Lu dans EGORA : Newsletter « en bref », le 22 Juillet 2013.
Cancer du poumon : l’impact de la pollution confirmé
Source : The
Lancet Oncology. 10 juillet 2013. Avec Futura Santé
http://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045%2813%2970279-1/abstract
Une vaste
méta-analyse européenne confirme le lien entre particules fines (PM10 et PM2,5)
et risque de cancer pulmonaire. Pour arriver à ces conclusions, des chercheurs danois
ont analysés 17 cohortes européennes provenant de neuf pays européens et
regroupant un total de 312 944 personnes. De nombreux éléments ont été pris en compte, en particulier
la situation géographique des sujets et de leur consommation tabagique. Le suivi était en moyenne de 12,8 ans, au cours desquels2095
cancers pulmonaires sont survenus. Les analyses ont permis d’établir un lien entre les
microparticules de moins de 10 µm de diamètre (PM10) et le cancer pulmonaire. Ainsi chaque augmentation de leur taux dans l’air ambiant de
10 µg/m3 était associée à une élévation du risque de survenue de
cancer de 22%. Ce risque était encore majoré pour les adénocarcinomes
pulmonaires : +51% par palier de 10 µg/m3 de PM10 ; et
+55% par palier de 5 µg/m3 de PM2,5. Concernant le trafic automobile dense, l’augmentation était
moindre : de 9% à chaque fois que l’on comptabilisait une augmentation de
4 000 véhicules/km, à moins de 100m de la résidence. Par opposition, les concentrations en oxyde d’azote ou le
trafic quotidien à proximité du lieu de résidence (par palier de 5 000
véhicules par jour dans la rue la plus proche) n’avait pas d’impact
statistiquement significatif.
Pollution et cancer du poumon : un risque, même à faible dose :
Ce vieux principe toxicologique a du plomb dans l’aile. L’une des plus larges études jamais conduites sur le lien
entre pollution atmosphérique et cancer du poumon vient en effet de remettre en
cause cette idée. Selon cette publication du Lancet,
l’exposition à long terme aux particules fines (PM10 et PM 2,5) augmente le
risque de développer un cancer du poumon, même si les niveaux de pollution sont
inférieurs aux normes européennes en vigueur. En fait, "il n’existe pas de seuil
en-dessous duquel il n’y aurait pas de risque",
affirment les auteurs de cette étude.