une embarcation légère conduit les 186 « libérés » jusqu’à
« l’Empress of canada » venue les recueillir au large :
« FIN DU
VOYAGE : A ceux de la Force III :
Quelque part sur la mer Blanche, un cargo russe vogue dans.1e
brouillard, deux dragueurs de mines assurent le chenal devant lui. Le bateau
emporte vers leurs destinées sa cargaison d'évadés.
L’eau est étonnamment calme, par instant, à travers la brume
épaisse, transparaît la. silhouette d'un navire de guerre, puis elle
s'évanouit. Les dernières avancées le la côte russe se sont depuis longtemps
effacées.
Les 186 sont sur le pont, les yeux tournés vers l'avant. Et
soudain, là où nul n'attendait rien, comme si un aimant nous avait
mystérieusement guidés vers elle, une
forme gigantesque surgit à cinquante mètres à tribord.
On s'interroge de tous côtés: « Quel est son pavilIlon ? Qui
voit son pavillon? »
Le capitaine de Person, grand seigneur, promet une bouteille
de champagne à qui verra le premier « l'Union Jack. »
- « Le drapeau anglais! » ripostent des voix fusant de partout. Oui,
c'est bien « l'Union Jack » : « ce bateau nous
attend! »
Lentement, nous nous approchons de lui. D'abord, l'émotion nous
tient muets : elle est donc arrivée, cette minute tant espérée? Peut-on
s'en persuader? Nous n'osons pas y croire et l'énormité du navire nous assomme.
Nous nous regardons sans parvenir à comprendre que pour nous, pour
nous seuls, ce paquebot - car c'en .est un - soit venu jeter l'ancre au fond de la « mer Blanche ». Puis la joie balaie
tout : une grande, clameur monte de 186 poitrines, à laquelle répondent
les exc1amations folles de centaines d'officiers et de soldats anglais et
canadiens qui; penchés sur toutes les rambardes, du premier au quatrième
pont, saluent notre arrivée.
C'est un délire où nul ne se connaît plus et où les cris de joie
s'entremêlent aux trépignements.
Certains dansent la sarabande, certains s'embrassent, certains
pleurent : de tels bonheurs ne peuvent se dire.
Alors s'élève, grave comme elle ne le fut jamais, insolite au
milieu de cette mer perdue aux confins du monde des vivants et pourtant
nécessaire, La Marseillaise :
Comme elles résonnent étrangement les paroles anciennes et que leur
sens est neuf : - « Allons enfants de la Patrie... »
Oui, nous voici prêts à répondre aux appels de la France
mutilée.
- « Le jour de gloire est arrivé... »
Nous nous soucions bien de la gloire! Mais, jour de lumière! Jour de gloire! Et l'aube de la libération resplendit devant nous.
- « L'étendard sanglant est levé... »
Cet étendard là, nous l'avons vu flotter sur nos villes, sur
nos maisons, sur les camps où deux millions. des nôtres sont réduits à
l’esclavage. Tandis que nous chantons, les deux colonels .russes présents sont
figés au garde-à-vous : Tout le bateau anglais reprend en chœur le refrain :
-.« Aux armes, citoyens, formez vos bataillons ... »
Après une
dizaine de jours passés en mer depuis Archangelsk, et une escale au Spitzberg,
« L’Empress of Canada » arrive dans les eaux britanniques à Glasgow :
________________
8.
A
Londres : Le Camp de Camberley :
(retour
haut de page : clic)
« Le 9 septembre 1941 arrivé en Angleterre »
|
Engagé volontaire aux FFL
le 10 septembre 1941
A Londres,
Jean
de Person a la responsabilité du camp de Camberley, près de Londres, camp d’entraînement des Forces Françaises Libres.
Il refuse de porter la Légion d’Honneur parce qu’elle lui
avait été décernée par le gouvernement de Vichy alors qu’il était en captivité.
ACTE D’ENGAGEMENT
Pris en
solde pour compter du 22/6/41
Forces Françaises Libres :
Bleu envoyé à l’intéressé par la liaison le 9/10/41
Nom d’emprunt BRUYERES Bertrand.
« Par devant nous, L’intendant militaire, a comparu De PERSON
Jean …
A déclaré … S’engager pour la durée de la guerre en cours ».
A Camberley le 12 Septembre 1941, Lu et approuvé, signé.
+ 2 Témoins avec signatures
|
Les Forces Françaises Libres (F.F.L.)
à Londres :
A dater du 10/9/41 Chef d’escadron T.T. Dépôt Central (Camp d’Old
Dean pour ordre)
Prend le commandement du camp et C.I. à compter du
11/10/41
S.G.
à compter du 21/10/41
Autorisé à servir sous son véritable nom (abandonne le pseudonyme
de Bruyères Bertrand)
Compagnie S.G.
Promu « chef d’escadron T D » à
compter de 10/9/41
|
|
Fiche
Grade :
commandant
Situation :active,
cavalerie
Armée
métropolitaine
De PERSON Jean a servi
jusqu’au 19/12/41 sous le nom de Bruyères Bertrand.
Centre de mobilisation et
de recrutement : GRENOBLE
Pris en solde pour
compter du 22/6/41
Enregistrement définitif
du 10 Sept 1941.
Aptitude physique :
SA Apte T.O.E.
Pièces d’identités
produites : « selon déclarations de
l’intéressé ».
Empreintes digitales
Profession civile :
officier de carrière.
Degré d’instruction et
diplômes universitaires : Baccalauréat
Permis : tous
véhicules
Langues vivantes :
Anglais Italien (moyen)
Célibataire
Adresse :
Colonel B. …
Volontaire pour les TOE
Religion …
Signalement :
…
|
|
|
|
Billote dirige
l’état major du général de Gaulle et
Jean
commande le camp de Camberley
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Au camp de Camberley
|
Dassonville,
Billotte, de Person, Richemont
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|
Jean de Person avec le
général charles de Gaulle
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|
|
|
|
|
|
|
Alain de
Boissieu
|
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A gauche colonel Renouard
A droite de Person
|
Voir archives INA : Jean de Person au camp de
Camberley en 1942 : clic
9.
Afrique
- 2 ème Division
Blindée : (retour haut de page : clic)
Choisissant de rejoindre les
unités combattantes, il rejoint Le Caire, puis la Tunisie, puis le Maroc
et les spahis marocains, et
est détaché auprès de l’état major de
Rabat.
1943, Février
|
Muté
F.T.G.B. Instance départ Force « L » (par mer et avion) à compter
du 5/2/43
|
1943, 13 Mars
|
Quitte l’Angleterre, dirigé sur Le Caire, mis à la
disposition du général commandant les F.F.L. au Moyen Orient.
|
1943, 4 Mai
|
Affecté à l’Etat Major de la 1ère
D.F.L. (chef de la 1ère section) Participe aux opérations de Tunisie.
|
1943, 27 Mai
|
Affecté
à la 2ème D.F.L des FFL
|
1943,
26 Juin
|
Affecté
au 1er RMSM Officier de liaison (E.M. des troupes du Maroc).
|
1944, 30 Mai
|
Muté à l’E.M. de la 2ème DB.
(désigné pour organiser « l’Air-Support ») par A.M. du général commandant la 2ème
DB. Suit
une formation à Alger.
[L’air-support
est système de liaison radio destiné à synchroniser les opérations entre l’armée
de terre et l’aviation américaine].
|
Notes sur la 1ère DFL : clic
Le 15 Mai 1943 à Sabratha en Lybie la
2 éme DFL est transformée en 2e Division Française Libre
Par la fusion des troupes venant du
Sud avec celles venant de l’Est, unissant ainsi des forces venant de l’armée
d’Afrique à des forces provenant des F.F.L.
Le 24 Août 1943 à Tamara près de Rabat
au Maroc, elle devient la 2eme DB.
Elle y reçoit un abondant matériel
américain.
Notes sur Branet : clic
Affecté comme commandant de l'Escadron
mixte du camp d'Old Dean le 1er décembre 1941, il constitue à Camberley la 3e
Compagnie de chars de combat des FFL (3e CCC). Il est promu capitaine en mars
1942.
Il débarque à Suez à la tête de son
unité début mai 1943 pour être affecté à la Force L du général Leclerc. Au Caire, la compagnie Branet
retrouve par la 2e CCC en provenance du Tchad. Les deux compagnies se rassemblent
alors à Sabratha en Tripolitaine où la 1ère CCC les rejoint pour former, au
sein de la 2e Division blindée, le 501e Régiment de Chars de Combat (501e RCC).
Jacques Branet en commande le 3e escadron
Le 501e RCC s’organise suivant le
modèle américain et s’entraîne au Maroc. Avec la Division, Jacques Branet
embarque à Oran à destination de l’Angleterre en mai 1944. Débarqué en
France le 2 août 1944, il mène brillamment son escadron lors de la campagne de
Normandie, notamment aux combats de la Forêt d’Ecouves. Sur la route d’Ecouché,
il immobilise avec sa colonne de chars une colonne de la 115e Panzer
et fait 300 prisonniers.
Leurs intinéraires se sont-ils
rencontrés ?
Notes sur les DFL FL et DB :. clic
De Gaulle charge Larminat, adjoint de
Catroux, de mettre sur pied deux nouvelles unités («divisions légères» ou
«brigades») : l'une destinée à maintenir l'ordre au Levant, l'autre à
participer à l'effort de guerre en Libye - l'ensemble de ces unités étant
baptisée «Force L» (comme Larminat). Le 21
octobre1942, de Gaulle a nommé le général de Larminat commandant supérieur des FFL en
AEF et au Cameroun et décidé la formation d'une «Brigade française d'Orient»
(BFO), sous les ordres du colonel Magrin Vernerey (Monclar). Toutes les forces
disponibles seront employées en Erythrée (province nord-est de l'Ethiopie sous
domination italienne). Le gros de la BFO s'embarque à Douala (Cameroun) pour le
Soudan, où elle retrouvera au début de février le BM 3, venu directement du
Tchad. À la mi-janvier, de Gaulle envoie le général Paul Legentilhomme, ex-commandant des troupes
françaises de Djibouti, à Khartoum pour prendre le commandement de l'ensemble
des FFL en Afrique orientale : elles se composent alors de la 13e demi-brigade de Légion, du BIM, de
l'escadron Jourdier, du BM2 et du BM3.
Le 22 février, le BM3 du commandant
Pierre Garbay s'empare du fort italien de Kub-Kub. Dans les premiers jours de
mars, la BFO est rassemblée au camp de Chelamet. Le 27 mars, après les combats
de l'Engiahat, la BFO entre à Keren ; le 30 mars, de Gaulle la passe en
revue à Chelamet. Les 7 et 8 avril, les troupes de Monclar prennent successivement
Montecullo, Fort-Umberto et surtout Massaouah, capitale et principale base
éthiopienne sur l'océan Indien ; l'amiral italien est obligé de se rendre au
chef de la BFO. «Au total, de détachement français avait fait, au combat, plus
de 4000 prisonniers et reçu, à Massaoua, la reddition de 10.000 autres.» (Mémoires
de guerre)
La 1re DLFL et la campagne de
Syrie (mai-août 1941) :
Dès le 11 avril, de Gaulle annonce à Legentilhomme qu'il a décidé
de créer une «division française libre» avec toutes les unités présentes au
Moyen-Orient, chargée de combattre en Cyrénaïque aux côtés des troupes britanniques. Il est également préoccupé par la situation au
Levant (Syrie et Liban), où les Allemands, qui viennent de prendre Athènes, se
préparent à prendre pied, avec la complicité des autorités françaises fidèles à
Vichy (général Dentz, haut commissaire ; général de Verdilhac, commandant les
troupes du Levant). À la fin d'avril, il prépare avec le général Catroux, haut commissaire de la France Libre
au Moyen-Orient, l'opération Georges, destinée à rallier les deux territoires
et à convaincre l'armée du Levant (35.000 hommes) de rallier la France Libre.
Le 17 mai, les
troupes FFL se rassemblent au camp de Qastina (Palestine) ; de Gaulle les passe
en revue le 26 et ordonne la mise sur pied de la 1re «division légère française
libre» (1re DLFL). L'intervention franco-anglaise au Levant est déclenchée le 8
juin, quelques jours après la signature des «protocoles de Paris», par lesquels
l'amiral Darlan, alors chef du gouvernement de Vichy, concède aux Allemands
l'utilisation des bases navales et aériennes françaises du Levant. La 1re DLFL
entre à Damas le 21 juin. Les affrontements franco-français sont durs et
meurtriers ; leur bilan est mitigé. Certes les deux territoires échappent à
Vichy, mais 6.000 hommes seulement rejoignent les FFL ; en outre, le caractère
fratricide de la campagne laissera des traces.
La 1re BFL dans le désert libyen
La 1re DLFL est dissoute
le 20 août. De Gaulle charge Larminat, adjoint de Catroux, de
mettre sur pied deux nouvelles unités («divisions légères» ou «brigades») :
l'une destinée à maintenir l'ordre au Levant, l'autre à participer à l'effort
de guerre en Libye - l'ensemble de ces unités étant baptisée «Force L» (comme
Larminat).
La 1re brigade française libre (1re BFL), commandée par Larminat,
avec Kœnig comme adjoint, fait mouvement vers
l'Egypte à la fin décembre 1941 ; le 17 janvier, elle obtient la reddition de
la garnison allemande d'Halfaya (frontière égypto-libyenne). Un mois plus tard,
elle prend position à Bir Hakeim, à 80 km au sud de Tobrouk. Durant
un peu plus de trois mois, elle va mener contre les forces ennemies une guerre
de course dans le désert libyen, faite de missions de reconnaissance, de
patrouilles et de coups de main, qui va lui permettre de s'aguerrir. Au début
d'avril, Kœnig en devient officiellement le chef - Larminat étant nommé
commandant en chef des Forces françaises dans le Western Desert. Du 27 mai au
11 juin 1942, les hommes de la 1re BFL vont tenir tête victorieusement à l'Afrikakorps
de Rommel.
Les deux BFL en réserve d'armée Du 23 octobre
au 4 novembre, les deux BFL participent activement à la bataille d'El Alamein,
qui permet aux troupes britanniques de remporter une victoire complète sur l'Afrikakorps
de Rommel. Quelques jours plus tard, après le débarquement anglo-américain au
Maroc et en Algérie (8 novembre 1942), les Allemands débarquent des forces en
Tunisie, vers laquelle Rommel va commencer de faire retraite (il y arrivera à
la fin janvier 1943). Les deux BFL sont retirées du front et placées en réserve
d'armée au camp de Gambut, près de Tobrouk (30 novembre). À la fin décembre,
alors que les troupes allemandes échouent à chasser les troupes alliées du Sud
tunisien, de Gaulle décide que la Force L doit devenir, dès que possible,
"une belle et forte division". Le 17 janvier 1943, de Gaulle décide
que les FFL qui prendront part à la campagne de Tunisie seront placées sous le
commandement de Larminat et organisées en deux grandes unités :
-
une division d'infanterie à trois brigades, confiée à Kœnig
une division légère mécanique, confiée à Leclerc.
Cette décision est à l'origine des
deux divisions emblématiques de la France Libre : la 1re DFL et la 2e DB.
La campagne de Tunisie (février-mai
1943). La DFL devient DMI (septembre 1943)
La 1re DFL est officiellement créée à
Gambut le 1er février 1943, sous les ordres de Larminat ; elle comprend deux
brigades : la 1re (général Kœnig) et la 2e (général Brosset). Le BIMP (bataillon d'infanterie de marine +
bataillon du Pacifique, qui ont fusionné après Bir Hakeim) est le seule unité de la 1re DFL à
opérer en Tunisie aux côtés de la 8e armée britannique (février-mars). La DFL -
commandée par Kœnig - ne quitte Gambut que le 18 avril ; elle prendra part à la
fin de la campagne de Tunisie, notamment aux combats de Djebel Garci et
Takrouna (prise par la brigade Brosset). Malgré un coût humain élevé, cette
campagne amène aux FFL de nombreux éléments de l'armée d'Afrique * (dont le 7e régiment de chasseurs d'Afrique et le 4e régiment de
spahis). De Gaulle encourage Larminat et Leclerc, chef de la 2e DFL (future 2e
DB) à accepter dans leurs rangs tous ceux qui veulent se rallier aux FFL
Le 13 mai, jour de la capitulation des
troupes germano-italiennes de Tunisie, la 1re DFL fait sa jonction avec les
unités de l'armée d'Afrique engagées en Tunisie (dont le groupement blindé de
la division d'Oran, commandé par le colonel Le Coulteux de Caumont, qui s'était
battu contre les FFL en Syrie). De Gaulle confie à Larminat le commandement du
groupe de divisions françaises libres ; très hostile à Giraud, Larminat refuse
que les FFL et l'armée d'Afrique participent
ensemble au défilé de la victoire à Tunis, le 20 mai
Bien que de Gaulle soit désormais
installé à Alger (30 mai 1943), Giraud ordonne aux FFL de regagner la
Tripolitaine : cette décision exaspère l'antagonisme entre les FFL (50.000
hommes) et l'armée d'Afrique (300.000 hommes) ; la DFL rejoint le camp de
Zouara, à une centaine de km de Tripoli. Le 31 juillet, il est mis fin aux
engagements dans les FFL proprement dites, mais de Gaulle précise à Giraud :
"Dans l'organisation militaire française désormais reconstituée, elles
conserveront leur figure et leur caractère en même temps que leur ardeur".
Brosset succède à Kœnig à la tête de la 1re DFL, qui est regroupée et
réorganisée à Nabeul (Tunisie) et qui prend officiellement le nom de "1re
division motorisée d'infanterie" (1re DMI), mais,
jusqu'à la fin de la guerre, on continuera de l'appeler : "1re DFL"
(20 septembre 1943).
--------------------------------------------------------------------------------
*
L'armée d'Afrique du Nord n'avait pas pris part à la campagne de France de
mai-juin 1940. Successivement commandée par les généraux Weygand et Juin,
réarmée par les Etats-Unis, elle se trouvait alors sous les ordres directs du
général Giraud commandant en chef civil et militaire à Alger depuis décembre
1942 et rival de De Gaulle - avec lequel il présidera le Comité français de
libération nationale à partir du 3 juin 1943
|
<= Formation de la 2 ème D.B. à Temara
Ambiance à Temara (Maroc, à 6 km
au Sud de Rabat) à la 2e D.B : :
In. « Journal de guerre
1939-1944 » Christian Girard, aide de camp du général Leclerc.
p.124.
Ed. L’Harmattan. Paris, 2002 :
« 25 janvier 1944 - Temara
« Le lieutenant Bonnafous,
du 12e
Cuirassiers,
se présente il y a quelques jours chez Person et lui demande une
photographie du général Giraud. Etonnement du commandant de Person.
et des officiers de son bureau.
Bonnafous explique qu'au mess
de son régiment, il a placé une photographie du Général de Gaulle sur
la cheminée qui a été construite sous la tente du mess.
Le commandant N ... a qualifié
son geste d'inadmissible idolâtrie et l'a prié d'enlever la photographie.
Quelques officiers ont fait remarquer
que tout le monde avait été obligé pendant trois ans de fourrer partout des
portraits du maréchal Pétain et qu'il n'y avait pas de raison de ne
pas mettre aujourd'hui la photographie du Général de Gaulle à sa
place.
N ... a fini par céder à
condition que celle de Giraud lui fasse pendant.
Aujourd'hui de Lattre vient nous
inspecter.
En entrant dans la popote du 12e Cuirassiers, il
voit les deux photos dont le Général lui a raconté l'histoire dans la voiture
... Il s'approche de la cheminée. Silence - puis il se retourne en
souriant : « Très bien ... l'union sacrée. »
|
Accompagnant l’embarquement de la 2eme DB en Avril Mai
1944, il regagne l’Angleterre.
10. Mariage : (retour
haut de page : clic)
A Londres Jean se marie en
Juillet 1944.
Mariage :
AUTORISATION de MARIAGE
COMMANDEMENT SUPERIEUR DES FORCES FRANÇAISES EN
GRANDE BRETAGNE,
Le Chef d’escadron Jean Marie de PERSON
Est autorisé à contracter mariage avec :
Madame veuve B. Assistante Sociale aux FAFGB
Signé : à Londres le 19 Juillet 1944
Le général de corps d’armée KOENIG Commandant
Supérieur des Forces Françaises en Grande Bretagne, Délégation Militaire pour
le Front Nord,
P.A. Le capitaine de Frégate, Chef
d’Etat Major Particulier Militaire.
|
|
|
Photos : gracieuseté
de François
Thierry-Mieg
Comme témoin de mariage, Jean de Person porta son choix sur le général Koenig (ci-dessus)
Son épouse est Marguerite
Yvonne Suzanne Henriette GUARY, veuve Barrington - nom de son
premier époux, pilote de la RAF, mort au combat - mère d’une enfant, Suzanne,
que Jean adoptera.
|
Lorsque Jean sera tué à
Médis 9 mois plus tard, son épouse deviendra alors pour une deuxième fois veuve
de guerre. Il semble qu’elle était enceinte de lui et que les prénoms de
l’enfant étaient choisis.
En
Angleterre, Jean forme alors une équipe qu’il apprête à fonctionner grâce au
système allié de « l’Air-support ».
11. Libération de la métropole : (retour
haut de page : clic)
Itinéraire
de la 2èmè DB, commandée par le Général Leclerc (lequel disparaîtra, après la guerre, en 1947, de
façon restée inexpliquée, dans un accident d’avion au dessus du Sahara. Cf. infra)
La deuxième division arrive
en Angleterre au début de Mai 1944.
Elle se prépare en vue du
prochain débarquement au camp de « Fimber » à 100 km des
cotes.
Enfin, le dimanche 30 juillet une immense armada
peut enfin s’éloigner du port de « Southompton » en direction
de la France qu’elle atteint le 1er Août 1944. Les navires transportant chars, canons
portés, pièces et engins anti‑chars, motocyclettes, jeeps, troupes.
Des navires et des avions de protection l’accompagne. Elle jette l’ancre devant la
plage de « Saint Martin de Varreville », appelée aussi encore
aujourd’hui « Utah Beach ».
.
|
|
|
En vue de la Normandie
|
Le général Georges S. Patton,
commandant la 5ème armée, vint y recevoir le général Leclerc.
La division française fut
associée à la 5e
division blindée américaine et à la 79e division d'infanterie états-unienne formant ainsi
le 15e corps d'armée commandé par
le Général Haislip, dépendant de la IIIe armée du général Georges S. Patton
engagée dans l’opération « Cobra ».
|
|
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La Haye du Puits
|
La 2éme DB se regroupe
à « La Haye du Puits », voit le feu à « Granville »,
emprunte le goulot « d’Avranches » : et se dirige vers
« Château Gontier » et « Le Mans ».
|
Combats de Jean de Person
dans « l’air support » de la « 2ème D.B ».
|
1. Campagne de Normandie
|
§
Combats du Mans à Alençon, puis Montmeré, avec le G.T.L. (10
Août–14 Août 1944)
§
Combats d’Argentan, Ecouché, P.C. avant. (14 - 18 Août)
§
combats d’Exmes et Chambois avec le G.T.L
(19-20 Aout).
|
2. Bataille de Paris
|
§
Affaires de Limours, Arpajon, Montlery-Longjumeaux, La Croix de Berry
(23-24 Août)
§
Entrée dans Paris : 25 Août.
§
Opérations de dégagement de Paris (Saint Denis) avec le G.T.L.
(27-30 Août).
|
3. Campagne des Vosges
|
§
Combats de Contrexeville, Vittel, Dompaire avec le G.T.L.(11-13
Septembre 1944)
§
Affaires à l’Est de Dompaire (15-19 Septembre)
§
Opérations de Dompaire à la foret de Mondon
avec le G.T.D. (19 Sept-12 Oct.)
§
Opérations de Baccarat (31 Oct – 3 Nov.)
avec le P.C. avant.
|
4.
Campagne d’Alsace
|
§
Opérattions de Baccarat à Strasbourg, par le col de Dabo (19 Nov-23
Nov) avec le P.C. avant.
§
Entrée à Strasbourg (28 Nov- Décembre 1944) avec le P.C. avant.
|
NB : Composition de la 2ème DB : GT =
Groupement tactique :
L’itinéraire des Jean de Person est surligné
Ø Composition du GTD (Colonel DIO) ; Sous-groupement de
Lieutenant-colonel ROUVILLOIS (secteur Grenelle, Bourgogne,Chambre des
Députés) ; Sous-groupement du Colonel NOIRET (Avenue de la Bourdonnais)
Ø Composition du GTV (Colonel BILLOTTE) ; Sous-groupement du Commandant
PUTZ (secteur du Sénat) ; Sous-groupement du Colonel WARABIOT
(détachements BRICARD, BRANET, SAMARCELLI. Attaque de l’hôtel Meurice )
Ø
Composition du
GTL (Colonel LANGLADE) ;
Sous-groupement du Commandant MASSU et Sous-groupement du Lieutenant-colonel
MINJONNET. Pour les deux groupements, de la Porte de Saint-
Source : www.fondationmarechaldelattre.fr;
Maison des Associations du 7ème : 4, rue
Amélie, 75007 PARIS, 01 53 59 44 90.
|
Puis
Le Mans => Alençon => Écouché =>Argentan => Chambois =>
Chartres => Paris
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D’Alençon à Argentan : Combats d’Ecouché
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« Poche de Falaise » : Exmes et Combois
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Ensuite
commence la marche sur « Paris » où l’équipement des chars sera parachevé .
Après Paris, chaque groupement tactique sera muni d’un
système de liaison « air sol » :
Note
|
|
Libération de Paris :
NB : Composition de la 2ème DB : GT = Groupement
tactique :
L’itinéraire des Jean de Person est surligné
Ø Composition du GTD (Colonel DIO) ; Sous-groupement de Lieutenant-colonel
ROUVILLOIS (secteur Grenelle, Bourgogne,Chambre des Députés) ;
Sous-groupement du Colonel NOIRET (Avenue de la Bourdonnais)
Ø Composition du GTV (Colonel BILLOTTE) ; Sous-groupement du Commandant PUTZ
(secteur du Sénat) ; Sous-groupement du Colonel WARABIOT (détachements
BRICARD, BRANET, SAMARCELLI. Attaque de l’hôtel Meurice )
Ø
Composition du
GTL (Colonel
LANGLADE) ; Sous-groupement du Commandant MASSU et Sous-groupement du
Lieutenant-colonel MINJONNET. Pour les deux groupements, de la Porte de
Saint-
Source : www.fondationmarechaldelattre.fr;
Maison des Associations du 7ème , 4, rue
Amélie, 75007 PARIS, 01 53 59 44 90.
|
o
La
mise à disposition de documents (films
et photos) progresse à grande vitesse sur internet , par exemple sur
« Youtube », la libération de la Normandie et de Paris :
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A part le général Leclerc, bien reconnaissable, il serait bien
intéressant de pouvoir identifier tous les personnages !
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o In « Youtube » :
Le très beau « chant des partisans » qui deviendra symbole de la
résistance, écrit en Mai 1943 par Joseph Kessel et Maurice Druon
, mis en mélodie par Anna Marly : Clic.
_____________
L’organisation
de « l ‘Air Support » mettant en relation jeeps, camions et chars avec
l’aviation américaine sera décisive le 13 Septembre 1944 dans la
victoire de la bataille de « Dompaire », où les durs combats opposèrent durant 2 jours la 112e Panzerbrigade
allemande à la 2e DB, dans sa marche vers Strasbourg, très
inférieure en nombre.
La synchronisation des attaques terrestres avec les attaques
aériennes américaines aura été déterminante pour la libération de Dompaire et
de Ville-sur-Illon. :
Les informations sur l bataille de Dompaire , qui fut
l’une des plus belles victoires de la 2 ème DB sont nombreuses sur internet.
|
Dompaire
|
Dompaire - Victoires en Alsace :
Jean de Person reprend à nouveau un poste de commandement de
troupe.
Le 24 décembre 1944, il est nommé
au 12 ème Régiment de cuirassiers.
Devise du 12ème
cuirassiers : « Pericula ludus » :
|
Strasbourg
|
12.
Intermède à Loches : (retour
haut de page : clic)
En mars 1945 après de durs combats
en Alsace, les
forces de la 2éme DB ont besoin de repos.
Leclerc et la 2ème DB
s’installent à Châteauroux.
Jean s’installe avec le 12ème
cuir dans des baraquements en bois à Loches .
|
|
Baraquements de la place de Verdun. Au premier plan les
chars du 12ème régiment de cuirassiers de la 2ème D.B.
1er escadron, le 4 Mars
1945.
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Jean de Person devant la Jeep « Brest »
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La 2ème D.B. à
Loches en Mars 1945
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Jean put alors
faire de fréquents voyages à Blois, pour y rencontrer sa famille
qu’il n’avait pas revue depuis 1940.
Il
retrouvait sa tante, son oncle et tous ses cousins. Il
racontait son évasion, ses combats, son mariage à Londres, etc.
Il
rencontra sa nouvelle « petite belle-sœur » qu’il
n’avait pu connaître et dont le propre frère, également officier de cavalerie,
était toujours retenu prisonnier en « Oflag » depuis 5
ans.
13. Retrouvailles
après 5 ans de séparation :
retour
haut de page : clic
|
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1940 Chapelle de La Garoupe :
Sans avoir été tués ni
faits prisonniers Paul et Pierre sont démobilisés en uniforme ;
Mais Jean est à ce moment prisonnier
en Poméranie.
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1945 : Après 5
ans de séparations, la famille se retrouve à Blois.
Jean vient en visites avec sa Jeep et son chauffeur. Il revoit son oncle
et sa tante à La Butte.
De la famille - qui s’est beaucoup agrandie - iI manque encore Denis
que Jean n’a encore jamais vu parce que Denis est toujours
prisonnier en Allemagne dans de très dures conditions – il a souffert
de dures sanctions pour avoir fait 4 tentatives d’évasion qui ont toutes
échouées.
Mais sa correspondance écrite transmet des nouvelles et il
annonce qu’il sera bientôt libéré.
Le printemps est radieux et la victoire des alliés est imminente.
Jean a gagné un beau palmarès.
De Londres, il avait glissé dans une lettre à la famille : «… entre-temps
je me sui marié… »
Son
épouse est une jeune Française veuve d’un officier de la R.A.F. qui a une
petite fille.
Son
épouse est enceinte : Il est père.
Il a hâte de connaître Denis, le frère de « sa petite
belle sœur »
Quand Jean apprend que de Gaulle envoie la D.B. pour
libérer Royan, il a la même réaction que Leclerc : Cette
mission est un scandale ! Elle est extrêmement dangereuse, coûtera cher
en hommes des deux côtés et est totalement inutile !
Il a le pressentiment qu’il n’en reviendra pas.
Geneviève lui donne un brin de muguet pour lui porter bonheur.
Il lui répond « Cela ne changera rien ! »
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Blois, mars ou avril 1945
Pierre de Person, Geneviève, Jean-Marie et Nelly
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Jean avec Paul
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Mars ou avril 1945, à La Butte :
Paul , Jean, Jean,
Suzanne
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A La Butte :
Jean sous le cèdre
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Paul a
fait la guerre comme médecin dans un « Groupe de
Reconnaissance » qui a été décimé
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Paul devant
le cèdre à La Butte ; On aperçoit la limousine de
son père
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Pierre et Nelly 1945
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Antoinette, Pierre,
Geneviève et Paul 1940
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Nelly à La Butte 1945
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14. Libération de la Poche de Royan : (retour haut de page : clic)
On
a beaucoup écrit sur l’inutilité stratégique de la réduction militaire des
poches de l’Atlantique à la fin de la guerre.
Véritables
enclos à l’agonie, elles ne pouvaient que tomber d’elles-mêmes au moment de la
victoire que tout le monde savait proche.
Si les
souffrances des français « enclos » étaient réelles, les souffrances
résultant de nouveaux combats ne pouvaient qu’être pires.
On y voit
généralement soit une opération politique nationale, soit une opération de
prestige international.
En Avril
1945, malgré les protestations de Leclerc, la 2eme DB est
désignée pour libérer la poche de Royan.
Dès lors, Jean, qui, dès
Mars 1945, avait renoué ses relations familiales, en particulier en passant
d’interminables heures avec mon père, son cousin germain, livra son
pressentiment qu’il n’en reviendrait pas - malgré
le brin de muguet que ma mère lui offrit à son départ, en guise de « porte bonheur ».
Ce
fut l’opération « Vénérable »
La
première opération, nommée « Indépendance »
prévue pour le 25 décembre 1944 avait été reportée en raison de l’offensive
allemande dans les Ardennes.
Claude Guillaumin écrit dans étude,
« Les
poches de l’Atlantique », In : « Les grandes énigmes
de la Libération » présentées par Bernard Michal, Tome 3, pages 89 à 164 . (Editions de Crémille, Genève 1969) :
[pages134-136]
… « La drôle de guerre reprend, les
semaines passent .. et pour les Allemands la certitude que désormais la guerre
est bien perdue - la contre-attaque von Rundstedt et la contre-offensive
sur l'Alsace ont été repoussées. Le rouleau compresseur allié s'est remis en
marche.
Beaucoup de responsables de l'armée
allemande pensent qu'il serait temps de négocier avec les Occidentaux
et de provoquer un renversement des alliances contre les Russes, mais Hitler
entre dans des crises de fureur épouvantables dès qu'il entend parler de
défaite, et encore plus de paix.
Tandis qu'il aligne des divisions de
plus en plus fantômes sur la carte des opérations, le Führer suit avec
impatience la préparation des armes secrètes qui, après les V 1 et les V 2,
doivent obliger les Alliés à demander
grâce! Dans ce plan insensé, les bases de l'Atlantique jouent leur rôle.
Hitler pense
qu'elles pourront servir, d'une part, à la Kriegsmarine pour relancer
« la bataille sur l'Atlantique », d'autre part que de là
partiront les contre-attaques sur les arrières ennemis!
D'où
les ordres répétés expédiés par avion de tenir jusqu'au bout et de préparer la
revanche.
Des
hommes comme Schirlitz ou Michahelles qui, eux, savent exactement
quelle est la situation et sont de véritables hommes de guerre, ne peuvent que
hausser les épaules en lisant les instructions du « caporal autrichien
», mais ce sont aussi
des hommes de parole: les ordres sont les ordres.
Les
victoires successives remportées par les Alliés sur le front principal
permettent de ressortir les plans d'attaque contre les « poches », dans la mesure où
il n'y a plus d'inconvénient à détacher une ou deux unités pour renforcer l'armée du général
de Larminat.
C'est
ainsi que, fin février, le général Eisenhower autorise que soit retirée
du Rhin la célèbre 2 ème D.B. du général Leclerc.
Celle-ci
vient d'être ramenée au repos en Lorraine, après s'être une fois de plus
couverte de gloire dans la réduction du saillant de Colmar.
Quelques
jours plus tard, les hommes de Leclerc apprennent que le « patron» est nommé au
commandement d'un corps d'armée, ce qui les réjouit, et qu'ils sont envoyés au
repos ... à Châteauroux, ce qui provoque de leur part une sainte fureur.
Eux
qui rêvent depuis quatre ans d'entrer en Allemagne les armes à la main, les
voilà condamnés à regarder de loin les autres le faire.
La
rage au cœur, inutiles, ils apprennent que les Américains et les Anglais
s'emparent de Brême, de Hanovre, de Francfort, que la
1ère armée vient d'entrer à Karlsruhe et marche sur le Neckar.
C'est
alors que la vérité se fait jour : ils sont chargés d'aider de leurs chars et
de leurs canons le général de Larminat à réduire les « poches » de
l'Atlantique ... C'est la poire pour la soif.
En
apprenant cette mission, le général Leclerc pique une de ses colères les
plus mémorables.
Il
se précipite à Paris, plaide la cause de ses hommes auprès du général
de Gaulle :
« Obliger une division qui a libéré
Paris et Strasbourg à terminer piteusement la guerre dans les parcs à huîtres de
Marennes, c'est impensable, c'est une punition. N'importe quelle unité peut faire
l'affaire, mais pas la 2 ème D.B. Cette expédition est un défi
au bon sens, une humiliation pour ses hommes, une coûteuse inutilité, un
châtiment. Quelle faute la division a-t-elle commise pour être ainsi
traitée? »
Raison,
logique, sentiments, le général Leclerc tente tout.
Rien
n'y fait. De Gaulle maintient sa décision.
Leclerc revient à Châteauroux, désespéré mais
nullement résigné.
Il
repart aussitôt pour l'Allemagne, afin d'essayer de convaincre le
général Devers qu'il a besoin de la 2e D.B.
Le
commandant américain ne demanderait pas mieux, mais ce n'est plus seulement une
affaire militaire, c'est devenu une affaire politique, une question de
prestige.
Le
général Leclerc n'a plus qu'une seule solution : ruser.
Il
confie au colonel de Langlade une partie seulement de la division, le
12e chasseurs d'Afrique, la 1/13e du génie et les
transmissions, avec mission de se mettre à la disposition du général de
Larminat, mais sans accepter de lui un commandement, et avec ordre de garder
chaque jour le contact avec son « vrai chef ».
« Je me refuse absolument, dit Leclerc à Langlade, à jouer aucun rôle
dans cette mascarade ! »
Inutile
de dire que, dans ces conditions, les rapports entre le colonel de Langlade
et le général de Larminat manquent pour le moins de chaleur.
Le
commandant des forces de l'Atlantique n'ignore évidemment rien des réticences
de Leclerc, mais il a besoin de la 2 ème D.B., même
incomplète.
Pendant
la bataille de Royan, le général Leclerc ne cessera de parcourir le
front, au point de risquer plusieurs fois sa vie, pour galvaniser ses hommes,
mais il n'aura avec Larminat que des contacts épistolaires.
Impassible,
Larminat recevra les lettres et, négligemment, les déposera en souriant
dans un tiroir de son bureau ... sans les lire!
Et
dans ses Mémoires, il s'abstiendra de tout commentaire sur le rôle joué par les
éléments de la 2 ème D.B. dans « sa » victoire. » …
Comme on
s’y attendait, les combats ont été rudes et très meurtriers.
L’armée française
manquait de cadres, et la formation des hommes, souvent très jeunes, qu’il
fallait entraîner, était souvent insuffisante.
D’après Dominique Lormier : « Les poches de
l’Atlantique »
Film de l'INA actualité 1945
(libération de la poche de Royan)
Le Napalm était découvert depuis peu
et aurait été utilisé pour la première fois (avec maladresses d’ailleurs) dans
les bombardements de l’opération « Vénérable » le Samedi 14 Avril
1945. (Sinon lors du bombardement de Hambourg en juillet - Août
1943 : discussion =>: clic )
L’attaque
de Médis : In « MEDIS SOUS LA BOTTE »
[ page 37]
« .. Le
13 Avril, des obus incendiaires et fumigènes sont
lancés par les Allemands dans le bout de la vigne, les futaies et le verger, et
je crains que la maison ne soit visée pour m'obliger à, partir.
Dans
la matinée du même jour, une nouvelle me comble d'espérance; je reçois, du Capitaine
VÉJRON, l'ordre de faire passer les guides du réseau de renseignements à Saujon,
pour qu'ils puissent prendre rang dans les unités qui doivent attaquer et pour
guider let; troupes.
Dans
la journée, se déclenche un bombardement massif qui ébranle toute la maison et
qui a comme objectifs les diverses positions allemandes.
Dans
la nuit du 13 an 14 Avril, les diverses troupes prennent position.
Le
Général de Larminat, commandant le détachement d'armée de l'Atlantique,
avait donné à [ page 38] la division « Gironde », sous les ordres du Général
D’Anselme, comme objectif la prise de la poche de Royan. Cette
division comprenait :
1°Un
groupement Nord sous les ordres du Colonel Grangier, qui avait comme
axe d'attaque, sur la Commune, la route nationale de Saujon à Royan et,
comme objectif, Médis bourg, Belmont et Royan. Elle se
composait : du 4e Régiment de Zouaves; du 4e Bataillon de Tirailleurs
Nord-Africains; du 1er Bataillon du 50° R.I.; du 2e Bataillon du
131 e R.I.; des chars de la 2' D.B., montés par le 12e Cuirassier,
détachés de la Division LECLERC; de 75 du 20° RA. ; de deux
groupes de 105 de la 2e D.B. ; d'une Compagnie du génie et de deux
groupes de 90 du Régiment de canonniers marins;
2°Un
groupement Sud aux ordres du Général Adeline, qui avait, comme axe
de combat, Musson sur la Commune, puis Saint-Georges-de-Didonne
et la pointe de Vallières.
Le Lientenant-coloneI
Frugier commandait le 107" R.I. à deux bataillons, un Bataillon du
150° R.I, des chars montés par le 13° Dragons, trois groupes de 75, deux sections
du 92° Bataillon de génie, qui attaqueront sur l'axe Meschers-Suzac,
avec un sous groupement sous les ordres du Lieutenant-Colonel Faulconnier,
commandant le Bataillon de Bigorre, le Bataillon Foch, trois
groupes de 75, un groupe de 105 et une compagnie de génie qui
attaquera. sur l'axe des Brandes, Saint-Georges-de-Didonne et pointe de
VaJlières.
Le groupement Sud possède en
outre un Escadron de chars moyens du 12" Chasseurs d'Afrique, une
demi Compagnie du génie, un groupe de bombes-fusées, un
Bataillon du 131" RI., deux Escadrons de chars moyens de la 2e
D.B., un Régiment de Spahis Marocains et un groupe de 155 court.
La limite, entre
les deux groupes, est délimitée par Toussaugé, les Brandes et la
Triloterie.
La division Gironde dispose
en plus de réserves et d'une artillerie composée de trois groupes de 155
court, [ page 39] deux groupes de 90, une batterie
de 155 long du Régiment de canonniers marins, une batterie de
220 court et la 13° brigade d'artillerie américaine:
Sur la commune,
l'ordre de bataille étant dans la nuit du 13 au 14 Avril, le 1er
Bataillon du 50° R.I. à Vertin pour se diriger sur Brie, les Zouaves
à Chaillonnais et à la lisière des bois Gauthiers. L'autre
partie des troupes abordera, dans la matinée, Musson et Toussaugé,
ayant pris ses positions au delà de Semussac et du chateau de Didonne.
L'attaque est déclenchée le 14 Avril, à six heures quarante-cinq
du matin, après une préparation d'artillerie qui, pendant quinze minutes, me
fait me souvenir des bombardements massifs de Verdun.
Des milliers
d'avions sillonnent le ciel par vagues, et augmentent encore le vacarme par le
lancement de leurs bombes.
A sept heures et demie du matin, les
blindés entrent à Médis par la route nationale; les Zouaves sont au
Pourteau et aux Elies. .Je suis emmené avec GERVREAU au P.C. du
Colonel GRANGIER, situé à Chaillonnais, dans la maison DE
FERRIÈRE .
Je
me fais reconnaître et je suis immédiatement questionné par le colonel sur les
points de résistance, notamment an Pouyau.
Des journalistes américains. qui
suivent les opérations, me questionnent à leur tour sur l'existence à Médis pendant
l'occupation et m'annoncent la mort du Président ROOSEVELT.
A onze heures, je rentre aux Elies.
Ils sont occupés par l'Etat-Major du Colonel ROUVILLOIS, qui commande
les tanks qui poursuivent leurs opérations du côté de La Rigaudière, des
Bonshommes et de Tournepiche.
Peu avant midi, des avions américains
laissent tomber des bombes sur les Elies : L’étable de GERVREAU
est incendiée, ainsi que l'aile gauche des Elies.
Grâce à la présence des Troupes, les
toitures et parquets sont coupés et l'incendie est vite éteint.
Le 3° Bataillon
de Zouaves progresse assez rapidement et occupe Médis à neuf heures
trente, après une
[ page 40] vive
résistance.
A dix heures
quarante-cinq le Pouyau et Puyraveau sont occupés et le 1er
Bataillon du 50° R.I. sous le commandement du chef de Bataillon PLASSARD,
arrive encercler Brie, et le village est occupé à douze heures trente,
laissant quinze tués sur le terrain.
A 11 heures, c'est Musson qui
est délivré par le groupe de Bigorre et les Brandes à onze heures
trente.
Le groupe de chars Soma entre
à onze heures trente à Tonssaugé.
Les objectifs de la première journée
sont atteints, libérant la presque totalité de la commune, qui aura à déplorer la
mort d'un enfant à l'Anglade et les blessures faites par grenade à
Paulette CHAFFAUD à l'attaque du Pouyau.
Le 15 Avril, arrive aux Elies,
le Général Leclerc et c'est l'attaque du réduit proprement dit de Royan
qui commence.
Des milliers d'avions déversent des
tonnes d'explosifs sur les blockhaus de Belmont et les réduits ennemis,
et c'est à treize heures trente que cette seconde attaque est déclenchée, avec
une préparation d'artillerie intense.
Les zouaves progressent de Médis
par bonds et abordent les champs de mines à travers lesquels ils passent,
conduits par Neveu et Bétizeau, deux guides de la Résistance
de la Commune.
A quinze heures, le 4° Zouave
pénètre à l'intérieur de l'ouvrage de Belmont et, après une heure de
durs combats dans les casemates, l'ouvrage est complètement conquis.
Les chars du 12° Cuirassier
(Division LECLERC) se précipitent sur la route de Royan; ils
atteignent la ville avant la nuit.
Au Nord, le détachement du Colonel
ROUVILLOIS, avec ses chars, occupe Maine-Arnaud après avoir traversé
les parties minées de la, commune, du côté de la Tournepiche, guidés par
le résistant BOYER.
Pendant ce temps à treize heures
trente, les B.M. 2 [ page 41] et B.M. 5 prennent les ouvrages de Boube et du Peu,
qui sont conquis à quatorze heures.
La Commune voit enfin son territoire
délivré, et le 16, l'attaque va se continuer dans la direction de Saint
Sulpice, de Jaffe et de la presqu'île d'Arvert.
Les 17, 18 et 19 Avril, des Médisais
commencent à rentrer et, le 20 Avril,
le Commissaire de la République et le Sous-Préfet viennent aux Elies
après avoir visité la Commune.
Je demande que Médis soit
déclarée sinistrée, …
Le 8 Mai, c'est la
cessation des hostilités …
Le 24 Septembre … Mais le
travail le plus urgent n'est pas dans la paperasse, il faut organiser
maintenant les premiers secours aux habitants rentrants et soulager le plus
possible les détresses … »
|
|
Ci-dessus le « Sherman
Fez ». Le Sherman M4
est fabriqué à partir de 1941. Les FFL
en sont équipées. Monté par un équipage de 5 hommes, il peut rouler à 40
km/h, avec une autonomie de 250 km. Doté d’un canon de 75 mm (une centaine de
tirs), il pèse 30 tonnes en charge.
|
Le 15 Avril
1945, Jean de Person arrive de Paris, où il était convié à faire une conférence
qu’il a ajournée afin de prendre part aux opérations de terrain.
Il arrive
au Pouyaud, commune
située à 2 km au Nord Ouest de Médis, entre Saujon et Royan.
Debout, aux côtés du général
Leclerc, il s’installe sur une élévation, à la lisière du dégagement de terrain
qui lui permet de suivre l’avancée des combats sous la protection du feu de
trois chars, dont les « sherman » « Fez »
et « Meknès ». L’adversaire est à environ 1300 mètres devant.
Mais le canon du « Fez »
s’enraye. Le char cesse le tir et recule de 50 mètres pour dégager le canon. Il
s’installe à coté de l’Etat Major. Il réussit à faire tomber l’obus dans la
tourelle. Mais sa protection aura cessé ainsi instant.
L‘artillerie adverse, qui avait
sans doute repéré la poussière dégagée
par l’arrivée des jeeps, riposte et tue le commandant de Person, le lieutenant
Fraysse et le zouave Ripoll, les deux derniers du 4ème zouaves.
Leclerc est indemne.
D’autres ne sont que
blessés : Jacques Herry est évacué, blessé à la tête.
|
Une victoire difficile sur fond de tragédie amère.
|
Journal de marche et opérations du 12
ème cuirassiers :
[ page 225]
14 Avril 1945
Nuit calme. Le matin,
attaque d'aviation de grand style, des vagues de centaines de bombardiers
déversent des tonnes de bombes sur Royan et la presqu'île d'Arvert. La
mission du
détachement d'attaque est la suivante:
1 ° attaque des
avants-postes
2° rupture de la
ligne principale de résistance
3° exploitation et
capture de Royan.
À 6H40, les 3° et
4° Escadrons sont engagés.
- Le 3° Escadron
occupe Les Bonshommes, Les Rehesmes, Moquesouris, Kerneuil, poursuit la
progression, occupe Pouyaud et pousse jusqu'à Puyraveau.
- Le 4° Escadron
se bat pour Médis.
A 12H30, Brie est
pris par le Peloton De BRIEY (3° Esc.).
- Le 3° Escadron
bivouaque au Sud-Ouest de Les Bonshommes, les fantassins l'ont relevé et
occupent le terrain.
-
Le P.C. du Colonel s'installe pour la nuit, dans les champs, aux
environs de Brie.
15 Avril 1945
Jusqu'à midi,
intense bombardement aérien.
Le sous-groupement
en 1er échelon (2° Escadron de chars, 1 peloton de TD, Artillerie, Infanterie
et Génie) se déploie dans la plaine au Nord de Pousseau.
Une bataille
s'engage sans qu'une décision soit obtenue.
Le P.C. du Colonel
a été successivement aux Élies où il a manqué flamber: un avion ayant, par
méprise, laissé tomber sur nous des bombes incendiaires, puis à La Renaudière.
[page 226]
La Commandant De
PERSON est tué; le Lieutenant LENOIR est blessé à l' observatoire de La Renaudière.
Le Général LECLERC, qui était présent, et le Colonel ROUVILLOIS sont indemnes.
Le 3° Escadron
est appelé à la rescousse, las TD ayant épuisé leurs munitions.
Il est 17H00. Les
zouaves restant cloués au sol, malgré les efforts du Capitaine BIZOT pour les
entraîner à l'assaut.
Des chars du 3°
Escadron sautent sur des mines.
Bilan : - 1 char détruit
(« ARGENTON »),
30 fantassins
hors de combat,
200 prisonniers
capturés
À 20H19, le
Sous-Lieutenant De BRIEY reçoit l'ordre de prendre Maine-Arnaud et de
s'installer en défensive face au Sud.
Durant tout
l'après-midi, les chars 105 de l’Escadron d'État-Major ont fait merveille
sur les blockhaus allemands. …
[page 230]
19 Avril 1945
Obsèques solennelles du Commandant de
PERSON, en présence de sa femme venue d'Angleterre, en l'Abbaye de St-André de
Sablonceaux.
20 Avril 1945
À Burie, dans l' église, absoute en mémoire
du Commandant de PERSON. Grand concours d'autorités civiles et militaires.
Journal « Caravane » :
[HT 0]
Pertes de la 2ème DB
pendant la Bataille de ROYAN
|
Unités
|
Tués
|
Blessés
|
12° RCA
|
S°
lieutenant BOUDOUX D’HAUTEFEUILLE
Maréchal
des Logis LIZE
Chasseur
TRAVAUX
|
Chef d’Escadron GRIBIUS
Adjudant LAROUSSE
Maréchal des Logis GUILLOT
Maréchal des Logis SPILLAERT
Brigadier chef DUPRE
Chasseurs de MIASMOND et MORAX
Chasseur ROBIN
|
12°
Cuir
|
Chef
d’Escadrons de PERSON
S°
lieutenant MATHIEU
Maréchal
des Logis chef DAVID
Cuirassier
MALHERBE
Cuirassier
BOUKHORS
Cuirassier
DAHMANE
|
Capitaine
LENOIR
Capitaine
BOZZO
S°
lieutenant MERCIER
Adjudant
GAILLOT
Maréchal
des Logis GAGNEUX
Brigadier
PONS
Cuir. X
chauffeur du commandant de Person
|
3° RAC
|
|
SUSSFELD,
CAILLOU, OVENZAR , AUDEBERT, SAUTEL,
FANTIN, CHERGUE, BOUINE, JUIF
|
40°
RANA
|
|
Sergent
pilote Benoit de NYVENHEIM
Observateur
Lieutenant GONDCHAUX
Canonnier
BAUVE
|
60°
RADB
|
Lieutenant
COURCELLES
|
SYLVESTRE, POTIN, SEBAN
|
22° FTA
|
Brigadier STEINMETZ
|
|
13° Génie
|
Sapeur
BOUCAMUS
Sapeur
DEVAILLY
Sapeur
MICHEL
Sapeur
MAZET
Sapeur
CHEVALLIER Paul
|
Lieutenant LEGRAND
S°
lieutenant BLAISE
Sapeurs
BUTTINGER et LEDOUX
Sapeurs
de BUISSON et GRISON
Sapeur
FONTAINE
Sergent
chef CHOPLIN
Sergent
PRODHON
Caporal
SOUBAIGNE
Sapeurs
ACKERMANN et DESCHAMPS
Sapeurs
LESTRAIVENNE et TODESCHINI
Sapeur
TISSANDIER
Sapeur
CHEVALLIER RAYMOND
|
RBFM
|
Second
Maître CALVEZ
Quartier
Maître SOLEILLAN
Matelot
GRENIER
Matelot
MOELO
|
Second
Maître VEZ
Quartier
Maître DUFOUR
Quartier
Maître LIGNON
Matelot
BLANCHE
|
Etat
Major
|
|
Lieutenant
HERRY (501° RCC)
PEREZ
Emile
|
QG/97
|
|
Adjudant
DURAND
Soldat
PEREZ
|
CM
97/84
|
Sergent
de DALMAS
|
|
[HT 3]
1945 …
Le 15 Avril, ROYAN,
Au petit jour. notre dispositif s’est
déployé dans la région des Brandes. au delà d' un terrain d'aviation, en
direction de Royan. Vers 08H00, un sourd bourdonnement vient du ciel: par
vagues de cent, sous un soleil éblouissant, mille « forteresses volantes »
américaines nous survolent et déversent sur la ville des tonnes de bombes,
achevant de la réduire en poussière [le 5 janvier 1945, par suite d’une magistrale erreur d’un
général américain, Royan avait été rasée aux quatre cinquièmes par 800 tonnes
de bombes]
Fort heureusement, les habitants sont
partis, mais, dommage ! ... les allemands aussi!
Ils sont camouflés dans le grand parc de
la Triloterie et ne recevront pas une seule bombe !
Ces avions intempestifs et inutiles ont
négligé également la ceinture fortifiée qui défend Royan vers l'Est, devant
laquelle nous sommes.
Les avions ont disparu. Nous franchissons
une crête et nous nous trouvons face à l'ouvrage de Belmont. Plusieurs blockhaus
apparaissent, intacts et fortement armés: ils le prouvent immédiatement. L'
ensemble est protégé par cinq champs de mines. barrière infranchissable sous le
feu.
C' est sur Belmont que le 4ème escadron
déclenche une attaque particulière. entièrement statique.
J'ai numéroté les cinq casemates. Comme au
champ de tir, dans la tourelle du VERDUN IV. je prends mon micro: « Objectif:
casemate N°1 .. Hausse: 1000 mètres ... Feu ! »
Dix-sept obus s'abattent sur la casemate
... Crespin synchronise: au même moment. sa batterie tire sur la même cible.
Une étouffante poussière s'élève vers le
ciel; un bruit infernal torture les occupants.
A la quatrième salve, nous voyons apparaître
un chiffon blanc au-dessus d' un fusil. En peu de temps. cinq toiles blanches
concrétisent la reddition. Aussitôt, nos sapeurs dégagent avec précaution un
chenal dans les champs de mines.
Ripostant à nos feux de salve sur Belmont, l'
artillerie ennemie, camouflée dans des blockhaus, tire du front de mer sur nos
emplacements.
Bien protégés par nos blindages, ces tirs
nous laissent indifférents.
Mais, sur notre droite, dans ce décor de
champ de manœuvre, vient s'insérer un véhicule insolite: un « command-car »
non blindé. parfaitement vulnérable.
Quelques silhouettes en descendent et se
campent sur la crête, scrutant l' horizon de leurs jumelles.
Un képi se détache sur l’horizon ... c'
est le Général!
Brusquement, des fumées caractéristiques
des explosions, entourent le véhicule : ils ont été repérés.
Leclerc reste debout.
A ses côtés, la haute taille du commandant
de Person se détache, bien droite sur la crête.
Un obus éclate à leurs pieds.
Le général, impassible, ne bouge pas d' un
pouce;
son compagnon s'écroule, mortellement frappé d'un éclat au cœur.
C'était notre 13ème convive au repas de
Ligueil. Voilà ce qu' il avait écrit, en Janvier, sur le livre d'or de
l'escadron:
[HT 4]
« Au
plaisir .. de cette magnifique popote, ... mon danger,
d'un évadé à un évadé, le 22 Janvier
1945 »
[devise du
12° cuirassiers : « pericula ludus », « au
danger … mon plaisir »]
Nos sapeurs ont
bien travaillé : Devant nous, un étroit chemin délimité par des cordeaux rouges aboutit vers les fortins.
Le char
BERRY-AU-BAC, l’adjudant Job en tourelle, le lieutenant Bozzo, mon adjoint, sur
le toit, prend la tête et parcourt avec précaution une cinquantaine de mètres;
les autres chars suivent au plus près.
Une bruyante
détonation nous fait sursauter. BERRY, soulevé violemment par la détonation,
retombe inerte; Bozzo fait une voltige à la verticale, s'écroule lourdement sur
le char et prend un coup terrible dans la colonne vertébrale : Une mine a
été oubliée ...
Tous les chars
sont bloqués dans l’étroit chenal; il faut en ouvrir un autre.
Ricci s’y
emploie rapidement. En quelques instants la voie est libre : les chars se
ruent vers la ville. Les fantassins
rassemblent les allemands sortis de leurs casemates complètement
abrutis.
Plus de mines ! Bigre !... Il arrive avec ma jeep …
Enfin! on va pouvoir rouler !
Vite, nous
rattrapons les chars ... Là, spectacle incroyable : devant la gare ... de
l'eau partout !
GORILLON I noie
son moteur; je poursuis à pied,
dans l'eau jusqu'aux cuisses.
Les chars escaladent des montagnes de démolitions; les maisons sont dans les
rues.
Je passe avec
précaution devant un pan de mur resté debout, par miracle, sur lequel je lis le
mot « POSTE ». Cent mètres plus loin, c'est la
mer.
La plage est
hérissée de pieux métalliques orientés vers le large.
Ironie du sort
... nous arrivons de l'autre côté.
Les américains
ont fait du beau travail : La ville est entièrement détruite !
Dans cet enfer
abandonné par les habitants, nous n'avons pas trouvé un seul allemand !
Colonel (cr)
Ernest GAUDET - 1990
capitaine commandant le 4°/12 Cuirassiers
1943 - 1945
La Poche de Royan. Chemins de la Mémoire
Photos des
combats Archives ecpad
15. Décès :
(retour
haut de page : clic)
Tué à l’ennemi le 15/4/45 à Pouyau ( Charente
Maritime) à 16 heures.
Ministère
de la Guerre :Jean de PERSON résidait avant son décès : …
Prévenir son frère : de
PERSON …
Madame veuve de PERSON …
|
Un office religieux, suivi d’un
hommage militaire, serra rendu en l’abbaye Saint André de Sablonceaux.
Inhumé à Sablonceaux le 18
Avril 1945, le corps sera plus tard transporté
à Grenoble et son nom sera inscrit sur le monument aux morts de cette ville.
ACTE DE DECES :
Du 17 Avril 1945, à BURIE
Etablit le décès le 15 Avril à 16 heures à POUYAU (17)
Mort pour la France
Fils de …
Marié à Mme Veuve B. domiciliée …
« N’ayant pas pu nous transporter auprès de la personne décédée,
la réalité du décès nous est attestée parles deux témoins
soussignés » :
« Fernand C . agé de 29 ans, MdL Chef au 12éme régiment
de Cuirassiers
Richard M. agé de 24 ans ;, Maréchal des logis au 12éme régiment
de Cuirassiers »
« Dressé par nous,
Charles M. Lieutenant au 12éme régiment de Cuirassiers ».
Tué par éclats d’obus à POUYAU, commune de Médis (Charente Maritime)
Inhumé au cimetière de Saint André
|
Ainsi son épouse aura été deux
fois veuve de guerre en quelques
années.
Sa fille, devenue ma
cousine, avait 4 ans.
Plus sur son épouse :
Décédée le 15 juillet 1948 ; « Une
française libre parmi 52630 »
clic
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18 Avril 1945, obsèques du commandant de Person :
Le cortège a quitté la petite école de Saint André de Sablonceaux transformée en chapelle ardente. Il emprunte
le chemin qui conduit à l’abbaye de Sablonceaux. En tête du cortège, de
gauche à droite : commandant Thomas, capitaine Gaudet, commandant Noël,
capitaine de Tarragon.
En haut : le cortège s’engage sous le vieux porche
d’entrée de l’abbaye de Sablonceaux dont on aperçoit le clocher. Le corps est
porté par un véhicule du 12ème cuirassiers. Les hommes de la garde
d’honneur tiennent chacun une carabine U.S., canon pointé vers le sol.
En bas : dans le cimetière proche de l’abbaye, le
cercueil recouvert de glycines et de lilas va être déposé provisoirement dans
le caveau de la famille de Fernande Bouyer, institutrice de l’époque.
L’aumônier militaire, l’abbé de Launay, assisté de l’abbé Giraudon est
entouré des enfants de chœur de Sablonceaux.
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16. Presse, Pages de Commémoration : (retour
haut de page : clic)
du journal « Caravane »
N°19 du 25 Avril 1945 retrace le parcours de Jean de Person de 1940 à
1945 :
*NB de Person s’est évadé avec Billotte
et Richemond. Un autre groupe de trois, Alain de Boissieu, Branet et Klein s’est évadé de la même façon
le mois suivant.
Extrait de « Caravane »
N°19 le 25 Avril 1945
__________________________________
Action d’éclat ; Citations ; Décorations :
ü
Citation à l’ordre de l’armée JOFF décembre
1941 :
« Fait prisonnier pendant la campagne de
France, s’est évadé d’un camp de prisonniers en Allemagne, et a réussi à
traverser la frontière russe. Après un internement en Russie, a rejoint les forces
françaises libres, et a repris les armes en vue de la libération de la
patrie ».
ü A l’ordre
du régiment 2 ème Dragons porté le 22 Août 1942
« Officier plein d’allant, volontaire pour
toutes les missions, s’est particulièrement distingué au cours des combats du
10 et 12 Juin 1940, en assurant les liaisons dans des circonstances difficiles
avec intelligence et courage ».
ü A l’ordres
de le 2 ème D.B. Le 1er Novembre 1944
« Chef d’Escadron chargé de l’Air-Support en liaison
avec les spécialités américaines. N ‘a cessé de s’employer avec une ardeur
et une foi inébranlables pour obtenir une coopération efficace entre l’Air
Support et les unités engagées. A vu couronner sa volonté et ses efforts les 13
et 14 Septembre autour de Dompaire, de Damas et de Ville sur Illon, où la
remarquable liaison terre-avion a permis de remporter une éclatante victoire
sur les forces blindées ennemies qui laissèrent 65 chars détruits sur le
terrain »
ü
A l’Ordre de l’Armée 2ème D.B 12 ème cuirassiers
à titre posthume
« Commandant de sous-groupement tactique blindé hors
de pair, galvanisant ses cadres et ses hommes par son audace réfléchie, par son
sens du terrain et de la manœuvre. Le 15 Avril, au cours de l’attaque de Royan,
a été grièvement blessé alors que, sous un feu violent, il s’était porté à un
observatoire avancé pour coordonner les efforts des éléments d’assaut ».
ü
Croix de guerre avec palme (La présente promotion
entraîne le droit au port de la )
ü
Médaille des évadés avec citation à l’ordre de
l’armée, entraînant le droit au port de la Croix de
Guerre (décret du 25/2/46 J.O. du 26/3/46 page 1253 G.)
ü
Chevalier de la Légion d’Honneur (par
arrêté du 21 Février 1944, pris sur le rapport de guerre, en qualité de « capitaine de
cavalerie »)
ü
Officier de la légion d’honneur
à titre posthume (décret du 13 Novembre 1945 – J.O. du 4/12/45 page G 1003 …..
27026, pris sur le rapport du Ministre
de la Défense, en qualité de « cuirassiers »))
_________________________________________
|
<= Le lieu dit « Le Pouyaud » est au Nord Ouest
de Médis.
La flèche indique le haut de la « rue du commandant de Person »
, là où elle débouche sur les champs agricoles.
La maison sur laquelle est posée la stèle est la dernière de cette
rue avant les champs, du coté Nord-Est de cette rue.
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Plaques
posées en 1994, presque 50 ans après les faits, au lieu-dit « Le
Pouyaud » à « Médis » (17600), près de « Royan »
en « Charente-Maritime ».
(apposées en
présence de Yves Guena, président national des Forces aériennes françaises
libres et député-maire de Périgueux ainsi que du fils du Maréchal Leclerc).
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Obsèques du
commandant de Person
Le comandant Jean Marie de
Person est né le 6 juillet 1905.
Officier en second du 12ème
Cuirassiers, c’est-à-dire adjoint du colonel Rouvillois, il arrive de Paris
le 15 avril au matin alors que l’attaque de Royan est déclenchée depuis le
jour précédent.
L’après-midi, désirant assister
à l’attaque de l’infanterie et des chars dans le secteur de Médis, il se rend
sur une éminence boisée, proche du hameau de Pouyaud et d’où l’on domine la
vaste plaine qui s’étend vers Pousseau et Royan.
La concentration de
divers éléments du 4ème Zouaves, du 12ème Cuirassiers,
ainsi que d’une partie de l’état-major de la 2ème D.B. provoque
vers 14 heures le déclenchement d’un violent tir d’artillerie allemande.
Le commandant de Person
est tué sur le coup par un éclat d’obus.
Le lieutenant Fraysse et
le zouave Ripoll font également partie des victimes.
Le capitaine Lenoir qui
se trouvait aux côtés du commandant de Person est, quant à lui, seulement
blessé à un bras.
En souvenir de ces trois
victimes, une plaque commémorative a été apposée le 16 avril 1994 sur le mur
du bâtiment du Pouyaud le plus proche du lieu tragique.
De même, la rue qui y
conduit porte dorénavant le nom du commandant de Person.
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17.
Documents :
(retour
haut de page : clic)
12 ème cuirassiers.
ü Journal de
marche de la 2ème DB.
Il est notable que, à part quelques livres
fondamentaux, qui sont des témoignages, ou qui traitent de sujets précis concernant
la seconde guerre mondiale, et surtout d’assez nombreux films, tantôt
apologétiques, parfois comiques pour conjurer le sort, il y eut dans le sens
véritablement commémoratif, au contraire, un long silence, nécessaire et
volontaire, afin de permettre l’apaisement des déchirements, très nombreux et
très douloureux, dans la période dite de « l’après guerre ».
Longtemps,
la seconde guerre mondiale n’a pas figuré dans les programmes scolaires.
De toutes
façons, l’immensité de la tragédie fut telle, et tant de morts emportèrent avec
eux tant de souffrances et de secrets dans l’oubli, qu’il serait vain de
vouloir en épuiser le sujet.
Puisse seulement chacun porter sa part de témoignage.
Chronologies :
Ci-dessus: Passage de la Loire à Blois par la Wermacht le 21 Juin
1940 :
Le « Régiment
« Hamelm » I/74 de la 19 ème division d’infanterie » n’était pas motorisé. L’ordre de marche reste
saisissant, après plusieurs centaines de kilomètres à pied depuis la Rhénanie
du Nord. Les éclaireurs n’ont que des vélos. Personne ne porte le casque. (clic) :
Cliché pris du Sud vers le Nord
|
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Ci-dessus : Rue Denis Papin à Blois
et pont sur la Loire en 1940 :
Cliché pris du Nord vers le Sud
|
L’armée allemande, poursuivant son
inexorable marche en direction du Sud, traverse la Loire à Blois par l’unique
pont d’alors en cette ville .
Le pont partiellement détruit par un
bombardement quelques jours plus tôt, le sera à nouveau une seconde fois par
l’aviation alliée en 1944.
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Le pont Gabriel sera bombardé
en 1940 par les Allemands et en 1944 par les alliés (voir archives de
Blois)
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Le pont restera en bois longtemps
après la guerre
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Et la reconstruction du
centre ville se poursuivra bien après les années 50.
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Rappel des faits au moment de
l'armistice de juin 1940 :
16 juin 1940 : le « caudillo Franco » écrit à Hitler pour lui proposer l’entrée en guerre de l’Espagne aux côtés de l’Allemagne, en échange de l’acquisition du protectorat
français sur le Maroc et du département
oranais. L’armée allemande aurait
alors pu gagner très facilement l’Afrique du Nord, en traversant l’Espagne, et peut-être en prenant
Gibraltar, verrouillant alors le passage
de l’Atlantique à la
Méditerranée.
L’Espagne entretenait à l’époque 200.000 soldats dans le Rif
marocain. Le prix réclamé par Franco aurait-il pu être accepté par Hitler ?
Il est peu douteux doute que Pétain ait eu connaissance de cette lettre.
Durant la journée du 16 également, le
projet « d'union franco-britannique »
fut proposé par de Gaulle, mais rejeté en soirée par le gouvernement Pétain
et/car :
Dans la soirée du 16 au 17, Paul Reynaud est remplacé par Pétain au gouvernement, et de
Gaulle n’est pas repris dans le
nouveau gouvernement.
Au matin du 17 juin, de Gaulle gagne Londres en avion : Il est accueilli
favorablement par Churchill dans l’après-midi.
17 juin 1940 : Appel radiophonique du Maréchal
Pétain à cesser les combats.
18 juin 1940 : Appel radiophonique depuis Londres à la BBC du Général
de Gaulle, à les poursuivre.
21 Juin au soir, texte de l’armistice proposé par Hitler.
22 Juin 1940 : signature de l’armistice. Plus tard, les généraux allemands Rommel et Gudérian considéreront que la signature de l’armistice fut la plus
grande erreur militaire d’Hitler. En 1943, Churchill avouera que sans l’armistice l’Angleterre aurait bien pu
perdre la guerre.
3 juillet 1940 : Destruction de la flotte française par la flotte
britannique à Mers el Kebir, en baie d’Oran, (après des propositions anglaises vives de prises de
décisions variées mais rapides, restées sans réponses).
4 Juillet 1940 : de
Gaulle, à la radio, approuve le bombardement
britannique. La scission est consommée.
Après la guerre, les maisons resteront
longtemps effondrées, et le pont sur
la Loire restera longtemps « provisoire » et couvert de planches en bois.
Grâce aux nouvelles formes de diffusions
d’archives, on peut avoir accès, pour la première fois aisément, à la réalité
d’images qui peuplèrent en cauchemars les représentations de bien des
enfants.
Quel
sens, alors, donner à l’expression « génération de l’après
guerre », pour désigner, dans le monde, une
« génération traumatisée par des guerres qu’elle n’avait pas
livrées », sans que la page ne puisse en être véritablement tournée,
tant les blessures y demeurèrent longtemps vives ?
On voulut oublier, mais on oublia
plutôt trop ce qu’il fallait
expliquer.
|
_______________________________________________________________________________________________________
Filmographie :
Les
travaux, imaginant souvent des arrangements à partir de faits authentiques,
témoignent, parfois excellemment, d’une « ambiance »,
tels « La grande évasion » (1963), avec Steeve Mac
Queen, ou « La ligne de démarcation » (1966) de Claude Chabrol,
avec Maurice Ronet et Daniel Gélin..
Les
productions ne sont pas terminées.
D’autres
films, « Le pont de la rivière Kwai », « Le jour le plus long »,
etc - la liste est très longue - sont toujours restés très populaires, le
sujet étant propre à s’adresser directement à la sensibilité.
Mais on
touche peut-être à une réflexion encore plus profonde avec le film « La grande illusion »
qui remonte à 1937, tant il est vrai que les deux guerres de 1914-1918 et
1939-1945 sont comme une seule guerre de 30 ans ou même plus, ayant commencée
bien plus tôt.
D’autre
films, comiques, restent de grands succès,
tels « La grande Vadrouille », ou « L’as des as »
interprété superbement par J.P. Belmondo, et riche en clins d’œil, en
particulier à « La grande Illusion ».
Mais la douleur n’est pas tout. Il reste aussi :
o
L’étude minutieuses des
causes :
F.G.
Dreyfus : « 1919 –
1939 L’engrenage », Éditions de Fallois, Paris, 2002 ;
Alexandra
Viatteau : « Pologne
entre l’ Est et l’Ouest »,
Éditions Hora decima, Paris 2009 ;
etc. ,
o
La nécessité des
préventions :
o
institutionnelles (O.N.U.),
o
psychologiques surtout,
o
Et des reconstructions de toutes
sortes.
Aujourd’hui,
après un longue période, sinon de silence, du moins de « sourdine »,
les travaux semblent reprendre en profondeur, y compris sur la résistance
allemande, comme en témoignent les films récents :
ü
« Walkyrie », [ Bande annonce] qui retrace le parcours
militaire de l’officier allemand Claus von Stauffenberg et le
complot qu’il organisa –sous ce nom de code - contre Hitler, le 20 juillet 1944.
Certes, l’histoire n’en a jamais été ignorée, mais, pendant
longtemps, sa diffusion ne pouvait que raviver les divisions en Allemagne,
aussi meurtrie que la France, et la résistance allemande, à de nombreux points
de vue très proche de la résistance française, au sein de l’armée et de la
cavalerie par exemple, n’a pratiquement pas vu de travaux publiés.
Et il y
eut aussi en Allemagne une résistance politique, une résistance communiste, une
résistance religieuse …
ü
« Katyn » d’Andrzej Wajda : [ Bande annonce ] Katyn est le
nom du lieu en URSS où furent massacrés par les soviétiques 6000
( ?) officiers polonais après le partage de la Pologne.
ü
La série télévisée : « La seconde guerre
mondiale en couleurs », etc.
N’oublions
pas que tout le XIX ème siècle traîne « La Question d’Orient »,
qui a même débordé le siècle des deux côtés, et que le projet de ligne de
chemin de fer « Berlin-Byzance-Bagdad »,
« la
B.B.B. », qui devait mettre Mossoul à portée de Berlin date
de la fin du XIX ème siècle.
Il était apparu insupportable à la France et à l’Angleterre.
Et les premiers obus de la première guerre mondiale, tirés
par l’Allemagne, s’abattirent, le 3 Août 1914,
sur Bône (‘Annaba) et Philippeville (Skikda) en terre d’Algérie.
de André Giraud, Xavier Boy de La Tour
- 1987 - Business & Economics - 418 pages ... d'une liaison
par rail « Berlin-Byzance- Bagdad ».
La
Deutsche Bank, qui contrôle la compagnie des chemins de fer d'Anatolie
financerait les travaux. ... books.google.fr/books?isbn=2710805197...
Quant
à « la partie » du
pétrole, elle n’est pas encore terminée !
De
considérables enjeux, humains, stratégiques et pétroliers, prolongent la
« question
d’Orient », et la définition de l’Europe reste
difficile.
Quant aux
hommes, ont-ils changé ?
Ces
questions restent donc de grande actualité.
Si les études reprennent maintenant, facilités
considérablement par la numérisation de l’audiovisuel et les moyens informatiques,
en contrepartie, les témoignages directs, avec le temps, se raréfient, alors
que beaucoup d’écritures, inutilement, se répètent.
_______________________________________________________________________________________________________
18.
Bibliographies et
Sujets Divers : (retour
haut de page : clic)
POUR L’ÉVASION D’ALLEMAGNE VERS L’URSS:
Jacques Branet « L’escadron » (Flammarion1968),
Pierre Billotte « Le temps des armes »
(Plon 1972).,
Alain de Boissieu « Pour combattre avec de
Gaulle » (Plon 1981)
Jean Louis Crémieux-Brilhac « Prisonniers de la liberté,
l’odyssée des 218 évadés par l’URSS » (Gallimard 2003),
qui profite de l’éclairage nouveau apporté par
l’ouverture des archives soviétiques
internet : => http://oflags.fr => Une évasion vers la Russie par Nicolas de Garder « … Selon mes souvenirs, seuls
deux groupes d’Officiers s’étaient évadés de Gross-born vers les pays de l’Est,
celui du Général Billotte avec de Person et Richemont du Block II en février
1941 et celui du Général de Boissieu, avec Branet et Klein du Block III, le 27
Mars 1941 … ».
SUR
KATYN :
Alexandra Viatteau : « Katyn La vérité sur un
crime de guerre », Édition :André Versaille (15-05-2009) -
ISBN 978-2-87495-052-0 - 224 pages.
Katyn, d’Andrzej Wajda (film sorti en France en Avril 2009 et disponible
en DVD en 2010)
La tragédie de la forêt de Katyn :
Archives INA : - 02min20s clic
SUR « LES » RÉSISTANCES
ALLEMANDES EN ALLEMAGNE ; POLITIQUES, RELIGIEUSES, LES TENTATIVES
D’ATTENTATS, ETC :
Allen W. Dulles (chef du
service secret américain à Berne de 1942 à 1944) : « Germany’s
underground ».
Livre imprimé en Français à
Genève le 30 septembre 1947, sous le titre « L’Allemagne
souterraine ».
Notons que A.W. Dulles
qualifie l’auteur du livre suivant, Otto Scorzeny, qui
était son « ennemi », « d’un des bourreaux SS les plus
cruels ». A l’encontre de ce qu’écrira Scorzeny, il cite aussi
un certain nombre de conjurés disposés à donner leur vie pour exterminer Hitler.
Mais ils ne le firent pas.
Mais, il existe aussi dans
les deux livres, des données convergentes.
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OPÉRATION BARBAROSSA (INVASION DE L’URSS par
L’ALLEMAGNE) ET SECONDE GUERRE MONDIALE :
Livre de mémoires d’un combattant de
l’armée allemande (autrichien viennois) le Waffen SS Otto Skorzeny : « La
guerre inconnue », Albin Michel, 1975.
Ce livre traite
de toute la guerre, et même de « l’avant guerre », à partir de
l’apparition du « parti national-socialiste en Autriche »,
avant « l’Anschlusss », et avant l’assassinat du chancelier
Dolfuss, auquel d’ailleurs seul Mussolini réagit en Europe.
Ce livre n’est
certainement pas une synthèse, car soumis au contraire à toute la subjectivité
de l’auteur. C’est en cela qu’il est le rafraîchissant rappel de points de vue
exceptionnellement exprimés en France.
Il est « européaniste »
de la première heure – d’avant guerre -
à sa façon : « l’Europe est comme un arc en ciel dont il
faut respecter chacune des couleurs ». ».
Ce livre est un
hommage aux combattants et jusqu’à un appel au code de l’honneur et au devoir.
Ses inquiétudes
sont d’autant plus singulières qu’elles furent écrites aux temps de ce qu’il
est « convenu » d‘appeler nos « 30 glorieuses »
- expression fallacieuse, sinon dans le très court instant d’une « vision tubulaire ».
Il témoigne du
singulier courage de nombre de combattants, et, à l’inverse d’un profond mépris
pour certains acteurs considérés comme traîtres, tels « Canaris »
surnommé « la méduse », etc.
quelle qu’en soit la nationalité :
Pp 92-93 : : « .... Quels étaient les buts de
tous ces hommes? [comploteurs contre le
nazisme]
Ils prétendaient
n'en avoir qu'un : empêcher, puis arrêter la guerre et, par là, sauver leur
pays. Ils ne voyaient qu'un seul moyen d'y parvenir se débarrasser de Hitler.
Il est remarquable qu'on ne trouve nulle part, ni dans les documents saisis
chez les conjurés, ni dans les ouvrages où ils ont, après la guerre, entrepris
d'expliquer et de glorifier leurs actes, la moindre trace d'une doctrine
cohérente, d'un programme politique intéressant l'avenir de l'Allemagne et de
l'Europe, ni même une vision réaliste de la situation telle qu'elle se
présentait en 1938, 1939 ou 1944.
Leurs actes ne
cessent de contredire leurs paroles. Ils se présentent comme des patriotes
désespérés de voir leurs pays esclave du national- socialisme et d'un
abominable tyran. Mais en ce cas, deux solutions s'offrent à eux.
La première est
la simplicité même et il suffit d'un seul homme pour la réaliser, à n'importe
quel moment entre 1933 et 1945 assassiner Hitler.
La seconde
solution consiste à chercher comment remplacer Hitler et le
national-socialisme par quelque chose de meilleur. C'est une oeuvre exigeant un
vrai chef, armé d'une doctrine sociale, politique et économique supérieure. De
tout cela, on ne voit pas l'ombre chez nos conspirateurs.
Aucun d'eux n'eut
le courage et l'abnégation de sacrifier sa vie pour abattre le » tyran».
Pas même Stauffenberg.
II déposa et amorça la bombe, puis s'en fut. ...
Quant à l'avenir
de l'Allemagne, pas un seul des conjurés ne semble y avoir sérieusement songé.
Ils raisonnent comme si la mort du Führer devait, à elle seule, résoudre tous
les problèmes et mettre fin à toutes les difficultés. Ils ne comprennent pas
que l'assassinat d'Adolf Hitler ne donnerait la paix à l'Allemagne
qu'après une capitulation sans conditions, et que ce meurtre plongerait le pays
dans la plus épouvantable des guerres civiles. ...
[En réalité, Stauffenberg
avait plusieurs fois tenté, puis reporté, de poser la bombe, et même
proposé à ses proches de rester lui-même auprès de l’explosion, mais ceux-ci
avaient jugé sa survie nécessaire à la réussite de la prise du pouvoir].
Il est clair
aujourd'hui que Churchill ne faisait la guerre ni à Hitler ni à ses «
Huns », ni au national-socialisme, bien qu'il prétendît le contraire. Il a
lui-même écrit depuis, dans ses Mémoires, que « la politique anglaise
est fonction de la nation qui domine en Europe. ».
Cette nation doit
être anéantie. « Peu importe, précise Churchill, qu'il s'agisse de
l'Espagne, de la monarchie ou de l'empire français, de l'empire ou du Reich
allemand. » Il s'agit, dit-il, « du pays le plus puissant, ou qui
commence à le devenir ». Simplement, on peut dire aujourd'hui que Churchill
s'est trompé, en tant qu'Anglais, en s'alliant avec Staline. Ce qu'il devait
reconnaître encore après la guerre en disant : « Nous avons tué le
mauvais cochon. » Formule que tout Anglais pouvait comprendre.
De même Roosevelt
en avait assez de la concurrence industrielle et commerciale de l'Allemagne.
C'est pourquoi, à Casablanca, en 1943, il décida que serait imposée à
l'Allemagne une capitulation sans conditions, décision à laquelle se rallièrent
Churchill et Staline, et qui fut très rigoureusement appliquée. ...
On a soutenu que
48 789 269 Allemands avaient plébiscité Hitler et son parti en 1938, soit parce
qu'ils. avaient été frappés de folie collective, soit parce qu'ils avaient voté
« contraints et forcés par la Gestapo ». ...
ÉPILOGUE : Pp 416 - 419
« L'Allemagne
nationale-socialiste est née à Versailles le 28 juin 1919.
Quel monstre est
né à Nuremberg le 30 septembre 1946?
Nul ne le sait
encore. Au cours du plus grand et du plus étrange procès de l'Histoire, les
vainqueurs se sont érigés en juges suprêmes pour châtier les vaincus. ...
.Dans la plupart
des cas, les hostilités ont continué, malgré les recommandations de l'O.N.U.
Jamais aucun
fauteur de guerre n'a été jugé selon la Charte de Nuremberg, ni pour crime
contre la paix, ni pour crime de guerre, ni pour génocide. Seuls quelques
officiers de l'armée U.S., accusés d'avoir ordonné des massacres au Vietnam,
ont été jugés par les tribunaux militaires réguliers, et non selon la Charte.
...
De tous les
crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale, seuls ceux dont sont accusés
les vaincus sont déclarés imprescriptibles, trente ans après. Et les autres? Et
ceux qui furent commis depuis 1945,
ceux qui sont perpétrés de nos jours? Il nous semble revivre les
sinistres années de 1918 - 1925. ...
En Pologne, en
Allemagne, en Hongrie, en Tchécoslovaquie, en Yougoslavie, dans les pays
baltes, la rébellion des peuples contre le joug communiste a été écrasée dans
le sang. Quelle a été la réaction des puissances occidentales? Elle a été
nulle. Les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ont commis la même erreur
qu'à Versailles en 1919, avec cette différence qu'ils ont multiplié dans le
monde entier les causes de conflits qui peuvent tous dégénérer en guerre
mondiale....
Une fois encore,
la culture et la civilisation d'Occident sont menacées de mort ».
_______________________________________________________________________________________________________
PROCÈS de NUREMBERG :
parmi tant d’autres livres :
« Le procès de Nuremberg » présenté par Bernard
Michal ; avec Éric de Goutel, Francis Mercury, Pierre
Nouaille, Lucien Vieville ;
Édité pour « les Amis de
l’histoire » par François Beauval ; Paris ;
Imprimé le 10 Mai 1969 sur les presses d’Offset-Aubin Poitiers.
AU CAMP DE CAMBERLEY :
Les Archives de l’INA présente un film
de quelques minutes sur lequel on voit apparaître Jean de Person :
Images de Camberley, principale base des Forces
Françaises Libres en Angleterre où, depuis 1941, des volontaires français venus
de partout étaient ...
www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&full=chasseur+alpin&num...6...9
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AFRIQUE DU NORD - 2ÈME DB –
LECLERC :
Christian Girard : « Journal
de guerre 1939-1945 - Témoignage de l'aide de camp du général Leclerc de
Hauteclocque », (Edition L’Harmattan Paris 2002).
SUJETS
VOISINS : Souvenirs de Pierre Debray, combattant de la 2ème
D.B, colonel de cavalerie, commandeur de la Légion d'Honneur : http://2db.free.fr/images/debray/temoin_debray.doc
LIBÉRATION DU TERRITOIRE NATIONAL, 2 émé
DB :
o Général
Paul de Langlade : « En suivant Leclerc
d’Alger à Berchtesgaden ». Robert Laffont : Au
fil d’Ariane, 22 rue des Canettes, Paris 6 ème, 1964. NB : coquilles page 396 : « Il y eut ce jour là [15 Avril 1945] plusieurs Officiers de son
entourage [général Leclerc]
mis
hors de combat autour de lui. Le Chef d’Escadron[s]
de P[i]erson
eut l’honneur d’être tué à ses cotés ».
LIBÉRATION DE LA POCHE DE ROYAN :
- Claude
Guillaumin : « Les poches de l’Atlantique :
Comment fut décidée l’offensive » :In : « Les grandes énigmes
de la Libération » présentées par Bernard Michal, Tome 3,
pages 89 à 164 . (Editions
de Crémille, Genève 1969).
- Jacques Morin et Bernard
Ballanger : « La
poche de Royan 1944 1945 », Imprimerie Laplante, France 1995.
(Vente au Musée de Royan, Route de Marennes, 17600 Le
Gua (Tél. 05 46 22 89 90) ou chez les
auteurs, le premier au Bouscat 33110,
le second à Pessac 33600.
La brochure, de 44 pages, est riche en plans, cartes et
photos.)
- Maurice Tourseillier : « Médis
sous la botte », L’auteur fut maire de Médis et raconte la
libération de Médis durant laquelle fut tué Jean de Person.
Imprimerie du sud Ouest, Saintes, Août 1949.
o Général Edgard de Larminat : « Chroniques
irrévérencieuses », Plon, éditeur, 8 rue Garancière, Paris
6ème. Il commandait les forces de l ‘Atlantique en 1945. Le 1er juillet
1962, il se donna la mort afin de ne pas devoir faire condamner à mort
les membres de l'O.A.S. par le « tribunal militaire »
qu’il avait été chargé de présider.
_______________________________________________________________________________________________________
NOTE : Léonce Vieiljeu : Texte de délibération proposé par Léonce
Vieljeux et adopté le 17 juillet 1940 par le Conseil municipal de
La Rochelle .
"Ce n'est, mes chers collègues,
ni le lieu ni l'heure d'épiloguer sur la tragédie qui se déroule d'autant que
nous ne sommes libres ni de nos paroles ni de nos actes.
Qu'il me soit permis,
cependant, de dire ici qu'un homme comme un peuple ne saurait être moralement
grand ni matériellement fort s'il a comme objectif l'exercice de ses droits au
lieu de l'accomplissement de ses devoirs.
Or on n'a, depuis trop
longtemps, parlé aux Français que des droits de l'homme sans leurs apprendre
les multiples devoirs du citoyen... Il faut que les générations qui nous
suivent aient un sens plus moral et plus viril de la vie si elles veulent
contribuer au relèvement de la Nation.
Laissez-moi aussi rappeler,
en ce jour, la devise d'espérance figurant dans les armes de la ville de La
Rochelle qui est valable pour tous les croyants français, quelles que soient
les confessions ou conceptions spiritualistes dont ils se réclament : «
Servabor Rectore Deo
».
« SERVABOR, RECTORE DEO »
|
|
Le colonel Léonce Vieljeux, maire de la Rochelle.
|
Le 23 juin 1940, la 44e division allemande pénètre en Charente-Maritime
par la route de Niort. Deux détachements précurseurs se dirigent: l'un
sur La Rochelle,
l'autre sur Royan, montrant ainsi l'importance
que les envahisseurs attachent à ces deux points stratégiques sur la côte
atlantique qu'ils tiendront à conserver jusqu'à la reddition finale.
Dès le premier jour, le maire de La Rochelle, le colonel
Vieljeux, refuse d'obéir à l'officier allemand qui lui intimait l'ordre
d'amener le drapeau français flottant sur l'Hôtel de Ville. Par la
suite, il s'opposera à l'apposition, par les Allemands, d'affiches
anti-anglaises, parce que non conformes aux conventions d'armistice.
|
Pourparlers de reddition de la poche de la Rochelle au château
de La Jarne
le 6 Mai 1945 :
Pour lesquels tant de
gens sont morts dans des reprises de combats stratégiquement inutiles.
|
|
Quelques
années plus tard, à Royan :
|
« Panem et circenses » …toujours
insuffisants pour dissiper les mélancolies.
Loisirs et oisiveté
cohabitent avec de dérisoires « exploits » en « camping-car »
de plus en plus monstrueux.
Fascinations pour les parc
d’attraction multiples, à visées purement commerciales.
Résignations, culture du
chômage, vaines rivalités de toutes sortes, s’installent alors que nos
infrastructures vitales sont de plus en plus négligées … et que sobriété,
courage et solidarité seraient plus nécessaires que jamais.
|
|
|
Hommages soient rendus à tous les morts
en ces lieux pour ce qu’on leur doit.
|
NOTE : Pierre
Billotte : Pierre Billotte est le fils du général
d’armée Gaston Billotte, tué accidentellement en mai 1940.
Au gré des affectations de son père,
il effectue plusieurs séjours, en Pologne et en Syrie.
En mars 1940, sur sa demande, est affecté à l’École des chars de Versailles puis en
Bataillon de chars.
Il se distingue particulièrement le
16 mai 1940 en détruisant au canon plusieurs engins ennemis et en mettant les
autres en fuite.
Le 12 juin, à Mourmelon, il
lutte jusqu’au dernier char placé sous son commandement mais il est blessé à la
tête et à la main et fait prisonnier. En 5 jours, il fait trois tentatives
d’évasion, en vain. Après plusieurs séjours à l’hôpital, il est interné à
« l’Oflag II D » en Poméranie.
NOTE : Dans
« Prisonniers de la liberté » :
J.L. Crémieux
écrit pp. 116 – 118 :
« [Le monastère] fut
fondé à la fin du XIVe et au début du XVe siècle près de Kozielsk, localité que
le pouvoir soviétique avait rebaptisée en 1932 Mitchourinsk et qui a retrouvé
son nom originel depuis la déstalinisation »
il ajoute en Notes : « Le nom traditionnel de
Kozielsk restait si familier en Russie que les rapports du N.K.V.D. et
du commissariat du peuple à l'Intérieur traitent indifféremment du « camp
de Mitchourinsk » et du « camp de Kozielsk .
Le monastère avait eu un
grand rayonnement au XIXe siècle, depuis qu'avait été édifié, à quelques
centaines de mètres de distance, «l'ermitage Saint- Jean-Baptiste », le
bâtiment qui nous était affecté. … Notre « ermitage» avait été un haut
lieu de la spiritualité et de la littérature russes. … Le starets le plus célèbre avait été Amvrosi,
… canonisé en 1988.
Dostoïevski … en avait fait le modèle
du starets Zosime ….
Ce bois aux fûts immenses
qui s'étendait jusqu'au monastère, Dostoïevski l'avait traversé et ses
pins magnifiques l'avaient empli d'admiration. Avant lui, Gogol avait
séjourné à Optina Poustyn. Tolstoï y avait fait cinq retraites,
et c'est dans ses murs qu'il avait écrit sa nouvelle Le Père Serge.
… Dans les années 1930, l'ensemble
était devenu un … un des principaux
camps du Guépéou, puis du N.K.V.D. en Russie d'Europe »
Note : Le monastère a été rendu
au culte en 1988.
Tout ce que savaient nos
camarades, c'est que les détenus du monastère étaient des officiers polonais,
mais ils n'avaient jamais eu de contact avec eux, pas plus que nous n'en
aurions.
C'est seulement à Londres,
en 1944, qu'un membre de la Commission d'enquête sur les disparitions
d'officiers polonais m'apprit qu'une partie des militaires assassinés et
ensevelis dans les bois de Katyn venaient du camp d'internement de Kozielsk
Note : Tous les premiers
occupants polonais du monastère de Kozielsk avaient été exterminés; on a
appris depuis peu que ceux dont les corps n'ont pas été retrouvés à Katyn
avaient été exécutés à Kalinine et à Kharkov, plus de 2 000 sur un total de 6
400.
Les derniers d'entre eux
étaient partis pour la mort un mois avant l'évasion de Fauvelle, à peine
plus de huit mois avant mon arrivée au camp. Les officiers polonais qui
occupaient maintenant le monastère étaient des miraculés: en septembre 1939,
après avoir été submergés par la Wehrmacht, ils avaient eu la chance de
se réfugier en Lituanie ou en Lettonie encore indépendantes, et
non de refluer avec leurs troupes en Pologne orientale aussitôt annexée
par l'U.R.S.S. Ils avaient ainsi échappé au massacre d'une fraction
éminente de l'élite militaire et sociale polonaise. La tuerie était consommée
quand les Soviétiques occupèrent la Lituanie en juin 1940. On
s'était contenté d'arrêter les officiers polonais qu'on y trouva et de les
interner dans ce camp de la Russie profonde.
Quant au massacre, c'est
tout récemment, on le sait, qu'en ont été dévoilées la genèse et l'étendue. Il
n'eut pas lieu seulement dans la forêt de Katyn. Décidé par Staline,
approuvé à l'unanimité le 5 mars 1940 par le Bureau politique du parti
communiste de l'U.R.S.S., il entraîna la mise à mort de 15 131 généraux,
officiers, sous-officiers et policiers polonais emprisonnés dans les camps de Kozielsk,
Starobielsk et Ostachkov
Note : Non compris les
sous-officiers et policiers polonais détenus dans les prisons de Biélorussie et
d'Ukraine et exécutés en application de la même décision du 5 avril 1940, ce qui
porta le total des victimes à 21 857, tandis que leurs familles étaient
déportées en Sibérie, au Turkestan ou dans le Grand Nord. Cf. N. S. Lebedeva, «The Deportation of the Polish Population to die
USSR, 1939-1941 » Art. cité.
C'était bien pire que ce
que nous avaient raconté nos camarades à Boutyrki. II a mieux valu pour
notre tranquillité d'esprit que nous l'ignorions. »
« Soldats du front de l'Est !
J'ai dû, pendant des
mois, garder le silence. Le moment est enfin venu où je peux vous parler à cœur
ouvert.
Environ 160 divisions soviétiques
sont massées à notre frontière, et voici des semaines que cette frontière est
continuellement violée, non seulement chez nous, mais aussi dans l'extrême Nord
et en Roumanie... Le moment est arrivé, soldats, où nous nous lançons dans une
entreprise qui, par son extension territoriale et les forces qu'elle anime, est
la plus grande que le monde ait jamais connue. Au nord, sur les bords de
l'océan Arctique, nos camarades, commandés par le vainqueur de Narvik, agissent
en liaison avec les divisions finnoises. Vous constituez le front de l'Est.
Enfin, en Roumanie, sur les rives du Prouth, du Danube aux rivages de la mer
Noire, soldats allemands et roumains sont réunis sous le commandement du
maréchal Antonesco. Si cet ensemble d'armées, le plus grand de l'histoire du
monde, passe maintenant à l'attaque, ce n'est pas seulement pour en terminer
définitivement avec cette grande guerre, ni pour protéger les pays
momentanément menacés : c'est pour sauver toute la culture et toute la
civilisation européennes.
Soldats allemands! Vous
allez affronter une bataille très dure et vos responsabilités sont lourdes.
N'oubliez pas que le sort de l'Europe, l'avenir du Reich allemand, l'existence
de notre peuple, sont désormais entre vos mains. Que Dieu nous assiste tous
dans ce grand combat. »
Otto Skorzeny
poursuit : « Je ne ferai qu'un
seul commentaire à cette proclamation, qui préludait à l'opération
Barbarossa ;
Ma
conviction profonde est que, si le Führer ne nous avait pas donné l'ordre
d'attaquer à ce moment-là, les États européens et la plupart des sociétés
humaines seraient à présent bolchevisés.
Certes,
cette guerre fut épouvantable. L'immense Russie a terriblement souffert, et nos
soldats se sont héroïquement battus. Mais, dans cette lutte gigantesque, c'est finalement
la terre, le peuple, l'armée d'Allemagne qui ont été sacrifiés. Les combattants
européens qui ne tombèrent pas au champ d'honneur furent, dans la plupart des
cas, cruellement punis. Pourtant, s'il existe encore une Europe et un Occident,
c'est à ces combattants qu'on le doit. Sans eux, actuellement, il n'y aurait
pas plus de liberté en Allemagne de l'Ouest et en France qu'en Pologne;
l'autonomie politique de la Grande-Bretagne serait à peu près celle de la
Finlande. Il est probable que le bloc communiste comprendrait toute l'Europe,
de Brest à Vladivostok; l'Afrique, d'Alger au Cap; la Chine, le Japon,
l'Australie. Staline n'aurait fait de cadeaux à personne. Pour sauvegarder leur
indépendance, les États-Unis auraient dû sans doute employer la bombe atomique,
et qui peut dire dans quel état serait le monde, à présent?
Hitler
se trompait et il était trompé. L'ensemble d'armées
qu'il lançait à l'est de l'Europe n'était pas
le plus grand de l'histoire du monde.
Les
armées soviétiques , plus nombreuses, disposaient d’un armement parfois supérieur au nôtre. Nous
mettions en ligne 3 millions d’hommes, 3850 chars et un peu plus de 1800
avions.
En
face, nous trouvâmes immédiatement, tantôt échelonnés en profondeur, tantôt sur
des positions de départ nettement offensives, comme dans le Sud, 4.700.000
combattants, environ 15 000 chars et,
en Russie Blanche seulement, 6 000 avions, dont 1500 de type récent.
Récapitulons ces
forces en présence en Juin 1941, selon Skorzeny,:
|
combattants
|
chars
|
Avions
|
Armée allemande
|
3 millions
|
3 850
|
1 800
|
Armée soviétique
|
4,7 millions
|
15 000
|
6 000 (1500 récents)
|
Parmi les chars
soviétiques, les T. 34, apparus à Ielnya dès la fin juillet 1941,
étaient excellents.
En 1942 et 1943, nous vîmes
surgir d'autres Monstres, inconnus de nos spécialistes les Klim-Vorochilov de
43 et 2 tonnes; en 1944 le Staline de 63 tonnes.
Nous eûmes dès le début
d'autres surprises comme les fameuses « orgues
de Staline » et l'équipement du bataillon de génie des divisions blindées
ennemies, qui comportait des éléments pour la construction d'un pont de 6o
mètres de long, sur lequel pouvaient passer des engins de 6o tonnes.
A l'aube du dimanche 22
juin 1941, nous nous élançâmes à l'est, comme la Grande Armée de Napoléon
s'était élancée le 22 juin 1812 contre le même ennemi.
Le plan Barbarossa (que Staline, nous
l'allons voir, avait sous les yeux) s'articulait comme suit :
·
Le groupe d'armées Nord, commandé par le maréchal chevalier von
Leeb, comprenait deux armées et un groupe blindé; son objectif était, à
travers les pays baltes, Léningrad.
·
Le groupe d'armées Sud, commandé par le maréchal von Rundstedt,
avec ses trois armées, ses deux armées roumaines que commandait Antonesco,
et son groupe blindé, devait foncer au sud des marais du Pripet,
traverser l'Ukraine occidentale et prendre Kiev.
·
Le groupe d'armées Centre, commandé par le maréchal von Bock,
était le plus puissant. Il devait
opérer entre les marais du Pripet et la poche de Souvalki, en direction
de Smolensk. Il comprenait deux armées et disposait de deux groupes
blindés, le 1er commandé par le général Hoth, le 2 ème par le général
Heinz Guderian. La division SS Das Reich marchait avec le 2e
Panzergruppe de celui que nous appelions déjà Heinz le Rapide.
La veille, avant 13
heures, tous les états-majors du nouveau front attendaient l'un de ces deux
mots d'ordre : Altona ou Dortmund. Le premier signifiait que Barbarossa
était remis. Ce fut Dortmund.
Le franchissement du Boug
et les combats pour la prise de Brest-Litovsk présentent trois
particularités :
On en rapprochera les
prophéties de Goering et de Rosenberg au Procès de Nuremberg
en 1946 : [in : Les Grands procès : Le Procès de Nuremberg ;
pages 288-289] :
« ... Et ainsi, le 22 juin, les armées nazies
étaient lancées à l'attaque de la puissance à laquelle, si récemment encore,
Hitler avait juré son amitié, et l'Allemagne s'engageait dans ce dernier acte
d'agression qui, après un long et dur combat, se termina par l'écroulement même
de l'Allemagne. »
Après ces mots de M.
Alderman, l'audience est suspendue pour le déjeuner.
Durant cette suspension,
le capitaine Gilbert se rend au réfectoire où les prisonniers sont réunis pour
prendre leur repas, afin de connaître leurs réactions, à l'issue de ce rappel
de l'agression contre la Russie. Voici les commentaires de collaborateurs de
Hitler :
Rosenberg : « Attendez! Dans
vingt ans, il vous faudra faire la même chose. Vous ne pourrez pas éluder ces
problèmes. »
Goering : «
Naturellement, nous voulions démolir le colosse russe. Maintenant, c'est à vous
de le faire. Vous aurez les Russes sur les bras un de ces jours, et cela
m'amusera de voir comment vous vous en tirerez.
Peu m'importe,
d'ailleurs, d'assister à ça du ciel ou de l'autre endroit, l'endroit le plus
intéressant. » Et le Feldmarschall de rire de bon cœur...
Fritzsche : «J'ai
toujours dit que notre part de responsabilité dans la guerre contre les
puissances de l'Ouest était de 50 %, car une grande responsabilité incombait au
traité de Versailles. Mais notre culpabilité dans la guerre contre l'Est était
de 100 %. Celle-ci était téméraire et inutile... »
NOTE : Interview de la BBC. :
Peu après son arrivée
à Londres, le commandant Billotte est interviewé par la BBC :
« En Russie, le
temps se passa à faire du sport et à apprendre l'anglais, car nous étions tous
décidés à rejoindre les Forces Françaises Libres. Soudain les Allemands
attaquèrent les Russes. On nous envoya vers l'arrière. Cela fut très
intéressant, parce que je pus voir de mes yeux la concentration de l'armée
russe. Je fus très impressionné pur la qualité du matériel. Le matériel roulant
est meilleur qu’en Allemagne, ou qu'en France. Sur les trains, des tanks très
nombreux, tout neufs, des canons anti-tanks du dernier modèle. Les troupes
elles-mêmes étaient merveilleusement équipées, merveilleusement armées. Les
avions étaient du dernier modèle, Et par dessus tout, une discipline de fer.
Comme officier d'état-major, je pouvais apprécier.
Avez-vous, été à
Moscou?
Oui, pour négocier notre
départ avec l'aide de l'ambassade d'Angleterre. Ce qui m’intéressa le plus à
Moscou. ce furent les raids allemands. Ce fut lamentable. La D.C.A. russe est
très forte, a des munitions sans compter, et les chasseurs de nuit sont très
bons.
Ce n'est pas ce que
dit, « Radio-Paris ».
Oui, mais moi j'étais à
Moscou et je sais ce que je dis. L'aviation allemande ne surclasse pas
l'aviation russe. Les avions russes sont plus modernes que les avions allemands
abattus autour de Moscou. Pensez que les Russes ont des tanks armés d'un canon
de 150. Ça ne s'est jamais vu. Et les réserves en hommes sont inépuisables. Le
moral est formidable. Les Russes ne capituleront jamais. Dans un pays aussi
vaste, les reculs se signifient rien. Les Allemands ne les battront pas. Ils
s’épuiseront. Alors nous les battrons à l'ouest.
Maintenant, nous voici en
Angleterre, Nous allons pouvoir continuer la lutte! Nous y pensions sans
cesse dans les camps. Tous nos camarades y pensent. Ah, ils ne sont par
collaborateurs, eux. Ils n'espèrent qu’en la victoire de l'Angleterre.
Ils souffrent, ils résistent, ils tiennent le coup ! Ce s'est pas parmi
les prisonniers qu’il y a des Laval ou des Brinon. »
Ces sujets restant d’actualités,
signalons qu’une partie des travaux de Massignon vient d’être publiée en
2 tomes sous le titre « d’écrits mémorables » :
« …
J'entends une sommation de justice surhumaine, qui monte, des croyants
musulmans désavantagés, colonisés, méprisés, elle a réveillé en moi, depuis 40
ans, le chrétien.
Cette clameur, je l'ai
écrit, l'an dernier, en fondant le « Comité chrétien d'entente
France-Islam »(cf. Témoignage chrétien, 27-6-47), retentit pour nos
colonialistes déchristianisés comme l'appel à la guerre sainte de fanatiques
ignorants et périmés (tout en leur faisant peur).
Mais elle ne s'adresse
pas à eux, elle s'adresse à Dieu, au-dessus d'eux, de leurs banques et de leurs
techniques, c'est l'appel de la foi qui est la racine de la justification (si
elle n'est pas suffisante pour le salut), qui anime dans les quartiers pauvres,
dans les villages écartés, dans des oasis perdues, des âmes que la technique
idolâtrique des Européens consterne, mais n'a encore ni perverties, ni fait
désespérer du Dieu d'Abraham… »
Louis Massignon :
in : «Le signe marial»,
paru dans Rythmes du monde, n° 3 (1948-1949), p. 716.
NOTE
: Mort du général Leclerc :
Après avoir échappé à cet obus passé
à 50 cm de lui, au cours d’une campagne dont il avait plaidé l’inutilité, le général
Leclerc trouvera la mort le 28 novembre 1947, âgé de 45 ans, alors qu'il effectuait une visite d'inspection au Sahara,
dans un accident d’avion, pour beaucoup suspect à plusieurs titres :
·
Suicide
du général de Larminat :
Signalons aussi ici, parmi les faits
rarement rappelés, en complément de notre note supra concernant les
attitudes du général de Gaulle, que le général de Larminat, a
préféré se donner la mort le 1er juillet 1962, plutôt que de devoir faire
condamner à mort les membres de l'O.A.S. par
le « tribunal militaire » qu’il avait été chargé de présider.
·
Très
peu de temps avant son suicide, le général de Larminat confie à Plon,
éditeur, 8 rue Garancière, Paris 6°, la publication de ses
« Chroniques irrévérencieuses », dans lesquelles il raconte
ses 2 rencontres avec Leclerc, d’abord en Afrique puis sur
le front de l’Atlantique:
Au Nord du Tchad (massif
du Tibesti) :
« … C'est l'époque
(1943) que je proposai cette irrévérencieuse définition de Leclerc :
« C'est le gaillard qui vient vous regarder sous le nez d'un air
méchant, vous écrase le pied en vous bousculant et vous chipe votre mouchoir.
Au moment où vous allez vous rebiffer, vous vous apercevez qu'avec ce mouchoir,
il a fait un service de table complet. Alors, vous ne dites rien et donnez votre
chemise. »
Quelques semaines plus
tard, la rencontre Leclerc-Giraud, vers Sfax, fut savoureuse. Giraud
arrivait plein de condescendance et du sens de sa supériorité, car il avait eu Leclerc,
jeune capitaine, sous ses ordres au Maroc. Dès lors, il estimait qu'il
ne pouvait y avoir de question. Il n'y en eut pas, en effet :
Leclerc prit, d'entrée de jeu,
l'offensive : « Alors, mon général, je pense que vous allez vous
rallier au général de Gaulle. Vous n'avez rien d'autre à faire, et tout de
suite ». L'entretien n'alla pas plus avant sur ce point. »
Au moment de la
libération de Royan :
« Mon dernier
contact de service avec Leclerc eut lieu en avril 1945. J'attaquais Royan
et recevais en renfort la 2e D.B., indispensable pour affronter les bétons
de la position. Leclerc avait été enchanté de la chose, car il était un
peu en l'air, se refusant énergiquement et définitivement, comme moi, à servir
sous de Lattre et préférant travailler avec moi que dans un ensemble
américain.
Mais, sur ces entrefaites, sa division massée
devant Royan, étaient intervenus le passage du Rhin et l'invasion
de l'Allemagne.
Leclerc avait voulu se dégager;
impossible, les ordres de de Gaulle étaient formels et le général Devers,
commandant le 6e groupe d'armées, ne voulait plus admettre aucune incartade de Leclerc,
qui l'avait déjà mis à rude épreuve.
Leclerc était dans un état
violent et nous eûmes des scènes sanglantes. C'était le cheval de sang attaché de
court, qui tire au renard, piaffe, tape dans les bat-flancs, est inabordable.
Il fallut tout de même
bien que le plan se réalise. Sa division se battit comme à son habitude, et il
en prit sa bonne part au plus près des lignes où fut tué, à ses côtés, son aide
de camp, le commandant de Person.
Puis, comme je l'avais
promis, je libérai ses unités qui cavalcadèrent à toute allure et réussirent ce
record : parties de Royan le 17 avril [1945], de prendre Berchtesgaden
le 5 mai [1945].
En partant, Leclerc me laissait une
lettre d'imprécations violentes sinon, injurieuses, dont je m'accommodai avec
philosophie, le connaissant.
Trois ou quatre semaines
après, je reçus une lettre de lui, que je n'ai pas gardée - un gentleman ne
garde pas les lettres - qui me disait, en propres termes : « N'en
parlons plus; je considère que vous êtes la meilleure tête pour réorganiser
l'armée française, alors je ne veux pas me brouiller avec vous ».
N'est-ce pas délicieux? A
quoi je répondis : « Bien sûr, pas de question... » Et nous restâmes les meilleurs amis du monde pour le peu de jours, hélas, que nous
eûmes à vivre ensemble. »
Le colonel Michon obtint de conserver les cadres et
élèves de l’école pour mettre le secteur imparti en défense.
Tous sont volontaires pour
poursuivre la résistance armée, malgré des moyens très faibles, et faire ainsi
honneur, dans un esprit de sacrifice, à l’armée française.
C’est le premier acte de résistance
armée sur le territoire national.
Ceux-ci bloqueront pendant plus de
deux jours plus de deux divisions allemandes (dont la 1re division
de cavalerie), soit environ 40 000 hommes, équipés de
150 blindés et 300 pièces d’artillerie, sans oublier l’appui de la
Luftwaffe.
Les combats héroïques menés par
cette poignée de soldats contre des forces très supérieures tant en hommes
qu’en armements furent reconnus par leurs vainqueurs : c’est le général
Feldt commandant la 1re division de cavalerie qui leur donnera
le nom de « Cadets » et qui leur permettra de repartir libres
vers la ligne de démarcation, aux ordres de leurs officiers, sans escorte
allemande, une section de la Wehrmacht leur rendant les honneurs
militaires au passage du pont à Beaulieu-lès-Loches.
NOTE : Chronologie du 16 au 18 juin 1940 :
Le matin du 16 juin 1940, de
Gaulle arriva à Londres et fut mis au courant par Jean Monnet
et l'ambassadeur de France du projet « d'union
franco-britannique » qu'ils avaient préparé avec le « Foreign
Office », estimant que seul un coup de théâtre de dernier
moment comme l'offre d'une telle « union » par le gouvernement
britannique au gouvernement français, empêcherait la victoire des « défaitistes »
dans le Conseil à Bordeaux.
Favorable au projet (peut-être l’une
de ces opportunités - surtout projetée dans l'avenir lointain du monde - comme l'histoire
n’en présente qu'exceptionnellement) de Gaulle en téléphona le texte à Reynaud
à Bordeaux, mais le soir du 16, Reynaud avait démissionné, le Président
Lebrun avait invité Pétain à remplacer de Gaulle et le Conseil
avait rejeté « l'union ».
Sans dévoiler que cette fois-ci de
Gaulle reviendrait en Angleterre comme réfugié et non plus comme
ministre Spears téléphona à Churchill qui donna son approbation
au retour de de Gaulle en Angleterre.
Cf – et également à propos de la
flotte française - : Clic
Dans le livre « Germany’s
underground », paru en Français le 30 septembre 1947 à Genève, Allen
W Dulles, chef du service secret américain à Berne de 1942 à 1944 témoigne
page 216 :
« Le général SS Karl Wolff,
qui s'entretint avec Hitler peu de jours avant la débâcle finale, me
rapporta les paroles du Führer : « Il faut que nous tenions encore
deux mois ! Les Anglo-Américains se battront avec les Russes et nous nous
joindrons alors à l'un ou à l'autre des belligérants. Peu m'importe
lequel ! »
Hitler n'eut pas ses deux mois;
ceci se passait dix jours seulement avant la rencontre des forces
anglo-saxonnes et russes au cœur même de l'Allemagne; le conflit qu'il
avait souhaité n'eut pas lieu. »
« PROJET DE PROTOCOLE SUR LA PAIX DE
COMPROMIS » APPROUVÉ PAR LE MARÉCHAL PÉTAIN
Document rédigé à la suite des entretiens
de Nice des 16, 17, 28 décembre 1943. Remis à Nice au capitaine de vaisseau
de la Kriegsmarine G... le 31 décembre 1943.
La politique de collaboration franco-allemande n'a pas porté de fruits. Elle
n'a été payante ni pour l'une ni pour l'autre des parties.
L'Allemagne n'a plus la puissance
nécessaire pour s'assurer militairement l'hégémonie européenne.
Par la force des choses l'Allemagne est
devenue le champion de l'Europe dans sa lutte contre la Russie.
Par voie de conséquence la France a tout à
redouter d'un effondrement de l'Allemagne.
L'Amérique menace aussi l'Europe par
l'emprise économique qu'elle projette d'exercer sur elle et dont deux
manifestations caractéristiques sont déjà I'A.M.G.O.T, et l'U.N.R.A.A.
Là encore les intérêts français et
allemands sont identiques.
La guerre se prolongeant, l'insistance de
Staline auprès de Roosevelt et Churchill se faisant plus pressante, un débarquement
anglo-américain, dit de « Libération », paraît inévitable.
p.316
Les conséquences d'un tel débarquement sont
catastrophiques pour la France et très graves pour l'Allemagne.
a) Pour la France :
1.
1.
Provocation à l'intérieur du pays de soulèvements des formations de résistance
et de combat sans autre effet sérieux que de provoquer de la part des troupes
d'occupation des répressions sanglantes et sans pitié.
2.
Transformation
de notre pays en territoire de guerre
défendu pied à pied par les Allemands avec les destructions que comporte
la tactique de la « terre brûlée ».
b) Pour l'Allemagne :
Création d'un vaste « second front » à
l’Ouest nécessitant l'emploi de très nombreuses divisions. Consommation de
matériel accrue dans des proportions importantes alors que la production
s’avère déjà insuffisante. D'où affaiblissement, qui peut être décisif de la
défense allemande à l'Est.
Il y a donc pour la France et pour
l'Allemagne un intérêt vital à ce que le débarquement anglo-américain sur les
côtes françaises n'ait pas lieu.
Ce débarquement, s’il est tenté avec tous
les moyens dont disposent les Alliés, surtout s'il est tenté en Méditerranée,
réussira. Il ne peut être empêché par la seule force armée.
Peut-être peut-il être évité par d'autres
méthodes.
Les forces militaires britanniques, ni les
forces armées françaises de l'Afrique du Nord ne peuvent tenter un débarquement
sans l'assistance militaire des Américains. Or, la justification d'une
intervention militaire américaine en France est la « libération du territoire
contrôlé et occupé par les Allemands.
Si cette libération du territoire était réalisée dès maintenant
par suite d'accords directs entre les gouvernements français ci allemand, le
débarquement perdrait sa raison d'être essentielle
p.317
les Alliés étant tenus de respecter la
neutralité territoriale d'un pays libre
mais en condition d'armistice.
Diverses considérations incitent à penser
que le gouvernement des États-Unis est peu désireux de transporter la guerre en
France et qu'il accueillerait volontiers les raisons valab1es que l'on pourrait lui donner de différer un
débarquement sur nos côtes ou même de rejeter définitivement pareille
éventualité.
Quelles pourraient être, dans le cadre de
l'armistice, les nouvelles bases d'une entente franco-allemande ayant pour
effet la libération réelle du territoire français et la restauration des
libertés nationales, te] fut l'objet des entretiens de Nice.
Les conditions auxquelles chaque partie
devrait souscrire pour réaliser pareille entente seraient :
a) De la part de l'Allemagne vis-à-vis de
la France :
1 - Garantie d'intégrité territoriale.
2 - Reconstitution de l'Armée française.
3 - Libération réelle et progressive du
territoire.
4 - Retour rapide et régulier des
prisonniers de guerre.
5 - Suppression du contrôle économique et
du droit de réquisition.
6 - Suppression de tout versement, en
espèces ou en nature, au titre d'indemnité de guerre.
b) De la part de la France :
I - Formation d'un gouvernement d'unité
française, librement composé niais basé sur les principes de révolution
nationale énoncés par le chef de l'État et constituant sa doctrine.
2 - Ralliement de la dissidence intérieure.
8 - Répression efficace du terrorisme et du
communisme.
4 - Défense de notre neutralité.
5 - Politique économique de coopération
européenne.
6- Possibilité de reprise des relations
diplomatiques avec les États-Unis notamment et de médiation future dans le sens
des intérêts européens.
7 - Politique active de libération totale
de notre Empire de l'emprise militaire et économique ang1o-américaine.
p. 318
Nous étudions par ailleurs en détail chacun
de ces points, mais on peut dès maintenant discerner qu'il est un certain
nombre d'éléments qui conditionnent pour la France l'exécution d'un tel
programme.
1.
Pour réaliser
le choc psychologique susceptible d'en tramer un revirement de l'opinion
publique en France, il faut que les pourparlers avec le gouvernement allemand
restent secrets et que ce soit le chef de l'État français qui apporte à la
nation la révélation des nouveaux accords.
2.
La
communication des nouveaux accords à la nation doit être accompagnée de celle
du renvoi du gouvernement en exercice quel qu'il soit.
3.
Le chef de
l'État pourrait ne former immédiatement qu'un Comité exécutif de quelques
membres (cinq ou six) chargé lui-même de proposer à bref délai à l'assentiment
du chef de l'État une formation ministérielle complète.
Il serait opportun que, sur la demande du
maréchal Pétain, l'autorité allemande rende au plus tôt sa liberté au général
Weygand qui pourrait ainsi être amené à présider 1e Comité exécutif.
Nous étudions dans une autre note la
composition d'un tel Comité dans lequel, devraient figurer un ou deux
représentants des forces de résistance intérieure dont le ralliement se ferait d'autant
plus facilement qu’elles n'auraient plus de raison d'être et qu'elles seraient
représentées au gouvernement légal.
GARANTIES DONNÉES PAR L'ALLEMAGNE
1.
Intégrité
territoriale.
Ø
Retour
immédiat de l'Alsace-Lorraine sous l'Administration française et déclaration de
renonciation à toute mainmise ultérieure.
Ø
Idem pour les
départements du Nord.
Ø Rectification de frontière à notre avantage
au Luxembourg.
p. 319
Ø
Possibilités
d'extension territoriale en Belgique suivant le sort réservé 'à ce pays au
traité de paix.
Ø
Conservation
intégrale de notre Empire. Étude pour l'Afrique, à l'exclusion de l'Algérie,
d'un plan de mise en valeur et d'exploitation économique en commun sous le
contrôle de la seule Administration française.
II. — Reconstitution de l'armée.
Ø
Reconstitution
progressive et libre de l'armée avec des états-majors généraux désignés par le
gouvernement français mais proposés à l'accord du gouvernement allemand.
Ø
Les usines
d’armement en France travailleront à l'armement et à l'équipement de cette
armée. Ce matériel sera standardisé sur celui de l'armée allemande.
Ø
Le premier
armement et l'armement lourd seront fournis par le gouvernement allemand. Il
s'agira, en général, non pas du matériel dernier modèle destiné à la campagne
1943-1944, mais du matériel disponible type 1940-I941 et 1942.
Ø
Le montant
des indemnités de guerre versées par la France à l’Allemagne sera comptabilisé
et constituera une créance de la France sur l'Allemagne. La fourniture par
l'Allemagne de matériel de guerre à la nouvelle armée française sera faite à
titre de compensation et ne pourra en aucun cas constituer de nouvelles
créances.
III. - Libération du territoire.
Cette libération ne pourra se faire qu'à
partir de l'instant où, grâce à ces nouveaux accords, le gouvernement aura su rallier
l'essentiel de la dissidence et aura repris dans son ensemble le contrôle du
pays.
Cette libération sera progressive et se
fera région par région selon un plan déterminé à l'avance. L'absence
d'incidents graves dans une région déjà libérée ou en voie de libération
étant la condition de la libération de la
région suivante.
Cette libération consistera essentiellement dans le retrait :
Ø
Des services
administratifs allemands.
Ø
Des
formations politiques allemandes (S.S.).
p.320
Ø
Des formations
de police (Gestapo).
Ø
Du contrôle
économique et du. droit de réquisition.
Des formation de l'armée allemande seront
seuls à subsister sur le territoire français tant que l'armée française en voie
de reconstitution ne sera pas à même d’assurer par elle-même la sécurité du
territoire et la défense des frontières terrestres et des côtes contre toute
agression d'où qu'elle vienne.
L'armée allemande devra se borner à jouer
eu France un rôle strictement défensif et de sécurité; elle ne pourra utiliser
le territoire français comme base de départ contre ses adversaires.
Au fur et à mesure de la reconstitution de
l’armée française se fera, région par région, la relève des formations
allemandes. Cette relève ne s'effectuera que dans la mesure où il n'y aura pas
d'incidents graves provoqués par l'attitude de la population française à
l’égard de l'armée allemande de sécurité.
L'armée française .sera progressivement
amenée à occuper à la place des formations allemandes les éléments militarisés
de défense de la côte ou de l'intérieur réalisés par les soins de
l'organisation Todt.
Si la libération du territoire par les
éléments civils allemands peut être assez rapide, il semble que la relève
totale des formations militaires de sécurité, pour une armée française entraînée
et disciplinée peut demander de dix-huit mois à deux ans.
IV. - Retour des prisonniers.
Les modalités du retour rapide et total des
prisonniers sont à étudier dans le détail. Elles ne dépendent pas que de la
bonne volonté allemande, mais aussi des possibilités de transport par voie
ferrée et de la nécessité pour l'armée allemande de remplacer lu main d’œuvre
des prisonniers français par une main d'œuvre italienne notamment.
Il faudrait pouvoir tabler sur le retour de
100 000 prisonniers par mois. Ces retours étant conditionnés par le respect par
la France de l'ensemble de ses engagements à l'égard de l'Àllemagne.
p.321
La Croix-Rouge Internationale pourrait
matériellement coopérer au rapatriement de ces prisonniers notamment par
l'organisation de trains spéciaux constitués avec du matériel prêté par des
pays neutres.
V Contrôle économique et réquisitions.
Suppression du contrôle économique et du
droit de réquisition.
Reconstitution de nos industries nationales
mises en sommeil ou transportées en Allemagne.
Organisation d'un système d'échange entre
l'économie allemande et l'économie française analogue à ceux qui se sont
constitués entre l'Allemagne et l'Espagne, la Suède, la Suisse ou la Turquie.
VI - Indemnités de guerre.
Suppression do tout versement en espèces ou en nature au titre
d'indemnité de guerre.
Le
montant des sommes versées par la France à l'Allemagne depuis l'armistice au
titre d'indemnité de guerre sera comptabilisé et constituera une créance de la
France sur l'Allemagne.
L'armement et l’équipement destinés à la nouvelle armée française,
fournis par l’Allemagne, le seront au titre de cette créance ainsi que le
matériel nécessité par la remise en route d'usines et d'entreprises mises en
sommeil ou transportées en territoire allemand par les autorités d'occupation.
Nous rappelons que ces garanties essentielles sont les suivantes :
1 - Formation d'un gouvernement d'unité
française, librement composé mais basé
sur les principes de révolution nationale énoncés par le chef de l'État et constituant sa doctrine.
2 - Ralliement de la dissidence intérieure.
3 - Répression efficace du terrorisme et du
communisme.
4 - Défense armée de notre neutralité.
5 - Politique économique de coopération
européenne.
6 - Possibilité de reprise des relations
diplomatiques avec les Etats-Unis notamment et de médiation future dans le sens
des intérêts européens.
p. 322
7 Politique active de libération de notre
Empire de l’emprise militaire et économique anglo-américaine.
Chacun de ces points nécessite une étude de
détail et l'exposé de considérations qui sortent du cadre de ces note rapides.
Ils ont déjà été de notre part l'objet
d'études et d'enquêtes qui demanderaient à être poursuivies en liaison avec les
collaborateurs directs et les conseillers du chef de l’Etat si le sérieux des
pourparlers engagés se
confirme au cours de nos prochains entretiens.
LETTRE DE M. ALLEN DULLES A L'AUTEUR
(Traduction)
Central
Intelligence Agency
Washington 25. D.C.
Office of
the Director
3 août 1961.
« Cher monsieur,
Je voue remercie de votre lettre du 23 juin
dans laquelle vous me demandiez de résumer certains de mes souvenirs des
événements qui ont eu lieu à l'époque de la deuxième guerre mondiale.
tJe regrette que mes occupations pressantes
en ces temps de troubles mondiaux ne me permettent pas de répondre complètement
à votre demande. Cependant, presque tous mes souvenirs sur les points que voue
soulevez sont réunis dans mon livre intitulé Germany's Underground,
qui a été publié eu 1947. Ce livre a également été publie par les Édltions des
Trois Collines de Genève et de Paris, dans une édition en langue
française intitulée « l'Allemagne souterraine », traduite de
l'anglais par Hélène Breuleux. J'ai essayé de trouver un exemplaire de
l'édition française que je me serais fais un plaisir de vous envoyer, mais en vain. Peut-être vous
sera-t-il possible de trouver un exemplaire en France, bien que cette édition
soit épuisée. L'édition en langue anlaise est également épuisée, mais je vous
envoie un second tirage, en espérant qu'il vous sera de quelque utilité.
Je regrette qu'il me soit impossible
actuellement de faire davantntage.
Bien cordialement.
« Allen W. DULLES. »
Director.
NOTE : Le tribunal de Nuremberg :
CONDAMNATIONS DU
TRIBUNAL DE NUREMBERG : (La Guerre Inconnue page 396)
Zone
|
britannique
|
américaine
|
française
|
soviétique
|
Enquêtes
|
plus de 700 000 allemands.
|
Rapport Telford Taylor :
|
plusieurs milliers de personnes
|
|
« Jugements »
|
937 suspects
|
570 militaires (177 comparurent)
|
|
|
Condamnations à mort
|
:230
|
24
|
104 (62 exécutées)
|
les exécutions sommaires dépassèrent 185 000.
|
détention perpétuelle
|
24
|
perpétuelle ou à temps 118
|
44
|
|
détention à temps
|
423
|
1475
|
|
Acquittements
|
.260.
|
35
|
.404
|
|
|
677 avaient donc fait une guerre jugée incorrecte par les
vainqueurs, soit moins d'un sur mille.
Soit un total de 2 442
condamnés, sur plus de10 millions de mobilisés, soit : 0,024 %
|
Sur 4 millions de prisonniers allemands en U.R.S.S., à peine
30% revinrent à partir de 1945.
|
NOTE : « Marie Jeanne » - Paulette
Jaquier :
« Dès
1940, Paulette Jacquier, jeune femme idéaliste, mystique et poète n'a qu'une
idée en tête, résister. En 1941, à Grenoble, elle rencontre "Jean-Marie"
et se met à son service. Les actions de propagande ou de liaisons se succèdent.
En
1942, elle crée une sixaine à La Frette, trouve des armes et commence
aussitôt à multiplier les coups de mains contre l'occupant et ses
collaborateurs, tout en transmettant à Londres les mouvements des troupes
ennemies comme l'inventaire de leurs installation Sa bravoure commence à être
légendaire, tout comme son nom de couverture "Marie-Jeanne" en
probable "hommage" à son premier contact dans cette vie aventureuse.
Très
vite, elle devient une cible prioritaire de l'ennemi. La milice réussit à
l'identifier, la dénonce aux allemands et en mai 1944, la Gestapo cerne la
ferme de son père.
Par
sécurité, elle est hébergée chez une voisine et arrive à s'échapper.
Ce
"jeu du chat et de la souris" va encore durer presque deux mois
quand, à la mi-juillet 44, venant en aide à un groupe de résistants, elle est
cernée et arrêtée par un groupe de P.P.F.
Ce
dernier la remet à la Feld Gendarmerie de Bourgoin. Malgré un
interrogatoire "musclé", ses tortionnaires nazis et français ne sont
pas sûrs d'avoir mis la main sur "la" Marie-Jeanne. Craignant de ne
pouvoir se taire plus longtemps, elle décide de s'évader et en, pleine nuit, à
l'aide d'une corde improvisée, elle se laisse glisser de la fenêtre de la pièce
dans laquelle on l'a enfermée.
La
réception au sol se passe mal et c'est avec une cheville blessée qu'elle
parvient à rejoindre une maison amie avant d'être prise en charge par la
filière d'Yvonne Gatel qui la rapatrie au Chambaran. En
représailles, les allemands, furieux, incendient quatre fermes de la Frette et
fusillent deux otages dont son père, ancien de 14/18.
Marie-Jeanne va
rester avec le maquis des chambaran jusqu'à la fin de la guerre.
La
région des “Chambaran” est une appellation large qui correspond en fait au
massif de faible altitude
S’y trouve implanté pour les exercices de tir aux canons et
aux armes automatiques mitrailleuses et fusils mitrailleurs. Ce camp existait
déjà lors de la Guerre de 1914.
En
1939 ce camp fut transformé en camp d’internement : Longtemps
ignoré du grand public, le délicat sujet des camps d'internement sous
administration française durant la Seconde Guerre Mondiale apparaît au grand
jour depuis quelques années : Après
l'avènement d'Adolf HITLER au pouvoir, des milliers d'Allemands et
d'Autrichiens hostiles au nazisme - dont deux tiers de Juifs - se réfugièrent
en France.
Cette
population fut soumise "à une surveillance spéciale permanente dans
l'intérêt de l'ordre ou de la sécurité publics" comme l'écrivit
"LE MATIN" le 23 février 1939.
Le camp fut fermé en 1940
…
C’est dans ces bourgs de la vallée de l’Isère que naît la Résistance.
C’est
un parfait exemple des réseaux de sociabilité autour des fortes personnalités
que sont notamment les médecins de la région :élus locaux,
radicaux-socialistes, francs-maçons, les docteurs et étudiants en médecine
,Valois, Cazeneuve , Mariotte , Dupré à Vinay, Carrier à Saint-Marcellin
entraînent dans la dissidence les milieux sportifs du rugby ou de la boxe, et
recrutent, informent grâce à la liberté de déplacement que permet leur métier.
La figure de Gaston Valois émerge très tôt : en contact avec Londres, il
est membre du réseau Carte-Frager, devient chef
départemental des Mouvements unis de Résistance. »
|
« Un dernier
rassemblement dans une clairiére et de nouvelles consignes pour le séjour sur
le plateau. Voilà l’hiver et les actions vont être ralenties,l’ennui risque
de gagner alors il faudra être fort.
Dans le Vercors Nord, même
au niveau modeste des 1000m, l’hiver rameute en cortège les brouillards
givrants, les « bises » ou les « burles » qui font « cirer » c’est-à-dire
souffler la neige en tempêtes quasi canadiennes par des températures que nous
avons vu descendre à –30° »
|
« En 1957, la section historique de
l'état-major de l'Armée israélienne envoya un questionnaire à plus d'un
millier de chefs ou d'experts militaires du monde entier, d'historiens et de
correspondants de guerre. Il s'agissait de répondre aux questions
suivantes :
Durant les
deux guerres mondiales, quelles armées considérez-vous comme les meilleures?
Quels soldats étaient les plus braves? Le mieux entraînés? Les plus habiles?
Les plus disciplinés? Ceux qui firent preuve de plus d'initiative? etc.
Parmi ceux qui
répondirent à ce questionnaire figuraient les généraux Marshall (U.S.A.),
Heusinger (N.A.T.O.), G. F. Fuller (Grande-Bretagne), Koenig (France),
le fameux critique militaire Sir Basil Liddell Hart, les écrivains Léon
Uns et Hermann Wouk, etc. Le classement des armées ayant participé
fut le suivant :
Première Guerre mondiale
|
En ce qui concerne la seconde guerre mondiale :
|
1. Armée allemande
2. Armée française
3. Armée anglaise
4. .Armée turque
5. Armée américaine
6. Armée russe
7. Armée austro-hongroise
8. Armée italienne
|
1. Wehrmacht 93 points
2. Armée japonaise 86 points
3. Armée soviétique 83 points
4. Armée finlandaise 79 points
5. Armée polonaise 71
points
6. Armée britannique 62
points
7. Armée américaine 55
-points
8. Armée française 39
–points
9 Armée italienne 24 points |
En ce qui concerne les
forces aériennes, la Luftwaffe est
suivie de la R.A.F. et de l'U.S. Air Force, du Japon et
des forces aériennes de l'U.R.S.S.
La marine britannique précède,
dans l'ordre, les marines japonaise et américaine.
Enfin, parmi les unités
d'élite,
viennent en tête les Waffen SS, suivies des Marines (U.S.A.), des
commandos britanniques et de la Légion étrangère française.
Tout classement de ce
genre peut être discuté. La cinquième place de l'armée polonaise fut
diversement commentée. Il me semble que le combattant italien de la Seconde
Guerre mondiale, souvent mal armé, très mal ravitaillé, commandé par des chefs
qui n'étaient pas toujours à la hauteur, ne fut pas sans mérite en Afrique
du Nord. Les divisions de Chemises noires furent bonnes. Des
sous-mariniers et des aviateurs italiens réalisèrent de véritables prouesses
individuelles. Des unités italiennes combattirent fort bien sur le front de
l'Est et le régiment de cavalerie Savoia eut, en novembre 1942, un
comportement héroïque à Stalingrad. De même, les torpilles humaines de
la X MAS .Flotilla du prince Borghese et de Teseo Tesei
se signalèrent par des exploits sensationnels en Méditerranée. Sans doute
eût-il fallu en tenir compte. »
__________________
Fin des notes
de bas de page